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Teenagers

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Lauren Lewis

Lauren Lewis
❣ Messages : 44
❣ Date d'inscription : 20/11/2013
❣ Âge du perso : 24 ans
❣ Occupation : Conceptrice de programmes et de sites internet
❣ Humeur : Worried
MessageSujet: Teenagers Teenagers Icon_minitimeDim 15 Déc - 16:26



Teenagers feat Lauren & Shawn

La plupart des ados trouvent le lycée totalement génial, et se rappellent avec plaisir les années qu’ils ont passés coincés entre quatre murs, à idolâtrer le quaterback ou la pom pom girl qui vont invariablement finir roi et reine du bal de promo. Ca, c’est pour la majorité. Le petit problème, c’est que ça implique une minorité. Les intellos, les matheux, les coincés, les nerds. Et moi.
Pour moi, le lycée est un instrument de torture moderne le plus efficace et le plus vicieux qu’on ait jamais inventé. A côté, les supplices les plus raffinés des chinois ressemblent à des vacances en cinq étoiles par rapport à ce que consiste mon quotidien. Le lycéen déteste ce qui sort de la norme. Il se veut ouvert d’esprit mais crache sur tout ce qui ne lui ressemble pas. Sans même se poser la question du « pourquoi » on ne lui ressemble pas. Différence = mal, un point c’est tout. Et c’est facile d’être normal quand on a pas d’autre souci que de savoir ce qu’on va faire le week-end suivant, ou si on va avoir une rallonge d’argent de poche pour s’acheter le dernier jean à la mode. Que le dîner est servi quand on rentre le soir, que ses darons s’inquiètent des notes du trimestre. Ils crachent quasiment tous sur ça, mais moi j’en rêve. Je rêve d’une vie normale, parce que ça serait synonyme de paradis pour moi.

Ma vie à moi ? Une telenovela qu’on pourrait trouver ridicule de l’extérieur, mais j’en suis un des personnages principaux. Ma mère est connue comme le loup blanc dans le coin, toxico et alcoolo, et surtout, sac à emmerdes. Elle nous a officiellement abandonnés il y a des années, et c’est tante Milly qui s’occupe de nous. Sauf que ça aurait été trop beau. A intervalles irréguliers, histoire qu’on ne puisse pas prévoir, mais toujours au plus mauvais moment, elle débarque pour taper des scandales, ou du fric, ou parfois les deux. Et ma tante n’arrive pas à lui dire non, se laissant toujours persuader, et lui donne l’argent des alloc dans l’espoir que c’est pour se sevrer, changer. Que des conneries. Ma mère est pourrie jusqu’à l’os, et à cause d’elle mes frangins et moi on doit se démerder avec rien. Si on a de la chance, c’est deux repas par jour. Si on en a pas ben… rien. Ou ce qu’on aura réussi à piquer ou récupérer. Certains vont aux entraînements d’équitation ou de natation, moi je compte les overdose de ma mère. Les fois où les flics l’ont ramassée bourrée dans la rue, j’en passe et des meilleures. Donc pas de blé = fringues pourries que je glane comme je peux, réputation de ma mère = je fais pitié. Cocktail gagnant pour vivre un lycée en or.

Chaque jour je m’y traîne, subissant les insultes et les moqueries. Alors je me suis fait une carapace. J’ai les cheveux bleus pour faire chier, pareil pour les fringues trop grandes que je prends au surplus de l’armée. Quitte à ne pas se faire accepter, autant le jouer à fond. Et afficher une façade de porte de prison, histoire de dissuader les autres de me parler. Pas de contacts, pas d’emmerdes.

Et ce matin, comme pour pas changer, je me traîne jusqu’à la prison officielle de tout mineur qui n’a pas encore fini ses études. Encore une nuit où j’ai dû dormir deux heures à tout casser, avant que toute la baraque commence à résonner de cris et que je tente tant bien que mal de rassurer les petits qui commençaient à flipper. Les heures passent, lentes, ennuyeuses, mais au moins c’est calme. Enfin, ça pourrait l’être si je me faisais pas jeter une boulette de papier, ou une gomme, de temps en temps. Comme on jette des cacahuètes aux singes. Je ne relève même pas, et subis le chapelet de douceurs à la cafétéria. Enfin, pendant que je passe à côté pour que les autres ne voient pas que j’ai rien à bouffer, comme souvent. L’alien, le monstre… pourtant, le peu de variantes m’étonne toujours.

Heureusement j’ai mon coin. Le toit du gymnase. J’ai réussi à avoir la clef du concierge, en échange du piratage de l’ordi de ce dernier pour avoir un accès illimité à son site porno préféré. Je m’allonge sur les tuiles plates, regarde les nuages et me sens enfin tranquille, du rock violent dans les oreilles. Ca aussi je l’ai eu chez le concierge : trouvé dans les vestiaires, en contrepartie d’un virus à éradiquer. Mon meilleur job, car depuis je ne le quitte plus. Sans ça je deviendrai folle. Mais bon, mon répit est de trop courte durée et je dois déjà retourner en enfer. Je tente de faire profil bas pour ne pas rajouter plus d’emmerdes sur le dos de tante Milly. C’est déjà une sainte cette bonne femme.

Enfin la cloche sonne, mes devoirs sont faits et je sors de là, casque sur les oreilles, pour retourner au pays des Bisounours qu’est ma maison. Comme d’habitude je passe derrière le gymnase pour couper par le stade, et m’épargner dix minutes de marche inutile. Sauf qu’au moment où je tourne au coin, je les vois, le groupe de primates pour qui m’emmerder est le passe-temps préféré. QI d’une huitre, mais popularité à son maximum.
code par (c) eylika. photo de we heart it.

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