Saphira & Elias

Une vie se doit d'être vécu le plus normalement possible mais en ce qui concernait la mienne c'était loin d'être le cas. Quand on regardait bien, il n'y avait rien de simple, deux amours perdus, deux blessures dont une grave et aujourd'hui j'étais père de deux adorables bébés. Bon je m'y attendais mais pas comme ça, pas dans cette condition où la mort à arracher ce qu'il y avait comme vie en Narcisa. Je ne pouvais dire que mes sentiments pour elle était resté les même, non ils avaient bien changé depuis longtemps déjà, mais je ne pouvais nier que dans un sens j'avais espéré pour rien comme souvent. Aujourd'hui une page était complètement tournée pour moi, rien ni personne ne pourrait me faire dire le contraire. Peut-être qu'au fond il fallait que j'ouvre les yeux, mais pas seulement, il fallait que je passe outre tout ce qu'était ma vie. Aujourd'hui, il y avait mes jumeaux mais pas seulement, il y avait aussi mes frères, le Colonel et cette jeune femme qui me rendait fou un peu plus chaque jour mais il ne fallait pas que j'oublie mes amis et les personnes qui m'étaient chère à mon cœur.

Je me retrouvais au club, tout était calme, il n'y avait encore personne et dans un sens heureusement je n'avais pas envie de me retrouver face à Heaven du moins pas après ce qu'il s'était passé, c'était plus fort que moi, je préférais ne pas la voir et la laisser vivre sa vie, c'était ce qu'il y avait de mieux surtout pour son bien. Je me retrouvais dans mon bureau à faire des papiers avant d'entendre un bruit dans le club. Je regardais l'heure rapidement me demandant qui cela pouvait être avant de me lever et d'aller voir. Une fois dans le club, je vis une jeune femme de dos, très vite je vins à sourire, je savais très bien qui c'était, Saphira... Saphira était une jeune que j'aimais beaucoup amicalement parlant, c'était un peu comme une petite sœur, je l'avais vu se rapprocher de mon jumeau surtout après la mort de sa sœur et j'avais remarqué qu'ils avaient autant besoin l'un de l'autre. Depuis que j'étais parti pour aller récupérer les jumeaux, je n'avais pas revu encore Saphira du moins je n'avais pas pris le temps de l'appeler pour lui parler de tout ça. « Qu'est-ce que cherche Saphira ? Ne me dis pas que tu as envie de profiter du bar avant tout le monde ».

Je vins à sourire avant de venir à ses cotés, bon je me doutais que maintenant elle allait me poser toutes sortes de question voir pire encore en me hurlant dessus. Bon dans un sens, elle n'aurait pas tord surtout que je serais pareil voir pire encore, c'était simplement parce qu'au fond chacun se fait du soucis pour l'autre... « Allez viens par ici avant que tu me poses plein de questions ou m'hurle dessus » Je la pris dans mes bras un court instant avant de me détacher d'elle lentement tout en la regardant dans les yeux avec un léger sourire.

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Saphira n’en revenait pas, comment Madi pouvait-elle lui avoir caché sa relation avec son professeur de français, de plus de 10 ans son ainé qui plus est ? Comment avait-elle osé tenter l’expérience avec le passif qu’elles se trainaient l’une comme l’autre ? Comment avait-elle osé après les mille et une discussions qu’elle avait eues à propos de Cam, à propos de leur projet ? Non, décidemment, elle ne comprenait pas. Avoir une relation avec un homme de son âge c’était tout bonnement de la folie. Quel avenir pouvaient-ils bien avoir ensemble ? Et si jamais ça s’ébruitait, se rendait-elle seulement compte qu’elle allait bousiller son futur et celui de son cher professeur par la même occasion ? Quel regard poseraient les gens sur eux ? Elle était à peine sortie de l’enfance pour la plupart des « adultes » qu’elles connaissaient ? Elles étaient encore l’une comme l’autre dans la période où toutes les bêtises qu’elles pourraient faire leur seraient probablement pardonnées. Du moins, c’était sur cette idée que Saph planchait dans l’espoir que ce père qui venait de la renier, ne se décide finalement à la rappeler et lui pardonner d’être allée contre son idée. Car Saph le savait, jamais il ne parviendrait à se faire à l’idée qu’Amber ait pu être complètement désintéressée… Si seulement il avait pris le temps de la connaître. Si seulement Amber était encore là pour lui expliquer…

C’est sur ces pensées, qu’agacée, triste et frustrée Saphira arriva un peu plus tôt que prévu au bar d’Eli. Elle avait besoin de s’occuper, d’oublier, de laisser la pression retomber avant que le premier abrutit venu et qui oserait lui mettre la main aux fesses ne prenne pour toutes les frustrations de sa journée…

Habituée des lieux, la jeune étudiante n’eut aucun mal à entrer dans le bar et… renverser un tabouret qui à la fois ne se trouvait pas à sa place et avait le malheur, en plus de ça, d’être sur son passage…

-C’est pas vrai !

*Il y a des jours comme ça où on ferait mieux de rester couché !*

Depuis peu Saphira, avait pris l’habitude de s’appuyer sur de nouveaux piliers de son existence. Sur le fait par exemple que Madi et elle ne se cachaient rien. Sur Eli, sa tendresse et sa protection. Sur Cam, sa présence et cette prudence qu’elle s’obligeait avec lui. Tout son monde avait explosé en éclat depuis quelques mois, alors le moindre bouleversement, aujourd’hui, elle le ressentait comme un coup de poignard… D’ailleurs, en parlant de bouleversement, à peine eut-elle le temps de poser brusquement son sac à main sur le comptoir, d’enfoncer ses mains dans son épaisse chevelure en poussant un soupir à fendre l’âme, qu’une voix l’a surpris et la fit sursauter…

-Qu'est-ce que tu cherche Saphira ? Ne me dis pas que tu as envie de profiter du bar avant tout le monde.
-Elias ?! Mais…
- Allez viens par ici avant que tu me poses plein de questions ou m'hurle dessus !

Avait-elle remarqué son absence ? Non, bien sûr que non, son monde était seulement comme une nuit sans lune lorsqu’Eli n’était pas là. Lorsqu’il ne répondait pas au téléphone, lorsqu’elle s’inquiétait pour lui sans rien savoir… Alors, dans un premier temps soulagée, elle se blottie d’instinct entre ses bras, glissant sa joue contre son épaule avant qu’il ne mette fin aux retrouvailles et ne l’oblige à se rappeler que…

-Espèce d’idiot ! 3 mots, 10 lettres ou, si tu es bon, 5 suffisent ! JE… VAIS… BIEN… 10 secondes pour écrire un SMS s’était trop te demander ?

Lui mina-t-elle, en levant un à un ses doigts après lui avoir donné un coup dans l’épaule.
Se retournant elle se dirigea, ensuite, à grand pas derrière le bar !

-A quoi bon avoir un téléphone si tu n’es pas fichu de t’en servir… Tu t’imagines quoi, que tu peux disparaître comme ça, sans donner signe de vie, surtout après ton coma, sans que je sois morte d’inquiétude… Est-ce que je dois comprendre que je peux partir quand bon me semble, sans te donner la moindre nouvelle et sans que tu t’inquiètes pour autant ? J’ignore, si ce genre de réaction est typiquement taylorienne, mais une chose est sûre je ne te ferai jamais ce coup-là !

Entre temps Saph avait pris quelques citrons qu’elle découpait avec brusquerie, en tranche pour décorer les boissons de la soirée…

-Est-ce que je compte quand même suffisamment pour toi pour avoir le droit à une explication, ou bien ne suis-je pour toi qu'une serveuse parmi tant d'autre et toi aussi tu vas me mentir… Profite, c’est tarif de groupe aujourd’hui !

Elle avait bien sûr conscience d’être dure avec lui. Mais ce n’était malheureusement pas son jour, d’ailleurs, à peine eut-elle le temps de finir sa phrase que le couteau se mit à riper pour lui entailler sévèrement le doigt…

-Bon sang ! C’est pas vrai !

Grinça-t-elle en enserrant d’instinct son doigt entre ses mains et le premier torchon qui lui tomba sous la main…

Saphira & Elias

Saphira était une personne qui comptait énormément dans ma vie pas qu'il y avait un sentiment amoureux entre nous non loin de là et ça avait toujours été comme ça et ça le sera toujours et pour plusieurs raisons mais bon je n'étais pas là pour les énumérer. Je regardais la jeune femme avant de la prendre dans mes bras avant de légèrement sourire à sa première remarque puis de faire semblant d'avoir mal alors qu'elle venait de me donner un coup dans l'épaule « Aïe » bon javoue que j'en faisais un peu beaucoup mais bon c'était dans un sens amusant de la voir ainsi[ mais je pouvais voir aussi qu'elle s'était inquiété pour moi. Fallait dire qu'elle n'avait pas été la seule et c'était entièrement de ma faute. Je la regardais partir derrière le bar tout en écoutant ses paroles. J'enregistrais tout ce qu'elle me disait avant de voir qu'elle s'était coupée. Je fis le tour du bar prenant la serviette dans mes mains puis de lui mettre sur son doigt. Je regardais autour de moi avant de sortir la trousse de secours puis de lui soigner le doigt sans dire un mot, je lui mis un pansement avant de jeter ce que j'avais utilisé à la poubelle puis je vins à retourner à ma place initiale tout en la regardant « Ne me dis pas que tu t'es inquiété pour moi, tu sais je suis un grand garçon maintenant » Je vins à sourire avant de prendre un morceau de citron et de le manger comme ça.

Bon il fallait que je lui parle de tout ça et valait mieux que ça vienne de moi que de quelqu'un d'autre. « Bon sérieusement, j'étais à l'étranger Saphira, je devais partir pour une affaire et je suis désolé de ne pas t'avoir prévenu mais il valait mieux pour ton bien » je la regardais avec un léger sourire avant de soupirer. C'était vrai que je ne savais pas dans quoi je m'engageais à aller dans ce pays qui m'était totalement inconnu et sans savoir le danger qui me guettais mais heureusement pour moi il n'y avait pas eu tout ça, juste la mort qui était présente et ce sentiment d'impuissance à gérer tout ce qui m'entourait mais aussi ses sentiments confus qui m'avaient submergé en un temps record « Je ne sais pas si tu te souviens de Narcisa, quand elle est partie, elle n'était pas seule, elle était enceinte et si je suis parti c'était pour la retrouver afin de savoir pour les bébés... En arrivant là-bas, elle était morte mais elle avait mis au monde deux adorables bébés... mes enfants Saphira ». Je pris un verre pour le boire cul sec avant de me lever et de faire quelques pas dans le club.

Je regardais autour de moi, essayant de ne pas penser à autre chose, c'était assez compliqué mais ce que je savais c'était qu'il fallait que je pense à mon avenir mais aussi à l'avenir des enfants. Je vins à me retourner pour la regarder avec un léger sourire « Bon tu vois c'était rien de grave ou presque.... » Bon je voulais surtout détendre un peu l'atmosphère qui semblait bien lourde en un instant.

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