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✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla]

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MessageSujet: ✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] ✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] Icon_minitimeVen 6 Jan - 16:17



✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] Js7✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] Sk006-1✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] 10cool-1✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] Sk007-2

« La jalousie est une tendance naturelle. »

J'aurais certainement pu dire, qu'il s'agissait d'une journée comme les autres, mais loin de là. J'avais l'impression que mon monde s'écroulait petit à petit sous mes pieds, en premier lieu, Sephiros et son instabilité n'avaient fait que me rajouter une pression sur mes épaules, puis il y avait eu le coup de fil du poète, ce même coup de fil qui m'avait fait perdre les pédales. Seul Cloud était au courant de cela, puisque c'est bien le seul homme en qui j'avais encore totalement confiance. Cependant, ce coup de fil n'était rien comparé à l'amertume du retour de Kadaj dans ma vie et pas des moindres, en tant que coéquipier. Inutile de souligner à quel point nos premiers échanges ont été violents, les officiers en avaient été les témoins dans cette salle d'entraînement. Pour finir cet homme avait réussi à me culpabiliser, alors que c'était bel et bien lui qui m'avait quittée. Mon esprit était embrumé en ce beau et froid matin d'hivers. Comme tous les matins, je m'étais levée, prenant une douche avant de fermer ma chambre à double tour, me servant un café noir tout en lisant les nouvelles du jour dans le journal. Mon emploie du temps était réglé comme une véritable horloge. J'étais méticuleuse dans mon travail et je m'étais fait la promesse de ne pas laisser la présence de Kadaj me distraire. Pourtant, c'était bien plus facile à dire qu'à faire, car depuis un moment je l'observais de loin, le voyant flirter froidement avec notre nouvelle supérieure, je hurlais à la damnation intérieurement. Ainsi lorsque mes collègues pariaient sur la durée de temps avant que la supérieure ne craque et finisse dans les draps de l'ex agent en costume, cela me faisait doucement rire de rage. Comme à mon habitude je gardais tout cela en moi, trop fière pour soutenir le regard du prince lorsqu'il longeait les couloirs froids.

Et bien sûr, le hasard faisait terriblement bien les choses, puisque quelques temps avant l'arrivée de Kadaj dans nos locaux, la parfaite madame Hidelsheim avait réprimandé mon collègue Elias Taylor pour son manque de sérieux au boulot. Qu'elle douce hypocrisie, lorsqu'on savait que la belle n'était autre qu'une briseuse de coeur. Et oui, dans un si petit commissariat de police, les nouvelles allaient de bons trains, mon sens de l'observation n'arrangeait rien et la relation de confiance avec le détective Domonic aussi d'ailleurs. Moi qui habituellement était si calme et qui ne portait aucune attention aux rumeurs, je ne pouvais pas m'empêcher de me ressasser sans arrêt les images immondes de cette femme dans les bras de Kadaj. Ce qui me donnait la nausée de bon matin, je soupirais avant de jeter mon café dans la poubelle sortant de chez moi, le vent froid me donna un léger coup de fouet, mais ne me chassait aucunement les pensées sombres qui cogitaient à l'intérieur de ma tête. Ce fut donc dans cet état d'esprit sombre que je me mis en route pour le travail, vêtue d'un jean slim et d'une longue tunique blanche, j'avais même pris la peine de boucler ma chevelure de lionne pour l'occasion ! Quel honneur me diriez-vous. Je perdais patience dans les embouteillages, fort heureusement pour moi, mon lieu de travail n'était pas très loin de mon habitation. Ce fut donc d'une démarche rapide et presque féline que je sortis de ma Lotus Exige -achetée grâce à l'héritage de mes parents- avant d'entrer dans les locaux de police. En premier lieu, je saluais mes collègues chaleureusement avant d'aller jusqu'à la machine à café -nommée aussi machine à ragot-. Silencieuse et l'oeil à l'affût de tout, l'oreille tendue, je me servais de nouveau un café avant de croquer dans un croissant et de porter le liquide brûlant à mes lèvres. Calme, voir même un peu trop, je ne disais pas un mot, me contentant simplement d'écouter les conversations ici et là. « -Alors, la nouvelle bosse toujours pas conclut avec l'agent là.... » Je pivotais sur moi-même, dévisageant un collègue au ventre boudiné et au crâne dégarnie. « -Oh, Genesis ! Désolé..je je.. » Je levais ma main en l'air avant de la secouer, évidemment, il avait été présent lors de mes échanges musclés avec ce même agent. « -Je t'en pris Carter, je ne suis pas une adolescente fragile, d'ailleurs quelqu'un pourrait me dire où se trouve notre magnifique supérieure ? »Murmurais-je un sourire au coin des lèvres.

Tayler s'empressa de me montrer le bureau de la demoiselle en question d'un signe de tête. Évidemment cela ne faisait pas des lustres qu'elle était ici et les officiers ne supportaient que très rarement les nouveaux, supérieurs ou pas. Moi-même, j'avais dû m'imposer et ce fut sans aucun doute l'enquête sur l'enlèvement des sept petites filles et du tueur en série que j'avais résolu qui m'avait valu le respect, même celui du patron qui n'avait de cesse de me demander d'intégrer l'équipe officiellement. De peur que le FBI ne me mette la main dessus, qu'elle douce ironie, j'étais donc certaine de ne pas me faire virer. Bien sur, même si cela arrivait, le FBI s'empresserait de venir me chercher. Je gratifiais Tayler d'un sourire sournois avant de prendre mon croissant entamée et mon café déjà étamé lui aussi. Un sourire presque diabolique au bord des lèvres. J'allais donc frapper à la porte du bureau de la nymphe. Attendant qu'elle me donne l'autorisation d'entrer, pendant un instant j'imaginais la jeune femme se soulager avec un collègue ce qui me fit rire intérieurement. Puis, je repris tout le sérieux du monde avant d'entrer. Lui offrant le plus hypocrite de mes sourires, mais aussi le plus courtois. En aucun cas je ne devais manquer de grâce ou de politesse, je valais bien mieux que cela. « -Bonjour mademoiselle Hidelsheim. » Lâchais-je tout en fermant la porte avec mon pied avant de poser mon café et mon croissant sur son bureau et de lui serrer la main vivement en plongeant mes prunelles azurs dans les siennes. Je fulminais intérieurement. Je pris place, m'asseyant face à elle, avant de croiser mes jambes l'une sur l'autre, passant l'une de mes mains dans mes cheveux en souriant en coin. « -Je viens pour vous parler de cette fameuse requête, vous savez celle d'avoir le titre d'officier, mais avant... » Je m'arrêtais, laissant le silence en suspend pendant quelques secondes avant de pousser mon café et mon croissant, tous deux entamés, jusqu'à elle en souriant. « -Je vous offre ceci pour vous remercier de votre travaille fabuleux. Il semblerait que vous aimez goûter mes restes, alors je me suis permise de vous offrir ceci. La prochaine fois je ferais mieux... » Je m'arrêtais, car j'avais bien faillit mentionner Kadaj et il était bien trop tôt pour cela. Je voulais la voir se poser milles et une question, histoire d'immortaliser ce moment jouissif et si ma phrase était à double sens, mon regard était froid et je la toisais, la défiant presque, comme ces lionnes en cages, paradoxalement ma voix était douce comme celles des petites filles naïves et innocentes. Je me redressais, sans pour autant la lâcher du regard tout en posant mes mains sur mon genou, je n'arrivais pas à détacher de ce sourire narquois et malsain de mon visage. Qui a dit que la violence physique était la seule arme en ce bas monde ?
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MessageSujet: Re: ✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] ✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] Icon_minitimeMar 10 Jan - 6:53



« It's hurt to know the truth, isn't it? »


Une main se glissa dans mes boucles brunes, les ébouriffant davantage, essayant de chasser la fatigue lui semblait vouloir prendre possession de mes traits et de mon esprit. La nuit avait été mouvementée et courte. Ça ne faisait pas changement. Elles étaient toutes courtes et mouvementées. La grande différence était que cette nuit-là, je l’avais passée au commissariat. Je m’étais endormie sur mon bureau, au milieu de ma paperasse. Je n’avais pas compté le nombre de fois que ça m’était arrivé. Le nombre de fois où je m’étais endormie sur mon lieu de travail, refusant de partir avant que mes dossiers ne soient terminés. C’était un comportement obsessionnel qui s’était aggravé avec le temps. Pour une tonne de raisons qui me paraissaient ridicules, mais qui ne l’étaient pas tant que cela au fond. Je m’étais jetée dans le travail pour les oublier, sans jamais y parvenir. Même dans mon sommeil je n’arrivais pas à y échapper. Cette nuit-là n’avait pas été une exception à la règle et quand je m’étais éveillée, j’avais cette douleur irritante dans la nuque, comme dans la poitrine, alors que j’essayais tant bien que mal d’effacer les dernières brides de cauchemars aux saveurs aseptisées. Selon l’horloge, il était trois heures du matin. J’avais pris le chemin de la maison où j’avais sauté dans la douche, dans l’espoir de chasser un peu cette satanée fatigue qui m’engourdissait avant de me retrancher sur un café. Aucune de ses deux solutions ne fit disparaître l’épuisement qui s’entêtait à rester présent, mais ce fut le mieux que je pouvais. Je ne m’étais pas attardée à la maison, c’est après avoir nourri le chien que je repartis pour le bureau, à peine une heure plus tard. Au final, j’étais là depuis plusieurs heures quand l’équipe de jour remplaça celle de nuit.

Quelque part, je me disais que c’était de ma faute si je n’arrivais pas à fermer l’œil. C’était moi qui était partie comme une voleuse des années plus tôt en laissant Dominic en plan, sans même une lettre d’adieu, comme si j’avais jugé plus logique d’enfouir mes sentiments pour lui dans un coin de mon âme et de les sceller à double tour. C’était moi qui m’étais engagée dans un mariage qui ne menait à rien sinon à l’autodestruction la plus totale. Oui, j’avais sans doute plus que mon lot de fautes dans cette histoire. J’avais sans doute dépassé mon quota, en réalité. Une part de moi avait appris à tout enfouir dans le fond de mon crâne et d’ignorer les sentiments. C’était plus facile comme ça. Cependant, il y avait quelque chose que je n’avais jamais été capable d’effacer, d’oublier, de chasser de la même façon que nous chassons les monstres sous le lit des enfants. Si pendant des années Dominic avait été mon plus terrifiant croque-mitaine, il avait été remplacé quelques mois plutôt par l’image morbide de cette salle d’accouchement stérilisée où ne régnaient que mort et désolation. Dans mes souvenirs, la compassion n’avait pas atteint le brouillard épais dans lequel j’avais été plongée quand le moniteur cardiaque du bébé s’était révélé plat. C’était sans doute le cauchemar qui me hantait le plus souvent, celui qui ne voulait pas quitter mes sombres rêves. Au final, c’était sans doute la seule chose que je n’étais pas responsable, ça et le drame qui avait signé mon divorce. Seule dans mon bureau, j’eus un sourire dur et amer alors que j’essayais de noyer ces mauvais souvenirs sous un vide abyssal. Je savais que ce n’était pas la solution la plus brillante, que c’était sans doute la plus destructrice d’entre toutes, mais c’était celle qui j’avais adopté. Ce fut les quelques à ma porte qui me tira de mes sombres pensées. Je ne relevai même pas la tête de mon dossier, ne faisant que répondre vaguement à l’intrus sans grande conviction.

J’étais nouvelle ici, les gens n’étaient pas très accueillants. On venait de leur expédier un nouveau supérieur au dessus de la tête et je devais avouer qu’ils n’avaient pas hérité du patron le plus amical qui soit. Je savais que je devais faire mes preuves, m’imposer et faire ma place, mais pour le moment, je n’avais pas eu vraiment le temps. Simplement parce que j’étais ici depuis moins d’un mois. Au final, je devais m’avouer que je n’en avais pas trop envie non plus. Je n’avais jamais aimé me mêler aux autres, au final, tout ce que je demandais, c’était le minimum de respect que l’on me devait. « -Bonjour mademoiselle Hidelsheim. » Je finis par me redresser, laissant tomber mon stylo sur le sous-main en m’adossant à mon fauteuil, le regard dénué d’émotion rivé sur la jeune femme face à moi. Genesis était talentueuse, efficace et ambitieuse. Tout ce que j’aimais généralement chez une personne. Pourtant, elle n’en restait pas moins une enfant ayant dû grandir trop vite pour une raison qui m’échappait. Elle avait beau être la meilleure profiler que j’avais croisé dans ma vie, ça ne changeait rien. Sans un mot, j’attendais qu’elle enchaîne qu’elle m’explique la raison de sa venue ici afin d’abréger la conversation, non que je n’aimais pas Genesis, mais l’envie de papoter tranquillement ne me séduisait pas. « -Je viens pour vous parler de cette fameuse requête, vous savez celle d'avoir le titre d'officier, mais avant... » Encore une fois, je restai silencieuse, la regardant faire son petit manège alors qu’elle poussait son petit déjeuner entamé vers moi. « -Je vous offre ceci pour vous remercier de votre travail fabuleux. Il semblerait que vous aimez goûter mes restes, alors je me suis permise de vous offrir ceci. La prochaine fois je ferais mieux... » J’arquai un sourcil perplexe.

D’un mouvement de main précis, je repoussai le déjeuner entamé que la jeune femme venait de m’apporter dans la poubelle sans la quitter une seconde des yeux, avant de croiser les doigts sur le bureau. Je n’aimais pas ce genre d’attitude, mais je n’en laissais rien paraître si ce n’était les questions dansant dans mes yeux. De quoi parlait-elle? De quel reste faisait-elle référence? Au final, ça n’avait que très peu d’importance. « Et si vous en veniez au fait, Mademoiselle Gainsborough. Je n’aime pas les devinettes et encore moins perdre mon temps. »rétorquais-je avec ma froideur habituelle sans la quitter des yeux. Le sourire qu’elle m’offrit, la lueur malsaine brillant dans ses yeux tranchant avec sa voix et son apparence de poupée de porcelaine. Il ne me fallut pas être profiler pour comprendre que j’avais fait quelque chose qui là déplaisait sans savoir de quoi il s’agissait. Je me contentai de me retrancher sur le sujet de sa statue au sein du commissariat. «De quoi vouliez-vous me parlez exactement au sujet du titre d’officier, Mademoiselle? Je ne vous cacherai pas que nous serions plus que ravies de vous accepter dans nos rangs, comme vous le savez sans doute déjà.»enchaînai-je d’un ton antipathique sans démontré cette joie dont je venais de faire part, un peu troublée encore par cette histoire de restes.


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MessageSujet: Re: ✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] ✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] Icon_minitimeMar 10 Jan - 19:12



✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] Js7✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] Sk006-1✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] 10cool-1✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] Sk007-2

« La jalousie est une tendance naturelle. »


Je ne connaissais pas grand-chose sur cette femme, peut-être avait-elle eu une vie difficile, voir mouvementé, des peurs comme les miennes. Si j'avais pris la peine de fouiller un peu dans sa vie, sans doutes aurais-je trouvée des raisons de l'apprécier, peut-être ou peut-être pas. Je n'en savais rien et je savais qu'aujourd'hui cela m'importait peu. Très peu. Elle avait la même froideur dans son regard, la même que la mienne, c'était une femme forte, une femme de poigne, mais c'était surtout, à mes yeux, une femme qui avait passée la nuit dans les draps de l'homme que j'aimais encore. J'étais consciente de ma mauvaise foi, je le savais très bien que Kadaj n'avait pas passé sept années seul, cela ne lui ressemblait pas et c'était tout ce que détestait chez lui, mais aussi tout ce que j'aimais. Cette femme était trop bien, oui, je le savais, elle était forte et c'est peut-être pour cela que je ne l'aimais pas, parce qu'elle était susceptible d'attraper Kadaj dans ses filets. Au fond, elle me renvoyait simplement ce manque de confiance en moi, lorsqu'il s'agissait de lui. Oui. Je perdais mes moyens lorsque le sujet était Kadaj et pour cela je me détestais, pour cela je voulais simplement me prouver que je n'avais pas peur d'elle. Quel que soit son statut ou sa force, je l'affronterais sans baisser les yeux une seule seconde. Ce fut une provocation bénigne que j'avais lancée, peut-être pas assez forte puisqu'elle jeta mon « repas » d'un simple revers de main. Était-ce de cette façon qu'elle se comportait avec les hommes ? Elle les croquait puis les jetait simplement. Je ne fis qu'esquisser un sourire en coin, sans la lâcher du regard, elle ne m'impressionnait pas. J'avais réussi à survire à un psychopathe, tueur en série, alors une femme était loin de me faire peur. À dire vrai, elle m'amusait quelque peu, car je pus lire dans son regard son incompréhension. Génial. Mon petit jeu avait fonctionné.

« Et si vous en veniez au fait, Mademoiselle Gainsborough. Je n’aime pas les devinettes et encore moins perdre mon temps. »

Je restais muette comme une tombe, seule ma langue brisait le silence de façon arrogante, lorsqu'elle claqua moqueuse-ment à l'intérieur de ma bouche. Une partie de moi mourrait d'envie de me jeter sur elle et de lui brûler ses longs cheveux bruns, histoire de lui apprendre à quel point une ex pouvait être dangereuse. Une autre partie de moi, mourrait d'envie de me jeter sur ce bureau et de lui exploser le nez contre ce même bureau avant de mettre son visage dans la poubelle et de lui faire avaler mes restes de force. En fait, un bon nombre d'images et de scènes violentes se bousculaient à l'intérieur de mon crâne. Cependant, je n'étais pas du genre à utiliser la violence gratuitement, surtout physique, je préférais rester impassible et ainsi entretenir un certain malaise entre moi et mon adversaire. Troublant, les images violentes à l'intérieur de ma tête, n'étaient rien d'autre que le reflet de mes sentiments pour cet homme. Violent, rustre et indomptable. Maudit soit-il ce Kadaj.

«De quoi vouliez-vous me parlez exactement au sujet du titre d’officier, Mademoiselle? Je ne vous cacherai pas que nous serions plus que ravies de vous accepter dans nos rangs, comme vous le savez sans doute déjà.»

Le son de sa voix, laissait entendre le contraire pourtant. Je secouais doucement ma tête de droite à gauche en grinçant des dents. Avant de lui sourire doucement. Plongeant ma main dans ma poche, je sortis mon paquet de cigarette, avant d'en sortir une délicatement et de la porter entre mes lèvres. Dans un calme sidérant , je pris mon briquet et j'allumai mon filtre cancéreux avant de tirer une latte et de me lever. Allant jusqu'à la fenêtre que j'ouvris pour donner un petit coup de frais à ce bureau.

« -Je n'ai pas vu d'écriteaux ni d'affiche qui interdisait la cigarette, alors je me permets, parait-il que l'être humain ressent le besoin de se droguer à quelque chose. Moi c'est la cigarette, d'autres le sports et certaine personne c'est le sexe entre collègue. Vous connaissez cela mademoiselle, paraît-il...oh et...ne soyez pas si peu joyeuse à l'idée de m'avoir parmi vous. Vous ferez une bien piètre vendeuse. »

Lâchais-je en prenant un air faussement vexé et plutôt cynique. Je tirais une nouvelle fois sur ma cigarette, recrachant la fumée dans sa direction avant de sourire en coin. J'ouvris la fenêtre entièrement avant de m'asseoir sur le bord et de croiser mes jambes, la toisant avec cet air mauvais et froid qui m'était propre. Tirant longuement sur ma cigarette, avant de l'écraser sur le bord et de la jeter dehors. Le vent froid me fouettait le dos ce qui me donnait bons nombres de frissons, mais je ne laissais rien paraître. J'étais calme, comme à mon habitude. Et je n'avais pas décidé de lâcher la dame de cette façon, j'étais hargneuse et acharnée lorsque je le voulais. Et s'il lui prenait l'envie de me virer, elle savait que c'était son poste qu'elle risquait.

« -Que pensez-vous de l'officier Van Hohenheim mademoiselle Hidelsheim ? Charmant et doué, bien meilleur que mes derniers restes je suppose n'est-ce pas ? Je suis certaine que vous avez perdue toute votre froideur lorsqu'il vous a entraîné dans ces draps. Vous deviez être plus proche de la braise que de la glace. C'est fou ce que les masques peuvent vite tomber lorsqu'il est question de sexe. Ainsi, de parfaite on passe au statut de traînée du commissariat. Deux conquêtes dans son service, ça ne doit pas être facile tous les jours, je vous admirerais presque ! »

J'étais calme, douce, aucune once d'agressivité dans le son de ma voix et pourtant, dieu seul savait que je bouillonnais intérieurement. Et je n'aimais pas être comme cela. Je me redressais vivement, refermant la fenêtre avant de me dirigeait jusqu'à l'étagère où je laissais mes doigts caresser le bois, féline et dangereuse. Je pivotais lentement avant de la toiser de haut en bas.

« -Ne faites pas cette tête...comme vous le voyez nous partageons toutes deux bien plus de choses qu'on ne pouvait l'imaginer ! N'est-ce pas quelque chose de génial ? Aucun doute ça rapproche ! J'ai un frère si vous voulez, mais...le hic, c'est qu'il n'est pas dans la police, hors je crus comprendre que vous aimiez le danger des relations avec vos sujets. Je ne sais pas si j'ai tellement envie d'être au service d'une femme qui couche avec le personnel voyez-vous... vous êtes douée pour le changement de sujet de conversation, mais pas pour cacher votre linge sale...pas bien tout cela.»

Fis-je en soupirant longuement, faussement triste et dépourvu de joie. Je grimaçai faussement avant de reprendre ma place initiale et de le reprendre mon visage de marbre et de glace.
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MessageSujet: Re: ✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] ✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] Icon_minitimeJeu 12 Jan - 3:15



« It's hurt to know the truth, isn't it? »


La première fois que j’avais croisé Genesis dans les couloirs du commissariat, je n’avais pu m’empêcher d’être étonnée par son jeune âge et la réputation qu’elle avait déjà. Elle m’avait semblé aussi froide qu’un iceberg, aussi dure que l’acier. En réalité, elle n’avait fait que me rappeler ma propre personne. Mais j’imagine que cette ressemblance entre elle et moi s’arrêtait là, à cette froideur caractéristique à ceux qui n’ont pas eu la vie facile. Je n’avais pas vraiment pris le temps de discuter avec elle, je m’étais contentée du strict minimum. Il fallait avouer qu’elle comme moi n’étions pas de ceux qui passe des heures devant la machine à café à discuté du beau temps ou encore de la prochaine fin du monde. C’est sans doute pourquoi j’avais eu un élan de respect pour la jeune femme, respect que rare était ceux qui avaient su gagner parmi les buveurs de café et les pipelettes en tout genre. Cependant, en dehors des quelques mots échangés çà et là sur une affaire ou une autre, de façon des plus platonique possible, la jeune femme restait pour moi une étrangère. C’était sans doute mieux ainsi, au vu de sa façon d’agir à ce moment précis, dans l’intimité peut-être pas si intime que ça de mon bureau. Il était évident qu’elle était là pour discuter d’un sujet particulier, ces dernières paroles le suggéraient de façon plutôt implicite pour quelqu’un dotée d’un minimum d’intelligence. Néanmoins, malgré ses efforts, malgré le petit déjeuner qu’elle m’avait emmené remplie de sous-entendu, malgré son air peu amène, Genesis ne m’impressionnait pas. À mes yeux, elle n’était rien d’autre que l’imagine vivante de ces poupées de porcelaine à la peau trop pâle et aux yeux vides de sentiments qui peuplaient les étagères de la chambre de ma sœur et qui m’espionnaient la nuit avec leur malice machiavélique. Si, contrairement à ces poupées qui avaient peuplé mes cauchemars, la jeune femme était bel et bien vivante, en chair et en os, elle n’en restait pas moins au même stade qu’elles, si ce n’était que j’avais grandi et qu’elles ne me faisaient plus peur, ces petites poupées aux allures trompeuses et par le fait même, Genesis non plus.

Elle ressemblait à mes yeux à une petite fille qui essaie d’impressionner les grands sans y arriver, cependant, je savais qu’il fallait se méfier de l’eau qui dort et que ma perception d’elle était surement faussée par mon agacement et ma fatigue. J’avais entendu les ragots concernant le petit affrontement entre la profiler et son nouveau partenaire. La jeune femme s’était montrée plutôt violente, avait-on dit. Si je ne portais pas une grande attention à ce genre de bruits de couloirs en temps normal, le nombre de témoins me disait que ce n’était pas seulement une histoire ayant commencé par quelques paroles trop pointues et dont l’imagination des témoins avait fait le reste. Je restai tout de même un peu sur mes gardes face à elle, sans pour autant me méfier suffisamment pour prévenir ce qui allait venir quelques minutes plus tard. Son petit claquement de langue moqueur devant mes propos fit naître un demi-sourire narquois sur mes lèvres. J’avais l’impression d’être face à une adolescente récalcitrante devant l’autorité du suppléant d’espagnol. C’était presque ridicule. J’aurais pu en rire de dépit, mais je me contentai de garder un visage fermé, impassible, comme si tout ce qu’elle pourrait faire ne pouvait m’atteindre réellement. C’était sans doute un peu le cas en réalité. J’avais appris à ériger des murs autour de moi que personne ne pourrait franchir par la douceur ou la méchanceté à moins que j’en soi consentante. Et ce n’était pas le cas avec elle. C’est la mâchoire crispée que la regarda faire son petit manège, tirer sa cigarette et ouvrir la fenêtre.

« -Je n'ai pas vu d'écriteaux ni d'affiche qui interdisait la cigarette, alors je me permets, parait-il que l'être humain ressent le besoin de se droguer à quelque chose. Moi c'est la cigarette, d'autres le sports et certaine personne c'est le sexe entre collègue. Vous connaissez cela mademoiselle, paraît-il...oh et...ne soyez pas si peu joyeuse à l'idée de m'avoir parmi vous. Vous ferez une bien piètre vendeuse. »

De nouveau, mon sourcil s’éleva vers la racine de mes cheveux. Pas d’écriteaux? Je ne lui ferai sans doute pas le bonheur d’en mettre pour lui montrer qu’elle m’avait atteinte par sa désinvolture. Ce ne fut d’ailleurs pas son petit discours sur la cigarette qui me percuta, mais celui sur le sexe entre collègues. Je commençais doucement à comprendre son petit manège. Visiblement, j’avais fait quelque chose qui l’avait frustrée, ça, il y avait longtemps que je l’avais compris, sans savoir de quoi il s’agissait. Maintenant, ça me sautait aux yeux sans que je ne réagisse pour autant. Ainsi donc, la jeune femme était jalouse. Ça me sautait au visage comme une mauvaise plaisanterie. Et je n’avais pas besoin de dessin pour comprendre pourquoi. Ma petite erreur avec Kadaj lui était visiblement venue aux oreilles.

« Qu’importe si je désire ou non vous accueillir parmi mon équipe, ce n’est pas de moi qu’il en retourne, vous m’en voyez désolée. »

Je lui offris un sourire de désolation particulièrement faux tout en croisant les mains devant moi, la tête doucement inclinée, une lueur une peu moqueuse dansante dans mes yeux, je la regardais faire. Je n’étais pas très fière de moi. Malgré l’alcool ingurgité cette nuit-là, je me souvenais de tout et honnêtement, je me demandais comment j’en étais arrivée là. Non que je ne fusse pas humaine, non que Kadaj ne fût pas séduisant, la question n’était pas là. Je me demandais simplement comment j’avais pu le laisser m’entraîner dans son lit alors que je répugnais tant les contacts humains depuis des mois. J’avais simplement fini par mettre ça sur le compte de l’alcool et j’avais fait en sorte d’oublier les mains baladeuses de cet homme sur moi, ses lèvres emprisonnant les miennes. Je réprimai un frisson de dégoût alors que la petite poupée face à moi reprenait la parole d’un ton toujours aussi déplaisant.

« -Que pensez-vous de l'officier Van Hohenheim mademoiselle Hidelsheim ? Charmant et doué, bien meilleur que mes derniers restes je suppose n'est-ce pas ? Je suis certaine que vous avez perdue toute votre froideur lorsqu'il vous a entraîné dans ces draps. Vous deviez être plus proche de la braise que de la glace. C'est fou ce que les masques peuvent vite tomber lorsqu'il est question de sexe. Ainsi, de parfaite on passe au statut de traînée du commissariat. Deux conquêtes dans son service, ça ne doit pas être facile tous les jours, je vous admirerais presque ! »

Ainsi, j’avais mis le doigt sur le nœud du problème. L’officier Van Hohenheim, qui d’autre? Pourtant, de ce que j’avais vu de l’homme, elle aurait dû se douter qu’il n’était pas du genre à rester sans une femme dans son lit bien longtemps. J’avais compris du premier regard qu’il était de ces hommes qui changent si souvent de conquête qu’ils en viennent à ne plus se souvenir de leur prénom. C’était quelque chose qui avait été loin de me déranger jusqu’à ce que je le croise au travail, parce que ça voulait dire que je ne pourrais pas simplement effacer cette nuit d’un revers de main comme si elle n’avait jamais existé. Cette erreur ne pourrait jamais être effacée et je devrais vivre avec son souvenir constant sous les yeux. La voix douce et calme de Genesis me revint en mémoire. N’avait-elle pas parlé de deux conquêtes dans le même commissariat? J’entrouvris les lèvres pour poser la question avant de m’arrêter avant d’avoir émis un son. Dominic. Croyait-elle vraiment que nous avions couché ensemble? Cette simple pensée me fit un effet dévastateur. Jamais je n’aurais fait un tel coup à Dominic. Malgré que je le taisais, il était, en réalité, la chose la plus précieuse à mes yeux et malgré mon attitude des plus malsaine avec lui, je ne pouvais m’empêcher de souhaiter son bonheur, qu’importait si c’était dans les bras d’une autre femme et que ça devait me tuer. Toujours aussi impassible, je la toisais froidement, avec l’envie qu’elle disparaisse sur le champ, sans pour autant y mettre tous mes espoirs. Je la regardai arpenter la pièce, caresser de ses doigts les étagères, s’en bouger de mon fauteuil, ne faisant que la suivre des yeux.

« -Ne faites pas cette tête...comme vous le voyez nous partageons toutes deux bien plus de choses qu'on ne pouvait l'imaginer ! N'est-ce pas quelque chose de génial ? Aucun doute ça rapproche ! J'ai un frère si vous voulez, mais...le hic, c'est qu'il n'est pas dans la police, hors je crus comprendre que vous aimiez le danger des relations avec vos sujets. Je ne sais pas si j'ai tellement envie d'être au service d'une femme qui couche avec le personnel voyez-vous... vous êtes douée pour le changement de sujet de conversation, mais pas pour cacher votre linge sale...pas bien tout cela.»

Lentement, d’un geste calculé, je me levai pour contourner mon bureau, mes doigts glissants sur le bois lisse du meuble, l’air nonchalant. Elle voulait jouer? Très bien. Jouons. Sa petite mascarade n’avait toujours pas réussi à me départir de mon calme apparent malgré le fait qu’intérieurement, je bouillais. Elle regagna ça place sur le rebord de la fenêtre, l’air tout aussi détaché. Je me hissai sur le bureau, les jambes croisées, les mains jointes au sommet de mes genoux sans me départir d’un sourire mielleux à souhait dansant sur mes lèvres alors que mes yeux restaient d’une froideur mortelle.

« Je ne veux pas vous contredire, mais votre copain est très loin de l’homme qui aime passer ses nuits seul dans son lit sans personne à ses côtés pour satisfaire ses besoins, puisque visiblement, vous ne le satisfaites pas. Dommage pour vous, tant mieux pour lui. Après tout, vous avez tout de la femme frigide. Et puis, ma vie personnelle ne vous regarde aucunement, ma chère enfant, vous devriez retourner jouer avec vos poupées plutôt que de mettre des bâtons dans les roues des grandes personnes en les ennuyant avec vos petites crises de jalousie, vous seriez gentille.»

Je marquai une légère pause, une moue boudeuse sur mes lèvres, presque désolée. Je laissai mes paroles s’infiltrer doucement dans la tête de la belle avant de poursuivre sur le ton de la confidence. Je savais que je jouais avec le feu, qu’à force, je finirais par me brûler, mais ça m’était particulièrement égal. « L’officier Van Hohenheim est un grand garçon qui n’a sans doute pas besoin d’un chien de garde et je ne suis pas certaine qu’il apprécie vos petites intrusions dans sa vie privée. Quant à Saltiago» Doucement, je me relevai, m’approchant d’elle d’une démarche lente et mesurée. Je m’arrêtai devant elle, me penchant légèrement vers l’avant un sourire dur sur les lèvres. « Évitez, ma chère petite, de vous laissez emportez par votre imagination divagante et soyez un peu plus attentive, moins aveugle, vous auriez compris ce qui vous a échappé.»

Je me redressai, faisant le chemin inverse pour retomber avec grâce dans mon fauteuil, un air mutin sur le visage alors que je l’observais froidement. Elle commençait vraiment à m’insupporter.


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MessageSujet: Re: ✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] ✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] Icon_minitimeLun 16 Jan - 20:20



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« La jalousie est une tendance naturelle. »


Ce que je faisais dans ce bureau était bas, petit, ridicule même pitoyable. C'était de la jalousie mal placé et le pire dans toute cette histoire c'était que j'en étais pleinement consciente, mais j'aimais Kadaj. Trop même, moi qui était froide comme le marbre habituellement, je me retrouvais à provoquer/mettre en garde, l'un de mes supérieurs en faisant des allusions, dignes d'une lycéenne garce tout droit sortit des films à l'eau de rose. C'était se rabaisser aussi bas qu'eux, mais je n'y pouvais rien, lorsque le sujet de ma haine était Kadaj, je ne me contrôlais plus du tout, laissant ce qu'il y avait de plus malsain en moi remonter à la surface. Si je pouvais aisément respecter cette femme qui se trouvait devant moi, en tant que supérieure. La respecter en tant que femme, me semblait à présent bien au-dessus de mes moyens, pour la simple et bonne raison que chaque fois que je croisais son regard, je la voyais dans les bras de Kadaj. Avec une telle vision des choses, avoir une once de respect pour elle me semblait tout aussi contraignant que de féliciter nos bons vieux hommes politiques. J'aurais très bien pu ignorer cette femme, si je n'avais pas ressent cette tension sexuelle et ce jeu malsain entre elle et Kadaj. Cela va de soit, je n'avais aucune raison valable de mêler de leur vie sexuelle et privé, d'autant plus que je n'étais même pas en couple avec lui. Cependant, ma mauvaise foi avait pris le dessus comme à mon habitude.


J'avais ouvert les hostilités en tout bien tout honneur, sans pour autant montrer ne serait-ce qu'une once d'agressivité dans mon regard, mes mots étaient réfléchis, ils étaient calculés à l'avance, de façon à troubler et faire réagir cette femme qui était aussi froide que moi. En aucun cas, je voulais l'intimider et puis, elle n'était pas de ce genre, ça c'était bon pour l'époque du lycée où je faisais pleurer les minettes qui tournaient autour de lui. Aujourd'hui c'était un jeu plus épineux, s'il le fallait j'étais capable de la lynché de façon subtile, lui faire vivre un véritable enfer au travail afin qu'elle le quitte d'elle-même. Et étant une petite nouvelle, j'avais dans ma poche quelques collègues qui n'attendaient que cela. Néanmoins je n'en étais pas à ce stade, il fallait plus que des regards sombres pour me faire peur ou me pousser un bout. J'avais un mental d'acier que seul trois personnes étaient susceptible de démolir en moins de deux, en dehors de ça, je donnais l'impression que rien ne m'atteindrait réellement et c'était là tout mon talent pour les interrogatoires, ceci en plus de mon talent pour décrypter l'esprit humain.

Bien que notre conversation s'annonçait houleuse à souhait, j'avais été la seule à attaquer et je trouvais même cela ennuyeux, la jeune femme aurait certainement pu m'en mettre plein la vue, si elle en avait pris la peine. Assise, sur le bord de ma fenêtre, jambes entrecroisés, je la toisais. La voyant qui se levait enfin lentement de son trône et qui posa ses fesses sur son bureau. J'esquissai un faible sourire, croisant mes bras contre ma poitrine, prête à entendre ce qu'elle avait à dire. Les piques, ne me faisait rien, je savais me montrer impassible, tellement bien que j'en devenais inhumaine et c'était l'un de mes traits de caractère qui semblait déranger beaucoup de personnes. Ainsi, rare étaient les gens qui lisaient en moi. Les mains de la nymphe brune se posèrent sur ses genoux et je reposais mon regard sur son visage qui semblait jubilatoire. Ainsi, elle ne se laissait pas démonter et bizarrement, ça me plaisait.


« Je ne veux pas vous contredire, mais votre copain est très loin de l’homme qui aime passer ses nuits seul dans son lit sans personne à ses côtés pour satisfaire ses besoins, puisque visiblement, vous ne le satisfaites pas. Dommage pour vous, tant mieux pour lui. Après tout, vous avez tout de la femme frigide. Et puis, ma vie personnelle ne vous regarde aucunement, ma chère enfant, vous devriez retourner jouer avec vos poupées plutôt que de mettre des bâtons dans les roues des grandes personnes en les ennuyant avec vos petites crises de jalousie, vous seriez gentille.»

Frigide ? Ce fut ce qui me marquait le plus, que savait-elle de moi ? Rien, tout autant que je ne savais quasiment rien d'elle, mais je fus légèrement frustré par ce mot. Cependant, je ne montrais rien, jamais je ne lui aurais fait l'honneur de voir mon regard troubler par sa joute verbale. Je ne fis que hausser les épaules en souriant en coin lorsqu'elle fit une mine faussement boudeuse. Je restais de marbre, impassible, tel une gargouille je ne bougeais plus, la laissant faire son petit numéro qui semblait être une mauvaise imitation du miens d'ailleurs. Cependant, je n'allais pas en rester là, j'allais riposter, mais je favorisais la patience froide aux attaques irréfléchis et facilement démontable.


« L’officier Van Hohenheim est un grand garçon qui n’a sans doute pas besoin d’un chien de garde et je ne suis pas certaine qu’il apprécie vos petites intrusions dans sa vie privée. Quant à Saltiago»

« -Dominic... »


Rétorquais-je doucement, pour lui prouver que lui et moi avions dépassé le stade des mises en bouches et formes de politesses. Histoire de lui montrer qu'elle n'était pas la seule à avoir des liens étroits et ambigu avec les hommes de ce service, ce fut glissé d'une façon sournoise. Un peu comme la maîtresse qui reprend la petite fille qui récite mal sa poésie. Cependant, je gardais cet air détaché dans mon regard. Laisser planer le doute sur mes relations avec Dominic était la meilleure façon de lui faire du mal. Je n'avais pas passée mon temps à trier la paperasse, mais à observer les autres en silence. Comme les monstres qui se glissaient sous le lit dans enfants, attendant le moment propice pour attaquer. La jeune femme se leva, lentement, elle se voulait dangereuse, mais je ne bougeais pas d'un pouce, la laissant se pencher vers moi. Mon visage sans aucune expression n'avait pas bronché.

« Évitez, ma chère petite, de vous laissez emportez par votre imagination divagante et soyez un peu plus attentive, moins aveugle, vous auriez compris ce qui vous a échappé.»

Cette fois ce fut la fois de trop, lorsqu'elle se redressa je ne pouvais pas contenir mon rire moqueur. Je m'esclaffais à pleins poumons, posant ma main sur mon bas ventre car je riais tellement que j'en avais mal et les larmes aux yeux. Je repris doucement mon souffle avant de hausser mes épaules en essuyant le coin de mes yeux. Soufflant longuement pour éviter de pouffer de rire à nouveau. Je fis quelques battements de cils moqueurs avant de me redresser.

« -Hum, je m'attendais à mieux venant de vous. Ceci dit, je vous remercie de vous inquiéter pour ma ''frigidité '' au lit mademoiselle, cela me touche tellement que je serais bien partante pour faire l'amour dans mon bureau. Peut-être avec Dominic, on s'entend plutôt bien et puis...paraît-il que vous prenez un certain plaisir à regarder les ébats de mes collègues au travail. Je suis certaine que vous seriez étonné par ma souplesse...ceci dit je trouve cela bien hypocrite de venir me dire que votre vie privé ne me regarde pas, alors que vous réprimandez le petit ami de mon amie, alors que vous n'êtes pas mieux, il suffit de vous voir lorsque Kadaj est dans les parages, vous êtes toutes choses... »

Sifflais-je amèrement en lui offrant un clin d'oeil qui se voulait complice, mais qui portait plus sur le sournois qu'autre chose. Je repris place face à elle, collant mon dos au dossier du siège avant de croiser mes jambes, me mettant dans la même position qu'elle-même il y avait de cela quelques secondes, l'imitant d'un jeu d'acteur bien piètre, bien que cela était fait exprès pour la pousser à bout, pour la faire réagir, pour qu'elle comprenne qu'au-delà de la violence physique, je pouvais certainement être son pire cauchemars, car je n'en démordrais pas. J'esquissai un doux sourire, faussement compatissant avant de plonger mon regard dans le sien.

« -Vous, vous croyez, forte ? Laissez moi vous dire qu'avant d'entrer ici, je n'avais que des suppositions et que sans même le savoir vous venez de confirmer votre lien avec Kadaj, mais en plus avec Domonic. Je sais que vous n'aviez pas couché avec lui. Alors, je trouve que pour une ''gamine'' je suis plutôt forte. Démonstration ? »

De toute façon avec ou sans son autorisation, j'aurais fini par lui montrer qu'elle ne devait pas me sous-estimer. Je sortis une nouvelle cigarette que je posais entre mes lèvres avant de l'allumer et de fumer, cette fois-ci, je ne prenais même pas la peine d'ouvrir la fenêtre, si elle pouvait suffoquer sous la fumée, cela m'aurait arrangée.

« -Vous êtes, la fille qui a mis le coeur de cet homme en mille morceau et certes vous n'avez pas couché avec lui, mais j'ai fait le lien immédiatement, si je puis me permettre vous êtes plutôt du genre quiche dans votre façon de faire, vous, vous montrez froide pour cacher vos secrets, vous êtes mortes de trouilles à l'idée de laisser cet homme entrer dans votre vie. Vous qui vous clamez comme étant une femme indépendante et forte, vous n'êtes pas si différente de moi, vous êtes un animal blessé qui se forge un mur de glace. Et il est plus facile de repousser que de prendre le risque de s'abandonner à un homme...c'est là tout le problème de force entre vous et moi...rassurez vous, je n'ai même pas pris la peine de fouiner un peu plus et Domonic, n'a jamais prononcé votre nom, mettez cela sur mon talent. »

Je tirais une latte lentement avant de recracher la fumée en hauteur lui laissant le temps d'interpréter mes mots comme elle le voulait. Cependant, se voir mise à nue de cette façon était quelque chose de puéril et dérangeant, moi-même je n'aimais pas particulièrement user de mon talent à tout vas, mais je voulais venir à une phrase précise qui m'avait obligée à faire cela. Je la toisais du regard, cette fois-ci avec défis, cigarette entre les doigts, je m'approchais jusqu'à son bureau, debout devant elle avant de tendre ma main en face d'elle. Levant ma cigarette, je l'écrasais dans la paume de ma main. Bien sûr la chaleur de la brûlure me faisait souffrir, mais je ne laissais rien paraître, au contraire, mes pupilles étaient toujours ancrés dans les siennes la défiant du regard. Puis je lançais ma cigarette dans la poubelle sans la lâcher des yeux.

« -Je vais être clair avec vous, j'ai survécu à plus de douleurs que votre personne, vous ne m'impressionnez pas. Sachez cependant, que je peux devenir votre pire cauchemars et que si Kadaj vient à pâtir de votre relation quel qu'elle soit, je me chargerais de vous faire vivre un enfer. Et encore l'enfer aurait des allures d'oasis à côté de ce que je suis capable de faire, si jamais j'apprends que vous le punissez à titre injustifiée et que vos coucheries viennent à lui faire plus de mal qu'il n'en a déjà je me chargerais de vous personnellement. Et si je n'ai plus de bras, j'irai vous finir à coups de pieds. Si je n'ai plus de jambes, je vous mordrai jusqu'à la mort. Si je suis décapitée, mon regard vous transpercera ! Si je n'ai plus mes yeux, je vous maudirai pour l'éternité ! Même si je suis découpée en morceaux, je vous ferais vivre un enfer... »

Mes yeux azurs, devinrent soudainement sombre comme la nuit, la colère et la dangerosité qui émanait de moi était palpable, elle devait comprendre que pour lui, pour cet homme, j'étais capable de tuer, oui je pouvais tuer sans aucune hésitation, sans même avoir le temps de cligner des yeux. Pour Kadaj j'étais capable du pire comme du meilleur. D'un geste violent, je fis claquer les paumes de mes mains sur son bureau, approchant mon visage du sien à quelques centimètres en le toisant avec toute la méchanceté froide qu'il m'était donnée, mais aussi avec toute la protection que j'avais en moi.

« -Alors, ne venez pas parler de ma frustration sexuelle, alors que vous êtes incapable de vous gérer vous-même et que vous, vous comportez comme une adolescente puéril avec lui, sous prétexte qu'il vous a soulevée madame. Balayait devant votre porte avant de venir me juger...pour ce qui est de mon poste ici, nous en reparlerons, car vous n'avez pas fini d'entendre parler de moi. »

Lui murmurais-je du bout des lèvres avant de me redresser vivement et de lui tourner le dos pendant quelques secondes. Puis je pivotais sur moi-même avant de lui sourire d'un sourire carnassier.
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MessageSujet: Re: ✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] ✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla] Icon_minitimeVen 20 Jan - 19:36



« It's hurt to know the truth, isn't it? »


À ce moment précis, Genesis me rappelait les gamines richissimes qui se battaient pour un petit rien dans la cour de récréation de cette école que mon père m’avait forcée à fréquenter. Au Lycée, elles avaient toutes eu le même comportement qu’elle à cet instant précis. Une jalousie verte pour le quater back de l’école, un grand mec baraqué avec un QI égal à celui d’Omer Simpson. Et c’était un peu ce que faisait la jeune femme devant moi. Elle me mettait en garde, promettait de faire ma vie un enfer si je ne m’éloignais pas de son précieux Kadaj comme si elle pouvait me faire peur, comme si elle avait un quelconque pouvoir sur moi. Ça me donnait envie de rire comme ça me donner l’envie de lui coller une balle entre les deux yeux, je ne fis rien de tout cela. Tout ce à quoi je pouvais songer était que la profiler devant moi avait vraiment besoin de grandir, et vite si elle ne voulait pas attirer les foudres de quelqu’un de plus fort qu’elle, de plus vicieux qu’elle. Si je devais avouer qu’elle s’en sortait plutôt bien pour une gamine, parce que c’était tout ce qu’elle était, une gamine qui n’avait toujours pas quitté le banc du lycée où elle en était la petite terreur. Cette femme m’étonnait par ses propos vicieux, je devais l’avouer, elle ressemblait à un serpent fourbe qui se replie sur lui-même pour mieux attaquer sa proie, pour mieux lui injecter son poison mortel dans les veines, cependant en aucun cas elle ne m’intimidait, elle ne m’impressionnait pas.

J’avais toujours eu mauvais caractère et la réplique facile, j’imagine que dans une famille comme la mienne, pour survivre, on n’a pas vraiment le choix, mais dans un cadre professionnel, les répliques cinglantes, je les gardais pour moi, essayant de ne pas faire trop de vague, surtout que c’était moi la patronne et qu’il ne serait pas bien professionnel de m’abaisser au niveau de Genesis. Je ne voulais surtout pas le faire. J’accumulais tellement de colère et de rancune depuis des années que je me connaissais suffisamment pour savoir que j’allais me laisser emporter et que mes paroles seraient tout sauf réfléchies. Ce serait mal jouer. Réellement. Cette petite guerre me rappelait une partie d’échec et si elle croyait pouvoir me mettre en échec aussi facilement, c’était qu’elle ignorait qu’il y a toujours un moment où le simple pion est plus fort que le roi. Je n’allais pas la laisser prendre des chemins que je refusais d’emprunter, je n’allais pas la laisser placer ses pièces une à une pour me piéger. Elle rêvait. Le fait qu’elle sache que j’avais réellement couché avec son partenaire ne me faisait ni chaud, ni froid. Kadaj n’avait été qu’une mince consolation pendant une nuit où tout allait mal, rien de plus. Il n’avait représenté rien de mieux à mes yeux que la possibilité de chasser mes emmerdes pendant quelques heures et je n’avais pas l’intention que cela change. Et puis, ce n’était pas réellement de ma faute si elle n’avait pas pu tenir son cher partenaire près d’elle.

« -Dominic... »

Elle m’avait repris, comme ma mère me reprenait enfant lorsque je massacrais certains mots sur le ton de la patience proverbiale, doucereux, comme si elle n’était qu’une maîtresse d’école qui corrigeait une enfant qui ne sait pas la leçon. Ce n’était pourtant pas cela qui me marqua, mais l’utilisation du prénom de celui qui avait été mon meilleur ami comme pour me faire comprendre qu’il était plus qu’un collègue. Il était évident qu’elle cherchait à me blesser et l’utilisant, mais je ne laissais rien paraître. Je n’étais pas de celles qui passent dix ans loin d’une personne et qui espèrent retrouver la même à leur retour. J’étais partie, j’avais simplement disparu de la carte pendant longtemps, sans doute trop longtemps et en le recroisant, je ne me faisais pas d’illusion. Il n’avait eu aucune raison de m’attendre, aucune preuve que je fusse encore vivante, il avait refait sa vie et s’était sans doute mieux ainsi. Qu’importait si Genesis en faisait partie ou non, j’avais raté ma chance, cela me restait coincé dans la gorge, m’empêchait de dormir, mais je faisais avec, j’apprenais à vivre avec ce fait comme on apprend à vivre avec un bras en moins. J’avais voulu faire une croix sur lui, il en avait fait une sur moi, je n’y pouvais rien. C’était certes douloureux, mais jamais je n’aurais laissé le loisir à la jeune femme qui me faisait face de le voir. La fin de ma tirade entraîna son rire moqueur. Je l’observai sans aucune émotion, un peu blasée par cette discussion. Qu’elle se moque si elle le désirait, ça ne changerait absolument rien.

« -Hum, je m'attendais à mieux venant de vous. Ceci dit, je vous remercie de vous inquiéter pour ma ''frigidité '' au lit mademoiselle, cela me touche tellement que je serais bien partante pour faire l'amour dans mon bureau. Peut-être avec Dominic, on s'entend plutôt bien et puis...paraît-il que vous prenez un certain plaisir à regarder les ébats de mes collègues au travail. Je suis certaine que vous seriez étonné par ma souplesse...ceci dit je trouve cela bien hypocrite de venir me dire que votre vie privé ne me regarde pas, alors que vous réprimandez le petit ami de mon amie, alors que vous n'êtes pas mieux, il suffit de vous voir lorsque Kadaj est dans les parages, vous êtes toutes choses... »

Ce fut à mon tour de jouer les gargouilles, impassible, immobile, ne faisant que la regarder se pavaner avec mauvais goût. Elle s’amusa à m’imiter, comme si elle désirait me pousser à bout, mais elle avait simplement pu m’annoncer que le Pape était mort, je n’aurais pas eu une réaction différente, teintée d’une indifférence profonde. Qu’importait si j’avais réprimandé Taylor au sujet de ses débats dans son bureau, ça ne la regardait aucunement même si la dame de la vidéo était son amie. Les mains croisées devant moi, j’observai la petite diablesse face à moi faire son petit numéro digne des plus grandes téléréalités. Il était évident que sa petite tirade ne signifiait qu’une chose. Une chose qui me confirma qu’en réalité, elle n’était pas bien différente de moi malgré ses grands airs de petite fille effarouchée. Si elle croyait me faire sortir de mes gonds avec ses petites mimiques remplies de fourberies, elle se trompait durement, mais je ne jugeai pas nécessaire de la couper dans son élan. Qu’elle essaie de me démolir si elle en avait envie.

« -Vous, vous croyez, forte ? Laissez-moi vous dire qu'avant d'entrer ici, je n'avais que des suppositions et que sans même le savoir vous venez de confirmer votre lien avec Kadaj, mais en plus avec Dominic. Je sais que vous n'aviez pas couché avec lui. Alors, je trouve que pour une ''gamine'' je suis plutôt forte. Démonstration ? »

Je ne répliquai rien, une ébauche de sourires mauvais sur les lèvres alors qu’elle allumait une nouvelle cigarette et tira dessus. Si elle croyait que ça me gênerait, elle se tromperait. Je répugnais cette odeur, mais j’en avais l’habitude. Mon père avait longtemps pris plaisir à me faire étouffée sous la fumée de ses cigares ou autre machin nocif pour la santé, qu’elle le fasse m’était particulièrement égal. L’air presque attentif, j’attrapai le stylo posé sur le sous-main et me mit à battre la mesure avec d’une façon irritante, l’extrémité de l’objet heurtant la surface de bois à chacun des mots de la vipère face à moi. Avec ma main libre, je lui fis un signe négligeant de continuer son charabia, à la façon de ses professeurs d’université qui savent que leur élève ne fait qu’énoncer des faits sans importance, frôlant à peine ce qui était important.

« -Vous êtes, la fille qui a mis le coeur de cet homme en mille morceau et certes vous n'avez pas couché avec lui, mais j'ai fait le lien immédiatement, si je puis me permettre vous êtes plutôt du genre quiche dans votre façon de faire, vous, vous montrez froide pour cacher vos secrets, vous êtes mortes de trouilles à l'idée de laisser cet homme entrer dans votre vie. Vous qui vous clamez comme étant une femme indépendante et forte, vous n'êtes pas si différente de moi, vous êtes un animal blessé qui se forge un mur de glace. Et il est plus facile de repousser que de prendre le risque de s'abandonner à un homme...c'est là tout le problème de force entre vous et moi...rassurez vous, je n'ai même pas pris la peine de fouiner un peu plus et Dominic, n'a jamais prononcé votre nom, mettez cela sur mon talent. »

Elle avait raison, sur toute la ligne. Je lui avais brisé le cœur, je l’avais laissé brisé derrière moi sans jamais me retourner, parce que j’avais eu peur, parce que j’avais été une gamine idiote et maintenant, je jouais les garces avec lui parce qu’il avait plein pouvoir sur moi. Certes, c’était cliché, c’était des réactions que l’on voyait dans les pires feuilletons télé, mais ça ne changeait rien. Toujours impassible, je l’observais, mon style heurtant régulièrement le bureau dans un rythme agaçant et emprunt de nonchalance. Ce qu’elle décrivait présentement n’était-il pas justement son état d’esprit présent? Elle essayait de m’ébranler, mais au finale elle ne faisait que se donner en spectacle d’une façon pathétique. Certes, voir que quelqu’un pouvait si facilement lire en vous à quelque chose de dérangeant, d’irritant, mais cela ne fit qu’agrandir mon sourire, devenu celui compréhensif du catholique qui a sacrifié sa vie à son Dieu devant la pauvre pécheresse. Mon regard suivit ses mouvements avec une indifférence marquée, comme par pur politesse alors qu’elle se leva, tendant la main devant moi pour y écraser sa cigarette avant de la balancer à la poubelle. Si elle croyait qu’elle m’impressionnait de la sorte. Des brûlures comme ça, on m’en avait infligé des tas, au point qu’aujourd’hui, ça ne faisait plus mal.

« -Je vais être clair avec vous, j'ai survécu à plus de douleurs que votre personne, vous ne m'impressionnez pas. Sachez cependant, que je peux devenir votre pire cauchemar et que si Kadaj vient à pâtir de votre relation quel qu'elle soit, je me chargerais de vous faire vivre un enfer. Et encore l'enfer aurait des allures d'oasis à côté de ce que je suis capable de faire, si jamais j'apprends que vous le punissez à titre injustifiée et que vos coucheries viennent à lui faire plus de mal qu'il n'en a déjà je me chargerais de vous personnellement. Et si je n'ai plus de bras, j'irai vous finir à coups de pieds. Si je n'ai plus de jambes, je vous mordrai jusqu'à la mort. Si je suis décapitée, mon regard vous transpercera ! Si je n'ai plus mes yeux, je vous maudirai pour l'éternité ! Même si je suis découpée en morceaux, je vous ferais vivre un enfer... Alors, ne venez pas parler de ma frustration sexuelle, alors que vous êtes incapable de vous gérer vous-même et que vous, vous comportez comme une adolescente puéril avec lui, sous prétexte qu'il vous a soulevée madame. Balayait devant votre porte avant de venir me juger...pour ce qui est de mon poste ici, nous en reparlerons, car vous n'avez pas fini d'entendre parler de moi.»

Ces paroles ne me firent en aucun cas l’effet d’une douche froide. Je lui servis en guise de réponse ce sourire compatissant que l’on offre aux gens sur le lit de mort. Quand elle se penchait vers moi, dangereusement, froide comme la mort, ses mains claquant sur mon bureau avec violence, son visage à quelques centimètres du mien, son regard assassin planté dans mes yeux, je ne pus m’empêcher d’avoir un petit rire moqueur. J’avais fait affaire à des tueurs en série beaucoup plus dangereux qu’elle. Elle se croyait forte, mais elle était effrayée. Quand elle s’éloigna, je déposai mon stylo à sa place, croisant mes bras sur ma poitrine, un peu ennuyée.

« Il est tellement facile de juger la douleur des gens sans savoir par quoi ils sont passés. Vous connaissez si peu de choses à mon sujet malgré ce que vous pouvez croire. Vous connaissez mon histoire avec Dominic? Bien. Ça ne vous donne aucunement le droit de prétendre me connaître où de savoir les horreurs par lesquels je suis passé. chuchotais-je doucement, marquant une pause avant de continuer sur ma lancé. Vous avez peur, n’est-ce pas Genesis? Vous êtes terrifiée à l’idée que je puisse attraper Kadaj dans mes filets et qu’il ne vous revienne pas. Vous n’avez pas vraiment peur que je le blesse, vous avez simplement peur qu’il vous glisse entre les doigts sans que vous puissiez le rattraper. Vous l’avez vous-même dit, nous ne sommes pas si différentes que ça et c’est pour cela que vous êtes ici avec vos petites menaces. Parce que vous êtes effrayée. Parce que vous êtes follement amoureuse de lui. C’est lui qui vous a brisé le cœur, c’est lui qui est parti, qui vous a fait si mal que vous ne voulez plus qu’il disparaisse de nouveau parce que vous savez que vous n’y survivrez pas. Inutile de proférer des menaces, vous savez. J’ai connu bien pire que vous, vos menaces n’ont aucun effet, surtout que cette nuit-là fut une simple erreur. Il n’y a aucune chance pour ce que cela se reproduit.»

Mon ton était sans agressivité, sans froideur. D’une douceur presque mal placée après les menaces qu’elle venait de me faire, après le venin qu’elle m’avait craché au visage. Il n’y avait aucune trace de sournoiserie dans ma vie, dans mes gestes. Je la toisai avec un regard quasi maternel, presque compatissant, sachant combien elle devait avoir mal, mais je n’éprouvais aucune pitié à son égard, aucune rancune, malgré qu’elle avait essayé de me faire mal, qu’elle avait réussi à me blesser. Son regard mauvais, son sourire narquois, rien de cela n’avait d’importance maintenant.

« Je peux comprendre que vous soyez blessée, mais ça ne vous donne tout le même pas tous les droits alors allez nettoyez cette brûlure plus que superficielle et prenez votre journée, ça ne vous fera pas de mal. À la venir, Mademoiselle Gainsborough, si vous avez un quelconque problème avec moi, qu’importe son origine, je vous demanderai de jouer carte sur table, j’ai horreur de l’hypocrisie et je ne serai pas toujours aussi clémente. »

Je lui offris un demi-sourire, l’observant toujours sans aucune animosité, pas pour autant avec une douceur ou quelque chose s’approchant de l’affection, juste un détachement plus douce, moins acide. Je n’avais toujours pas bougé de ma place, immobile après mon petit discours.




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✗ La jalousie est une tendance naturelle. [Tayla]

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