"Vos rendez vous de la journée son terminés Monsieur Harper ! Madame Hammersmith a annulé sa séance de ce soir et la reprogrammé a Jeudi 17 heures..." Nolan, assis sur fauteuil, terminait de remplir des papiers pour les futurs travaux de son cabinet lorsque sa secrétaire vînt lui tenir ces paroles. L'irlandais ne put retenir un sourire alors qu'il leva les yeux vers la vieille dame : Il n'arrivait pas à croire qu'il avait enfin réussi à ouvrir son cabinet et a embauché une secrétaire. Il semblait loin l'époque de la dépression qu'il avait contracté suite à sa blessure. Aujourd'hui, il était fier de constater qu'il avait remonté la pente et que finalement, il s'en était plutôt bien sorti...

Merci Susan, vous pouvez rentrer chez vous ! Ah une chose avant que vous ne partiez... Je vous en supplie : Appelez moi Nolan ! Le terme Monsieur me donne un coup de vieux...

Nole se retînt de rire devant le regard embarrassé de sa secrétaire. Celle-ci prit quelques secondes avant d'approuver de la tête : " Très bien Mons... Euh Nolan ! " Un sourire échangé et Nolan se retrouva seul dans son bureau. La peinture venait à peine d'être faite et l'odeur de la peinture fraîche commençait à disparaître. Passant ses mains derrière la tête, il se mit à tourner avec son siège comme un gosse. Il n'avait pas encore énormément de clients mais il savait que ça viendrait avec le temps. La ville n'avait pas changé depuis son départ mais il lui faudrait quelques mois pour reprendre un rythme de vie normal... Cessant son petit manège, il se releva et se dirigea ver son porte manteau pour mettre sa veste : Sa journée s'était finie plus tôt que prévue et il n'allait pas s'en plaindre !

La journée était pourtant loin d'être finie pour le jeune homme. En réalité, elle ne faisait que commencer et il appréhendait ce qui allait arriver ce soir. En effet, depuis son retour, Nolan fréquentait un bar : Le Harvey's ! C'était un endroit charmant où l'ambiance était toujours au rendez vous... Nolan y passait pratiquement tous les soirs pour prendre un cocktail avant de rentrer. Le jeune homme s'était même fait ami-ami avec le proprio et était devenu un "habitué"... Tout allait bien dans le meilleur des mondes ? Et bien non ! En effet, depuis quelques semaines, le kiné se faisait draguer par un autre habitué : Un mec de 30 ans, infirmier d'après ses dires, prénommé Marco et qui était du genre lourdingue. Nolan avait tout essayé pour s'en débarrasser : La manière douce, l'ironie, la manière forte mais l'infirmier semblait persuader qu'ils étaient fait pour s'entendre. Las, Nole finit par comprendre qu'à moins de lui ramener un homme, ce dernier ne lui lâcherait pas la grappe.

Mais les choses allaient devenir bien plus compliqué que ça. En effet, pour arriver à ses fins, Nolan demanda à ses amis si aucun d'entre eux ne voulait se faire passer son petit ami l'espace d'une soirée. Et là, Nolan eût le droit à toutes les excuses inimaginables : " Désolé mais je suis pas libre ce soir...", "Excuses moi mais je veux pas jouer à ça ! Je ne veux pas que notre amitié change et avec un coup comme ça... Enfin, tu vois !", " Je crois pas que mon copain va apprécier..." ... Bref, c'est beau l'amitié ! C'est alors qu'en désespoir de cause, il finit par rechercher un Escort Boy ! Nolan n'était pas très chaud mais il voulait se débarrasser de ce mec... Et pour cela, Internet est ton ami ! Après quelques recherches, il finit par trouver un site où des hommes proposaient leur service en échange d'une rémunération. Après avoir passé quelques profils, il tomba sur celui d'un dénommé : Kissou ! Ce surnom, il le connaissait et en cliquant pour voir un aperçu de l'homme, son cœur manqua un battement : Keith...

C'était impossible... Et pourtant, c'était lui ! Il n'avait pas changé. Comment avait-il pu devenir Escort Boy ? Il n'en savait rien... 5 ans sans le voir, c'était long et Nole pensait qu'il n'était plus en ville. Sans hésiter, il prit contact avec le jeune homme et lui fixa un rendez vous : 19 heures, au Harvey's ! Bien entendu, Nolan s'était bien gardé de lui dire qui il était et avait été plutôt minimaliste sur sa description. Ils avaient rendez vous devant l'établissement et Nolan appréhendait énormément ces "retrouvailles"... Ils ne s'étaient pas quittés comme deux amis : Nole ayant décidé de prendre ses jambes à son cou.
Après être passé à son appartement, le jeune homme se prépara. Plus les minutes s'écoulaient, plus le stress montait. Il n'avait désormais plus peur que son plan tombe à l'eau : Il savait qu'avec Keith, il arriverait à se débarrasser de Marco mais est-ce que Keith sera coopérant ? Ca, il aurait tout le loisir de le savoir une fois là haut.

19 heures... Nolan accéléra le pas. Il n'était plus qu'à un carrefour du bar. Au moment de tourner, le kiné eût un mouvement de recul : Est-ce qu'il avait bien fait de contacter Keith sans même le prévenir ? Respirant profondément, il finit par s'engager dans la rue et le remarqua immédiatement, debout, regardant sa montre... Nolan sentait sa respiration s'accélérer alors qu'il le dévisageait ! Il était toujours le même : Beau, séduisant... Prenant son courage à deux mains, il s'avança et se planta devant lui, un sourire crispé sur les lèvres :

Tu n'as pas changé...

Nolan se sentait petit, comme un enfant qui venait voir sa mère pour lui amener un mauvais bulletin de note ou après avoir fait une bêtise. Et s'il l'avait oublié ?

Call me a sinner, call me a saint Tell me it's over I'll still love you the same Call me your favorite, call me the worst Tell me it's over I don't want you to hurt

Le ciel était recouvert d’une couche épaisse grise et le vent giflait la peau de mon visage lorsque je sortit de la boutique. Mon patron m’avait fait partir tôt aujourd’hui et je devais avouer que ça m’arrangeait. Ce soir j’avais du boulot, un nouveau client bien mystérieux peut être un grand timide vu sa demande et sa discretion. Enfin je ne jetais jamais d’a prioris trop attifs sur les clients parce que certains m’en faisait voir de toutes les couleurs. Je me dépêchais de rentrer pour prendre une douche bien chaude et me détendre un peu avant de partir à mon second job. Le ciel était menaçant et me donnait la sensation d’étouffer, je ne savais pas trop pourquoi mais cet appel m’avait perturbé. Etait ce le fait que je ne le connaissais pas ou était ce son attitude un peu réservée qui cachait un truc ? Après ma douche je me laissais tomber sur le canapé regardant mon téléphone posé sur la table basse puis mon regard se posa sur mon poignet. Mon cœur eut un sursaut lorsque je vis le bracelet doré d’Adam, je me pinçais les lèvres me refusant de penser à lui en dehors de nos entrevues. C’est après un long soupire que je détachais le bracelet et le posais sur la table basse me refusant de lui appartenir le soir quand j’allais travailler, le jour quand je tentais de survivre en suffoquant. Je perdais mon regard quelques minutes sur cet objet qui m’effrayait et me plaisait à la fois. J’étais tiraillé entre deux sensations étranges. Après un longue inspiration je me levais pour aller me chercher une bière dans le réfrigérateur, je m’affalais sur le canapé pour la boire tranquillement laissant mon esprit vagabonder dans un brouillard épais. J’étais fatigué ce soir et je devais absolument faire attention de ne pas le montrer au client qui m’attendait. Après tout si je lui plaisait et qu’il était riche j’aurais probablement de quoi me remplir les poches sans avoir à trop subir. J préférais de loin bosser avec un garçon qu’une de ces femmes mures en manque de frissons et aux fantasmes étranges.

Il était temps de partir, après m’être débarrassé de cette haleine de bière en me brossant les dents j’enfilais ma veste de cuir par-dessus mon tee shirt moulant beige, je mettais mes clefs et mes clopes dans mes poches de jean, le reste dans la poche intérieure de ma veste. Une petite boule serrait mon estomac sur le chemin, j’appréhendais toujours lorsque je ne connaissais pas un client, me repassant en boucle notre brêve entrevue téléphonique, je tentais de savoir si il cherchait un coup d’un soir ou une compagnie. J’avais toujours un peu de mal à jouer les princes charmants car certains clients tombaient tellement dans le panneau qu’ils se servaient de moi comme drogue de douceur. J’avais toujours trouvé cela étrange, moi qui avait passé ma vie en solitaire les liens avec les gens ne c’étaient jamais crées facilement à part pour une personne un ami que je ne parvenais pas à sortir de mon esprit. Je chassais ces idées rapidement afin de retrouver la froideur de ma carapace grise et neutre. J’arrivais un peu en avance à mon rendez vous, le temps de me fumer une clope et de prendre une pastille de menthe au cas ou le type serait un non fumeur. Je me délectais de la fraicheur du vent picotant mes muscles, me permettant ainsi de savoir que j’étais éveillé et en vie. Je regardais ma montre quand j’entendis qulqu’un s’approcher, arborant un sourire doux et une assurance fors du commun j’enfilais mon masque du boulot. Mais lorsque mes yeux se posèrent sur son visage je perdais toute crédibilité. Mon cœur eut un sursaut tandis que ma bouche s’entrouvrit pour tenter de ne pas me mettre à suffoquer. Je m’empressais de mettre mes mains tremblantes dans mes poches lorsque le son de sa voix fit vibrer mes entrailles. «Tu n'as pas changé...» Mes lèvres s’animèrent mais aucun son ne semblait vouloir s’en échapper. J’étais comme paralysé par ce fantôme du passé qui revenait me hanter. Pourquoi ? Etait il revenu pour briser le château fortifié que j’avais construit autour de moi ? Je regardais Nolan dans les yeux puis soupirais fortement avant de regarder autour de moi. « Dites moi que je rêve… J’attend quelqu’un Nolan…» Ma voix sonnait faux, j’avais tenté de jouer le détachement complet mais mon visage comme ma voix basse emprunte d’une pointe de souffrance me trahissaient. Je me mordais nerveusement les lèvres en levant les yeux vers le ciel pour tenter de ravaler ce qui semblait vouloir s’échapper de mes yeux. Je tentais de reprendre le contrôle de mon être froid et impassible mais le choc était un peu violent. Je reportais mon regard humide sur Nolan. En pointant mon index vers celui-ci pour lancer d’une voix amère « Non mais attend me dis pas que…Putain…t’as pas fait ça ?» Je plissais les yeux et secouais la tête de gauche à droite mort de honte, comment avait il pu venir ici et m’inviter en tant que… j’avais tellement honte, c’était bien la dernière personne à qui j’aurais avoué mon job secret. Je me raclais la gorge tentant de reprendre le contrôle de cette gifle d’émotions. J’avais bien du mal à soutenir son regard et ne pas balader mes yeux sur son corps, il était encore plus beau qu’avant et je me refusais de croire qu’il était revenu pour moi. Je m’approchais de lui et me penchais à son oreille pour lui murmurer « Parfait..comment je dois te saluer Nolan ? Tu as prévu quoi au programme ? Je te préviens les tarifs sont chers mais je te ferais un prix en souvenir du...» Je n’avais pas pu terminé ma phrase bien trop tiraillé par les douleurs qui me rongeaient de l’intérieur. J’avais tenté de jouer la carte de l’assurance et du professionnalisme mais avec lui c’était juste impossible, il connaissait chaque recoin de ma tête et chaque douleur de mon coeur, j’esperais qu’il ait pu oublier qui j’étais pendant ces cinq années d’absence, j’esperais qu’il ne me reconnaisse plus… Et pourtant… Mon cœur me faisait faux bond il s’accélerait et mon estomac noué faisait remonter un gout acide le long de ma gorge. Je me redressais en avalant avec difficulté et baissais le regard.

Nolan savait que la soirée serait longue, longue et surtout riche en émotion. Nolan avait souvent pensé à Keith lorsqu'il avait fait ses études, lorsqu'il avait fait sa dépression... Même s'il n'avait pas vu le jeune homme depuis cinq longues années, il n'avait pas quitté une seule fois son esprit. Chaque jour, il regrettait la manière dont tout s'était terminé... Si ses parents et son frère n'étaient pas rentrés ce jour là, s'il avait réussi à contrôler les sentiments qu'il éprouvait à l'époque pour le brun, si... Nolan sourit malgré lui alors qu'il se trouvait qu'à quelques mètres d'une des personnes les plus importantes de sa vie. Jamais il ne retrouverait une amitié comme celle là et il se sentait prêt à aller au bûcher, prêt à assumer les conséquences de son acte de lâcheté. Il se sentait comme un gladiateur qui allait rentrer dans l'arène, à la seule différence que le lion était le plus bel homme qu'il n'ait jamais rencontré.

Sa simple vue faisait augmenter son rythme cardiaque et le kiné devait avouer avoir eu l'envie de faire demi-tour mais il ne pouvait pas reculer. Il était revenu pour démarrer une nouvelle vie et maintenant qu'il savait que Keith était là, dans la même ville que lui, il voulait arranger les choses comme il pouvait... Jamais il ne lui avait fallu autant de courage que lorsqu'il parcouru les quelques mètres qui les séparait. Des tas de scénarios se bousculaient dans sa tête alors qu'il finit par se planter devant son vieil ami et de sortir une banalité digne d'une série B. Son sourire crispé cachait une grande peur en réalité, peur de voir Keith prendre ses jambes à son cou et entendre le son mélodieux de sa voix lui faisait un effet indescriptible : "Dites moi que je rêve… J’attends quelqu’un Nolan…"

C'était une phrase banale, plus péjorative qu'autre chose mais Nolan eût presque envie de pleurer. Il lui avait tellement manqué durant ces 5 longues années... Le brun resta stoïque dévisageant sans complexe Keith, essayant de voir s'il avait changé. Il semblait aussi troublé que lui, si ce n'est plus. Nolan aurait aimé que le temps s'arrête, histoire qu'il puisse profiter de ce moment. Il aurait voulu lui caresser la joue, lui ébouriffer les cheveux comme à l'époque mais ce n'était pas le moment. C'était loin tout ça... "Non mais attend me dis pas que…Putain…t’as pas fait ça ?" Nolan détourna les yeux, essayant de trouver les mots pour expliquer cet entourloupe... Comment lui dire que ce n'était que le fruit du hasard, qu'il était tombé sur sa photo sur le site et que l'irrépressible envie de le voir avait gagné sur sa raison ? Il aurait tellement aimé lui dire ça tout de suite mais aucun son ne semblait vouloir sortir de sa bouche. Il se contentait de le regarder, cherchant un moyen de communiquer... Il avait fait le premier pas mais les suivants ne semblaient pas vouloir suivre.

Tout en cherchant ses mots, il observait Keith, analysant la moindre de ses réactions dans l'espoir de savoir ce qu'il ressentait, à quoi il pensait... Le pauvre était secoué et essayait de garder la tête haute. Nolan devinait son envie de partir en courant et le kiné remerciait le ciel que Keith n'en ait pas la force. Au contraire, ce dernier s'approcha et Nole ferma les yeux, respirant le parfum et l'odeur qui lui était si familière : "Parfait..comment je dois te saluer Nolan ? Tu as prévu quoi au programme ? Je te préviens les tarifs sont chers mais je te ferais un prix en souvenir du... "
Nolan rouvrit les yeux, surpris de l'allusion faîte par le jeune homme. Il n'avait donc pas oublié leur dernière nuit... Cette nuit qui hantait encore, certains soirs le brun. Se décidant à sortir de son mutisme qui rendait la situation encore plus inconfortable qu'elle ne l'était déjà, il passa une main dans les cheveux avant de regarder le café :

Ce n'était pas comme ça que j'aurais voulu qu'on se revoit... Je ne pensais même pas te revoir un jour en faites ! Mais quand j'ai vu le surnom Krissou sur ce site et que j'ai vu la photo, j'ai... Je me suis dit que je ferais d'une pierre deux coups. J'ai besoin que quelqu'un joue mon petit ami l'espace d'une soirée, histoire de me débarrasser d'un homme un peu trop collant à mon goût...

Tournant enfin les yeux vers Keith, il baissa les yeux et soupira. Il savait que ce serait dur, qu'il n'y avait peut-être aucune chance pour qu'ils reprennent contact mais il n'avait pu se résoudre à passer à côté d'une telle opportunité.

Je ne te demande rien en particulier... Juste de jouer à mon petit ami ! Pas besoin d'en faire des tonnes, on est même pas obligé de s'embrasser si tu le souhaites ! Juste se tenir la main et faire semblant d'être en couple... On se connaît, ça ne devrait pas être difficile. J'avais pensé à un de mes amis mais ils ont tous refusé... C'est beau les amis hein ? On peut compter sur eux à n'importe quel moment...

Il se tût et tourna de nouveau la tête, vers la route cette fois. Il n'avait pratiquement rien dit depuis le début de la conversation mais là, il se transformait en moulin à parole, trahissant sa nervosité. Se mordant la lèvre, il inspira avant de reprendre une attitude neutre :

Je ne te demande qu'une seule soirée... Ça ne dura qu'une heure ou deux heures tout au plus ! Après, on reprendra notre chemin... Je peux te payer le double de ton prix si tu veux ! Je... Je veux juste me débarrasser de ce parasite et c'est tout !

Levant les yeux au ciel, il finit par murmurer :

Fais le en souvenir de notre amitié...

Frissonnant, il regarda de nouveau le café et aperçu Marco s'installer à sa table habituelle avec sa bière à la main. Il regardait sa montre, attendant sûrement que Nole arrive. Serait-il seul ou accompagné ? La décision appartenait à l'homme en face de lui...

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Je dévisageais Nolan tandis qu’il détournait son regard, j’avais bien trop l’habitude qu’on détourne le regard en ma présence, je faisais fuir et ça m’arrangeait la plupart du temps. Il semblait nerveux et comment ne pas l’être après avoir le culot de se repointer cinq ans après tout ce que nous avions partagé ensemble, ce n’était pas uniquement cette fameuse nuit, c’était toutes ces années d’amitié profond et sincère basée sur la confiance en l’autre, c’était tout nos fou rire et nos coups de blues, c’était tout ça que je regrettais. A cet instant précis j’aurais bien appuyé sur un bouton pour remonter le temps ou pris une gomme pour effacer toutes ces années. Mais malheureusement je ne pouvais rien contre ça je devais faire face même si ça me rongeait de l’intérieur. «Ce n'était pas comme ça que j'aurais voulu qu'on se revoit... Je ne pensais même pas te revoir un jour en faites ! Mais quand j'ai vu le surnom Kissou sur ce site et que j'ai vu la photo, j'ai... Je me suis dit que je ferais d'une pierre deux coups. J'ai besoin que quelqu'un joue mon petit ami l'espace d'une soirée, histoire de me débarrasser d'un homme un peu trop collant à mon goût...» Je me mordais nerveusement la lèvre inférieure en croisant les bras. Mon regard faisait des allers retours entre ses mains, sa bouche et son regard cherchant à capter toute expression susceptible de le trahir. Je levais les yeux au ciel en secouant la tête de gauche à droite avant de répondre d’une voix rauque et monocorde. « Effectivement je ne pensais pas non plus que tu te repointerais un jour…» Je m’arrêtais la pour ne pas être méchant, je savais que je pouvais lui balancer tout mon venin à la figure si facilement que j’en éprouverais aucun plaisir. Le voir souffrir aurait été bien trop dur à supporter pour moi. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi il me demandait un tel service à moi. Savait il que je ne pourrais lui refuser ? Biensur que oui il le savait, il me connaissait par cœur, c’était bien le seul d’ailleurs… Je baissais le regard un court instant tentant de maitriser mes émotions pour arborer mon masque froid et opaque.

Cette fois ci c’était moi qui évitait son regard jusqu'à ce qu’il baisse les yeux. « Je ne te demande rien en particulier... Juste de jouer à mon petit ami ! Pas besoin d'en faire des tonnes, on est même pas obligé de s'embrasser si tu le souhaites ! Juste se tenir la main et faire semblant d'être en couple... On se connaît, ça ne devrait pas être difficile. J'avais pensé à un de mes amis mais ils ont tous refusé... C'est beau les amis hein ? On peut compter sur eux à n'importe quel moment...» Je décroisais les bras laissant échapper un rire amer, comment osait il me dire ça ? Je sortais mon paquet de clopes pour tenter de calmer ma nervosité et en allumait une me retenant de pas lui en coller une. Mon estomac faisait l’effet d’un grand manège à sensations fortes, tandis que toutes mes entrailles semblaient s’écrouler. Je tirais sur ma cigarette avec force en shootant dans un caillou imaginaire. Avant de laisser échapper un murmure « A qui le dis tu… à qui le dis tu…» Lorsqu’il reprit la parole je penchais la tête sur le côté pour regarder son visage fermé, comme si j’avais pas remarqué son petit manège. Se souvenait il un seul instant que je le connaissais par coeur ? Du moins je l’avais connu, il avait peut âtre bien changé depuis ce temps, mais je doutais fortement. « Je ne te demande qu'une seule soirée... Ça ne dura qu'une heure ou deux heures tout au plus ! Après, on reprendra notre chemin... Je peux te payer le double de ton prix si tu veux ! Je... Je veux juste me débarrasser de ce parasite et c'est tout !» J’avalais ma salive avec difficulté avant de reprendre une autre bouffé sur ma cigarette et lever la tête pour recracher la fumée en l’air. J’avais envie de lui balancer à la figure tout le mal qu’il était en train de me faire, lui hurler combien son retour me faisait mal, le supplier d’arrêter ça de ne pas me demander ce genres de choses surtout à moi. Lui dire que je n’étais pas son ami et que je ne voulais plus rien avoir avec lui mais j’en étais totalement incapable.

« Fais le en souvenir de notre amitié....»Le murmure qui s’échappa de ses lèvres me fit l’effet d’une bale de fusil à pompe traversant ma poitrine et mon cœur, agonisant je restais à terre le visage pâle à la mercie de mon agresseur. Je reculais pour m’adosser contre le mur, cherchant un point de contact avec la réalité, cherchant à maintenir ce corps debout. Je finissais ma cigarette la jetant sur le sol avec nonchalance tandis que je relevais le regard vers Nolan. « C’est tout ? Ravi de savoir que ta vie est bien remplie…un conseil tu devrais faire le tri dans tes amis, tu sais faire ça il me semble…» Ma voix était dure et sèche, je pouvais lire dans ses yeux que j’avais peut être abusé. Pris pas un élan de faiblesse et de culpabilité je m’avançais vers celui-ci pour poser timidement ma main sur son bras. « Euh…excuses moi…» Je me dérobais aussitôt de ce contact physique qui m’avais fait l’effet d’une brulure au napalm. Cette soirée allait probablement être une des plus douloureuses de toute ma vie. Je baissais le regard en prenant une forte inspiration pour me donner le courage de le regarder à nouveau et reprendre la parole « Un ex ? Un Ami ? Un gros lourd pot de colle ? Dis moi ce que j’ai besoin de savoir pour jouer le jeu…» Je jetais un coup d’œil vers la vitrine avant de reposer mon regard sur son visage me laissant entrainer dans une sorte de contemplation fanatique.

Keith et Nolan, c'était une longue histoire d'amitié. Pratiquement une histoire fraternelle. Rencontrer alors qu'il n'était que des gamins, ils avaient traversés l'enfance, l'adolescence et le passage à la vie adulte ensemble. Les deux garçons passaient le plus clair de leur temps ensemble ce qui avait amené de nombreuses rumeurs à leur sujet. Les deux garçons ne s'étaient jamais attardés dessus mais au final, n'étaient-elles pas vraies ? Au vu de la nuit qu'ils avaient passé ensemble, Nole avait longtemps cogité là dessus même après sa fuite... Il avait toujours su que Keith lui plaisait physiquement : Il faudrait être aveugle pour ne pas remarquer que c'était une bombe mais il n'avait jamais voulu voir autre chose qu'un ami en lui... Enfin, jusqu'à cette nuit ! Et cette nuit avait été une sorte de déclencheur chez le jeune homme qui avait préféré fuir plutôt que d'affronter ce qu'il ressentait... Il ne voulait pas que leur relation change et il s'était dit que prendre de la distance était la meilleure solution mais quand on voyait le résultat, c'était loin d'avoir été la meilleure...

Ils étaient loin le temps des chamailleries, des jeux vidéos, des rires... Non, maintenant, ils se retrouvaient l'un en face de l'autre tel deux étrangers qui se découvraient ! Enfin, ils se redécouvraient et Nole sentit son cœur se serrer... Avec le temps, il avait oublié à quel point Keith avait été important pour lui, à quel point il avait besoin de lui et le revoir, faisait remonter des vagues de souvenirs que le kiné avait du mal à contenir. "Effectivement je ne pensais pas non plus que tu te repointerais un jour…" Le ton de sa voix lui faisait l'effet d'une gifle, il était froid, distant... En même temps, pouvait-il lui reprocher ? Nolan avait tenté de se justifier, une pâle tentative mais ils n'étaient pas là pour ça... L'irlandais préféra tourner la tête et ferma les yeux. C'était dur, beaucoup plus dur qu'il ne l'avait imaginé. Il y avait de l'amertume et de la déception dans la voix de Keith et Nolan avait dû mal à se faire à l'idée qu'il en était responsable.

En tout cas, le seul point bénéfique de cette histoire, c'est qu'ils arrivaient à dialoguer enfin, si on pouvait parler d'un dialogue. Ils semblaient incapables d'affronter l'autre en regardant dans les yeux. Comme s'ils étaient incapables d'affronter la dure vérité. La nervosité et la tension était palpable et Nolan avait dû mal à cacher celle-ci... Le jeune homme avait la sale manie de parler pour ne rien dire lorsqu'il était nerveux, et aujourd'hui, ce n'était pas différent. "A qui le dis tu… à qui le dis tu…" Une gifle lui aurait certainement fait moins mal. Cinq mots qui voulaient tout dire... Il savait qu'il n'avait pas été un bon ami mais pouvait-il lui dire qu'il doutait de cette amitié ? Qu'il ne voulait plus être ami ? Qu'il voulait être bien plus que ça... Non, il n'en aurait pas été capable à l'époque et aujourd'hui, il n'en avait pas la force ! Alors, il continuait à lui expliquer l'air de rien pourquoi il avait besoin de lui, ce soir... Il aurait pu appeler un autre mais, il avait envie que ce soit Keith ! Naïvement sûrement, il voyait là un moyen de renouer un contact même éphémère...

Nolan paraissait peut-être pathétique aux yeux de certains mais ses paroles semblaient avoir un impact sur son vieil ami. Il semblait encore plus déboussolé encore mais alors qu'il finissait sa cigarette, il sortit de nouveau un couteau pour transpercer le cœur du kiné : "C’est tout ? Ravi de savoir que ta vie est bien remplie…un conseil tu devrais faire le tri dans tes amis, tu sais faire ça il me semble…" Nole eût un mouvement de recul : Il n'était pas prêt... Non, il n'était pas prêt à entendre ses quatre vérités. Il sentait les larmes lui monter aux yeux alors que Keith s'approchait : "Euh…excuses moi…". Il avait fait une erreur, il n'aurait jamais du faire ça ! Il ne savait plus quoi faire : Il était si heureux de le revoir mais c'était aussi si douloureux de faire face à ses actes passés. Le simple contact de sa main, lui donna un frisson qui lui parcourra tout le corps. Un contact qui ne dura quelques secondes mais qui redonna du baume au cœur de l'irlandais qui écoutait à peine ce que lui disait Kissou : "Un ex ? Un Ami ? Un gros lourd pot de colle ? Dis moi ce que j’ai besoin de savoir pour jouer le jeu…" Là, il n'avait plus à faire à Keith mais à Kissou, L'Escort Boy ! Nolan jeta de nouveau un coup d'œil au café où Marco continuait de boire sa bière :

Un pot de colle ! Il croit qu'on est fait l'un pour l'autre... Si j'en crois ses dires, je serais un homme charmant, intéressant, séduisant et je te fais grâce des autres qualités que j'aurais... Depuis mon retour, je viens souvent ici et c'est là qu'il m'attend presque tous les soirs ! Au début, c'est marrant et flatteur... A la fin, ça devient relou ! Et, j'ai eu le malheur de glisser à un moment que j'avais un petit ami dans l'espoir de le dissuader de continuer son manège mais il ne veut pas me croire tant qu'il ne l'aura pas vu !

Haussant les épaules, il regarda Keith et pour la première fois, ils se regardèrent dans le blanc des yeux. Nolan avait dû mal à soutenir son regard mais il était comme hypnotisé. Sortant de sa transe, il se gratta la joue avant de jeter un regard vers le café et là, il vit qu'il était repéré :

Merde, je suis repéré ! Alors, on fait quoi ? Tu es d'accord pour m'aider ?

Ils n'avaient plus le temps pour tergiverser... Nole sentait déjà le regard perçant de Marco, à travers les vitres. C'était un sentiment tout à fait désagréable, similaire à ce que devait ressentir un steak chez un boucher lorsqu'il était sur l'étalage :

Et si je te promets que tu n'entendras plus parler de moi après, tu acceptes ?

Ça lui coûtait de dire ça et si Keith acceptait ? Et si ce dernier sautait sur l'occasion pour se débarrasser de lui ? Nolan aurait simplement tendu la perche et aurait perdu une bonne occasion de se taire...

Je me voilais la face pour ne pas avoir à affronter le Keith d’avant, le Keith solitaire mais joyeux, le Keith qui avait une famille, le Keith qui avait un ami et peut être bien plus qu’il ne l’aurais jamais espéré. Je n’avais jamais vraiment trouvé de réponse concernant ce sujet n’ayant aucun point de comparaison entre amour et amitié je ne connaissais pas tellement la nature du lien qui nous avait unis et je devais avouer qu’il était extrêmement puissant. Avant je n’avais pas peur de ça non, je me laissais porter par Nolan mais la… il était partit et il le referait probablement me laissant seul face à l’être que j’étais et qui me dégoutais. «Un pot de colle ! Il croit qu'on est fait l'un pour l'autre... Si j'en crois ses dires, je serais un homme charmant, intéressant, séduisant et je te fais grâce des autres qualités que j'aurais... Depuis mon retour, je viens souvent ici et c'est là qu'il m'attend presque tous les soirs ! Au début, c'est marrant et flatteur... A la fin, ça devient relou ! Et, j'ai eu le malheur de glisser à un moment que j'avais un petit ami dans l'espoir de le dissuader de continuer son manège mais il ne veut pas me croire tant qu'il ne l'aura pas vu !» Un gout amer glissa le long de ma gorge pour venir effleurer mes lèvres, ces paroles me donnaient la nausée et étaient en train de tendre tout les muscles de mon corps. Je me mordais nerveusement la lèvre inférieure me retenant pour ne pas aller coller mon poing dans la figure de ce connard qui se trouvait à l’intérieur. Etait je jaloux ? Probablement… ça non plus je ne le savais pas. Nolan fit une nouvelle erreur, il encra son regard dans le miens, jamais je n’aurais du le recroiser. La pas de doute possible j’étais bel et bien en vie étant donné l’assaut de sensations frappant mon corps tout entier. Mon cœur tambourinait avec violence dans ma poitrine, ma respiration semblait tellement difficile et mon estomac était en pleine démonstration de haute voltige. Je ne parvenais pas à détacher mon regard du siens et heureusement qu’il bougea sa main sur son visage pour me déconcentrer, cela m’éviterais de me changer en statue de pierre. «Merde, je suis repéré ! Alors, on fait quoi ? Tu es d'accord pour m'aider ?» Je levais les yeux au ciel en secouant vivement la tête de gauche à droite et lui répondit sur un ton blasé. « Je sais pas si tu as perdu la mémoire mais…pfff… Nolan comme si j’avais été capable de te refuser un truc… t’es toujours aussi con hein !» Un sourire amusé étira mes lèvres tandis que je retenais un rire. Je posais mon regard sur le type qui dévisageais Nolan avant de me retourner vers Nolan en lâchant un long soupire agacé. Ce type l’avait vraiment dans la peau ça allait être doublement difficile de faire mon job correctement ce soir. Je tentais de reprendre l’image froide du Keith de son absence mais sa présence me donnait beaucoup de mal à ne pas faire le yoyo entre le passé et le présent. A vrai dire je ne savais même pas si Nolan croyait au masque que j’arborais il me connaissait bien trop pour ne pas être lucide. Je baissais le regard un court instant avant que ça voix attire de nouveau mon attention sur lui. « Et si je te promets que tu n'entendras plus parler de moi après, tu acceptes ?.» Je plissais les yeux et posais ma main sur mon estomac douloureux, mon cœur lui se contractais pres à exploser sous la pression de l’afflux sanguin. Avais je vraiment le choix ? Il m’avait laissé une fois il allait le refaire et j’étais impuisssant face à ça. Peut être que je devrais le faire, le laisser arracher ce sparadrap violement, une douleur nette et rapide pour enfin passer à autre chose… Je ne parvenais pas à réfléchir ni prendre une décision tout se bousculait et était tellement confus.

« Ais je vraiment le choix ?» Je secouais la tête de gauche à droite en fronçant les sourcils. « Je te préviens Nolan me refait pas le coup tout les cinq ans hein..» Je posais mon regard sur un couple qui marchais dans la rue et levait les yeux au ciel avant de me retourner vers Nolan tentant de reprendre le contrôle de la muraille autour de moi qui s’éboulait. Je me mordais la lèvre inférieure à plusieurs reprises en plaçant mes mains dans mes poches, si j’avais été suffisement fort je serais partit en courant, mais impossible mon corps semblait si lourd si fatigué… Je m’approchais lentement de Nolan comme un enfant timide, la tête basse le regard posé sur ses mains. Je sortis rapidement mes mains de mes poches et attrapais l’une des siennes d’un geste rapide. Mon cœur eut un nouveau sursaut, cette soirée allait être bien plus difficile que je n’aurais pu l’imaginer ! Je regardais un instant mes doigts s’entremâler avec les siens et me plaçais à ses côtés pour le regardais du coin de l’œil. Je sentais le feu me monter aux joues et priais pour que la luminosité ne lui permette pas de le voir. Après avoir avalé ma salive avec difficulté et pris une profonde inspiration je l’entrainais devant la porte d’entrée lui lançant un sourire complice. Peut être pour me noyer dans les souvenirs agréables du passé une dernière fois au moins, comme si j’en avais le besoin. « T’es prêt ? Je dois lui en coller une aussi ? Parce que ça peut se faire tu sais !» Je laissais un petit rire s’échapper de mes lèvres avant de reprendre mon sérieux en posant ma main libre sur la poignée de la porte. « Il y a autre chose que je devrais savoir ? Enfin si il me pose des questions je veux dire… sur ta vie ou…» J’entrouvris la porte en attendant sa réponse, si je devais souffrir ce soir et les années à venir autant que ce soit pour une chose utile et que je ne fasse pas tout râter.

Pourquoi ça devait être si compliqué ? Pourquoi ne pouvaient-ils pas être simplement heureux de se revoir ? Après tout, ce n'était pas les premiers amis à avoir perdu contact l'un avec l'autre... Mais Nolan savait que les choses étaient bien plus compliquées que ça et il soupçonnait qu'elle l'était bien plus qu'il ne l'imaginait. Keith semblait avoir bien changer : Plus sombre, plus froid, il semblait avoir souffert durant ses 5 longues années d'absence... Est-ce que le kiné en était la raison ? Était-ce lui la raison de ce tel changement dans le comportement du jeune Larrington ? Pourquoi était-il devenu Escort Boy ? Tant de questions qui resteraient sûrement sans réponse... En tout cas pour ce soir ! Nolan avait été repéré par son "fan numéro 1". Le jeune homme observa Keith et lui demanda une nouvelle fois s'il allait l'aider. Que ferait-il s'il refusait ? Nolan ne voulait même pas penser à cette option :

"Je sais pas si tu as perdu la mémoire mais…pfff… Nolan comme si j’avais été capable de te refuser un truc… t’es toujours aussi con hein !" Ce commentaire arracha un sourire à Nolan, qui se sentait un poids s'échapper de lui. Keith semblait vouloir l'aider : Était-ce par conscience professionnelle ou parce qu'il tenait à Nole ? Au vu de ce qui s'était passé entre eux, le kiné se bornait à penser que c'était la première solution et comme pour assurer à Keith qu'il ne chercherait pas à le recontacter, il lui proposa un marché : Un marché qu'il regretta à l'instant même où il prononça la dernière syllabe. Il venait de tendre le bâton pour se faire battre et il plissa les yeux, s'attendant à ce qu'il saute sur l'occasion : "Ais je vraiment le choix ?" Nolan leva les yeux, l'air incrédule: "Je te préviens Nolan me refait pas le coup tout les cinq ans hein.." Nolan grimaça et se contenta d'hocher la tête. Il ne voulait pas le perdre, pas encore une fois. Son visage, ses yeux, son odeur... Comment avait-il pu les oublier ?

Je n'ai pas envie de te... De te perdre encore une fois...

La fin de sa phrase se perdit dans le bruit de la rue. L'avait-il entendu ? Il ne savait pas mais, son cœur s'accéléra lorsqu'il le vit s'approcher... Il avait l'impression qu'il voulait sortir de sa poitrine. Nolan regarda Keith glisser sa main dans la sienne et Nole la serra doucement, comme si c'était de la porcelaine. Il se souvenait de leur dernier contact, un moment magique qu'il n'oublierait certainement jamais... Levant les yeux, pour rencontre Keith, il répondit à son sourire. Jetant un rapide coup d'œil à la vitre, il voyait déjà le froncement de sourcils chez Marco... Le kiné se laissa entraîner vers la porte et voulait que ce moment ne termine jamais : Il se sentait léger... Rien n'était arrangé, ce n'était qu'une illusion mais il aurait aimé que celle-ci ne se termine jamais. "T’es prêt ? Je dois lui en coller une aussi ? Parce que ça peut se faire tu sais !"

Je crois que si ça avait été la solution, je l'aurais déjà fait... Mais si tu veux jouer le rôle du petit ami jaloux, je te laisserais faire.

Rôle... C'était le mot et il fallait qu'il l'ancre dans sa tête ! Ce n'était qu'une mascarade et dans quelques heures, il allait devoir affronter la dure réalité. Sortant de ses pensées, il regarda Keith qui semblait hésiter à ouvrir la porte : "Il y a autre chose que je devrais savoir ? Enfin si il me pose des questions je veux dire… sur ta vie ou…". Secouant la tête, il haussa les épaules :

Il ne sait pas grand chose sur moi... Il sait juste que je suis kiné et que j'ai grandi ici ! S'il te demande des détails, tu n'auras qu'à raconter des anecdotes de notre adolescence ou de nos vingt ans ! Il ne pourra même pas vérifier si c'est vrai ou pas...

Le grand jeu allait pouvoir commencer et Nolan prit les devants et entra dans le bar, entraînant Keith par la main. Les deux garçons se laissèrent envelopper par la chaleur et l'ambiance qui régnait dans ce lieu. D'un pas qui se voulait le plus assuré qu'il soit, Nolan entraîna Keith jusqu'à sa table habituelle, saluant le propriétaire au passage. Le kiné ne prêta pas attention à Marco mais il sentait ses yeux se poser sur lui. S'asseyant, il ne lâcha la main de Keith que pour enlever sa veste. Regardant ce dernier, il sourit reprenant sa main dans la sienne :

On aura pas longtemps à attendre... C'est le genre de gars sans gêne et qui s'incruste dans n'importe quelle conversation !

Marco ne cessait de les regarder et Nolan caressa le haut de la main de Keith avec son pouce, voulant montrer une certaine forme d'affection à Marco. Pour Nolan, tout ceci ne devrait être qu'un rôle mais il trouvait ça tellement naturel... Il avait réellement de l'affection pour Keith. Malgré cinq ans de passé, ses sentiments semblaient être intacts comme s'ils avaient sommeillé pendant tout ce temps... Mais, ce n'était ni le moment, ni la situation pour se laisser envahir par ceux-ci ! Ne quittant pas des yeux Keith, Nolan sentit une ombre s'approcher et leva les yeux l'air blasé :

Bonsoir Marco...

Ce dernier arborait un large sourire et s'installa sans même attendre qu'on l'y invite. "Salut Beau Gosse ! Tu ne me présentes pas à ton charmant ami ?" Nolan regarda Keith puis Marco et se força à sourire à Marco. C'était le moment où tout la supercherie allait se mettre en place. Serrant la main de Keith, il le regardait avec un air le plus amoureux qu'il soit :

Marco, je te présente Keith ! Mon...Mon petit ami ! Keith, je te présente Marco ! Un ami...

Malgré la légère hésitation, Nolan était satisfait de sa prestation. Mais le brun s'inquiétait : Il n'avait pas besoin de se forcer pour jouer l'amoureux transi... Non, il ne devait pas tomber dans le piège ! S'il ne voulait pas souffrir, il fallait qu'il garde en tête que ce n'était qu'un jeu... Il le savait mais son cœur semblait lui dire le contraire !

«Je n'ai pas envie de te... De te perdre encore une fois...» Mon cœur eut un sursaut et j’étais tellement sonné par la violence de ce murmure que j’eus l’impression que je l’avais imaginé, rêvé que ce n’était qu’un fantasme monté de toutes pièces par mon cerveau tourmenté. Je me pinçais les lèvres tentant de faire partir cette brulure qui glissait le long de mes paumettes les colorants d’une teinte écarlate. Je laissais échapper un long soupire pour me donner un peu de courage et m’agrippais du mieux que je pouvais à la statue du nouveau Keith. Je l’entrainais dans le jeu de rôles de la soirée espérant ne pas m’y perdre. «Je crois que si ça avait été la solution, je l'aurais déjà fait... Mais si tu veux jouer le rôle du petit ami jaloux, je te laisserais faire.» Les yeux plissés je penchais la tête sur le côté tentant de me concentrer sur ses paroles plutôt que sa main dans la mienne, plutôt que ce regard hypnotique, plutôt que cette voix mélodieuse qui glissait dans les airs comme un appel à la tentation. J’avalais ma salive avec difficulté faisant des allers retours entre sa main, ses yeux, sa bouche. « ça..ça..devrais pas être trop dif…» Je secouais la tête de gauche à droite en levant les yeux aux ciels. Si j’avais pu me claquer la tête contre le mur je l’aurais fait volontiers. Quel idiot, pourquoi je me montrais si faible, ce n’étais pas moi, ce n’étais pas le nouveau Keith. Mon estomac fit un nouveau tour d’essorage. J’inspirais profondement en détournant mon regard de Nolan. Je me mentas à moi-même et je lui mentais, mais étais je vraiment crédible ? Tant pis je devais tenter, reprenant à nouveau mon côté professionnel, neutre et distant je lui posais une nouvelle question. Changer de sujet, la fuite ah ça oui pour ça j’étais le meilleur le pro des pro !


« Il ne sait pas grand chose sur moi... Il sait juste que je suis kiné et que j'ai grandi ici ! S'il te demande des détails, tu n'auras qu'à raconter des anecdotes de notre adolescence ou de nos vingt ans ! Il ne pourra même pas vérifier si c'est vrai ou pas...» Je regardais la porte lorsqu’il me répondait tentant de me raccrocher à un élément de la réalité pour ne pas sombrer à nouveau dans mes tourments et mes fantasmes. Je hochais la tête lentement en guise de réponse en le laissant entrer dans le bar. Je le suivais sans décrocher mon regard de sa main, ignorant même le fameux type que j’étais censé faire fuir. Nous nous retrouvions à une table et Nolan lâcha son emprise sur moi pour ôter sa veste. Je clignais donc des yeux afin de reposer les pieds sur terre et enlever ma veste. Je posais mes avant bras sur la table laissant Nolan s’emparer à nouveau de ma main, cette fois ci fallait vraiment pas que je déconnes ! Je ne devais absolument pas me laisser aller à cet assaut du passé. « On aura pas longtemps à attendre... C'est le genre de gars sans gêne et qui s'incruste dans n'importe quelle conversation !» Je posais mon regard sur son visage affichant un petit sourire crispé, je pouvais déjà sentir les flammes de l’enfer bruler mon corps. J’avalais difficilement ma salive lorsqu’il caressa ma main, mes yeux se posèrent sur celle-ci l’espace de quelques instants avant que mon regard ne se perde à nouveau dans le siens. A cet instant j’étais tellement affaibli que je suis sur que mes jambes ne supporteraient plus le poid de mon corps. « Bonsoir Marco...» Marco ? Hein quoi ?! Ah merde, voila que je m’étais encore laissé surprendre. J’inspirais profondement avant de tourner la tête vers l’homme qui était la cause de mon supplice, enfin en quelque sorte. « "Salut Beau Gosse ! Tu ne me présentes pas à ton charmant ami ?"» J’arcquais un sourcil en regardant le fameux type s’assoir sans même que l’on ne lui propose. Ma mâchoire se contracta et la main de Nolan se resserrant sur la mienne ne m’aidait pas tellement à rester zen. Marco, je te présente Keith ! Mon...Mon petit ami ! Keith, je te présente Marco ! Un ami... » Je ne lâchais pas le type du regard, un air de défi trônais sur mon visage tandis que j’avançais ma main libre vers celui-ci. Un petit sourire en coin anima mon visage glacial tandis que j’empoignais sa main avec plus de force que je ne l’aurais du. Je regardais son visage afficher une pointe de douleur, ce qui ne fis que redoubler mon sourire malsain. « Enchanté Marco…» Je lâchais sa main en lui adressant un clin d’œil. La oui il m’avait agacé, son attitude et sa façon de parler.

Habituellement aucune émotion ne passait lorsque je rencontrais des gens mais la c’était simplement parce que Nolan était inclus dans l’histoire. Une secousse d’adrénaline me donna le vertige tandis que je lâchais la main de Nolan pour venir la glisser derrière son dos et me pencher à son oreille pour lui murmurer. « Qu’est ce que tu bois mon ange ?» Un peu trop peut être ? Je venais de perdre pied la, envahi par une sorte de colère me dirigeant, je n’avais qu’une envie c’était de mettre en pièces ce type, je mettais donc tout en œuvre pour le provoquer. S’il partait c’était mieux, ça éviterais que je mette Nolan dans l’embarras et je n’avais pas besoin non plus d’une nouvelle nuit au poste de police. Je me redressais en prenant soin de garder mon bras autour de Nolan le forçant à se rapprocher de moi, de manière possessive. Je plantais mon regard dans celui de Marco en lui lançant d’une voix glaciale. « Et Marco il boit quoi ? » Un large sourire fendit mon visage tandis que je faisais signe au serveur d’approcher.

Le plus important, c'était d'inspirer et d'expirer. Il ne fallait pas qu'il se concentre sur ce contact aussi bon que mauvais. Un mélange parfait entre un poison lent et destructeur et une impression de bien être à vous faire décoller le sol... Nolan avait rencontré bien des gens dans sa vie, des gens biens, d'autres moins mais il n'avait jamais eu ce genre de réaction et de sensation avec un jeune homme. Déjà, à l'adolescence, c'était particulier mais Nole était bien trop jeune pour prendre conscience de ça. Aujourd'hui, il avait vieilli, il avait perdu pas mal de chose dans sa vie et là, il venait de faire une découverte aussi troublante que dérangeante : C'était si naturel de prendre sa main dans la sienne que le jeune homme prenait peur... Il n'était pas naïf : Leur relation, si on pouvait considérer qu'ils en avaient une après s'être retrouvés il y a vingt minutes, était aux antipodes de ça et pourtant, les sensations étaient là. Nolan aurait pu décider de laisser partir Keith et de lui dire qu'il trouverait quelqu'un d'autre mais il semblait être atteint de mutisme...

"ça..ça..devrais pas être trop dif…" Ces mots eurent deux effets : Sortir Nolan de sa transe et rajouter une liste d’interrogations dans la tête du jeune homme. C'était quoi ça ? Est-ce qu'il s'amusait ou se posait-il autant de questions que lui ? L'ancien boxeur serra plus fermement la main de son vieil ami alors qu'ils rentrèrent dans le bar. Ils étaient là pour une seule et unique chose : Faire comprendre à Marco qu'il n'avait aucune chance avec Nolan et c'est ce que ce dernier devait se mettre dans le crâne. Ils s'installèrent, Nolan sentant une paire d'yeux les dévisager depuis leur entrée. Il connaissait bien Marco, ses méthodes digne d'un bûcheron. Il ne lui fallut pas plus de cinq minutes pour qu'il vienne s'installer à leur table avec une impolitesse qui choquerait sa mère... Nolan savait que c'était le moment de jouer le jeu, que c'était là qu'il fallait sortir l'acteur qui était en lui. Bizarrement, il sentit Keith se raidir et être particulièrement tendu quand Marco s'approcha. Pourtant, ça ne devait pas être la première fois qu'il devait faire face à ce genre de situations... "Enchanté Marco… "

Nolan fronça légèrement les sourcils alors qu'il observait la poignée de main que les hommes échangeaient. Nolan réprima un sourire : Il avait l'impression d'assister à un match de boxe. Ils avaient cet air de défis et si cette attitude ne l’étonnait pas de la part de Marco, il était surpris avec quelle facilité Keith était rentré dans la peau du personnage. S'il ne savait pas tout ce qui s'était passé entre eux, on aurait réellement cru qu'il défendait son territoire. Se raidissant au moment où la main de Keith se glissa dans le dos, il faillit défaillir en entendant ses paroles : "Qu’est ce que tu bois mon ange ?"
Un sourire se dessina sur son visage alors qu'il posa sa main sur la cuisse de Keith ce qui déclencha une crispation chez Marco. Nolan se sentait atrocement bien dans cette position et une pulsion d'embrasser Keith s'empara de lui mais il lui avait promis de ne pas aller trop loin et il n'était pas sûr que ce geste n'aurait pas déclenché les hostilités entre Keith et Marco. "Et Marco il boit quoi ?" Le ton employé provoqua un frisson chez Nolan et Marco semblait sur le point d'exploser. Nolan ne savait pas s'il devait rire, soupirer d'aise ou s’inquiéter... Heureusement, le serveur arriva rapidement faisant descendre d'un cran la tension qui régnait : "Vous désirez ?"

J'aimerais une vodka orange et un mojito...

Nolan espérait que Keith était toujours adepte de cette boisson mais il fallait montrer qu'ils se connaissaient. Le serveur hocha la tête et se tourna vers Marco qui quitta Nolan des yeux pour lui répondre : "La même, s'il vous plaît..." Nolan haussa un sourcil alors que le serveur partait chercher leur commande : Il connaissait la politesse ? Impressionnant... Alors qu'il allait prendre la parole, Marco le devança : "Tu sais, Nolan ne m'a pas parlé énormément de toi... Pourtant, t'es plutôt bien foutu !" Nolan fronça les sourcils et se demandait ce qu'il cherchait en disant ça. "Enfin, comme tu as pu le constater, je passe pas par quatre chemins moi et je préfère que tu le saches si Nolan ne te l'as pas déjà dit : Je l'ai dragué... Je le drague depuis que je le connais !"

Quel culot pensa Nolan. Il observait Marco avec un air incrédule alors qu'il venait de sortir ça avec un air de défis à Keith. Heureusement que ce dernier n'était pas vraiment son petit ami car sinon, il n'aurait pas fini sa phrase... Marco devait chercher la dispute entre eux. Le pauvre s'il savait... Mais il fallait jouer et Nolan tourna la tête vers Keith et l'embrassa sur la joue.

Il n'y a jamais rien eu... Et il n'y aura jamais rien !

Nolan repoussa l'envie de posa sa tête sur l'épaule de Keith et se demandait comment il arrivait encore à respirer : Entre le rôle qu'il devait jouer, Maco, Keith, ses sentiments... Il ne savait plus où donner de la tête. Heureusement, le serveur vînt leur apporter leur boisson respective.

“All these accidents, That happen, Coincidence, Makes sense, Only with you, You don't have to speak, I feel. Emotional landscapes, And you push me up to this State of emergency”

Mon regard lâcha un court instant pour venir se poser sur la main de Nolan, merde qu’est ce qu’il me fait la ? Je me mordis la lèvre inférieure en me replaçant au fond de mon siège frissonnant au contact de cette main sur ma cuisse. Peut être tentait il simplement de jouer le jeu à fond mais pour le coup ça me déconcentrait la ! Je me reconcentrais sur Marco afin de déverser toutes mes frustrations sur lui de manière plutôt subtile, bien que l’envie de lui sauter à la gorge était présente. Le serveur interrompit notre duel de regard, heureusement pour Marco je ne donnais pas cher de sa peau. Je tournais la tête vers Nolan ne pouvant m’empêcher de sourire bêtement lorsqu’il annonça la commande. Il n’avait pas oublié ! «J'aimerais une vodka orange et un mojito...» Je me perdais quelques instants dans une sorte de contemplation de son visage, eh bien je crois que pour le coup je prenais un peu trop mon rôle à cœur, ça venait tellement naturellement que Marco ne pouvait pas deviner notre petit manège. J’arquais un sourcil en regardant Marco, ce type était vraiment sans gêne et sans aucune tenue. J’avais du mal avec la communication mais au moins je savais me tenir en public. Je plissais les yeux en penchant la t^te sur le côté quand ce connard fini se mit à me parler «Tu sais, Nolan ne m'a pas parlé énormément de toi... Pourtant, t'es plutôt bien foutu !» Je laissais échapper un petit rire amusé, me retenant de lui dire que ce compliment n’était ni partagé ni réciproque. Je le laissais tout de même poursuivre sa petite joute verbale visant à me provoquer. «Enfin, comme tu as pu le constater, je passe pas par quatre chemins moi et je préfère que tu le saches si Nolan ne te l'as pas déjà dit : Je l'ai dragué... Je le drague depuis que je le connais !» Je laissais se dessiner un sourire sadique sur le coin de mes lèvres tandis que je lâchais Nolan pour poser mes coudes sur la table et joindre mes mains afin de poser mon menton dessus en fixant Marco avec un air angélique. « Charmant…vraiment…désolé de te décevoir mais tu n’est tellement pas son genre… j’aime savoir à quel point tu perd ton temps…mais vu que tu sembles tant apprécier la franchise c’est cadeau pour toi mon cher Marco !» Je me replaçais au fond de mon siège adoptant à nouveau une attitude possessive envers Nolan en glissant mon bras autour de sa taille. Nolan adoptait une attitude rassurante et pourtant je commençais à sentir une boule d’angoisse lorsqu’il se mit à parler de nouveau : « Il n'y a jamais rien eu... Et il n'y aura jamais rien !» Sa voix chatouilla mes oreilles tandis que ces lèvres déposant un doux baiser sur ma joue eurent l’effet d’un brasier ardent. Dans ma tête des images se bousculaient, de l’alcool beaucoup d’alcool, notre appart’, nos souffles bruyants résonnant à l’unisson, sa peau brulante glissant sur la mienne… Je du fermer les yeux et secouer la tête de gauche à droite pour chasser ces souvenirs qui m’assaillaient.

Fort heureusement pour moi, pour nous tous à vrai dire nos boissons arrivèrent. Je levais la tête vers le serveur lui adressant un sourire et un hochement de tête en guise de remerciement. Je m’emparais de mon verre pour venir le faire tinter dans celui de Nolan en lui adressant un sourire complice. Je ne tardais pas à me dérober de son regard avant de perdre tout mes moyens. Je reposais mes yeux sur ce type qui m’inspirais haine et dégout tandis que je levais mon verre dans sa direction. « A notre rencontre mon cher Marco, c’est toujours un plaisir pour moi de voir des gens qui me montrent que l’espoir fait vivre… dis moi tu as quel âge au juste ? Tu me semble un peu âgé pour croire encore au père noel ?» Je laissais échapper un petit rire amusé alors que celui-ci se leva en colère, visiblement j’avais touché le point sensible, un peu trop facilement même ! Je levais ma main vers celui-ci. « Voyons Marco … tu ne voudrais pas faire un scandale et gâcher cette petite soirée sympathique… assieds toi bois un coup ça va te détendre !» Il semblait en colère, alors je décidais de me lever à mon tour après avoir posé mon verre. Je baissais le regard vers celui-ci, du haut de mon mettre 92 il faisait moins le malin, je m’emparais de son poignet avec force « Soit raisonnable, tu ne voudrais quand même pas mettre Nolan dans l’embarras ? Mon casier judiciaire est loin d’être vierge et ce genre de petites stupidités ne sont que banalité pour moi ! Assieds toi j’te dis ! » Je le fixais droit dans les yeux lorsque celui-ci se rassit je me replaçais aux côtés de Nolan en posant ma joue sur son épaule ne lâchant pas Marco du regard. « Quoi Nolan ne t’as pas prévenu ? Dommage… il est le seul à posseder mon côté doux… Je ne voudrais pas me montrer désagréable avec ces amis… tu lui ferais subir ça toi ? » Je me redressais pour lui tendre mon verre. « Sans rancunes Marco… je ne suis pas jaloux tu sais, je n’ai rien à craindre de toi ni de personne. L’amour tu connais ? » Je tournais la tête vers Nolan en lui adressant un clin d’œil avant de glisser la paille entre mes lèvres pour boire quelques gorgées. Le regard encré dans celui de Nolan, un sourire en coin anima mon visage glacial je ne pus m’empêcher un derrière provocation qui ne faisais qu’accentuer le malaise de Marco. « Dis moi toi… tu sais que je ne tiens pas l’alcool hein… mon cocktail préféré… tu voudrais pas profiter de moi ce soir ? » Evidemment c’était faux je tenais bien l’alcool mais ce jeu commençais à m’amuser et j’avais trouvé ou déverser ma haine. Je détournais le regard vers Marco avant d’ajouter. « Je ne m’étalerais pas à ce sujet mais Nolan hmmm… dommage mon grand t’auras pas le plaisir de gouter… Je peux te présenter des gens si tu veux ! » Je jetais un regard vers Nolan avant de poursuivre « Oooh t’es mignon quand tu rougis mon ange… » Je déposais un doux baiser sur sa joue me surprenant à me délecter de son odeur en caressant sa joue avec mon nez. J’allais peut être un peu loin, enfin pas pour Marco lui j’en avais vraiment rien à faire, mais Nolan la il semblait avoir un peu de mal. Je me laissais retomber au fond du canapé en soupirant. « Alors Marco de quoi veux tu parler ? »

Peut-être était-il allé trop loin en posant sa main sur la cuisse de Keith ? Ce dernier eût un léger sursaut mais c'était repris rapidement, assez vite pour que Marco ne remarque rien. Ce dernier ne cessait de les regarder, passant de l'un à l'autre essayant sûrement de trouver une faiblesse à leur couple. Mais le problème, c'est qu'il n'y en avait pas, étant donné qu'ils ne formaient pas un couple. Non pas que l'idée aurait dérangé Nolan à ce moment précis. Cette possessivité que dégageait Keith était si réelle que tout le monde y aurait cru et que Nole commençait à douter : Il était sacrément bon dans son rôle... Il devrait faire du cinéma plutôt que de perdre son temps à jouer des petits rôles pour dépanner des gens. Enfin, pour ce soir, il était pris et Nolan attendait impatiemment la suite des évènements : Il sentait que les deux hommes bouillaient de l'intérieur. Il voyait le regard mauvais de Marco et il arrivait encore à percevoir la colère qui grondait à l'intérieur de son vieil ami. Même le passage du serveur ne calmait pas cette tension : Ils semblaient se préparer à se jeter au cou de l'autre... Marco n'arrangeait pas les choses en provoquant Keith : L'intimidation ne marchait pas sur lui, ça Nolan le savait parfaitement : "Charmant…vraiment…désolé de te décevoir mais tu n’es tellement pas son genre… j’aime savoir à quel point tu perd ton temps…mais vu que tu sembles tant apprécier la franchise c’est cadeau pour toi mon cher Marco !"

Nole se mordit la lèvre pour ne pas rire alors qu'il voyait le visage de Marco se déformer. Nole devait avouer qu'il était plutôt beau garçon mais son comportement était vraiment insupportable et le fait qu'il ne comprenne pas que quelqu'un ne puisse pas être intéressé par lui le rendait encore plus antipathique... Le kiné enfonça le clou en embrassant Keith sur la joue. C'était comme un symbole et c'était même plus que ça au vu du bond de son estomac et de la réaction de Keith. Mais Marco était bien trop aveuglé par sa colère voire sa frustration : "A notre rencontre mon cher Marco, c’est toujours un plaisir pour moi de voir des gens qui me montrent que l’espoir fait vivre… dis moi tu as quel âge au juste ? Tu me semble un peu âgé pour croire encore au père noel ?" Ils venaient à peine de recevoir leur boisson que le jeune Larrington en remettait une couche et visiblement, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase : "Voyons Marco … tu ne voudrais pas faire un scandale et gâcher cette petite soirée sympathique… assieds toi bois un coup ça va te détendre !"

Nolan reposa son verre et fronça les sourcils. Il était prêt à intervenir s'il le fallait. Ils étaient à deux doigts de se jeter l'un sur l'autre et lorsque Keith se leva, Nolan faillit en faire de même...

Arrêtez, on est en public...

Le ton n'était pas menaçant mais il voulait leur rappeler qu'ils se trouvaient dans un bar fréquenté. Heureusement Keith semblait en être conscient et calma le jeu : "Soit raisonnable, tu ne voudrais quand même pas mettre Nolan dans l’embarras ? Mon casier judiciaire est loin d’être vierge et ce genre de petites stupidités ne sont que banalité pour moi ! Assieds toi j’te dis !" Les deux hommes se rassirent alors que Nolan souffla : On était à deux doigts de la catastrophe. Keith était vraiment impressionnant et Nolan allait le payer doublement pour cette prestation. "Quoi Nolan ne t’as pas prévenu ? Dommage… il est le seul à posséder mon côté doux… Je ne voudrais pas me montrer désagréable avec ces amis… tu lui ferais subir ça toi ? Sans rancunes Marco… je ne suis pas jaloux tu sais, je n’ai rien à craindre de toi ni de personne. L’amour tu connais ? "

Côté doux ? Nolan regarda Keith et lui caressa le dos alors qu'il observait Marco qui essayait d'ingurgiter ce qui se déroulaient devant les yeux. Nolan ne voulait pas trop intervenir, aussi surpris que Marco l'était... Nolan essayait tant bien que mal de se dire que c'était faux, qu'il ne pensait pas un mot de ce qu'il disait mais il ne pouvait empêcher cette sensation de l'envahir. "Dis moi toi… tu sais que je ne tiens pas l’alcool hein… mon cocktail préféré… tu voudrais pas profiter de moi ce soir ?" Nolan le regarda avec des yeux ronds avant de se reprendre et de l'embrasser dans le cou :

Je n'ai pas besoin de ça...

Enfin, quand il y pensait, c'était faux ! La seule fois où ils s'étaient retrouvés dans le lit, c'était après une soirée bien trop arrosée et malgré tout, il se rappelait de ce moment. L'un des plus beaux moments de sa vie..."Je ne m’étalerais pas à ce sujet mais Nolan hmmm… dommage mon grand t’auras pas le plaisir de gouter… Je peux te présenter des gens si tu veux ! Oooh t’es mignon quand tu rougis mon ange… " Effectivement, Nolan n'avait plus s'empêcher de rougir. Y avait-il une part de vérité dans ce qu'il venait de dire ? Il devait arrêter de réfléchir à tout ça : TOUT était faux... Même ce baiser était faux... Non, c'était faux, faux, faux !!!! Nolan avait beau le répéter, il n'arrivait plus à contenir ses sentiments : Il hésitait à pleurer ou à se jeter sur Keith. Il n'aurait pas dû faire ça avec lui. Il se rendait compte qu'il allait sûrement se débarrasser d'un problème pour en récupérer un autre... "Alors Marco de quoi veux tu parler ?" Nolan regarda Marco qui termina sa bière d'un cul sec et de le déposer sur la table : "Je crois que je vais vous laisser... Je... Je suis désolé du dérangement !"

Sans demander son reste et au grand étonnement de Nolan, il se leva et partit à grandes enjambées. Nolan observa Keith puis la porte et ne put s'empêcher de rire :

Et bien, je ne pensais pas que ça serait aussi rapide... Je m'attendais à du sang et des coups de poings... Mais là, je te dis chapeau ! Tu as joué la comédie à la perfection !

Cette dernière phrase lui fit plus mal qu'il ne voulait le montrer. Ce n'était qu'une illusion. Vingt petites minutes d'une illusion parfaite. Parce qu'il n'y avait plus de doute, Keith avait une place particulière et même si Nolan refusait de voir à quel point, ces retrouvailles allaient changer bien des choses. Ils étaient seuls maintenant...

J'ai même failli y croire pendant un moment...

Nolan se força à rire mais ça sonnait faux. Il sirota sa vodka pour cacher sa gêne... Il aurait tellement aimé que ce jeu dure encore un peu plus longtemps mais c'était sûrement mieux ainsi :

Tu veux que je te paye tout de suite ? Tu as sûrement d'autres choses à faire maintenant...

Nolan remarqua à cette instant qu'ils étaient toujours proches l'un de l'autre et se décala un peu. Il allait souffrir dans les minutes qu'arrivaient : Il allait encore devoir vivre sans lui et c'était encore pire qu'il y a cinq ans...

Nolan avait tenté d’intervenir pour calmer la tension qui régnait, même si ce n’était pas obligatoire. Bien que je mourrais d’envie d’écraser mon poing dans le nez de ce type, entendre le cartillage craquer et y voir un filet de sang s’écouler de ses narines, entendre ses gémissements de douleur et me délecter des grognements de rage avant de me jeter sur son cou pour voir son visage changer de couleur. Oui j’en mourrais d’envie mais je ne savais pas si j’aurais été capable de m’arrêter et ce type ne méritait pas que je finisse en prison. Je me délectais alors de son visage crispé par la torture psychologique m’imaginant avec soin tout ce que j’aurais pu lui faire subir physiquement. Je ne savais pas si c’était pour accentuer le jeu ou pour me calmer mais Nolan me déconcentra quelques instants je manquais de perdre la face par sa faute. Ses lèvres vinrent se poser dans mon cou me faisant frissonner je fermais les yeux un instant avalant de l’air par la bouche. «Je n'ai pas besoin de ça...» Je crois même que je n’avais pas pu m’empêcher de laisser échapper un soupire de contentement. Je me mordis la lèvre inférieure avant de me dérober pour ne pas perdre le contrôle de moi-même. Je reportais mon attention et toute ma haine sur ce type. Finalement je n’aurais pas pu rêver mieux comme retrouvailles car la présence de Marco me permettais de déverser toute ma frustration et mes angoisses sur quelqu’un d’autre que Nolan. Mais ce plaisir n’était pas partagé et Marco avala sa bière à grande vitesse tandis que je gardais mon regard glacial posé sur lui comme un moyen de pression permanent. «Je crois que je vais vous laisser... Je... Je suis désolé du dérangement !» Je penchais la tête sur le côté et lançais d’un ton amusé. «Oh déjà ? Quel dommage… Bonne soirée Marco !» Je le regardais partir en vitesse tandis que mon sourire sadique s’élargissait. Le rire de Nolan me sortis de ma contemplation de la victoire, ce gout délicieux qui faisait de moi quelqu’un de puissant. « Et bien, je ne pensais pas que ça serait aussi rapide... Je m'attendais à du sang et des coups de poings... Mais là, je te dis chapeau ! Tu as joué la comédie à la perfection !» Je tournais la tête vers Nolan en arquant un sourcil et récupérant mon bras. Plus besoin de contact physiques à présent Marco était parti. La tête penchée sur le côté j’affichais une petite moue boudeuse. « Hmm ? Un peu trop rapide à mon gout dommage je m’amusais bien !» Je m’emparais de mon verre pour boire à la paille tandis que Nolan repris la parole.

« J'ai même failli y croire pendant un moment...» Je me mis à tousser avalant une gorgée de travers, laissant le feu s’emparer de mes joues y déposant une marque rosée. J préférais ne pas répondre à ça et voyant le malaise de Nolan je faisais le bon choix. « Tu veux que je te paye tout de suite ? Tu as sûrement d'autres choses à faire maintenant...» Mon regard se posa sur ses yeux puis sur son corps qui mettait une distance supplémentaire entre nous. Je poussais un long soupire en levant les yeux au ciel. « A part dormir tu veux dire ? Je t’avais réservé ma soirée… hmm par contre» Je m’emparais de ma paille pour la coller dans ma bouche et la mordiller nerveusement avant d’envoyer une claque derrière la tête de Nolan. « Idiot ! Tu crois vraiment que je vais te faire payer pour ça ? A toi en plus ? pfff… Si tu peux faire un truc pour moi…» Je posais mon regard sur mon verre et le repoussais vers le milieu de la table regardant les glaçons et la menthe. J’hésitais quelques instants n’étant pas sur que ce que j’allais lui demander était une bonne idée. Mais étais je vraiment prêt à le laisser partir une seconde fois ? J’enlevais la paille de ma bouche me retournant vers Nolan pour lui pointer avec celle-ci pour lui parler d’un ton faussement assuré « Tu me dois un second Mojito et une partie de Call of Duty ! Je suis certains que je suis toujours le plus fort !» Je laissais échapper un petit rire nerveux, j’avais tellement peur de sa réponse que je ne me rendais pas compte que mes jambes battaient la mesure un peu rapidement. Enfin si il me refusait ça je n’aurais plus qu’a le laisser filer encore une fois et tirer un trait sur lui une bonne fois pour toute. Mais vu qu’il était revenu vers moi je doutais qu’il soit la pour venir réclamer une seconde souffrance. Je baissais le regard gêné tentant de le poser quelque part, sur la table peut être ? A vrai dire je ne regardais rien en particulier bien trop en état de stress dans l’attente de sa réponse. Je ne put empêcher de laisser échapper un soupire triste « C’est pas obligatoire tu sais hein.. si tu veux pas… je comprendrais et euh…non rien…» Tu me manques ? Ouais mais ça fallait que je le garde pour moi c’était franchement ni le moment ni le lieu pour ça. Après tout si il était parti une fois c’est que je ne vallais pas la peine d’être son ami. Je me demandais parfois si ce n’étais pas la faute de notre dérapage de cette dernière nuit… Pourtant moi ça m’avait plu, j’étais trop stupide de croire que ce sentiment avait pu être partagé.

"Oh déjà ? Quel dommage… Bonne soirée Marco !" Nolan regardait ce dernier partir avec un mélange de soulagement et d'appréhension. Il venait de se retirer une bonne épine du pieds, le seul problème, c'était qu'il venait d'en récupérer une autre et elle était bien plus grosse que celle-ci. Regardant Keith, il ne put s'empêcher de sourire. Il était beau, séduisant avec ce sourire narquois et cette fausse colère qui l'habitait. Nole savait que tout ceci était faux mais ça ne pouvait pas faire de mal de croire qu'il y avait une once de vérité dans ce qui venait de se passer... Le jeune homme fronça les sourcils et baissa les yeux : Il fallait se rendre à l'évidence et il ne valait mieux pas se faire de faux espoirs. Leur relation était strictement professionnelle et d'ici une dizaine de minutes, Keith aura pris la poudre d'escampette laissant le jeune homme avec des regrets et de l'amertume. Pour preuve, il sentit immédiatement le bras de Keith se retirer et Nolan ne put s'empêcher de ressentir une énorme déception : Ils étaient si bien tous les deux... "Hmm ? Un peu trop rapide à mon gout dommage je m’amusais bien !" Le son de la voix de Keith le ramena sur Terre et un sourire légèrement forcé apparu sur ses lèvres :

Je crois qu'il a compris que je n'étais pas intéressé... Tu es vraiment un sadique parfois ! Le pauvre, il m'aurait presque fait de la peine quand j'ai vu son regard se décomposer...

Nolan commença à rire alors qu'il termina son verre d'un trait. Ils étaient seuls maintenant et bizarrement la tension était toujours présente... Elle était là mais elle était différente. A première vue, Nolan aurait dit une tension sexuelle mais c'était impossible ! Enfin, il se refusait à croire que ses sentiments soient revenus aussi vite et qu'ils soient de toute façon partagés. Non, c'était juste de la nostalgie et surtout le fait de s'être séparés dans une situation plutôt délicate... La seule chose qui rassurait le kiné, c'était l'attitude de Keith qui semblait être aussi gêné que lui. A chaque phrase prononcée, il le sentait se raidir et chercher un moyen de répondre le plus naturellement possible. Ils n'arrivaient plus à se comporter normalement l'un envers l'autre. Trop de choses avaient dû se passer entre temps que ce soit pour l'un comme pour l'autre. "A part dormir tu veux dire ? Je t’avais réservé ma soirée… hmm par contre" Nolan esquissa un sourire sincère mais ne le garda pas longtemps. Il se transforma même en grimace après qu'il ait reçu une claque derrière la tête. "Idiot ! Tu crois vraiment que je vais te faire payer pour ça ? A toi en plus ? pfff… Si tu peux faire un truc pour moi…"

Nolan haussa les sourcils et regarda le manège de Keith. On aurait dit un gamin qui n'osait pas demander quelque chose à ses parents... C'en était presque mignon et Nolan oublia quelques instants la tension pour regarder Keith. Il aurait tant voulu s'approcher de lui et lui caresser la joue... Mais c'était impossible ! C'était le meilleur moyen pour le faire fuir en vitesse... "Tu me dois un second Mojito et une partie de Call of Duty ! Je suis certains que je suis toujours le plus fort !" Nole faillit s'étouffer alors qu'il venait d'assimiler la nouvelle. Keith semblait nerveux, se trahissant avec son rire. Où était le piège dans tout ça ? Il y a vingt minutes, il était prêt à faire demi tour et ne semblait pas si heureux que ça de le revoir et là, il lui proposait d'aller chez lui pour faire une partie de jeu vidéo ? D'ailleurs, où vivait-il ? Dans "leur" appartement ? Si c'était le cas, des tonnes de souvenirs allaient remonter et Nolan ne savait pas s'il était prêt..."C’est pas obligatoire tu sais hein.. si tu veux pas… je comprendrais et euh…non rien…"
Nolan se mit à rire sous l’œil incrédule de Keith. Ne répondant pas, il fit signe de la main au patron et hurla :

Tu nous remets la même chose, s'il te plait ?

Acquiesçant, Nolan tourna la tête vers son vieil ami, un sourire amusé sur les lèvres. Il devait arrêter de se prendre la tête... Tout du moins essayer !

Bon, maintenant je ne te dois plus qu'une partie de Call Of Duty mais je ne sais pas si on pourra jouer ici... Et ne sois pas si sûr de gagner ! J'ai jouer souvent durant ces cinq longues années !

Nolan se mit à rire alors qu'il commença à jouer avec une de ses bagues. La situation se dénouait doucement mais sûrement... Nole avait des tas de questions mais procéder à un interrogatoire n'était peut-être pas la meilleure des choses... Pourtant, la curiosité finissait toujours par prendre le dessus !

Hum... Je sais qu'on a pas parlé depuis longtemps et que tu n'as aucune raison de me répondre mais pourquoi ? Pourquoi as-tu décidé de devenir Escort Boy ?

Nolan regretta immédiatement d'avoir posé la question. Ce n'était pas la meilleure chose à faire et il remercia Dieu de l'arrivée du serveur. Ce dernier reprit leurs verres et reposa les nouveaux. Sirotant sa vodka, il soupira :

Désolé, c'était idiot de ma part... Tu n'es pas obligé de me répondre...

Voilà, il s'était encore emballé. Tout n'était pas revenu normal entre eux et ça ne serait peut-être jamais normal... Nolan resta silencieux, attendant la réaction du brun.

“And I miss you Been far away for far too long I keep dreaming you'll be with me and you'll never go Stop breathing if I don't see you anymore…”

«Je crois qu'il a compris que je n'étais pas intéressé... Tu es vraiment un sadique parfois ! Le pauvre, il m'aurait presque fait de la peine quand j'ai vu son regard se décomposer...» Je tournais la tête vers Nolan en arquant un sourcil avant de lever les yeux au ciels et répondre sur un ton blasé. «Hmm bah pas moi… et encore j’ai été sympa je trouves !» Mon rire se mêla à celui de Nolan, était ce notre façon de tenter de faire évacuer la tension ? Tentative raté parce que la tension était toujours présente, peut être même pire qu’avant le départ de Marco. Je lui en voulais tellement, d’être parti mais surtout d’être revenu, pourtant j’avais pas envie qu’il reparte à nouveau. J’avais pas envie d’une seconde gifle, je n’avais pas envie de…le perdre encore une fois. Mais d’un autre côté les choses seraient certainement plus faciles si il n’était pas la. J’étais nerveux, perdu, perturbé, je ne savais pas quoi dire ou quoi faire, si bien que je m’empressais lui réclamer un peu de temps, un verre et une partie de jeu vidéo, ah la belle excuse pour l’avoir pour moi juste une soirée ! Nolan manqua de s’étouffer, cela traduisait sa nervosité, pourquoi avait il autant peur de moi ? C’était tellement plus facile quand nous étions jeunes. Je laissais échapper un long soupire lorsqu’il se mit à rire, se moquait il de moi ? Je fronçais les sourcils m’accoudant sur la table pour regarder Nolan commander la prochaine tournée et se mettre à me répondre. « Bon, maintenant je ne te dois plus qu'une partie de Call Of Duty mais je ne sais pas si on pourra jouer ici... Et ne sois pas si sûr de gagner ! J'ai jouer souvent durant ces cinq longues années !» Je ne pu me retenir d’afficher un large sourire et lui répondre immédiatement. «Tiens donc j’aimerais bien voir ça ouais ! Enfin…euh…si tu veux bien venir…chez moi…» Je détournais le regard en soupirant. «Enfin si tu veux et puis si t’as le temps hein… je…vais pas…te forcer non plus. » J’étais en train de me vautrer lamentablement et me raccrochais comme je pouvais aux branches. La c’est sur il allait fuir ! Je commençais même à me demander si il y à cinq ans il avait pas fuit par ma faute tiens. Je glissais une main nerveuse sur ma nuque en regardant mon nouveau verre.

Nolan engagea la conversation et pour le coup j’aurais préféré qu’il se taise, je m’apprêtais à boire lorsqu’il me figea dans une expression de terreur « Hum... Je sais qu'on a pas parlé depuis longtemps et que tu n'as aucune raison de me répondre mais pourquoi ? Pourquoi as-tu décidé de devenir Escort Boy ?» La bouche entrouverte, le visage blanc presque translucide je tournais la tête vers Nolan. Comment pouvait il me demander ça ? Que pouvais je lui répondre à part c’est ta faute ? J’avalais difficilement ma salive à cause de la boule qui obstruait ma gorge, la balle venait de heurter la vitre qui se fissura et s’écroula. Mon château fort n’était apparemment pas si solide que ça, l’ensemble de mon corps semblait se laisser entrainer dans une avalanche d’émotions. Nos rires d’enfants se mêlaient à nos respirations haletantes, je me retrouvais plongé dans le froid allongé dans une ruelle sombre cherchant un peu de chaleur dans son souvenir, ma vie défilait à vive allure comme si j’étais en train de mourir. Nolan venait de mettre un coup de bazooka dans la muraille que j’avais mis cinq ans à construire, ma vision devint trouble, j’avais du mal à le voir correctement. Soudain mes joues se mirent à me chatouiller, je posais mes doigts pour voir de quoi il s’agissait. Des larmes, oui des larmes, je n’en avais pas versé une seule depuis cinq ans. J’entrouvrais la bouche et regardait mes doigts humides choqué par ce que je venais de laisser échapper. Gêné je détournais le regard en essuyant mes yeux d’un revers de la main. Nolan m’avait parlé mais je n’avais pas entendu sa voix bien trop perturbé par l’afflut de pierres s’écroulant sur mon corps.« Désolé, c'était idiot de ma part... Tu n'es pas obligé de me répondre...» Je me jetais sur mon verre pour boire quelques gorgées avant de me laisser retomber dans le fond de mon siège. « Je ne pense vraiment pas que tu apprécierais la réponse….» Lançais je d’une voix éteinte, mon regard était vide et fixait un point imaginaire au fond du bar. Je laissais échapper un long soupire avant de tourner la tête vers Nolan pour lui dire sur un ton amer. « C’est pas un choix si c’est ce que tu veux savoir… » Je plissais les yeux en colère que Nolan ait anéantit ce travail, ces cinq années à me reconstruire, à me construire un nouveau Keith un robot neutre sans sentiments qui ne devait pas souffrir et lui il arrivait et chamboulait tout. Je ne pu m’empêcher de lui lancer une petite pique. « Tu sais… c’est un peu comme si je te demandais pourquoi tu es parti sans dire aurevoir… il y a des choses qui se produisent et en voila les conséquences.. Je pourrais tout te raconter si tu souhaites vraiment l’entendre, mais hmm j’ai pas tellement besoin de ta pitié en fait.» Je bu quelques gorgées de mon verre avant de reporter mon attention sur Nolan. « Je sais pas ce que tu cherches Nolan mais.. euh… si tu tiens ne serait ce qu’un minimum à moi fais attention tu veux ? J’ai pas envie que tu me refasse le coup deux fois… t’es prévenu hein !»

"Hmm bah pas moi… et encore j’ai été sympa je trouves !" Les deux complices se mirent à rire. Mais, alors qu'on aurait pu croire que ce coup monté aurait pu détendre l'atmosphère, celle-ci était toujours aussi pesante. Nolan avait l'impression de se retrouver sur un ring, face à un adversaire qu'il connaissait mais qui avait changé complètement de tactique... Si bien qu'il n'arrivait pas à savoir sur quel pieds danser, ou de quel côté les coups allaient venir ! Et au vu des réactions de Keith, le sentiment était partagé. Cinq ans avaient fait très mal à leur amitié, bien plus mal qu'il ne l'avait imaginé... Mais était-ce vraiment ces cinq années qui avaient tout détruit ? Nolan n'en était pas sûr... Quelques mois avant qu'il ne prenne la fuite, le brun avait déjà remarqué des changements chez lui : Cette irrépressible envie d'embrasser Keith, de le toucher... Ce n'était pas normal de ressentir ça à l'égard de son meilleur ami et c'était là qu'il avait compris que les choses ne seraient plus jamais comme avant. Le mot "Amitié" n'était plus de guise entre eux, tout du moins du côté du jeune Harper. Même s'il a encore du mal à se l'avouer, même aujourd'hui, il était tombé éperdument amoureux de Keith. Mais il avait joué le jeu à l'époque, il avait essayé de rester le même Nolan et puis, il y a eu cette nuit !
C'était tout ce que Nole voulait et il n'avait pas été déçu, malheureusement ça allait marqué aussi la fin de son amitié avec Keith. Aujourd'hui, il ne savait pas vraiment ce qu'il voulait mais à sa grande surprise, Keith semblait vouloir réparer les morceaux : "Tiens donc j’aimerais bien voir ça ouais ! Enfin…euh…si tu veux bien venir…chez moi… Enfin si tu veux et puis si t’as le temps hein… je…vais pas…te forcer non plus."

Nolan essaya de calmer son cœur qui menaçait de sortir de sa poitrine. Que pouvait-il dire ? S'il refusait, il risquait de le perdre pour de bon et s'il acceptait, il risquait de tomber dans ce foutu piège qu'était l'amour... Non, il ne voulait pas ! Il ne voulait pas commettre les mêmes erreurs que par le passé mais il sentait que ça recommencerait.

Je... Je sais pas... Pourquoi pas ?

Ce n'était pas du tout naturel. Nolan s'en voulait de ne pas être capable de cacher ses émotions mais il en était ainsi. Nolan ne supportait pas cette situation où les non-dits se trouvaient à chaque fin de phrase. Ce serait si facile s'il avait la force et le courage de dire à Keith qu'il était parti parce qu'il avait peur de la répercussion de leur nuit sur leur amitié. Qu'il avait en faite voulu être bien plus qu'un ami pour lui depuis longtemps et qu'il avait bien peur que ce soit encore le cas aujourd'hui. Ça, il serait capable de lui dire dans ses rêves et bien évidemment, Keith lui répondrait qu'il partageait les mêmes sentiments et ils s'embrasseraient amoureusement. Mais c'était bon pour les rêves et la réalité était tout autre. Alors pour éviter de penser à ça, le kiné posa la question à ne pas poser. Au moment où ses mots s'échappèrent de ses lèvres, il sentit un malaise s'installer chez Keith. Ce dernier blêmit et a sa plus grande surprise, Nolan vit des larmes couler de ses yeux. Nolan sentit son cœur se contracter et se maudit d'avoir laisser la curiosité l'emporter sur sa conscience. Il avait toujours détesté voir Keith pleurer et ça arrivait que très rarement... Malgré une tentative pour le dissuader de répondre, Keith répondit d'une voix qui troubla le jeune homme : "Je ne pense vraiment pas que tu apprécierais la réponse…."

Nolan reçut cette phrase comme une gifle et surtout comme un aveu. S'il avait dit ça, c'est qu'il était en partie responsable. Nole grimaça alors qu'il essayait de soutenir le regard de son vieil ami : "C’est pas un choix si c’est ce que tu veux savoir…"

Je ne... Je ne pensais pas ça...

Nolan ne s'était jamais senti aussi idiot depuis bien longtemps. Il avala le reste de sa vodka et reposa son verre alors que Keith reprenait la parole. "Tu sais… c’est un peu comme si je te demandais pourquoi tu es parti sans dire aurevoir… il y a des choses qui se produisent et en voila les conséquences.. Je pourrais tout te raconter si tu souhaites vraiment l’entendre, mais hmm j’ai pas tellement besoin de ta pitié en fait." Pitié ? Mais de quoi il parlait ? Nolan fronça les sourcils et commença à imaginer le pire... Il se doutait que Keith n'avait pas eu une vie heureuse pour en être arrivé là mais là, sa curiosité se réveillait encore mais cette fois-ci pas question de se laisser déborder. "Je sais pas ce que tu cherches Nolan mais.. euh… si tu tiens ne serait ce qu’un minimum à moi fais attention tu veux ? J’ai pas envie que tu me refasse le coup deux fois… t’es prévenu hein !"
Nolan grimaça de nouveau et commença à jouer avec son verre, histoire d'assimiler ces paroles et surtout trouver quelque chose à redire :

Tu crois que je n'ai pas souffert moi aussi... ? Tu crois que ma vie a été superbe, que tout a été rose ? Tu crois que je ne m'en veux pas de ce que j'ai fait il y a cinq ans ?

Nolan fronça les sourcils et tremblait. Il savait qu'il avait ses tords et sa colère était surtout dirigée vers lui mais c'était à Keith qu'il parlait, il allait lui servir d'intermédiaire...

Je suis parti parce que j'avais une raison et une bonne ! Une raison qui... Qui aurait tout changé entre nous ! Alors, j'ai préféré partir et mettre, en quelque sorte, fin à notre amitié plutôt que... Plutôt que de la voir disparaître petit à petit...

Nolan s'arrêta le souffle haletant. Il tourna la tête s'en voulant de s'être laissé emporter de la sorte. Nolan sentait les larmes arriver mais il décida de "fermer les vannes". Il n'allait pas non plus se laisser submerger par ses émotions. Nole aurait voulu avoir la force de se lever et de partir mais il semblait avoir donner toute sa force dans son discours... Soupirant, il regarda la porte du bar en se demandant ce qu'il lui avait pris de prendre cette décision stupide.

[HJ: enclanche la zik’ pour l’ambiance :p ]

«Je... Je sais pas... Pourquoi pas ? » J’arquais un sourcil en penchant la tête sur le côté pour regarder Nolan. Il était visiblement tout aussi sur de lui que je l’étais de moi. Si il y avait bien une chose dont je ne doutais pas c’était du nous, mais quel nous ? Ni lui ni moi ne pouvions poser des mots ou un ressentit sur ces années qui avaient ravagées notre amitié, peut être était ce la faute à l’alcool et cette fameuse nuit qui avait servi de point final ? Quoi qu’il advienne il serait toujours la dans mon cœur, il l’avait toujours été il ne le quitterait pas quoi que je tente pour le faire sortir c’était comme ça et pas autrement ! Nolan tentait de comprendre, je ne pouvais pas tellement lui en vouloir de s’interroger sur ce qui avait changé pour que je devienne ainsi, je ne pouvais pas non plus l’empêcher de s’inquiéter pour moi. Je lui en voulais juste d’avoir fait tomber avec autant d’habileté, en si peu de temps et avec une seule question, le travail d’acharné que j’avais mis en forme autour de moi pour me protéger. Je déversais mon amertume sur Nolan lui faisant comprendre que ces souvenirs douloureux me rendaient faible et que ni lui ni personne d’autre n’avait le droit de le voir tant que je n’en avais pas décidé autrement. Tel un animal blessé rendant son dernier souffle je tentais d’agresser le prédateur dans un dernier effort mais en vain. J’étais à bouts de forces. Nolan me répondit tout de même. «Tu crois que je n'ai pas souffert moi aussi... ? Tu crois que ma vie a été superbe, que tout a été rose ? Tu crois que je ne m'en veux pas de ce que j'ai fait il y a cinq ans ?» Les yeux plissés je portais de nouveau mon attention sur celui-ci, j’aurais pu me ravir de ne pas avoir été le seul à souffrir de ça et me délecter de ma souffrance partagée, pourtant ces paroles ne faisaient qu’amplifer la vive douleur serrant mon cœur. Je ne pouvais, je n’avais jamais pu et je ne pourrais jamais le voir souffrir c’était comme ça, sa souffrance était mienne et même si aucune parole n’avait été prononcée je l’aurais ressentie. Un lien étrange nous liais et cette nature nous destabilisait au point de faire des conneries. Nolan commençait lui aussi à montrer des signes extérieurs de faiblesse, outres les paroles son corps semblait s’affaiblir secoué par des tremblements. Le voila maintenant qui peinait à s’exprimer au point de s’énerver sur moi, ce ne fut pas tant la force dans sa voix que son attitude qui me fit défaillir, c’était plutôt le tranchant de ces mots : «Je suis parti parce que j'avais une raison et une bonne ! Une raison qui... Qui aurait tout changé entre nous ! Alors, j'ai préféré partir et mettre, en quelque sorte, fin à notre amitié plutôt que... Plutôt que de la voir disparaître petit à petit...»

A peine le temps de me remettre du choc de mes larmes sorties d’on ne sait ou que Nolan me balançait ça ! La s’en était trop, bien trop que mon corps et mon esprit fatigué ou encore mon cœur dépecé ne puisse le supporter. Il avait choisit la fuite préférant délaissé tout ce qu’on avait partagé, comme si tout ça pour lui n’avait pas été suffisement fort pour supporter le choc. Je pris cela pour la plus grande trahison de toute mon existence. Je restais sous le choc l’espaces de quelques instants le regard tourner la tête vers la porte de sortie. Il avait le culot de me sortir ça en ne me regardant pas dans les yeux ? Deuxième affront. Une vague de frisson secoua mon corps juste avant que celui ne devienne extrêmement douloureux. Tous mes muscles c’étaient contractés comme pour se préparer à un assaut de balles. Mes doigts comprimaient mon verre tandis que mes dents grinçaient si fort que je cru un instant en briser l’émail. J’avalais mon verre d’une traite avant de le laisser claquer violement sur la table, laissant un bruit strident envahir la salle, suivit de petites billes roulant et rebondissant de la table au sol. Je contemplais la scène le regard vide, le verre venait de se briser laissant s’échapper les glaçons, ma main c’était refermée par reflexe et une sorte de brulure se fit sentir. Une vive douleur à l’intérieure de ma paume de main faisait écho avec le filet rouge qui coulait le long de mes doigts. Ma respiration se mis à ronronner avec force tandis que j’ouvrais la main pour contempler ma chair entaillée. Je restais quelques instants la main tremblante à fixer la scène avec une sorte de passion avant de me décider à ôter les morceaux de verre recouverts du liquide carmin. Une grimace de douleur se dessina sur mon visage tandis que je reposais avec soin les morceaux de verre sur la table, occultant les visages ébahis et choqués des gens présents dans le bar. J’étais incapable de retenir ce que le gérant venait de me dire, ni de me concentrer sur sa lavette essuyant la table, je me contentais de hocher mollement la tête comme perdu dans un autre monde. Il m’avait même apporté de quoi stopper le liquide rouge qui recouvrait ma main d’une douce chaleur. Nolan enveloppa ma main avec ce qui semblait être une sorte de bandage, j’avais perdu toute notion du temps et leurs paroles semblaient n’être qu’un bourdonnement lointain. J’en avais presque oublié ma rage perdu dans une sorte de monde sombre et doux, me plongeant dans un lac de liquide épais et rouge, je suffoquais presque à cause des vapeurs de fer s’échappant de tout ce sang. Nolan attrapais mes intestins à mains nues pour les tirer lentement et doucement vers celui ci, comme si il ramenait une corde suintant de rouge pour se délecter du cadeau qui se trouvait au bout. Je relevais mollement la tête vers Nolan et son regard me fit reprendre contact avec la réalité. Je me mordis la lèvre inférieure affichant tout d’abord un air gêné, avant de reprendre conscience de mon état de colère avancé. Je récupérais ma main m’arrachant avec violence du contact physique que m’offrait Nolan pour fouiller dans ma veste, je sortis un billet pour le poser sur la table. «c’est pour le verre cassé…» Sifflais je avec agressivité, avant d’enfiler ma veste. Je me levais brusquement en m’emparais du poignet de Nolan avec force. «Viens avec moi TOI !» Lançais je d’une voix autoritaire avec une pointe d’agressivité l’insistant à se lever vite et ne pas trainer. Je jetais un regard au gérant en lui lançais d’une voix plutôt froide «Veuillez m’excusez pour les dégats et le dérangement, gardez la monnaie.» J’entrainais Nolan dehors l’insistant à marcher plus vite.

Une fois sur le trottoir je jetais un coup d’œil autours de nous pour vérifier que personne n’était dans le coin. Une chance pour moi, ou pas, la rue était déserte. Je plaquais avec force Nolan contre le mur, visiblement sous le choc car jamais lui ni personne même ne m’avait vu dans un tel état, l’agrippant par le col de son tee shirt avant de me rapprocher de son visage. « Arretes tes salades Nol’ Arretes ça tout de suite sinon tu vas me le payer ! Me ments pas tu veux ! T’es en train de me dire que tu n’y crois pas et que tu n’y à jamais cru ? Que notre amitié c’était de la grosse merde au point de te faire douter que je pourrais te pardonner n’importe quoi ? Tu te repointes au bout de cinq ans pour me dire une chose pareille ? NON JE NE SUIS PAS D’ACCORD OK ?» Ma voix était grave et agressive, sous l’effet de la colère j’avais finis par crier. La respiration haletante et les mains tremblantes je lâchais son col et posais mes mains à plat sur son torse en baissant le regard. Après une profonde inspiration je lâchais d’une petite voix semblable à un murmure. « Eh bien je vais te prouver le contraire…» Je relevais le regard pour chercher le siens et me reculais doucement pour lui attrapper la main d’un geste vif. « Maintenant tu vas arrêter tes conneries, tu vas me suivre, ce soir on va s’amuser, comme avant et si… putain de merde… Et si tu prétends le contraire eh bien vas y tu pourras te casser et cette fois si ne reviens plus… plus jamais tu m’entends ?» Ma voix avait repris de sa force poussée par un nouvel assaut de colère. Je tirais sa main pour le ramener près de moi et l’entrainer dans une marche rapide en direction de chez moi. Son corps me résista un instant comme si il ralentissait ou voulait s’arrêter. Je m’arrêtais soudainement pour me placer devant lui, lâchant sa main et serrant les poings, une grimace se dessina sur mon visage sous la douleur de mes doigts effectuant une forte pression sur la blessure au creux de ma main, mon regard était sombre et rempli de rage tandis que je poussais un profond soupire. « Quoi ? Tu veux partir maintenant ? Tu ne veux même pas…pffff…» Essayer ? Oui c’est ça, avait il perdu tout espoir concernant le NOUS non explicable ? Je penchais la tête sur le côté en levant mes mains tremblantes sur son visage, le bout de mes doigts effleuraient la peau de ses joues m’insitant à apaiser ma rage l’espace de quelques instants. Mon regard s’attendrissait et ma voix tremblante et basse sonna comme une plainte de desespoir « Si c’est ce que tu veux… dis le moi…cette fois ci … et regarde moi dans les yeux.. oses me dire que tu ne veux plus de moi… vas y je t’attends…» Je repris mes mains pour les figer le long de mon corps.