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Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan]

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MessageSujet: Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Icon_minitimeDim 15 Avr - 10:27

Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] 276184seth

Une soirée à tuer. Ouais, c'est ce face à quoi je me retrouvais pour ce soir, ne bossant pas. Comme d'habitude dans ces cas là, j'avais déjà décidé de sortir, délimitant mon terrain de chasse, afin de me trouver un beau mec pour la nuit. Pour résumer, une nouvelle soirée à traîner dans les boîtes, à draguer par-ci par-là, sautant sur tout ce qui bouge tant que ça se révélait intéressant. Quoique à force de pratique, j'avais compris que certains type à l'allure prometteuse se révélait décevant à 'l'usage', tandis que d'autres où on se disait 'pourquoi pas', se montraient plus que convenables. Histoire de changer un peu, j'avais décidé d'aller voir ailleurs, découvrir de nouvelles têtes, au lieu des habitués de Castro. Du côté de Notrh Beach, en fait. Je n'y passais pas si souvent que ça, mais changer d'horizon ne pouvait qu'être bénéfique, tant pour mon compte personnel que pour mon carnet d'adresse mh. La soirée avait donc commencée ainsi, à observer les potentiels victimes pour cette nuit. Le seul désavantage par rapport à Castro, étant qu'on tombait un peu plus sur des hétéros. Ce ne m'avait jamais vraiment posé problème, dans le sens où selon les types, quelques belles paroles ou quelques verres d'alcool, puis tout était dans la poche. Venaient aussi les nanas, qui n'avaient droit qu'à de l'indifférence profonde, ou dans les moins intéressantes, un rejet pas franchement sympa. Les filles, c'était à la rigueur le dernier recours que je puisse avoir si je ne trouvais rien.

Théoriquement, c'est ainsi que la soirée devait se passer. Je n'avais pas envisagé une merde qui me tomberait dessus, sans que je m'y attende. La fête battait son plein, la musique et l'alcool coulaient à flot. Justement, ça se passait trop bien. Je venais tout juste de dégoter un blondinet aux formes plus qu’appétissantes, qu'un perturbateur décide de donner le spectacle. Comme d'hab, ce genre de mec allait trouver une raison de s'en prendre à quelqu'un, juste pour le plaisir de cogner. L'alcool aidant, j'avais eu l'idiote idée de le mépriser du regard. Inutile de détailler le tout, le ton était monté, les offensives lancées. Bousculades, insultes, tout le topo habituel. Le premier coup donné, le videur allait intervenir, nous foutant à la porte, et tout ça se réglerait dans la rue. Ce n'était pas dans mes habitudes de me foutre dans ce genre de pétrin, pourtant je m'y lançais tête la première, attendant presque avec impatiente que l'autre pète un câble. Le pire dans l'histoire étant que je ne risquais pas de m'en sortir intact, à moins de prendre la fuite, ce qui était hors de question. Il se passa donc de longues minutes pendant lesquelles le colosse en face de moi se crut intelligent à crier toutes les insanités lui passant par l'esprit, avec les insultes partant de 'sale con' à 'pauvre tapette de merde'. A force d'entendre tout ça, je n'y faisais même plus attention, si bien que je mis un point d'honneur à rire à gorge déployée, me foutant complètement de lui. Ses camarades autour de lui jouaient des coudes pour être aux premières loges quand le poing partirait. J'avais passé de longues années à suivre mon père dans des trucs pas clairs, c'est pas un gugus se prenant pour King Kong qui allait me faire peur.

Définitivement agacé par ce débile, je m'apprêtais à tourner dos, quand le coup vola, s'écrasant durement contre ma mâchoire, me faisant ravaler mon arrogance le temps de quelques secondes. Il voulait qu'on en vienne aux poings ? Très bien. Comme je l'avais prédis, le videur fit interruption, m'empêchant pour le moment de faire bouffer le sol à ce connard. Je me laissais entraîner dehors, la rage au ventre. Sitôt sortis, ce petit jeu reprit. Ma mâchoire, rendue douloureuse par son coup de poing, me fit grimacer. Ce fut lui qui revint à la charge, faisant encore une fois pleuvoir les coups. Cela dura de longues minutes, pour se finir en sang, autant lui que moi. Malgré ça, je devais admettre qu'il avait eu le dessus, si bien qu'il avait finit par se barrer, me laissant seul avec ma haine. Une migraine pas possible se pointait, sans doutes dû à une beigne que j'avais reçue en plein dans la tempe, qui prenait un malin plaisir à me brouiller la vue. Malgré le temps qui s'était refroidi, je retirais mon tee-shirt pour 'éponger' le plus gros de dégâts. M'était avis que j'avais le nez et la bouche en sang, peut-être même une plaie sur le crâne, à cause de ma rencontre soudaine avec le sol. Je respirais lentement, tentant tant bien que mal de retenir mon envie de vomir tripes et boyaux. Je tamponnais mon visage avec le tissus, qui se retrouva en un rien de temps tâché de sang. Bon pour la poubelle...Je serrais les dents, de toute façon incapable de faire autre chose. Dire que pour moi, ce n'était que le début de la soirée...J'attrapais ma veste et la renfilait, prêt à rentrer chez moi histoire d'inspecter les dégâts. Je regagnais la rue, tête baissée, évitant au possible lumière et population. Le bruit me revenait puissance dix, me rappelant l'horrible mal de tête. Rajouté à ça l'alcool. Putain, je devais avoir fière allure...Je m'accordais une minute de répit, m'appuyant contre le premier mur venu. Je n'arrivais même plus à marcher droit, tellement je me sentais ankylosé de partout. Les bastons, c'était vraiment pas pour moi. La seule chose de réconfortant, c'est que l'autre ne devait pas s'être sorti de là intact non plus, vu la façon dont je lui avais fait bouffer le mur. « Enflure... » marmonnais-je pour moi-même. Je me retournais, comme pour faire dos à mes pensées haineuses. Quoique la personne face à qui je me retrouvais là, faisait sans doutes parti des dernières que j'aurais eu envie de voir là, maintenant. Elicott. Quelle chance j'avais. Je plissais les yeux, n'étant pas d'humeur à supporter ses sarcasmes encore une fois. Les mots qu'il avait employé lors de notre dernière entrevue me revinrent en tête, ce qui n'était pas une très bonne chose sur le moment. Ça me rappelait juste à quel point ce mec m’insupportai. « Vous serez gentil de ne pas faire de commentaires Elicott. » Il n'y avait rien d'autres à rajouter. Je lui lançais un regard meurtrier, bien qu'après tout ça, à côté de l'autre connard, ce mec insupportable n'était qu'un bisounours.
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MessageSujet: Re: Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Icon_minitimeDim 15 Avr - 15:50




Il y avait des jours où on ne ferait mieux de ne pas quitter chez soi. Aujourd’hui était clairement une de ces journées. Déjà que j’avais eu à faire avec des employé incompétents, ensuite les frasques de Keegan avait été malvenus, face à mon père qui avait décidé de faire une apparition surprise. Depuis le début de la journée, je n’avais qu’une seule envie et c’était de rentrer au calme. Un calme qui était quasi impossible a avoir aujourd’hui. Heureusement que demain je n’aurais pas besoin de remettre les pieds ici. Il me fallait bien un bon weekend pour arriver à penser à autre chose. Rangeant mon dossier dans un tiroir, j’envoyais encore le rapport que je venais de terminer à taper sur mon ordinateur, a mon père. Et enfin, lâchant un fin soupire, j’éteignis l’ordinateur, me levant ensuite prêt à partir. Je saisis mon manteau, l’enfilant et quittais mon bureau. Tout les employés étaient naturellement déjà rentrer, les seuls qui devaient errer dans le bâtiment à part moi, étaient les divers agents de sécurité.

Je pris l’ascendeur, descendant au -2 où j’avais garé ma voiture. La nuit était tombée déjà depuis bien longtemps. Un vendredi soir, je savais que le commun des personnes devaient être en train de faire la fête. L’idée de m’y mêler ne me traversa nullement l’esprit. J’espérais juste qu’en rentrant un dîner soit préparé et que Victor avait allumé la cheminée. M’assoir devant celle-ci avec un bouquin, était la seule chose que j’aspirais pour ce soir.

Je quittais l’immeuble une fois installé dans ma voiture. Je quittais Silicon Valley pour retourner vers North Beach. Un quartier qui a première vu n’avait rien qui aurait pu m’intéresser. Les rues étaient remplis de gens peut recommandable. Mais heureusement elle décèle plus loin, un coin apaisant, qu’était Richmond District. Avec un œil distrait, je regardais ce qui se passait aux alentours et rien était étonnant, à cette heure ci de la nuit, les gens tenaient à peine sur leur pieds. Mais je fus tout de même surpris par voir une tête qui ne m’était pas totalement inconnu, malgré l’état dans laquelle était cette dite tête. Je ne sus pourquoi, mais je me garais non loin à la première place venue.

Quittant le véhicule, je refermais d’un geste sec le manteau sur moi pour poser pied sur le trottoir et m’approcher du jeune homme, qui se tenait avec peine contre le mur. Le voir ainsi n’avait rien de surprenant, du moins pour moi. Sans doute voulant continuer son chemin, je croisais son regard. Je restais sur place, les mains dans les poches de mon manteau, l’observant de bas en haut. C’était du joli… « Vous serez gentil de ne pas faire de commentaires Elicott. » Certain pourraient trouver cela amusant, mais cela était loin d’être le cas pour moi. C’était plutôt pitoyable. « Vous êtes pathétique » lâchais-je sèchement, mais sans aucune once de méchanceté. « Vous retrouvez vous souvent dans ce genre de situation ? », demandais-je d’une voix légèrement intéressé. Je finis tout de même par hausser les épaules, car sa réponse, peut importe soit elle, n’en valait certainement pas la peine.

Cependant je n’avais nul l’intention de le laisser croupir ici. « Allez venez » Je fis un signe de tête vers le véhicule, sans pour autant bouger vers celui-ci. Après tout peut être que le jeune homme avait besoin d’un peu d’aide. En tout cas il avait besoin de soin, mais à première vu ses blessures ne semblaient pas profonde, l’emmener dans un hôpital était nullement nécessaire.
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MessageSujet: Re: Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Icon_minitimeDim 15 Avr - 19:54

Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] 276184seth

Combien d'habitants comptait San Francisco ? Plus de 800.000. Pourquoi fallait-il que je tombe sur lui ? En somme, ça aurait pu être pire, genre un nouveau guignol qui aurait prit plaisir à frapper encore. Ce n'était pas la première fois où j'étais mêlé à une bagarre, quelle qu'elle soit., mais d'habitude, il y avait toujours quelqu'un pour nous séparer à temps. Par le passé, il m'était aussi arrivé d'être confronté à ça, ce qui avait plus ou moins développé mes réflexes...Les années passant, j'ai du perdre la main, voilà tout. Je n'avais pas besoin qu'on me fasse la morale, et c'est là qu'intervenait Reagan. Il allait encore avoir tout le loisir de se moquer, de rire de moi, et franchement ce n'était pas le moment. En partant du domaine l'autre jour, j'avais prévu de ne jamais revoir ce type, et voilà qu'il se matérialisait devant moi, alors que j'étais en plein moment humiliant. Son regard qui me détaillait de la tête aux pieds ne semblait même pas surpris par ce sinistre spectacle. Vu l'endroit où nous étions avec l'autre type, à part peut-être ses potes, ça m'aurait étonné que quelqu'un assiste à la scène. Non mais vous imaginiez le cas contraire ? Si Elicott avait vu ça ? Mon humeur n'aurait en rien été arrangée. « Vous êtes pathétique » Conclusion lâchée. Je ne pouvais même pas lui en vouloir. Il avait raison sur ce point. Je devais offrir un piètre spectacle. Voilà qui allait remonter l'estime qu'il avait pour moi ! Je haussais les épaules. Dans le meilleur des cas, je m'en sortirai avec des plaies et des bleus. Expliquer ça à Elias le lendemain allait s'avérer amusant. J'attendais le moment où l'hilarité de cet homme sortirait, ce qui n'arrivait pas. « Vous retrouvez vous souvent dans ce genre de situation ? » Pour qui me prenait-il ? Je serrai des dents, sur le point de m'énerver, sauf que cela n'eut que pour effet de me ramener au bon souvenir de la beigne que l'autre m'avait balancé à cet endroit. Je secouais la tête, laissant tomber l'air offensé, ne tenant pas particulièrement à me ridiculiser une nouvelle fois. J'en avais eu assez pour les jours à venir. « C'est pas comme si ça vous intéressait. » Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire.

« Allez venez » je suivais son regard en direction de la voiture. Deux solutions, soit il se foutait de moi, et il y arrivait drôlement bien, soit il était sérieux, et dans ce cas là, je ne préférais même pas imaginer la tronche que je devais avoir. Je le détaillais du regard, cherchant le signe d'une quelconque plaisanterie. Dans le cas contraire, j'hésitais à décliner son offre. Je ne comprenais pas ce soudain élan de 'gentillesse' si l'on pouvait nommé ça comme ça. C'était plus de la pitié qu'autre chose à tous les coups. Je pouvais me débrouiller sans lui, j'en étais certain. La chute avait été plutôt dure, et dire que j'étais en parfait état aurait été complètement faux. Je ne savais pas trop comment le décrire. Je n'étais pas hypocondriaque, mais là, fallait reconnaître que j'avais mal partout. Ça irait mieux le lendemain...Normalement. Je passais ma main dans mes cheveux, espérant principalement que ma migraine passerait. Quelques minutes plus tôt, j'étais en sang, et là je me plaignais seulement de mon mal de crâne, cherchez l'intrus dans la situation. Je soupirais, pas franchement convaincu ni par Elicott, ni par ma bonne conscience. « Ça ira. C'est pas la première fois. C'est inutile de perdre votre temps... » Tout de suite, je m'en voulut d'avoir sortit cette connerie. Toc inutile, je me mordais la lèvre. L'entaille présente se remit à saigner, si bien que j'eus de nouveau ce goût âcre dans la bouche, ce qui me fit grimacer de dégoût. Je ne pouvais pas jouer la carte du 'je vais bien tout va bien', ç'aurait été ridicule. J'étais plutôt pris de court par cette proposition. Depuis toujours, je me débrouillais seul dans mes emmerdes. Je voyais mal pour quelle raison ça changerait. Surtout face à lui...J'avais une fierté, même si elle venait d'en prendre un sacré coup.
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MessageSujet: Re: Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Icon_minitimeLun 16 Avr - 11:56




C'est pas comme si ça vous intéressait. » Certes, il avait raison, mais il avait tout de même secoué la tête négativement, ce qui me laissait entendre que ce n’était pas le cas. Du moins pas souvent. Après libre à lui de passer ses soirées comme il le veut. S’il trouvait cela amusant de se bagarrer… Je n’en voyais pas l’utilité en tout cas. Mais sait on jamais, peut être que le jeune homme avait eu une bonne raison de le faire. Si bonne raison existait. En tout cas je n’allais pas le lui demander, car oui, cela m’importait peu. Le résultat était devant moi et c’était tout ce que j’avais besoin de savoir pour le moment.

Je lui fis signe de tête vers mon véhicule, lui disant de venir, malgré que je ne bougeais pas encore de ma place. Le connaissant un tant soit peu, je me voyais mal le laisser là, tandis qu’il luttait pour rester sur ses deux pieds. Naturellement rien ne me forçait de le faire, mais je n’avais pas à y réfléchir, la proposition était lancée et avait été de mise dès que je m’étais garé tantôt. . « Ça ira. C'est pas la première fois. C'est inutile de perdre votre temps... » Bien sûr que je perdais mon temps en attendant qu’il réfléchisse si oui ou non il devait m’accompagner. Au lieu de simplement accepter ma proposition. Malgré son regard baissé, je vis clairement le sang lui échapper d’une entaille à la lèvre. Je sortis ma main de ma poche et lui saisit le menton pour lui relever le regard vers moi. « Vous êtes déjà assez mal en point, n’en rajoutez pas » Je le lâchais, sachant qu’il allait devoir avoir des soins adaptés. Chose que j’avais chez moi, même si j’étais loin du genre à devoir les utiliser.

Je sortis un mouchoir de ma seconde poche pour m’essuyer les doigts. Il mettait du sang partout. S’il accepte de venir, j’aurais d’autre choix certainement que de nettoyer plus tard ma voiture. Je pivotais, faisant demi-tour pour faire quelques pas. « Venez. Je ne réitérerais pas mon offre une troisième fois. » Je n’allais certainement pas le supplier de venir. Il était assez grand pour savoir ce qu’il voulait et ce qui était mieux pour lui. S’il jugeait que croupir là était bien, libre à lui. Je m’avançais vers la voiture, faisant le tour pour arriver vers le côté conducteur. Je saisis la poignée de la portière pour ouvrir celle-ci. Pourtant avant d’entrer dans la voiture, je relevais mon regard vers le jeune homme pour savoir sa décision. Je ne l’attendrais cependant pas éternellement, même pas dix seconde, ni même cinq.
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MessageSujet: Re: Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Icon_minitimeLun 16 Avr - 19:48

Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] 276184seth

Dire qu'en temps, ou plutôt en état normal, j'aurai rejeté Elicott, ou même, n'aurais même pas chercher à lui adresser un mot...Quoique, si rien ne s'était passé, je serai encore en train de m'amuser, au lieu de rager devant un mur qui de toute façon, ne répondrait pas à mes injures. Je m'exaspérais presque moi-même, en constatant que je n'avais même pas cherché à être désagréable encore. Je passais le revers de ma main contre ma bouche ensanglantée, tentant sans vraiment de résultats d'enlever ce qu'il restait. Malgré mon refus devant l'offre de cet homme, il restait là, planté devant moi. Qu'est-ce qu'il voulait de plus ? Je levais à contre cœur la tête, sentant sa main m'attraper le menton afin de m'y forcer. « Vous êtes déjà assez mal en point, n’en rajoutez pas » Il y avait quelque chose d'autoritaire dans ce geste, que je n'appréciais pas du tout. Je ne tentait même pas de soutenir son regard, préférant détourner la tête d'un coup sec. Vu son absence de réaction juste avant, j'étais complètement largué. Monsieur voulait faire sa bonne action du jour hein ? Ma fierté, quoique bien ratatinée sur le coup, ne pouvait pas s'arrêter de me signaler qu'il était hors de question de me laisser faire sur ça, pour après être redevable, d'une quelconque façon. Je n'avais pas envie de lui obéir, même si c'était la meilleure chose à faire. De toute manière, je détestais recevoir des ordres, peu importe la personne qui m'en lançait. J'avais encore de trop mauvais souvenirs des disputes violentes avec mon père complètement défoncé, qui terminaient irrémédiablement en coups. Rien qu'y penser me rappelait ce foutu mal de tête, totalement insignifiant. Je ne rajoutais rien, comme l'avait demandé Reagan. Qu'aurais-je pu dire en plus ? L'état pitoyable, comme l'avait déclaré Elicott, puis lui qui se sentait obligé de me venir en idée...Dans les histoires, on appelle ça la jouvencelle en détresse. Je n'avais pas envie de m'immiscer dans ce rôle.

Mine de rien, il n'était toujours pas parti. J'avais plutôt l'impression qu'il me jugeait du regard, comme attendant quelque chose de moi. Je ne savais pas trop comment ça allait se passer, mais je prévoyais déjà que ce ne serait pas à mon avantage. Ça ne dura plus très longtemps, avant qu'il se détourne et prenne la direction de sa voiture. « Venez. Je ne réitérerais pas mon offre une troisième fois. » Non mais il rigolait ? Il n'avait toujours pas lâché prise sur son idée stupide. Malgré moi, je voyais Elicott comme un gars moqueur, hautain, mais sûrement pas comme un mec serviable, au plaisir d'aider son prochain. Qui l'était vraiment ? Je ne comprenais même pas pourquoi il avait perdu du temps avec moi. A écouter le discours qu'il avait tenu à notre dernière entrevue, chaque minutes lui étaient 'précieuse'. Et avec moi, il n'en avait pas fini. Décidé à ne pas accepter, je me redressais fièrement...pour au final me dire que en fait, ne pas bouger, c'était bien aussi. J'avais réellement l'impression d'avoir servi de punching-ball, le plus effrayant étant de se dire que ce n'était pas trop loin de la vérité. Je soupirais, n'ayant de toute façon en tête qu'une chose : dégager d'ici. Si jamais j'acceptais sa proposition, qu'est-ce que j'aurai à perdre, à part du temps et de la patience ? Il fallait bien admettre la vérité en face maintenant : si je devais me débrouiller seul, j'en avais pas fini. Ce n'était pas mon jour, avec la chance que j'avais, quelque chose d'autre me tomberait dessus avant que j'atteigne mon appart'. Tant qu'à être perdant d'une façon ou d'une autre, autant l'être intelligemment. Au pire, je pourrai toujours me montrer désagréable par la suite...Rappelez-moi, pourquoi je ne pouvais pas me le voir..... ? Je ne m'y retrouvais plus dans mes propres pensées.

La portière ouverte, Reagan me jaugeait du regard. En attente de mon verdict, sûrement. Je me décidais à bouger, résigné. Je soupirais, claudiquant quand même jusqu'à la portière. « Une troisième fois ne sera pas nécessaire. » J'affrontais enfin son regard un court instant, avant de m'installer dans la voiture côté passager, ne pensant même pas à peser les pour et les contre de cette décision. Si l'un de nous devait le regretter, ce ne serait pas moi de toute façon. Je tentais de m'installer de façon à ne pas trop faire de dégâts dans la voiture, à cause du sang qui selon les endroits, refusaient encore de sécher. Quand je disais ironiquement, que tout ça, ça n'arrivait qu'à moi, ça prenait souvent des allures trop pathétiques, aussi je préférais me taire. Je me contentais de regarder la route, les rues animées, ne sachant pas quoi raconter. Je refusais encore de le remercier pour son aide, n'étant pas certain de moi-même. Une chose était sûre, Elicott devait vraiment me considérer comme le dernier des cons. Et autant cette fois, je pourrais lui donner raison. Je rompais le silence, sans tourner la tête pour autant. « Je me débrouille toujours pour être vu sous mon mauvais jour avec vous, c'est pas possible... » Une constatation. Je n'avais même plus conscience de ce que je racontais, et ce que je pensais à force.
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MessageSujet: Re: Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Icon_minitimeMar 17 Avr - 8:59




Le regard impassible, je fus tout de même satisfait de voir le jeune homme bouger enfin et surtout en direction de mon véhicule. Je savais très bien que les choses n’allaient pas se passer en douceur si le blessé allait toujours être aussi têtu. « Une troisième fois ne sera pas nécessaire. » Je croisais le regard de celui-ci quand il atteignit la voiture, un court moment, avant que ses yeux trouvent une occupation ailleurs. Malgré mon autorité sur le fait de le faire venir, je comprenais très bien qu’il n’ait pas voulu au début. Surtout avec moi. Etant donné qu’on ne se devait absolument rien, la question restait ouverte sur le fait du pourquoi je faisais ceci. Je n’étais pas sûr d’avoir une réponse claire moi-même, mais je le faisais donc c’était suffisant.

Je montais à mon tour dans le véhicule, refermant la portière pour remettre le contact. Sortant de là, je pris à nouveau la direction vers Richmond District. Bien sûr j’aurais pu l’emmener chez lui, mais cette solution était non envisageable pour moi. Il fallait le soigner et au mieux, vérifier si le lendemain il était déjà capable de se débrouiller seul. Je pariais qu’il aurait du mal à lever ses deux bras, alors le laisser se soigner seul, il y aurait beaucoup qui serait délaissé.

Je restais silencieux, le regard devant moi, sans faire attention au jeune homme pour le moment. Il pouvait déjà prendre quelques minutes pour se reposer. « Je me débrouille toujours pour être vu sous mon mauvais jour avec vous, c'est pas possible... » Un léger sourire couvrit le coin de mes lèvres. « Vous n’aurez qu’à y remédier pour la prochaine fois », répondis-je tout simplement, avec un léger soupçon d’amusement dans la voix. Si prochaine fois il y avait, mais je ne voyais pas pourquoi. Je ne m’étais même pas attendu à le revoir et c’était clairement une coïncidence que j’ai regardé de son côté en passant dans cette rue, tout comme le fait qu’il soit là au moment que je passe.

Il ne manqua plus que quelques minutes avant qu’on atteigne Richmond District. Déjà plus éloigné du centre de North Beach, la différence se voyait déjà bien. Un petit chemin, dont un office avec un garde de sécurité était posé juste à côté pour vérifier les allées et venus dans cet endroit. Les chemins se séparaient par la suite pour mener à chacun des domaines, tous fermé où il fallait passer un portail. J’ouvris la fenêtre pour passer le bras et composer le code et ainsi pouvoir entrer. Code qui était différent selon la personne. Mon père et moi avions celui de base, les employés en avaient un autre, puis un troisième pour les invités, que je donnais à Iliana ou à Keegan. Le Portail restait ouvert quand il avait une fête…

On arrivait devant la porte du garage, où j’allais garer la voiture. Une salle assez spacieuse et qui gardait à l’abri plusieurs voitures de marques, certaines des prototypes qui n’étaient jamais sorties et qui étaient là clairement juste pour le plaisir des yeux. L’avantage de gérer une entreprise sur l’automobile était qu’on avait toujours des voitures de dernier cri. Je sortis du véhicule, refermant la porte derrière moi pour aller faire le tour et aider le jeune homme s’il le fallait. Je reposais ma main sur la portière de droite, l’observant un instant. « Vous voulez de l’aide ? » Il ne fallait certes parfois ne pas trop en demander à un corps meurtri, mais sachant qu’il pouvait vouloir se débrouiller tout seul, je préférais lui demander une quelconque autorisation avant de poser la main sur lui. En tout cas, on allait monter à l'étage. J'allais l'installer dans la chambre à côté de la mienne, au cas où...

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MessageSujet: Re: Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Icon_minitimeSam 21 Avr - 15:53

Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] 276184seth

Dans quelle situation m'étais-je fourré...En soit, ce n'était rien de bien dramatique. J'avais juste accepté -de mauvais gré, mais accepté quand même-, l'aide d'un type qui n'avait aucune raison de me l'offrir. Je ne savais pas trop quel détail était le plus étrange dans tout ça, le fait que j'aie accepté, ou le fait qu'Elicott m'ait proposé ça. Pour approfondir la chose, pourquoi se retrouvait-il là ? Pour un homme...Comme lui, traîner dans le coin était totalement dénué d'intérêt. A son goût, il n'y aurait rien d'intéressant . Un coup de chance, ou un manque de bol...c'était encore brumeux dans ma tête. Mes idées l'étaient toutes plus ou moins. Peut-être que je n'avais pas de raisons de faire le mec insupportable. Peut-être même qu'avec un peu d'efforts, je pourrais apprécier ce type. Et merde, voilà que je divaguais complètement. Le trajet silencieux de la voiture, et la chaleur qui régnait à l'intérieur, me donnait une horrible envie de dormir. Mais pioncer maintenant, … quelle idée. Ce fut en partie pour cela que j’engageais la conversation, ne faisant que constater que l'état pitoyable dans lequel je me retrouvais chaque fois que je venais à croiser ce mec. A croire qu'il me portait la poisse. « Vous n’aurez qu’à y remédier pour la prochaine fois » Remédier. Prochaine fois. Et ça l'amusait ? Je le dévisageais un long moment, ne comprenant pas tellement ce qu'il voulait dire. Comme si chaque matin en me levant, je me disais 'oh aujourd'hui je vais passer pour un abruti fini auprès d'Elicott ! '… Quelle blague. Je soupirais, secouant la tête. Je ne prenais pas la peine de répondre, ne trouvant pas quoi dire d'intéressant, de logique et de concret. En bref, j'étais encore pris au piège dans mes propres paroles. La prochaine fois, je me tairais.

Dans les moments comme ça, on arrivait à se dire que le silence, il n'y avait rien de mieux. Je n'avais pas envie de faire d'efforts de discussion, n'étant pas particulièrement emballé à l'idée de discuter, et de me rappeler que de toute manière, l'était dans lequel j'étais restait à désirer. Vous avions dépassé les quartiers chauds de North Beach, et même Castro, depuis un moment. Manifestement, il n'avait pas en tête de me ramener chez moi. A croire que je ne pouvais pas me débrouiller seul...Quoique, à partir du moment où j'avais accepté son offre, je laissais entendre que c'était le cas. Si j'avais du me débrouiller seul, je savais très bien comment ça se serait passé. Je serai rentré tant bien que mal, et dans l'incapacité de faire autre chose, je me serai étalé sur le lit pour essayer de dormir, attendant le lendemain pour vraiment vérifier l'ampleur des dégâts. Je ne me faisais pas d'illusions, ça ne serait pas du joli. Inconsciemment, j'avais rabattu mes mains contre moi, ayant plus ou moins l'impression de me geler. Le chauffage étant enclenché, et Reagan n'ayant pas l'air d'y prêter la moindre attention, j'en arrivais à la conclusion que j'étais soudainement devenu frileux. Du moins, c'est la théorie que je préférais par rapport à autre chose. Quoi ? Aucune idée.

Quand nous passâmes le portail de Richmond District, je somnolais. Je n'avais pas pu m'en empêcher. Je me sentais désagréablement engourdi à force de ne pas avoir bougé, si bien que remuer chacune de mes articulations m'arrachait une grimace de douleur, même si je refusais de le reconnaître. Apparemment, nous étions dans un garage, et Elicott venait de sortir de la voiture, ce qui signifiait que c'était à mon tour de bouger. Merde. J'ouvrais tant bien que mal la portière, me rendant compte que le plus dur serait finalement d'en sortir. A ne pas pouvoir remuer j'avais l'air d'une grosse larve. Charmant tableau. Comme je m'y attendais encore une fois, ce drôle de bonhomme se trouvait à côté de la portière, attendant sûrement que je sorte de là. Plus facile à dire qu'à faire vu la situation dans laquelle je me trouvais. Cependant, il eut l'intelligence de ne pas esquisser le moindre mouvement pour m'aider. Sage décision, j'avais déjà accepté son offre plus tôt, je n'allais pas non plus passer pour un assisté, fallait pas rêve. « Vous voulez de l’aide ? » Je secouais négativement la tête. Hors de question. Je m'extirpais de la voiture, lentement, mais je m'en extirpais. Me rappelant au passage que toutes les parties de mon corps étaient douloureuses. « Non merci. » Je crus même percevoir un craquement sec au niveau de mon poignet...Je cherchais encore à savoir si c'était à cause d'une quelconque chute (plus précisement, de quelconques coups qui m'avaient foutu au sol), ou bien à cause des poings que j'avais abattus sur la tronche de cet enfoiré. Ou même les deux, tiens. Je ne laissais rien paraître pour autant, oubliant les élancements qui se propageaient le long de mon dos. Je regardais les voitures 'exposées' dans le garage. En temps normal, bien sûr que je les aurais contemplées, reluquées, étudiées au moindre détail, mais là, ce n'était pas le temps normal. Et en temps normal, je ne serai pas là. Ce qui me ramenais à l'ultime question : pourquoi est-ce que cet homme faisait ça. Je me donnais jusqu'à demain pour regretter. Je lançais quand même un regard appréciateur. « Jolies voitures. »

J'avisais les escaliers du regard, les maudissant d'avancer. Si marcher était une torrture, je ne préférais pas imaginer ce que représenterait des escaliers. A croire que c'était fait exprès. Je soupirais, m'avançant vers eux, essayant quand même de marcher droit, malgré les tiraillements infernaux que je ressentais dans les jambes et le dos. Dans la tête aussi. Comme si un abominable personnage s'occupait de me taper sur le crâne avec un marteau...La comparaison pouvait paraître foireuse, le résultat était le même au final. Je m'appuyais contre la chambranle de la porte qui, je supposais, donnait sur ces foutus escaliers, et dévisageais Reagan. D'une, parce que passer devant lui, m'invitant, me paraissait complètement déplacé, de deux, parce que ce n'était pas clair, et je n'avais pas envie de passer le reste de la soirée à me poser la question sans oser la formuler. « Je comprends pas. Vous n'étiez pas obligé. » Je ne reprochais rien mais bon, malgré moi, le ton frôlait le reproche.
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MessageSujet: Re: Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Icon_minitimeDim 29 Avr - 10:39




« Non merci. » sa réponse à mon offre de l’aider ne m’étonna guère. Il était bien borné. Mais je le comprenais. Les rôles auraient ils étaient échangés, ce qui était tout à fait impossible, moi aussi je réagirais comme lui. Je restais cependant prudent et auprès de lui au cas où il me claquerait entre les doigts. Je n’avais nul envie de devoir ramasser ce paquet et de me salir d’avantage. Quelle idée tout de même de l’avoir ramené ici et non déposé à l’hôpital. Mais étant donné que je déteste ce lieu… « Jolies voitures. » Je reposais un regard désintéressé sur les véhicules présents. Je vins à hausser des épaules. Elles pouvaient l’être oui. Mais j’avais déjà vu mieux. Il est vrai que malgré tout les dernières trouvailles en pointe de la technologie étaient encore dans l’usine. Mais elles finiraient ici également. En tout cas je ne répondis pas à sa remarque. C’était inutile et une perte de temps de lui donner raison sur ce point là, vu que tout le monde aurait été de son avis. A la place, je lui fis juste signe pour quitter le garage et passer dans l’entrée principale de la demeure. Je refermais la porte du garage derrière moi, le suivant toujours de près.

Il allait de soit que j’aimais rentrer chez moi et retrouver le calme que je cherchais tant. Mais au contraire de mes projets que de m’assoir avec un bon livre, j’allais à la place materner un jeune homme de mon âge. Quelle ironie… Surtout lui en plus. « Je comprends pas. Vous n'étiez pas obligé. » Je m’arrêtais pour poser les yeux sur lui, le détaillant à nouveau. Il ferait mieux de s’allonger et vite visiblement. « Tout a fait », répondis-je tout simplement. Bien sûr que je n’étais absolument pas obligé de l’aider et il ferait mieux de ne pas me le faire regretter. Je fus sur le point de lui demander de monter quand j’entendis une autre voix derrière moi. « Jeune maître, vous êtes rentré. … et oh avec de la compagnie. Oh… voulez vous que j’aide monsieur ? » Je reposais les yeux sur Victor, mon regard s’adoucissant. J’hochais de la tête. Je lui avais pourtant déjà dis mille fois de ne pas m’attendre quand je rentrais si tard. « Non Victor, allez vous coucher. Préparez juste un petit déjeuner supplémentaire demain, voulez vous » Je le vis acquiescer de la tête. Le connaissant, il devait vouloir plutôt s’occuper du blessé que d’aller se coucher, mais heureusement il fit le bon choix. « Je vous souhaite une bonne nuit. » Victor se retourna pour disparaître dans le couloir. Cela faisait quelques années maintenant déjà que je l’avais fais déménager de chambre pour qu’il n’ait plus à monter ces escaliers.

Je repris un regard tout à fait neutre en reposant les yeux sur le jeune homme à côté de moi. Bon, je ne voulais pas non plus perdre mon temps inutilement et rester là n’était pas dans mes intentions. Je levais légèrement ma main vers les escaliers pour faire signe. « On va monter, vous allez pouvoir vous reposer dans une des chambres » Celle à côté de la mienne déjà. Ayant un sommeil léger, s’il y aurait un souci, je l’entendrais certainement. Mais avant qu’il puisse se reposer, on devait soigner ses blessures en espérant qu’il n’y en ait aucune de grave. Au pire des cas j’appellerais le Dr. Sullivan et j’étais certain qu’elle voudrait rester une petite heure en plus après avoir pris soin du jeune homme. Mais bon…

Je le laissais monter en premier, déjà pour pouvoir le rattraper si jamais il s’écroulerait en plein milieu. Vu le temps que cela prenait, je m’avançais un peu en retirant le gilet et en défaisant les premiers boutons de ma chemise. Une fois a l’étage, je le dépassais pour m’avancer vers une chambre et ouvrit la porte. J’allumai la lumière et reposais les yeux sur le blessé. « Mettez vous a l’aise, je reviens de suite » Je le laissais pour entrer dans ma chambre légèrement plus loin.

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MessageSujet: Re: Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Icon_minitimeLun 30 Avr - 20:34

Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] 276184seth

Intérieurement, j'étais soulagé qu'Elicott n'ait pas insisté pour m'aider. S'il voulait faire sa bonne action de la journée, c'était chose faite, alors il ne fallait pas en faire trop. Je ne cherchais même pas à comprendre pourquoi je refusais tout bonnement son aide, c'était comme ça. Je n'allais pas lui faire croire qu'il m'était indispensable non plus. Malgré ça, j'avais beau me retourner la question dans tous les sens, je ne comprenais pas du tout ce qui l'avait poussé à s'occuper de moi, avec pour programme de me materner comme un gamin. Rien que de penser à ça, je me renfrognais un peu plus. Je devais être maudit, je ne voyais pas d'autres explications. Résigné -et n'ayant de toute façon pas trop le choix-, je m'avançais vers les escaliers, posant finalement la question qui me brûlait les lèvres depuis tout à l'heure, d'une manière indirecte mais claire. Il pouvait bien me répondre, ou même se moquer de ma question, j'en avais rien à faire honnêtement. Au moins, sa réponse ne fut en rien ce que j'attendais, ce qui ne réussit qu'à m'énerver davantage. « Tout a fait » Tu parles d'une réponse. Tout à fait, ça ne veut rien dire...Je ne le pensais pas assez stupide pour ne pas comprendre que j'attendais des explications sur ses agissements. Je le fixais encore un peu, songeant que de toute façon, je finirais bien par savoir le pourquoi du comment. Les gens autour de moi avaient tendance à me trouver têtu, eh bien c'était tout à fait ça. « Jeune maître, vous êtes rentré. … et oh avec de la compagnie. Oh… voulez vous que j’aide monsieur ? » Oh non, pas encore un, qui allait vouloir m'aider et tout le toutim. J'apprenais juste que nous n'étions pas seuls. Merde, merde. Je tournais la tête vers le propriétaire de cette voix inopportune. Le pire dans l'histoire est que je le reconnaissais lui...Quand j'étais venu la dernière fois, c'était lui qui m'avait envoyé valdinguer dans le domaine pour trouver le jeune homme. Ça n'avait été qu'une perte de temps, et en plus j'avais été franchement désagréable. En voilà un deuxième qui avait le privilège de me voir dans un état pitoyable. Dans ce manoir en tout cas, ma réputation était faite. Je fixais un point invisible, faisant mine d'être très inspiré par une des voitures plus loin. Je ne me faisais pas d'illusions, personne ne penserait que la voiture m'intéressait vraiment. De toute manière, je n'avais pas mon avis à donner dans la discussion, alors je me contentais de les écouter d'une oreille distraite.

Je n'avais pas été bavard avec Reagan, ce n'était pas pour que ça change avec le majordome. Tant qu'à paraître impoli, autant l'être jusqu'au bout. Je ne réagis pas quand le dénommé Victor se retirait. Je ne voyais pas trop ce qu'il aurait pu attendre de ma part, alors ce n'était pas trop grave. Quand ce premier en eut fini, il se retourna vers moi, comme s'apercevant une nouvelle fois de ma présence. Je n'aimais pas le regard qu'il me lançait, même si il n'y avait rien de réprobateur, ou quoi que ce soit. J'étais à bout de nerfs, malgré que rien ne paraisse. La fatigue sans doutes, même si elle n'avait aucune raison d'être. C'était surtout qu'à force, la douleur avait laissé place à de l'engourdissement. Chaque mouvement avait le don de réveiller ces foutues douleurs. Si certaines étaient supportables, d'autres m'obligeaient à serrer des dents. Si je recroisais ce type mine de rien, ça risquait de faire mal. C'était le cas de le dire. « On va monter, vous allez pouvoir vous reposer dans une des chambres »  Je fis ce qu'il dit, ne réfléchissant pas vraiment. Je retenais les jurons, ne tenant pas spécialement à m'enfoncer encore plus dans cette situation assez risible, mais dans ma tête chaque marche me semblait comme une source d'inspiration pour des injures, un peu sorties de nul part. J'avais beau essayer de faire comme si de rien n'était, j'étais quand même relativement long pour quelques foutues marches. Pour cette simple raison, je faisais profil bas. A quoi bon assurait que tout allait bien, pour me faire trahir dans ce détail aussi insignifiant ? Mouais, ça servait à rien.

« Mettez vous a l’aise, je reviens de suite » Ah oui, nous venions d'arriver dans le couloir où se trouvaient sans doutes les chambres, vu que Elicott m'avait emboîté le pas pour ouvrir une porte, et en allumer la lumière...J'étais vraiment naze. En réalité, j'étais surtout à la limite de la somnolence. Je restais quelques secondes à fixer le jeune homme avant d'entrer dans cette chambre. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Je lançais un rapide coup d’œil dans la pièce. Sans épiloguer, c'était juste...une chambre, ouais. Je poussais la porte derrière moi, sans pour autant la fermer. Peut-être que c'était une impression, mais il faisait vraiment chaud là dedans. Tour à tour, je retirais ma veste et mon tee-shirt, que je posais négligemment sur une chaise qui se trouvait face à un bureau, en prenant soin de grogner contre les tiraillements que je ressentais dans les côtes. Ça passerait. Seul point positif, la chambre disposait d'une salle de bain. Je jetais un regard d'envie vers le lit. Je crevais d'envie de m'y allonger, m'enfin, le propriétaire des lieux avait dit revenir de suite...Avec un peu de chance, ça ne durerait pas longtemps. J'entrais dans la salle de bain, me frottant la nuque en grimaçant. Je m'appuyais contre la vasque du lavabo, restant quelques secondes ainsi avant de réagir pour me rincer le visage, pour me rafraîchir les idées, et peut-être un peu me réveiller. Si ça réveillait, l'eau froide réussissait aussi à réveiller le mal de crâne...Je l'avais presque oublié lui. Je relevais les yeux vers le miroir, observer sans réactions le reflet qu'il m'offrait. Positivement parlant, ça aurait pu être pire. J'avais une mine affreuse, et c'était le cas de le dire. Le lendemain, je ne serai pas étonné si un hématome se pointait sur ma pommette. Me rincer le visage avait au moins enlevé les résidus de sang séché, si bien que de ce côté là, à part mon entaille à la lèvre qui ne semblait pas s'arrêter de saigner, ça faisait déjà plus propre. Une éraflure anodine au menton, et comme je l'avais supposé, une plaie au dessus de ma tempe. Le reste ne semblait être que douleurs passagères, avec pas mal de bleus en prévision. Bien joué, franchement ! Il n'y avait pas de quoi en faire tout un drame. C'était risible, à y voir comme ça. Je m'inquiétais des éventuelles traces de coups visibles, alors que les plus douloureuses étaient sans doutes celles que j'avais reçu à cause de coups de pied pendant que j'étais à terre. Tss. Je bus un verre d'eau pour chasser ce goût se sang et de bile mélangés, avant de retourner dans la chambre, m'asseyant sur le lit en me frottant le visage, attendant que l'autre revienne. Le pauvre, il serait sans doutes déçu du spectacle. Pour autant je réalisais que je n'avais toujours pas ouvert la bouche depuis lui avoir indirectement demandé pourquoi il faisait ça...
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MessageSujet: Re: Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Icon_minitimeMar 8 Mai - 15:42




Je reposais le gilet sur le lit, déboutonnant les manches de la chemise pour les relever au dessus de mon coude. J’espérais que la soirée n’allait pas s’éterniser en tout cas et que surtout il n’allait pas faire la forte tête. J’avais nul besoin de le soigner après tout, mais s’il ne voulait pas souffrir le martyre plus longtemps, fallait mieux être docile pour l’instant. Je quittais ma chambre pour aller dans la salle de bain à côté et me laver les mains. Ensuite j’ouvris la pharmacie. J’avais beaucoup de choses, même que la plupart n’étaient même pas ouvert. Je n’étais pas du genre à revenir blessé tout les deux soirs. Je pris en main, ce dont on aurait probablement besoin, avec une paire de ciseau.

Revenant vers la chambre où j’avais proposé au jeune homme de rester, je le vis assis sur le bord du lit. Visiblement il avait pris la peine de s’essuyer pendant que j’étais allé chercher le nécessaire. Maintenant qu’on voyait un peu plus de peau que de sang, on distinguait les blessures diverses et les ecchymoses. Je me demandais tout de même ce qu’il avait bien pu faire pour se retrouver dans un tel état. Je déposais ce que j’avais en main à côté du jeune homme, repartant dans la salle de bain qui était joint à la chambre et prit le verre pour le remplir d’eau et le donner à Seth. Je repris un paquet de médicament et en pris deux avant de les tendre au blessé. « Prenez ça déjà, ça vous aidera » C’était un début et au moins ces antidouleurs allaient l’aider à dormir un peu plus tranquillement.

Je fis un peu de place, à côté de lui, pour m’assoir à mon tour. Je reposais les yeux sur lui, me demandant par quoi on pourrait bien commencer. Le plus important était le visage tout de même, on allait éviter que de vilaines marques restent sur lui. Je pris un autre paquet pour en sortir le baume. « Je pourrais savoir pour quelle raison vous vous êtes battu ? » C’était de la curiosité simple, il est vrai. Après il pouvait ne pas me répondre. C’était comme il le souhaitait. La raison n’était pas importante, vu que le résultat n’était pas beau à voir. Mais on ne savait jamais, peut être qu’il y avait bel et bien une bonne raison derrière. Pourtant j’en doutais tout de même, vu dans quel état il était.

J’ouvris le tube et reposais mon regard sur le jeune homme. « Vous allez me laisser faire ? » Hors de question de se battre à notre tour. Mais je doutais qu’il puisse lever le bras et se débrouiller tout seul. En tout cas, heureusement qu’il saignait un peu moins déjà, sinon cela serait dure de lui poser la crème. J’en déposais un bout sur mon doigt puis en déposais avec légèreté sur le coin de ses lèvres, où une vilaine coupure se trouvait. Si niveau caractère il pouvait être ennuyant, il avait un physique plus ou moins plaisant et même cela il n’y faisait pas attention. En tout cas, le voyant ainsi, en laissant côté ses blessures, le jeune homme n’était plutôt pas mal. C’était un genre qui m’était encore inconnu, puisque je fréquentais les clubs distingués, ce que Seth n’était pas, mais c’était loin de me déplaire. Je remontais doucement les yeux jusqu’au visage du jeune homme et, l’expression toujours neutre, je continuais à déposer du baume sur ses blessures, essayant de ne pas lui faire du mal.

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MessageSujet: Re: Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Icon_minitimeJeu 10 Mai - 12:25

Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] 276184seth

Depuis tout à l'heure, le moment où cet homme avait débarqué en proposant pour une raison inexplicable de m'aider, les questions fusaient dans ma tête. La plupart que je ne comptais pas poser. J'avais cru comprendre à force que c'était inutile de prévoir comment je pourrais réagir, ou bien même ce que je pourrais dire, parce qu'à chaque fois, ça tombait à l'eau. Ce type avait le don de me prendre au dépourvus, et ça ne me plaisait pas du tout. Mais au point où j'en étais, il y avait une chose de certaines : si je continuais à me poser des questions, aussi futiles soient-elles, ma tête allait finir par imploser. J'avais déjà assez mal à la tête pour ça, alors je préférais me taire. Le bruit de la porte me sortit de mes réflexions ô combien intéressantes. Il n'avait pas mis trop de temps...Je cherchais à comprendre à quoi servirait tout l'attirail de crèmes, de médicaments, et de je ne sais quoi, sans succès. Il déposa son bazar, m’observant tout juste avant de repartir du côté de la salle de bain. Intérieurement, j'étais content qu'il ne fasse pas de commentaires. Je savais que c'était déjà assez pitoyable comme ça, s'il s'y mettait aussi, je ne répondais plus de mes actes. Mon soulagement fut de courte durée, à partir du moment où je le vis revenir avec un verre d'eau. Il ne comptais quand même pas me faire avaler des trucs, soi disant des anti-douleurs qui allaient plus me shooter qu'autre chose, si ?! « Prenez ça déjà, ça vous aidera » ...Si. Même si je tentais de rester impassible, je me retenais de justesse de lever les yeux au ciel. Je n'étais pas mourant non plus, je n'avais pas besoin d'être materné comme tel. Malgré tout j'obéis docilement, marquant juste quelques secondes d'hésitation avant d'avaler les comprimés en soupirant. Le temps qu'ils fassent effet, je serai déjà couché, puis franchement, la nuit...je dormais. Douleur ou non. Bref, je n'allais pas exposer ma théorie sur le sujet, pas franchement pressé de discuter pour une chose aussi absurde.

Je n'eus aucune réaction en voyant Elicott bouger pour s'asseoir à côté de moi, après avoir poussé tout ses machins dont la plupart me paraissaient inutiles, mais alors, complètement. Je sentais son regard me fixer lourdement, si bien que je ne tentais même pas de la croiser, contemplant le mur d'en face qui était soudainement devenu très intéressant. « Je pourrais savoir pour quelle raison vous vous êtes battu ? » Bonne question. Le mur ne risquait pas de me répondre, alors je pouvais bien détourner le regard...J'observais Reagan quelques instants, cherchant une réponse de correcte à donner. Si tout à l'heure, j'avais eu l'impression de me battre avec l'autre enflure pour une bonne raison, là je n'en étais plus tellement sûr. Je pouvais bien expliquer ce qu'il s'était passé, mais aller dire à un type qui reste cloîtrée dans sa haute bourgeoisie, qu'à une soirée où l'alcool avait déjà bien coulé, un type était venu nous embêter, on l'avait envoyé sur les roses, ensuite on s'était insulté et frappé, jusqu'à ce qu'on soit viré de la soirée, alors ça avait continué dehors. C'était tellement con à dire, pourtant c'était ça. Magnifique...J'allais m'amuser pour trouver un truc intelligent à répondre moi. Je haussais les épaules mollement, malgré le fait que mon corps endolori ne soit pas trop d'accord. « C'est pas important. » Du moins, pas pour moi. Alors après, si je ne satisfaisais pas la curiosité d'Elicott, tant pis. Après tout, il m'avait répondu tout aussi évasivement quand je lui avais demandé le pourquoi du comment un peu plus tôt.

Je ne cherchais même plus à me ''rebeller'' contre ce qu'il faisait, même si ce n'était pas l'envie qui me manquait en le voyant prendre un tube de crème, ou un truc comme ça. « Vous allez me laisser faire ? » Oups...J'avais peut-être du fixer tout ça un peu trop intensément, dans ce cas il l'avait remarqué. Moi et la discrétion, ça n'avait jamais fait très bon ménage de toute façon. « Parce que j'ai le choix ? » Non mais sérieux, comme si j'allais le mordre. Je pourrais remarque, mais ce n'était pas dans mes intentions. Malgré tout, mon ton était amusé. Je n'allais pas chercher à comprendre. Docilement, je me laissais faire quand il posa la crème, même si je détestais ce genre de trucs. Puis pour une entaille, c'était peut-être un peu exagéré...Encore une fois je soupirais, mais ne me rétractais pas. J'essayais aussi de rester impassible, et de ne pas faire attention au regard appuyé qu'il avait sur moi. Quoique niveau impassibilité, j'avais de la dure concurrence...Elicott était comparable à une porte de prison quand il décidait de ne rien laisser paraître. Je le laissais terminer en paix, l'observant en douce. Une fois que je considérais que c'était bon -du moins, pour maintenant-, j'attrapais doucement son poignet pour le lui signaler. « C'est bon...Merci. » J'étais tiraillé entre ma fierté qui me poussait à ne pas me laisser faire, et ma conscience, qui me soufflait de me comporter en être civilisée. Quoi qu'on en pense, c'était la première fois qu'un remerciement avait autant de mal à sortir, me mettant étrangement mal à l'aise. Je tournais la tête, observant distraitement Reagan, et le bazar posé à côté de nous. « C'est bon ou... ? » Je désignais le tas avec une grimace. A croire que j'étais incapable de terminer mes phrases, moi qui en général n'avait pas ma langue dans la poche...
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MessageSujet: Re: Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Icon_minitimeVen 18 Mai - 11:27




La réponse a ma question, à savoir la raison du pourquoi le jeune homme s’était battu, tardait tant à venir, que je me demandais s’il n’était pas en train de chercher quoi dire pour paraître moins stupide à mes yeux qu’il ne l’est déjà. Je le vis hausser des épaules avant de me répondre que cela ne fut pas important. Tout comme je m’en doutais, en tout cas. Il mériterait bien que je l’ai laissé là bas pour qu’il juge le bienfait de ses actions, tout à fait inutiles. Ces gens qui pensaient pouvoir tout régler par les poings étaient tout à fait idiots et sans intérêt à mes yeux. Et pourtant me voila à côté de l’un d’eux. Et cela que pour l’aider. Je me demandais encore ce qui avait pu me passer par la tête à l’inviter de m’accompagner. Est-ce que je le regrettais ? Non. Du moins pour le moment. Le jeune homme ne semblait après tout pas en état pour me prendre la tête et puis justement à cause de son état, cela ne serait en rien amusant.

Ne voulant pas perdre davantage de temps, je me saisis du tube de crème, en posant un peu sur mon doigt, tout en lui demandant s’il allait se laisser faire. Bien sûr, je pourrais le laisser se débrouiller tout seul, même si je le voyais mal y arriver sans aide. Et puis je ne doutais pas qu’il veuille juste s’allonger et dormir pour le moment. Mais plus vite j’avais fini et plus vite je le laisserais tranquille. « Parce que j'ai le choix ? » Je préférais demander, n’ayant nul envie qu’il me morde le doigt, surtout que je ne savais pas ou sa bouche avait traîné. C’en devenait presque dégoutant d’imaginer ce que les gens peuvent faire dans les quartiers où j’avais trouvé le jeune homme. North Beach n’était pas du tout un quartier recommander dans certains coins… heureusement qu’il y avait tout de même Richmond District pour couper avec ces dépravés.

Ne faisant guère attention au soupire du jeune homme, je continuais avec douceur à m’occuper avant tout des blessures et des bleus sur le visage de ce dernier. En tout cas il était bien moins séduisant que d’habitude et il devrait vraiment faire attention s’il voulait encore plaire aux filles. Ou alors juste pouvoir se mettre la main sur l’une de celles avec qui la nature n’avait pas été clémente. Je continuais donc dans le silence à m’occuper de lui. Aucune idée des minutes qui étaient passé, mais visiblement le jeune blessé en était venu à en avoir assez en m’attrapant la poignée. « C'est bon...Merci. » Je relevais les yeux sur les siens et retira ma main de son emprise. « C'est bon ou... ? » « Comme vous voulez » Il y avait pourtant encore à faire, mais s’il préférait en rester là, je n’allais pas non plus le forcer. Mon regard fut un court instant moins dur en l’observant, mais je me repris vite en me levant du lit pour saisir les affaires que j’avais mis dessus. Je les reposais sur le bureau, estimant que le lendemain, j’en aurais pas encore terminé. Mais il valait mieux le laisser se reposer.

« Je suis dans la chambre à votre droite. Au cas où vous ayez besoin de quelque chose » Je me retenais de lui dire que je risquais fortement de l’entendre s’il quitterait sa chambre. Mais une fois qu’il était endormi, certainement qu’il allait passer quelques bonnes heures dans ce lit. « A demain » Je quittais la chambre sans attendre spécialement une réponse de sa part. Je refermais la porte derrière moi, reprenant chemin vers la mienne pour y entrer. Je me dirigeais vers la salle de bain pour nettoyer les mains, passant également l’eau sur mon visage avant de m’essuyer. Je restais un court moment sans bouger, écoutant si jamais à côté il y aurait du raffut, mais tout semblait bien calme. Mon invité avait déjà dû se coucher. J’inspirais longuement, rangeant la serviette à sa place et éteignant la lumière en quittant la salle de bain. Je ne tardais pas à me changer, revêtant qu’un bas de pyjama, avant de me mettre au lit. Pourtant avec nul envie de dormir pour le moment. Laissant donc la lampe de chevet allumé, je repris mon livre pour en continuer la lecture, jusqu’à ce que la fatigue se ferait enfin sentir.
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MessageSujet: Re: Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] Icon_minitimeMer 6 Juin - 13:45

Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan] 276184seth

Bien que ça ne me plaise pas vraiment de me laisser faire de la sorte, je ne bronchais pas. A quoi bon, de toute manière ? J'aurai pu rétorquer, et demander très clairement à Elicott de me foutre la paix, mais pacifiquement parlant, ce n'était pas le moment pour enclencher les hostilités. La dernière fois je ne m'étais pas gêné, sauf que contrairement à cette dite fois où Mooonsieur s'était bien amusé à se ficher de moi, je tenais parfaitement debout, je n'étais pas amoché, je n'étais pas ''chez lui'' à proprement dire, et surtout, je n'avais pas besoin de son aide. Oh, si on me demandait, j'aurais nié en bloc que j'avais besoin de lui, ou de quelqu'un, ou même de quelque chose en ce moment même. Malgré tout, tant pis si ça nuisait à ma fierté, j'avais accepté son aide. Mauvaise idée en fin de compte. Surtout que quoi que je fasse, il continuait de me considérer comme un moins que rien. Il ne l'exprimait pas clairement, mais ça se sentait plutôt bien. Tant pis pour lui, ça ne changerait pas ma vie. J'avais eu quelques minutes de réflexion pour essayer de lui sortir une raison cohérente sur le fait de m'être battu, mais comme la plupart des ces actes irraisonnés et agrémentés avec l'alcool, c'était trop flou pour que je puisse en sortir une excuse. Quand bien même j'en aurais eu une, ma conscience me rappelait sans arrête à l'ordre. Il s'en foutait pertinemment. Entre nos modes de vie, il y avait au moins un gouffre, qui nous empêchait de penser correctement l'un envers l'autre. Alors tant qu'à passer pour un être inutile, autant ne pas l'emmerder en plus avec ce genre de choses. En plus, j'étais pas d'humeur.

Je le laissais faire avec cette insignifiante coupure, à laquelle je n'aurais jamais prêté attention en temps normal. J'avais supporté quelques temps, mais mon envie d'en finir avec toutes ces choses superficielles avait vite pris le dessus. On partait du principe que ce n'était rien de grave, que rien n'attentait à ma vie, alors inutile de s'y attarder davantage. Dire qu'au final, j'avais mis plus de temps à accepter de le remercier qu'à être à bout de patience...C'est que la politesse avec certaines personnes, ça ne venait pas naturellement. Je lui avais doucement attrapé le bras, juste pour lui faire comprendre que ça suffisait là. Visiblement, il avait peur que j'aie la gale ou un truc du genre, parce qu'il ne s'était pas fait prier pour retirer son bras, presque avec brusquerie. Il m'exaspérait ce mec, mais vraiment. Les rôles étaient échangés, à la base, c'est moi qui était censé l'emmerder ! Le monde à l'envers. Au vu de tout le bazar qu'il avait rapporté et posé à côté de moi, j'y jetais un rapide coup d’œil, demandant au passage s'il avait fini. Pitié que oui...Je n'avais ni l'envie, ni la patience, de continuer à bénéficier de sa présence. Saisir le cynisme de cette pensée. « Comme vous voulez » Houla, alors ouais, on s'arrête, maintenant, tout de suite. Il n'empêche, je n'aimais toujours pas son ton hautain et autoritaire. Quoiqu'à y réfléchir, il n'y avait rien que je pouvais aimer chez lui...pour l'instant. Cette dernière partie de ma pensée me donna une envie soudaine de me foutre des claques. Je déraillais complètement ce soir moi. Il n'y avait pas de pour l'instant qui tienne, étant donné qu'après cette maudite soirée, je ne le recroiserai plus du tout. Et si ça devait arriver, ce serait vraiment par pur hasard au beau milieu d'une rue, et alors je n'y prêterais même plus attention. Si seulement c'était aussi simple...Au final, la soirée aura été plus compliquée que ce que j'aurais imaginé si j'avais du me débrouiller seul. Brusquement, à le voir s'affairer, j'avais presque eu l'impression que c'était indispensable. Et pourtant, c'était bien le contraire. « C'est bon alors. » J'avais voulu essayer le genre de ton qui lui aurait clairement fait comprendre que je voulais la paix, mais peine perdue, il était bien meilleur que moi à ce jeu. L'habitude, peut-être. Personnellement, non pas que j'aie l'habitude d'être un parfait connard, mais jouer la parfaite personne civilisée, ça m'échappait encore légèrement. Surtout avec lui.

Heureusement, il eut la bonne idée de ne pas rétorquer. Pour une fois, c'était une bonne idée. Tant pis si après j'agrémentais son mépris envers moi, mais je n'allais pas tenir encore trois mille ans sans me montrer bien désagréable. Là, je réalisais que j'étais vraiment contradictoire...A un moment je décidais de me montrer docile, et à un autre je répugnais totalement tout ce qu'Elicott pourrait dire et faire. J'étais pas sortable. De plus, ces trucs prétendus être des anti douleurs, réussissaient juste à m'embrumer l'esprit. Je le regardais à peine faire, se lever et débarrasser le lit pour poser tout ça sur le bureau, ce qui me fit légèrement grimacer. Il n'espérait pas me toucher demain aussi quand même ? C'était purement superficiel, pas de quoi en faire une affaire d'état. « Je suis dans la chambre à votre droite. Au cas où vous ayez besoin de quelque chose » Je hochais vaguement la tête, juste pour lui signifier que ce n'était pas la peine de répéter. Quoique en fait, ce n'était même pas la peine de me l'indiquer, il était hors de question que j'aille le voir pour quoi que ce soit. Ce n'était pas comme si je risquais d'agoniser pendant la nuit. Fallait vraiment que j'arrête de laisser mon esprit divaguer, décidément, ça ne me réussissait pas. Je fixais quelques instants Reagan qui semblait s'être ravisé de dire quelque chose, pour le remplacer par un « A demain » désintéressé. « Oui. » J'avais renoncé à l'idée de lui offrir une réponse correcte, ce qu'il n'attendant probablement pas. Le voir enfin s'éclipser me laissa échapper un soupir de contentement. Pour une si petite affaire, il en avait mis du temps à me laisser tranquille. Je me foutais bien de savoir ce qu'il en pensait de toute évidence. Sinon, je venais juste de confirmer que je ne me barrerai pas comme un voleur au petit matin. A vrai dire, l'idée ne m'avait pas effleurée.

Je levais les yeux au ciel en repensant à cette soirée, qui m'avait bien paru être une éternité. Encore une fois, je n'étais pas celui qui avait eu le dernier mot, et ça m'énervait. A force, un jour, ça finirait par péter, et alors, je ne préférais pas connaître la tournure que ça prendrait. Tout ça en admettant qu'on se revoie. Parti comme c'était...
Je me relevais du lit, et m'approchais de la chaise sur laquelle j'avais négligemment posé ma veste. J'en fouillais la poche pour sortir mon portable. Il n'était même pas tard...A mon goût du moins. Quelques secondes de réflexion, et je pianotais un texto à l'adresse d'Elias pour lui dire que je ne pourrai pas venir travailler le lendemain. Simple prévoyance. Une fois la chose faite, je m'éloignais pour aller m'adosser à la fenêtre que j'ouvrais, pour aérer un peu l'endroit, qui me semblait bien trop chaud finalement. Chez moi, c'était une habitude de dormir avec le fenêtre ouverte, là c'était plus une nécessité pour pouvoir souffler un peu. Comme je l'avais pensé, les médicaments ne réussissaient qu'à me shooter un peu plus. Je n'avais plus trop mal, mais j'étais complètement engourdi.
Deux minutes plus tard, après avoir maladroitement défait mon pantalon, j'étais allongé sur le lit, fixant le plafond en attendant le sommeil. Le silence régnait en maître, mais cette fois-ci, ça ne me dérangeait pas.

En définitif ?
3 - 0, Reagan l'emporte. Game over, try again. Fais chier.

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Tais-toi, tu me donnes la migraine. [Reagan]

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