Théodore marchait sans vraiment de but dans les rues de San Francisco. Lui qui connaissait cette ville depuis son plus jeune age, il pourrait s'y balader les yeux fermer, il ne s'y perdrait pas. Il venait de partir de chez ses parents, il n'en pouvait plus, la tension était à son comble depuis qu'il leur avait avoué son homosexualité. Bon, d'accord, ça il l'avait assez bien encaissez. C'est plutôt lorsqu'ils l'avaient trouvés au lit avec le fils de l'associé de son père - fils qui était supposé être fiancé à une riche fille à papa - que la tension était montée de plusieurs crans.

Maintenant il habitait sur Castro Street, mais cela ne l’empêchait pas de venir faire un tour dans les autres quartiers de Frisco, ni de retourner dans ses endroits préférés. Perdu dans ses réflexion il se rendit à peine compte qu'il arrivait justement à un de ses fameux endroits: le Nob Hill Cafe.

Il avait toujours aimé cet endroit. Il était à la fois joyeux, plein de vie; mais aussi calme si on le souhaitait. On pouvait aussi bien s'asseoir au bar avec ses amis pour boire un verre vite fait, dans un des box pour passer de longues soirée à rire avec les gens que l'on aime. Où bien tout simplement s'affaler dans un des beaux et grands fauteuils de cuir moelleux, où l'on prenait un certain plaisir à dégusté un bon café au coeur de l'hiver lorsque le froid est mordant au dehors.

Oui, ce café avait quelque chose de magique pour tous les habitués.
Théodore pénétra donc dans ce monde magie et son odeur si particulière parvint à son visage. Un mélange vieux bois, de poussière et de l'air frais d'au dehors, un peu comme celle d'une vielle bibliothèque que l'on viendrait d'aérer.

Il alla jusqu'au bar commandé un café noisette, salua au passage le serveur et laissant choir sa monnaie sur le comptoir en laiton. Puis il se dirigea vers l'un de ses fameux fauteuil de cuir. Celui en face de lui était également libre; c'était pour cela qu'il avait choisi cette place. Mais il se dit que, tout de même, cela ne le dérangerais pas tant que ça qu'un ou une parfaite inconnue vienne s'installer juste là, en face de lui. Il porta sa tasse de café à ses lèvres et but une gorgée de ce doux breuvage, presque comparable à de l'ambroisie tant il en avait envie. Alors qu'il le dégustait, il entendit une voix qui s'adressait a lui.

"Je peux goûter?"

Théo n’entendit tout d'abord pas la voix qui lui parlait tant celle ci était douce et chaude, se fondant presque avec son café noisette. Il savoura donc ces deux sensations. Mais il se rendit finalement compte qu'il était tout bonnement que son café parle, c'était physiquement impossible. Il releva donc la tête vers son interlocuteur, et se fut pour rencontrer deux malicieux yeux noirs. Mais ceux ci disparurent bien vite, car la tête du jeune homme venait de passer derrière son fauteuil et de poser ses lèvres à quelques centimètre de son oreille.
Théo en fut quelque peu interloqué des agissement de l'asiatique. Cet homme qu'il ne connaissait ni d’Ève ni d'Adam lui demandait si il pouvait goûter - mais goûter quoi d'ailleurs? lui? Quoi qu'il ne dirait pas forcement non... - puis il venait à son oreille, son souffle caressant doucement son cou.
Ses mains devinrent moites et ils les essuya sur son slim noir, réajustant sa veste de costume.

*Il fait chaux là non?*

Le jeune homme se mit alors à souffler à son oreille une simple question, et cela déclencha des frissons tout de long de l'échine.

"Ton café !! je peux goûter ?"

Théodore baissa son regard vers la minuscule tasse qui contenait le brevage si cher à son coeur. Un café noisette... et bien on peut dire qu'en deux gorgés on en avait fait le tour. Mais il était dérouté par ce beau jeune derrière. C'est donc sans réfléchir qu'il répondit de manière forte intelligente et construite:

"Euh... et bien, bah euh... Oui?"

Il se fustigea intérieurement, comme phrase d'accroche on pouvait trouver mieux! Il se tourna vers l'asiatique, et reprenant contenance, il lui murmura quelques mots:

"Je veux dire... pourquoi pas?"

Il respira un bon coup, passa sa langue sur ses lèvres. Vraiment ce jeune homme n'était pas bon pour son métabolisme... Il lui déclenchait de drôles de réactions... Il y avait dans son regard une lueur prédatrice, et dans sa façon d'être, sa démarche, quelque chose de félin.

"Tu... Tu veux t'asseoir?"

Lui demanda-t-il, pensant au fauteuil libre en face de lui.

Le jeune homme fit un sourire puis s'assit avec entrain sur la chaise. Il y avait toujours dans ses mouvement ce quelque chose de félin qui l'intriguait au plus au point. Une vague de chaleur vint jusqu’à lui, mais heureusement pour lui, il n'était pas du genre à rougir comme une pucelle, ce qui lui évita de devoir faire face au regard taquin de son compagnon. Quoi qu'il n'avait pas vraiment attendu de le voir rougir pour lui jeté ce genre de regard...
Le jeune homme se posa donc en face de lui et plongea son regard dans le sien, lui donnant des frissons tout le long dos.

*C'est pas possible d'être aussi sensuel bordel!*

Il lui redemanda une fois encore si il pouvait goûter à son café, mais avant qu'il n'ai vraiment eu le temps de lui donner une réponse une douce paire de lèvres vinrent se poser sur les siennes.

*Wow, je n'ai jamais sentit de lèvres aussi douces, il met du baume ou quoi?*

Il profita encore quelque seconde du baiser, puis l'asiatique se recula. Théo passa sa langue sur ses lèvres pour profiter encore un peu du goût sucrée qu'avait la bouche du jeune homme, dans le même temps il suivit du regard le pouce qui effaça une goutte de café invisible à la commissure de ses lèvres.

*Merde Théo! Reprend toi!*

Théodore prit donc la décision de garder son sang froid. Il releva les yeux, et planta son regard dans celui de son partenaire et lui dit d'une voix rendu rauque par le baiser.

"Il est vrai que c'est bien plus agréable de cette manière..."

Il se pencha sur la table de façon à être au plus près du jeune homme et murmura d'une voix chaude et douce.

"Tu m'y aiderais?"

Il le regarda en relevant l'un de ses sourcils, une expression innocente dans ses yeux. Mes ses lèvres le trahissaient, en effet il mordillait légèrement sa lèvre inferieur de ses dents blanches.