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EMMA & ELISA || Le passé refait toujours surface pour nous botter le cul.

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MessageSujet: EMMA & ELISA || Le passé refait toujours surface pour nous botter le cul. EMMA & ELISA || Le passé refait toujours surface pour nous botter le cul. Icon_minitimeMer 30 Nov - 20:03



EMMA & ELISA || Le passé refait toujours surface pour nous botter le cul. Winter12

« Certaines trahisons sont inévitables. Quand notre corps nous trahi, la chirurgie est souvent la clé d’un rétablissement réussi. Quand on trahi l’autre... quand on trahi l’autre, c’est plus compliqué de réparer les dégâts. On fait l’impossible, pour reconstruire la confiance qu’on a perdu, mais certaines trahisons, certaines blessures sont si graves, si profondes, qu’on est impuissant à les guérir. Et dans ces cas là, il n’y a rien d’autre à faire qu’attendre. »


J’avais pris rendez-vous dès mon arrivée auprès de Mademoiselle Romanelli. Une brillante psychologue qui s’avérait être la cheffe du service de Psychologie de St. Mary’s Rehabilitation Center. Oui, j’avais de la chance. Et mon argent me permettait de me payer pareil service. Elle était douée. La meilleure même, avais-je entendu dans les bruits de couloir. Toutefois, j’ignorais encore pourquoi je la rencontrais. La dernière fois, nous n’avions pas parlé ; J’étais de retour de New York et je devais retrouver mon époux dans la villa familiale où je n’avais plus mis les pieds depuis cinq longues années. Toutefois, le prédécesseur de Mademoiselle Romanelli était mon ancien psychologue et lui avait transmis mon dossier ; mon dernier rendez-vous datait de vingt ans auparavant, peu avant la naissance d’Adam. Ainsi savait-elle certains points sur ma vie, comme par exemple le fait que je n’étais pas maternel ; que j’étais un monstre sans sentiment, ni tendresse pour mes propres enfants. Sans doute avait-elle deviné que c’était encore le cas ; cela devait se sentir à travers tous les pores de ma peau.

Toutefois, c’était sans compter que j’avais retrouvé mes fils à l’hôpital. Un dans le coma. Un après une overdose. L’autre qui eut frôlé la mort suite à une balle. Et mon mari, qui ne m’avait plus donné de nouvelle depuis quatre longs mois ; ce qui m’avait forcé à quitter mon cher travail d’avocate « miraculeuse » à New York pour un cabinet ridicule à San Francisco. Quelle folle ! Et pourtant, je l’avais fait. Une fois de plus, j’avais arraché une page de mon cahier sans vergogne.

13 h 45. J’étais à l’heure pour mon rendez-vous psychologique. Je suis alors entrée dans son bureau où elle était. C’était une salle chaleureuse qui ressemblait à une série américaine un peu démodée ; bien que les touches de modernisme restèrent présentes. Je lui offris un faible sourire, le seul que je pouvais dégotter depuis si longtemps.

« Bonjour. »

Aussitôt, j’enlevai ma veste et je l’accrochai au pendoir, avant de laisser mon sac au pied de mon fauteuil où je m’assis sans gêne. Après tout, n’étais-je pas là pour confier ma vie ? Autant être directement dans l’ambiance « je me confie parce que je vous fais confiance », non ? Cette idée me fit presque mal. Parce que je me trouvais ridicule. Je n’étais qu’un morceau de glace sans attache, pourquoi vouloir jouer à la gentille ? Intérieurement, je soupirai. Toutefois, rien ne parut sur mon visage de marbre. La séance n’allait plus tarder à débuter. Je ne savais pas trop si elle me poserait des questions et que j’y répondrais ou si elle allait utiliser la méthode de « je vous laisse parler sans rien dire », même si je ne risquais pas de parler durant longtemps. Eh oui, une tête de mule. Même si je décide d’aller mieux, je n’étais pas à l’aise pour raconter une part de moi. Toutefois, n’était-ce pas nécessaire afin de comprendre pourquoi j’étais un monstre ?


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MessageSujet: Re: EMMA & ELISA || Le passé refait toujours surface pour nous botter le cul. EMMA & ELISA || Le passé refait toujours surface pour nous botter le cul. Icon_minitimeSam 3 Déc - 9:45


Au service Psychologie de St. Mary's Rehabilitation, il n'y avait jamais de routine, les patients qui venaient se faire aider étaient tous différents et c'était surement ce qui m'intéressait le plus dans mon emploi. Cette prise de risque lorsque je me trouvais face à face avec un potentiel psychopathe... cette tristesse dans certains propos bien que je savais que certaines fois, ce n'était rien d'autres que pour nous émouvoir en tentant de cacher le bas de l'iceberg... le plus gros du problème. Oui, être psychologue avait ses avantages, payés comme il le fallait, nous n'étions pas que des je vous pompe votre argent et démerdez-vous. Nous aidions également, mon but personnellement n'était pas d'avoir un compte en banque béton, de faire plaisir à ce foutu banquier qui hier encore m'avait appelé à cause de certains mauvais placements, non, je n'en avais que faire. Ou plutôt cela n'entrait pas en compte dans ce bureau. Mon bureau. J'étais chef du service de Psychologie et certains de mes collaborateurs ne comprenaient pas pourquoi j'avais quelques dossiers qu'eux avaient désiré avoir. Ne voyant pas le risque que moi je courrais pour certains dossiers dirons-nous avec des patients dangereux. Trop abrutis ou je veux être le nombril du monde pour voir ce qui risquait d'en découler pour moi. M'enfin. Il était 13h30 et je rentrais de ma pause déjeuner, ôtant ma veste, je la plaçais derrière mon fauteuil, avant de m'installer dessus allumant mon ordinateur pour voir qui était mon premier rendez-vous de l'après-midi.

Elisa Taylor, lisant son dossier encore une fois, histoire de me remémorer le tout, elle était probablement le genre de femme indépendante, sans attache, bien que dans ce cas, cela n'était pas totalement vrai. Cette femme je ne l'avais jamais vu, mise à part sur la petite photo de son dossier médical et c'était mon premier entretien avec elle. Envoyée ici par un ancien collègue, parti à la retraite alors qu'elle revenait ici... à San Francisco. Pourquoi ? Cela n'était pas écrit dans son dossier. Je n'avais aucune idée de comment allait être la femme qui entrerait bientôt dans mon bureau, difficilement voyante, je ne pouvais qu'attendre de le voir pour en apprendre plus sur elle suivant ce qu'elle semblait dégager. Je dus donc attendre quinze minutes, dix minutes à jouer au Solitaire sur mon ordinateur. Pour excuse je pouvais parfaitement dire que c'était pour l'entrainement de mon cerveau, mais je pouvais clairement avouer que c'était par pur ennui. Ennui qui se transforma en sérieux lorsque j'entendis mon téléphone sonner et que m'annonçant que Madame Taylor était en train de monter vers mon bureau, je fermais cette fenêtre et pris mon sérieux. Que la partie commence...

« Bonjour. » Un sourire s'afficha sur mes lèvres et un acquiescement également. La saluant de la sorte, je la laissais se mettre à l'aise, une fois veste et sac posés là où elle le voulait, je la regardais toujours faire son petit truc. Voyant déjà la décontraction qui émanait d'elle. Elle n'était sans doute pas stressée, ayant l'habitude des psys il y a peu de chance qu'à l'intérieur elle soit tétanisée alors que moi... moi je ne la connaissais qu'à travers son dossier. Dossier vraiment... intéressant dirons-nous côté psychologique. Mais un parmi tant d'autres. C'est donc les mains collées l'une à l'autre que je me relevais de ma chaise, prenant une position sérieuse et surtout... moins avachie sur le fauteuil et qu'il était temps de lui expliquer les bases de ce que je pouvais lui proposer.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: EMMA & ELISA || Le passé refait toujours surface pour nous botter le cul. EMMA & ELISA || Le passé refait toujours surface pour nous botter le cul. Icon_minitimeLun 5 Déc - 15:14



EMMA & ELISA || Le passé refait toujours surface pour nous botter le cul. Winter12

« Certaines trahisons sont inévitables. Quand notre corps nous trahi, la chirurgie est souvent la clé d’un rétablissement réussi. Quand on trahi l’autre... quand on trahi l’autre, c’est plus compliqué de réparer les dégâts. On fait l’impossible, pour reconstruire la confiance qu’on a perdu, mais certaines trahisons, certaines blessures sont si graves, si profondes, qu’on est impuissant à les guérir. Et dans ces cas là, il n’y a rien d’autre à faire qu’attendre. »


Je n’ai jamais été très douée pour prendre des décisions irrationnelles, selon moi. Celle-ci en fait largement parti. Je me savais malade, d’une certaine manière, mais je ne l’avais jamais mal vécu. Un égoïsme pur et dur ? Non. La souffrance ne se calculait pas. Imprévisible, elle ne m’avait jamais frappé aussi violemment que les jours précédents mon arrivée. Je regrettais presque d’être revenue ici, à San Francisco. Ma vie à New York, sans problème conséquent, m’allait très bien. Intérieurement, je me disais que la haine de mes garçons était normale. N’avais-je pas détesté mes parents au point qu’ils n’étaient pas même sûrs que je sois encore vivante, à l’heure actuelle ? Depuis maintenant presque trente ans, je ne leur avais pas manifesté le moindre intérêt. Aucune carte. Aucun mot. Rien. Pas même un coup de fils passé depuis l’Amérique.

L’Angleterre ne m’avait jamais réellement manqué. A mes yeux, elle ne reflétait que mon enfance brisée. Une sensation que j’avais toujours sue réprimander et camoufler au fond de mon être. Par pur esprit de conservation, sans doute. Je n’étais jamais revenue dans ma ville natale, ni même pris le temps de regarder des images d’elle. Je cherchais à enfouir mes vies, toutes si différentes les unes des autres. Je ne revenais jamais sur mes blessures. Je préférais ne même pas remarquer les nombreuses cicatrices qui me blessaient, bien que je ne le sache pas réellement.

Mon indifférence relevait ma souffrance. Au lieu d’avoir mal, je ne ressentais que le vide infini. Toutefois, chaque personne connait des failles et des faiblesses. Lorsque j’ai accouché de ma fille, lors de ma fausse couche, j’ai ressenti la mort me traverser. Elle n’était pas même encore formée, mais mon élan de souffrance fut si intense que tous mes membres me paralysèrent. Pour la première fois, j’avais eu l’impression d’aimer un enfant. Une enfant morte à même pas quatre mois de grossesse. Cela n’avait rien avoir avec son sexe. C’était peut-être juste le fait que j’avais paniqué en la sachant morte. Cela fut mon élément déclencheur, jadis, mais j’avais préféré l’enfouir plutôt que d’affronter mes garçons. Parce qu’au fond, mon indifférence valait mieux que les yeux qui se posaient sur moi étant enfant.

Assise devant ma nouvelle psychologue, j’esquissai un sourire. Nous n’avions pas besoin de présentations futiles. Elle avait mon dossier entre ses mains et connaissait une partie de mon immonde existence. Tandis que moi, son identité me suffisait humblement. Avais-je tord d’apprécier son anonymat ? Ou du moins le mystère que cela procurait ? Aucun lien affectif. Pas même un questionnement sur elle. Je ne désirais rien savoir, comme toujours.

« C’est moi qui dois commencer à parler ou vous ? »

Demandai-je froidement, sans aucune émotion dans la voix ou dans le regard. J’étais inanimée, comme depuis si longtemps. Il n’y avait que Jack qui me procurait une sensation d’existence. Et même lui semblait se détourner de la monstruosité que je suis. Le pire n’est pas d’être malade. Le pire c’est de savoir l’être, d’en être consciente, et de ne pas arriver à lutter. Parce que si je guérissais, je souffrirai comme jamais. Toute mon indifférence se déverserait en peine. Une peine trop lourde, insurmontable, qui m’avait valu déjà à l’époque de nombreux médicaments que je ne prenais plus ; parce que je souffrais trop d’être humaine et d’être consciente, vingt ans trop tard, de ce qui me rendait si monstrueuse.


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