Un appel, c'est ce qui avait suffit à me redonner ma bonne humeur. Jusqu'à présent, ma journée avait été des plus pourries. J'avais eu un entretien d'embauche, le premier depuis une éternité. Enfin, ce qui me paraissait être une éternité mais qui n'était en fait que quelques mois. Du positif donc ? Oui, jusqu'au moment où le patron de la boite essaya de me convaincre de coucher avec lui pour avoir le poste. Dégouté, je l'étais totalement, et dépité également. J'étais revenu chez moi, avait fait un peu de sport, une fois n'est pas coutume, pour me décharger totalement de la colère que j'avais en moi. Ce n'est qu'après deux bonnes heures que je m'arrêta, complétement épuisé. Je pris une douche, histoire de me remettre définitivement les idées en place, puis je m'étais posé devant la télé avec une barquette de framboises. Et c'est à ce moment précis que j'avais reçu cet appel. C'était Marek. Sur le coup, je n'y avait pas trop cru, car je devais l'avouer, je ne m'attendais plus à ce qu'il m'appelle, enfin, je m'étais fait a l'idée qu'il ne le ferais pas. A la seconde où j'entendis le son de sa voix, je souris, étant tout de même content qu'il me rappelle enfin. Il me donna rendez-vous au Castro, ce soir même. J'accepta son invitation sans hésiter. Jetant un coup d'oeil à ma montre, je constata que j'avais largement le temps de me préparé. Je resta donc un moment devant ma télévision, zappant de temps à autre. Mes yeux avaient beau regarder, mes pensées se bousculait dans ma tête, toutes dirigées vers la même personne. Je ne savais absolument pas ce qui allait se passer ce soir, mais il ne fallait pas que je fasse de conneries. Je repensais à notre dernière rencontre, et rien que cela me donna à nouveau le sourire. Ce n'est que bien plus tard dans la journée que je commença à me préparé. Je ne me pris pas trop la tête, m'habillant de façon assez classique, tout en veillant à me mettre en valeur. Une main passée dans mes cheveux, une chemise bleu marine que je pris soin d'entrouvrir légèrement et de remonter les manches, un jean bien coupé et un paire de chaussures basique. Simple, mais efficace. Une fois près, j'enfila mon manteau en cuir, pris mes clefs et mon portable. J'enfourcha ma moto après avoir enfiler mon casque, me dirigeant ensuite vers le Castro. Je ne mis que dix minutes pour faire le trajet, prenant soin de me garer dans une ruelle menant au club. De là où j'étais, je pouvais très bien voir l'entrée du club, et je constata avec joie que mon ancien amant m'attendais devant. Je descendis de ma bécane rapidement, rangeant mon casque et enlevant ma veste. Ce n'est qu'après avoir mis la sécurité que je dirigea mes pas vers l'entrée du club, arborant un doux sourire. J'arriva vite à la hauteur du blond. « Hey... Je t'ai pas trop fait attendre j'espère. »

A la seconde où j'étais arriver à sa hauteur, mon blondinet s'empara de ma chemise pour me tirer jusqu'à lui. Hum ? Ou était passer le garçon timide de la dernière fois ? Disparu apparemment. A présent, je retrouvais le mec que j'avais rencontré la première fois. Sur de lui, et dragueur sur les bords, nous étions bien loin de cette gène qu'il avait eu à la plage. Enfin, ce n'était pas moi qui allait me plaindre. « Bizarrement, ça ne m'étonne absolument pas. » Il m'attira encore plus vers lui, embrassant le coin de mes lèvres tout en tentant de m'expliquer ce qui passait ce soir au Castro. En fait, il n'en savait rien, ça allait être une surprise complète. Pour ma part, je connaissais bien le Castro, j'étais même passer sur scène il n'y avait pas si longtemps que ça. En tout les cas, j'aimais beaucoup cet endroit. « T'inquiète, c'est pas la première fois que je viens. C'est assez rare qu'ils passent de la merde. » Je suivis ensuite mon rendez-vous à l'intérieur, saluant le videur au passage. Une fois à l'intérieur, je me dirigea directement vers les vestiaires pour y donner mon manteau, revenant ensuite vers Marek. Sans hésiter, je le pris par la main, le conduisant à une bonne table. Pas trop près de la scène pour qu'on puisse s'entendre sans crier, mais pas trop loin non plus pour tout de même pouvoir profiter du concert. Ce n'est qu'une fois installer que je demanda à un serveur de venir prendre nos commandes, reposant ensuite mon attention sur mon ami. Je me mis à le détailler sans gène, le trouvant particulièrement mignon. Bon, d'accord, il l'était aussi au naturel, mais là, il avait pris soin de se mettre en valeur, ce qui me fit sourire. "Pas mal... C'est pour moi que tu t'es fait aussi beau ?" Je le taquinais un peu, rien de bien méchant. Le serveur que j'avais demandé arriva à ce moment. Je lui commanda un whisky coca, laissant ensuite Marek faire de même avant qu'il ne reparte vers le bar. "Alors, comment je peux me faire pardonner ?"

Comme je m'y attendais, Marek nia l'évidence, me disant qu'il n'avait rien fait de particulier. Je n'y croyais pas, et d'ailleurs, il fini par me faire comprendre que j'avais raison. « Je m'en doute. » Je lui rendit son sourire. Lorque le serveur arriva, je fus quelque peu surpris qu'il ne commande pas d'alcool, mais après tout, chacun ses choix, il ne buvait peut être tout simplement pas. Alors que je le détailla, lui regardait les autres clients du bar. Il se retourna néanmoins tout de suite lorsque je lui demanda comment je pouvais me faire pardonner, un air mi-amusé, mi-dragueur sur le visage. Sa réponse ne fut pas vraiment celle que j'attendais, mais peu importe. C'était donc à moi de trouver comment me faire pardonner. Sur le coup, je n'avais pas vraiment d'idée, mais la soirée ne faisait que commencer, je trouverais bien une solution d'ici la fin. Il avait posé sa main sur la mienne, entreprenant de douces caresses. Je ne pu m'empêcher de les regarder, avalant quelque peu difficilement ma salive. Lorsqu'il prononça le mot « guitariste », je releva mes yeux vers les siens. Ce n'était pas une question, mais une affirmation. Comment le savait-il ? Par mes mains sans doute. Elles étaient loin d'être douce et lisse après tout. A cause de la guitare, oui, mais pas seulement. J'appris que mon ami jouait du piano, mais pas beaucoup, qu'il n'avait pas eu la patience. Je n'avais jamais essayer le piano, mais je savais que c'était un instrument difficile à maitriser. « Oui, j'ai jouer ici il y a quelques mois déjà. Si tu veux, je te ferais un concert privé un de ses jours. » Un bruit désagréable se fit alors entendre dans la salle. Le concert était sur le point de commencer. Je porta mon regard sur la scène, et reconnu tout de suite l'un de mes amis, le chanteur du groupe qui passait ce soir. Je lui fit un signe de la main accompagner d'un grand sourire. Celui-ci ne le manqua pas, me répondant d'un clin d'oeil avant qu'il ne commence à chanter. J'avais été le batteur de ce groupe, il n'y a pas si longtemps, mais je l'avais quitter à cause de ma formation. Plus assez de temps pour ça, malheureusement.

La réponse de Marek avait le mérite d'être claire, mais courte. Je devais l'avouer, je m'attendais à un peu plus de réaction de sa part, mais je ne devais pas oublier que le jeune homme était réservé, à sa manière. J'avais alors détourner mon attention sur la scène, me rendant compte que le groupe qui allait passer n'était autre que mon ancien groupe. Je fis un signe au chanteur, ce qui eu pour effet un petit commentaire de mon blondinet. « Ouais, c'est mon ancien groupe en fait. J'ai été batteur et guitariste dans ce groupe. » Et j'avais du tout lâcher pour me donner à fond dans ma passion de l'époque, et pour quel résultat? Cette seule pensée me serra la gorge, et je ne pu m'empêcher de prendre une gorgée de mon whisky. Je savais que l'alcool n'était pas une solution, mais ça m'aidait à tenir le coup. Et puis, ce n'était pas pour un verre.. J'observa la scène à nouveau, murmurant les paroles des chansons qui passaient. Je les connaissais toutes par cœur. Je me souvenait de tout. Je me souviens même en avoir écris certaine. Sans que je m'y attende, et alors que le public avait commencé à danser, Marek m'entraina sur la piste. Décidemment, ce mec ne tenait pas en place, une vrai pile électrique. Une fois devant la scène, mes mains se retrouvèrent sur ses hanches, et les siennes sur mon torse. Je ne pu que sourire en le regardant, mais fut de toute déranger par un client apparemment intéressé par le jeune homme. Je n'eu pas le temps de dire quoi que ce soit que Marek le renvoya, sans lui laisser la moindre chance. Au moins, il savait ce qu'il voulait. Sa dernière phrase me fit légèrement rire. « En même temps, il faut les comprendre, ils sont jaloux que ce soit moi qui ai réussi à t'avoir ce soir. » Il ne fallait pas se leurrer, beaucoup de personnes l'avais en ligne de mire, c'était certain. Malheureusement pour eux, le jeune homme n'était rien qu'à moi ce soir. Tout cela me rappelait la soirée que j'avais passer avec Adam, il y a de cela un peu plus d'un mois. La situation était un peu la même, mais la différence était de taille. Marek n'était pas Adam et inversement. Je m'étais promis de vivre ma vie au jour le jour, pour ne rien regretter, parce que je savais même pas si il me restait des mois ou des années à vivre. Là, d'un coup, je n'étais plus sur de rien. Je pensais trop, oui, et l'alcool ne m'aidait pas, même si je le tenais bien. Non, ce qui me déstabilisait, c'était la façon dont le jeune homme me regardait. Je ferma les yeux quelques secondes, pour me reprendre, remettre mes idées en place. Lorsque je les rouvrit, mes pensées s'étaient envolées. J'offris un sourire enjôleur à mon ami, bientôt suivi d'un baiser qui se voulait chaste.

Alors que j'étais persuadé qu'il n'avait rien remarquer, Marek changea d'attitude. Il inversa les rôles, et je me retrouva alors dans ses bras. A quoi jouait-il ? Au protecteur ? Je n'avais pas besoin qu'on me protège, ni qu'on me traite comme une petite chose fragile. En même temps, il ne pouvais pas savoir, il ne me connaissais pas assez. Je me laissa alors faire, une fois n'est pas coutume, admettant que cela m'apaisait quelque peu. Quand la chanson fut finie, Marek nous reconduisit à notre table, et à peine avais-je eu le temps de m'installer qu'il se rapprocha de moi, prenant mon menton entre ses doigts en me souriant. Aller autre part ? Alors que nous venions d'arriver ? En fait, peut être que je m'étais trompé sur ses intensions, et qu'il voulait juste baisé. Sans savoir pourquoi, cette pensée me fit du mal. Mais avant même que je lui réponde, il rajouta qu'il voulait juste passer la soirée avec moi, peu importe l'endroit. Cela me rassura, un peu. Je pris un air quelque peu détaché, pour me donner contenance, faire comme si tout allait bien, ne montrait rien de ce que je pouvais bien penser. « Si tu veux. » Ma réponse fut plus froide que ce que je ne l'aurais cru. Je baissa les yeux, tombant sur mon verre que je décida de vider pour de bon, m'amusant ensuite avec le bord de celui-ci. « Tu penses à un endroit particulier ? » Je le regarda droit dans les yeux en finissant ma phrase. Je n'arrivais pas à le cerné, à savoir exactement ce qu'il voulait de moi, mais je ne voulais pas lui faire du mal. Peut-être avais-je fais une erreur, en fait.

Lorsque j'entendis la réponse de Marek, je compris que j'avais sans doute été trop froid. Bon, je l'avouais, ce n'était pas simpa de ma part de réagir comme ça. Il avait voulu m'aider, me réconforter, et je l'avais envoyer bouler. Il reprit sa main, allant sagement s'asseoir sur son tabouret, évitant me regard autant qu'il le pouvait. Aie. Apparemment, je l'avais réellement blessé. Il allait falloir que je me rattrape avant qu'il ne décide d'écouter cette soirée qui avait pourtant bien commencer. Au moment où j'allais m'expliquer, il sortit son portable, quittant sa place sans plus attendre en me disant qu'il revenait. Je me contenta de le regarder s'éloigner, puis porta mon attention sur le concert. Et si il ne revenait pas ? Si il avait décidé de me planter là tout simplement. Je comprendrais, en même temps, ça ne faisait pas plaisir de se faire rembarrer alors qu'on pensait bien faire. Et puis, j'avais sans doute mal interprété le fait qu'il veuille aller ailleurs. J'hésita encore un moment, puis quitta ma place à mon tour, allant rapidement récupéré ma veste au vestiaire avant de sortir de la salle. Une fois dehors, je ne mis pas longtemps à le retrouver, il se trouvait juste devant, et avait apparemment fini sa conversation. Je m'avança vers lui avec un léger sourire, enfilant ma veste par la même occasion. « Ecoute, j'suis désolé pour tout à l'heure, j'aurais pas du réagir comme je l'ai fait. J'ai... J'ai pas l'habitude de ce genre de chose. Habituellement, c'est moi qui réconforte les autres, pas le contraire. Et puis, je sais pas... » Je regarda ailleurs quelques secondes, me sentant tout d'un coup totalement idiot. Bizarrement, tout ce que je venais de sortir sonnait beaucoup mieux dans ma tête. « Sa n'a rien a voir avec toi. Je suis comme ça, c'est tout. Enfin... Merci, je sais que t'as voulu bien faire. » Un sourire gêné pour accompagner tout ça, la totale. Je n'étais pas doué pour ce genre de chose, pour expliquer mon comportement, mes réactions, et surtout pour m'excuser. Pour finir, je repris contenance, me rapprochant de lui tout en plaçant mes mains sur ses hanches, le regardant dans les yeux. « Maintenant, si tu préfères toujours aller ailleurs, je te suis, peu importe l'endroit. »

J'avais bien galéré, c'était certain, mais à voir le sourire du jeune homme, je m'en étais plus bien sorti, au final. Il avait passer ses bras autour de mon cou, en réponse à mes mains que j'avais posé sur ses hanches. « Faut pas t'en faire pour moi. Quand je suis, hum, bizarre, c'est parce que je réfléchis trop, la plupart du temps. J'pense à des trucs auquel je devrais pas penser dans des moments pareil, mais généralement je sors assez vite de mes pensées » Un gros défaut que je me trimballait depuis toujours. Je ne savais pas faire autrement, c'était comme un automatisme. Avant je n'avais aucun mal à me laisser aller, à profiter du moment présent, mais depuis la catastrophe, j'avais changé. Je faisais des efforts, je tentais de redevenir le même homme, mais il fallait que j'arrête de me voler la face. Cet homme était mort en même tant que ma maladie était apparue. Un sourire apparu petit à petit sur mon visage, au fur et à mesure que Marek m'expliquait un peu plus comment est-ce qu'il fonctionnait. Ceci expliquait donc sa réaction de tout à l'heure. Je devais l'avouer, je ne m'étais pas attendu à ça, mais je n'étais pas déçu pour autant. Il avait du caractère, et je pense que c'est ce que j'aimais le plus chez lui. Il eu un peu de mal ensuite, à me faire passer le message qu'il voulait, mais cela ne me fit que sourire plus largement. Je n'avais donc plus à m'en faire pour le sexe, même si je comptais tout de même lui dire la vérité à un moment ou à un autre. Au moins, à présent, les choses étaient claires entre nous. La boule que j'avais eu au ventre disparu aussitôt, et je devais bien l'avouer, j'étais soulagé. Je ferma les yeux en l'écoutant, m'amusant à caresser ses hanches du bout des doigts. C'est vrai, après tout, il n'y avait pas de raison de stressé, enfin, du moins il n'y en avait plus. Et puis, son idée me plaisait assez, même si généralement, ce n'était pas trop mon truc de planifier ma soirée à l'avance. Enfin, pour ce soir, j'acceptais sa proposition avec plaisir. « C'est parfait pour moi. » Je conclu en décolant mon front du sien, passant une de mes mains dans son cou pour relever sa tête et venir quémander un baiser que je n'eu aucun mal à obtenir. Ce dernier terminer, je m'éloigna légèrement du blond, sortant mon paquet de cigarette de ma poche. J'en pris une, rangea mon paquet pour l'alluma, prenant une grande bouffée que je rejeta aussitôt dans l'air en regardant en l'air. « Tu peux m'attendre à l'intérieur si veux, j'arrive dès que j'ai fini. » Je le regarda ensuite à nouveau, lui adressant un fin sourire. « Ou bien tu peux rester, c'est comme tu veux. » Je pouvais très bien comprendre qu'il préfère rester au chaud à l'intérieur. Et puis, la fumée de cigarette pouvais être gênante pour lui. Dans le doute, je lui laissait le choix.

Marek décida de rester à mes côtés pendant que je terminais ma cigarette, ce qui lui valu un sourire de ma part. En même temps, si il était rentré seul, il aurait à coup sur attiré les regards, et ce serait fait aborder au bout de deux minutes, si pas plus rapidement. Remarque, il m'avait montré qu'il n'avais pas l'intention de se laisser faire, mais il suffisait qu'il tombe sur un mec un peu plus têtu que les autres. Enfin, il était finalement resté à mes côtés, et tandis qu'il semblait apparemment plongé dans ses pensées, je leva les yeux vers le ciel. A New York, il était impossible de voir les étoiles, la nuit. Trop de gratte-ciel, de lumières, de polution. Ici, les choses étaient différentes, et dès que je le pouvais, je profitais de ce spectacle que je trouvais magnifique. C'était stupide, non ? De s'émerveiller pour si peu. Après tout, ce n'était qu'un détail. Mes ce sont souvent les détails qui font toute la différence, je le savais bien. Alors que je regardais toujours le ciel, Marek me tira de mes pensées, m'arrachant un demi-rire. Je croisa son regard, étant tout de même comptant de l'effet que je pouvais produire sur ses amis, même si dans le fond, je m'en fichais de ce qu'ils pouvaient bien penser. Quoi qu'il en soit, un compliment faisait toujours plaisir. Je n'eu pas d'autre réaction, et nous rentrâmes finalement juste après que j'ai fini ma cigarette. Je retourna au vestiaire pour y re-déposer ma veste, rejoignant ensuite mon blondinet à une nouvelle table. Il avait passer commande auprès du serveur, et je fis la même chose, commandant la même chose que tout à l'heure. Je porta ensuite attention à Marek, attentif à ce qu'il me demandait. « Hum, non, c'est pas vraiment un groupe. En fait, j'essaie de me remettre à niveau avec l'aide d'un pote. Quand j'aurais atteint mon objectif, peut-être que je me trouverais un nouveau groupe, ou bien peu être que je me lancerais en solo, j'en sais trop rien encore. » Pour le moment, j'essayais de retrouver un bon niveau à la guitare, de chanter comme je le faisais avant, mais c'était loin d'être facile, et Jerem c'était déjà bien arraché les cheveux avec moi. En même temps, on ne pouvait pas dire que j'étais très patient, et surtout très sage. Je préférais de loin faire des conneries que de rester sérieux, comme d'habitude. Je n'avais en tout cas pas repris la batterie, pas encore. « C'est plutôt du rock, de la pop, enfin, ce genre de style. Un peu comme la plupart des groupes qui passent ici. » Avec le recul, je ne savais même plus depuis quand est-ce que je jouais. J'avais vraiment commencer pendant mon adolescence, mais je maitrisais déjà mes instruments depuis un bout de temps. Lorsque le serveur revint avec les commandes, je fus un peu surpris du pourboire que mon ami lui laissa. Je me sentis quelque peu minable de ne pas pouvoir faire la même chose. En fait, je ne savais même pas si j'aurais eu assez d'argent pour payer ma consommation et pouvoir finir le mois. J'en était arrivé à un point difficile. Je garda le silence en pensant à ça, buvant une gorgée de mon whisky. Sa y est, je recommençais, je pensais trop. « Si ça te dis, tu pourras avoir ton petit concert privé se soir-même. » Voila, pas question de refaire la même bourde que tout à l'heure. Je lui fit un sourire quelque peu timide, prenant sa main dans la mienne pour y exercé quelques caresses.

Je fus ravis qu'il accepte ma proposition. Ce soir donc, je jouerais pour lui, pour lui montrer ce que je savais faire. Rien que cette pensée me faisait sourire. Le reste du concert, nous ne parlions ni l'un ni l'autre, profitant juste du moment présent. Je sirotais ma boisson tranquillement, me sentant apaiser. Je me sentais bien. Je ne me prenais plus la tête, ne me stressait plus sans raison. Tout me semblait parfait. Je me laissa faire lorsque mon ancien amant vient m'embrasser le cou, m'enlaçant par derrière. Un peu de tendresse, c'était surtout de ça dont j'avais besoin. Lorsque la dernière chanson ce fini, il se détacha de moi pour applaudir le groupe comme il se devait, venant ensuite ce poster devant moi. Il avait faim, et ça tombais bien, moi aussi. Tout cela m'avait bien creuser l'appétit. « Moi aussi, j'avoue. J'ai une faim de loup. » J'avais dis ça en souriant, accueillant avec plaisir un enième baiser de mon blondinet. Baiser qui s'éternisa, car en sentant la langue de Marek forcer mes lèvres, je lui tendis la mienne, commençant ainsi un baiser des plus langoureux. Ma main monta naturellement dans sa nuque, le forçant à se coller contre moi. Ce fut lui qui rompit ce délicieux contact, sans doute afin de reprendre un peu d'air. Fêter la fin du concert ? Hum... Oui bien sur. Aurais-je droit à la même chose lorsque je jouerais pour lui tout à l'heure ? Finalement, il se détacha de moi, et tandis que j'allais reprendre ma veste, il m'attendais dehors. Lorsque je le rejoignis, il m'indiqua directement ce qui se trouvait à proximité. Manger au parc ou chez moi ? Cruel dilemme. En même temps, il avait raison, j'avais un peu froid, et rien que de penser à mon chauffage, et au confort qui faisait mon appartement, je pris ma décision. « Hum... Allons chez moi. On sera au chaud et on sera plus à l'aise. » Je lui souris en finissant ma phrase, dirigeant ensuite mes pas vers la petite rue où l'on pouvait trouvé des plats à emporter. Je commanda un truc assez basique, puis laissa Marek faire de même. Nous n'attendions pas longtemps, et bientôt, après avoir pris nos plats, je le conduit jusqu'à ma moto. « Je sais pas si t'es déjà monté en moto, mais dans tout les cas, accroche toi bien, et fait moi confiance. » Nouveau sourire alors que je lui tendais un casque, enfilant ensuite le mien, puis mes gants. Je rangea nos plats dans le petit coffre, m'installant par après sur mon engin en invitant mon ami à faire de même, ce qu'il ne tarda pas à faire et bientôt, la bécane démarra, nous emmenant jusqu'à mon appartement.