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| Sujet: accident de la route ▲ vadim Sam 2 Mar - 1:25 | |
| J’ai tellement peu l’habitude de ressentir la fatigue que quand ça arrive, je me sens complètement perdue et désarmée. C’est le moment où mon corps me dit qu’il a ses limites et qu’il est temps pour moi de les respecter et d’aller dormir si je ne veux pas que quelque chose de désastreux m’arrive. C’est pourquoi, après trois jours non-stop passé au bureau ou à courir la ville pour les enquêtes, je tire ma révérence et grimpe en voiture pour rentrer à la maison. Enfin, si le taudis bourré de carton non-déballé peut-être appelé « maison » puisque comme toujours, je vais très certainement n’y passer que quelque que je ne verrais même pas défiler. C’est fade. Mon existence est fade mais je ne pense pas ressenti le besoin ou même l’envie d’en changer. Chacun trouve le bonheur où il peut et ça peut paraître surprenant à entendre, mais je ne suis pas malheureuse. Les rues qui mènent jusqu’à Chinatown sont toujours bondées. Evidemment, c’est un des quartiers les plus populaires de la ville mais franchement, ça ne devrait pas être aussi chiant d’accès pour les véhicules. Fatigue mauvaise, je me retrouve à jurer et à perdre patience derrière le volant. Non, je ne suis pas violente enfin pas dans ce genre de situation et certainement pas derrière un volant. J’ai toujours eu pitié de ces pauvres personnes incapable de se maîtriser à cause d’un feu rouge ou d’un embouteillage. Mais ça n’empêche donc, qu’après 72h sans sommeil et environ une trentaine de café, je sois peut-être un tout petit peu distraite et agacée et c’est à ce moment-là, où je ne regarde pas devant moi que je rentre en collision avec quelque chose ou quelqu’un. Je suis à peine consciente lorsque j’entends le « boum », que je vois un corps sur mon pare-brise et que j’entends un énorme bruit de frein. Je reprends mes esprits, ça pour un réveil, s’en est un. Merde alors ! J’ai tué quelqu’un. Bien avant d’avoir pu m’en assuré, je m’imagine déjà en tenue orange en train de dire adieu à ma carrière. Non, quand même pas pour un accident. Enfin, je crois. Histoire d’en avoir le cœur net je sors à toute vitesse de ma voiture pour m’assurer que l’accidenté n’ait rien de trop grave. Les passants autour de moi m’observent. Grand Dieu s’il y’en a un qui vient nous vois, j’hurle. J’aurais tellement pas la patiente d’en supporter. A peine un pieds dehors, je vois l’homme renversé se redresser. Déjà, il n’est pas mort mais après ? « Oh mon dieu ! » Je me précipite pour l’aider même s’il semble assez fort pour ne pas avoir besoin de moi. « Vous allez bien ? Je suis sincèrement désolée. Ceci est entièrement ma faute, je me suis laissé distraire. » Mais oui, que c’est humble d’accepter toutes les fautes et tellement pas moi, mais c’est pas le moment de faire la fière. « Laissez-moi vous conduire à l’hôpital, qu’ils voient votre état. » Et voilà, je commence à prendre peur, c’est ce qui arrive quand je ne suis pas foutue de dormir, je perds tout le sang froid qui fait ma personne. |
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