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And all of our tears will be lost in the rain... ♥ Logan

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MessageSujet: And all of our tears will be lost in the rain... ♥ Logan And all of our tears will be lost in the rain...  ♥ Logan Icon_minitimeLun 2 Mai - 1:38

And all of our tears will be lost in the rain...  ♥ Logan Lc_bmp13
LOGAN & CASEY

But no matter how far, or where you may be,
I just close my eyes and you're in my dreams...

Jamais je n'aurais pensé que retrouver Logan me serait si difficile. Focalisée sur ce qui nous avait autrefois unis, j'avais pendant ces quatre années, été persuadée qu'à mon retour chaque chose reprendrait sa place et que nous pourrions peut-être reprendre notre histoire où nous l'avions laissée. J'avais bien entendu été consciente que ça ne serait pas chose facile (tant de choses nous séparaient à présent) mais j'avais pourtant continué d'espérer, secrètement, que nous parviendrions à surmonter ces quatre années de séparation pour pouvoir, peut-être, nous concentrer sur l'avenir. Un avenir que j'avais espéré commun. Ca, c'était avait que je ne découvre qu'Andy était décédé, avant que je ne songe, l'espace de quelques instants, à l'éventualité qu'il ait refait sa vie. Si ma foi en notre amour était ce qui m'avait portée jusqu'ici, il n'en restait pas moins que j'avais perdu un peu de celle-ci lorsque j'avais dû faire face à la réalité. Le monde ne s'était pas arrêté de tourner pendant mon absence, j'en avais toujours eu conscience, mais le réaliser m'avait été difficile. Il avait en effet été difficile pour moi de concevoir que mes proches – que Logan – avaient pu continuer de mener une vie ''normale'' pendant mon absence. Il m'avait été difficile de m'imaginer qu'il m'avait peut-être oubliée, mettant de côté notre amour et notre histoire pour pouvoir avancer. Il m'avait été difficile d'envisager qu'il ne voudrait peut-être pas de moi dans sa vie, que j'avais peut-être fait tout ce chemin, tous ces efforts, pour rien. Rapidement, cependant, j'avais pu être rassurée. Quand je l'avais retrouvé près du Lounge, que j'avais de nouveau croisé ses yeux couleur émeraude, toutes mes craintes s'étaient envolées. J'avais su, dès la seconde ou il avait entouré mon corps de ses bras protecteurs, que l'avenir dont j'avais si souvent rêvé ne nous était peut-être pas interdit. Qui sait, peut-être bien que, même après toutes ces années de séparation, nous finirions par nous retrouver. C'était du moins tout ce que j'espérais. Parce que je ne pouvais pas concevoir ma vie sans lui. Ca m'était impossible. Ces quatre dernières années, j'avais cru mourir, quand il n'avait pas été à mes côtés, alors il était évident que je n'imaginais pas une seule seconde ce qu'aurait pu être le reste de ma vie sans lui. A cet instant, j'avais su que s'il m'était encore impossible de savoir ce que je voulais à l'avenir, il y avait cependant une chose dont j'étais certaine : je voulais que Logan me revienne. Parce qu'il n'y avait qu'en sa présence que je me sentais enfin redevenir moi-même, parce qu'il n'y avait qu'à ses côtés que je retrouvais l'envie de sourire. Il avait le pouvoir de réveiller en moi des sentiments que j'avais crus effacés pour le reste de mon existence. A ses côtés, je me sentais revivre. L'envie irrépressible de serrer son corps contre le mien, de couvrir son corps de baisers et de lui murmurer combien je l'aimais m'était naturellement venue, et c'était à cet instant que j'avais pris la fuite. Parce que j'avais eu peur, peur qu'en me laissant aller, je précipite les choses. J'avais eu peur qu'il m'échappe, pire encore : qu'il me fuie. Alors, j'avais pris la fuite en première, pour m'assurer que je ne viendrais pas encore plus compliquer les choses.

La dernière chose à laquelle je m'étais attendue, c'était bien à ce qu'il débarque – surtout sur mon lieu de travail – pour me parler. On aurait pu croire qu'il aurait voulu aborder un sujet sérieux, me parler de ma lettre, de nos retrouvailles, de la mort d'Andy, que sais-je encore (nous avions encore tellement de choses à nous dire qu'il m'était difficile de mettre le doigt sur un sujet en particulier), mais ce ne fut pas le cas. Au contraire, il m'avait abordé avec légèreté, avec cet humour auquel je n'avais pas goûté depuis quatre ans. Naturellement, l'envie de sourire m'était revenue. Sa présence et ses blagues Loganesques y étaient pour beaucoup. Comme à chaque fois qu'il était à mes côtés, je me sentais bien. En sécurité. Plus aimée que jamais. Naturellement, je répondais à ses taquineries et ce, sans me démonter. C'était comme si ces quatre années ne s'étaient jamais écoulées, comme si nous n'avions jamais été séparés et que nous avions toujours été au contact l'un de l'autre. Je réalisai à présent que, si nous avions tous les deux changé, certaines choses, elles, restaient immuables. Notre complicité en faisait partie. Rien n'avait changé, nous étions toujours aussi connectés l'un à l'autre, toujours prêts à nous défier, à nous provoquer et ce, simplement pour voir l'autre réagir, pour avoir le plaisir d'entamer une joute verbale dans laquelle, ni l'un ni l'autre n'aurait rien laissé passer.

Et Dieu, que c'était bon, de le retrouver de cette manière, de le voir sourire, de l'entendre sortir les pires âneries du monde. C'était bon d'être à ses côtés, de le voir me regarder avec ces yeux, de le voir m'adresser ce regard, celui à travers lequel je me sentais être la plus merveilleuse femme au monde. C'était bon de l'entendre râler, de le voir me tenir tête, et de ne rien céder. C'était bon de l'affronter. Parce que bizarrement, ça nous rapprochait. Ca nous permettait, à tous les deux, de laisser nos souffrances de côté, de les camoufler, pour nous concentrer sur autre chose, sur des sujets futiles, qui nous étaient pourtant nécessaires pour nous retrouver et nous permettre de retrouver ce qui nous avait autrefois unis. Nous en avions besoin. Parce qu'il était certain que sinon, jamais, nous ne pourrions aborder de sujets plus sérieux. Alors, nous jouions le jeu, nous provoquant mutuellement et ce, sans s'imposer les moindres limites. Rapidement, certains de ses mots me gênèrent, je sentis le rouge me monter aux joues et malgré ça, il ne s'arrêtait pas, persuadé d'avoir un certain contrôle sur moi simplement parce qu'il me mettait dans l'embarras. La situation l'amusait (et pour cause il avait toujours pris un malin plaisir à me mettre mal à l'aise et à me voir embarrassée) et c'était pour cette raison que je lui demandai d'arrêter, ce à quoi il avait rapidement objecté. Ses mots étaient exagérés. Il le savait tout aussi bien que moi. Et pourtant, je savais qu'il était le plus sérieux du monde et que cette fois-ci, il n'était plus question de me mettre mal à l'aise, mais simplement de me faire part de ses sentiments. Des sentiments que je n'avais jamais réellement compris. Peut-être parce que je manquais de confiance en moi, ou peut-être tout simplement parce que je ne me voyais pas comme lui m'avait toujours vue. De ce fait, j'avais toujours trouvé qu'il en faisait trop, qu'il exagérait et certaines de ses remarques m'avaient bien souvent mise mal à l'aise, parce que j'avais toujours eu l'impression de ne pas mériter ses compliments ou toute cette admiration qu'il avait pour moi. Ainsi, je lui demandai de ne pas dire n'importe quoi, lui rappelant combien il me semblait exagérer ses propos. Je pensais qu'il ne répondrait rien après ça, qu'il s'excuserait peut-être éventuellement, ou qu'il en rajouterait une couche, simplement pour avoir le plaisir de me voir enrager. Il n'en fit rien.

« 4 ans Casey. » Il avait suffit de ces trois mots pour que je me fige sur place. Levant les yeux vers lui, mon regard croisa le sien. « Je peux exagérer sur beaucoup de sujet… mais pas celui-là. » Je baissai les yeux, mal à l'aise. Pourquoi revenait-il là dessus ? Pourquoi devenait-il si sérieux ? Pourquoi se sentait-il obligé de faire référence à ces quatre années ? La douleur au niveau de mon coeur s'intensifia et j'inspirai un instant pour calmer l'angoisse qu'il avait réveillée en faisant référence à cette époque que j'avais espérée révolue. Repenser à tout ça, maintenant, avec lui ; pire encore, en parler, j'en étais incapable. Pas seulement moralement. Physiquement aussi. Je savais que si je venais à tenter d'articuler le moindre mot, j'en serai incapable. Parce que repenser à tout ça m'était encore difficile. Repenser à ces quatre années, à son absence, à tout ce que nous avions perdu en quatre ans me faisait souffrir plus qu'il ne pouvait l'imaginer. C'était pour cette raison que je décidai de ne rien répondre, préférant de loin le silence à une voix tremblante. Oh bien sûr, je savais que ces quatre années n'avaient pas été faciles pour lui non plus. Je me doutais bien qu'il avait dû m'en vouloir, passer par des moments difficiles, notamment au moment de notre séparation. Je me doutais bien qu'en y faisant référence, il ne voulait pas qu'on revienne là dessus, mais simplement me faire comprendre combien mon absence avait bouleversé bien des choses dans son coeur, comme dans sa vie.

Consciente de la souffrance que ces quatre années avaient dû engendrer de son côté également, je n'avais pu m'empêcher de me demander s'il m'en voulait, pour avoir laissé sa vie entre parenthèses pendant ces quatre années. Bien qu'il fût honnête et qu'il ne m'aie pas répondu par un « non » qui n'aurait rien été de plus qu'un mensonge, sa réponse restait vague, et je compris alors qu'il n'avait pas envie de trop s'épancher sur le sujet, car il lui était tout autant difficile qu'à moi. Rapidement, il me fit comprendre que, peu importait ce qu'il avait bien pu ressentir par le passé, il ne me tenait à présent responsable de rien. Je savais qu'il était sincère et qu'il pensait ce qu'il disait. Et malgré tout, je me sentais mal. Parce qu'il avait beau m'affirmer une telle chose, je ne pouvais m'empêcher de songer que cela ne changeait rien à la culpabilité que je ressentais. Je m'étais alors excusée. Pour quoi ? Pour à peu près tout, à vrai dire : Pour avoir continué sur un sujet aussi sérieux alors qu'il nous aurait été plus facile de revenir aux plaisanteries, pour l'avoir mis mal à l'aise avec ma question, mais aussi pour avoir joué un rôle, aussi infime soit-il, dans son mal-être de ces dernières années. Je le vis bien rapidement froncer les sourcils. Sans plus attendre, il me demanda :

« Pour quoi ? Désolée de quoi ? »

Il n'avait pas compris ? Je le fixai quelques secondes en gardant le silence. Poussant un léger soupir, j'inspirai après un instant, comme pour prendre mon courage à deux mains, avant de lui expliquer :

« De tout. D'être partie comme ça, de t'avoir laissé seul pendant toutes ces années... » Je baissai un instant les yeux. « De ne pas avoir assez cru en nous. » ajoutai-je finalement après un instant de pause. J'aurais voulu ajouter bien d'autres choses : que je n'avais jamais voulu le faire souffrir, ni même briser ce que nous avions voulu construire. Mais je savais que ça n'était pas le bon moment, ni même le bon endroit pour ça. Alors, au lieu de ça, je reportai à nouveau mon attention sur mes bouquins, préférant de loin me concentrer sur eux plutôt qu'avoir à revenir sur ce qui nous avait tant fait souffrir, l'un comme l'autre, au cours des dernières années écoulées.

Malheureusement, cela ne dura pas bien longtemps. Rapidement, Logan reprit ses blagues à deux balles, comme pour nous détendre tous les deux, et allant même jusqu'à me proposer un peu de bon temps dans un placard à balai. N'importe quelle femme se serait probablement offusquée d'une telle proposition. Au contraire, j'en avais été légèrement amusée, et j'avais ainsi marché dans son jeu, refusant malgré tout sa proposition – tout en sachant pertinemment que, de toute façon, il n'y avait aucun placard à balai dans lequel il voulait m'emmener. Pour justifier mon refus, je prétextai avoir mieux à faire, et ne trouver aucun intérêt à le suivre. Ce qui, bien entendu, lui semblait impossible. Monsieur se prenait pour un étalon et ne pouvait pas concevoir un seul instant de faire face à un refus (ce qui n'était pas totalement étonnant compte tenu de la réponse que je lui aurais probablement apportée s'il m'avait fait la même proposition, quelques années plus tôt). J'avais alors laissé sous entendre – pour plaisanter – que, peut-être, ses performances sexuelles n'étaient pas à la hauteur de ce qu'il imaginait et que je le lui avais caché cela pendant toute notre relation, pour préserver sa santé mentale. Il rit à ma remarque, visiblement amusé par mon mensonge. Mes yeux plantés dans les siens, j'étais bien déterminée à ne pas céder. Son sourire s'élargit tandis qu'il me répondit :

« Ainsi, je te dois une fière chandelle… pour avoir préservé ma santé mentale ? » J'hochai la tête à sa question, quand il continua... « J’ignorais que tu y tenais tant… me voilà prévenu… pour la prochaine fois. » Il m'adressa alors un clin d'oeil tandis que je lui adressai un regard sceptique.

« La prochaine fois... Voyez-vous cela ! Décidément, j'vois que certains ne doutent de rien ! » Posant ma main sur ma hanche, je lui lançai un regard presque inquisiteur. « Qui te dit qu'il y en aura une ?! », lui demandai-je alors, un sourire provocateur aux lèvres.

Je jouais encore et pourtant, cette question avait quelque chose de sérieux. Y aurait-il une prochaine fois ? Aurions-nous l'occasion de nous retrouver dans les bras l'un de l'autre ? Car après tout... Qu'est-ce qui nous garantissait que les choses redeviendraient comme avant ? Ca n'était pas parce que nous plaisantions aujourd'hui que nous pourrions tout retrouver de ce qui nous avait autrefois unis. Et pourtant, j'avais envie d'y croire. Parce que je ne souhaitais rien de plus en ce monde que de retrouver Logan.

Il tenta alors de me faire regretter mon choix. Sa provocation n'avait plus aucune limite, et il alla même jusqu'à mentionner l'abstinence dont j'avais dû faire preuve pendant quatre ans. Quel traitre. L'avoir en face de moi, le voir me fixer avec ce regard déterminé me mettait dans tous mes états. Rapidement, je tentai de retrouver mes esprits et surtout une façon cohérente de penser. Je chassai alors toutes les pensées plus ou moins avouables qui me traversaient l'esprit, bien décidée à reprendre le contrôle de la situation. Il était hors de question que Logan se délecte de la sorte de mon embarras. Je lui avais ainsi expliqué que ce qui me dérangeait tant, dans sa proposition, ça n'était pas tant l'activité qu'il voulait qu'on fasse, mais surtout l'endroit dans lequel il voulait que nous le fassions. Avouez qu'il y avait bien mieux (après quatre ans d'abstinence) qu'un placard à balai étroit dans lequel nous n'aurions pas été à notre aise ! Face à ma remarque, il leva les yeux au ciel, avant de m'adresser un sourire mystérieux et de me répondre :

« Tu sais même pas de quel placard à balai je parle !... Tu crois que j’te parle de celui d’ici ? J’avais d’autres plans. Mais si tu veux qu’on jette un œil, à celui de la bibliothèque j’suis prêt à te suivre ! » Mais bien sûr ! Je levai les yeux au ciel, avant de secouer la tête. Bien que le rouge me soit de nouveau monté aux joues, je ne me démontai pas, et répondis :

« Même pas en rêve. J'suis pas d'humeur. Mais reviens un autre jour et peut-être qu'on pourra visiter celui d'ici ensemble. »

Ma proposition n'était pas le moins du monde sérieuse et ça, il devait très probablement s'en douter. Mais qui sait, j'aurais peut-être du me taire. Le connaissant, il aurait tout à fait été capable de revenir quelques jours plus tard et de me ressortir ce que je lui avais dit comme prétexte à sa présence sur mon lieu de travail. Oui, c'est que, mine de rien, il était malin comme un singe. Lorsque je lui fis remarquer qu'on avait tous les deux déjà vu mieux qu'un placard à balai, un seul mot s'échappa d'entre ses lèvres.

« Tijuana. »

Tijuana. Notre mariage. Notre nuit de noce. La plus belle nuit de toute ma vie. L'espace d'un instant, j'aurais aimé pouvoir revenir quatre ans en arrière, à ce jour où nos vies avaient été officiellement liées l'une à l'autre. Je lui adressai un léger sourire. Je savais que pour lui aussi, cette nuit passée à Tijuana devait également faire partie de ces nuits inoubliables. Parce que, bien qu'on ait été jeunes, et inconscients, ce jour là, nous nous étions également aimés plus que jamais. La nuit que nous avions passée ce jour là avait été la plus douce, la plus tendre et la plus exquise qu'on ait jamais passée ensemble. Parce que ce soir là avait été spécial. Ce soir là, nous avions été déclarés mari et femme, et rien de plus ne nous avait importé. Ce soir là, nous avions été comme seuls au monde. J'avais cru être la femme la plus aimée en ce monde, et j'en avais été heureuse. Oui, à bien y réfléchir, j'aurais pu donner n'importe quoi, pour avoir la chance de revivre ce moment une seconde fois.

« La plus belle nuit de toute ma vie », me permis-je de commenter, tout en esquissant un nouveau sourire rien qu'aux pensées qui me traversaient l'esprit.

Si nous avions su, que notre histoire se terminerait à peine quelques mois plus tard, dans des circonstances aussi particulières, nous ne l'aurions probablement pas cru. Parce qu'à cette époque, l'amour nous avait donné des ailes, nous donnant presque l'impression d'être invincibles, intouchables. Mon père nous avait cependant bien vite ramenés à la réalité.

Revenant à la proposition de Logan, j'en avais conclu que, tant qu'il ne me trouverait pas d'endroit plus convenable qu'un placard à balai, il ne me verrait pas quitter mes bouquins pour le suivre. A ma remarque, il se mordit la lèvre inférieure.

« Si c’est que l’endroit, j’peux te le trouver tout de suite. Un ascenceur ? Des escaliers ? Mon bureau ou quelque chose de plus romantique ? Tu m’connais, j’peux être assez ingénieux lorsque j’suis décidé ! »

Bon sang, il ne s'arrêterait jamais ? Moi qui avais pensé pouvoir avoir le dernier mot, c'était visiblement loupé. Je levai un instant les yeux au ciel. Se rendait-il compte que presque tous les endroits qu'il m'avait proposé étaient publics ? J'm'étais attendue à mieux. Sa chambre, par exemple. Mais je ne lui en touchai pas le moindre mot. De toute façon, toute cette conversation n'était que pure provocation et il en était tout aussi conscient que moi. Aurait-il été sérieux qu'il m'aurait probablement proposé un endroit plus intime. Car il avait beau faire les malins, il avait l'âme d'un romantique. Bien qu'à bien y réfléchir, à l'époque où nous avions été ensemble, nous n'avions pas fait l'amour que dans des endroits romantiques. Oui, mine de rien, je constatai avec un peu de recul que les hormones nous avaient fait faire bien des choses stupides. Maintenant, en revanche, il en serait tout autre. Nous étions deux adultes sages et responsables et nous savions nous contrôler – du moins, lui le saurait, car après ces quatre années, je ne pouvais rien garantir. Tournant la tête dans sa direction, je tentai de rester un maximum sérieuse, avant de déclarer :

« J'veux faire ça ici, et maintenant. »

Je lui adressai un regard provocateur, persuadée que cette fois, j'aurais le dernier mot. Je savais – j'espérais – qu'il n'oserait plus rien dire après cela et c'est pour cette raison que, profitant du très léger silence qui s'était installé, j'ajoutai rapidement :

« Tu ne veux pas ? Tant pis... » Je baissai les yeux, l'air faussement déçue, avant d'ajouter, « Enfin, tu sais que tu peux toujours trouver quelqu'un d'autre pour t'accompagner dans ton super-placard à balai, je suis persuadée que certaines n'attendent que ça ! »

Oui, car mine de rien, ça n'était pas parce qu'il m'avait confié n'avoir personne dans sa vie qu'aucune femme ne lui tournait autour. A vrai dire, j'étais persuadé que bon nombre de jeunes femmes devaient chercher à lui mettre le grappin dessus. Après tout, Logan avait tout pour plaire aux femmes. J'en étais parfaitement consciente, et terriblement jalouse. Il va sans dire que mes mots ne relevaient que de la plaisanterie. Parce qu'en réalité, la première qui s'approcherait d'un peu trop près de mon mari (car notre divorce ne changeait rien à ce titre qu'il avait acquis quatre ans plus tôt) se verrait vite être expédiée et ce, par mes soins. Il y avait bien des choses que je ne partageais pas. Logan en faisait partie. Nous avions beau ne plus être mariés, je le considérais encore comme mon mari et par conséquent comme mon homme. Ainsi, gare à celles qui s'approcheraient de trop près.

Cet humour, cette provocation, nous faisaient du bien. Parce que nous avions tous les deux besoin de nous retrouver, de nous affronter comme nous l'avions fait autrefois. Ca nous donnait l'impression que rien n'avait changé entre nous et que les choses étaient restées intactes. Ca me laissait penser que, peut-être, rien n'était perdu. Jamais je ne m'étais sentie aussi bien qu'à ses côtés. Parce que quand il était là, j'en oubliais le reste du monde et mes divers problèmes pour me concentrer uniquement sur lui. Quand il était là, j'avais l'impression de redevenir moi-même, de redevenir – l'espace de quelques secondes – la Casey qu'il avait aimée, celle qui avait valu quelque chose, et pas la lâche qui l'avait abandonné, et qui avait brisé notre famille. Avec lui, je me sentais bien. Et sa présence à mes côtés ne me faisait mesurer qu'encore plus le manque avec lequel j'avais du vivre ces quatre dernières années. A ses regards, ses sourires, certains de ses gestes, je devinai qu'il en allait de même pour lui et que ma présence à ses côtés lui faisait du bien. Parce que, mine de rien, lui aussi, avait été affecté par cette séparation, et peut-être même plus que tout ce que j'avais bien pu m'imaginer. Laissant à nouveau les futilités de côté, il me confia justement, non sans peine, combien je lui avais manqué. Les mots étaient inutiles, il le savait. Parce que je pouvais lire en lui, parce que j'avais déjà su voir sa détresse, et ce besoin réciproque qu'il avait de me voir à ses côtés. C'était probablement aussi pour cette raison que je savais pourquoi il se permettait de faire tant de blagues, depuis son arrivée. L'humour, c'était son seul moyen d'éviter les sujets sérieux, le seul moyen qu'il avait de cacher son malaise, ou sa peine... Un malaise qui n'était dû qu'à mon retour en ville, et une peine causée cette fois-ci par un autre élément : la mort de son père. La souffrance engendrée par celle-ci, je pouvais aisément l'imaginer. Je n'avais eu à faire qu'à peu de deuils, dans ma vie, et jamais je n'avais pleuré un père, mais j'avais néanmoins une idée de la douleur qui devait traverser son coeur, à chaque seconde. Et s'il y avait bien une chose qui m'était impensable, c'était bien de le laisser affronter une telle épreuve seul. Le faire aurait été inhumain. Je savais les conséquences que la solitude pouvait engendrer, en de telles épreuves et il était hors de question, pour moi, que Logan ait à affronter ça à son tour. Je savais ce que ça pourrait lui faire : ça le détruirait, comme ça m'avait détruite, et il ne deviendrait alors plus que l'ombre de lui même. Cette éventualité ne me semblait même pas envisageable. C'était pour cette raison, que j'avais tenu à lui faire savoir que j'étais là, pour lui. Je ne voulais pas le forcer à me parler – je savais qu'il le ferait lorsqu'il - et que s'il - s'y sentirait prêt. Je tenais simplement à lui faire comprendre qu'il n'était pas seul. A présent, j'étais là, et je veillerai sur lui, m'assurant à chaque instant de son bien-être, et de son équilibre.

Ce moment de sincérité et d'une franchise absolue dévia sur quelque chose de bien plus difficile. Ainsi, sans que nous le voulions vraiment, le sujet de mon père revint sur le tapis. Un sujet sensible, pour tous les deux, mais néanmoins inévitable. Que nous le voulions ou non, mon père avait joué un rôle important dans notre histoire, et surtout dans notre séparation. Malgré tout, je n'étais pas prête à parler de lui, à envisager une seule seconde qu'il ait voulu s'en prendre à Logan, et qu'il cherche encore à le faire aujourd'hui. En apparence, j'étais en colère. En réalité, j'étais terrorisée, à la simple idée, qu'un jour, il puisse atteindre Logan, ou les gens que j'aimais. J'aurais mille fois préféré qu'il s'en prenne de nouveau à moi – bien que cette idée aussi, me terrorisait – plutôt qu'il touche à un de mes proches. Le ton monta rapidement entre nous, et de la colère, je laissais transparaître ma peur, et ma souffrance. Je tentai alors de lui faire comprendre que, bien qu'il ait raison, et bien que mon père n'ait pas la moindre excuse à ce qu'il nous avait fait, il ne pouvait rien changer. Jouer les héros ne lui apporterait rien, rien de bon, du moins, si ce n'était des ennuis. Je ne voulais pas qu'il s'oppose à mon père, ou qu'il prenne le moindre risque. Pas quand il était conscient de tout ce que mon père aurait été capable de faire pour l'éliminer.

« Je cherche pas à jouer les super héros avec un déguisement vintage ! Je veux qu’on puisse fréquenter cette ville sans qu’il vienne me pointer une arme sur la nuque ou que l’un de ses sbires cherche à nuire à mon entourage. » Ses mots me donnèrent des frissons dans le dos. Quiconque n'aurait pas connu mon père aurait sans doute pu penser que Logan exagérait. Moi, je savais qu'il n'en était rien, bien au contraire. Parler de mon père de cette façon, c'était, malheureusement, se montrer incroyablement réaliste. « C’était avant… », reprit-il, en parlant de son attitude impulsive et de cette sale manie qu'il avait de prendre des risques inconsidérés pour ceux qu'il aimait. « Maintenant, j’me tiens à carreaux et j’ai une raison supplémentaire pour ça… Toi. » je plongeai mon regard dans le sien, comme pour m'assurer que ce qu'il disait était vrai. J'avais envie de le croire. J'avais sincèrement envie de croire en sa bonne volonté. Car je savais qu'il était prêt au meilleur, comme au pire, pour moi. Je savais ainsi qu'il respecterait sa parole et qu'il se tiendrait à carreaux. Parce que, bien que ça ne l'enchante pas, dans le fond, il était tout autant conscient que moi de l'importance de la situation.

Puisque nous en étions à aborder les sujets les plus difficiles, il en vint à m'avouer ce que lui et Courtney m'avaient caché : à savoir que nous avions été placés sous la protection du FBI. Je n'accueillis pas la nouvelle avec enthousiasme, bien au contraire. Folle de rage, me sentant plus trahie que jamais, je tentais de comprendre comment ils avaient bien pu me cacher un élément aussi important. Qu'avaient-ils attendu pour me le dire ? Que je finisse par m'en rendre compte de moi-même ? J'étais folle de rage. Pas seulement parce que je ne supportais pas cette idée, mais aussi et surtout parce qu'ils ne m'avaient pas tenue au courant. Face à ma colère, Logan tentait de garder son calme – ce qui avait le don de m'énerver encore plus.

« Et j’fais quoi là ? J’enfile des perles peut être ! J’vais pas te sortir le cliché de t’annoncer ça ‘au bon moment’ ! La dernière fois qu’on s’est vu, t’es partie comme une voleuse, j’te signale. ça m’était difficile de te le dire à ce moment-là ! »

Je lui tournai le dos, quand il prononça ses mots. Mais quand je les entendis, je fis volte face dans la seconde, pour lui lancer un regard massacrant.

« C'est la meilleure ! Ca va être de ma faute, maintenant ! » Je levai les yeux au ciel, pour témoigner de mon exaspération. Commençant bien malgré moi à m'agiter, j'ajoutai rapidement, « J'étais censée faire quoi ? Rester plus longtemps et laisser ainsi à Monsieur l'occasion de me dire ce que j'aurais du savoir depuis longtemps maintenant ? » Il ne savait rien des raisons pour lesquelles j'étais partie précipitamment. Il ne savait rien de mes sentiments, et de cette angoisse qui m'habitait à chaque fois que je songeai à ces derniers. Prendre la fuite, ça avait été la meilleure des solutions. Ca m'avait évité de déraper, de tout compliquer entre nous. Mais ça, il ne le comprenait bien évidemment pas. Et ça n'était visiblement pas la seule chose que Logan était incapable de comprendre. Pour preuve, il pensait que pour me calmer, il fallait me provoquer. Parler de mon père, c'était une très mauvaise idée. Surtout dans l'état dans lequel je me trouvais. Agacée, je l'envoyais plus ou moins promener lorsque, sans se démonter, il me répondit :

« C’est justement pour éviter ça que Danny surveille les environs. » Je secouai la tête, ne souhaitant pas lui laisser le dernier mot. C'est ainsi que je répondis, la mâchoire serrée :
« C'était y'a quatre ans qu'ils auraient dû être surveillés, les environs. Ca ne sert plus à rien maintenant. »

Je pensais ce que je disais. Aucune des mesures du FBI ne changerait quoi que ce soit à ma façon de penser. Je savais qu'il y avait un risque que mon père s'en prenne de nouveau à moi, et j'en étais effrayée, mais une partie de moi se disait qu'il ne pourrait rien me faire de pire que ce qu'il m'avait déjà fait. Même en me tuant, il me ferait très certainement une faveur, comparé à ce qu'il m'avait fait quatre ans plus tôt. Parce que la mort aurait certainement été plus douce que ces quatre dernières années passées seule, à désespérer, à s'imaginer que jamais plus, je ne pourrais retrouver ceux qui m'étaient si chers. La mort, en comparaison, n'était rien d'autre qu'une délivrance. Alors, oui, si j'avais peur de lui, je n'avais pas vraiment peur pour moi, j'avais surtout peur pour les autres. Peur qu'il s'en prenne à eux, et qu'il vienne un jour m'annoncer ce qu'il avait fait, simplement pour avoir le plaisir de me détruire une nouvelle fois... Je secouai la tête, coupant court à ces pensées bien trop morbides.

Ma colère explosa alors une nouvelle fois lorsque j'entendis Logan me dire qu'il comprenait ce que je ressentais. Non, il ne comprenait rien. Il ne pouvait pas comprendre. Il avait eu un père exemplaire, qui aurait certainement été prêt à donner sa vie pour lui. Il ne pouvait pas comprendre combien ce sentiment de trahison m'avait anéantie, combien il m'avait brisée. Il ne pouvait pas non plus comprendre la souffrance engendrée par la solitude, ou la perte de notre enfant. Parce que cet enfant, il ne l'avait pas porté en lui pendant neuf mois, il ne l'avait pas attendu avec impatience comme moi. Il ne l'avait jamais vu, n'avait jamais croisé son regard couleur émeraude, et n'avait par conséquent jamais connu ce sentiment qui vous habitait dès lors que votre regard croisait celui de votre enfant. Il n'avait jamais connu cette douleur, et il ne la connaitrait jamais. Pas comme moi je l'avais connue, du moins. Alors non, il ne comprenait pas. Pour preuve, il pensait encore que mes réactions étaient excessives, sans se douter une seule seconde que celles-ci étaient justifiées. C'était, du moins, de cette façon dont je voyais les choses. Le doigt encore pointé sur lui, je réalisai à quel point j'étais stupide de m'en être pris à lui de la sorte. Il ne méritait pas ça. Passant une main – fébrile – sur mon visage, j'essayai alors de retrouver mon calme, de canaliser cette colère que je venais de déverser contre la mauvaise personne. Parce qu'en réalité, je n'avais aucune raison de m'énerver contre Logan. Ca n'était pas lui, la source de cette rage qui m'habitait. Ca n'était pas après lui que j'aurais du m'énerver de la sorte, mais après mon père.

Après un instant, Logan reprit la parole, m'expliquant qu'il n'avait pas vraiment eu d'autre choix que d'accepter cette surveillance : ça avait été ça, ou la protection des témoins. Et dans la dernière des deux éventualités, il aurait dû faire une croix sur moi, chose à laquelle il n'avait pas été prêt. C'était pour cette raison qu'il avait accepté que Danny et les autres agents mettent en place un système de surveillance autour de nous. S'approchant de moi, il m'expliqua :

« Ils s’assurent uniquement que personne de louche, ou l’un des sbires de ton père, s’approchent de nous. C’est tout. Ils sont pas là pour surveiller chacun de tes faits et gestes… ça c’est plutôt mon rôle. » il ponctua sa phrase d'un petit sourire auquel je ne répondis pas, encore trop tendue pour cela. « Mais si tu tiens à une garde rapprochée, j’me dévoue corps et âmes, Princesse ! » Sa blague me fit lever les yeux au ciel. Décidément, il ne perdait pas une occasion, hein ! Poussant un léger soupir, je baissai un instant le regard, avant d'avouer :

« J'ai envie de vivre ma vie, Logan. J'ai envie d'être libre à nouveau, de pouvoir faire ce que je veux, quand je le veux, sans craindre quoi que ce soit, et sans qu'on soit sur mon dos. »

Il le savait probablement déjà et l'avait probablement déjà deviné. Mais c'était important, pour moi, de le lui dire. Parce que j'avais besoin qu'il sache combien il m'était vital de pouvoir espérer m'épanouir un jour.

S'en suivit alors une lutte bien différente de celle que nous venions d'avoir. Pour me changer les idées, Logan m'invita à déjeuner, mais je déclinai son invitation. Il usa alors plusieurs stratagèmes pour tenter de me convaincre de le suivre – en vain. Finalement, tout ce qu'il avait obtenu de moi, ça avait été un refus, et un coup de bouquin sur la tête – de quoi lui remettre les idées en place. Je m'étais alors éloignée dans un autre rayon dans lequel il avait été jusqu'à me suivre. C'est que, mine de rien, il ne semblait vraiment pas décidé à me lâcher d'une semelle. Sa présence m'avait surprise, et j'en avais fait tomber les livres que j'avais dans les mains. Tous les deux accroupis au sol pour les ramasser, il en vint à m'expliquer que deux hommes, un peu plus loin, me reluquaient. Ce qui me semblait totalement absurde. Je le savais, Logan était un homme extrêmement jaloux. Pire encore, il pensait que, sous prétexte que lui, me trouvait sublime, il en allait de même pour tous les hommes. Ce qui, en réalité, était loin d'être le cas. Exaspérée, je lui expliquai alors la raison pour laquelle ces hommes me regardaient, à savoir parce que j'avais fait tomber les livres que j'avais en mains à cause de lui. A mon accusation, un léger sourire narquois vint se dessiner sur son visage, tandis qu'il me répondit :

« T’es pas un mec, tu peux pas savoir. De toute façon, j’ai raison. Cherche pas. »

Bon sang, ce qu'il m'agace quand il peut tenir de tels propos ! Lui lançant un regard massacrant, je lui arrachai des mains le livre qu'il venait de ramasser, tout en répondant :

« Tu crois quoi ? Que tu sais tout mieux que tout le monde parce que tu es un homme ? » J'haussai un sourcil, perplexe, avant d'ajouter, pour lui clouer le bec, « T'en sais rien du tout. C'est la jalousie qui te fait parler. Et crois moi, celle-ci n'a pas lieu d'être car tous les hommes n'ont pas en tête de me conquérir. »

Rapidement, je tentai alors de dévier la conversation – en vain. Et rapidement, nous en revinrent à ces hommes, hommes que Logan soupçonnait d'être prêts à tout pour se faire remarquer de moi. Ce qui, entre nous, me semblait complètement absurde. Je lui rétorquai ainsi qu'eux, contrairement à lui, avaient peut-être trop d'amour propre pour ça et que, quand bien même ils s'essaieraient à jouer les malins devant moi, je ne leur prêterait pas la moindre attention, puisque j'avais bien trop à faire avec mes livres – la vérité était que Logan lui même, captivait tout mon attention. Mais le reconnaître, ça aurait été le voir sourire de ce sourire victorieux, et il était hors de question pour moi de lui laisser ce plaisir.

« Bien sur les livres… C’est eux qui te tiendront chaud au lit durant tes longues nuits d’hiver... » Il avait un sourire aux lèvres et m'adressa alors un regard lourd de sous entendu. Haussant les épaules en signe de fierté, je répondis :

« Pour sûr ils me tiendront beaucoup plus chaud que toi ''Monsieur-je-m'amuse-à-proposer-à-ma-femme-des-lieux-publics-pour-faire-l'amour'' ! » dis-je en faisant référence aux propositions qu'il m'avait faites plus tôt. Sans le vouloir, je m'étais moi-même qualifiée comme sa femme. Lapsus révélateur ? Peut-être, peut-être pas. Disons que je me considérais encore tellement comme telle qu'il m'était difficile de retenir parfois ce mot.

A nouveau, j'essayais de le faire partir, en vain. Je me redressai alors – non sans son aide – pour reprendre mon travail là où je l'avais laissé en espérant que l'ennui le gagnera et qu'il finira par arrêter d'insister. Cependant, Logan ne semblait pas décidé à arrêter avec ces deux types qui étaient devenus une véritable obsession. Il commença à imaginer plusieurs scénarii dans lesquels ces hommes venaient m'aborder, et je pris sur moi pour ne pas l'envoyer balader – bien qu'amusée par ses remarques. Il rit, avant de saisir l'occasion pour m'inviter une nouvelle fois. Il me fit alors remarquer qu'il ne quitterait pas les lieux sans moi, ce à quoi je lui rétorquai qu'il n'était qu'une vraie tête de mule. Un sourire aux lèvres, il se pencha alors vers moi et me répondit, à quelques centimètres à peine de mes lèvres :

« Oui, mais j’suis la seule et l’unique qui soit capable de te faire céder, Princesse ! »

Pour ça, il n'avait pas tord. J'acquiesçai malgré moi d'un signe de tête, et c'est ainsi qu'il ajouta une nouvelle remarque qui suffit à faire disparaître les deux hommes du rayon. Il avait joué la carte du mari, une carte à laquelle je ne m'étais certainement pas attendue, et qui avait eu le mérite de faire son effet, tant sur ces hommes, que sur moi. C'est ainsi que, légèrement contrariée à l'idée de lui céder, je finis cependant par admettre qu'il avait gagné. A mes mots, un immense sourire de satisfaction se dessina sur son visage, un sourire que j'aurais de loin préférer éviter. Rapidement, j'en vins à imposer mes conditions, à savoir que je serai celle qui conviendrait du lieu dans lequel nous déjeunerions, et de ce que nous mangerions – ce qui risquait d'être rapidement vu me concernant puisque je n'avais pas le moindre appétit. Enfin, je lui précisai qu'il n'avait droit qu'à une heure, puisque c'était tout ce que Don m'accordait en pause déjeuner.

« Bien M’dame Matthews ! », répondit-il, un air victorieux sur le visage. Sa remarque eut au moins le mérite de faire naître sur mon visage un petit sourire satisfait, bien contente, en un sens, de l'entendre m'appeler comme ça. Rapidement, cependant, je secouai la tête, et je m'éloignai de lui tandis que je l'entendis murmurer quelques mots. Pour qu'il me suive, je lui faisait savoir qu'il ne lui restait à présent plus que 59 minutes, ce après quoi je tendis ma main, main qu'il saisit sans l'ombre d'une hésitation. Ce geste, aussi simple fut-il, suffit à déclencher les battements irréguliers de mon coeur. Serrant sa main dans la mienne, je ne le lâchai pas une seule seconde, tandis que nous retrouvions Don ensemble, pour le prévenir que nous nous absentions.

Quittant la bibliothèque et sortant dans la rue, je jetai rapidement un coup d'oeil en direction du véhicule dans lequel se trouvait Danny. L'air renfrogné, je pris sérieusement sur moi pour ne pas aller les voir, et leur dire de partir. Les doigts de Logan s'enlacèrent aux miens, comme pour me rappeler sa présence à mes côtés, et c'est ainsi que j'essayai de faire abstraction de leur présence, tout en conduisant Logan là où je le voulais : au Lounge. C'était le meilleur endroit qui me venait à l'esprit : pas trop impersonnel, pas trop personnel, c'était presque un lieu « neutre » - bien qu'il appartienne à Logan – dans lequel nous avions de bons souvenirs, et qui nous permettrait, à tous les deux, de nous sentir plus à l'aise. Nous gardâmes ainsi le silence, jusqu'à ce qu'on soit finalement arrivés à destination et qu'il pousse la porte pour me laisser entrer. Ma main toujours dans la sienne, j'entrai juste après lui. Il referma la porte derrière nous, et alors que nous n'avions pas encre fait un seul pas, une serveuse vint à sa rencontre, mais Logan la coupa dans son élan.

« Je suis pas là. Demande à James. » Wow. Quelle autorité. Il faisait vraiment très... patron, pour le coup. Remarque que j'aurais très bien pu faire, pour le taquiner, mais face à la demoiselle qui se trouvait encore là, je n'osai rien dire.

Celle-ci m'adressa un regard étrange – c'était comme si elle se demandait qui j'étais – avant de repartir. Mal à l'aise, je baissai un instant la tête, songeant que finalement, venir ici n'avait peut-être pas été une si bonne idée. Etre reluquée comme si j'étais une bête de foire ? Non merci. Si j'avais su, j'aurais conduit Logan jusque chez moi, même si c'était à plus de vingt minutes à pied. Ses doigts se resserrant sur les miens, il me fit redresser la tête, lorsqu'il me demanda :

« Coté fenêtre ou coin privé ? » Ma réponse n'allait pas se faire attendre. Après le coup de la serveuse, il était évident que j'allais lui répondre « coin privé » mais Logan ne m'en laissa pas le temps. « Non en fait, vu que tu décides du repas, je décide du lieu ! »

Il attrapa une carte des plats et appela le « James » en question pour lui dire que nous déjeunions « en haut ». En haut ? Alors quoi, le Lounge s'était agrandi, il y avait d'autres tables ''en haut'' ? Je fronçai les sourcils, pas bien certaine de comprendre, lorsque Logan m'entraina à sa suite.

« Hé mais attends ! C'est moi qui devais choisir le lieu où on mangerait ! Ca faisait partie de mes conditions ! » protestai-je, tandis nous montions les marches qui menaient... jusqu'au toit. C'était à n'y plus rien comprendre. Lorsque nous arrivâmes enfin sur place, je restai un instant stupéfaite. Son toit n'avait rien d'un toit. Des transats, un petit coin tranquille où l'on pouvait déjeuner... Cet endroit était méconnaissable. Magnifique. Je restai bouche bée, jusqu'à ce qu'il murmure :

« Bienvenue à la maison, chérie. », avant de déposer un rapide baiser sur ma joue. Ce contact me donna quelques frissons. Instinctivement, ma main se resserra sur la sienne, et je me tournai vers lui, un léger sourire aux lèvres, dû à son "chérie".

« C'est magnifique, Logan. » déclarai-je, comme pour admettre qu'il avait finalement eu raison de choisir l'endroit où nous déjeunerions.

Mon regard plongé dans le sien, j'approchai un instant mon visage du sien, pour gratifier, à son tour, sa joue d'un doux baiser.

« Merci. », soufflai-je alors. « Pour tout ce que tu fais pour moi. » précisai-je rapidement, lui faisant ainsi comprendre que je ne parlais pas seulement de ce qu'il faisait, maintenant, mais aussi du geste qu'il avait fait, en venant me retrouver à la Bibliothèque. Un premier pas que je n'aurais pas osé faire moi-même. « T'as pas idée de tout ce que ça représente pour moi. », ajoutai-je alors, dans un demi-sourire. Savait-il l'importance qu'il avait, dans ma vie, comme dans mon coeur ? Savait-il que, chaque jour, j'étais à peu de choses près de craquer, et que sa présence me redonnait confiance en moi, et en l'avenir ? Probablement pas, non. Il devait être à mille lieux de s'imaginer combien toutes ses petites attentions, tous ses sourires, ses regards, pouvaient m'apporter, bien loinde savoir combien il était indispensable à ma vie.
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MessageSujet: Re: And all of our tears will be lost in the rain... ♥ Logan And all of our tears will be lost in the rain...  ♥ Logan Icon_minitimeSam 14 Mai - 20:07



Débarquer de cette façon à la bibliothèque n’était pas forcément la meilleure idée en soi. Surtout pour nous. Enfin s’il y avait encore un nous, après toutes ses années. Venir ainsi, me semblait déplacé et étrangement, une force me poussait à m’y rendre. Je n’arrivais pas à m’imaginer dans quel état, j’allais la retrouver. Savoir que durant ses années, elle a été si seule, ça me déchire les entrailles. Que son père est responsable de toute cette cruauté me donne des accès de violence. Suis-je celui qui sera le plus apte à l’aider à remonter la pente ? Traverser ses épreuves ? A retrouver confiance ? Même plus simplement, retrouver un quotidien sans que la peur la domine ? Je ne sais pas. Quatre années nous ont éloignées et pas que physiquement. Pourtant, j’ai l’intuition que celle que j’aime est toujours là. A sa façon d’être. De se mouvoir, de réagir à mes remarques. Cette Casey n’a pas disparu. Elle s’est juste recroquevillé dans un coin afin que plus personne ne puisse l’atteindre. Cela ne signifie pas qu’elle n’existe plus. Elle est perdue, craintive et pourtant, elle n’a pas perdu son sens de l’humour et n’éprouve aucune crainte à relever chacune de mes provocations. J’avais sous mes yeux le mélange savant de ma Casey et d’une femme brisée.

De l’eau avait coulé sous les ponts et même si ma vie s’était véritablement compliqué ces dernières semaines. J’avais dû faire face à des choses qui me rebutaient. Tel que la gestion du Lounge ou encore supporter la lecture du testament d’Andy. Qui aurait pu penser que désormais, j’étais à la tête d’une véritable fortune. Même Casey n’oserait pas y croire, je le savais. Même ma mère n’avait rien su des placement boursiers de mon père, ce qui nous valait d’être désormais riche. Et c’était peu dire. Même si mon père m’avait toujours assuré que le Lounge tournait bien et qu’on n’avait aucun souci financier à se faire, je n’avais pas songé une seule seconde de ce qu’il avait pu mijoter derrière. Alors oui, la période n’était pas idéale pour le retour de Casey mais en même temps, il ne pouvait pas être meilleur. Car dans cette ville, bien que je connaisse du monde. Bien que mes amis se portent présent pour moi dans mon deuil, seule Casey m’importe. Parce que même si ces dernières années elle n’était pas là, elle savait combien Andy représentait à mes yeux. C’était au-delà d’un beau-père. C’était un père, un complice, un ami. Tout ce que je n’aurais jamais pu imaginer dans mon enfance lorsque ma mère me l’a présenté. Plus notre conversation se poursuit, plus je remarque combien mes compliments la mette toujours dans cet embarras incroyable. Qui pourrait le croire ? Je ne faisais que clamer la vérité. Quelle était magnifique et ça la gênait. Elle était si adorable. N’importe quel homme assez bien, aurait réagi pareil. Un homme bon n’hésiterait pas à vouloir la protéger, lui réapprendre à sourire, à vivre. Elle pense toujours que j’exagère lorsque je dis ses choses mais elle ne s’est jamais vue à travers mes yeux. Casey ignore tout de la beauté qui la caractérise. Ça n’est pas simplement physique, c’est cette vulnérabilité mêlé à ce fort caractère qui me trouble. Je suis tombé amoureux d’elle, sans même le réaliser. Et toutes les filles après elle, n’ont jamais pu me faire oublier combien elle me manquait. Aucune. Les yeux baissés, je n’avais pas voulu lui faire repenser à ce qu’elle avait vécu. Mais simplement que même les années n’ont pas changés mes sentiments pour elle. Que rien n’y pouvait. Je m’approchais maladroitement et prit une lente inspiration avant de la débarrasser de ses livres et de nicher mes mains dans les siennes. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle se laisse aller. Bien qu’elle savait pertinemment qu’à mon contact, elle serait en sécurité. Je soupirais alors que nos corps entraient en contact, mes lèvres effleurant ses cheveux. « Shhttt. Tout va bien se passer maintenant. » avait-elle besoin de m’entendre la rassurer. Elle savait que j’étais là. Que je rappliquerais dans la seconde si elle m’appelait. A vrai dire, il était même surprenant que dès son retour, je ne me sois pas installé sur le pas de sa porte. C’était juste que j’aie voulu lui laisser de l’espace le temps qu’elle reprenne ses repères. Néanmoins, elle ne devait pas ignorer combien je pensais à elle depuis que j’avais eu vent de son retour.

Son retour, c’était aussi m’amener à me pencher sur notre séparation, notre divorce. Chose dont je ne parlais jamais. Ces émotions que je gardais enfermé en moi à double tour et qui pourtant devraient sortir un jour. Aujourd’hui ? Etais-je prêt à envisager de laisser toutes ses émotions m’emporter et me faire dires des choses que je pourrais regretter, à la femme que j’aime ? Non. Le moment était mal choisi et pourtant, un jour, il le faudrait. Pour elle comme pour moi. A l’entendre s’excuser, c’est comme si un électrochoc venait de me parcourir de la tête au pied. Je fronçais les sourcils, sans la quitter des yeux.
« De tout. D'être partie comme ça, de t'avoir laissé seul pendant toutes ces années... » Je l’observe, baissant les yeux avant de poursuivre. « De ne pas avoir assez cru en nous. »

Je secoue la tête. Ne pas croire en nous ? Elle voulait rire, c’était une blague. Machinalement, ma main remonta à son menton, l’obligeant ainsi à croiser mon regard.
« Si effectivement tu n’avais pas cru en nous, tu ne serais pas là Casey. » soufflais-je plus convaincu que jamais. « Quand à ton départ, tu sais ce que je vais te dire. Je ne te blâmerais pas pour ça… » Ma main s’égarant naturellement sur son visage. « Il a fait ce qu’il sait faire le mieux… manipuler les gens, sa fille y compris. » murmurais-je, sans m’éloigner d’elle. Je n’avais pas peur de notre proximité ou de ce qu’elle nous mènerait à faire. Je savais qu’il me serait difficile de résister et paradoxalement, j’avais besoin de la toucher, m’assurer que ça n’était pas un rêve. Qu’on était bel et bien réunit. Sauf que bien vite, elle se détourna pour reprendre ses livres. Le temps nous serait nécessaire. Beaucoup de temps même. Les sujets seraient nombreux à aborder et je devrais m’avérer patient. Oui moi, Logan Matthews. La partie était loin d’être gagnée.

L’humour me sauvait. Liam, Danny, mes parents, Casey, tous savaient approximativement ce que ça signifiait. Casey, mieux que personne, savait que c’était mon mode opératoire pour détendre l’atmosphère, éviter certaines questions et passer à autre chose. Et là, c’était le cas. Alléger la conversation nous était nécessaire à tous les deux. On ne pouvait pas changer le passé. Le futur, j’espérais sincèrement qu’on en aurait un ensemble mais rien n’était fait de ce coté. Bien vite à mes propos, elle retrouve cette répartie, et la provocation renait entre nous comme si ses années ne s’étaient jamais écoulés. Je ne peux empêcher ce sourire de s’afficher sur mon visage. Cette façon naturelle qu’elle a de répondre à chacune de mes piques, me prouve une fois de plus qu’elle n’a pas autant changé qu’elle veut le faire croire. Ou du moins en ma présence.

« La prochaine fois... Voyez-vous cela ! Décidément, j'vois que certains ne doutent de rien ! » A son regard insistant, je me mordis la lèvre inférieure. Elle était juste trop craquante « Qui te dit qu'il y en aura une ?! »,

« Y’en aura une et même d’autres, si tu veux tout savoir… » fis-je avec ce sourire espiègle avant de lui piquer un livre, sans perdre de mon assurance. « Et tu sais pourquoi ? Parce que tu es Casey Forsythe et je suis Logan Matthews. Même l’univers ne peut pas rivaliser avec ça, Princesse ! » rajoutais-je avec un clin d’œil complice. Elle pouvait bien se planquer derrière ses bouquins autant qu’elle le voudrait mais à un moment ou à un autre, elle finirait par admettre qu’elle avait besoin de moi.

Cette idée de placard à balai, c’était uniquement verbal, juste pour la faire sortir des sentier battus. Un jeu basé sur cette provocation qui nous avait toujours animés. Au fond de moi, je savais qu’elle continuerait à répliquer jusqu’à avoir le dernier mot. C’était un des défauts qui qualifiait Casey, elle ne me laissait jamais avoir le dernier mot. Enfin si des fois. Et puis, ça serait mentir de dire que je ne prenais pas un certain plaisir à la voir reprendre ses petites habitudes sans même qu’elle le réalise. Ces petites choses anodines qui m’ont réellement manqué.

« Même pas en rêve. J'suis pas d'humeur. Mais reviens un autre jour et peut-être qu'on pourra visiter celui d'ici ensemble. »

J’aurais pu lui répliquer que j’avais suffisamment de motivation pour la convaincre mais finalement, je la laissais poursuivre et à peine finit-elle sa phrase sur le fait qu’on avait vu mieux qu’un placard à balai, que je sentis l’atmosphère se muer, légèrement plus électrisante et un seul mot franchit mes lèvres. Mon regard soudé au sien, elle en connaissait la signification. Notre mariage. La nuit la plus magique que j’ai vécu jusqu’à aujourd’hui. Nous étions alors ensemble. Loin de nos familles. Juste tous les deux dans notre bulle. Deux âmes destinés l’une à l’autre et qui donnaient enfin un sens à leurs vies. Mais le retour à la réalité, nous l’avions payé et bien assez cher.

« La plus belle nuit de toute ma vie » Un lent sourire s’étire sur mon visage. La douceur et l’empreinte d’émotion qui ressort de sa voix me prouve qu’elle donnerait n’importe quoi pour retourner à cet instant. Tout comme moi. « Il y en aura d’autres… si tu m’en laisses l’occasion. » soufflais-je en rencontrant son regard. Elle savait que je ne lâcherais pas l’affaire. Parce qu’on était tous les deux bornés mais aussi parce qu’elle lisait en moi et donc avait conscience de mes sentiments même si jusque-là, je restais plutôt discret sur le sujet. Et si elle en venait à me demander si je regrettais. La réponse en était évidente. Ça n’est pas notre mariage que je regrettais mais plutôt l’issue et les manipulations de son père. Car sans ça, on serait certainement mariés avec un ou deux Matthews gambadant autour de nous. Et je crois qu’elle le savait.

Revenant à notre conversations précédente, je lui fis remarquer que si ça n’était que le lieu, ça pouvait s’arranger. Je savais pertinemment ce qu’elle cherchait et la voir se creuser les méninges pour avoir le dernier mot, était réellement amusant, au point qu’elle n’en avait pas idées. Ces moments m’étaient précieux parce qu’inconsciemment, on se dirigeait ensemble vers une relation. Les questions concernant ma situation amoureuse n’était même pas envisagé. On se retrouverait, quoi qu’il arrive. Et surement plutôt qu’on pourrait le croire. A une autre époque, elle n’aurait pas hésité une seule seconde pour me suivre dans un endroit inapproprié.

« J'veux faire ça ici, et maintenant. » « Vraiment ?! » répliquais-je sans attendre en m’approchant d’elle.

Je savais à quoi je m’engageais. En fait, on était aussi mal barrés l’un que l’autre parce que ça n’est pas l’envie qui nous en manque mais plutôt le fait que nous sommes adultes et beaucoup plus responsable.
« Tu ne veux pas ? Tant pis... » Je souris doucement, me passant le bout de la langue sur les lèvres. « Enfin, tu sais que tu peux toujours trouver quelqu'un d'autre pour t'accompagner dans ton super-placard à balai, je suis persuadée que certaines n'attendent que ça ! » Je la poussais doucement contre la bibliothèque, plantant mon regard dans le sien. « Quelqu’un d’autre ? Qui ? Pourquoi je voudrais de quelqu’un d’autre… Comment je pourrais vouloir de quelqu’un d’autre alors que tu es rentrée ? » Achevais-je dans un soupir appuyant machinalement mon front contre le sien. Tout avait commencé comme un jeu et pourtant, l’issue prenait un tout autre tournant. Parce que Casey me rendait dingue au sens propre du terme.

Notre divorce aurait dû mettre un terme à ces sentiments mais c’était tout l’inverse. C’était là. Je l’aime. Ça ne changerait pas. Pas même après ce qu’elle a traversé. J’étais et serais toujours son mari. Et puis bon dieu, ça n’était qu’un bout de papier qui me disait que nous n’étions plus mariés. Dans mon cœur, elle était toujours celle qui faisait battre mon cœur. Et mon alliance, je la portais toujours sur moi. C’était une façon de me dire qu’elle était toujours avec moi. C’était surement stupide mais j’aimais ça.

Dans la vie, vous êtes forcément témoin de moments volés. Des regards qui se croisent à un instant précis de votre vie où vous vous sentez plus vulnérable que jamais. Alors oui, vous laissez filtrer votre détresse sans même le vouloir. Vous ne voulez pas que votre souffrance soit visible aux yeux de tous mais un regard. Un seul. Vous avez l’impression que ça dure une éternité alors que quelques secondes à peines ce sont écoulées. Et avec Casey, c’était récurrent. Elle, mieux que personne parvenait à mettre des mots sur mes émotions. Je savais que je pourrais lui parler. Sauf que je ne voulais pas évoquer ce passage de mon existence. Pas ici. Pas maintenant. J’étais encore en colère parce qu’il n’était plus là. Parce qu’il ne pourra plus veiller sur ma mère. Mais en même temps, il me manquait atrocement. Par moment, j’avais l’impression de l’entendre, de le voir. C’était dément. C’était juste que mon père me manque et que ma peine surgisse au moment où j’étais le plus vulnérable. Et là, face à elle, je n’arrête pas de me dire qu’il serait heureux. Qu’on soit là tous les deux. Que je fasse le premier pas et ce, même si la période ne se prête pas à des retrouvailles en bonnes et due forme. Mais j’ai besoin d’elle. De savoir, de pouvoir me reposer sur elle et à travers mes mots, je crois qu’on s’est compris. C’était de ses instants où justement nous n’avons pas besoin de parler, elle est en phase avec moi et je peux sentir sa main sur la mienne qui me rassure. Plus réconfortante que toutes les paroles et étreintes que j’ai pu entendre depuis des semaines.

En abordant ce sujet, je savais à l’avance que je brisais quelque chose d’important mais j’avais des choses à lui dire qui ne pouvait pas attendre. Je ne lui avais encore rien révélé que je m’attendais à une colère sans nom. M’en voudra-t-elle ? possible mais, c’est aussi pour notre bien à long terme. Dans le fond, je crois qu’elle comprendrait même si ça ne changerait rien au fait qu’elle exprime sa colère. Ainsi, je finissais par aborder le sujet le plus conflictuel qui perdurait entre nous. Son père. Le fait que j’ai tendance à m’emporter et à foncer dans le tas ne jouait pas en ma faveur et ses répliques acides me le prouvaient. Jusqu’à ce que je lui finisse par lui avouer que je me tenais à carreaux parce que désormais elle était là. Si l’espace d’un instant, j’ai l’impression qu’elle doute. En fait, elle pourrait très bien douter de mes propos et qu’il m’a été donné une nouvelle capacité à me contrôler mais elle était tout aussi consciente, que je ne prendrais aucun risque qui me mènerait à être séparé d’elle. Toujours est-il que je poursuivis alors sur un détail que Court’ et moi avions délibérément omis de lui faire part. Et là, je savais qu’elle allait m’envoyer sur les roses. Ce qui ne manqua pas de se produire tandis qu’elle s’éloignant avant de faire volte-face m’obligeant à me figer alors qu’elle m’adressait ce regard massacrant.

« C'est la meilleure ! Ca va être de ma faute, maintenant ! » « C’est pas ce que j’ai dit ! » « J'étais censée faire quoi ? Rester plus longtemps et laisser ainsi à Monsieur l'occasion de me dire ce que j'aurais du savoir depuis longtemps maintenant ? » Je soupirais. C’était une tête de mûle qui n’en avait rien à faire et qui n’était pas prête à m’écouter. « Oui, t’aurais pu rester. » rajoutais-je avec un regard insistant. « Et je t’aurais entre autre expliqué qu’un des seuls endroits de sûr, c’est le Lounge… et la maison de mes parents. »

Parce qu’un système de vidéo surveillance était installé et que c’était l’idée de mon père pour les cas où Forsythe enverrait quelqu’un. Quant à la maison, il y avait Hendrix – le labrador – de mon père qui était une véritable plaie mais qui avait parfois l’avantage de faire fuir certains types louches. Même si elle me croyait incapable de comprendre, je savais qu’elle était terrorisé à l’idée que son père réapparaisse dans sa vie et vienne une fois de plus, mettre le foutoir. Mais ma remarque ne change rien à ce qu’elle pense, bien au contraire.

« C'était y'a quatre ans qu'ils auraient dû être surveillés, les environs. Ca ne sert plus à rien maintenant. »

Je serrai les mâchoires tentant de prendre sur moi mais c’était trop, elle devait comprendre que certains éléments étaient ajoutés à son dossier et ça n’était qu’aujourd’hui que Danny et son équipe pourrait détenir les preuves de son implication dans certaines affaires louches. « y’a quatre ans, il était pas suspecté de meurtre ! » m’emportais-je malgré moi. « Je sais que ça nous rendra pas ce qu’il nous a pris… mais je pense à ces autres familles qui pourraient être en danger à cause de lui. C’est ce que tu voudrais ? Qu’une autre mère perde son enfant… ou qu’un enfant grandisse sans ses parents ? » la fixais-je avant de m’approcher. « Je sais que non. T’es humaine, généreuse, aimante, tolérante. T’es pas comme lui… » finis-je dans un murmure.

Le FBI avait réagi trop tard pour nous, mais il était encore temps pour d’autres. C’était pour ça que je me battais. C’était aussi ce qui me poussait à témoigner contre lui. C’était une pourriture et je l’avais toujours dit. Avant même mon mariage avec Casey. J’avais dit qu’il voudrait me faire la peau. Et si sur le coup, ça semblait ressembler à une blague, ça n’était que la stricte vérité. Forsythe voudra ma peau. Encore plus maintenant que Casey est rentré mais je ne lui laisserais pas l’opportunité de l’approcher. Je ne savais pas encore comment je m’y prendrais mais je m’assurerais de ne pas rester éloigner d’elle.

Voir une Casey Forsythe s’énerver, je vous assure que ce n’est pas beau. Enfin surtout quand c’est vous qu’elle vise. Enfin le problème c’est que je suis tenace et buté. Forcément quelqu’un qui s’écraserait comme une punaise, ça serait différent. Mais le fait que je n’ai pas peur de soutenir son regard, d’oser la défier, ça la met encore plus hors d’elle. Je sais qu’elle souffre aucun mot ne m’est nécessaire pour le voir. J’admets qu’il y a certainement des choses que je ne pourrais jamais comprendre car je n’étais pas à sa place durant ces années mais je viens de perdre mon père et il ne se passe pas une minute où je ne me demande pas si l’accident n’a pas lien éloigné avec Forsythe. Quitte à la voir s’énerver et s’engueuler, je préfère la voir comme ça, plutôt qu’elle se confine dans un mutisme que je ne pourrais comprendre. J’en viens alors à lui confier que j’avais du choisir entre la protection des témoins – et donc quitter San Diego, question de sécurité – ou la surveillance qui me permettait de rester. Choisir la protection des témoins aurait été le plus simple mais l’abandonner, jamais je n’aurais pu me le pardonner. Je crois que Danny et Liam ne comprennent pas à quel point, il m’est insupportable de quitter cette ville. Parce que c’est le seul endroit où je savais qu’elle reviendrait. Après un instant de silence, je finissais par lui lancer avec un lent sourire que je pourrais me dévouer pour sa garde rapprochée.

« J'ai envie de vivre ma vie, Logan. J'ai envie d'être libre à nouveau, de pouvoir faire ce que je veux, quand je le veux, sans craindre quoi que ce soit, et sans qu'on soit sur mon dos. » Je l’attirais alors doucement contre moi, naturellement comme je l’aurais fait quatre ans plus tôt. « Bon, j’me retiendrais alors de camper devant la porte de ton appart… » ironisais-je avant de poursuivre plus doucement. « Quand ça sera finit… j’voudrais qu’on parte. Tous les deux. N’importe où… juste toi et moi. Tu seras libre de faire ce que tu veux… avec ou sans moi… » Détournais-je alors les yeux, songeant un instant que peut être, elle ne voudra pas de moi dans cette existence. Car après tout, je remuais la boue, de mauvais souvenirs. Un tas de chose qu’elle détestait au plus haut point. Des choses qu’elle voulait certainement oublier jusqu’à la fin de ses jours.

En l’espace de quelques minutes, on passait de la colère des plus intenses à nos rituelles joutes verbales où, peu après une invitation à déjeuner, je me pris un coup de bouquin sur la tête qui me fit voir quelques étoiles. Je devais l’admettre, Casey n’avait pas perdu son sens de la répartie, lorsqu’il s’agissait de me remettre en place. J’étais prêt à passer ma journée dans cette bibliothèque pour m’assurer de déjeuner et dîner avec elle. Chose qu’elle avait dû comprendre mais refusait simplement de lâcher prise, juste pour m’agacer. Sauf que je ne m’arrêtais pas là et me surpris même à la faire sursauter dans un autre rayon alors qu’elle avait des livres à la main. Cette réaction m’amusait sérieusement. M’accroupissant, je l’aidais à récupérer ses livres avant de lui faire remarquer que deux types dans le rayon, ne cessaient de la reluquer. Sauf qu’au lieu de me croire, elle prétextait que c’était parce qu’elle avait fait tomber les livres. Prétexte littéralement absurde, je le savais pertinemment. Ils avaient l’œil acéré et j’étais un mec alors oui je savais ce qui leur passait par la tête et ça ne me plaisait pas. Parce que c’était Casey et que c’était MA femme. Bon sur le papier c’était différent. Mais Casey était ma femme, point barre. Ma réplique eut le don de l’agacer je grimaçais lorsqu’elle le retira violemment le livre des mains ce qui manqua presque de me faire tomber sur les fesses.

« Tu crois quoi ? Que tu sais tout mieux que tout le monde parce que tu es un homme ? » Je grimaçais, attendant son coup de grâce. Oui parce que c’était ce qu’elle voulait à cet instant, avoir le dernier mot.« T'en sais rien du tout. C'est la jalousie qui te fait parler. Et crois-moi, celle-ci n'a pas lieu d'être car tous les hommes n'ont pas en tête de me conquérir. » Et je ne pus m’empêcher de rire. Avais-je besoin de la conquérir ? En me basant sur les regards que nous avons déjà échangés, je crois qu’il n’est même plus questions de ça. Le pire, c’est qu’elle en est consciente.

Elle avait beau vouloir me faire changer de sujet, c’était peine perdu. Ces types m’agaçaient. Mais pire, qu’ils la reluquent de cette façon, c’était indécent mais elle était aveugle et surtout ne voulait pas entendre dire qu’elle était superbe. Aussi loin que je me souvienne, elle n’a jamais supporté que je puisse lui faire des compliments aussi juste et réels soient-ils. Mais là, j’essayais de savoir lequel se déciderait à venir l’aborder et ce qu’ils lui diraient mais elle me lançait qu’elle avait mieux à faire avec ses livres et de ce sourire machiavélique, j’en rajoutais une couche, que ces livres lui tiendraient chaud les soirs d’hiver. Et on était repartis à se chamailler comme si de rien était. Dieu que c’était bon.

« Pour sûr ils me tiendront beaucoup plus chaud que toi ''Monsieur-je-m'amuse-à-proposer-à-ma-femme-des-lieux-publics-pour-faire-l'amour'' ! » « A ma femme hein ?! » Relevais-je alors en arquant un sourcil, ce regard insistant braqué au sien. « C’est pas comme si on l’avait jamais fait dans des lieux public, chérie. » En rajoutais-je pour lui rafraîchir la mémoire. Oui, on ne s’était jamais caché et la preuve en était. Aujourd’hui, c’était de la démence d’essayer de renouer une relation qui nous avait été empêché de vivre durant quatre années entières.

En ce jour, me faire quitter la bibliothèque, il n’y avait qu’une seule possibilité, que ça soit accompagné de Casey. Sans ça, je resterais à l’intérieur quitte à agacer tout le monde, y compris Don. Mais en l’occurrence, j’avais une préférence pour me chamailler avec Casey et une fois de plus, je réitérais mon invitation à déjeuner. Elle finirait pas céder. Elle le savait et je le savais. C’était simple, j’attendrais. Et dieu sait qu’elle déteste déjà que je traine dans la bibliothèque. Je profite même d’une allusion au fait que je sois son mari pour chasser ses deux pervers qui la reluquaient. Quelques secondes après lui avoir finalement avoué que je ne quitterais pas la bibliothèque sans elle, elle finit par accepter de sortir déjeuner. Penché vers elle, je murmurais quelques mots ou, je la vis vaguement hocher la tête tandis que mon regard était bien trop attiré par ses lèvres. Je pris pourtant sur moi tandis qu’elle m’informait tel un colonel de l’armée qu’elle déciderait du lieu et du menu. Ça je m’en moquais à vrai dire. Tant que je déjeunais avec elle. Le reste passait à la trappe. Un sourire victorieux sur le visage, je voyais enfin ses traits se détendre. Un sourire venait se peindre sur ce visage qui m’était si cher. Elle souriait tellement avant. Je pouvais encore l’entendre rire à mes blagues stupides. Une partie de moi voulait retrouver ça. Sa main tendue, je ne manque pas une hésitation et m’en empare alors qu’elle me prévient qu’on a qu’une heure. Prévenant Don, elle lui dit qu’elle prend sa pause déjeuner tandis que je souffle à ce dernier que je la ramène dans deux heures, ce que bien sur, elle n’a pas entendu. Don m’adressa ce petit sourire espiègle et c’est ma main entrelaçant ses doigts que nous nous retrouvâmes sur le trottoir. L’espace d’un instant, je la vois braquer un regard vers Danny. Machinalement, je lui rappelle ma présente par mes doigts se resserrant autour des siens et nous remontâme l’avenue pour nous rejoindre le Lounge en l’espace de quelques minutes. Comme chaque jour à cet heure l’endroit était bondé.

J’aurais dû m’inquiété du rush à cet heure mais j’avais du personnel suffisamment qualifié pour gérer la situation. De plus, James – mon adjoint - m’aurait appelé en cas de besoin. Au niveau de la porte, je la pousse et, ma main toujours niché dans celle de Casey, nous passons la porte. Cette dernière a à peine le temps de se refermer que déjà une des serveuses me saute limite dessus. Dieu que j’ai horreur de ça. C’est terrible cette attitude et le regard qu’elle lance à Casey en dit long. Il était clair que j’allais devoir mettre certaines choses aux clairs. Et que Casey sache qu’elle n’avait pas à se sentir menacé par l’une de ses filles. Je lui répliquais de s’adresser à James et que je n’étais pas là. Comment m’agacer en l’espace de cinq secondes ? Certaines filles savaient vraiment s’y prendre. Je pénétrais dans le Lounge, avant de demander à Casey ou elle voulait déjeuner mais finalement je n’attendis pas sa réponse et décidais qu’on serait bien mieux tous les deux en tête à tête. Nous contournons le bar où je me penchais pour attrapper deux cartes de menu et avisais James que nous déjeunions « en haut » et qu’il devrait m’envoyer quelqu’un. A peine un hochement de tête que j’entrainais Casey à ma suite en direction du toit.

« Hé mais attends ! C'est moi qui devais choisir le lieu où on mangerait ! Ca faisait partie de mes conditions ! »

Je ne l’écoutais déjà plus. Elle avait choisi le Lounge, je choisissais notre table. C’était quand même un bon compromis. Je poussais alors la porte qui menait à mon paradis.
J’avais passé un temps interminable, assisté d’Andy pour faire de ce toit mon « havre de paix ». Le toit était divisé en deux partie, un mur de béton faisait office de séparation avec au centre la sortie d’évacuation du Lounge. Tout le toit était gravillonné et dès l’entrée un coin repas avec une longue table digne des repas de grandes famille. Une grande partie du toit était abrité pour justement mieux apprécié le climat californien. Plus loin était installé des transat avec une petite table afin de profité d’un coin de tranquillité. De l’autre coté du toit, j’avais mis en place une balancelle pour mes longues soirées à trainer ici, à observer le ciel. Lorsque j’étais seul et que toutes mes pensées se tournaient vers Casey. Peu de personnes avaient le privilège de pénétrer mon espace sur le toit. Et je me rappelle du jour où Andy avait débarquer avec ses pots à fleurs en me disant ça donnerait un air plus vivant et moins bétonneux. J’avais souris et je l’avais laissé faire. Il prenait ça tellement à cœur et puis c’était une chose qu’on faisait ensemble. Et maintenant quand j’étais ici, je me disais qu’il était avec moi. C’était surement idiot mais je n’étais pas tout seul. Il était là.

Devant le spectacle qui s’offrait à sa vue, je plantais un baiser sur sa joue en l’appelant chérie. Je savais qu’elle l’avait bien évidemment noté dans son esprit. Je lui laissais alors le temps de se faire à cette surprise et me délectait du sourire naturel qui la faisait rayonner.

« C'est magnifique, Logan. » se tourne-t-elle vers moi avant de m’embrasser sur la joue, alors que l’espace d’un instant c’est ces lèvres que j’aurais préféré goûter. Je me contentais de hocher la tête et de lui sourire doucement.

« Merci. Pour tout ce que tu fais pour moi. » Me rajoute-t-elle sans me quitter des yeux. Je me doutais de ce à quoi elle faisait allusion. Baissant un instant les yeux, je lâchais sa main pour glisser mon bras autour de sa taille, le plus naturellement du monde. « Tu es là. Tu sais pas combien de fois j’ai rêvé de t’amener ici. » soufflais-je, l’embrassant sur la tempe. « Le nombre de nuit que j’ai passé ici, à penser à toi. A me demander où tu étais. Si tu allais bien… » Fermais-je un moment les yeux, me souvenant de ses nuits où il m’était impossible de trouver le sommeil parce que chaque nuit des cauchemars incessants revenaient me hanter. « T'as pas idée de tout ce que ça représente pour moi. » me dit-elle avec ce demi-sourire totalement craquant. Je souris et, l’attirant dans mes bras, je frotte mon nez au sien dans un bisou esquimau avant de murmurer à quelques centimètres de ses lèvres. « je suis pas contre une démonstration ! » enlaçais-je cette fois-ci sa taille de mes bras. Mon cœur s’emballait et mon regard glissé au sien, il ne fallut qu’un battement supplémentaire avant que mes lèvres s’emparent des siennes et que cette passion et ce désir viennent se mêler à l’urgence de ce baiser trop longtemps attendu.

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And all of our tears will be lost in the rain... ♥ Logan

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