M’amuser tout en travaillant, je le fais déjà au quotidien mais cette fois, c’est différent. Elias avait eut l’idée d’organisé une soirée sur le thème « noir et blanc ». Forcément, qui dit soirée à thème, dit qu’il y aura plus de monde et qui dit plus de monde, dit plus de possibilité de finir la soirée en charmante compagnie. Même si, suite à la crise de jalousie d’Elias, j’ai pris la décision de freiner la drague sur mon lieu de travail, je n’ai pas dit que j’allais devenir nonne non plus. Et puis bon, il y aurait du monde ce soir donc Elias ne me surveillerait pas si ?
Après avoir pris une douche bien chaude afin de me défaire des tensions musculaires que je sens au niveau de mes épaules, je me saisi de mon peignoir de bain turquoise et je me blottis dedans avant d’enserrer ma chevelure dans une serviette assortie. Ainsi vêtue, je rejoins ma chambre pour choisir ma tenue. Je m’amuse à sortir de ma penderie tout ce qui est noir et blanc et je les jette sur mon lit afin de pouvoir les coordonner par la suite. De cette manière, je réalise plusieurs tenues avant d’opter pour une robe noire recouverte de sequins et d’un fin boléro blanc. Pour les chaussures, je n’hésite pas une seule seconde avant de prendre les talons noirs que j’aime tant. Je retourne dans ma salle de bain afin de passer à la case maquillage et là aussi je décide de rester dans le thème de la soirée avec un regard charbonneux rehaussé d’une pointe de blanc dans le coin interne de mes yeux. Une petite touche de mascara pour allonger mes cils et une touche de gloss rose pâle sur mes lèvres et je suis parfaite. Il ne me reste plus qu’à m’occuper de mes cheveux. N’ayant pas vraiment le temps de les coiffer, je décide de les laisser ondulés et détachés pour la soirée.

J’arrive au club avant le début de la soirée afin d’aider aux derniers préparatifs. Evidemment, Elias est déjà là mais sont cadet aussi. Adam est au niveau des platines et ne me remarque pas alors que je le salue d’un geste de la main. Secouant la tête en souriant, je vais déposer mes affaires avant de me poster à un bout du bar. Celui le plus éloigné d’Elias évidemment. Tendue, j’attends patiemment le flot d’habitués et de nouveaux qui vont faire leur entrer dans quelques instants, prête à les servir au plus vite.

Les portes du club s’ouvrent enfin et la foule fait son entrée dans la salle. De voir tout ce monde qui arrive me fait plaisir. Au moins, je serais assez occupée et par conséquent, les échanges que je pourrais éventuellement avoir avec Elias seront brefs et professionnels du genre « passe-moi la bouteille de vodka ». Il faut dire que depuis notre altercation de l’autre jour, on évite soigneusement de se parler et même de se croiser. Bon ce n’est pas toujours facile de s’éviter étant donné qu’il reste mon patron mais dans l’ensemble, on y arrive. En même temps, je n’ai jamais passé autant de temps à la réserve que depuis ce jour-là. Peut-être qu’un jour je revendiquerais cette pièce comme étant mon bureau. Cette idée me fait sourire un peu plus que je ne le fais en servant les clients qui agglutinent au bar. Navigant entre les différentes commandes, je suis même obligée d’en calmé certains en leur rappelant que je n’ai que deux bras et que donc je ne peux pas servir tout le monde en même temps. Bien sur, je le fais avec le sourire mais si je le pouvais, certains se seraient déjà pris un verre d’eau glacé à la figure.
Le rythme des commandes commencent à diminué quand quelqu’un me hèle pour me demander poliment un Malibu. Lui souriant, je lui prépare son verre devant lui avant de le lui tendre pendant qu’il me dit que je suis resplendissante. La prédatrice en moi se délecte de se compliment et je décide donc de la laisser s’exprimer.

- Merci, tu n’es pas mal non plus mais pour ta gouverne, sache que je suis toujours resplendissante. En fait, Resplendissante est mon deuxième prénom. Je lâche à un clin d’œil aguicheur au jeune homme tout en continuant à servir d’autres clients qui sont proche. Quand un moment de répit m’est accordé, j’entame la conversation avec le jeune homme. Il me semble que je l’ai déjà vu mais je serais incapable de dire où. Après tout, il se peut que j’ai passé la nuit avec lui mais comme mes conquêtes d’un soir me laisse rarement un souvenir impérissable, ne plus me souvenir de lui ne m’étonne pas vraiment.

- On ne se serait pas déjà croisé quelque part ? Il me semble que ta tête me dit quelque chose mais je suis incapable de dire où on s’est vu et dans quelles circonstances. Je souris de nouveau à ce jeune homme vraiment charmant et séduisant. Même si en général, je préférais attendre que la soirée soit bien entamé avant de commencer à chasser, je n’avais rien contre l’idée d’avoir deux partenaires différents dans la même nuit.

« I wanna touch the sky »

Je ne sais pas réellement ce qui m’avait fait changé d’avis au cours de la journée ; si c’était cette solitude amère ou la boîte de médicaments pleine devant mes yeux chaque matin depuis mon accident. Mais quoiqu’il en soit, je n’avais pas prévu un seul instant les jours précédent de me rendre à la soirée organisée dans le bar de mon jumeau. Je n’avais pas eu la tête à cela, trop occupé à tenter de trouver de nouveaux morceaux pour les divers artistes aux voix uniques. Camden Taylor manquait d’inspiration malgré toute la bonne volonté du monde, et cela m’exaspérait au plus haut point. J’avais besoin de me vider la tête ; de m’aérer l’esprit. Bref, de me changer les idées avant que ma boîte crânienne n’en vienne à exploser subitement. C’est donc en fin de journée que je me décidai à prendre une bonne douche et à me préparer. Après une presque heure passée sous l’eau tiède, je me mis à la recherche de vêtements confortable. J’optai pour un pantalon, une chemise et des chaussures noires. Je n’étais pas d’humeur à mettre du blanc. Une fois habillé, je tentai de me coiffer ; ce qui fut peine perdu. Devant mon allure, je poussai un soupire. Je pris alors mes quelques affaires que j’enfournai dans ma veste et je filai dehors. Le taxi m’attendait et, comme d’habitude, je ne regardai même pas ma voiture que je laissai là. Une fois à destination, j’entrai dans le Yelen Lounge et fut surpris du monde déjà présent. Seul devant la foule immense, je ne pus que me risquer à m’aventurer au bar du club. J’aperçus des visages familiers et commandai alors un whisky coca avec deux glaçons. Pas un super mélange avec les médicaments, mais je m’en moquais royalement, trop déprimé pour faire attention. Accoudé au bar, je vis Adam et lui fis signe de la tête. En charmante compagnie avec une jeune femme, je ne souhaitais pas le déranger. Je reconnus cette dernière, qui me semblait être Eve, mais je n’en fus pas sûr. C’est alors que j’aperçus mon jumeau, seul. Je pris de l’élan pour m’avancer jusqu’à lui et, à ce moment même, il discutait avec une jeune femme. A un mètre de lui, dans son dos, je ne sus que faire. Finalement, tant pis. Je m’aventurai. Boisson dans une main, je tapotai son épaule avec l’autre. Une fois retourné contre moi, je lui fis un énorme sourire.

« Bouh. Excuse-moi de te déranger en si charmante compagnie, mais je passais par-là... alors je me suis dit que ce serait idiot de ne pas venir te souhaiter une bonne soirée. »

Je ne vis pas le visage de la femme à côté de lui tout de suite, intéressé plus par mon jumeau que le reste. Il ne restait que les gens de ma famille à mes yeux. Les autres, ils n’étaient que des ombres à mon sens. Oui, j’avais cessé d’observer les gens. J’avais cette sensation de solitude, en tout temps, qui me pourchassait violemment. Et le temps n’arrangeait rien.

La soirée commence sous les meilleurs hospices et c’est tant mieux. En plus, je suis en face d’un jeune homme assez sexy et du coup, pourquoi me priver d’une petite drague ? Après tout, ça n’engage à rien, même si j’ai l’impression de l’avoir déjà vu avant. Avant qu’il ne réponde, j’aperçois quelqu’un qui me fait signe et je reconnais Adam, en compagnie d’une jeune femme, qui me commande 2 Passoa orange. Lui faisant un signe de la tête pour lui faire comprendre que j’ai entendu, je prépare sa commande même si légalement, je ne devrais pas. Mais bon, c’est le frère du patron et puis, au même âge je buvais bien plus fort que ça. Une fois sa commande prête, je l’approche de lui pour qu’il puisse prendre ses verres avant de revenir devant le beau brun que j’ai repéré un peu plus tôt.
Je lui souris malicieusement à ce jeune homme dont j’ignore le nom quand la voix d’Elias se fait entendre derrière moi. Son ton est sec et tranchant quand il me dit qu’il y a des personnes à servir dans la salle, qu’il faut que je m’arrange avec Seth et les autres pour savoir qui reste derrière le bar et qu’il ne veut pas voir toujours la même personne derrière et que c’est pareil pour les pauses, que je dois m’arranger avec mes collègues. Haussant, un sourcil, je me tourne un peu plus vers Elias et lui souris sarcastiquement pour lui répondre.

- Mais bien sur patron, à vos ordres patron. Roulant des yeux, je souris plus volontiers au jeune homme avant d’aller voir mes collègues pour leur répéter les ordres d’Elias et leur signifier que je vais en salle. Zigzagant entre les tables pour prendre les commandes des clients. D’ailleurs, je me dirige vers une table qui m’a fait signe quand mon regard tombe sur mon patron derrière une jeune femme. Il glisse une main dans son dos avant d’approcher son visage de son oreille. Dire qu’il y a quelques jours j’avais pensé qu’il avait des sentiments pour moi. Je lâche un soupire, secoue la tête en levant les yeux au ciel. En fait, il voulait juste coucher avec moi. En même temps, s’il n’a pas de sentiments pour moi, je n’ai plus aucune raison de restreindre la chasse pendant mes heures de boulot. Ca, c’est une bonne nouvelle.

Servir les clients en salle me permet de faire plus de connaissance. Après tout, tout le monde ne peut se permettre de jouer des coudes pour accéder au bar. Une femme me fait signe pour que j’aille prendre sa commande et donc je me dirige vers elle quand mon regard se porte sur Elias et une jeune femme. Quel hypocrite celui-là. Il se permet d’être plus que tactile avec une jeune femme pendant le boulot mais moi je n’ai pas le droit de le faire. Pourquoi ? Et surtout, pourquoi j’ai le droit à un visage crispé et à un ton plus que sec quand il me voit avec un client ? Après tout, ce n’est pas logique puisqu’il n’y a rien entre nous.
Enfin bon, passons. Au moins, maintenant je me dis que puisque lui se permet ce genre de familiarité avec des clientes, pourquoi pas moi ? Je me dirige vers la jeune femme m’ayant appelé il y a quelques instants pour prendre sa commande. Un sourire en disant long sur mes intentions aux lèvres, je l’écoute me demander un whisky orange. Acquiesçant d’un signe de tête, je me dirige vers le bar pour préparer la commande de la jeune femme. Quand le verre est rempli, je fais le chemin inverse mais je suis rejointe à mi-chemin par Chase, un habitué du club. Grand blond et plutôt beau gosse, Chase est l’un des rares hétéros à venir au club et aussi l’un des rares avec qui je n’ai jamais couché. Il faut dire que même si on semble attiré l’un vers l’autre, ce qui plait le plus, c’est le flirt perpétuel qui s’est installé entre nous. Enfin, qui sait si un soir on ne passera pas à l’acte.
Comme toujours, Chase flirte avec moi et puisque mon patron ne se gène pas pour le faire, je réponds allègrement à la drague du beau blond à mon tour. D’ailleurs, je jette un rapide coup d’œil à mon patron et voit que son jumeau les a rejoint lui et la jeune femme. Chase regarde dans la même direction que moi avant de me regarder en arquant un sourcil interrogateur. Je soupire en haussant les épaules pendant que j’atteins la table où est installée la jeune femme.

- Je t’expliquerais plus tard beau gosse, dis-je à l’intention de Chase avant de reporter mon attention sur la cliente. Et voilà mademoiselle, lui dis-je en posant son verre devant elle. Passez une bonne soirée. Je me retourne vers le reste de la salle, jette un bref coup d’œil aux alentours pour voir si on me demande et comme ce n’est pas le cas, je me permets de jouer avec Chase en le laissant devenir un peu trop tactile. Sa main sur la chute de mes reins me fait frissonner de plaisir pendant qu’il m’entraine dans un coin un peu plus tranquille.