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Make me feel alive ~ Dante

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Invité
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Anonymous
MessageSujet: Make me feel alive ~ Dante Make me feel alive  ~ Dante  Icon_minitimeJeu 19 Jan - 18:41

I need you
« Life is a game with one only rule ; there's no rules »
codage © yumita



Quand la vie te donne des citrons faisant de la limonade. C’était ce que la mère supérieure lui disait quand elle était enfant, quand elle s’éveillait en nage dans son petit lit aux draps usés par les années après avoir rêvé de cette pièce miteuse qui lui avait servi de cachot. C’était ce qu’on lui disait lorsqu’elle se retrouvait, pleurant toutes les larmes de son minuscule petit corps au milieu de la nuit alors qu’elle réalisait qu’elle n’aurait jamais ce que les autres enfants ont, une famille, une maison, toutes ces choses qui font de la vie d’un enfant un petit paradis dont ils ne se rendent pas compte. On lui avait dit que les chemins qu’empruntait Dieu étaient impénétrables, elle avait compris qu’en réalité, la vie n’était rien d’autre qu’une suite de chutes plus douloureuses les unes que les autres et que la dernière nous est fatale. C’était un peu ironique, un peu amer, mais c’était la dure réalité et elle avait apprit à faire avec. De plus, cette vie qu’elle imaginait parfaite, lorsqu’elle n’était qu’une enfant, n’était pas faite pour elle. Maaira le savait, elle avait appris à faire avec à vivre ainsi et aujourd’hui, malgré qu’elle n’arrivait jamais à voir les deux côtés de la médaille.

Maaira était de ceux qui avaient du mal à voir les zones de gris, pour elle tout était soit blanc, soit noir. Ça lui posait parfois quelques soucis avec ses patients pour qui rien n’était blanc ou noir, mais dont la vie n’était qu’une immense étendue grise aux dégradés subtils. Elle avait toujours du mal à comprendre ces patients-là. Pourtant, ce fut l’un d’eux qu’elle traitait cet après-midi. Un jeune adolescent dont les parents étaient en plein divorce et qui se vengeait d’eux en faisant les pires bêtises existantes pour un enfant. Pour Maaira, il n’était rien d’autre qu’un petit voyou qui prenait des substances illicites avec ses copains dans le parc au milieu de la nuit pour chercher une attention qu’il n’obtenait pas. Si son esprit rationnel lui disait que le jeune garçon était dans un conflit interne plus grand que ce qu’elle pouvait voir, elle ne pouvait s’empêcher de croire qu’il ne faisait cela que pour faire du mal à ses parents. Une fois sa séance complétée avec le jeune drogué aux allures d’Alice Cooper, elle entreprit de rentrer chez elle. Entrepris, seulement. La réalité étant que lorsque l’on est elle, on ne peut pas simplement prendre ses clés, sortir comme tous le monde et filer vers la maison.

Maaira a toujours trouvé ironique de traiter les problèmes psychologiques des autres sans être capable d’en faire de même pour elle-même. Elle était capable d’éradiquer les troubles obsessionnels compulsifs de ses patients sans même arriver à atténuer les siens. Et c’était sans doute la raison pour laquelle elle était figée devant la porte de son bureau avec l’impression d’être la cible d’un assassin. Du bout des doigts, comme si elle était certaine qu’elle allait se brûler, elle tapota deux fois le bouton de la porte avant de le tourner. La porte s’ouvrit devant elle. Aussi vite qu’elle s’était ouverte, Maaira la referma pour recommencer son petit manège. Elle tapota de nouveau la poignée, l’ouvrit et la franchit finalement. Il était là, son TOC à elle. Les portes, les arches, tout ce que l’on devait franchir. Elle le faisait toujours deux fois, comme si ce rituel permettait d’éloigner les mauvaises vibrations. Elle savait que c’était ridicule, mais elle ne pouvait pas empêcher son TOC de contrôler une partie de sa vie. Entre ça et le fait de tout placer de façon parfaitement symétrique, elle avait l’impression de perdre le contrôle de sa vie. Une vie qui au final, ne lui avait jamais appartenu. Sa voiture s’arrêta devant le manoir de son ami, ce garçon qu’elle avait rencontré des années plutôt dans un pays natal et dont les routes s’étaient de nouveaux entrecroisés. Il avait été un amour d’été, son premier, alors qu’elle sortait du Couvent. C’est en se remémorant ces souvenirs d’une jeunesse passer qu’elle frappa à sa porte, porte qui s’ouvrit lui lançant voir le visage de son ami. Maaira lui offrit un de ces sourires, ceux qui semblent si sincère mais qui sont si faux, les seuls dont elle est capable depuis des années, depuis la mort de son mari.

« Hey. » lança-t-elle doucement comme si elle avait peur d’effrayer les fourmis qui se tapissait dans l’herbe. Sa main voleta jusqu’à la joue de Dante pour y déposer une caresse légère. « Désolée, je suis en retard. »Remarqua-t-elle, toujours sur le porche, pas vraiment décidé à franchir cette fichue porte tout en sachant que cette phobie était idiote. Et malgré cela, le voir apaisait cette peur, comme si Dante avait le pouvoir de chasser ses manies obsessionnelles.





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