Des retrouvailles dans un adieu

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Lonan menait la procession en portant le cercueil de Derek, suivi de celui d'Ellen.
Dur avait été le choix à faire, plus dur encore était ce moment où le soleil accablait davantage les esprits. Il tenait d'une main ferme et combattante ces poignées argentées, tel un homme, tel un fils que les parents n'élèvent plus mais qu'ils voient s'élever. Chaque pas était une torsion de cœur, une douleur si vive qu'elle estompait celle des blessures du soldat. Car la plus grande des souffrances est celle que l'on ne comprend pas et que l'on sait difficile à soigner. Pourquoi cette maison? Pourquoi maintenant? Pourquoi eux? Pourquoi?! Ses pensées allaient au Paradis et son désir de vengeance en Enfer. Son retour à San Francisco était récent et pourtant, les événements lui donnaient l'impression qu'il n'avait jamais quitté le pays.

Un pays dont le drapeau était étendu sur chaque présentoir où ils déposèrent les cercueils. L'assemblée les entoura et Lonan se mit au centre, les mains derrière le dos, la tête haute, droit, digne d'un militaire de son rang. Il aurait très bien pu venir vêtu de son uniforme mais aujourd'hui, il était avant tout un fils. Alors que le Pasteur prononçait ses saintes paroles, Lonan entendait le bruit des balles, du sable voler, des éclats dans les murs, les cris des hommes et les stupeurs des citoyens résonner en lui. Il portait ces souvenirs d'Orient tout en supportant ce silence inimitable et solennel. Le manque d'ambiance le replongeait dans la guerre où il avait failli mourir, le manque de présence le plongeait dans la tristesse de ces morts qu'il portait en lui. En grandissant, il avait réussi à tenir sa promesse de ne jamais oublier les siens, désormais, il appréhendait l'avenir avec ces deux âmes de plus... Comment embrasser la vie quand on sent qu'elle nous tourne le dos? Comment jouir du présent quand on ressent une si grande solitude?... Il aurait préféré revivre ses cinq ans avec lesquels il avait vu partir ses parents si innocemment plutôt que d'être ici, aujourd'hui, à comprendre la douleur de perdre des gens qui, même s'ils ne sont pas de notre sang, nous étaient chers et que l'on aime. Lorsque Lonan croisa le regard de l'homme au col latin, il lui fit un léger signe de tête et baissa la tête en signe de révérence. L'hymne de la Navy, Eternal Father Strong to Save, retentit alors dans tout le cimetière de Colma. Le jeune lieutenant en avait décidé ainsi afin que Derek et Ellen entendent une ultime fois ce chant qu'ils chérissaient tant, symbole de la réussite de leur fils et de l'harmonie du foyer qu'ils formaient depuis maintenant dix-sept ans. Les larmes ruisselaient sur ses joues, hors de la vue de tous, et tombaient sur le sol qui ensevelirait ces deux êtres à tout jamais...

L'unique coup de feu le fit sursauter bien qu'il en avait l'habitude. C'était comme les tuer de nouveau mais c'était, surtout, leur ouvrir les portes du ciel, là où les anges et d'autres créatures célestes se côtoient. L'endroit de la paix, de la sérénité, loin des armes et plus proche des âmes.
Il prit une profonde inspiration et releva la tête. Ses yeux étaient encore vitreux trahissant ce moment d'intense recueillement et prouvant alors que les pleurs ne sont pas signe de faiblesse, que les pleurs ne détruisent pas un homme, que les pleurs restent tout simplement une marque d'humanité. Un à un, ils lui présentèrent leurs condoléances. Certains se camouflaient derrière leurs lunettes de soleil et d'autres, acceptaient leurs émotions sans artifice aucun. Lonan serra alors la main d'amis, de voisins, de collègues, il ne connaissait pas tout le monde mais leur sympathie lui allait tout de même droit au cœur. Une grande majorité de l'assemblée était déjà partie. Puis, soudain, il eut comme un mouvement de recul. Il ne savait pas si c'était la jeune femme face à lui ou si c'était lui qui avait tellement changé... C'est à peine s'il l'avait reconnue...
La confrontation fut comme un choc, comme un retour en arrière. Lonan vivait alors des retrouvailles dans un adieu. C'était inattendu. C'était magique. C'était intemporel. C'était Catalyne, Caty.

Lonan & Catalyne

La vie était injuste parfois surtout quand elle s'acharnait que sur des personnes qui ne méritait pas ça, je n'avais jamais imaginé que la journée qui arrivait aller être riche d'autant d'émotion. Je m'étais levé avec un peu de mal, j'avais fait ma dernière nuit au club en tant que stripteaseuse et les filles avaient voulu fêter ça. Mais je n'avais pu dormir plus simplement parce qu'aujourd'hui avait lieu l'enterrement des parents de Lonan, j'avais encore du mal à me faire à cette idée, comment tout cela c'était passé mais surtout pourquoi eux. C'était des personnes vraiment formidables, avec eux tout le monde avait le droit à sa chance, je les aimais énormément, ils étaient ma famille depuis que j'avais rencontré Lonan....Lonan... ça faisait plus d'un mois que je n'avais pas eu de ses nouvelles, je m'étais inquiété pendant un long moment pour lui, même ses parents n'avaient pas eu de nouvelles ce qui était encore plus troublant mais au fond il n'avait peut-être simplement pas la possibilité de le faire. Je me demandais s'il allait être présent ou non, s'il avait été mit au courant et je n'osais imaginer l'état qu'il pouvait être malgré le fait qu'il s'est toujours montré fort, je ne pouvais que comprendre la douleur qui pouvait l'habiter. Je m'étais habillée d'un pantalon noir et d'une chemisette de la même couleur avant de quitter l'appartement.

J'envoyais un message à Nathaniel pour l'avertir que je me rendais à l'enterrement que je le tiendrais au courant de tout. En très peu de temps je me retrouvais au cimetière, l'air était frais en ce jour de deuil et je ne pouvais dire que je me sentais bien. J'avançais lentement vers la foule amassée avant de m'arrêter en voyant Lonan, il n'avait pas changé, toujours aussi beau et majestueux, il portait l'un des deux cercueils avec une dignité qui lui ressemblait tellement. Je restais là à le fixer avant de me mettre un peu en retrait, je ne voulais surtout pas qu'il me voit du moins pas pour le moment, je ne me sentais pas le courage surtout. Je restais là en retrait écoutant le sermon du pasteur regardant les deux cercueils devant moi avant de poser mon regard sur Lonan. Les minutes qui suivirent furent interminable pour moi, les larmes coulaient le long mes joues silencieusement, je ne pouvais ne pas être triste, ni le cacher, au fond ça ne servait à rien de cacher sa tristesse, de cacher sa peine au fond tout le monde l'étais un jour où l'autre quelque soit la façon dont c'était

Je venais de m'appuyer contre un arbre attendant que toutes les personnes aient finit de saluer Lonan, j'attendais posant ma tête contre l'arbre pensive avant de me redresser pour venir vers Lonan lentement, je ne savais pas trop comment m'y prendre avec lui enfin du moins comment lui dire ma peine mais aussi que j'étais en colère après lui mais ça il finirait un jour par le savoir simplement parce que je n'étais pas du genre à lui cacher quoi que ce soit. Je me trouvais là devant lui n'osant affronter son regard pendant quelques secondes avant de lever mon regard vers lui, machinalement je vins à poser ma main sur sa joue avant de venir déposer un léger baiser sur sa joue avec douceur puis je me reculais lentement plongeant une nouvelle fois mon regard dans le sien « Je suis désolé pour tes parents Lonan, ils vont beaucoup me manquer... Je les aimais énormément » Je fis un léger sourire avant de me retourner une dernière fois vers les cercueils, je fis quelques pas dans leurs directions pour venir poser une main sur chacun sentant une nouvelle fois mes perles salées coulaient le long de mes joues, j'avais du mal à leur dire Adieu surtout quand on savait que je devais les voir dans sous peu pour demander quelque chose à Derek aujourd'hui, je ne pouvais plus....
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La tendresse que Catalyne venait de lui témoigner, lui allait droit au cœur sans l'étonner. Elle avait cette douceur naturelle au quotidien, un regard si vrai que ses yeux ne pouvaient jamais mentir... Lonan ressentait toute la compassion qu'elle exprimait mais percevait toutefois une pointe de rancune, ou d'agacement, il ne savait pas vraiment... Lorsqu'il sentit les doigts de sa sœur de cœur se poser sur sa joue, il pencha légèrement la tête en signe de gratitude et sourit au baiser qu'il reçut. À ses paroles, il répondit tout aussi calmement, « tu accepterais de m'attendre près de la voiture? J'arrive après et j'aimerais te parler... » La voix de Lonan était affectée, prise par l'émotion des funérailles et l'appréhension de tout lui avouer. Il craignait qu'elle ne comprenne pas, renie ses dires, se bute dans ses retranchements et décide de l'oublier... S'il venait à la perdre elle aussi, c'était tous les repères de sa vie qu'il perdait! Elle était la voile du bateau qui lui permet d'avancer lorsque les hélices sont en panne, elle était la numérotation des pages qui lui permet de se retrouver, elle était une personne hors du commun dont il ne pouvait se passer!

Elle ne lui avait pas répondu mais Lonan espérait qu'elle l'avait entendu et l'attendrait comme il le lui avait demandé... Il la vit s'approcher de ses parents, toucher le bois dans lequel ils reposaient désormais en paix et s'éloigner en pleurs. La relation qu'elle avait avec Derek et Ellen était incroyable! Ils la considéraient comme leur fille et avaient épargné leur propre fils de cette réflexion que les parents font tous un jour ou l'autre « alors, elle et toi, vous êtes ensemble? Non? Oh dommage, vous iriez bien ensemble pourtant! ». Elle faisait partie des Kaino. Et le jeune orphelin fut même étonné de ne pas l'avoir vu à ses côtés durant les obsèques... Pourquoi tant de recul? De pudeur? Était-ce les événements ou le retour de Lonan qui motivait ce comportement? Avait-elle eu des problèmes en son absence? De nouvelles questions se chamboulaient dans son esprit et provoquaient de nouveaux tourments... Il aurait aimé être une rivière, là, tout de suite, maintenant. Une rivière qui coule sans jamais s'arrêter, éternelle, naturelle, pure. Une rivière qui écoute et qui parle, une rivière porteuse de sérénité... Mais cette rivière devait dès à présent sortir de son lit et faire face aux torrents de la vie!
Lonan remercia alors les ultimes personnes qui vinrent à lui. Il embrassa chacun des cercueils en serrant avec vigueur les alliances de ses parents qu'il portait au cou, au plus proche du cœur. Et partit sans se retourner. La tête haute, les épaules en avant. Tel un soldat digne de ce nom, tel un fils fort de cela.

Dehors, il vit Caty appuyée sur sa voiture et l'attendre. Il s'approcha d'elle d'un pas plus hésitant, les yeux légèrement rivés vers le sol. Arrivé à sa hauteur, il s'arrêta, ne dit mot et l'enlaça. Il ne voulait pas parler, pas tout de suite, il avait simplement besoin de ce silence et de cette étreindre. Quand il se recula quelque peu, il la planta ses yeux dans les siens. Qu'elle était belle... L'Irak lui avait tant fait oublier les belles choses, les regards familiers, sa vie américaine.
Il commença à se justifier d'une voix qui se voulait forte, « je sais ce que tu vas dire. Écoute, je suis désolé, j'ai ét... », mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase.

Lonan & Catalyne

Je regardais les cercueils les mains posaient sur chacun d'entre eux, la douleur était présente mais je ne pouvais rien faire, aujourd'hui ma famille venait à nouveau de disparaître, c'était les seuls en qui j'avais le plus d'amour et de confiance sur cette terre à part bien sur Nathaniel et Lonan même si je pouvais avouer qu'aujourd'hui j'en voulais un peu à Lonan mais tout ça aller vite partir, je ne pouvais rester fâcher après lui et ça avait été toujours le cas. Les larmes coulaient le long de mes joues lentement dans un silence insoutenable, j'aurai voulu poser tant de questions à Lonan mais je savais que je pouvais m'emporter et par respect à ceux que je considérais comme mes parents. Je quittais sans un mot l'endroit avant d'aller près de la voiture de Lonan, je m'appuyais contre celle-ci croisant les bras regardant chaque personne partir lentement. J'en connaissais certains qui me firent de grands sourires. Je baissais la tête regardant le sol pensive, les souvenirs se bousculèrent en moi mais tout ça allait maintenant être que des souvenirs et rien de plus. Je relevais le regard pour le poser sur Lonan qui arrivait vers moi. Il avait l'air si majestueux, tellement fort mais je savais très bien qu'il était triste et mal mais il avait cette facilité de cacher tout ça.

Quand il me prit dans ses bras, je me laissais faire passant mes mains autour de sa taille et posant ma tête sur son torse, je profitais ce moment avant de le voir se reculer lentement. Mon regard plongea dans le sien tout en écoutant ce qu'il avait à dire du moins le début car très vite, je vins à le couper posant mon doigt sur ses lèvres, à ce moment précis j'aurai pu lui hurler dessus mais au fond ça n'en valait pas peine « Tu es désolé Lonan... Tu nous a laissé sans nouvelles pendant plus d'un mois... Avec tes parents on s'est inquiété, on a pensé au pire... Tu as pensé à eux Lonan... A la rigueur que tu veuilles m'oublier je pourrais comprendre au fond je suis rien pour toi à part une pauvre fille... Mais eux... » Je laissais mon regard sur lui avant de le détourner et de me retourner ne voulant plus affronter son regard alors que les larmes coulaient de nouveau sur mes joues, je savais que j'avais dis n'importe quoi ce n'était pas possible... et si au fond c'était la vérité, peut-être que je ne suis pour lui qu'une fille avec qui il a passé de bon moment sans pour autant couché avec lui. Aujourd'hui peut-être que tout avait changé même si j'osais espérer que ce n'était pas le cas.

Je posais lentement les mains sur la voiture après avoir essuyé rapidement les larmes, je soupirais légèrement tout en baissant la tête pendant un léger moment puis je levais la tête regardant face à moi avant de frissonner légèrement. Je n'avais pas froid mais je ne savais pas trop peut-être l'endroit, on ne pouvait pas dire que j'aimais ce genre d'endroit. « Pourquoi Lonan... Pourquoi Eux... Ils ne méritaient pas ça... On avait encore besoin d'eux, de leur amour.... Tu sais je les considérais comme mes parents... Je devais les voir au restaurant... Mais aujourd'hui, ça n'arrivera plus jamais... Et ils ne seront pas là le... » Je m'interrompis sans me retourner, Lonan me connaissait par cœur, en 3 ans, il me connaissait mieux que n'importe qui surement mieux que moi-même, même si je pouvais avouer que j'avais muri en peu de temps...
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Lonan avait écouté les premières paroles de Catalyne comme ceux de son procès. Elle avait raison, il le savait, elle avait tort, il le savait, elle ne savait pas tout, il le savait aussi. En réalité, une partie de ses propos étaient vrais. En Irak, pris par les émotions, la fatigue et l'anxiété de la position où il se trouvait, le Lieutenant n'avait pas toujours pensé à écrire ni à téléphoné à Catalyne ou à ses parents, de peurs que la conversation se termine par une pluie de balles ou d'autres choses encore! Mais l'autre partie de ses reproches étaient fausses spécialement à cause de son ignorance sur les faits. Elle ne savait pas qu'il avait failli y passer, que la rééducation avait été dure et que recevoir cette médaille sur ce champs de bataille avait été à la fois troublant et magique. L'orphelin avait hésité à la porter aujourd'hui. Mais il y avait renoncé car il venait ici en tant que fils et non en tant que soldat. Il aurait tant aimer avouer tous ces épisodes soldatesques à sa chère et tendre amie, toujours aussi belle et élégante même toute de noir vêtue, mais il se résigna. Ses propres parents étaient plus à plaindre car ils avaient succombé à leur agression, loin de leur fils, dans la douleur et le manque. La mort à la solitude.

Lorsque Catalyne laissa échapper des larmes, Lonan aurait voulu la serrer contre lui mais elle ne semblait pas le vouloir, comme si ce moment humain était pour elle une marque de faiblesse. Le néo-zélandais saliva avec difficulté pour ne contenir ses émotions prises entre la compassion et la colère. Alors qu'il intériorisait tout ce qu'il voyait, sentait et ressentait, elle continua de parler avec peine. Ses sincères lamentations affectèrent le jeune homme. Et ce terme évoqua en lui le souvenir de ces hommes et femmes, vieillards et enfants, toucher de leur pleine main la pierre sacrée élevée à plus de cinquante mètres. C'était un souvenir qui l'émouvait autant que lorsqu'il l'avait réellement vu lors d'une permission en Orient. L'heure n'était cependant pas aux voyages. Quand elle resta dos à lui, il fut comme aspiré par une émotion qui lui était encore inconnue et il la saisit délicatement par les épaules en posant sa tête sur l'une d'elle puis elle s'exprima avec délicatesse, « il ne faut malheureusement pas se demander pourquoi eux et pas quelqu'un d'autre. Dans la vie il faut des bons et des méchants, des gagnants et des perdants et puis... des vivants et des morts... » Il savait ses paroles dures et pourtant, c'était ce qu'il y avait de plus vrai, de plus sincère, quelle que soit la douleur que cela impliquait. Il exerça une légère pression avec ses mains afin de lui faire face. Une fois leur visage en vis-à-vis, il l'enlaça avec une intense douceur tout en se confiant, je ne sais pas pourquoi tu devais aller au restaurant avec eux mais je sais que tu étais comme leur fille pour eux... Si tu devais parler de certaines choses avec Ellen et Derek, sache que désormais, tu peux me les dire. » Après une brève pause, il reprit, « je suis revenu Caty, c'est fini tout ça. Le terrain, les balles, les blessures, les morts. J'ai vu et vécu tant de choses là-bas, j'en ai tellement à te raconter que ce soit pour que tu me comprennes ou parce que tu m'a terriblement manqué... » Il se recula légèrement et porta ses lèvres sur son front dégagé. « si on commençait maintenant? En allant s'asseoir sur le banc là-bas?... » Il désigna la destination en question d'un coup de menton et continua, « comme ça, papa et maman entendront aussi ce que je te dirai... »

Et il lui sourit d'une telle manière qu'on aurait dit qu'il attendait sa bénédiction.

Lonan & Catalyne

La mort est quelque chose de tragique dans une vie encore plus quand elle est ainsi faite, j'avais du mal à concevoir qu'on puisse faire autant de mal à une personne mais la vie était ainsi personne ne pourrait rien changer. Je venais de prononcer des mots qui dans un sens étaient faut mais aussi vrai dans l'autre c'était étrange, j'avais cette impression de n'être pas moi face à lui. Peut-être simplement parce qu'au fond je gardais en moi cette tristesse qui pouvait m'envahir, moi qui voulait que Derek m'amène à l'hôtel et donne ma main à Nathaniel comme le ferai un père. Aujourd'hui ce n'était plus possible et je devais faire avec mais aussi me dire que de là-haut ils nous protégeaient et nous aimaient toujours. Je vins à laisser échapper un léger soupire quand Lonan vint à me prendre par les épaule tout en déposant sa tête contre la mienne. Je fermais les yeux un cours instant avant de les ouvrir alors qu'il prenait la parole. Je savais très bien qu'il avait raison, c'était comme ça mais au fond ça faisait mal quand même. Quand je vins à sentir une légère pression, je me retournais pour plonger mon regard dans le sien écoutant chacune de ses paroles, plus il parlait plus je sentais qu'il avait du se passer quelque chose de grave là-bas, je ne savais pas quoi mais je connaissais Lonan. Je souriait légèrement alors qu'il vint à m'embrasser sur le front avant de lui prendre le bras et de partir en direction du banc. Je vins à m'assoir avant de regarder les personnes qui recouvraient la tombe d'Ellen et Derek avant de regarder Lonan.

« Je suis désolé de ce que je t'ai dit tout à l'heure Lonan, j'étais en colère après toi et je n'aurais pas du dire ce genre de chose... Tu m'as aussi terriblement manqué, surtout que j'aurai aimé te parler de certaines choses qui se sont produit dans ma vie mais j'avais personne à qui en parler, à part tes parents et ça devait se faire là... » Je baissais un cours instant la tête avant de lever la tête pour le regarder avec un léger sourire, il n'avait vraiment pas changer, il était comme dans mon souvenir, bien que je voyais qu'il était blessé de quelques choses ce qui me chagrinait un peu. Soudain, je vins à me dire que Nathaniel et lui s'entendraient bien, du moins j'osais le croire, au fond Nath était l'homme de ma vie et Lonan mon frère... Je vins à lui prendre la main avant de regarder les tombes « Vous savez tous les trois ma vie a changé en quelques temps, Ellen tu savais que j'avais rencontré quelqu'un et tu étais heureuse pour moi » Je vins à regarder Lonan tout en lui caressant sa main « Lonan, j'ai rencontré un homme il y a quelques temps, pour lui j'ai mis fin à ma carrière de stripteause pour faire que de la danse... Je suis sure que tu vas l'aimer..... Et.... ce que je voulais demander à ton père c'était que je voulais qu'il soit celui qui m'amène à lui pour mon mariage.... » Je baissais la tête laissant couler quelques larmes avant de le regarder une nouvelle fois « Il m'a demandé de l'épouser et j'ai accepté Lonan, je l'aime et aujourd'hui j'aimerai que tu sois celui qui me ''donne'' à lui...Je sais que c'est peut-être tôt pour ça mais je sais ce que je veux et j'espère que tes parents seront fiers de mon parcourt et de ce que je suis devenue en peu de temps... quelqu'un de respectable » Je souris un court instant avant de me tourner une nouvelle fois vers leur tombe. Je ne sais pas pourquoi mais j'avais cette impression de les sentir près de nous, c'était une drôle de sensation.
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La façon dont parlait Catalyne émouvait le soldat. Il sentait qu'elle voulait lui avouer quelque chose mais il ne savait pas si c'était difficile compte tenu des circonstances ou de la situation qu'elle s'apprêtait à lui livrer. Pour l'une des premières fois de sa vie, il examina une amie tel un ennemi. Non pas qu'il la craignait mais il tentait ainsi de la comprendre, de lire à travers elle et d'anticiper au mieux la réaction qu'il devrait avoir. Il n'aimait pas ce qu'il était en train de faire mais il aimait Catalyne, comme sa sœur, et toutes ses actions se légitimaient alors tant cela restait en son intérêt.
Assis à ses côtés sur le banc, il étudia ses jambes. La gauche tremblait légèrement mais il mit cette observation sur le compte du vent frais qui soufflait sur San Francisco, mêlé à une anxiété qui se percevait également dans ses quelques tremblements de voix. Elle s'excusait désormais tandis qu'il voulait qu'elle se taise. Il était conscient qu'en des circonstances comme celle-ci les paroles dépassent parfois, souvent, les pensées. Elle n'y était pour rien, c'était un instant d'égarement et de mini-dispute comme ils n'avaient jamais connu. Tous les deux étaient sur la même longueur d'onde excepté le sujet ''strip-teaseuse''. Lorsqu'ils parlaient du ''métier'' de Caty c'était une vraie dispute. C'était tout ou rien avec eux. Le calme ou le tsunami. Aucun juste milieu en soi.

Lorsqu'elle regarda les tombes, Lonan eut un haut le cœur. Une fois dans le caveau, il se promit intérieurement de ne pas revenir tant que ça ne serait pas refermer. Il voulait garder la dernière belle image d'eux en lui, juste avant son départ pour l'Irak. Il aurait aimer leur parler sur internet mais les connexions étaient limitées sur le navire et sur le camps. Les appels téléphoniques restaient leur seul moyen de communication qui était, pour lui, insuffisant car Ellen et Derek lui manquaient profondément. D'une autre manière que ses parents biologiques mais l'âge faisait toute la différence. Il savait qu'il était d'ailleurs à un âge où l'on présente son ami(e) à ses parents, que l'on dort une nuit par-ci par-là chez l'un ou chez l'autre, que l'on sort ensemble ou chacun de son côté, un âge où l'on devient des adultes plus qu'amoureux mais aimants. Cette méditation qui traversait son esprit s'entrechoqua dans les parois de son cœur à l'écoute des propos de Caty. Elle avait quitté son boulot pour un mec, enfin, un homme ici puisque c'était du sérieux désormais. Mais combien de temps était-il vraiment parti? Il avait l'impression que cela faisait des années lumières, il ne reconnaissait presque plus Caty qui changeait tous ses horizons. Quel homme était-il ce Roméo? Elle avait toujours eu bon goût pour tout, excepté pour être strip-teaseuse, alors Lonan savait sa décision juste même s'il demandait à voir. Méfiance quand tu nous tiens!
Il n'eut pas le temps de penser davantage à la question puisque le mot ''mariage'' créa un choc en lui. Il s'imagina alors la fiche que tous les gamins remplissent quand ils sont jeunes avec la profession des parents, ce qu'on veut faire plus tard et tout le toutim et il sourit à l'idée de voir celle de Catalyne A. McFly épouse blabla, ~~strip-teaseuse~~ danseuse professionnelle …
À quand l'étape du ''je suis enceinte, tu veux être le parrain?''. Indéniablement, le Lieutenant était perdu, c'était comme s'il avait quitté San Francisco depuis son enfance et qu'il revenait des années plus tard. Bien sûr qu'il était heureux pour elle, même plus que ça, mais POUCE là, pause, frein, arrêt sur image! Qu'était la Caty d'avant son départ, celle dans son cœur?! Métamorphosée, envolée, non. Amoureuse, amourachée! Intérieurement, il ne put résister au fait de se demander s'il serait comme ça après un certain temps passé avec Sukina. Ah sa petite asiatique... Elle était restée à l'écart durant les obsèques, ne montrant pas leur relation par rapport aux autres militaires présents. En réalité, cela ne faisait que quelques jours qu'ils s'étaient perdus dans les bras l'un l'autre. Il ne voulait y aller trop vite en besogne. Cela allait de soi qu'il désirait son corps, ses lèvres, sa tendresse, il se sentait en sécurité avec elle et oubliait ce qu'il était... Et là. Là il comprit Caty. Il aurait tout fait pour Sukina tout comme Caty faisait tout pour son jules. Si ce n'est que Lonan le ferait sous l'emprise d'une passion naissante tandis que sa sœur pour une passion grandissante. Il dut quitter sa réflexion de peur qu'elle ne se rende compte de quoi que ce soit. Il se prononça tout en passant un bras autour de son cou et en posant sa tempe contre la sienne, je ne te reconnais plus mais j'en connais un qui doit être aux anges même si j'ignore qui c'est! Je suis très heureux pour toi Caty, c'est vraiment incroyable tout ce que tu as fait en mon absence et je regrette de ne pas avoir vu ça, vraiment. Mais le militaire accompli que je suis ne pouvait pas ne pas partir défendre les couleurs de son drapeau! Pour s'amuser il fit le salut de sa main à plat allant de son front au ciel avec conviction. Ce mouvement sec lui tira un peu l'épaule et un léger soupir en témoigna. Pour noyer le poisson il se saisit de la main gauche de la futur mariée et lui avoua tout sourire, ma sœur, ce serait un honneur que d'être ton père pour te conduire à l'autel.. Il se leva doucement pour lui faire face et mit son bras droit en angle droit pour rire avec solennité, je te promets de te protéger, de te tenir la main jusqu'à celle de ton Roméo et de veiller à ce que ta robe ne se coince pas dans la voiture. Oui, je le veux!

Il se remit à ses côtés sur le banc avant de terminer, au fait, tu as toujours été quelqu'un de respectable.

Lonan & Catalyne

Lonan était vraiment tout ce qu'il me restait de mon passé, un passé douloureux sauf quand il était là, il était l'une des personnes pour qui je donnerai ma vie et ses personnes se comptaient sur les doigts d'une main et encore aujourd'hui il n'en restait que deux, Lonan et Nath. Ils étaient tous les deux différents à leur manière, chacun avait leur caractère j'espérais seulement qu'ils s'entendraient bien. Je venais de tout lui dire sur Nath, sur le fait que j'avais pris la décision d'arrêter le strip et tout ce qui avait avec, c'était un choix fait après réflexion, je savais très bien que si je venais à être en couple réellement je ne pouvais rester à faire ce métier, je ne pouvais lui imposer ça. Lonan passa son bras autour de moi tout en prenant la parole, ce qui me fit sourire, je vins à coller un peu plus contre lui, comme on faisait avant quand on se voyait, quand on parlait, qu'on se réconfortait. « Je n'ai pas changer Lonan, j'ai juste pris conscience que je ne devais plus agir comme je le faisais que je devais oublier mon passé même si je sais qu'il est toujours présent... Et puis maintenant tu es revenu Lonan et c'est ce qui compte. » Je vins à lui sourire avant de le regarder se lever avant de l'écouter, en le voyant je vins à éclater de rire, il n'était pas possible même dans un moment comme ça, il avait le mot pour rire, c'était bien lui et ses parents seraient fier de lui.

« Tu es fou Lonan mais j'aime te voir ainsi, ça m'avait tellement manqué, dommage que tes parents ne soient plus là... Je suis sur que là où ils sont, ils sont fier de toi comme je le suis de toi » je vins à lui sourire avant de froncer les yeux quand il disait qu'avant j'étais respectable, mais je savais très bien que non, si j'avais été respectable, je n'aurai jamais réagis comme je l'avais fait, je n'aurai surement pas fait ce métier même s'il fallait l'avouer que je n'avais jamais été honteuse de ça bien au contraire j'avais été fier de ça. « Ne dis pas de bêtises Lonan, tu sais très bien qu'avec tout ce que j'ai fait, le jeu avec les hommes, les strips et j'en passe, je n'avais rien de quelqu'un de respectable, je n'étais qu'une fille de base...et encore » Je vins à lui déposer un baiser sur sa joue avant de me coller contre lui « Mais aujourd'hui, je suis une autre et enfin j'écoute tes conseils ». Je le regardais avant de me lever caressant sa joue et venant me mettre à genoux face à lui puis je me blottis une nouvelle fois dans ses bras, cela me faisait énormément de bien, ça m'avait tellement manqué mis aujourd'hui plus rien n'était, le passé venait d'être enterré pour laisser place à un bel avenir aussi bien pour moi que pour lui.

Je me détachais lentement de lui sans bouger de place avant de le regarder dans les yeux avec un léger sourire « Je te présenterai Nathaniel, il a déjà entendu parler de toi mais avant je veux que tu me racontes, que tu me dises pourquoi ce silence et ne me cache rien s'il te plait même le pire je veux savoir », je continuais de le regarder tout en lui prenant la main délicatement.
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