Jill Ҩ Elias

« Quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe... Je serais là... »de Song Fang-Hu .

La journée s'annonçait plutôt calme, du moins je prenais un peu de temps pour moi aujourd'hui, je n'avais pas envie d'aller au club tout était enfin terminé et je n'attendais qu'une chose le jour de l'ouverture, je devais encore faire les tractes et les invitations mais tout ça ne prendrait pas énormément de temps. Je pris le temps une fois lever d'aller courir un peu sur la plage, ça faisait longtemps que je ne l'avais pas fait pourtant je ne pouvais pas dire qu'il faisait chaud mais pour une fois je me sentais bien. J'avais réussi à faire le vide de tout ce qu'il se passait en ce moment, le fait que Narcisa était enceinte de jumeaux, mais aussi qu'elle avait pris la fuite enfin si je pouvais dire ça comme ça. C'était étrange avec elle, en ce moment je ne savais pas sur quel pied dansait à croire que ses hormones ou autre mais je la trouvais bien distante une fois de plus.

Je restais pendant un moment sur la plage faisant complètement le vide avant de rentrer à l'appartement, je savais très bien qu'à un moment ou à un autre il faudra soit que je déménage soit que je fasse aussi des travaux pour pouvoir accueillir les petits, quoi qu'il pouvait se passait après, il y aurait toujours une place pour mes enfants dans cet maison, j'avais une pièce vide à l'écart et elle serait parfaite pour eux, il fallait juste que je prenne le temps de ranger tout ce que j'avais mis dedans, bien sur beaucoup aurait pu dire mais tu as la chambre ou ton ou tes frères dorment quand ils viennent oui c'était vrai mais il était hors de question que j'y touche, c'était ainsi chaque personne devait le prendre tel quel et pas autrement surtout que depuis quelques temps maintenant une jeune femme venait la squatter quand elle n'allait pas bien.

Je me souviens encore de la première fois ou j'avais vu cette jeune femme, Jill était perdu, enfin façon de parler, elle était là à l'hôpital ne se souvenant de plus rien, même pas de l'accident, j'avais eu mal pour elle, simplement parce que je savais ce que c'était pas de plus se souvenir non mais tout ce qui avait de loin ou de près un rapport avec les accidents, et puis j'avais eu envie de l'aider par mon métier de flic à ce moment précis mais aussi pour d'autres raison, je m'étais pris d'un sentiment incontrôlable envers elle, c'était étrange mais je ne pouvais pas la laisser seule, il fallait que je sois là pour elle et encore maintenant même si je ne fais plus partie de la police, je veille sur elle et même plus parfois.

Le reste de la journée se passa normalement, à faire du rangement, du tri surtout dans mes affaires, dans tout ce que j'avais pu emmagasiner depuis tout le temps que j'étais là. Il devait être 18h quand je pris enfin le temps pour préparer à manger pour le soir, bon il fallait avouer que je m'y prenais assez tôt mais j'avais envie de me poser devant un bon film d'horreur ce soir sans penser à autre chose. Je pris une douche rapide passant ensuite un simple short avant de m'installer devant la télé avec une bière attendant que ce que je venais de préparer soit cuit, bon il fallait avouer que j'allais en avoir pour deux trois jours avec la quantité que j'avais fait mais bon pas grave...

Il y a des jours, où, pour décrire la situation en toute simplicité, ça ne va pas. Pas du tout. En fait, c’est un doux euphémisme pour parler d’une journée de merde. Souvent on se dit ‘ça ira mieux demain’, mais en attendant, ça prend encore plusieurs heures de mauvaise humeur. A peine le pied posé ce matin, je le savais que ce n’était pas mon jour. Ca commence pas un retard assez emmerdant, une magnifique gamelle au saut du lit à cause d’une paire de baskets, suivie de près par une coupure d’électricité, pour terminer par un bus raté. A partir de là, on se dit que pour notre santé morale, mieux vaut retourner bien au chaud dans son lit. D’ailleurs, c’est ce que je fis ce matin même, avec une mauvaise humeur apparente. Si c’était pour encore passer une journée de cours en étant complètement larguée, en oubliant encore le nom de telle ou telle personne qui le prendrait mal, et qui s’y prendrait assez bien pour m’en rendre coupable, non, ça irait. C’était pas mon jour, tant pis, demi -tour, et journée à glander. J’avais fini par rentrer chez moi pour m’allonger sur mon lit, histoire de faire le point, et d’oublier un peu la crise de nerfs qui menaçait de pointer. Quelques heures de cours loupées en plus, je n’étais pas à ça près. Quoique ce fût assorti à une habitude qui réussissait toujours à me bousiller le moral : me demander ce qu’en auraient pensé mes parents. .M’auraient-ils fait la morale, ou auraient-ils décrété que c’était mon problème ? Si ça se trouve, ni l’un ni l’autre. Les photos ne valent pas les souvenirs quand il s’agit de se rappeler. Ces images n’étaient pour moi que des faibles décorations, ne m’avançant pas tellement. Je retenais le docteur qui avait dit que ma mémoire reviendrait. Mon accident datait de près de deux ans, et toujours rien. J’en devenais complètement malade. Plus je cherchais à mettre le doigt sur le passé, moins j’y arrivais. C’était comme chercher une aiguille dans une meule de foin. De plus, ça me donnait la migraine.
Au bout de quelques dizaines de minutes, peut-être même quelques heures à méditer le sujet, je tombais dans les vapes du sommeil.

Une saleté de sonnerie me sortis des bras de Morphée. Je jurais, grognais, manquant de fracasser mon réveil par automatisme. Après seulement, je réalisais que ce qui sonnait d’un air incroyablement pénible, n’était autre que mon portable. Merveille de technologie, tu parles. Je le regardais s’agiter en vibrant, tel un petit insecte, avant de songer à décrocher. Identité de l’appelant : Mamie. Pas besoin de ça. Je déclinais l’appel, reposais le téléphone, et m’enfonçais à nouveau la tête dans l’oreiller. Mais il fallait bien que je me résigne, il me serait impossible de me rendormir avec la fatigue ‘mentale’ qui m’habitait. La seule chose à faire était pour l’instant de me changer l’esprit. Je renonçais à me reposer, me relevant difficilement. Je ne savais pas combien de temps j’avais dormi, mais je me sentais complètement groggy, au point de manquer une nouvelle chute. Je m’appuyais finalement contre le rebord de la fenêtre, observant la vue de San Francisco en fin de journée. J’eus un moment de surprise en constatant que j’avais fait ma nuit en l’espace de cette journée. Bordel. Voilà qui promettait, en plus de ne rien arranger sur mon humeur, qui continuait tranquillement de plonger. Je me dirigeais vers la salle de bain, en désespérance de cause, où je me mis en tête de procéder à une douche brûlante. Quand j’en ressortis, de longues minutes après, je savais enfin quoi faire de ma soirée.

J’en pouvais plus de rester seule comme ça, et je ne voyais qu’une personne susceptible d’accepter ma compagnie. Elias. Raisonnablement, je savais très bien que débarquer chez les gens sans prévenir, c’était très mal poli. Mais après tout, il était toujours le premier pour me répéter que si j’avais besoin de quoi que ce soit, il était là…S’il y avait quelqu’un capable de m’aider de toute manière, il n’y avait que lui. J’avais une étincelle de chance, dans ma malchance. Un flic s’occupant d’un accident ne reste pas toujours aux petits soins pour les victimes. Si ? Il était inutile de me le signaler, j’étais au courant d’abuser un peu de la situation de temps à autres. Et ça allait recommencer, une fois de plus. A l’occasion, il faudrait que je trouve de quoi combler ma solitude. Un chien par exemple. Quoique avec la chance que j’ai, je pourrais y être allergique.

Environ vingt minutes plus tard, je marchais dans la rue, en direction de chez Elias. Le temps commençait à rafraîchir mais restait tout de même plus supportable que ces derniers mois, où SF avait pris des allures de Pôle Nord dès qu’on mettait le nez dehors. D’accord, c’était un peu exagéré. Le chemin jusqu’à la maison de l’homme que je considérais comme un ami, je le connaissais par cœur pour l’avoir fait quelques dizaines de fois. Mais cette fois-ci, je traînais, au point de m’exaspérer moi-même. J’avais l’impression d’agir comme une enfant en quête de réconfort, et c’était trop semblable à la réalité. Il y aurait un jour où il faudrait vraiment que je le laisse un peu tranquille Elias. Il avait une vie, et je craignais toujours de déranger, ou dans le cas contraire d’envahir son espace vital…Mes méditations s’arrêtèrent là quand je me retrouvais devant sa porte. Le trajet était tellement familier que je le faisais pas automatisme. Je toquais timidement à sa porte, pas tellement convaincue.

Jill Ҩ Elias

« Quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe... Je serais là... »de Song Fang-Hu .

Je me retrouvais là devant la télé, cela me faisait du bien de me poser un peu mais je pensais toujours à ce qu'il se passait autour de moi, à Narcisa, à mes futurs enfants et je me faisais de plus en plus de soucis mais bon il fallait maintenant que je pense un peu à autre chose, peut-être que je devais faire mon égoïste pour une fois. Mais il fallait que je la retrouve pour savoir alors que maintenant elle avait repris la fuite. Je buvais ma bière lentement zappant les chaines de la télé, i n'y avait vraiment rien de bien intéressant mais bon c'était mieux ça qu'autre chose. Je posais ma bière sur la table avant de me lever pour aller surveiller le repas qui était entrain de cuire, je vins à tout éteindre avant d'entendre frapper à la porte.

Je jetais un coup d'oeil à l'horloge avant de m'essuyer les mains puis j'allais ouvrir, je me demandais qui pouvait être là, je n'attendais personne du moins pas à mon souvenir. J'ouvris la porte avant de regarder la jeune femme face à moi, je vins à sourire en la reconnaissant. Jill était une jeune femme que j'avais aidé auparavant et sans vraiment le contrôler je m'étais attaché en elle, j'espérais simplement qu'elle puisse retrouver tout son passé mais pour le moment j'étais là pour elle et elle le savait, je poussais pour la laisser entrer « Entre, qu'est-ce qui t'amène ? » Je la regardais me demandant bien ce qu'il pouvait se passer bien qu'avec Jill ça pouvait être simplement comme ça par simple envie de passer et ça ne me gêner pas du tout.

Je fermais la porte derrière nous avant de passer devant elle pour venir m'appuyer sur l'accoudoir du canapé tout en l'observant, elle avait l'air d'être bien ce qui faisait plaisir, je lui souriais avant de passer une main dans mes cheveux. « Alors comment vas-tu ? » Je restais là comme ça avant de croiser mes bras sur le torse, je baissais le regard lentement regardant mon torse nu puis je me redressais « je vais chercher un t-shirt ça ira mieux je pense » Je vins à rire avant d'aller dans la chambre attrapé un t-shirt puis je revins dans la pièce tout en le mettant avant de poser mon regard sur elle une nouvelle fois. Jill était une jeune femme très séduisante et si menue qu'il était vrai que parfois j'avais peur qu'il lui arrive quelque chose, je ne pensais pas au pire mais dans les rues il y avait tellement d'abruti que tout pouvait aller vite.

J'allais dans la cuisine sortant de quoi boire puis je regardais la jeune femme une nouvelle fois, ça me faisait du bien de la voir surtout maintenant. Au moins ça me permettait de penser à elle et de faire quelque chose pour elle que de penser à ce qu'était ma vie sentimentale en ce moment. « Je suis content que tu sois passé, j'espère que c'est pas en coup de vent... Tu as mangé? » Je souriais une nouvelle fois avant de lui faire signe de s’assoir

J'eus un sourire timide en voyant la porte s'ouvrir, et la tête d'Elias se présenter dans l'encadrement de celle-ci. Dès que je venais, j'avais toujours peur de déranger, peu importe la raison : occupé, par le travail ou autre, déjà en présence d'autres personnes, ou tout simplement envie d'être tranquille...Quoique à le voir là, en tenue aussi...détendue, j'en arrivais vite à la conclusion qu'il était seul chez lui. Tant mieux. « Entre, qu'est-ce qui t'amène ? » Son sourire me rassura aussi. Je ne tombais pas trop mal pour cette fois-ci. Ensuite seulement, je tentais de trouver une réponse correcte à offrir à sa question. C'était pas grand chose, juste un furieux manque de présence humaine, mais je ne savais pas trop comment le formuler. Je savais qu'il avait assez de problèmes comme ça, je ne souhaitais pas qu'il s'inquiète pour moi, je n'étais pas venue pour ça. Je lui souriais, et répondis en passant le pas de la porte, qu'il referma derrière moi. « J'avais envie de venir te voir. Je te dérange pas.. ? » Simple, court, précis, et partiellement vrai. Il n'en restait pas moins que j'étais contente de le voir un peu, malgré la peur de mal tomber. Être avec lui, ça avait toujours un côté rassurant, comme si je pouvais oublier mes soucis le temps de quelques heures. Je m'avançais vers lui, me haussant sur la pointe des pieds pour lui déposer un bisou sur la joue. C'était peut-être enfantin, mais avec lui, à force c'était devenu une habitude.

Je le suivais jusqu'au salon, après m'être débarrassée de ma veste, connaissant de toute façon le chemin. « Alors comment vas-tu ? » J'avais beau savoir que j'aurai tout le temps droit à cette question, je ne m'y faisais pas. Ça faisait vraiment formule de politesse incontournable pour commencer une conversation. Dans la plupart des cas, la réponse n'importait à personne. Si elle était négative par contre, ça partait dans un débat du genre 'qu'est-ce qu'il se passe'. C'était peut-être idiot de ma part de penser comme cela, mais pourtant...Je haussais les épaules en guise de réponse, l'ignorant plus qu'autre chose. Pile à ce moment là, Elias sembla remarquer qu'il était torse-nu, ce qui ne m'avait pas réellement interpellé jusqu'ici. « Je vais chercher un t-shirt ça ira mieux je pense » J'eus un rire amusé. Ça ne me choquait pas plus que ça, mais tant qu'à faire oui, ça serait plus décent. « Je bouge pas d'ici. » Je ne risquais pas d'aller bien loin de toute façon. Maintenant que j'étais ici...Je squattais peut-être un peu trop, et si cela se trouvait, je passais pour envahissante. Il m'avait souvent répété que si j'avais besoin de quoi que ce soit, il était là. Je le prenais juste au mot, rien de plus. Une excuse comme une autre, mais indirectement, si je devenais pénible à ses yeux, ce n'était pas ma faute, mais la sienne. Il ne mit pas longtemps à revenir, avec un tee-shirt sur le dos. Je m'en fichais un peu mais c'était plus correct. Je lui souris, virant de la main une mèche rebelle qui s'échappait sur mon visage. « J'ai vu mieux, mais ça va sinon. Et toi ? » Ce qui était vrai, encore une fois. Je n'étais pas vraiment d'excellente humeur, mais je n'étais pas non plus dans une de mes nombreuses périodes sombres. Pour l'instant, juste le voir, ça me remontait le moral. Comme je l'avais supposé, ça devait être la solitude qui me déprimait chez moi. Lui, avait l'air de bonne humeur. Je connaissais vaguement les soucis qu'il avait, et je pensais bien que ça ne serait pas un des sujets de discussion de la soirée. On n'avait pas trop besoin de ça pour l'instant...

Je suivais Elias des yeux quand il s'enfonça dans la cuisine, pour sortir de quoi boire. D'un côté, j'étais soulagée de savoir qu'on ne m'en voulait pas de squatter, encore une fois. Remarque, il y avait plus pénible à supporter que moi, ça ne devait pas trop le déranger alors. Je notais au passage qu'il m'observait, de ce genre de regard gentil, quoique parfois trop protecteur. Jusqu'ici, le fait qu'il soit protecteur avec moi ne m'avait jamais embêtée, bien au contraire, même s'il m'arrivait de me demander ce qui pouvait bien lui passer par la tête. « Je suis content que tu sois passé, j'espère que c'est pas en coup de vent... Tu as mangé? » Passer en coup de vent, ça faisait tout sauf parti de mes intentions. Si possible je voulais bien rester un peu moi. Je considérais le canapé du regard quand il me fit signe de m'asseoir, mais n'attendis pas davantage pour m'y installer. « Si tu n'as rien de prévu, ça me dérangerait pas de t'embêter pour la soirée...Et puis non, je n'ai pas mangé. A vrai dire, je me suis levée il y a très peu de temps. J'ai dormi toute la journée, une vraie marmotte ! » J'eus un rire nerveux. Nan, sur ce coup là, je n'étais absolument pas drôle. Mais fallait admettre que dormir avait été ma seule occupation intéressante aujourd'hui, jusqu'à ce que je décide de passer chez Elias...

Jill Ҩ Elias

« Quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe... Je serais là... »de Song Fang-Hu .

Qui aurait dit que la soirée je ne la passerai pas seul pas moi en tout cas et voir Jill venir me rendre visite était pour moi une bonne chose, Jill était et est une jeune femme que j'aime tout simplement, je ne peux pas dire que j'en suis amoureux non loin de là, pourtant elle aurait tout ce qu'un homme pourrait vouloir mais c'était autre chose en nous, elle savait très bien que ma porte quoiqu'il pouvait se passer serait toujours ouverte, peu sont ceux en dehors de ma famille qui peuvent venir comme ça sans que cela me dérange. Mais aujourd'hui, ça me faisait encore plus de bien de la voir simplement parce qu'elle avait le don de me donner le moral et j'en avais vraiment besoin aujourd'hui. Jill était une force tranquille du moins en apparence, au fond d'elle c'était une vrai bombe à retardement mais elle avait ce truc qui faisait qu'elle était ce que je pouvais aimer chez quelqu'un.

J'allais dans la chambre prendre un t-shirt tout en entendant sa réponse à ma question à son arrivée, je revins vers elle avec un léger sourire tout en posant mon regard sur elle. Comment j'allais c'était une bonne question, bien n'était pas le bon mot, mal pareil, je ne savais pas trop en fait, c'était bien trop compliqué pour que je dise que tout aller très bien « ça va... » je ne disais rien de plus de toute façon à quoi cela aurait servit de rentrer dans des détails qui n'avait à la fin ni queue ni tête même moi je ne pouvais dire tout ça. Après avoir servit à boire à la jeune femme et lui proposer de venir s'assoir dans le canapé, j'écoutais une nouvelle fois ses paroles ce qui vint à me tirer un large sourire « Eh bien je crois que je t'ai trouvé un petit surnom alors ''Marmotte'' c'est sympa non ? » je vins à rire tout en lui donnant son verre.

C'est dingue comme une visite peut vous procurer autant de bien, un bien que personne ne pourrait s'imaginer, ne plus penser à ce qu'il se passait dans la vie, ne plus se battre avec ses sentiments mélangés, rien ne pouvait être plus difficile en ce moment, bien que je savais très bien que comparer à Jill, au fond ce que je vivais n'avait rien de bien ''méchant'' bien au contraire c'était la vie tout simplement alors que pour elle ce qu'elle avait traversé et encore aujourd'hui n'aurait jamais du se passer, elle aurait du être simplement heureuse avec ses souvenirs, son passé et le reste. « Ecoute j'avais juste prévu de me faire un plateau repas devant un bon film, ça te tente ? »

Je pris ma bière pour boire une gorgée avant de regarder autour de moi, je n'aimais pas ce calme qui y régnait depuis le départ d'Adam, je m'étais trop vite habitué à sa présence et il fallait que je reprenne un peu mes marques mais heureusement pour moi tout ça ne serait pas pour aujourd'hui grâce à Jill...

Je dus attendre qu'Elias aille chercher son tee-shirt, pour qu'il réponde à ma question à savoir comment il allait. « ça va... » Je le fixais un instant, avec un petit sourire. C'était vraiment un petit 'ça va'...Je n'étais pas dupe. A force je commençais à le connaître, et vu la tronche de dix pieds de long qu'il tirait en m'ouvrant la porte, il devait bien y avoir quelque chose qui n'allait pas. Je ne cherchais cependant rien à rétorquer. J'étais la première à ne pas aimer parler de mes problèmes quand j'en avais, soit pas peur d'ennuyer le monde, soit parce que de toute façon, ça ne concerne que moi. Heureusement pour mon entourage d'ailleurs...Si je devais sans arrêt me plaindre, les pauvres n'auraient pas fini de m'entendre geindre ! Je m'assieds volontiers sur le canapé, et le remerciais d'un signe de la tête pour la boisson. Ce que je lui racontais à propos de ma journée dans un sommeil comateux sembla l'amuser. « Eh bien je crois que je t'ai trouvé un petit surnom alors ''Marmotte'' c'est sympa non ? » Ce fut à moi de rire joyeusement. Marmotte...Pourquoi pas. J'avais déjà vu des photos de ce drôle de petit animal, mais je n'en avais jamais vu en vrai, du moins dans le peu de souvenirs que j'avais encore. Faut dire, la marmotte étant un animal montagnard, je doutais de pouvoir en trouver un au premier coin de rue dans San Francisco. Ce serait étrange, des marmottes se baladant dans la ville. Je levais les yeux vers Eli avec une petite moue déçue. « C'est pas trop conforme à la réalité...Je sais pas siffler. » Ahlala, quel détail insignifiant. Je repartais en riant, trouvant ma remarque tellement stupide que ç'en était drôle.

J'étais heureuse de le voir. Il avait suffit d'une dizaine de minutes pour que mon moral remonte. En fait, ça devait être la solitude qui ne me réussissait pas...J'avais songé au chat ou au chien, mais accessoirement, il faudrait que je regarde du côté des colocataires. Mon appart' était tout à fait capable d'en accueillir un, et puis, il y aurait tout de même quelques points négatifs. Des connaissances en plus, de la présence, et de l'aide pour les tâches ménagères...Quoique si on était deux, il y aurait plus ou moins deux fois plus de travail sur ce point...Donc ça revenait au même. « Ecoute j'avais juste prévu de me faire un plateau repas devant un bon film, ça te tente ? » Un plateau repas ? Mais c'est que c'était parfait tout ça. Peut-être était-ce à cause de ma flemme surhumaine, mais j'adorais traîner devant la télé avec mon repas. Un peu genre 'pèpère life', je fais ce que je veux, comme je veux. Penser à ça, menait toujours à me demander pour avant. Est-ce que j'agissais comme ça, ou est-ce que j'avais toujours droit à des dîners en famille, les parents parlant boulot, s'interrompant parfois pour que je raconte ma journée de cours ? A force, je ne savais pas dire s'ils me manquaient. C'était horrible à dire, mais aujourd'hui, je ne peux pas dire les avoir connu. Je ne me connais même pas. Encore un élément qui expliquait pourquoi je m'étais tellement attachée à Elias. Certaines personnes ne me regardaient qu'avec un regard de pitié, ou de compassion, à croire que tout le malheur du monde c'était acharné sur nous. Le pire avait sans doutes été mon retour en cours...Que ce soit pour une bonne ou une mauvaise raison, on réussissait toujours à être montré du doigt. Avec Eli...Non. Rien de tout ça. Il me considère pour ce que je suis, et non ce que j'avais pu être dans le passé. Je buvais une gorgée de la bière posée devant moi. « C'est parfait. Y a quoi à la télé ce soir ? Mis à part les innombrables navets de films à l'eau de rose bien sûr... » Oui, génétiquement parlant, j'étais une fille. Mais je ne supportais pas ces films de romance stupide, où de toute manière, on savait d'avance que la fille finirait avec le beau mec malgré la garce qui empêchera ça. Non mais franchement. Les scénaristes pour ce genre de choses pourraient être pour les trois quarts accusés de plagiat, tellement tout se ressemble !

Je suivis le regard d'Elias en le voyant se tourner, et se retourner, comme s'il cherchait quelque chose. Ou comme s'il vérifiait bien qu'il n'y avait rien justement. Ou comme si....Bon bref, il regardait un point invisible que seul lui pouvait voir. Rien de bien passionnant, aussi j'enchaînais sur un sujet de discussion, ne voulant pas praître trop ennuyante. Enfin, après j'allais être trop bavarde...Le naturel de pipelette en plus, ça arrivait rarement chez moi. Juste avec les personnes chez qui je me sentais bien je pense. Je pouvais me mettre à aborder n'importe quel sujet sans trop de problèmes. Parfois je me demandais si c'était une impression, mais en parlant de certaines sujets qui m'avaient été familier par le passé, des flash, des connaissances sur ledit sujet, me revenaient de plein fouet. Je gardais ça pour moi, me rappelant que trop bien mon réveil à l'hôpital, où les docteurs avaient bien trop souvent voulu que je fouille des souvenirs inexistants dans ma mémoire. Bref. « Tu sais, je me disais ce matin...Peut-être que je devrais me prendre un animal de compagnie, pour me sentir moins seule dans mon appart'. Je prends peut-être un peu trop l'habitude de camper chez toi...Tellement que je finis par m'y faire. » Encore une fois, je ris, faisant passer tout cela pour un sujet abordé à la légère. Pourquoi tout prendre au sérieux après tout ?

Jill Ҩ Elias

« Quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe... Je serais là... »de Song Fang-Hu .

Qui avait-il de mieux que de passer une soirée tranquille avec Jill bien que je savais très bien qu'à un moment donner le calme ne serait plus trop là si les jumeaux venaient à se réveiller, je regardais Jill pendant un moment avant de sourire à sa réflexion, bon j'avoue que je préférai largement voir Jill qu'une de ses petites bestioles plein de poil. « Je te préfère quand même, je ne me verrai pas parler avec une marmotte pleine de poil » Je me mis à rire avant de la regarder et de me calmer un peu, je ne devais pas faire trop de bruit. Je n'avais pas parlé de ça à Jill c'est vrai qu'on ne s'était pas vu depuis un petit moment et je n'avais pas pris le temps de parler des enfants à certaines personnes. Quand elle demanda ce qu'il y avait à la télé c'était une bonne question, je ne savais pas vraiment ce qu'il pouvait avoir, j'avais plus pensé à un bon film mais bon après tout je n'allais pas forcément pouvoir suivre le film jusqu'au bout.

Je regardais Jill après avoir regardé partout, peut-être que je vérifiais simplement qu'il n'y ait rien qui traine dans la pièce, je voulais lui dire avant, ça serait peut-être mieux comme ça. « Ben je sais pas trop ce qu'il y a sinon j'ai pas mal de dvd, je te laisse choisir un bien mais pas de film avec de l'amour à gogo, j'ai eu ma dose là » je lui souris un peu avant de l'écouter une nouvelle fois, c'est vrai qu'avant j'aurai fait pareil prendre un animal pour me tenir compagnie mais maintenant ce n'était plus le bon moment. Ma vie venait de prendre un nouveau départ, un départ que je n'aurai jamais soupçonné auparavant, bien que je m'y étais préparé mais pas comme ça « C'est une bonne idée pour l'animal bien que tu sais très bien que tu ne me dérange pas du tout, tu peux venir ici quand tu veux et tu le sais Jill même si il va avoir une petite nouveauté maintenant enfin si je peux dire ça comme ça »

Il fallait maintenant que je lui parle et lui raconte ce petit passage, je m'installais sur l'accoudoir tout en la regardant « Il faut que je te parle d'un truc aussi, je suis désolé de ne t'avoir rien dit pour mon absence, mais il fallait que je parte voir quelque chose, mais la vie à fait que rien ne s'est passé comme il fallait, là-bas j'ai.... » Je ne pus continuer de parler, soudain un des enfants se mit à pleurer, je regardais l'heure, il n'était pas l'heure du biberon, je regardais Jill « excuse moi » Je lui fis un léger sourire avant d'aller dans ma chambre ou se trouvait les jumeaux, je pris rapidement Elaïs dans mes bras avant de regarder Soren qui était réveillé mais ne disait rien, je lui souriais tout en gardant Elaïs dans mes bras essayant de la calmer, au fond elle avait peut-être soif, je sortis de la chambre avec la petite dans les bras pour prendre un biberon d'eau dans la cuisine puis je regardais Jill.

Je me doutais bien qu'un jour qu'elle devait se poser des questions, je donnais un peu d'eau à la petite « Je sens que tu vas avoir beaucoup de questions à me poser toi » Je lui souris avant de m'avancer vers elle lentement « Jill je te présente Elaïs ma fille, quand je suis parti c'était pour retrouver Narcisa mais surtout pour les enfants et comprendre, quand elle est partie elle était enceinte, en arrivant là-bas elle était morte et les jumeaux étaient nés... Dans la chambre il y a Soren, il était réveillé mais pour le moment il ne dit rien » Je posais mon regard sur ma fille qu'est-ce que je pouvais l'aimer et son frère aussi, ma vie maintenant c'était eux, mes frères, mon père et mes amis proches dont Jill maintenant c'était comme ça et rien de plus.

Une marmotte...Mine de rien, quelle drôle de comparaison. Comme si cette bestiole était la seule qui hibernait ...Quoique, dans le genre, je préférais être comparée à une marmotte qu'à un ours. Elias semblait d'un coup bien amusé. « Je te préfère quand même, je ne me verrai pas parler avec une marmotte pleine de poil » C'est sûr que ce serait inquétant si du jour au lendemain, on décidait de se mettre à discuter avec une marmotte. Je voyais mal d'où pourrait sortir ladite bestiole mais peu importe. Je laissais échapper un rire franc. « A moins que tu deviennes schyzo mais l'un ou l'autre, oui, ça serait inquiétant. » Le sujet dériva de lui-même sur le film qui accompagnerait le plateau télé. Au moins nous étions d'accord, films d'amours prohibés. Je les trouvais tellement ridicules parfois, que j'étais plus enthousiasmée à l'idée de regarder quelque chose qui fout le chocottes, quite à ne pas dormir pendant trois nuits, que ce genre de truc dégoulinant. Un film d'horreur au moins...ça me donnerait presque des raisons de revenir squatter ici encore quelques temps, au risque de paraître trop collante. Vouloir avoir un peu de présence auprès de moi, ce n'était pas trop demander, si ? D'où l'idée de l'animal, où je demandais l'avis d'Eli. En tout cas, une chose était sûre, je n'allais pas m'encombrer d'un hamster ou d'un truc comme ça, qui ne servirait au final pas à grand chose. Le choix se portait plus entre le chien et le chat..Avec une légère préférence pour le chien, qui se montrerait sûrement plus fidèle et plus “présent” qu'un matou, qui lui de toute façon n'en aurait rien à faire de moi. Chacun pour sa pomme, c'était bien connu que les chats...M'enfin. « C'est une bonne idée pour l'animal bien que tu sais très bien que tu ne me dérange pas du tout, tu peux venir ici quand tu veux et tu le sais Jill même si il va avoir une petite nouveauté maintenant enfin si je peux dire ça comme ça » Il y en avait au moins un de d'accord. Cependant, l'annonce de la nouveauté m'intrigua. Qu'est-ce qu'il allait m'annoncer ? Qu'est-ce que ça pouvait être surtout? Etant curieuse de nature, je ne pus garder la question très longtemps. Sauf que je n'eus pas tellement le temps de la poser, qu'il enchaîna. Tant mieux, je n'aurai pas à quémander des réponses. « Il faut que je te parle d'un truc aussi, je suis désolé de ne t'avoir rien dit pour mon absence, mais il fallait que je parte voir quelque chose, mais la vie à fait que rien ne s'est passé comme il fallait, là-bas j'ai.... » Ah oui, son absence..Je n'avais pas tellement cherché à comprendre, ayant tout de suite jugé que ça ne me regardait pas. Mais je voulais bien savoir le pourquoi du comment, ce qui n'eut pas lieu, car il fut interrompu par des pleurs. Je fronçais les sourcils, prise au dépourvu. Allons bon, Eli était baby-sitter maintenant ? Je le regardais quitter le salon en s'excusant. C'était ça, la nouveauté ? Mais d'où il sortait ce bébé ? Mentalement, j'établissais déjà la liste de tout ce que j'allais lui demander dès qu'il remettrait les pieds ici.

Liste qui tomba à l'eau quand il revint avec l'enfant dans ses bras. Elias papa...Si on m'avait demandé de deviner, ç'aurait été la dernière chose à laquelle j'aurai songé. « Je sens que tu vas avoir beaucoup de questions à me poser toi » Oh que oui, et bien plus qu'il ne le croyait. Heureusement, on avait du temps devant nous...Voilà que mon attention ne serait plus fixée sur le film qu'on pourrait se regarder, mais sur l'existence du bébé. Je me levais, tandis qu'Eli s'avançait vers moi. « Jill je te présente Elaïs ma fille, quand je suis parti c'était pour retrouver Narcisa mais surtout pour les enfants et comprendre, quand elle est partie elle était enceinte, en arrivant là-bas elle était morte et les jumeaux étaient nés... Dans la chambre il y a Soren, il était réveillé mais pour le moment il ne dit rien » Houla. Ca me faisait quand même une sacrée dose d'informations à digérer d'un coup. En même temps, pas mal de chose s'éclairaient, sur son départ, et son aversion pour les films à l'eau de rose. Je ne savais pas trop comment réagir. La petite, enfin, Elaïs, avait arrêté de pleurer, fixant son regard sur moi, me déstabilisant un peu plus. Il y avait en plus son jumeau...Sacrée famille. Le fait d'apprendre la mort de Narcisa me bouleversa, pas tellement pour la personne étant donné que je ne la connaissais pas, mais surtout pour les enfants. J'étais sûre que le nouveau père se débrouillerait parfaitement, mais ça ne comblerait pas pour autant la présence d'une mère. A force, je savais que même si Eli parlait d'un ton aussi détaché, il n'en restait pas moins touché au fond. Décidée à mettre fin aux éventuelles consternations, je pris un air joyeux. « Ca fait deux fois plus de corvée de couche en fait. J'aimerai bien te voir dedans...Mais elle est adorable. Comme son frère je suppose. » J'avais eu ce que je voulais savoir, alors je n'en réclamais pas plus. Il était vrai que voir Eli dans les couches, ça devait être très, très amusant. Le pauvre! Néanmoins, encore une nouvelle raison pour squatter ici : baby-sitter. Dans le peu de souvenirs qu'il me restait, je n'avais pas été en contact avec des bébés, mais ça ne devait pas être trop compliqué. Je lâchais un sourire attendri en voyant Elaïs émettre un gazouillement en s'étirant. « Je peux ? » demandais-je presque timidement en tendant les bras vers la petite, que je pris dans mes bras, la soutenant du mieux que je puisse. Je me re installais confortablement sur le canapé, en profitant pour contempler la puce qui sur le coup, n'avait plus rien de geignard ou d'endormi. Ca sentait les nuits incomplètes à plein nez pour Elias. Je déposais un bisou sur le front du bébé, m'émerveillant quasimment dessus. Si c'était ridicule, il y avait juste le jeune père pour le voir. « En tout cas j'en connais une qui aura tous les garçons à ses pieds plus tard. » plaisantais-je. Ce serait sûrement vrai, et connaissant Eli, lesdits garçons auraient intérêt à se tenir tranquilles.

Jill Ҩ Elias

« Quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe... Je serais là... »de Song Fang-Hu .

Croire que la vie était un long fleuve tranquille était vraiment mal jugé surtout quand on regardait ma vie mais encore comparé à Jill, elle était plus calme peut-être en apparence je ne savais pas trop, je trouvais Jill très forte pour avoir surmonté tout ce qu'elle avait fait. Cette fille pouvait donner des leçons de vie à d'autres personnes et même à moi, pour ça j'en étais persuadé. Quand elle parla du fait que je devienne schyzo, je vins à sourire légèrement avant de reprendre la parole une nouvelle fois, j'allais commencer à parler des raisons qui avait fait que j'avais pris la ''fuite'' quand soudain des pleurs me firent m'interrompre. Je regardais Jill avant de partir dans la chambre pour prendre Elaïs qui avait surement du faire un cauchemar. De retour dans la salle, j'expliquais rapidement ce qu'il se passait à la jeune femme, je savais très bien qu'il fallait tout emmagasiner.

Je regardais Jill alors qu'elle avait l'air joyeuse, je déposais un baiser sur le front d'Elaïs avant de tourner la tête vers Jill alors qu'elle prenait la parole ce qui me fit sourire, elle voulait me voir changer les couches mais j'avais bien pris le coup aujourd'hui bon je n'étais pas parfait c'était sur mais j'y arrivais normalement. « Oui elle est adorable et son frère aussi... Et te moque pas compris, je suis un pro en la matière... » Je vins à rire avant de reposer le regard sur ma fille et la donna à Jill quand elle demanda si elle pouvait. « Bien sur » Je les regardais toutes les deux avec un petit sourire avant d'entendre une nouvelle fois les paroles de Jill, je fronçais les yeux. Elle avait le temps pour les garçon bien le temps « Heu va pas trop vite hein, elle aura un petit copain pas avant 20 ans... C'est un bon age pour ça avant interdiction qu'un mec l'approche »

Je fis un clin d'oeil à Jill avant d'entendre Soren pleurer légèrement, je restais un léger moment à regarder Jill et Elaïs avant d'aller dans la chambre. Je pris Soren avant de voir qu'il fallait le changer, je préparais tout puis je le changeais avant de venir dans la salle avec le petit, je mis la couche sale dans la poubelle puis je m'approchais de Jill. « Et voilà Soren, son frère... » Je m'installais à coté de Jill tout en tenant contre moi Soren qui tétait sa main, je jetais un coup d'oeil à l'heure, ils avaient mangé il y avait moins d'une heure trente et il fallait qu'ils attendent encore. Je posais Soren contre mon torse au dessus su t-shirt avant de regarder une nouvelle fois Jill. J'étais content qu'elle soit là et qu'elle vienne souvent, au moins je savais très bien que les petits auraient une présence féminine autre que la baby-sitter ou la nounou, ce n'était pas le même contact.

Je vins à sourire légèrement « Elle t'aime bien.... Tu sais parfois je me demande si je vais vraiment y arriver parfois j'ai l'impression de ne pas être à la hauteur  » Je baissais le regard sur Elaïs avant de caresser du bout des doigts la joue de Soren, c'est vrai que j'avais parfois cette impression de ne pas y arriver pourtant après ça allait tout seul mais bon tout ça était nouveau et puis le Colonel n'était pas encore au courant de tout ça...

Face à cette chaîne de sordides événements, je n'avais pas trop su quoi dire et quoi faire, alors j'avais choisi la carte de l'humour, me moquant légèrement du nombre de couches dont il devait s'occuper. Dire qu'en général, les hommes trouvaient toujours des excuses pour laisser la corvée aux femmes...Je n'avais plus qu'à me tenir loin quand il s'agirait de toucher aux couches, parce que maintenant je risquais de subir ma plaisanterie. Pour un peu qu'Eli décide que je suis plus douée que lui sur le sujet...Je ne comptais pas trop essayer en fait. « Oui elle est adorable et son frère aussi... Et te moque pas compris, je suis un pro en la matière... » C'était pas vraiment une question, je ne lui demandais pas son avis. Ces gamins ne pouvaient être qu'adorables vu le père qu'ils avaient. Cependant, j'éclatais une nouvelle fois de rire à la réflexion d'Elias. Pro de la matière hein ? « Je demande à voir ça ! » Ahlala, ce que je pouvais être enfantine quand même. Pas de ma faute si je trouvais ça amusant de toute façon. Je pris la petite dans mes bras, avec l'assentiment du père. Au moins je ,m'entendrais bien avec elle. Je m'installais confortablement sur le canapé avec elle, pour la câliner à mon aise. Je ne m'étais jamais demandé si je voulais des enfants, ayant tout mon temps devant moi. Je devais avouer que c'était bien mignon les bébés, mis à part le fait que ça fait du bruit, et que ça grandit vitesse grand V. Aussi, je me voyais mal devenir énorme, même si ce n'était qu'un temps. De toute façon, fallait déjà que je trouve l'homme qui pourrait me rendre heureuse, et être le père de mes futurs enfants. Quelle tâche compliquée...Mais au moins, il y en avait une qui n'aurait pas à s'en faire, ce ne serait pas les garçons qui lui manqueraient. Je fis la remarque à Eli qui s'arrêta subitement. Je tournais la tête vers lui . J'avais pas dit de bêtises, si ? « Heu va pas trop vite hein, elle aura un petit copain pas avant 20 ans... C'est un bon age pour ça avant interdiction qu'un mec l'approche » 20 ans ? Il était sérieux là ? Je le fixais pendant quelques instants avec des yeux ronds sans rien dire. D'accord c'était idiot, Elias n'étant pas mon père, et n'ayant aucun droits sur moi. Mais je savais que de ce côté, il y ferait tout aussi attention que so j'étais à la place de la petite. Je fis mine de me renfrogner. « J'ai pas encore 20 ans mais moi je m'en fiche, j'ai un copain si j'ai envie. » Je reportais mon attention sur la puce, qui avait posé sa petite main menue sur une de mes mèches de cheveux qui traînait par là, et s'amuser à tirer dessus. J'attrapais sa menotte pour la faire lâcher prise, et plutôt y glisser mon doigt. « T'as entendu Louloutte ? T'auras intérêt à être discrète avec ton futur chéri. » Je savais très bien que son père avait tout entendu, à tel point que je m'attendais presque à le voir s'inquiéter des mauvaises habitudes que je pourrais donner à sa fille...

Les pleurs de Soren se firent entendre eux aussi finalement. Le pauvre n'avait pas du comprendre pourquoi sa sœur était partie de la chambre et ne revenait pas. C'était loin de m'embêter, je devais avouer que j'avais hâte de voir la bouille de l'autre bout de chou. Pour l'instant je surveillais plus Elaïs, qui paraissait tout à fait éveillée. Je l'avais installée sur mes genoux, de façons à avoir les bras libres. Elle agitait ses bras en gazouillant gaiement, si bien que je craquais. J'en voyais parfois, surtout à la télé, et je trouvais ça débile, mais je me mis à jouer à cette chose qui les amuse tellement. Je posais mes mains devant mes yeux, en murmurant à la petite juste ce qu'il fallait pour qu'elle soit la seule à m'entendre. 'Elle est où, Jill ?''. Puis j'enlevais mes mains, découvrant son air curieux, en m'écriant à voix basse. 'Elle est là !' Ce qui eu l'effet escompté. Les éclats de rires de la puce me faisaient tellement fondre que je ne pouvais pas m'empêcher de recommencer, encore et encore, jusqu'à ce qu'Eli refasse son apparition. Je cessais subitement tout mouvements, ne voulant pas tellement être vu dans ce moment...gênant, même si je soupçonnais le jeune père d'être aussi gâteux avec eux que je venais de l'être moi. « Et voilà Soren, son frère... » Je le suivais des yeux pendant que son père s'installait à mes côtés. Il était aussi adorable que sa sœur, en modèle masculin bien sûr. J'avais tendance à dire que tous les bébés se ressemblaient, mais eux, leur ressemblance était aussi frappante que normale. Souriante, je caressais la joue de Soren. « Salut toi... » C'était décidé, je voulais les mêmes exemplaires plus tard !...Zut, voilà que je devenais complètement gaga.

Il y eut encore quelques instants de silence, avant qu'il reprenne la parole. « Elle t'aime bien.... Tu sais parfois je me demande si je vais vraiment y arriver parfois j'ai l'impression de ne pas être à la hauteur  » Je levais les yeux vers lui. Moi aussi je l'aimais bien cette poupée. Mais ce que venait de dire Eli me dépassait. Je soupirais, lui donnant même un peu coup de coude dans les côtes, en ayant bien pris le soin d'éviter le bébé. « Tu racontes n'importe quoi. Après ce que tu as traversé, je me demande comme tu fais pour te demander si tu vas être à la hauteur. Non mais, regarde les ces deux amours ! Est-ce qu'ils ont l'air malheureux franchement ? Moi j'ai pas l'impression. Tu t'en sors comme un chef. Peut-être que tu auras tes dérapages, que tu feras des erruers en temps que père, mais ça arrive à tout le monde ! Tu les aimes, et c'est le principal. Puis t'es pas seul, hein ? » Je lui souriais, voulant le réconforter et chasser ses idées noires. J'étais bien mal placée pour donner des leçons de vie, aussi, j'avais évité. Ce ne serait pas demain la veille où ces petits auraient à se plaindre de leur père.

Jill Ҩ Elias

« Quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe... Je serais là... »de Song Fang-Hu .

Peur, voilà un bien grand mot qui signifie beaucoup quand on regarde bien mais il est vrai que j'avais peur parfois de ne pas être celui que tout le monde connait, au fond parfois je me donnais un rôle pour que tout aille bien, je cachais ce que je pouvais ressentir, je ne faisais quasiment jamais voir une facette de moi, celle ou la tristesse était présente simplement pour le bien de tous. Je regardais Jill alors que je venais de revenir avec Soren lui présentant par la même occasion tout en regardant Elaïs qui avait vraiment l'air d'aimer la jeune femme, je me souvins de ses paroles concernant ses petits amis « Oui tu peux mais qu'un de ses mecs osent te faire du mal Jill et il aura à faire à moi, tu peux en être sur » Je vins à lui sourire avant d'embrasser mon fils sur le front tout en le posant une nouvelle fois contre mon torse.

J'aimais ce contact si proche que j'avais pas moment avec mes deux enfants, c'était des moments de pure bonheur, c'était tout simplement magique. Je repris la parole disant que j'avais peur de ne pas être à la hauteur avant de sourire à sa réponse. Elle avait le don de me réconforter malgré sa jeunesse, elle avait cette fraicheur qui ne pouvait que vous faire du bien rien qu'en sa présence malgré les souffrances qu'elle a vécu. « Merci Jill... Oui je les aimes plus que ma propre vie, sans eux je ne serais pas ce que je suis aujourd'hui, j'aurai sombré bien plus encore... Et puis heureusement que je t'ai et que j'ai ma famille... Je sais qu'en cas de besoin je peux compter sur eux même si je ne veux rien demander, c'est à moi à gérer tout ça malgré les difficultés que je peux rencontrer ». Je vins à lui sourire avant que mon regard se pose sur Soren qui s'était rendormi, je le posais sur le canapé un court instant « Tu peux le surveiller deux secondes, je vais chercher leur cosy pour les mettre dedans... Je commence à avoir faim moi pas toi ? »

Je pris la direction de la chambre pour prendre les deux cosys puis je revins dans le salon les posant près du canapé puis j'installais Soren dedans. Je souris une nouvelle fois à Jill avant d'aller dans la cuisine pour remettre à chauffer lentement ce que j'avais préparé. Je sortis deux plateaux, y mettant tout à l'intérieur puis je revins dans le salon attendant que tout soit réchauffé « Bon alors et toi qu'est-ce que tu as à me raconter... Je suis sur que tu as plein de trucs que tu caches et que tu ne veux pas que je sache... » je vins à rire avant de venir déposer un baiser sur sa tête de façon à la taquiner un peu plus, c'était comme ça, je ne pouvais m'en empêcher et puis heureusement que c'était gentil.

Spoiler:

Je ne m'étais jamais posé la question de savoir si Elias pouvait faire un bon père avant aujourd'hui...Il faut dire, je ne pensais pas qu'il puisse déjà avoir des enfants. Maintenant que c'était le cas, je ne doutais plus de sa performance à gérer deux marmots. Deux adorables marmots même. A tel point que j'étais déjà fan d'eux J'avais taquiné le jeune père par rapport au futur succès d'Elaïs face aux garçons, ne doutant pas une seconde qu'avec un papa poule comme ça, ce serait compromis. Même si 20 ans...gloups. Faudrait pas être pressé. La règle ne s'appliquait pas pour moi bien sûr, mais je signalais quand même que même si je n'avais pas encore 20 ans, si je voulais avoir un copain, j'en avais un. « Oui tu peux mais qu'un de ses mecs osent te faire du mal Jill et il aura à faire à moi, tu peux en être sur » Je me mis à sourire en secouant la tête, amusée. Même si la règle ne s'appliquait pas, j'avais presque peur qu'il fasse exprès de faire fuir les mecs juste pour me préserver...Heureusement pour eux, je n'avais pour l'instant personne en vue. Je l'observais du coin de l'oeil, trouvant attendrissant la façon dont il câlinait Soren, ce dernier ne semblant pas du tout se plaindre de tous les câlins qui lui étaient offerts. Il alternait entre un regard émerveillé sur son père, et un autre plutôt curieux sur moi. Faut dire, petit comme lui, chaque nouvelle chose ou personne devait se montrer digne d'intérêt. Occupée à sourire à ce petit bonhomme, et à essayer de préserver mes cheveux de la poigne de la petite, je ne regardais pas tout de suite Eli qui se mettait à douter de lui-même. Je l'avais écouté attentivement, trouvant presque cela risible qu'il puisse penser ne pas être à la hauteur. J'étais absolument certaine qu'il ferait un père merveilleux, malgré quelques doutes non fondés. Il est vrai que la solitude aidait parfois à se sentir perdu et dépassé...Mais ça ne collait pas tellement car, comme je lui avait précisé, il n'était pas seul. Il sembla même le comprendre, tiens. « Merci Jill... Oui je les aimes plus que ma propre vie, sans eux je ne serais pas ce que je suis aujourd'hui, j'aurai sombré bien plus encore... Et puis heureusement que je t'ai et que j'ai ma famille... Je sais qu'en cas de besoin je peux compter sur eux même si je ne veux rien demander, c'est à moi à gérer tout ça malgré les difficultés que je peux rencontrer » Je me mis de nouveau à sourire, satisfaite qu'il ait effacé ses craintes pour l'instant. Certes, je parlais beaucoup et lui assurait tout ça, alors qu'au fond je n'en savais rien. Je ne savais pas grand chose de ma propre vie, alors si je commençais à m'immiscer dans celle des autres, ce n'était pas gagné pour moi. J'étais jeune, comme les gens avaient tendance à le dire, mais j'avais toujours cette impression d'échapper aux critères des jeunes, vu comme insouciants, dégénérés, dépravés par la société. Pff...Quelle société quand même.

J'appuyais ma tête contre l'épaule d'Eli, en caressant doucement la joue d'Elaïs, qui à l'instar de son frère semblait encore bien éveillée. J'avais presque hâte de les voir aux alentours de leurs deux ans...Elle serait sans doutes l'hyperactive qui viendrait embêter Soren, garçon plutôt calme. Joli tableau. Je relevais les yeux vers leur père. « La question est reglée alors. De toute façon, il sont tellement adorables qu'il y aura bien un de tes frères pour se porter volontaires à t'aider avec eux. Et...et lâche ça toi ! » Bon, cette dernière phrase n'était pas adressée à Elias, mais plus à la petite qui avait du confondre mes cheveux avec une liane ou je ne sais quoi...Bon sang, ça avait de la force ces petits machins ! Note pour la prochaine fois, venir avec les cheveux attachés. Simple mesure de sécurité. Ma protestation à l'idée qu'on me tire les cheveux devait bien amuser Elaïs qui eut encore un gazouillement joyeux et innocent. Je soupirais, attendrie, en attachant mes cheveux tout de suite avec un élastique qui se trouvait autour de mon poignet. « Et tu fais comment maintenant ? » Je plaisantais avec la petite, qui semblait d'un coup surprise que l'objet de son amusement ait disparu. Puis, je percutais qu'Eli me fixait...bon, ce petit manège devait l'amuser plus qu'autre chose mais même. Quand je dis que cette petite commence déjà à déteindre sur moi. Je n'eus même pas le temps de me justifier qu'il se leva, prenant le soin de poser le petit qui dormait à poing fermé, ne réagissant même pas au fait qu'il se retrouvait allongé sur le canapé, et non contre le torse de son père. Marmotte. « Tu peux le surveiller deux secondes, je vais chercher leur cosy pour les mettre dedans... Je commence à avoir faim moi pas toi ? » Je posais une main sur le ventre de Soren, juste par mesure de sécurité, continuant de surveiller la louloutte qui semblait décidée à se faire la malle. Qu'est-ce que ça serait quand elle saura marcher...Sans doute une juste définition de l'expression ''être dépassé''. Je hochais de la tête et m'apprêtais à répondre que mon estomac se portait bien, quand celui-ci décida de se manifester, pas tellement d'accord avec moi. Traître, goinfre. « Euh...un peu. » Je voyais mal ce que j'aurai pu faire de plus idiot en réponse...

Je le regardais défiler entre la chambre, le salon et la cuisine. Je l'observais déposer Soren dans le cosy, notant au passage que ce gosse avait vraiment un sommeil à toute épreuve...Sa sœur finirait bien par s'épuiser aussi. Pour l'instant je la gardais avec moi, trouvant cela trop mignon. Je l'avais prise une nouvelle fois dans mes bras, la berçant doucement. Ca ne semblait pas lui déplaire, au vu de ses grands yeux curieux, et de ses mains qu'elle mettait à la bouche, comme chacun des bébés je suppose. « Bon alors et toi qu'est-ce que tu as à me raconter... Je suis sur que tu as plein de trucs que tu caches et que tu ne veux pas que je sache... » Heey ! Mais je lui permets pas ! Je fis une fausse mine d'offusquée qui sembla bien l'amuser. Je me radoucis assez vite, sachant que de toute façon, il n'y avait rien de méchant. Je libérais prudemment un de mes bras pour prendre un des coussins, et le balancer sur la figure de ce père indigne là. En toute amitié bien sûr...De toute façon, il était habitué à ce que j'aie parfois quelques réactions plus qu'immatures. « Je te permets pas ! Mais si tu savais tout ce que je te cache... » Dommage que l'air angélique ne m'aille pas du tout. Puis de toute façon, le jour où je lui cacherai quelque chose...Mais qu'est-ce que je pouvais bien lui raconter. J'étais loin d'avoir une vie trépidante. Ou quand bien même elle l'eut été, je ne m'en souvenais pas du tout. A moins que...Enfin si, je me souvenais peut-être d'un tout petit truc...Je n'avais pas encore su dire si c'était un cauchemar ou la réalité. Sauf que les images me tournaient en tête. « Ma vie a rien de trépidante à côté de la tienne tu sais. Puis pendant ton absence, rien de spécial. Mais promis, j'ai pas fait de bêtises. » A part peut-être avoir un peu touché à l'alcool fort. Et définitivement, ce n'était pas ce que je préférais. Je buvais une gorgée de mon verre, qui avait été délaissé sur la table depuis tout à l'heure. « Mais y a eu un truc l'autre nuit...Je sais pas trop. Je crois que c'était l'accident. Comme un flash. C'était flou, et pas vraiment précis...Enfin je sais pas comment l'expliquer. Ce dont je suis sûre, c'est que j'étais en voiture, avec des gens...Mes parents je pense. On n'était plus tellement dans la ville, plus sur une route de campagne...Puis y a eu un véhicule devant. Après c'est trop dur à décrire. Un énorme bruit, la lumière aveuglante des phares, un choc. Après c'est plus des cris et des sons en tout genre. » Je me tus observant pensivement Elaïs, dont les yeux se fermaient petit à petit. « C'est peut-être pas grand chose, mais ça donne pas envie de se souvenir de plus que ça. » Je lui fis un pauvre sourire avant de me lever, afin d'installer le petite à côté de son frère. Je ne voulais pas qu'il me plaigne, mais ça me soulageait d'en parler un peu.

Jill Ҩ Elias

« Quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe... Je serais là... »de Song Fang-Hu .

Jill avait tout pour être une jeune femme épanouie il ne lui manquait qu'une partie de son passé qui restait pour le moment encore un mystère pour elle mais je savais qu'un jour elle finirait par se souvenir même en partie. Jill faisait aujourd'hui parti de la famille, elle savait très bien que quoi qu'il pouvait se passer pour elle ma porte serait grande ouverte. Beaucoup aurait pu dire que c'était de la pitié et je sais que certains l'ont pensé et dit, mais ce n'était rien, elle avait ce don de m'attendrir et de faire que je n'ai pas pu rester à l'écart. Jill malgré sa jeunesse avait déjà tout d'une grande et j'aimais ça chez elle, c'était une de ses forces et ça faisait partie de ce que j'appréciais chez elle, jamais je n'avais eu pitié d'elle simplement parce qu'elle ne méritait pas qu'on est pitié d'elle, non elle méritait simplement qu'on l'aime pour ce qu'elle est même avec cette partie sombre d'elle concernant le passé. Ceux qui la prenait pour tel n'avaient simplement rien compris à la jeune femme et à la vie en elle même. J'écoutais Jill me répondre avant de sourire quand elle vint à dire à Elaïs de lâcher ses cheveux, je la regardais faire avant de rire légèrement quand elle parla de nouveau à ma fille. Jill avait ce don de faire des moments simples en moments totalement magiques.

Voilà que je commençais à avoir faim, je vins à demander à Jill si elle avait fait avant de sourire à sa réponse, je me levais pour aller chercher les cosys avant de poser Solen dedans, il s'endormait déjà, ce petit ne faisait que ça par rapport à sa sœur qui était encore pleine d'énergie en la regardant. Je souris avant de lui demander ce qu'elle avait à raconter, bon j'en avais rajouté ce qui me fit rire au vu de sa réaction surtout en me prenant un coussin dans la figure ce qui me fit encore plus rire. Je retournais dans la cuisine pour vérifier que tout était bien réchauffé avant d'éteindre le tout pour la regarder alors qu'elle reprenait la parole. Je vins à lever à sourcil quand elle vint à dire qu'il y avait eu un truc l'autre nuit, je me demandais bien ce qu'il s'était passé j'écoutais la suite avec beaucoup d'attention, j'enregistrais chacune de ses paroles avant de baisser un peu la tête pensif puis je la regardais une nouvelle fois alors qu'elle posait Elaïs « Je me doute que ça a du te déstabiliser un peu tout ça, mais dans un sens ça veut dire que quelques souvenirs reviennent même si ça commence par les plus mauvais » Je vins à me rapprocher un peu d'elle pour venir lui caresser la joue « Tu verras un jour tout reviendra et moi je serais là pour te soutenir quoi qu'il arrive ».

Je vins à lui sourire avant de retourner dans la cuisine pour venir mettre la nourriture dans les plateaux puis je vins à tout mettre sur la table, je regardais les enfants qui s'était bien endormit, je les observais pendant un petit moment avant de relever le regard sur Jill « Aller viens manger un peu, c'est pas digne d'un grand resto mais bon c'est mangeable » Je vins à rire avant de m'installer tout en laissant mon regard sur elle. Je me souvenais de notre première rencontre, elle avait l'air si fragile et petite mais elle avait su remonter la pente malgré le peu de chose qu'elle savait sur elle et ce qui l'entourait et aujourd'hui c'était devenu une jeune femme forte tout simplement avec un sacré caractère fallait l'avouer...

Passer du temps avec quelqu'un que je considère comme un ami. Parler de nos vies respectives. Nous taquiner, pour au final nous adonner à des activités tout à fait normales. Pour beaucoup, ces moments n'ont rien rien d'exceptionnel. Mais moi, je les avais toujours considéré comme des moments essentiels. Sans eux, je me retrouvais à tourner comme une bête en cage chez moi. Je ressentais toujours ce besoin inexplicable d'être entourée, et de pouvoir parler et vivre sans qu'on me prenne en pitié. Je n'avais d'ailleurs jamais compris pourquoi la pitié faisait partie intégrante des gens qui me fréquentaient avant. Je me doutais bien que dans un sens, je n'étais plus la Jill d'avant. Les souvenirs et ce qu'on a vécu nous façonne d'une façon évidente. Sans cela, ce n'est pas pareil. Je n'y pouvais rien, mais personne ne pouvait réellement le comprendre. Durant les mois où j'avais été médicalement suivie, on m'en avait fait voir, des psy, destinés à m'aider à surmonter cette épreuve comme ils le disaient. Les voir prendre des notes, s'attendant à connaître chaque parcelle de mes pensées, m'avait à tout jamais dégoûté de ces gens. Tant pis pour la réaction immature. Après tout, j'étais assez grande pour faire mes choix. Et dans le moment présent, mon choix était plutôt de parler de ce qu'il s'était passé avec Elias. Il ne pouvait pas y faire grand chose, mais au moins le dire me soulageait d'un poids. La scène en elle même, n'avait rien de bien effrayant. Mais songer que ce fut à partir de là que tout dans ma vie avait réussi à basculer me faisait peur. J'étais toujours partagée entre l'envie de tout savoir sur avant, et le désir d'en profiter pour repartir sur de nouvelles bases, oubliant tout ça encore une fois.

Consciente que le sujet n'était pas simple à aborder pour moi, je m'étais penchée pour remettre Elaïs dans son cosy. Je préférais m'occuper les mains, simple réaction face à l'angoisse. De quoi ? Eh bien...De la vie en elle-même sûrement. Une fois la petite posée, je m'étais réinstallée sur le canapé, jouant distraitement avec une mèche de cheveux en expliquant ce qu'il s'était passé. Je me sentais un peu comme une gamine racontant son cauchemar à sa mère, et ça en avait tout l'air sur le moment. Je tombais bien bas décidément, mais c'était malgré moi. Je relevais la tête pour guetter la réaction du jeune homme, ayant fini de raconter ce souvenir dont je me serai volontiers passé. « Je me doute que ça a du te déstabiliser un peu tout ça, mais dans un sens ça veut dire que quelques souvenirs reviennent même si ça commence par les plus mauvais » Une ébauche de sourire se dessina sur mon visage quand sa main vint caresser doucement ma joue, en signe de réconfort. Il avait raison, comme toujours. Je n'avais pas vraiment cherché du positif dans cette histoire, ou alors je l'avais vu mais étais passée à côté. Déstabilisée, au final, c'était un doux euphémisme de la réalité. « Tu verras un jour tout reviendra et moi je serais là pour te soutenir quoi qu'il arrive ». Comme il l'avait dit juste avant, c'était le plus mauvais d'abord. Mais a y bien réfléchir, était-ce une bonne idée que tout me revienne ? Ça ne marchait pas en un claquement de doigts tout ça. Heureusement que des personnes comme lui étaient là, prêtes à me soutenir peu importe la circonstance. En soi, comparé à certaines personnes, je n'avais vraiment pas à me plaindre. D'accord, j'avais perdu la mémoire. Peut-être que dans ces souvenirs oubliés, certains se révélaient douloureux, mais je ne m'en souvenais pas. Elias au contraire, avait déjà traversé des épreuves dures, dont il donnait l'apparence de s'être plus ou moins remis, et lui il s'en souvenait...Oui. Il fallait vraiment que j'arrête de m’apitoyer sur mon sort. Dernière réflexion avant de changer de sujet alors. « Je ne sais pas trop...J'ai peur des souvenirs sur lesquels je pourrais tomber. C'est un peu comme marcher sur un terrain miné. En moins dangereux bien sûr. »

Je le laissais aller chercher le repas dans la cuisine. A voir les deux endormis dans les cosys, je supposais qu'on ne serait pas dérangé avant un bon moment, surtout du côté d'Elaïs. A gigoter de partout, et être aussi vive, elle pouvait bien dormir à poings fermés. Ahlala, qu'est-ce que ça donnerait plus tard, ça ? Des piles sur pattes sûrement, impossibles à contenir. Surtout à l'adolescence, Elias en baverait. Rien que d'imaginer d'éventuelles scènes de rébellion, j'en souriais. « Aller viens manger un peu, c'est pas digne d'un grand resto mais bon c'est mangeable »  Je relevais la tête, ne l'ayant pas entendu revenir. Je regardais ce qui se trouvait dans le plateau, ne trouvant pas directement ce que c'était. Mais au moins, ça ne sentait pas mauvais, pour ne pas dire que ça sentait plutôt bon. N'étant pas une excellente cuisinière de toute façon -mis à part pouyr les gâteaux-, je ne me donnais pas le droit de critiquer les plats des autres, sauf pour...quelques exceptions. « Et au pire, je suis sûre que tu ne peux pas faire pire que moi. » Façon subtile de lui dire que je cuisine comme un pied uhuh..Note pour moi-même : me trouver un homme doué dans le domaine culinaire. Je souhaitais un bon appétit au jeune père avant de piocher dans l’assiette avec ma fourchette. Précautionneusement je mâchais, un peu...Voui, j'avais douté de sa parole. C'était très mangeable, juste que l'aspect était à désirer. Je résistais à l'envie de faire une mauvaise blague, mais je ne le fis pas, ne souhaitant pas réveiller les bébés. D'ailleurs, ils ne seraient pas mieux dans leur lit respectif eux ? Je les désignais du menton. « Il faudrait peut-être aller les coucher, non ? Qu'on puisse se regarder un film. » Je jetais un regard plus ou moins sceptique sur l'étagère qui croulait presque sous le nombre de DVD. « ...Quoique, je ne risque pas de tomber sur des trucs du genre teletubbies au moins ? »

Jill Ҩ Elias

« Quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe... Je serais là... »de Song Fang-Hu .

Courageuse, voilà ce qui résumait parfaitement Jill, je la trouvais extrèmement courage de continuer de vivre sans rien se souvenir en essayant de recoller les morceaux d'une vie tellement lointaine pour elle mais pourtant si proche. J'avoue qu'à sa place je ne saurai comment réagir peut-être parce qu'au fond je n'étais pas comme elle, elle était plus posée alors que moi j'étais plus à rentrer dans le tas et ça personne ne pouvait me faire dire le contraire malheureusement. Je vins à lui sourire alors qu'elle disait avoir peur de ses souvenirs, je ne pouvais que la comprendre, ça ne devait pas être facile pour elle et parfois je me sentais vraiment impuissant face à elle. C'était étrange de ressentir ça mais c'était la vérité, j'avais cette impression de ne pouvoir l'aider comme il se doit, pourtant je donnerai tout pour trouver ce qu'était vraiment son passé et ne lui donner que le meilleur pour qu'elle aille bien et non l'inverse.

Jill était l'une des rare personnes pour qui je donnerai tout pourtant entre nous il n'y avait rien à part une solide amitié, peut-être même un lien quasi fraternel. « Je sais que ce n'est pas facile pour toi Jill mais au fond peut-être que tu découvriras que tu avais une vie de rêve sans nuages ou peut-être que non mais au fond ce qui est important Jill c'est que tu sois bien mais surtout heureuse, c'est ce qui m'importe le plus » je vins à lui sourire une nouvelle fois avant de tout mettre sur la table avant de poser mon regard sur les enfants qui dormaient à points fermés. Je ne pouvais pas dire qu'ils étaient chiant comme enfants bien au contraire, souvent les nuits ils se réveillaient qu'une fois et j'arrivais à tout gérer donc c'était parfait, bon d'accord je ne connaissais pas grand chose des autres enfants. Je souris à la remarque de Jill avant de m'installer dans le canapé pour commencer à manger regardant par moment les petits et Jill avant d'écouter une nouvelle fois la jeune femme.

Elle n'avait pas tord, ils seraient mieux dans leur lit et au moins en cas de bruit de télé, ils seraient au calme. « Oui tu as raison, je vais aller les changer et les mettre dans leur lit et pour le moment non tu ne tomberas pas sur ce genre de truc.. Remarque c'est quoi Teletubbies ? Je connais pas...Et je te laisse choisir un film... » Je la regardais avant de prendre les deux cosys et d'aller dans la chambre, je changeais les deux petits bouts, mettant leur pyjama tout en prenant soin de ne pas trop les brusquer pour ne pas trop les réveiller avant de les coucher dans leur lit respectif. J'allumais l'appareil pour pouvoir les entendre en cas de soucis, puis je retournais dans la salle rejoindre Jill. Je posais l'appareil près de moi vérifiant qu'il était bien en route. Bon il était vrai que j'en faisais peut-être un peu trop bien qu'ils soient non loin mais je ne pouvais me résigner à les laisser sans surveillance du moins encore pendant un certain temps ou plus encore car je savais très bien qu'un moment ou à un autre je continuerai à chercher ce qu'ils ferraient ou plus encore.

« Alors tu as trouvé quoi de beau » je lui souriais avant de manger un peu. Je posais mes couvert sur mon assiette prenant mon verre pour boire une gorgée avant de me mettre au fond du canapé. C'était calme du moins pour le moment car quand les deux petits s'y mettaient valait mieux être préparé car tout était multiplié par deux.

Au fond, Elias était l'une des seules personnes à qui j'osais confier mes craintes, que cela concerne mes souvenirs envolés ou bien d'autre choses. La vie pouvait me fasciner tout autant que m'effrayer, et je ne savais pas expliquer pourquoi. J'avais seulement deux ans de vie derrière moi, mais ça ne m'avait pas empêché de comprendre que le monde qui nous entourait était semblable à une jungle. Le plus faible du lot court à sa perte, le plus fort a une puissance fragile. Je ne voulais vraiment pas être considérée comme faible, ou bien avoir les gens qui s'apitoient pour moi. J'avais assez donné, surtout que ça ne faisait jamais avancer une situation. Sans arrêt, j'avais l'impression de faire un puzzle. En cherchant un peu, en réfléchissant, certaines pièces se remettaient de façon logique. D'autres pièces manquaient irrévocablement à l'appel, m'empêchant tout simplement d'y voir clair. Et quand bien même j'aurai pu avouer mes angoisses à tout le monde, je doutais que beaucoup comprennent. Personne ne pouvait réellement y arriver. Etant tous uniques, on a chacun des ressentis différents, qui nous font gérer les choses plus ou moins bien. « Je sais que ce n'est pas facile pour toi Jill mais au fond peut-être que tu découvriras que tu avais une vie de rêve sans nuages ou peut-être que non mais au fond ce qui est important Jill c'est que tu sois bien mais surtout heureuse, c'est ce qui m'importe le plus » Une vie sans nuages, ça ne me paraissait pas tellement possible. Peut-être que c'était le recul qui me faisait dire ça, mais si on apprenait de nos erreurs, une vie sans nuages ne nous offrait pas la possibilités d'en faire, donc nous ne pouvions décemment pas apprendre. C'était peut-être un peu philosophique comme avis, mais c'est ce que j'en pensais. Dans le pire des cas, rien n'était encore joué, il me restait tout une vie à vivre, alors souvenirs ou non, ça n'y changerait rien, rien du tout. « Merci Eli » Je lui souris sincèrement. Je n'avais jamais été douée pour réconforter les gens, mais lui, malgré tout, il y arrivait bien. Heureusement qu'il était là.

Nous commençâmes à manger, quand je reposais à nouveau les yeux sur les deux bébés qui dormaient de nouveau à poings fermés. C'était captivant à regarder. Ils représentaient l’innocence en personne, ces petits. Ca ne durait jamais bien longtemps de toute façon. Je proposais tout de même à Elias de les ramener dans leurs lits. Ils y seraient sûrement mieux, et puis tant qu'ils étaient là, je n'oserai pas trop faire le moindre bruit, alors pour le film, ça me semblait compromis. D'ailleurs, enchaînant la plaisanterie, je demandais si je ne risquais pas de tomber sur quelque chose du style des Teletubbies. J'avais connu ce truc en fouillant dans mon ancienne maison, tout ce qui ressemblait de près ou de loin à des DVD, des cassettes ou quoi que ce soit. J'avais trouvé de tout, en particulier ces trucs de Teletubbies...J'avais regardé par curiosité, définitivement je ne comprenais pas que j'aie pu regarder ça dans mon enfance, si au moins je l'avais regardé. Comme d'habitude, je ne m'en souvenais pas... « Oui tu as raison, je vais aller les changer et les mettre dans leur lit et pour le moment non tu ne tomberas pas sur ce genre de truc.. Remarque c'est quoi Teletubbies ? Je connais pas...Et je te laisse choisir un film... » Je pouffais de rire, me collant machinalement les mains contre la bouche pour ne pas faire trop de bruit. « Tu manques rien ! » Enfin bon, j'étais rassurée, je ne tomberai pas sur un truc du genre. On savait jamais. Elias avait beau avoir été pris au dépourvu avec les enfants, je pensais bien qu'il leur avait acheté tout un tas de choses nécessaires à leur épanouissement alors... « Bonne nuit les loupiots » murmurais-je, attendrie, aux deux petits.

Je laissais Eli s'en aller en direction de la chambre avec les gosses,avant d'aller voir du côté de l'étagère où les DVD étaient méthodiquement rangés. Les titres ne m'évoquaient pas grand chose pour la plupart. Ne voulant pas y passer trop de temps non plus je piochais au pif. Première pioche : mauvaise pioche. Histoire d'amour, ce que nous voulions donc éviter. Deuxième pioche : un classique, vu et revu. Je tentais une dernière fois, pour tomber sur un truc d'horreur, avec des zombies et tout ce bazar. Bah, ça irait bien...Au pire, j'aurai qu'à me cacher derrière le premier oreiller venu. D'accord, c'est risible, mais bon, pour moi c'est une réaction normale, voilà. « Alors tu as trouvé quoi de beau » Je tournais la tête vers Eli qui venait de s'installer sur le canapé ; j'avais pas entendu les enfants pleurer, alors j'en arrivais à la conclusion qu'ils étaient douillettement installés dans leur lit. Je brandis le DVD en direction d'Eli, lui montrer sur quoi mon choix s'était arrêté. « ça ! » Je m'agenouillais près du lecteur, mettant le disque dedans, prenant la télécommande, pour retourner m'asseoir à côté du jeune père. « Au moins on en a pour la soirée. »