Des fois quand la pression devient insupportable, je devais l'admettre, il m'arrivait de faire des choses stupides. Oui, je n'étais pas parfait, et malgré un tempérament assez tranquille, sous la surface, il y avait toujours quelque chose qui grattait pour demander à régler les comptes. Et j'avais encaisser pas mal, ces derniers temps, le retour du Colonel, l'inquiètude pour mon petit frère, ma tendance à pas coucher avec la bonne fille et lui donner de faux espoirs mais la goutte d'eau aurait pu être ma rencontre avec mon petit frère quelques nuits auparavant, m'indiquant que malgré tout nous n'avions pas été à la hauteur avec lui, que malgré tout l'amour, quelques rancoeurs subsistés. Mais non, j'avais tenu le choc, serrait les dents sans rien dire malgré la douleur.

Et comme souvent c'est une chose stupide qui vous fait péter ce plomb qui ne tenait qu'à un fil, un coup de fil, le refus d'une de mes chansons, sous un prétexte bidon, un truc qui m'était arrivé un millier de fois depuis le début de ma carrière en tant qu'auteur compositeur. Un truc pour lequel je n'aurais jamais pris la mouche si tout aller bien dans ma vie, j'avais depuis longtemps accepté les règles du jeu et honnêtement je faisais plus mon boulot pour le plaisir de vivre de ma musique que pour chercher une réelle approbation. Bref, cela n'expliquait guère la demi-bouteille de scotch que j'avais enfilé seul chez moi, ni la frustration qui m'avait envahi et je n'avais aucune envie de rester seul à cet instant précis, et je pris rapidement ma veste pour prendre l'air.

Honnêtement, je ne pensais pas à un réel endroit, juste me distraire, et m'éviter de me retrouver avec une gueule de bois encore plus carabiné mais rapidement l'évidence s'imposa à moi, soit je noyais le trop plein dans un bar local à la recherche d'une compagnie féminine, devenant une pâle imitation de mon jumeau. Soit je prétendais trente secondes allait bien, je collais un sourire de circonstances sur mon visage et je filais voir mon meilleur ami dans l'espoir de penser à tout autre chose. La décision fut rapide à prendre, mais alors que je sonnais à la porte, je savais que je commettais probablement une erreur, Eddie me connaissait assez pour ne pas acheter mes faux sourires bon marché, mais en même temps, je savais qu'il n'insisterait pas jusqu'à ce que je déballes mes tripes. Bref, c'était le havre de paix idéal, et puis il avait le meilleur bourbon du quartier, gratuit pour moi, qui plus est.

Ce fut d’un revers de main que le Roumain retira les goutes de sueur qui perlaient sur son front. Cela faisait toujours du bien de décompresser avec un bon jogging. Surtout qu’il était toujours dans une phase de page blanche. Ceci le retardait tout de même pas mal à au planning qu’il s’était fait, mais au moins il n’avait pas date limite à ses œuvres. Edoran tourna sur sa gauche pour monter les quelques marches et s’arrêta en voyant Mme Holsen, une dame âgée d’une 80aine d’année et à qui il payait son loyer.

« Bonsoir M’dame Holsen. Laissez moi vous aider » Et sans attendre, il lui prit ses courses des mains, la laissant ouvrir la porte. Naturellement, il eu droit à tout genre de compliment de sa part, mais ça lui faisait plaisir de l’aider un peu. Surtout qu’il se voyait mal ne pas le faire. Au moins, elle habitait tout de suite au rez-de-chaussée. L’immeuble, ayant pas d’ascenseur, ça lui ferait mal de savoir qu’elle devrait toujours monter tout ces escaliers. Il déposa les courses une fois chez la Dame et la laissa, refusant son invitation à boire un café, ou même à goûter à ses cookies. Du coup il se retrouva avec un sachet plein de ses cookies fait maison, vu qu’il n’avait pas le temps de rester un peu. C’était pas qu’il n’avait pas vraiment le temps, mais il avait juste envie de monter se doucher et de voir s’il arriverait de quoi encore ce soir ou pas.

Montant les escaliers rapidement, il s’arrêta arrivé au troisième étage et sortit ses clefs de son jogging. Il s’arrêta, voyant qui était devant sa porte. Combien de temps Camden était il là ? Question débile, certainement pas longtemps, car il doutait que son ami reste planter devant la porte pendant une heure. Il s’approcha du jeune homme. « Camden. Qu’est-ce… », il s’arrêta, arrivant à côté de lui et dès qu’il avait croisé son regard, celui du Roumain se referma légèrement. Si quelqu’un avait fait du mal à son ami… il essayait de décolérer, mais avant ça, il aimerait savoir ce qu’il y avait. « Qu’est-ce qui se passe ? », demanda-t-il en fronçant les sourcils, tout en déverrouillant la porte de son appart.

Il fit un léger signe de tête pour que son ami entre et le suivit pour fermer la porte une fois à l’intérieure. Ce qu'il n'aimait pas, savoir Cam dans un tel état...

Alors qu'aucune réponse ne me parvenait, je me décidais à battre en retraite et probablement aller dans le bar le plus proche, mais Edoran arriva à ce moment là. Je vis son étonnement, mais surtout je vis le changement immédiat dans son expression. Mon humeur aurait été meilleur, je l'aurais probablement taquiné sur sa tendance à me materner un peu trop mais la vérité était qu'à cet instant précis, je n'avais pas d'autre besoin que celui de décompresser, d'oublier et qui sait peut être d'enterrer encore si profondément mes sentiments que je deviendrais le robot sans âme idéal.

" Rien " fut le seul mot qui m'échappa avant que je ne le suives à l'intérieur de son appartement, j'étais déjà venu ici des dizaines, voir des centaines de fois depuis qu'on se connaissait, c'était devenu si familier que c'était presque un peu comme chez moi. Mais malgré tout, je me contentais de rester au milieu du salon, mon regard vide et malgré l'envie de faire une descente dans le bar de mon meilleur ami. J'avais comme le pressentiment que ce dernier ne serait pas désempli. Et je m'en voulais à cette pensée, j'abusais probablement de la faiblesse d'Edoran, au lieu de l'aider à s'en sortir comme j'avais prévu de le faire. Passer une soirée en sa compagnie à picoler, n'aiderait nullement le jeune écrivain à se débarasser de ses tendances à boire un peu trop. Je poussais un soupir lasse, avant de passer une main dans mes cheveux, légèrement déboussolé.

" Désolé, ce n'était pas une bonne idée de venir. Tu as surement d'autres choses à faire ... " Je relevais les yeux sur lui, et constater sa tenue, et les légères traces de sueurs indiquant qu'il avait probablement était faire du sport, avant de rentrer. Je détournais le regard rapidement et avant de rencontrer le sien " Comme prendre une douche ..." La tentative de plaisanterie était si faible, et faite avec si peu d'entrain, que je ne pu empêcher une légère grimace se poser sur mon expression, l'espace d'une fraction de secondes. Pourquoi j'étais venu, je cherchais quoi franchement ? Je n'étais pas vraiment du genre à m'épancher pendant des heures sur les choses pénibles qui traversaient mon quotidien, j'étais même plutôt le contraire.

" Je devrais probablement y aller " dis je, mais sans aucune certitude, ou même sans aucune action démontrant mon intention de faire une sortie quelconque à cet instant précis.

hj : bon j’essaie hein ^^

Rien ? Et Camden pensait que j’allais le croire ? Je savais très bien qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Et même si je voulais naturellement le savoir, pour eux mieux l’aider, je savais également qu’il faudrait que j’attende que mon ami veuille tout simplement en parler de lui-même. Je ne saurais pas le forcer et jamais je ne le ferais. Je savais que si Camden voudrait en parler, qu’il le ferait en temps voulu. Maintenant Cam était là et je serais l’ami sur qui il pouvait compter.

J’entrais dans mon appartement, laissant Camden y venir avant de refermer la porte. Depuis toujours Cam pouvait faire comme chez lui ici. Il y avait un peu le bordel sur mon bureau, dû à quelques unes de mes recherches, où simplement des idées que je notais pour ne pas les oublier et peut être pouvoir en faire un livre. Je passais bien trop de temps sur l’ordinateur en faite, avec une bouteille de whisky pour seule compagnie.

" Désolé, ce n'était pas une bonne idée de venir. Tu as surement d'autres choses à faire ... " J’arquais un sourcil en m’approchant de mon frigo. « Ah bon et quoi ? », demandais-je avec le sourire. Non, je n’avais certainement pas mieux à faire maintenant que mon meilleur ami était là. Dès que Camden était dans mon champ de vision, il n’y avait pas plus important que lui. Je saisis deux bouteilles de bières dans mon frigo et les décapsula avant de revenir vers Cam. " Comme prendre une douche ..." « oh ça… ça pourra attendre », conclu-je en déposant les bouteilles sur la table. Mais une chose était vrai, que j’allais attraper la mort en restant dans ce sweat à capuche noir. Ainsi donc j’en saisis le bas pour le retirer. J’en frissonnais dû à la température de mon appart, mais j’allais vite m’habituait à ce changement. " Je devrais probablement y aller "

Je relevais les yeux sur mon ami tout en passant l’habit sur mon torse et finalement sur ma nuque. « Oh non tu vas nulle part, Buddy. » Je laissais tomber mon sweat sur mon canapé et m’approchais finalement de Camden. Je détestais vraiment le voir ainsi. J’aurais tout donné pour le voir sourire à cet instant présent. Juste à lui enlever tout les malheurs qu’il pouvait avoir. Mais je savais que ce n’était pas aussi simple que ça. Je posai ma main sur son épaule, l’autre venant se mettre sous son menton pour lui relever le regard vers moi. « Tu crois vraiment que je te laisserais filer ainsi ? », murmurais-je avec douceur. Jamais. Je ne saurais le laisser s’en aller maintenant. Je serais un ami vraiment terrible de faire cela.

Peut être que je me suis laissé trop aller, mais je ne su m’empêcher de le prendre dans mes bras, de le serrer contre moi à cet instant. Certes, les hommes, étaient loin de démontrer ce genre d’attention vers un ami, mais là, j’en sentais simplement le besoin. Et puis Camden saurait toujours me repousser si vraiment ça le gênerait. Mais je sentis qu’il en était rien, et cela me soulagea un peu. Peut être bien que j’en profitais un tout petit peu de pouvoir le serrer contre moi. Mais ce n’était pas le plus important pour le moment.

Je finis donc par desserrer mon étreinte et posa ma main sur le cou de Camden. Encore une chose idiote, mais je posais un baiser sur le front de mon meilleur ami, arrivant encore à lui sourire (ravageur hein mdr) comme si c’était chose tout à fait normal, même si j’aurais préféré fuir dans ma chambre, tellement je sentais que je faisais une grosse connerie. « Allez on va se boire une bière » Je glissais ma main sur l’épaule de Camden pour lui faire un petit signe sur le canapé. Je me détachais enfin un peu de lui pour reprendre les bouteilles en main et en tendre une vers Cam.

- Oh non tu vas nulle part, Buddy. Je relevais un regard incertain sur mon meilleur ami. Je savais qu'il ne me laisserait pas tomber mais en même temps, je n'avais pas spécialement envie de parler. Je crois que j'avais juste besoin de sa compagnie à cet instant précis, et c'était pour ça que j'étais venu jusque chez lui. Je laissais mes yeux retombé sur le bout de mes chaussures, fortement fascinant à cet instant précis apparemment. Mais pour peu de temps, Edoran combla la distance entre nous, et se saisit de mon menton pour me forcer à le regarder - Tu crois vraiment que je te laisserais filer ainsi ?

Sa voix était posé, reposante et exactement ce dont j'avais besoin pour être honnête. Il n'en avait probablement pas idée, et je devais l'admettre moi même, je ne savais pas vraiment ce que tout cela pouvait bien signifier. Mais quand il me prit dans ses bras, je me laissais aller quelques secondes. Ca aurait du être étrange non prendre mon meilleur ami, à moitié nu dans mes bras ? Pourtant quand il était question d'Edoran, ce genre de questions ne venaient jamais à mon esprit, j'étais confortable et assez à l'aise pour ne pas flipper d'un contact un peu ambigu et très intime.

Et je l'avoue, je ne pu m'empêcher de froncer les sourcils quand Edoran déposa un baiser sur mon front, nous avions toujours été proches depuis notre rencontre, et j'avais plus du fois plaisanté sur notre relation, la comparant à la seule relation durable que j'étais capable en dehors de mes frères mais ce baiser ? Honnêtement, il me pertubait, pas forcément dans le mauvais sens, il évoquait quelques questions que je m'étais toujours empressé d'ignorer sur mon meilleur ami, où bizarrement et de manière paradoxale, je m'aveuglais comparé à mon petit frère. - Allez on va se boire une bière. Ces quelques mots me sortirent de ma transe, et je me laissais tomber dans le sofa après m'être saisi de la bière. J'attendais que mon pote se joigne à moi, pour poser mon regard sur lui, un regard fixe, attentif et soudain, j'avais besoin de savoir. Besoin d'enlever un peu ses oeillères et de voir si quelqu'un me faisait confiance, se sentait assez à l'aise avec moi pour s'ouvrir et se mettre à nu moralement. J'avais besoin qu'Edoran m'apporte ce que mon petit frère semblait me refuser, j'avais besoin de me sentir ... Le mot était difficile à trouver mais cela expliquait probablement les mots suivants.

" Eddie, je peux te poser une question ? " Je ne le quittais pas des yeux, mon attention semblable à celle d'un aigle sur sa proie, attendant son approbation avant de poursuivre. Délaissant pour le moment, la bouteille que je tenais entre mes mains. Je savais que c'était ce qui s'était passé avec mon frère qui m'avait conduit ici, mais pas seulement. C'était un tout probablement, cette petite partie de moi que je m'efforçais d'étouffer, et de taire, cette petite partie de moi que ma propre famille ignorée. Celle qui avait envie de hurler et de se révolter. Celle qui avait envie de trouver une personne apte de me comprendre et d'être là, à mes côtés. Cette partie de moi qui ne comprenait pas, pourquoi je fuyais chaque opportunités de vivre une histoire quand elle se présentait devant moi. Cette petite partie de moi qui avait réussi à se faire entendre quand Keilleigh avait été en vie.

" Tu penses que je suis digne de confiance ? Tu penses que je suis quelqu'un sur qui on peut compter ? Tu me dirais la vérité si je te posais la question qui flotte dans l'air depuis les circonstances de notre rencontre ? " C'est vrai que notre rencontre m'avait me posé des questions, mais je ne parlais pas de la nuit même mais plutôt de l'attitude décontracté d'Edoran d'avoir un homme dans son lit comparé à mon ahurissement. J'avais attendu mais pour une fois, j'en avais marre d'attendre, j'avais envie de savoir et surtout besoin de savoir qu'on pouvait me faire confiance. C'était aussi étrangement vital pour moi de savoir la réponse.

Edoran se racla la gorge après avoir passé la bière à son meilleur ami. Même si parfois il se laisser aller à des gestes plus affectueux avec Camden, c’était toujours assez gênant après coup. Heureusement encore que Cam n’ait jamais rien dit. Au moins dans le sérieux. Lui-même blaguait avec son ami quand celui-ci s’y lançait. Eddie passa sa main sur sa nuque, levant l’autre main pour porter la bouteille fraîche contre sa tempe et se rafraichir un peu. Il finit par s’assoir et allait porter la bouteille à ses lèvres, quand il croisa le regard de son meilleur ami. Un regard qui ne laissait pas de doute sur le fait que Camden était en intense réflexion sur le moment. Edoran baissa sa main, sans le quitter des yeux. " Eddie, je peux te poser une question ? " Il fut plus curieux sur le coup, mais aurait bien aimer changer les idées de son ami. Peut être plus tard, ceci semblait plutôt important. « Bien sûr, va y » Camden pouvait tout lui demander et il lui répondrait. Du moins tout ce qui ne pourrait pas mettre en danger son ami, où lui-même. Mais il savait que Camden savait que le sujet de son passé n’était pas à aborder. Enfin, pourquoi son ami lui parlerait de ça de toute façon ? A part que celui-ci soit par hasard tombé sur des infos de sa famille et su faire un lien, mais vraiment il doutait…

" Tu penses que je suis digne de confiance ? Tu penses que je suis quelqu'un sur qui on peut compter ? Tu me dirais la vérité si je te posais la question qui flotte dans l'air depuis les circonstances de notre rencontre ? " Alors là… Edoran n’avait pas quitté des yeux son ami, étant tout autant intrigué que révolté. Il se tourna un peu plus vers Camden, tout aussi inquiet à savoir pourquoi Camden se mettait tellement en question. Il posa sa main de libre sur le genou de son meilleur ami. « Hey, pourquoi tu me demande ça ? Bien sûr qu’on peut compter sur toi. Cam, tu ne m’as jamais déçu depuis qu’on se connait », le rassura-t-il, dû moins espérait que cela apaise son voisin. En tout cas il ne supportait pas que son ami pense ainsi de lui-même. Camden était quelqu'un de merveilleux et il est vrai qu’avant Camden, il n’avait jamais eu tellement confiance en quelqu’un. A part sa sœur, mais là encore c’était différent, car il lui avait épargné toutes les horreurs du monde et qu’il ne lui avait jamais parlé de ce qui n’allait pas.

Il ne lui avait jamais dis, mais Edoran n’avait jamais eu de réel ami, avant Camden. Chez lui, il était un ermite et ne s’était mélangé que peu aux autres. Sauf sa défunte femme, qui venait toujours le voir dans la bibliothèque… mais sans cela, ce n’aurait pas été lui qui aurait fait le premier pas. Ce n’était que maintenant, qu’il s’était posé à San Francisco, qu’il commençait à en avoir, mais là encore Camden avait été le premier qu’il s’était fait et depuis il avait simplement dû mal à s’en défaire.

« Qu’est-ce que tu veux savoir ? », demanda le Roumain finalement. Après tout, visiblement, tout reposait sur la question que Camden allait lui poser. Mais il ne voyait pas vraiment ce que Cam voulait lui demander. Il ne s’était rien passé de spécial à leur rencontre. Enfin façon de dire, car elle n’avait pas été banale quand même. Et même si par nature il avait voulu aider son prochain, c’est vrai que le physique de son ami y avait quand même aidé beaucoup. Se retrouver avec un tel homme dans le lit et pouvoir le regarder en silence quand celui-ci dormait ne lui avait pas déplu. Mais mit à part le fait de le dévêtir des yeux, il avait été naturellement correct avec lui.

Mon regard ne quittait pas mon meilleur ami, je m'attendais à le voir se fermer, je m'attendais à vouloir détourner la conversation. La vérité est que je ne savais pas vraiment quelle réaction attendre, je savais qu'il était le seul véritable ami que je possèdais depuis la mort de Key. Evidemment, j'avais des potes, des connaissances de boulot mais je n'avais qu'un seul unique et véritable ami. Et je ne me souvenais même pas avoir été réticent à l'accueillir dans ma vie, ce qui avait probablement du être le cas, il était entré dans ma vie dans une période assez dur, ou je rejettais encore plus les étrangers. La douleur de se lier pour la première fois de ma vie à quelqu'un qui n'était pas de ma famille avait fini de manière trop terrible. Pourquoi Eddie avait-il été l'exception ? Je n'aurais probablement jamais la réponse mais je ne regrettais pas un seul instant d'avoir laissé pour une fois le masque d'impassibilité de côté, d'avoir merdé et d'avoir eu un étranger qui m'avait épaulé dans un geste purement altruiste. A l'image de notre amitié, cette première rencontre chaotique avait symbolisé pour la première fois de ma vie, mon besoin de pouvoir me reposer sur quelqu'un, réellement. Pas seulement prétendre pour conforter, par exemple mon jumeau dans son rôle de protecteur de la famille. Je n'avais pas été faux avec ma famille, mais avec Edoran, j'étais vrai, sans filet, et cela faisait du bien.

- Hey, pourquoi tu me demande ça ? Bien sûr qu’on peut compter sur toi. Cam, tu ne m’as jamais déçu depuis qu’on se connait. Honnêtement sa réponse ne me surprenait pas vraiment, et c'était peut être parce que je n'aurais pas supporté un rejet de plus, pas de sa part, mais soudainement, il me semblait qu'un poids se levait de mes épaules. Je finis par reposer mon regard sur la bouteille que je tenais entre les mains. Et d'accord, peut être que je ne pouvais pas expliquer pourquoi j'éprouvais le besoin de le serrer dans mes bras par une simple pulsion de gratitude, mais je n'avais jamais analysé mes réactions à l'égard de mon meilleur ami. Il était le seul pour lequel je ne prenais pas le temps d'analyser, et de réfléchir à la meilleure option. Il était le seul avec qui je me laissais guider par l'instinct. - Qu’est-ce que tu veux savoir ? La gêne m'envahit d'un coup, ses mots ouverts, prêt à répondre à mon désir de savoir.

Pourquoi j'étais si gêné et je voulais vraiment savoir, mais soudain je me sentais mal pour le pousser lui, dans ses limites alors qu'il n'avait rien à voir avec la frustration que je ressentais. Il ne m'avait jamais menti sciemment, et j'avais fermé les yeux bien volontairement. C'était juste comme ça, on en parlait pas, un accord tacite et silencieux, sur lequel aucun de nous deux, n'avait jamais eu rien à redire. La situation nous arrangé peut être tous les deux, ou peut être n'avions nous pas besoin de ses mots, parce qu'ils ne changeaient rien. Parce qu'Edoran restait mon meilleur ami, mon pilier et mon épaule sur laquelle me reposait. Et je pouvais lui rendre la pareille sans sourciller. J'esquissais un sourire qui faisait guise d'excuse alors que mon nez se tordait un peu dans une grimace d'embarras.

" Tu le ferais vraiment, hein ? Me répondre sans prendre la peine de réfléchir. Tu me fais vraiment confiance ? " Et je savais que sur mon visage, la gêne se métamorphosait doucement en gratitude et en soulagement. Et soudain, je ne me retenais plus et l'attraper par l'épaule pour le ramener à moi, et le serrer dans mes bras. Enfouissant mon nez au creux de sa clavicule, m'imprégnant de l'euphorie passagère que sa confiance m'instaurait. Même si je n'avais plus envie de le pousser dans ses retranchements, je ne comprenais pas pourquoi mais j'avais besoin de savoir encore plus que jamais " Dis moi, ils auraient pu se passer quelque chose entre nous, ce soir là ? " et je me reculais soudainement, ne comprenant pas les mots qui sortaient de ma bouche, ce n'était pas du tout ceux que j'avais prévu de dire, j'avais voulu une confession, qu'il m'avoue qu'il était intéressé par les hommes. Il était évident que j'aurais la réponse mais je passais une main sur ma nuque, la formulation n'était pas du tout la bonne, c'était comme ci ... comme ci ... Je secouais la tête, hoquetant un petit rire légèrement creux et grandement soucieux.

L’état visible de détresse de son ami, ne rassurait en rien Edoran. Naturellement il savait très bien qu’ils ne pouvaient pas être joyeux 24h/24, mais il était tout aussi normal pour lui de ne pas vouloir savoir Camden dans un tel état. Surtout à savoir que son meilleur ami mettait de tel doute sur lui. Et il ne comprenait pas ce qui avait pu arriver pour que Cam puisse penser qu’il n’était pas de confiance. Mais quoi qu’il a pu arriver, Camden resterait son Cam, son meilleur ami et à qui il avait une confiance aveugle.

" Tu le ferais vraiment, hein ? Me répondre sans prendre la peine de réfléchir. Tu me fais vraiment confiance ? " Oh mais de quelle façon devrait il le dire pour rassurer son ami ? Eddie s’apprêtait à répondre, mais fut plus surpris de se faire attirer vers Camden pour être dans ses bras. Edoran passa son bras de libre autour de son meilleur ami et tendit l’autre pour déposer la bouteille de bière sur la table basse et ainsi avoir ses mains de libre pour serrer Camden un peu plus fortement contre lui. Il releva une main pour la glisser dans la chevelure de son ami. « Cam, je ferais tout pour toi. » Et sa présence quotidienne à San Francisco depuis ces cinq dernières années, le prouvaient. Mais il n’avait pas besoin que son ami le sache, ce serait l’inquiéter également et il ne voulait pas de ce poids en plus sur les épaules de Camden.

Edoran ferma les yeux, le gardant simplement contre lui, en espérant que ça pouvait réconforter Camden, même s’il ne savait pas encore ce que ce dernier voulait savoir. Peu importe, ce moment, il le chérissait à sa juste valeur. " Dis moi, ils auraient pu se passer quelque chose entre nous, ce soir là ? " Edoran recula certainement au même moment que son ami, laissant ses mains sur les hanches de celui-ci. Il lâcha un léger rire gêné, mais tout autant surpris par cette question. Pourtant il reprit son sérieux, tout en gardant un regard doux pour son ami. « Non », répondit-il en cherchant à garder le regard de Camden sur le sien.

Le Roumain leva une main et la passa sur des mèches de son meilleur ami, laissant glisser sa paume sur la joue de celui-ci, le caressant légèrement avec son pouce. « Je veux dire, que si jamais j’aurais fais une chose pareille, j’aurais été qu’un salaud qui abuserait de la situation », reprit-il. C’était vrai, même si à leur rencontre Camden ne l’avait pas laissé indifférent, il n’avait rien attendu en le ramenant avec lui. Certes, il l’avait observé, mais en aucun cas il n’avait eu des gestes déplacés avec le jeune homme.

Il baissa sa main, sans quitter son ami des yeux. Mais pourquoi Camden lui demandait une telle chose ? Son ami aurait il remarqué quelque chose ? Pourtant… non, il ne le pensait pas. Camden restait toujours le même, peu importe les commentaires qu’il pouvait émettre, son Camden ne les prenait pas au sérieux. C’est ce qui lui donnait son charme aussi. « Je peux savoir pourquoi tu me demande ça tout à coup ? », demanda-il avec douceur. Il ne voulait pas brusquer son ami et si Camden ne voulait pas encore en parler alors il n’insisterait pas non plus.

- Non. La réponse qu'il m'adressa était clair, et je le savais honnête, je pouvais le lire dans ses yeux. Et il ne repoussait pas la vérité que je voulais savoir vu que je n'avais pas posé la réelle question, mon esprit confus avait sorti n'importe quoi, et oui, c'était ridicule, parce que même si Edoran aimait les garçons, ce n'était pas pour autant qu'il me trouvait à son goût et qu'il aurait voulu me séduire. C'était assez stupide en vérité, et si j'étais un peu déçu de sa réponse, c'était juste probablement à cause de mon égo, rien d'autre.

Pourtant, j'étais assez perturbé, et le contact tendre de sa main me semblait un réconfort auquel je ne pouvais me résoudre à renoncer, c'était étrange.- Je veux dire, que si jamais j’aurais fais une chose pareille, j’aurais été qu’un salaud qui abuserait de la situation. Je relevais le regard sur lui, à cet instant, lui adressant un léger sourire vacillant. La réponse était là sans l'être clairement, finalement. Si j'avais été à son goût, si je n'avais pas été soul alors ... Je fronçais les sourcils, je devais me concentrer sur l'essentiel. J'aimais savoir qu'au moins une personne n'avait pas peur de se livrer et de s'ouvrir à moi, c'était réconfortant. Je finis par rompre le contact visuel, soudainement légèrement tremblant, j'avais été si ridicule de le mettre en doute. Edoran avait été mon pilier depuis la mort de Keilleigh. Et je préférais ignorer ce sentiment étrange de regret quand il finit par laisser sa main de ma joue.

- Je peux savoir pourquoi tu me demande ça tout à coup ? Je grimaçais, et me replier un peu sur moi même, pas vraiment sur de la réponse à apporter, vu que je ne comprenais pas moi même, comment une simple question, c'était transformé d'elle même en une autre. Je ne comprenais pas les mécanismes de mon cerveau, et je commençais à être fatigué maintenant que la pression retombée. Je sentais bien que mon regard fuyant, et mes doigts s'acharnant sur la couture de mon pantalon trahissait ma nervosité sur plus d'un point.

- Rien ... Je poussais un léger soupir, avant de porter ma main à ma bouche me rongeant légèrement un ongle avant de froncer les sourcils, tentant de trouver mes mots. Comment répondre justement, et j'optais pour la vérité même si je ne comprenais pas vraiment tout. Je me devais d'être aussi franc que mon meilleur ami ne l'avait été à mon égard. - Tout le monde croit que je suis naïf, que je ne vois rien ... mais ils ont tort, tu sais ? Je vois et comprends beaucoup plus que ce qu'on me donne crédit pour ... Je me mordillais la lèvre à présent, luttant contre l'envie d'en rajouter trop ou pas assez.

- Ma question est mal venue ... Je laissais échappé un rire nerveux, avant de faire une nouvelle moue gêné - Je veux dire, je voulais juste savoir si tu aimais les garçons, pas si tu m'aimais moi. C'est ridicule comme pensée, si cela avait été le cas, tu m'aurais déjà dragué depuis longtemps, non ? Je levais rapidement les yeux vers lui avant de le rebaisser aussitôt, je ne comprenais vraiment pas les mots qui sortaient de ma bouche aujourd'hui, et je ferais peut être mieux de me taire une bonne fois pour toutes - Enfin, je supposes que j'ai eu la réponse que je voulais. Merci. J'esquissais un faible sourire complice à mon meilleur ami et maudissant d'avoir trop bu avant de venir, de ne pas dormir assez. Je déraillais complètement maintenant.

Edoran entre-ouvrit les lèvres, voulant rajouter quelque chose, mais se résolut de le faire en voyant le recul de son ami. Donc, Camden préférait pas lui en parler. Ce n’était pas grave. Il l’acceptait. Il l’observa encore un moment et baissa les yeux sur la main nerveuse de Camden. - Rien ... Voila les mots sur ce qu’il pensait déjà. Eddie tendit sa main pour la poser sur celle de son ami, espérant juste lui faire comprendre que ce n’était pas important et qu’il soit moins nerveux. Il retira sa main pour attraper sa bière qu’il avait posée sur la table basse.

- Tout le monde croit que je suis naïf, que je ne vois rien ... mais ils ont tort, tu sais ? Je vois et comprends beaucoup plus que ce qu'on me donne crédit pour .. Edoran tapotait légèrement ses doigts sur la bouteille et reporta son attention sur son ami. « C’est à toi de leur montrer que c’est faux » lui conseilla-t-il. Mais ça ne lui disait toujours pas pourquoi Camden en était venu à se mettre en doute. Pourtant pour que ça le touche ainsi, cela ne pouvait être que quelqu’un à qui son ami tenait et… c’était peut être bien un de ses frères.

- Ma question est mal venue ... Je veux dire, je voulais juste savoir si tu aimais les garçons, pas si tu m'aimais moi. C'est ridicule comme pensée, si cela avait été le cas, tu m'aurais déjà dragué depuis longtemps, non ? Outch ! Touché en plein cœur. Eddie afficha un léger sourire, plus forcé, qu’autre chose et acquiesça lourdement de la tête en détournant le regard. « T’as raison », lâcha-t-il dans un murmure en portant finalement sa bouteille à ses lèvres, dont une bonne moitié du contenu disparu d’une traite. Finalement Camden était tout de même aveugle pour certaines choses, et ça ne changerait pas de si tôt. Il ne voulait pas que ce soit le cas en plus, ça l’avait toujours attendrit, même s’il est vrai qu’il était le premier à remuer le couteau dans la plaie. Bon le truc, était qu’il l’avait bel et bien dragué depuis longtemps… et ça l’avait réconforté à voir que Camden zappait les tentatives de dragues des filles, car sinon il aurait pu se poser des questions sur lui.

- Enfin, je supposes que j'ai eu la réponse que je voulais. Merci. Edoran se racla la gorge et fit un léger signe de la tête, en lui jetant un coup d’œil. Oui, Camden avait bien eu sa réponse, même si les siennes restaient toujours absentes. Il bu à nouveau une gorgée de sa bière, ne savant plus trop sur quoi relancer. Il ne savait pas ce qu’il avait pu s’attendre. Peut être que Cam lui dise qu’il avait bel et bien vu ce qu’il tentait de faire et… enfin même si ça avait été un bon début, finalement ce n’était pas cela.

Le Roumain inspira longuement de la tête et tourna son regard vers son meilleur ami. Hum… Il ne savait pas si c’était une bonne idée, il pourrait facilement s’y brûler les ailes, et puis ce serait profiter un tout petit peu de l’était d’ivresse de Camden, mais… Edoran s’approcha légèrement de son ami. « Tu aurais aimé que je le fasse ? », demanda-t-il sérieusement, mais sans vouloir lui mettre la pression, ainsi donc il garda tout de même un ton doux. « Que je te drague. Tu l’aurais voulu ? »

- Tu aurais aimé que je le fasse ? La question subite après les quelques instants de silence, me prirent au dépourvu alors que je m'étais enfoncé dans le sofa, fermant les yeux et prêt à me laisser aller dans les bras de Morphée, je gardais ma tête sur le dossier, tout en tournant cependant mon visage en direction de mon meilleur ami, arquant un sourcil pour lui faire part de mon incompréhension, face à ses mots. L'esprit encore embrumé par ma confusion, mes doutes et ma légère ivresse que ma fatigue accroissait. J'attendais donc qu'il explique.

- Que je te drague. Tu l’aurais voulu ? Je sentis le rouge envahir mes joues à une vitesse hallucinante, et l'embarras revenir avec force. Sa question était tout à fait logique, vu mes questions mais la grande question était, y avait il une part de vérité dans ses mots. Est-ce que mon esprit tentait de me faire comprendre un message que je me refusais à percevoir pour la bonne et simple raison, que même si cela était le cas, c'était voué à l'échec comme toutes mes autres relations. Je m'étais juré de ne rien laisser m'accaparer et me faire ignorer mes frères, ma famille. Ils passaient les premiers et je n'étais pas stupide, au point de savoir que ce n'était pas en partant sur de telles bases, qu'on construisait une relation saine et durable. Parce que même si je ne voulais pas me laisser aller à aimer, j'avais une conception romantique dont mon jumeau se moquerait probablement de l'amour. Je voyais la passion dévorante qui vous envahit, l'envie de faire de l'être aimé votre première priorité. Je n'avais qu'à attendre que mes frères ne trouvent leurs moitiés pour me donner une chance de vivre cela par moi même, parce qu'au fond, Key l'avait deviné, j'en rêvé probablement de ce genre d'histoires qu'on ne voit que dans les livres.

" Non ..." finis je par m'exclamer, après un temps de silence peut être un peu trop long. Je passais une main sur ma nuque, et me redressais pour me saisir de la bouteille de bière qu'il m'avait offert, m'octroyant le luxe de faire le calme dans mes pensées. Et de me débarasser de ce qui aller probablement finir par me couter mon amitié avec Eddie si je continuais ainsi. Et c'était une pensée assez intolérable pour être totalement honnête avec moi même.

" Non " répétais je avec plus de fermeté, et posant un regard déterminé sur mon meilleur ami " Parce que nous n'aurions jamais été amis et franchement je ne troquerais pas ce que nous avons contre tout le sexe du monde. Oui, oui je sais je sais ... C'est pathétique et un peu trop sensible mais tu sais que je suis sincère, Edoran. Ton amitié m'est vraiment essentiel, je crois que sans elle, je péterais un câble." Je lui adressais un sourire qui ne retenait rien de l'affection que j'éprouvais à son égard.

Et je me rendais compte que j'aurais pu protesté sur beaucoup d'autres choses, comme le fait que j'étais par exemple théoriquement hétérosexuel, mais je trainais assez dans le milieu artistique pour savoir que à ce niveau là, les étiquettes n'existaient pas vraiment. Je n'avais jamais eu que des filles dans mon existence mais j'étais tout à fait capable de pouvoir admirer un corps masculin de manière objective. Je n'avais jamais été un conformiste comme mon père.

Edoran ne quitta pas son meilleur ami des yeux, voyant l’embarras que sa question causait à ce dernier. Même s’il aurait dû s’en vouloir de mettre son ami dans une telle position, il ne pouvait s’empêcher de trouver ce léger teint rougeâtre sur Camden, adorable. S’il se serait écouté, Eddie aurait prit son ami dans ses bras pour l’avoir tout simplement contre lui. Pourtant il n’en fit rien, car il espérait toujours avoir une réponse à sa question. Question, qu’il regrettait à moitié, car il savait bien qu’il n’avait pas à se faire des idées, la réponse que Camden allait lui donner était toute connu. Mais Camden y réfléchissait vraiment ? Il se serait attendu à une négation bien rapide, à vrai dire.

" Non ..." Mais bien sûr elle arriva… Edoran acquiesça de la tête, car même si il connaissait la réponse, cela lui faisait tout de même un pincement au cœur, de l’entendre dire. " Non " Sur le coup, le Roumain tourna la tête vers son ami tout en déposant sa bouteille vide sur la table basse. " Parce que nous n'aurions jamais été amis et franchement je ne troquerais pas ce que nous avons contre tout le sexe du monde. Oui, oui je sais je sais ... C'est pathétique et un peu trop sensible mais tu sais que je suis sincère, Edoran. Ton amitié m'est vraiment essentiel, je crois que sans elle, je péterais un câble." Oh… d’accord, Camden l’avait prit pour leur rencontre. Peut être qu’il aurait dû préciser qu’il voulait savoir par après ? mais peu importe en fait, son ami avait raison. Edoran ne pouvait pas risquer quoi que ce soit qui pourrait nuire à leur amitié. Il se devait d’être là pour son meilleur ami et envisager plus, alors inévitablement compliquer les choses non ? ‘Fin si on ne savait pas les gérer. N’ayant lui-même jamais été en couple, et le peu qu’il l’avait été, avait finit d’une manière désastreuse, donc oui Cam avait probablement raison.

Il passa sa main sur les cheveux de Camden pour les ébouriffer gentiment et lui offrit un doux sourire. « Tu as raison, ce qu’on a est déjà parfait, pourquoi vouloir chercher plus ? » Pourtant il quitta sa place, se dirigeant vers son bar, pour se saisir d’un verre car il avait besoin de boire quelque chose de plus fort que de la simple bière. Il se saisit du bourbon pour s’en verser dans son verre. « Tu peux aller t’allonger un peu si tu veux Cam. Mais ne pense pas que je te laisse partir maintenant. Va te reposer », proposa-t-il, en gardant son regard tourné vers ce liquide ambré dans son verre. Il le prit en main pour le porter à ses lèvres et le boire d’une traite, comme du petit lait.

De toute façon il était bête de vouloir plus. Il n’aurait rien à offrir à son ami, surtout que sa situation pouvait toujours changer. Même s’il était tranquille pour le moment, pourrait il espérer que cela le soit pour toujours ? Comment vouloir construire quelque chose dans une telle position ? Avec un passé secret, une constante garde, un flingue planqué sous le matelas. Non il était loin d’être en position de vouloir plus qu’une amitié fidèle et sincère avec quelqu’un.

- Tu as raison, ce qu’on a est déjà parfait, pourquoi vouloir chercher plus ? Je lui offrais mon sourire le plus radieux à ces quelques mots, parce qu'Edoran comprenait ce que j'avais voulu dire, enfin je l'espérais, ce que nous partagions aujourd'hui, valait bien plus que n'importe quelle partie de jambes en l'air supposé agréable ou non. Je le suivais du regard, pour qu'il se serve encore un verre de son amant le plus fidèle, et cela m'inquiètait ce penchant mais ce soir, j'étais trop mal en point moi même pour me permettre de lui faire une quelconque remarque même si ce n'était qu'une plaisanterie amicale. J'avais pour ma part bien trop bu, et la fatigue n'avait rien arrangé et il pourrait me rétorquer sans peine que je n'avais pas une tête de bon exemple.

- Tu peux aller t’allonger un peu si tu veux Cam. Mais ne pense pas que je te laisse partir maintenant. Va te reposer. Je relevais une petite moue incertaine sur mon ami, j'avais comme l'impression que notre conversation avait un goût d'inachevé, comme ci, je n'avais pas été en mesure de dire ce que j'aurais du dire au moment où j'aurais du le dire mais je devais l'admettre, il ,n'avait pas tort, je tombais littéralement de fatigue et la perspective de fermer un peu les yeux, pour quelques minutes au moins, n'était pas une perspective désagréable pour moi à envisager. Je lui adressais de nouveau un léger sourire, tout en hochant la tête. " Tu n'as pas tort, mais cela fait de moi un piètre ami, je m'en rends compte. Je te promets ... " J'étouffais le baillement qui semblait naitre sur mes lèvres, avec une petite grimace d'excuse " Je disais, je promets de me rattraper aussi vite que possible. " Je me redressais avec difficulté, négligeant le sofa qui s'offrait à moi pour aller m'étaler sur le lit d'Edoran, c'est pas comme ci je ne l'avais jamais fait xD Je l'avais même partagé avec le propriétaire des lieux, passant prêt de mon ami, je passais un bras autour de ses épaules, et soufflait un "merci" à son oreille.

Je relâchais mon étreinte avant de résister à l'impulsion débile de briser la tension à l'aide d'un bon baiser bruyant, je ne voulais pas gâcher ce que nous venions de partager par un geste stupide et puérile, même si être avec Eddie avait tendance à me laisser me relâcher un peu, j'oubliais de jouer les grands frères matures et sages. Je me dirigeais avec peine jusqu'à la chambre de mon ami, pour me laisser tomber tête la première sur le matelas, enlevant rapidement mes chaussures au passage et enfouissant mon visage dans l'oreille se trouvant à porter de main, qui avait le parfum typiquement masculin d'Edoran, me faisant esquisser un sourire, c'était encore mieux qu'avoir un ours en peluche.

Enfin je le supposais, j'avais abandonné depuis longtemps ce genre d'accessoires au lit, je savais que je ne ferais probablement pas de vieux os, il me suffirait de clore les paupières pour me laisser vaincre par un sommeil que je trouvais pleinement mérité à cet instant précis.

Edoran observa le léger fond du liquide ambré qui était resté dans son verre, après qu’il ait proposé à son meilleur ami d’aller s’allonger un peu. Il n’était nul nécessaire de continuer pour le moment, il savait bien que Cam devait se reposer un peu. Peut être qu’ils pourraient continuer plus tard, mais le Roumain préférait ne pas revenir sur ce sujet d’ici tôt. Il tendit sa main vers le bourbon, le touchant du bout des doigts. " Tu n'as pas tort, mais cela fait de moi un piètre ami, je m'en rends compte. Je te promets ... Je disais, je promets de me rattraper aussi vite que possible. " L’écrivain acquiesça de la tête, sans réellement faire attention au sens de ce que disait son ami. Mais il reprit vite le dessus en sentant une main sur lui. "merci" Un souffle qui le figea sur place, mais dans une chaleur agréable. Il ferma un moment les yeux, mais tourna la tête vers Camden quand celui-ci le quitta pour entrer dans sa chambre. Il entrouvrit ses lèvres, le prénom de son meilleur ami lui resta coincé dans la gorge. Non il ferait mieux de le laisser aller se reposer. A vrai dire, que pourrait il bien dire de plus ? Non, Cam avait clairement dit que leur amitié devait rester intact et tout enfant pourrait dire qu’avouer les sentiments qu’il pouvait avoir allait causer un tas de problème. Même si son ami l’accepterait et qu’ils vivraient avec, Edoran savait qu’il y aurait toujours un malaise et au fond, pourrait il le tenir ? Eddie hocha de la tête, laissant échapper un léger rictus. Il vivait déjà avec ses sentiments, ça ne pouvait pas être bien pire.

Le Roumain lâcha son verre et se retourna pour aller attraper les bouteilles de bières. Se dirigeant vers la cuisine, il jeta la sienne, en portant celle de son ami sur ses lèvres pour en boire le contenu. Quelques pas à nouveau pour retourner au canapé et saisir son haut pour finalement passer dans sa chambre. Son regard se posa inévitablement sur son ami. Un doux sourire naquit sur ses lèvres. Malgré le fait que ce n’était pas la première fois qu’il voyait son meilleur ami endormi dans son lit, à chaque fois c’était tout aussi agréable de l’y voir. Si seulement Camden pourrait s’y retrouver tous les soirs…

Un doux rêve, qu’il savait irréalisable dans ces conditions. Edoran lâcha son haut sur le bord du lit et déposa sa bouteille sur la table de chevet. Il passa doucement sa main sur les cheveux de son ami, l’observant quelques secondes pour finalement tourner les talons vers son armoire. Dedans il se saisit d’une couverture supplémentaire pour venir l’étendre sur Camden. Jugeant que son ami ne manquait de rien, Eddie reprit sa bouteille et sortit de sa chambre pour entrer dans la salle de bain.

« Un piètre ami… », murmura-t-il en se déshabillant. Les mots de Cam lui venaient un peu tard. Mais de quoi celui-ci voulait bien parler ? Edoran ne voyait pas en quoi ces mots pouvaient se révéler exact. Il hocha simplement de la tête, sachant que s’il y avait quelque chose à rajouter cela finirait bien par se faire. En tout cas il ne s’était pas douté en rentrant qu’il allait parler de cela avec son ami. Et certainement qu’il aurait mieux fait de ne pas vouloir en savoir trop. D’un autre côté, vu que les choses ne pourraient changer, c’était tout aussi bien d’avoir tout cela en tête.

Edoran se prit une dizaine de minutes pour prendre sa douche avant de retrouver dans la chambre pour s’enfiler un Jean. Vérifiant à nouveau que son ami était bien endormi, il repassa dans le salon pour se mettre devant son ordinateur. Peut être bien qu’il allait avoir la tête à l’écriture…

C'est avec une certaine difficulté, que je sentais mes paupières s'ouvrirent. Je jettais un coup d'oeil désorienté, ne reconnaissant pas ma chambre, avant de me rappeler que j'avais fini par occuper le lit de mon meilleur ami. Je me redressais avec un grognement, mes vêtements me collant à la peau, j'avais horreur de dormir habillé. Je me débarassais de ma chemise rapidement, le tissu collant à ma peau de manière désagréable, avant de poser mes yeux sur le réveil et voir que j'avais dormi pendant plus longtemps que prévu. Les chiffres lumineux affichaient un bon deux heures du matin. Je grimaçais, j'avais peut être abusé de l'hospitalité de mon meilleur ami et surtout de son lit. Je tentais donc de me relever, titubant légèrement par mon réveil brusque du à un rêve dont je ne me souvenais déjà plus, mais qui me laissais un sentiment agréable. Peut être un peu trop, mais avant de profiter de la douche d'Edoran et de me refroidir les esprits, tout en enlevant cette sueur désagréable, je devais m'assurer que ce dernier n'avait pas fini sur le canapé, juste par politesse. Et l'idée me faisait légèrement culpabilisé, je l'admettais. A tâtons, je rejoignais le couloir qui menait au salon, pour apercevoir, Eddie avachi sur son ordinateur, le sommeil l'ayant probablement vaincu alors qu'il était en proie à l'inspiration. Un sourire bien malgré moi se dessina sur mes lèvres, à cette vue. Je restais donc quelques secondes à profiter de le voir endormi, et ses gardes habituels un peu tombé, même si malgré tout, même endormi, il semblait sur ses gardes. L'idée était étrange et me passa rapidement.

Je me décidais donc à me rapprocher de lui, et tout doucement à lui secouer l'épaule pour le réveiller en douceur. J'aurais pu employer une manière moins délicate mais c'était déjà ma faute si il était avachi de cette manière parce que j'avais abusé de son hospitalité, je n'allais pas non plus pousser le vice au point de le réveiller en sursaut. " Eddie ... " Le ton de ma voix était proche du murmure pour être totalement honnête, je n'étais pas bruyant en règle général dans ma manière de parler mais plus que de mesure, je prenais le temps de bien contrôler mon inflexion.

Le regarder se réveiller, c'était assez amusant, et presqu'attendrissant. Je grimaçais légèrement à cette pensée, et la conversation que nous avions eu avant que je partes m'endormir me revenant à l'esprit. Ainsi que mon état physique, je m'éloignais donc après avoir murmuré " Ton lit est de nouveau disponible, tu y seras mieux, et moi je vais t'emprunter ta douche " Okay, je l'admettais une fois de plus, je me comportais un peu comme chez moi, mais soudainement je me sentais un peu étrange et inconfortable ce qui m'arrivait rarement en compagnie de mon meilleur ami.

Je profitais qu'il ne soit pas encore complètement réveillé et donc conscient de ce qui l'entourait pour m'enfuir dans sa salle de bain. Tout en me disant que j'aurais probablement du lui emprunter des affaires, au lieu de remettre les miennes. Elles seraient peut être tout petit peu plus large, car il était un peu plus grand que moi mais rien de dramatique en soi. Cependant, vu mon état bizarre, je me dis que je ferais les tiroirs de mon meilleur ami, une fois douché et libre de toute tension éléctrique.

Je restais donc bien vingt bonnes minutes sous la douche, pour me réveiller avant d'en sortir et d'entourer mes reins d'une serviette pour retourner dans la chambre de mon meilleur ami, à la recherche de fringues. Ce dernier s'était probablement rendormi entre deux, et je filerais en douce, tout en lui laissant un mot pour les vêtements.

Edoran ouvrit rapidement les yeux en sentant une main sur son épaule. Le fait qu’il n’y ait rien d’alarmant, fit que la fatigue le rattrapa aussitôt. Il leva sa main vers son visage, tout en ayant fermé à nouveau les yeux. L’homme se frotta l’œil, en bâillant, se redressant légèrement. Quelques raideurs faisaient qu’il avait mal au cou… normal en s’endormant devant son ordinateur. Ça lui arrivait rarement, cependant les réveils étaient toujours aussi douloureux. Pourquoi c’était il endormi déjà ? Il savait qu’il était en train d’écrire en tout cas… il avait du s’accorder quelques secondes de repos pour les yeux et s’être assoupi, certainement.

" Ton lit est de nouveau disponible, tu y seras mieux, et moi je vais t'emprunter ta douche " Eddie tourna son visage vers son meilleur ami pour le voir partir à la hâte vers la salle de bain. « Mmm… d’accord », murmura-t-il pour lui-même vu qu’il était impossible que son best l’entende maintenant. Il cilla plusieurs fois tentant de se réveiller un peu et tendit la main pour fermer l’écran de son ordinateur portable.

Le Roumain se leva et s’étira longuement en se dirigeant vers sa chambre. Il avait qu’une envie et c’était de retrouver un coin plus douillet et de reposer ses muscles endoloris. Edoran posa un genou sur le matelas, suivit rapidement de ses mains et se laissa aussitôt tomber sur son lit. Déjà prêt à s’endormir à nouveau, il inspira plusieurs fois avant d’ouvrir les yeux, tout à coup bien éveillé. L’odeur de Camden qui flottait dans l’air… il leva ses bras pour entourer quelques instants son coussin. Inspirant une dernière fois aussi longuement que possible, Eddie finit par lâcher prise et se retourna sur le dos pour observer un léger moment son plafond en écoutant l’eau de la douche couler. Il évitait d’imaginer Camden en dessous, si si il évitait vraiment et… et voila qu’il se l’imaginait. Edoran leva sa main sur son front, fermant plus fortement les yeux et se retourna sur le côté, tournant le dos à la porte. Il soupira, étant détendu et garda sa position étant décidé de se reposer un peu.

Edoran ne bougea pas jusqu’à ce qu’il entende de bruit à nouveau. Il ouvrit les yeux, posant son regard sur le miroir en face de lui, posé de telle sorte qu’il puisse voir l’entrée de sa chambre même en ayant le dos tourné sur celle-ci. Ainsi donc de voir un bel apollon entrer le fascina. Mais il devait tout autant se rappeler qu’il n’y avait rien de concret derrière. Non Camden n’allait pas le rejoindre dans le lit après sa douche pour s’allonger contre lui. Son regard se détacha de la silhouette au miroir pour se poser sur son réveil. Il était tard… Eddie reposa les yeux sur son miroir, observant Camden de dos, cherchant de quoi se mettre. Son ami avait un dos magnifique… il était magnifique tout simplement. Il aurait pu y passer ses doigts pour découvrir chaque parcelle de ce corps.

« Tu peux rester ici pour le reste de la nuit. Tu ne vas pas rentrer à cette heure-ci, ce n’est pas prudent. » Sachant que son ami se déplace certainement à pied, même en prenant le tram, Edoran n’était pas vraiment rassuré. Il n’habitait pas dans un quartier mal fréquenté, mais on ne savait jamais sur qui on pouvait tomber pendant la nuit et Eddie s’inquiétait facilement pour son meilleur ami dans des situations comme celle-ci. « Reste, s’il te plait », reprit-il en se retournant enfin vers son ami.

Leur discussion n’allait rien changer, n’est-ce pas ? Ce ne serait pas la première fois qu’ils partageraient un même lit après tout. Il était assez grand pour que chacun reste de son côté, même, alors il espérait que son ami accepte de rester.

- Tu peux rester ici pour le reste de la nuit. Tu ne vas pas rentrer à cette heure-ci, ce n’est pas prudent. Les mots me font sursauter légèrement, et je me retournes pour voir Eddie faire de même et me regarder alors que je le pensais endormi - Reste, s’il te plait. Je sens une légère chaleur m'envahir le visage, c'est tellement stupide, comme réaction de ma part. C'est une de ses situations dans lesquels on s'est déjà retrouvé un million de fois auparavant, et pourtant tout semble différent. Je ne parviens pas à me l'expliquer et maintenant je me maudis d'avoir entamé cette discussion quelques heures auparavant. C'était stupide.

Mais pourquoi cela n'arrête pas de tourner en boucle dans mon esprit, j'avais juste besoin de savoir la vérité, right ? Je n'avais pas besoin de cette information pour autre chose. Je lui adresses un léger sourire, je ne veux pas qu'il croit que je prends du recul parce qu'il est gay. Il n'a jamais été question de cela, et même si je ne parviens pas à m'expliquer mon malaise, je sais avec certitude que ce n'est pas par crainte de lui ou de sa sexualité.

" Je reste " Je grimace, devant ma voix, peu sur d'elle, tandis que je me décide à enfiler le bas de survêtement que j'ai attrapé, un peu plus tôt, le glissant avec pudeur en dessous de ma serviette. Je me sens comme une pucelle rougissante, et c'est déconcertant. D'accord, Adam et Elias ont tendance à me charrier sur mon manque de vie sexuelle mais ce n'est pas comme ci, je n'avais aucune expérience. Je fuis juste l'investissement émotionel et au contraire de mes frères, le sexe juste pour le sexe, ce n'est pas spécialement ma spécialité. Tout ça pour dire, que je n'ai pas à me sentir de cette manière, non ? Et puis, je ne suis pas du genre à coucher avec des mecs. Pas à ma connaissance et pourtant pourquoi j'ai la tangible impression qu'il suffirait de peu pour ... Je préfère stopper mon train de pensée alors que mon regard ose enfin se reposer sur mon meilleur ami, allongé dans son lit, le drap enroulait autour de ses reins. Oh mon dieu, mais pourquoi j'ai la gorge qui s'assèche, moi.

Je devrais peut être opter pour le sofa, non ? Pourquoi je ne me décides pas et j'ai bien conscience que mon attitude et mon silence s'étende bien trop longuement. Dis un truc, Camden, tout de suite, maintenant, maintenant !!! " Je crois que tu m'excites " Et aussitôt que je me rends compte des mots qui viennent sortir de ma bouche, je sens mes yeux s'écarquillaient avec force et horreur. Voilà pourquoi, je prends tout le temps de réfléchir, même un peu trop, pour éviter exactement ce genre de situation. Et surtout de me rendre compte à voix haute, de tout ce que mon corps essaye de me faire comprendre. Je sens mes joues prendre une couleur cramoisi, peu séduisante, et je ne sais plus du tout quoi faire de moi. Je laisses un rire nerveux franchir mes lèvres, je peux toujours faire passer ça pour une blague, hein ?

" Euh ... Ermm ... J'ai besoin de dormir ... " Je jettes un coup d'oeil à la place à côté d'Edoran dans le lit, mais après ce que je viens dire, après ce que je viens de comprendre. Impossible pour moi de m'y glisser, je tournes la tête à droite et à gauche, comme un animal perdu. Non, c'est stupide, je peux pas faire ça. Oh, soyons lucides, le faite que ce soit un mec, me fait un peu paniqué mais ce qui agrandi mon effroi, c'est que je sais très bien que si il devait se passer quelque chose, ce ne serait pas innocent, ce ne serait pas sans conséquences, et soudain, cela me frustres au plus au point.

" Sur le sofa. " Je rajoutes, plus déterminé, mon poing se crispant contre ma cuisse, et mes dents s'enfonçant dans ma lèvre, arborant avec conviction la moue d'un enfant pétulant.

Edoran ne savait pas réellement quoi faire si jamais Camden déciderait à partir. Il ne serait pas très rassuré, malgré le fait que son ami soit déjà un grand garçon qui saurait parfaitement se débrouiller. Ou peut être qu’il voulait se faire croire cela, pour ne pas penser au fait qu’il veuille tout simplement que son meilleur ami reste avec lui ? Peu importe… tant que Cam décide à rester, ce qu’il espérait vraiment. Mais l’attente d’une réponse qui aurait dû être assez simple, l’inquiéta, même s’il ne le montra pas. Le fait est qu’il n’aurait pas été capable de mentir à Camden. Et pourquoi donc ? Il n’aurait pas cru jusqu’à cet instant que cette vérité pourrait changer quoi que ce soit entre eux. Mais peut être que son ami n’avait pas encore totalement dessoulé… Le petit sourire que Cam lui offrit, fit naître de même un sur ses lèvres. " Je reste " Sourire qui se figea légèrement. Il se retint de demander quel était le problème, ne voulant pas paraître brusque. Pour se détourner de cette histoire, il glissa ses jambes hors du lit pour s’assoir et tourner momentanément le dos à son meilleur ami. Il le laissa enfiler un caleçon en toute tranquillité.

Le Roumain passa sa main nerveusement sur son genou droit. Son regard se posa sur la fenêtre, sans réelle joie. Comment poursuivre cette conversation ? D’accord, Camden restait, c’était déjà une bonne chose, non ? L’était-ce vraiment ? Où peut être cela aurait été mieux pour eux que Cam parte tout de même ? Non, non. Eddie ne voulait tout simplement pas le laisser filer maintenant. Peut être était il égoïste sur ce coup, mais il voulait que son ami reste avec lui.

Il se retourna après quelques secondes pour s’accouder sur le lit et reposa les yeux sur Camden. Revêtu d’un simple caleçon… de surcroit le sien, c’était une vision qu’il ne pouvait pas espérer voir tout les jours. Edoran plia sa jambe pour la poser sur le lit et se rassit dessus, restant tourné vers son ami. Un silence pesant… son rythme cardiaque s’était un peu accéléré et cela pour diverses choses. Mais surtout actuellement sur le fait qu’il avait le plus bel homme vivant sur terre en face de lui à moitié nu. Avec une de ses affaires, cela lui donnait la douce illusion que Camden était déjà rien qu’à lui à ce moment même.

" Je crois que tu m'excites " Edoran fixait Camden sans même réagir à ce que ce dernier venait de dire. A vrai dire, il ne s’attendait tellement pas à ce genre de révélation, qu’il avait dû mal à la saisir. Pourtant, il finit par ravaler sa salive et inspira, sans quitter son meilleur ami des yeux. Aurait-il dû être réjouit d’une telle annonce ? En temps normal oui, dans une autre situation peut être bien, certainement même. Mais le regard horrifié de Camden, faisait qu’il lui était impossible d’en être heureux. Eddie continuait à fixer son ami, ne pouvant détacher son regard de ce dernier. Et le rire n’arrangeait rien. C’était une blague ? Cela aurait été quelqu’un d’autre, il aurait pu y réfléchir, mais il savait que Cam ne jouerait pas là-dessus. La seule réponse qu’il avait était que son meilleur ami n’avait pas encore totalement dessoulé… et que leur conversation devait le perturber encore.

" Euh ... Ermm ... J'ai besoin de dormir ... " Oui… certainement, cela ne faisait aucun doute pour Edoran. Mais le comportement de Camden l’attristait profondément. Il avait l’impression que malgré tout son ami voulait poser une distance entre eux. Pourtant il se rassurait en pensant que ce n’était que cette nuit et que le lendemain ça ira mieux, après une bonne nuit de sommeil. " Sur le sofa. " Sur le coup se fut le Roumain à réagir avec vivacité en se levant du lit et le contournant. «Hors de question ! » Sa voix était malgré lui un peu plus forte, n’incitant aucune contradiction de la part de Camden.

Il s’arrêta à une distance raisonnable, acceptant ainsi visiblement l’envie de son ami. « Tu dors sur le lit. Je prendrais le canapé », reprit-il avec plus de douceur dans la voix en se penchant vers le lit pour saisit la couverture qu’il avait prit tantôt pour l’étendre sur Camden. Pour lui il était hors de question d’offrir à Cam une nuit sur le canapé, il voulait tout simplement que son ami soit bien. Son canapé était pas l’idéal pour dormir, mais il ferait avec pour cette nuit. « Si t’as froid, hésite pas à prendre un t-shirt », annonça-t-il en se dirigeant vers la porte. « Bonne nuit Cam », il saisit la poignée de porte et jeta un dernier coup d’œil à son ami, avant de détourner le regard et de quitter la chambre en tirant la porte vers lui, mais la laissa tout de même entrouverte.

Edoran se dirigea vers le canapé, mais ne fit que passer pour y laisser tomber la couverture et passa dans la cuisine. Il ouvrit le frigo, éclairant assez une bonne partie de son appartement et en sortit sa bouteille de Vin Rouge. Il referma le frigo et se servit un verre, se retournant pour s’acculer contre le plan de travail. Quelle galère tout de même. Il espérait vraiment que demain les choses iront mieux… Il ne savait même pas pourquoi il se sentait si… vide.