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Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence "Jailyn"

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Aaron N. Carter

Aaron N. Carter
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MessageSujet: Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence "Jailyn" Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence "Jailyn" Icon_minitimeMer 1 Aoû - 15:46

« Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence »
Jailyn et Aaron

«Le plus heureux des hommes est celui qui désire le moins le changement de son état»



Un coup d’œil à sa montre renseigna Aaron, en effet l’homme qu’il attendait était en retard. Bizarre pour un rendez vous d’affaire. De plus qu’aujourd’hui était un jour important : Aaron devait signer le contrat. Contrat lui permettant de vendre des armes à cet homme et qui allait lui rapporter beaucoup d’argent. D’ordinaire il établissait ce genre d’affaire chez lui dans son bureau, mais l’homme avait tellement tenu à ce que cela ce fasse dans le Golden Gate Park qu’Aaron n’avait pas cherché à insister. Entamant alors sa deuxième cigarette, il commençait à manquer de patience. D’une cela ne se passait pas comme lui le voulait et de deux l’homme lui manquait de respect en arrivant en retard, et ça non il n’aimait pas. Et pour couronner le tout il se mit à pleuvoir. Génial son majordome n’était pas là pour lui tenir son parapluie… Tant pis, il allait se mettre cinq minutes sous un arbre et si au bout de ce délai l’homme n’était toujours pas arrivé, Aaron rentrerait. Le contrat serait repoussé, ce n’était pas bien grave, seulement un peu d’argent. Et puis ça ce trouve l’homme en question et bien il était mort, qui sait ! Certes il pouvait très bien ce trouver en prison aussi, ce genre de métier ne prévenait pas. On se fait attraper souvent si on n’a pas les bonnes personnes de son côté…

Et puis Aaron n’aimait pas le parc. Non pas que la verdure ce n’était pas son truc, mais pour lui rester assis ici à lire ou bien jouer au football sur l’herbe, c’était une perte de temps. Dans la vie chaque secondes est précieuses, alors si on les perd pour ce genre d’activité... La pluie battait son plein désormais et les gens courraient se mettre à l’abri, bientôt le parc fut désert à l’exception d’une femme qui malgré la pluie continuait à marcher. Aaron du chasser quelques gouttes de ses yeux pour remarquer qu’il la connaissait. Jailyn… Une amie d’enfance, qui tout comme lui assistait avec ses parents à ses fêtes mondaines, où les gens riches disent s’amuser et les enfants s’ennuyer. Il ne l’avait pas revu depuis cette soirée, il y a trois mois déjà…

D’ailleurs durant cette soirée ils s’étaient retrouvés, avaient fait tous les bars de la ville, ou quasiment tous. Ils s’étaient amusés à ressasser le passé. Et chose inhabituel, Aaron avait prit conscience que toute les personnes qui appartenaient à son passé ne l’avaient pas forcément chassé de leur vie. Ce qui était étrange car si les gens savaient comment il était devenu riche, généralement ils ne restaient pas en contact avec lui bien longtemps. Certes il essayait tant bien que mal de garder secret ses activités, mais à cette soirée Aaron avait cru bon raconter toute sa vie professionnel à Jailyn… Pourquoi ? Et bien l’alcool fait bien souvent des ravages non ? Quoi qu’il en soit elle ne lui a jamais vraiment dit ce qu’elle en pensait, d’ailleurs elle a continué à rire tout en changeant de sujet ce soir là. Puis très vite, une fois que tout deux étaient bien trop amochés pour rentrer chez eux, ils avaient prient une chambre d’hôtel et s’étaient laissés aller a certains plaisirs charnels… Au petit matin la femme avait disparue, et comme toujours Aaron se réveillait au milieu d’un lit vide.

Depuis il n’avait pas cherché à la joindre, ce genre de femme n’en valait pas le coup. Bien que pourtant ils étaient amis, enfin avant… Bref il n’avait pas cherché à reprendre contact et elle non plus. Ce qui voulait bien dire ce que cela voulait dire. Pourtant il voulait savoir, avoir une explication aurait été un minimum non ? Il n’aimait pas être ainsi écarté, encore moins de Jailyn. Alors, au moment où la femme passait devant lui, Aaron lui saisit le bras, la freinant dans son élan. Il voulait savoir, il ne demandait rien d’autre…




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X. Jailyn Silverstone

X. Jailyn Silverstone
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MessageSujet: Re: Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence "Jailyn" Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence "Jailyn" Icon_minitimeJeu 2 Aoû - 17:31





Aaron & Jailyn ❥



« Tout a l’air parfaitement normal. »

Expliqua mon amie Beth tandis qu’elle me montrait une échographie de mon ventre. J’étais restée à l’hôpital où je travaillais. Ma grossesse n’était pas un événement caché puisque les symptômes tels que les nausées matinales en faisaient parties et furent bien vite détectées par mes collègues. Je voulais être sûre avant de m’avancer sur une éventuelle grossesse. Les risques de perdre l’enfant étaient présents. Mais maintenant, ils étaient moindres et je savais donc que je pouvais profiter pleinement de la nouvelle. Sourire aux lèvres, je regardai mon amie qui était ravie.

« J’en suis à douze semaines, c’est ça ? »

Demandai-je, curieuse, à mon amie qui préparait le calcul. Après réflexion, elle hocha la tête. J’étais sincèrement ravie de cette nouvelle. Beth me regarda quelques secondes, un peu curieuse elle aussi. Je remarquai son air et, du regard, je l’incitais à poser sa question. Pour appuyer un peu plus, je ne pus me retenir.

« Pose ta question, Beth. »

Répliquai-je devant l’air interrogateur de mon amie gynécologue. Elle se mordit la lèvre et, tandis que je me levai pour me rhabiller, elle pris un stylo entre ses doigts blancs.

« Tu sais qui est le père, Jailyn ? »

Ca, c’était une question qui pouvait paraître délicate pour certaines femmes. J’étais célibataire, certes, mais je n’éprouvais aucun doute quant à la paternité de ce petit être qui grandissait en moi. Je me retournai alors vers elle.

« Oui. » dis-je, plus préoccupée par les boutons de mon jean que le reste.

« Mais tu ne lui as rien dit. C’est ça ? »

Je redressai mon regard noir dans le sien, haussant les épaules, et je remis ma chemise blanche.

« Non. J’attendais d’être sûre. Et puis, l’occasion ne s’est pas présentée. Alors... »

Je défis mon chignon et laissai mes cheveux détachés, toisant ma collègue et amie qui sourit doucement. Elle me comprenait, bien sûr. De plus, je me savais assez forte pour protéger et élever cet enfant seule, quoique le père en décide. Après notre séance, je pris une journée de repos. J’avais quelques papiers à remplir et une envie de prendre l’air. Rien de bien important, en somme. Mais mon patron s’était montré très clair. Je devais limiter mes heures car j’en avais toujours de trop. Ma grossesse tombait bien comme excuse, certes. Toutefois, je n’étais pas prête à lâcher mon poste. J’avais déjà songé à la maternité sans trop l’envisager. Maintenant que c’était une réalité, il fallait que je prenne des décisions et des mesures drastiques pour gérer ma vie. Désormais, je n’étais plus seule dans une forêt sombre. J’apercevais la lumière dans cet enfant. J’avais envie de le crier sur tous les toits, mais je restais silencieuse, profitant encore un peu de cet anonymat. Bien que mon ventre un peu rond ne trahissait personne. Oui, précoce mais on voyait déjà le petit bidon qui se formait pour accueillir le fœtus de dix centimètres.

Dehors, le temps n’était pas le meilleur qu’il soit. Instinctivement, je posai ma main sur mon petit ventre rond et me décidai à braver les températures qui chutaient. J’avais une folle envie de me rendre au parc, plus précisément le Golden Gate Park. C’était étrange, mais je désirais voir les enfants jouer dans l’herbe verte et les familles s’y reposer ou tout simplement partager un moment. Le soleil était un peu capricieux et les nuages présents, mais rien ne semblait arrêter ma bonne humeur. Une fois sur place, je me suis assise sur un petit banc et j’ai observé les gens en gardant mon éternel sourire. Un chien vint tourner atours de ma place et je le caressai lentement avant qu’il ne reparte. Soudain, la pluie se mit à tomber doucement. Etrangement, je n’avais pas envie de bouger. Je me disais naïvement que cela cesserait. Alors je me mis sous un arbre. Très vite, le parc fut désert et la pluie plus violente. Génial ! Il fallait que j’envisage sérieusement de rentrer, désormais. Soupirant, mais gardant mon attitude positive en souriant, je marchai alors dans le parc sous une pluie battante qui me trempa de la tête au pied, ce qui fut incommodant. Je marchai alors, en baissant la tête, laissant l’eau couler sur mon corps. J’empruntai alors le trottoir, espérant être moins mouillée puisque les bâtiments protégeaient de la pluie. Sauf que, subitement, un main attrapa mon bras et je me retournai violemment contre l’inconnu, qui ne l’était pas tant que cela.

Je me serais cru dans un mauvais film. Un peu comme une « surprise » mal placée. Aaron Carter se trouvait devant moi, me questionnant de son regard bleu. Et je savais très bien pour quelle raison. Il y a maintenant quatorze longues semaines, nous nous étions retrouvés comme lors de notre passé, en tant qu’amis, se confiant nos vies. Y compris ses activités étonnantes dans le crime. Je ne lui avais rien dit, préférant ne plus en parler. Pour moi, il resterait mon ami quoiqu’il advienne. Sauf que l’alcool nous enivra et nous prîmes une chambre d’hôtel pour y passer la nuit. Au petit matin, je filai sans un bruit et retournai travailler, comme si de rien n’était. Comme si rien ne s’était jamais passé.

« Aaron ! Je ne m’attendais pas à te trouver ici. Comment vas-tu ? »

Je pris un air faussement jovial, peut-être. Enfaite, non. J’étais sincèrement contente de le retrouver. Ce n’était pas la nuit passée en sa compagnie qui me mit mal à l’aise. Non, bien au contraire. Je ne regrettais jamais le plaisir que je prenais, même si j’étais loin d’être une femme fatale ou une fille facile. J’étais moi, simplement. Ce qui me dérangeait le plus, sans doute, c’était mon ventre rond. Aussitôt, mon regard s’appuya sur mon petit bidon. Il n’était pas difficile de deviner ma grossesse. J’avais pris du poids et tout semblait indiquer que j’étais enceinte. D’une maigreur athlétique en temps normale, je me retrouvais avec un ventre bien rond qui prenait de la place. Maladroitement, je me raclai la gorge et j’affrontai alors son regard. Je ne sus pas s’il avait saisi le message que je souhaitais lui porter. Car oui, le grand Aaron Carter était le père biologique de mon bébé. Et ça, je ne pense pas que ça allait lui plaire et, arrêtant de sourire pour prendre un air sérieux ans le silence, j’attendais sa réaction avec une impassibilité déconcertante. Ce n’était qu’un masque, bien sûr.


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Aaron N. Carter

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MessageSujet: Re: Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence "Jailyn" Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence "Jailyn" Icon_minitimeLun 3 Sep - 17:50

« Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence »
Jailyn et Aaron

«Le plus heureux des hommes est celui qui désire le moins le changement de son état»



Surpris de la trouver ici, Aaron ne cessait de se repasser leur dernière soirée en tête. Seulement l’alcool avait eu raison de lui, et il lui était difficile de se souvenir de tout. Avait-il commit quelque chose qui l’avait blessé ? Avait-il été trop loin ? Il n’en savait rien et dans le fond cela lui importait peu, du moins il n’était pas du genre à regretter ses actes alors… Continuant à froncer les sourcils Aaron tentait tant bien que mal de cerner le sourire qu’affichait Jailyn en marchant avant de tomber sur lui. Avait-elle enfin trouvé l’homme qui lui convenait ? Avait-elle reçue une promotion ? Serrant les dents Aaron se maudissait de se poser autant de questions car cela signifiait qu’il tenait un minimum à cette personne et ça il ne voulait pas. Cela impliquait trop de choses, d’abord la sécurité de la personne elle-même, puis s’il lui arrivait quelque chose, surmonter cela deviendrait trop dur, et Aaron n’avait pas le temps pour ce genre de chose futiles. « Aaron ! Je ne m’attendais pas à te trouver ici. Comment vas-tu ? » Son air totalement innocent le surprit davantage haussant alors un sourcil il lâcha le poignet de la jeune femme avant de mettre ses mains dans ses poches. Elle se foutait de lui ou quoi ? Sans savoir comment il se mit alors à sourire ironiquement.

« Comment je vais ? Ecoute, mis à part le fait que tu t’es enfuie après qu’on est couché ensemble, je vais bien. Comme tu le vois je suis toujours vivant, et toi ? »

Il n’avait pas oublié le fait que lors de leur soirée il lui avait raconté ce qu’il faisait. Ses activités de trafiquant et tout le bordel qui s’ensuit. Non Aaron n’avait oublié aucuns détails. Si il avait su avant, et surtout si il n’avait pas touché à l’alcool, bien entendu qu’il ne lui aurait rien dit. D’une part parce que cela était mieux si personne n’était au courant, et de deux parce que cela pouvait mettre en péril sa vie, les personnes qu’Aaron côtoyait et surtout celles pour qui il avait un minimum de sentiments, étaient toutes en dangers car elles représentaient sa plus grosse faiblesse.

Il n’avait toujours pas remarqué son manège. Qui l’aurait vu ? C’est donc ainsi qu’il continua de l’observer passer ses mains sur son ventre. Comme si elle voulait le protéger. Mais de quoi ? Elle avait certainement un mal de ventre, rien de bien grave. Si Aaron savait… Préférant revenir sur le sujet, il comptait bien avoir une réponse sur la « fugue » de Jailyn ce soir là…

« Alors ? Tu t’es dis que d’un coup je n’étais pas celui qu’il te fallait ? Que je ne méritais pas un petit au revoir de ta pars ? Ou bien tu as eu peur que je te jette ? Si ça peux te rassurer je prends au moins le petit déjeuner avec lesquelles je couche »

De mauvaise humeur ? Un peu… D’habitude c’est lui qui quittait le lit de ses conquêtes et non l’inverse, alors le fait qu’une femme prenne le dessus le déconcertait au plus au point. Qui plus est une femme qu’il connaissait depuis tout petit, celle avec qui il avait passé au minimum une soirée par semaine chaque jour… Ils avaient tout deux changés, Aaron ne le niait pas, mais un minimum de respect l’un pour l’autre était la seule chose qu’il lui demandait. Il attendait sa réponse, mais si elle s’enfuyait de nouveau ça en serait fini de la jolie Jailyn. Aaron n’avait pas le temps pour ce genre de chose.

La pluie continuait de couler à flots, bizarrement d’ordinaire cela le dérangeait d’être trempé, mais là mis à part le visage de Jailyn qui en disait long sur sa situation morphologique, Aaron n’y voyait que du feu. Non tout ce qui l’intéressait pour le moment c’était son regard, car il savait qu’à travers les yeux on peut quasiment tout savoir de la personne, enfin presque…





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X. Jailyn Silverstone

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MessageSujet: Re: Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence "Jailyn" Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence "Jailyn" Icon_minitimeMer 5 Sep - 12:54





Aaron & Jailyn ❥



Je me doutais bien que Aaron Carter n’approuverait pas le moins du monde la situation dans laquelle j’allais le mettre malgré mon envie. Ce n’est pas que je ne le voyais pas en papa modèle, mais presque. Une pointe d’ironie traversa mon esprit, alors que je remarquai son air incrédule lorsqu’il haussa un sourcil et me lâcha le bras. Tant de questions, cela ne devait pas lui plaire. Inconsciemment, je l’avais délaissé au petit matin sans grande explication, ne tentant jamais de lui redonner une nouvelle quelconque. Il était plutôt impressionnant avec ses grands yeux bleus et son visage carré. Mais je ne tremblais pas devant lui. Il suffisait que je le revois enfant pour me rappeler son innocence. Comment ses parents avaient-ils pu lui massacrer ses ails aussi violemment ? Je gardai mon habituel sourire, préférant ne pas me montrer vulnérable devant lui ; même si cela demandait une certaine concentration de ma part.

« Comment je vais ? Ecoute, mis à part le fait que tu t’es enfuie après qu’on est couché ensemble, je vais bien. Comme tu le vois je suis toujours vivant, et toi ? »

Aurais-je alors blessé le grand Aaron Carter dans son orgueil de mâle Alpha ? Je soupirai légèrement entre mes dents, préférant garder alors mes mains sur mon ventre rondelet, afin de protéger ma progéniture. La nôtre, réellement. Bien que, au fond, je n’allais pas lui dévoiler pareille vérité tout de suite. Au moins, il avait eu la décence de me demander comment je me portais, ce qui me fit sourire d’avantage, ignorant alors ses propos d’avant sur ma fuite. Je me contentai alors de prendre une voix neutre, loin de la froideur et de la peur que j’aurais peut-être dues éprouver en cet instant.

« Tout va bien pour moi. »

Je ne voulais pas entrer en conflit avec lui, ce n’était pas le but recherché dans tout ceci. Je préférais de loin qu’il me laisse tranquille plutôt que de m’énerver ; de toute façon, me mettre à grogner ne serait pas une bonne chose pour le bébé et, en bonne mère que je tentais d’être, j’inspirais au calme et à la sérénité tandis que l’eau coulait avec avidité sur nos deux corps. Quelle journée étrange. Je me doutais bien de ma grossesse, depuis le début. Les premiers symptômes furent évidents, mais je ne voulais pas m’y confronter tout de suite, me disant intérieurement que j’avais le temps. Et puis, je savais très bien qu’il ne serait pas content. Loin de là, même. Comment je le savais ? Il m’avait raconté toute sa vie et ses activités illégales. Je pouvais donc prévoir certaines réactions ; comme lui les miennes. Mais de là à soupçonner que je sois enceinte... Il faudrait qu’il soit devin, n’est-ce pas ? Je plantai alors mes yeux dans les siens, sans les baisser. Les siens étaient d’un bleu si clair... et les miens reflétaient le noir le plus profond, selon la luminosité. En ce temps humide, cela me donnait un air autoritaire, bien que, pourtant, je débordais d’amour pour l’être qui grandissait au fond de mon ventre.

« Alors ? Tu t’es dis que d’un coup je n’étais pas celui qu’il te fallait ? Que je ne méritais pas un petit au revoir de ta pars ? Ou bien tu as eu peur que je te jette ? Si ça peux te rassurer je prends au moins le petit déjeuner avec lesquelles je couche »

Très intéressant. Je pris une mine faussement pensive, en le regardant de haut en bas. Je ne pensais pas l’avoir froissé, tout simplement. D’autant que je ne voyais pas en quoi cela changeait notre état d’esprit. On aurait déjeuner et quoi, après ? Je serais rentrée chez moi ou je serais partie travailler, et on ne se serait pas recontacté pour autant. Je soupirai alors avant de passer une main dans ma nuque. Lentement, mes yeux se baissèrent sur le sol avant de remonter, tandis que ma main se plaça sur mon ventre, à nouveau.

« Si c’est juste parce qu’on n’a pas pris le petit déjeuner ensemble que tu te mets dans un tel état... De toute façon, ça ne change rien, non ? Je serais rentrée chez moi et on aurait exactement la situation actuelle. A savoir que tu ne m’aurais jamais rappelée, n’est-ce pas ? Ce serait trop dangereux pour toi d’accorder de l’importance à une femme comme moi. »

J’avais rétorqué ça en toute logique de cause. Je savais que Aaron ne voulait pas, ou plutôt ne devait pas, s’attacher à qui que ce soit pour se protéger lui-même de toute faiblesse. Il me l’avait très bien expliqué, durant la nuit que nous avions passé ensemble. Je protégeai alors mon ventre, tandis que mes yeux le regardaient avec une certaine tristesse. Il fallait que je lui dise, assez rapidement. Ainsi, il serait définitivement en colère contre moi et ma manière d’agir. Je repris alors un sourire mesuré, masque habituel de ma personne, pour continuer mes explications.

« Et pour ta gouverne, si je ne t’ai pas rappelé c’est que j’ai une bonne raison, Aaron. Je suis enceinte, de douze semaines. Et je n’ai pas besoin de t’expliquer qui est le père, je présume. Tu dois savoir faire un calcul mathématique. »

Là, je me sentis subitement mal. Je reculai alors d’un pas, sous la pluie, tenant fermement mon ventre. Mes cheveux trempés, comme mon visage d’Asie, me donnaient un air fantomatique. Tandis que mes yeux, eux, ne trahissaient pas mon ressenti. J’avais peur d’Aaron, mais je ne voulais pas me laisser démonter. Je devais être capable de protéger mon enfant, même contre lui. Attendant sa colère, je restai en retrait, tout en le dévisageant. Je n’avais plus le sourire qui arborait mon visage en temps habituel. Je mettais juste de la distance, au cas où...


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Aaron N. Carter

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MessageSujet: Re: Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence "Jailyn" Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence "Jailyn" Icon_minitimeDim 16 Sep - 11:12

« Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence »
Jailyn et Aaron

«Le plus heureux des hommes est celui qui désire le moins le changement de son état»



« Tout va bien pour moi. » Bien évidement que tout allait bien pour elle. Jailyn était le genre de femme à qui tout lui réussissait, son boulot, l’argent, les amis, sauf peut être l’amour… Vous allez sans doute me dire et pourquoi pas Aaron ? Non c’était hors de question, Aaron ne s’attachait pas à ce genre de femme. Pourquoi ? Simplement parce qu’elles étaient trop parfaites et surtout trop prévisibles… Elles pouvaient vous retourner le cœur d’un homme d’un seul sourire… Il se voyait mal chaque jour s’inquiéter pour elle chaque fois qu’il rentrerait de son boulot, se demander si elle était simplement partie acheter le pain où bien si ses pires ennemis l’avaient kidnappée. Non il ne voulait pas de ça dans sa vie, pas pour le moment… « Si c’est juste parce qu’on n’a pas pris le petit déjeuner ensemble que tu te mets dans un tel état... De toute façon, ça ne change rien, non ? Je serais rentrée chez moi et on aurait exactement la situation actuelle. A savoir que tu ne m’aurais jamais rappelée, n’est-ce pas ? Ce serait trop dangereux pour toi d’accorder de l’importance à une femme comme moi. » Et soudain il vit en elle la femme qu’il aurait toujours voulu avoir. Celle qui se montre forte face à n’importe qui, celle qui ne se défile pas à la moindre question suspecte, celle qui pourrait lui en vouloir à mort si un jour il oubliait leur anniversaire de rencontre, celle qui serait capable de l’adoucir, peut être… Tout ça oui aurait été parfait dans une autre vie. Mais là ? Non c’était tout bonnement impossible. Sur son visage apparue un sourire triste, un dès rare qu’il pouvait présenter au reste du monde, mais pas à elle. Il aurait voulu lui dire je suis désolé, ne m’en veut pas d’agir ainsi, mais il ne le pensait alors à quoi bon donner de faux espoir aux gens ?

« Jai je… Je ne t’ai rien promis… »

Voilà tout ce que Aaron Carter pouvait sortir en termes d’excuse, en gros n’attends rien de moi car tu n’aura jamais rien… Et puis soudain ce fut le néant. « Et pour ta gouverne, si je ne t’ai pas rappelé c’est que j’ai une bonne raison, Aaron. Je suis enceinte, de douze semaines. Et je n’ai pas besoin de t’expliquer qui est le père, je présume. Tu dois savoir faire un calcul mathématique. » Comme un coup de poing dans l’estomac, l’air lui manquait, sa respiration se fit saccader, et son cœur se soulevait tellement vite… Bordel c’était quoi CA ? Putain non c’était un mauvais rêve, un cauchemar duquel il allait se réveiller et vite ! Lui papa ? Non mais la blague ! Un homme comme lui n’avait pas le temps pour ce genre de choses purement futiles ! Encore moins quand ce n’était pas consentit… Et le sourire triste qu’il abordait quelques minutes plutôt s’effaça pour laisser place à un rire glauque, Aaron s’attendait à la voir rigoler à son tour, mais non Jailyn recula à la place, certainement prise de panique, ou seulement par peur de lui…

« T’es pas sérieuse j’espère ? »

Apparemment oui elle avait l’air sérieuse… Il aurait du s’en douter une fille comme elle, ça ne mentait pas. Et merde… Là ce fut la rage qui commençait à l’envahir, les poings serrés il déglutit lentement, il se pinça la lèvre inférieure essayant de contenir cette rage au maximum et de penser à tout ce que ce foutu gamin allait pouvoir engendrer dans sa vie, mais trop c’est trop… Le poing partit se loger dans l’arbre à une vitesse fulgurante, son regard était devenu noir, noir comme encore il ne l’avait jamais été, et sa voix… Rauque, glaciale, puissante…

« Comment tu as pu me faire ça ! A moi ?! Je n’ai rien fait contre toi, même que je t’appréciais. Mais là ! T’as dépassé les bornes Jailyn ! »

Et Aaron avançait toujours plus vers elle avec une seule envie qui se faisait de plus en plus forte, la frapper, la frapper jusqu’à ce qu’elle le perde et tant pis si pour ça il devait en payer le prix… Mais au moment de lever la main un choc le traversa et il se revit enfant, sans père, abandonné, détesté, exclu… N’importe quel enfant méritait-il cela ? Non. Comment pouvait-il alors se construire ? Comment pouvait-il apprendre du monde ? Alors Aaron tomba à genou, le visage vide, la pluie continuant de ruisseler sur son corps, tremper jusqu’à l’os, le froid l’envahit… Où était le passé le méchant Aaron prêt à tout pour préserver sa petite vie bien calme ? Pour la première fois de sa vie d’adulte des larmes traversaient ses joues, se mêlant aux gouttes d’eau.

« Je serai incapable de m’en occuper Jai, vraiment incapable… »

Toujours à genou son regard allait au loin. S’il ne parvenait pas à la frapper il devrait trouver un moyen. Il était cependant impossible pour lui d’arrêter ses activités… Et puis ce petit n’aurait même pas une famille construite à sa naissance, seulement deux parents qui croyant s’amuser avait couché ensemble un soir, voilà tout de l’histoire de ses parents. Alors le plus naturellement possible Aaron se releva et planta son regard dans celui de Jailyn il voulait savoir, mais il voulait surtout lui faire mal, mal comme elle venait de le faire…

« Et tu as pensé au petit ? Tu as pensé à la vie qu’il aurait sans famille ? Non bien sur tu ne penses qu’à toi, tu n’as toujours pensé qu’à ta petite personne Jai. Un gosse tu aurais pu en avoir un avec n’importe qui d’autre, un mari peut être ! Alors pourquoi moi ? Hein ? T’es vraiment qu’une salope ! »

Il cracha par terre à ses pieds, lui montrant à quel point il la dégoutait. Le ton avait haussé, le Aaron de d’habitude avait refait surface…. Et il n’était pas content…






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Aaron & Jailyn ❥


Je savais bien qu’Aaron Carter ne m’avait rien promis. Jamais, d’ailleurs. Le temps de notre enfance s’était envolé si rapidement que j’en avais parfois le tournis. Quand nous étions petits, on s’amusait à « cache-cache » dans les jardins. Ou, parfois, on s’aventurait dans les labyrinthes de haies de la villa où la réception avait lieu, comme si nous appartenions à un autre monde. Cette époque était révolue. Les fleurs avaient fané pour laisser place à un hiver glacial entre nous, éloigné par l’espace et les saisons qui déclinaient au fur et à mesure, comme des mirages incertains ; insaisissables. Son visage s’était effacé et le temps fit de moi une adolescente, puis une femme qui n’avait plus rien à avoir avec mon enfance. J’étais devenue grande, forte et intransigeante. Mes bourreaux – ceux qui m’avaient humiliée durant ma jeunesse – s’étaient retrouvés à ma merci ; à mes pieds, comme de vulgaires insectes rampants sur le sol. Puis vint l’époque du pardon. Ils m’avaient rendue celle que j’avais rêvé d’être toute ma vie. Mais face à Aaron, un sentiment étrange m’envahit. Etions-nous conçus pour devenir de ses hommes et de ses femmes que seuls le pouvoir et l’argent devaient intéressés ? Tenant mon ventre fermement en le dévisageant sous la pluie, il me fit peur. Voudrait-il m’arracher ce petit être sans le moindre mépris ? Je ne le voyais pas comme un monstre. Pourtant, je devais penser à l’enfant que je portais ; à sa survie. Peu importe les sacrifices que cela me demanderait. Il se mit à rire. Je ne trouvais pas cela amusant.

« T’es pas sérieuse j’espère ? »

S’attendait-il sincèrement à ce que je me mette à rire en criant à la blague, alors que mon visage demeurait aussi sérieux que possible ? La bonne farce. Pourtant, son visage était passé d’une certaine tristesse à une certaine colère. Je venais de réveiller un volcan et je ne savais pas ce qui allait m’en coûter. En le dévisageant quelque peu, je confirmai sa prie crainte en hochant négativement la tête, retenant ma respiration tout en barrant la route à cet homme car mes mains se posaient sur mon ventre un peu rond. Son poing s’écrasa avec violence dans un arbre, ce qui me fit reculer d’autant plus. Les passants courageux qui bravaient la pluie pour se mettre à l’abris nous regardèrent ; ce que je fis à mon tour en inspectant les alentours. Il n’oserait rien me faire en publique, n’est-ce pas ? Je déglutis, apeurée par son visage. Toutefois, je refusais de me démonter et je bravai ses yeux en enfonçant les miens sans plus attendre, avançant alors d’un pas. Je me demandais s’il avait mal à la main. J’étais prête à lui porter aide, comme le voulait ma formation, mais ses yeux noirs m’arrêtèrent. Je restai là, impassible, le fixant sans animosité.

« Comment tu as pu me faire ça ! A moi ?! Je n’ai rien fait contre toi, même que je t’appréciais. Mais là ! T’as dépassé les bornes Jailyn ! »

Il m’appréciait ? Révélation intéressante, mais je n’en tenais pas compte car ses pas se dirigèrent vers moi. Je me figeai sur place, ne sachant pas comment réagir pour ne pas attiser encore plus la colère de cet homme au regard noir. Moi qui trouvais ses yeux presque aussi beaux que ceux qui me hantaient la nuit, je vins à me raviser. Son allure me glaçait le sang, mais je restais là. Droite comme un piquet, me demandant ce qui allait se passer. Arrivé à ma hauteur, il leva la main. Je sus qu’il tenterait de me frapper au visage, tellement la haine était présente. Toutefois, je ne cillais pas. Si on m’avait bien appris une chose, dans la vie, c’était de tenir tête aux hommes comme Aaron. Ceux qui se donnent le droit de frapper une femme, même devant une foule de personnalités. Je coupai ma respiration, fixant toujours l’homme. A ma grande surprise, je ne ressentis aucun coup. Rien. Même pas un bruit ne se fit entendre. Aaron Carter semblait s’être ravisé et il tomba à genoux. Je le vis dans sa chute, qui semblait être l’emblème même de toute sa descente aux Enfers. L’annonce de cet enfant ne l’enchantait visiblement pas. Il semblait détruit. Comme si je venais de lui annoncer sa mort prochaine. Et moi ? Je ne bougeais pas. C’était comme si je n’étais qu’une statue qui le regardait avec passion et clarté. Il n’en était rien. Mon visage était aussi froid que le sien, tandis que la pluie me donnait un air fantomatique.

« Je serai incapable de m’en occuper Jai, vraiment incapable… »

Il regardait l’horizon et je fis de même, redressant ma tête pour toiser le parc paisible sous la pluie de cette journée étrange. Un goût amer me vint dans la bouche, tandis que je me revoyais assise sur ce banc blanc, juste plus loin, durant mon enfance. Je n’avais ni amis, ni ballon. Juste mes deux frères et ma soeurs qui riaient ou qui bouquinaient tranquillement. Je n’étais pas malheureuse, lorsqu’ils étaient à mes côtés. Je me sentais aimée au sein de cette famille où aucun lien de sang ne nous reliait. Aaron se releva et je plantai mes yeux noirs dans les siens, admirant discrètement le bleu intense qu’ils dégageaient. Je le reconnus subitement. Froid et presque effrayant. Presque, car je ne reculerais certainement pas devant lui. Jamais. Ne serait-ce que pour l’enfant que je portais.

« Et tu as pensé au petit ? Tu as pensé à la vie qu’il aurait sans famille ? Non bien sur tu ne penses qu’à toi, tu n’as toujours pensé qu’à ta petite personne Jai. Un gosse tu aurais pu en avoir un avec n’importe qui d’autre, un mari peut être ! Alors pourquoi moi ? T’es qu’une salope ! »

Il cracha sur le sol, juste à mes pieds accentuant son mépris pour moi et l’enfant que je portais. Ainsi donc, je n’étais qu’une salope à ses yeux ? Et égoïste qui plus est. Tout cela parce qu’il se retrouvait mêlé dans une histoire de gênes. Un sourire amer apparut sur mes lèvres, tandis que je le toisais sous la pluie. Je n’avais pas peur du grand Aaron Carter. Il n’impressionnait que ses chiens et ceux qui craignaient de tout perdre. Je n’avais pas grand chose à perdre, si ce n’est mon enfant. Il était une joie certaine pour moi. Peu importe que le « géniteur » veuille faire parti de sa vie ou non. Aussitôt, les mots franchirent mes lèvres, sans que je ne baisse mon regard.

« Non, Aaron. L’égoïste, c’est toi. Toi qui refuse de t’attacher car tu ne penses qu’à l’argent et au pouvoir. Tu aurais voulu quoi ? Que je tue cet enfant, tout ça parce que tu es génétiquement lié à mon bébé ? Tu peux toujours aller te faire foutre. »

Répliquai-je sans nulle crainte. Je ne tremblais pas. Je ne craignais rien. Je tenais mon enfant contre moi, gardant mes mains sur celui qui allait naître d’ici quelques mois. La simple perspective de le perdre parce qu’un homme en avait décidé ainsi ne m’était pas supportable. Je refusais qu’un homme prenne les décisions à ma place. C’était MON bébé. Accessoirement, ça aurait pu être le nôtre. Mais je me rendis vite compte qu’il ne pensait qu’à lui. Sa personne et ses activités illégales. Je me surpris à le mépriser, subitement.

« Contrairement à toi, je serai capable de l’aimer pour deux, et même plus encore. Et si tu ne veux pas le reconnaître ou faire parti de sa vie, ça m’est égal. Un autre le prendra comme si c’était le sien, un jour peut-être. Comme l’ont fait mes parents pour moi et mes frères ou ma soeur. La génétique n’est rien, à mes yeux. Alors fais ce que tu veux. Sois tu fais parti de sa vie, sois tu ne seras jamais rien d’autre qu’un géniteur. Moi, je resterai toujours sa mère. »

Ma famille. Deux personnes formidables qui avaient adopté quatre enfants de part le monde : Chine, Russie et Roumanie. Quatre enfants qui avaient reçu de l’amour et de la tendresse. Des câlins, des rires, de la joie. Des sourires sincères. Je respectais mes parents pour cela. Pour m’avoir appris à aimer. Pour m’avoir donné l’envie d’aimer mon enfant envers et contre tout. Je savais à quel point la génétique n’était rien comparée à l’amour que nous avions les uns pour les autres. Jamais je n’avais eu envie de connaître mes parents biologiques. Et si, un jour, mon enfant le voudrait ; on verrait bien. Je pouvais lui expliquer que son « père » avait préféré fuir et ne rien avoir affaire avec nous. Qu’il n’était pas capable de l’aimer. Sur le coup, j’avais imaginé qu’Aaron serait un père comme il faut ; qu’il s’occuperait du bébé lui aussi, d’une manière ou d’une autre. Tant pis. J’étais capable de l’élever seule. Et peut-être de rencontrer quelqu’un qui accepterait le bébé comme étant le sien. Je voulais d’un homme qui accepte mon enfant ; sans quoi, une relation était inutile à envisager. Restant fière devant lui, je gardai ma force et mon courage. Me frapper, m’insulter ou m’humilier ne changerait rien ; j’avais enduré cela des années durant au collège car j’étais différente. Maintenant, cela ne m’affectait plus. Je n’étais pas faible, contrairement à ce que l’on pouvait s’imaginer.


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Aaron N. Carter

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MessageSujet: Re: Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence "Jailyn" Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence "Jailyn" Icon_minitimeMar 25 Sep - 19:24

« Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence »
Jailyn et Aaron

«Le plus heureux des hommes est celui qui désire le moins le changement de son état»



Ne se rendait-elle pas compte à quel point elle venait de lui porter le coup de grâce, juste comme il fallait ? Aaron avait déjà tout envisagé de son futur, ses projets s’étalaient sur plusieurs années. Il allait devenir encore plus riche qu’il ne l’était déjà. La ville allait certainement lui appartenir. Peut être pas tout de suite mais bientôt. Et elle il lui aura fallut d’une soirée, même pas une heure, pour ruiner sa vie. S’il pouvait remonter le temps… Revenir en arrière… Changer cette nuit là… Mais n’est-on pas censé apprendre de nos erreurs ? Peut être… Mais parfois certaines ne devraient jamais voir le jour parce qu’elles vous transforment à jamais. Et devant cette peur les plus faibles feront demi tours, Aaron n’était-il pas un homme puissant comme il aimait si bien l’affirmer ? Pourquoi ses jambes flageolaient-elles alors ? Pourquoi ses mains étaient-elles moites malgré la pluie qui ne cessait de tomber ? Non tous ses sentiments qui l’envahissaient si vite, tout ça ce n’était pas normal. Pour lui du moins… Aaron avait passé sa vie à se barricader derrière une carapace. Une carapace devenue si dure qu’il était prêt à tuer quiconque se mettait en travers de son chemin. Et tout ça s’en ressentir la moindre chose. Aujourd’hui il apprend qu’il allait devenir père d’ici quelques mois et tout ce qu’il réussit à faire c’est tombé à genou devant la femme qui porte sa progéniture… Où était donc passé ses grands airs de prédateur ? Envolés avec la peur ? Certainement…

« Non, Aaron. L’égoïste, c’est toi. Toi qui refuse de t’attacher car tu ne penses qu’à l’argent et au pouvoir. Tu aurais voulu quoi ? Que je tue cet enfant, tout ça parce que tu es génétiquement lié à mon bébé ? Tu peux toujours aller te faire foutre. » Et le pire dans tout ça c’est qu’elle avait entièrement raison… Oui il était égoïste, oui il ne voulait s’attacher à personne et oui il aurait voulut qu’elle le tue ! Simplement parce qu’une telle décision ça ce prend à deux ! Et puis merde, elle représentait quoi pour lui ? Une simple attache à son passé, une fille qu’il a connu gamine et avec qui il aimait s’amuser. Mais après ? Ils s’étaient revues et voilà. C’était tout. Elle n’était rien à ses yeux. Cependant il ne sillait pas à ses remarques. Non il tentait de retrouver le peu de fierté qui lui restait. Aaron ne lâchait pas le regard azur de Jailyn. Elle non plus d’ailleurs ne lâchait pas le sien. Elle était devenue forte. Elle n’avait pas peur de lui. Ce qui aurait du énerver encore plus Aaron, l’apaisa cependant. Relâchant toute la pression qu’il avait emmagasinée jusque là, ses épaules s’affaissèrent devant l’aveu.

Ce qui le fit néanmoins réagir se sont les autres paroles que prononça Jai : « Contrairement à toi, je serai capable de l’aimer pour deux, et même plus encore. Et si tu ne veux pas le reconnaître ou faire parti de sa vie, ça m’est égal. Un autre le prendra comme si c’était le sien, un jour peut-être. Comme l’ont fait mes parents pour moi et mes frères ou ma soeur. La génétique n’est rien, à mes yeux. Alors fais ce que tu veux. Sois tu fais parti de sa vie, sois tu ne seras jamais rien d’autre qu’un géniteur. Moi, je resterai toujours sa mère. » Alors c’était ça pour elle. C’était qu’une question de gènes… Bordel il fallait être deux pour faire un môme ! Alors oui peut être qu’il était furieux après elle, peut être même qu’il ne s’en remettrait pas mais si elle croyait qu’il allait abandonner son gosse, comme son père l’avait fait plutôt avec lui, là elle se trompait sur toute la ligne ! Haussant le ton, sans toutefois crier, il dévoila pour la première fois ses véritables sentiments sur la chose.

« Parce que tu crois que je ne peux pas être à la hauteur !?? Tu crois que j’abandonnerai mon propre gamin ? Mais après tout c’est peut être ce dont tu as envie Jai ? Tu n’as peut être couché avec moi seulement pour tombée enceinte ? Détrompes toi bien. Ce gamin il est le mien aussi. Je ne referai pas les mêmes erreurs que mon père croit moi ! »

Alors oui il déciderait de faire partie de la vie de cet enfant. Il l’élèverait du mieux qu’il le pourrait. Même si tout ça demandera certains arrangements. Même s’il devrait faire certains sacrifices. Ce petit, il aura tout pour bien grandir et ceux même si ces parents ne sont pas ensemble. Et même si ce qu’il venait de dire lui paraissait impossible à faire… Ni à imaginer. Mais Jailyn venait de déterrer d’anciens souvenirs. Des souvenirs qu’Aaron n’avait cessé de fuir et ce depuis son enfance. Aujourd’hui il n’était peut être pas encore prêt à l’accepter, mais il était sur d’une chose. Il ferrait face. Parce que c’est ce qui faisait sa force, parce que tout ce qui faisait de lui était centré sur ce qu’il avait vécu petit, et parce qu’il ne renoncerait pas. Peut être que cela déplaira à certaines personnes, peut être qu’il deviendra vulnérable, mais il fera avec, et parce qu’il sera faire face, sa force n’en sera que doublée. S’apprêtant à partir d’ici, Aaron s’arrêta à côté de Jai. Et dans un souffle prononça des paroles qu’il n’aurait jamais cru prononcer un jour

« Je ne serais peut être pas le père idéal, ni même celui que tu attendais pour ton enfant, mais ne fais pas l’erreur de croire que tu pourras l’éloigner de moi. Ce petit… Ou cette petite, peu importe, elle aura un père, son vrai père. »






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X. Jailyn Silverstone

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MessageSujet: Re: Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence "Jailyn" Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence "Jailyn" Icon_minitimeMer 3 Oct - 8:26

Je repensai subitement à notre enfance. Ou plutôt, aux soirées mondaines ennuyeuses auxquelles nous participions sans conviction. Ma famille n'était pas bien vue. Non seulement elle était affreusement riche, mais elle était le parfait exemple de la tolérance. Tess et Wayne Silverstone ne pouvaient concevoir d'enfant, ce qui fit rire bon nombre de familles aux alentours. Lorsqu'ils décidèrent d'adopter, personne ne pensa qu'ils le feraient à quatre reprises. Ma différence, c'était sans doute ma couleur de peau, mes yeux bridés et mes longs cheveux noirs. Contrairement à Yulian, Camélia et Malik, je ne pouvais pas paraître du même sang qu'eux. J'étais réellement à part, dans tous les sens du terme. Pourtant, j'avais tout de suite été liée d'amitié avec un petit garçon solitaire. Lui aussi me semblait différent des autres enfants. Il s'appelait Aaron et nous étions toujours collés l'un à l'autre. Même en grandissant. Ce qui nous sépara ? Je ne m'en souvenais plus réellement. Le temps, sans doute. Ou peut-être que sa famille ne me considérait pas assez bien pour rester auprès d'Aaron. Après tout, je n'étais qu'une petite Asiatique qui avait eu de la chance, voilà tout. Ce qui fut ma tristesse se transforma en rage, en colère, en déception… puis en force. Je ne me laisserais plus marcher sur les pieds, malgré que mon caractère fût doté de patience et de calme.
 
Aujourd'hui, nous étions bien loin des partis de cache-cache dans les labyrinthes de verdures des villas où les réceptions s'organisaient. Nous étions devenus adultes, séparés par le temps. Il avait suffi d'une seule nuit pour que notre passé vienne nous embrumer l'esprit, aidé par l'alcool ingurgité et la fatigue de l'un et de l'autre. Une erreur. Un rien. Il avait fallu qu'on oublie de prendre des précautions et je me suis retrouvée enceinte. Consciente de ce que cela impliquerait pour moi et pour lui. C'est pour cela même que je ne lui en voudrais pas, s'il décidait de ne pas adopter cet enfant comme étant le sien. Que pouvais-je faire, de toute façon ? Je ne représentais rien pour lui. Comme pour beaucoup d'autres personnes, d'ailleurs. Mais au moins, il me resterait toujours ma famille. Yulian, Camelia et Marek. Je savais qu'ils me comprendraient, avec ou sans temps d'adaptation. Pour Aaron, je ne savais pas s'il avait quelqu'un à qui se raccrocher. Apparemment, comme il me l'avait dit, il ne voyait personne de stable et ne comptait que sur lui-même, solitaire et fort. Sauf qu'en voulant le provoquer, sans me laisser démonter pour autant, je venais d'attirer ses foudres. Le monstre resurgissait, avec toute sa colère.
 
« Parce que tu crois que je ne peux pas être à la hauteur !?? Tu crois que j'abandonnerai mon propre gamin ? Mais après tout c'est peut être ce dont tu as envie Jai ? Tu n'as peut être couché avec moi seulement pur tomber enceinte ? Détrompes toi bien. Ce gamin il est le mien aussi. Je ne referai pas les mêmes erreurs que mon père croit moi ! »
 
Je fus à la fois estomaquée, énervée et déstabilisée, le temps de quelques secondes. Comment osait-il penser que j'avais envie de tomber enceinte de lui ? Moi qui étais amoureuse depuis des mois d'un homme qui ne m'aimerait pas. Ma mâchoire se crispa, mon regard le fusillait littéralement. Il avait beau être grand et dangereux, il ne savait pas où il mettait les pieds avec moi. Je n'étais plus la petite fille terrifiée qu'il avait connue. J'étais capable de mordre le serpent qu'i était, même si je devais y laisser ma peau.
 
« Je n'ai jamais entendu quelqu'un débiter autant de conneries à la seconde ! Franchement, tu crois que j'avais envie de tomber enceinte de toi ? J'avais tout pour être bien, un futur bien calme et posé, et me voilà avec ton bébé. Ce n'était pas mon rêve, mais c'est comme ça que les choses sont et je ferai avec. Ce bébé, le mien et le tien, j'ai choisi de le garder en mesurant toutes les conséquences et en me préparant à plusieurs éventualités, y compris le fait que tu ne voudrais pas de l'enfant ou au contraire que tu voudrais assumer le rôle de père plutôt que de géniteur. Mais je n'ai jamais remis en question le fait que tu sois un bon père ou non, Aaron. Parce que ça, y'a que toi qui le décideras. »
 
Je sentis ma gorge se serrer, petit à petit, et les larmes monter en moi. Mais rien ne vint. Mes yeux humides se fondaient parfaitement avec la pluie qui mouillait nos deux corps, tandis que nous nous engueulions devant un public de passage. Mes poings s'étaient serrés et je ne cessais de le fixer avec amertume. Je ne le haïssais pas pour autant. J'étais juste déçue qu'il pense cela de moi. Qu'il ose songer que je ne voulais que tomber enceinte. Pour quelle raison l'aurais-je choisi lui plutôt qu'un autre ? C'était un accident avec des lourdes conséquences. Toutefois, c'était présent. Là. Et il aurait pu vouloir me tuer sur place que je ne changerais pas mes positions. Ce bébé, c'était le nôtre. Avec ou sans lui, toutefois, ce serait le mien. J'étais prête à le laisser entrer dans ma vie, à lui laisser la place de père, comme à refermer la porte. Je m'étais préparée psychologiquement à encaisser le rôle qu'il souhaiterait pour l'avenir de son enfant. Il s'avança alors vers moi, visiblement prêt à décamper.
 
« Je ne serai peut être pas le père idéal, ni même celui que tu attendais pour ton enfant, mais ne fais pas l'erreur de croire que tu pourras l'éloigner de moi. Ce petit… Ou cette petite, peu importe, elle aura un père, son vrai père. »
 
Mes yeux se posèrent sur lui, avec une certaine humilité. Ainsi donc, Aaron Carter serait prêt à accepter cet enfant et à l'élever, ou du moins veiller sur lui ? Mes mains se posèrent sur mon ventre à peine arrondi, tandis que je le toisais. Mon visage se radoucit, ma mâchoire se décrispant, et je me sentis subitement soulagée. Je savais pourtant qu'il ne ferait pas acte de compassion à mon égard ; que je ne représenterai que la salope que j'étais à ses yeux. Mais, au moins, le bébé serait en sécurité. Je le savais capable du pire pour protéger les siens. Mais alors qu'il allait s'éloigner, ma main droite attrapa son bras ; l'autre main restant sur mon ventre.
 
« Promets-moi de le protéger, quoiqu'il arrive. Je ne mérite pas ton pardon et je ne suis rien pour toi. Mais ce petit être n'a rien demandé. Alors je t'en supplie, protège-le. S'il devait m'arriver quelque chose… Soit son père. Je ne veux pas l'éloigner de toi. Au contraire. Je préfère largement l'idée que tu sois là plutôt que de devoir le confier à un autre homme. »
 
Je relaissai tomber mon bras dans le vide, baissant la tête. J'avais un air étrange, sur le visage. Une sensation qui me fit mal au cœur, subitement. Je venais de dire à Aaron ce que jamais je n'aurais pensé dire. Au fond de moi, j'étais terrifiée à l'idée de l'élever seule ou de me retrouver mal accompagnée. Ce n'était pas le fait d'être célibataire, non. Plutôt le fait que s'il m'arrivait quelque chose de grave, si je venais à mourir, je préférais que son père soit là. Bien sûr, il aurait peut-être un beau-père par la suite… Mais je n'y croyais plus. Et même si cela devait arriver, Aaron resterait le père biologique. Etrangement, je voulais qu'il s'occupe de son enfant. J'imaginais peut-être qu'il toucherait une part de rédemption ou qu'il aurait un peu d'affection, de cette manière. Tout était confus, en moi. Ce qui m'importait, c'était la sécurité de l'enfant. Son confort et son environnement. Moi ? Moi, je n'étais rien qu'un souvenir qu'Aaron aurait préféré enterrer.
 
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Aaron N. Carter

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MessageSujet: Re: Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence "Jailyn" Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence "Jailyn" Icon_minitimeLun 15 Oct - 18:53

« Toute nouvelle vérité naît malgré une évidence »
Jailyn et Aaron

«Le plus heureux des hommes est celui qui désire le moins le changement de son état»



Aaron ne savait désormais plus vraiment à quoi s’accrocher… Tout était devenu tellement confus. Sa vie elle-même n’avait plus aucun sens… Lui qui avait planifié tout à la moindre secondes, tout ça, ça partait en l’air. Il devrait alors revoir sa vie, changer sa façon d’être, et doubler sa sécurité. Mais y parviendra-t-il ? Il ne voulait rien de tout ce qui lui tombait dessus. Pourtant pouvait-on fuir ce genre de chose ? Non. Jamais il ne pourrait oublier le fait qu’un jour il avait fait un gamin. Bien qu’il n’en montrait rien il ne voulait pas l’abandonner. C’était un fait qu’Aaron avait bien du mal à s’avouer lui-même… Mais il lui restait encore pas mal de temps avant qu’il ne vienne au monde cet enfant non ? D’ici là peut être que sa rage se sera dissipé ? Ca reste à voir bien entendu car plus les minutes passaient plus la chaleur de son corps, et ce malgré la pluie, augmentait. Pire il ne sentait même pas sa main saigner, suite au coup qu’il avait porté à l’arbre précédemment. La douleur venait totalement de disparaitre. La colère l’avait remplacée. Cependant il ne voulait rien montrer à Jailyn, parce qu’elle savait se montrer forte devant lui, il en ferait de même. Préserver sa colère pour mieux la faire exploser…

« Je n'ai jamais entendu quelqu'un débiter autant de conneries à la seconde ! Franchement, tu crois que j'avais envie de tomber enceinte de toi ? J'avais tout pour être bien, un futur bien calme et posé, et me voilà avec ton bébé. Ce n'était pas mon rêve, mais c'est comme ça que les choses sont et je ferai avec. Ce bébé, le mien et le tien, j'ai choisi de le garder en mesurant toutes les conséquences et en me préparant à plusieurs éventualités, y compris le fait que tu ne voudrais pas de l'enfant ou au contraire que tu voudrais assumer le rôle de père plutôt que de géniteur. Mais je n'ai jamais remis en question le fait que tu sois un bon père ou non, Aaron. Parce que ça, y'a que toi qui le décideras. » Que pouvait-il répondre à cela ? Les yeux grands ouverts, ses émotions le trahirent davantage. Elle n’avait pas voulu d’un enfant avec lui… Alors c’était donc ça ? Ils avaient enfantés tous deux un gosse, mais aucun deux ne voulait qu’il soit de l’autre ? Putain elle aurait du venir lui en parler ! C’était la base quand même non ? Pour le moment il était clair qu’il ne l’aimait pas. Avait-il un jour aimé ? Jailyn était pour lui une amie, du moins une connaissance, enfin il ne savait pas vraiment… Pourtant il n’avait pas réussi à lever sur elle sa main, sa propre main qui avait ôtée la vie bien plus d’une fois. Alors pourquoi pas la sienne ? Il n’avait qu’un seul geste à faire… Et pouf plus de gamin, plus de problèmes, tout serait enfin réglé. Oui mais voila une barrière invisible s’était mise en travers de son chemin, et quoi qu’il fasse il n’arrivait pas à la franchir. Une dernière solution s’offrait donc à lui. Etre fort et ne montrer aucune faiblesse, encore moins devant elle…

Aaron la voyait bien… Si frêle dans son petit corps. Jailyn avait beau avoir un caractère bien trempé, une balle ne lui résisterait pas… Cette même balle qui pouvait tuer à tout moment son enfant…. Voilà ce à quoi il était en train de penser au moment où une main le ralentit. Une si petite main avec autant de force étonna Aaron. Peut être qu’au fond, oui elle serait capable de le protéger et ce sentiment, lui permit de calmer légèrement sa haine. Jai se mit alors à parler presque dans un murmure : « Promets-moi de le protéger, quoiqu'il arrive. Je ne mérite pas ton pardon et je ne suis rien pour toi. Mais ce petit être n'a rien demandé. Alors je t'en supplie, protège-le. S'il devait m'arriver quelque chose… Soit son père. Je ne veux pas l'éloigner de toi. Au contraire. Je préfère largement l'idée que tu sois là plutôt que de devoir le confier à un autre homme. » Cette fois, et pour la deuxième fois en à peine quelques minutes son cœur s’accéléra. Plissant les sourcils, Aaron posa son regard sur elle, bien que les yeux de Jai restèrent plantés dans le sol. Elle le voulait donc pour père, lui et pas un autre ? Qu’est ce qui lui permettait d’affirmer qu’elle ne le remplacerait pas une fois qu’elle trouverait un homme qui pourrait prendre enfin soin d’elle ? Un homme qui ne couche pas avec elle juste pour le plaisir ? Un homme qui sait qu’une femme comme Jailyn il n’en existe pas deux ? Autrement dit un homme qui ne ressemble en rien à Aaron… ? Tout tournait tellement vite autour de lui, alors sans réellement avoir conscience de ses gestes, il fit quelque chose qu’il n’avait encore jamais fait dans sa vie. De sa main blessée il ramena à sa bouche le front de Jailyn sur lequel il y déposa un baiser, rapide certes mais non dénué de sentiment. Puis sa bouche se dirigea vers son oreille, dans laquelle Aaron murmura :

« C’est une promesse Jai »

Puis coupant tout contact avec le corps de Jailyn, Aaron mit ses mains dans ses poches et entreprit de marcher en direction de la sortie, bravant et la pluie et ses sentiments. Qu’allait-il advenir par la suite ? Ca il n’en savait fichtrement rien, pourtant il savait que tout se finirait vite pour certaines personnes… Juste parce qu’il fallait qu’il trouve un moyen de se défouler afin d’évacuer toute cette rage accumulée, hors de lui…




FIN



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