JILIANE & JULIAN
Un café et un ex-mari ? Et l'accident de voiture après ?

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Une journée de repos, c'était toujours quelque chose que les gens accueillaient avec plaisir, tous les gens sauf moi, réellement pour moi les journées de repos étaient des blancs interminables que je devais combler en multipliant les actions pour éviter de m'arrêter trop longtemps pour penser à ma vie. Je n'avais jamais été un grand dormeur, alors j'émergeais à l'aube et je savais que j'avais quelques heures à tuer avant que la nuit ne vienne et que je puisses oublier mes angoisses, cette violence dans un bar, alcool, sexe, c'était mes solutions même si ces derniers temps, je m'étais calmé. L'incident avec Hamilton n'avait rien amélioré, réveillant ses cauchemars qui me réveillait la nuit avec force. J'enfilais un short long noir, et un tee-shirt sans manche dans les mêmes tons, l'été arrivant doucement, la chaleur matinal me permettait de revêtir ma tenue de jogging. J'enfilais mes baskets et prenaient mon ipod et mon porte feuille, avant de me rendre dans la rue pour commencer à courir. Le sport était aussi un de mes moyens les plus efficaces pour me distraire, un plaisir que j'avais appris même si je ne devais pas abusé des limites de mon corps, qui avaient toujours des séquelles de mon vol plané, même dix ans après. Mais repensait à cette époque et la suite, était une chose que je m'interdisais encore plus peut être que de repenser à mon enfance, parce que j'avais été idiot de croire que j'aurais le droit moi aussi à ma part de bonheur. Je couru jusqu'à que je sentes les gouttes ruisselaient dans mon dos et sur mon front, et je prenais une profonde inspiration, m'arrêtant tout en faisant quelques assouplissements post course.

Un quart d'heure plus tard, j'entrais dans le premier café qui croisait mon chemin pour me prendre un grand américano noir sans sucre. Je n'avais rien dans mon système depuis mon réveil et un café ne comblerait probablement pas mon estomac qui commençait à gronder, mais cela le calmerait le temps pour moi de rentrer chez moi. Mais la vie est une belle salope, et au moment où on s'y attends le moins, elle viens sournoisement vous offrir le choc de votre vie. J'avais à peine prêté attention à la scène, détaché des gens comme souvent mais quand la femme devant moi se retourna, les traits s'affichant me coupèrent la respiration, je sentais mes yeux s'écarquillaient mais je reprenais assez vite composition de mon masque impénétrable, la contournant pour me diriger vers le comptoir en déclarant d'un ton badin " Vous me prenez certainement pour quelqu'un d'autre, je vous ai jamais vu de ma vie " Oh, vilain mensonge que voilà. Il était évident que je la connaissais. Jiliane, mais bordel que foutait-elle dans ce café de San Francisco, et soudain un sentiment que je m'étais longtemps refusé à ressentir remonta à ma gorge, et la culpabilité me fit serrer les mâchoires. Mais j'avais tout cela pour elle, si elle était resté plus longtemps à mes côtés, elle aurait fini par mourir elle aussi, comme tout ceux qui m'approchait. Et la pensée qu'il lui arrive quelque chose m'était insupportable même sept ans après l'avoir quitté. Mais je me refusais à repenser à notre époque ensemble,surtout pas maintenant.

JILIANE & JULIAN
Un café et un ex-mari ? Et l'accident de voiture après ?

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Je savais que c'était peut être une des choses les plus cruelles que de l'éloigner de cette manière de moi, mentir si franchement en la regardant dans les yeux. Mais c'était Jiliane, et mon esprit avait du mal à s'en remettre sans vouloir m'embarquer sur la croisière des souvenirs. Sans me rappeller que j'avais sincèrement aimé quelqu'un, que j'avais cru qu'avec elle, la vie m'offrait enfin une chance d'être heureux. Que nous avions failli être parent ... C'était si stupide, j'avais fait un mauvais mari, et j'aurais fait un tout aussi mauvais père, soyons honnête. Je ne savais pas ce qu'était que l'amour d'une famille unie pour pouvoir l'offrir à un enfant à mon tour. Je tentais de ne pas me retourner, de ne pas apprécier les traits angéliques de ce visage qui avait tenté bien des fois de se frayer un chemin dans ma mémoire. J'entendis le aïe, et mon instinct me crier de voir ce qu'elle avait, d'y prêter garder mais ma résolution était forte. Je passais bien des fois pour un con, ce n'était qu'une fois de plus à faire semblant, les sentiments humains m'affaiblissaient, et dès que je les laissais m'envahir une catastrophe finissait toujours par arriver. Je commandais ma boisson, quand je sentis la main qui m'interpellait, je me retournais bien décidé à prétendre car je savais qui venait s'adresser à moi, ce que je n'attendais pas, c'est la claque que je reçu. J'impressionnais toujours beaucoup les gens, et peu de femmes osés porter la main sur moi, de peur de me voir les écraser de mes mains. Mais j'étais idiot et choqué, c'était Jiliane. Elle n'avait jamais eu peur de moi ou de me dire quand je dépassais les limites. Je portais ma main à la joue encore attendri par le coup et je sentais ma rage habituel m'envahir. Toute cette colère que je portais en permanence au fond de moi.

" Tu sais, blondinette, je me tapes une tonne de gonzesse rien qu'à la semaine, alors y a plusieurs années de cela. De mec aussi, cela dit en passant " Les mots vicieux avaient été dit avec mépris dans l'intention de blesser bien évidemment, dans l'intention de la voir me fuir rapidement, et peut être quitter non seulement le café mais cette ville tout autant. J'avais peur qu'il ne lui arrive malheur maintenant, j'avais fini par mettre un pays entier entre nous, après le drame de la caserne et ma dernière hospitalisation en psychiatrie. Une chose était süre, je pouvais prétendre le contraire, me montrait ignoble, mes sentiments pour elle était encore visiblement bien encrée dans mes instincts premiers. Et cela me troublait, parce que San Francisco était un terrain neutre pour moi, une seule personne m'avait troublé et pas forcément dans le meilleur des sens. Je l'observais finalement à la dérobée, avant de rajouter en lui sussurant à l'oreille, juste dans une provocation de plus, peut être. " Mais je peux toujours te sauter une nouvelle fois, ca me rafraichiras peut être la mémoire " Et j'avais juste envie de gerber même si rien sur mon visage ne l'indiquait sauf peut être le fait que je ne pouvais la regarder dans les yeux, ce qui n'arrivait jamais avec mes proies. Parce que même si je n'avais jamais été doué pour les déclarations, elle le savait, jamais une seule fois, je ne m'étais amusé à la sauter, ca avait été toujours plus que cela entre nous. Plus que le sexe à la pelle que j'engrangais depuis que je l'avais quitté, ou celui avant notre rencontre.

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▬ Bah vas-y tente toujours. Si t'aimes les claques, ne te gène pas mais Julian, quoique tu puisses dire, ça ne marchera pas. Tu peux toujours prétendre ne pas te rappeler de moi, nous avons un sacré passif, je saurais que tu mens. Je n'aimais pas vraiment qu'elle me force à affronter son regard, j'étais bon comédien mais je ne l'étais pas au point de pouvoir maitriser les émotions qui pouvaient se nicher au fond de mes yeux. Ma mâchoire se contracta sous la douceur de sa caresse. C'était le genre de sensation que j'avais oublié, maintenant les contacts que j'avais n'avait rien de doux. Le sexe et la violence était mes seuls moyens de communication, mais je ne laissais jamais aucune place à la douceur, jamais. Et ce contact léger presque en était encore plus insupportable qu'inhabituel. Personne à l'exception de la femme, face à moi n'avait pris assez de temps pour passer mes protestations et m'offrir ce bref réconfort de tendresse. Je détournais le regard, aussitôt qu'elle me libérait, je serrais la mâchoire, m'obstinant dans mon mensonge qui n'avait été qu'une vague hypocrisie qu'elle n'avait pas acheté. Pourquoi ne pouvait elle pas voir que j'agissais pour son bien, j'avais été si misérable en l'abandonnant la première fois, et maintenant que j'avais un peu de stabilité, en me refusant toutes connexions dans ma vie, le passé refaisait surface pour me tourmenter. C'est comme ci, il m'était impossible de pouvoir espérer du répit dans ma vie. La vérité était que je savais que la blesser était la solution pour la voir s'éloigner, mais je tomberais encore un peu plus bas dans ma chute et ce trou sans fond, en faisant souffrir la seule personne qui m'avait réellement aimé de toute ma vie. La seule pour qui j'avais eu et j'avais toujours de l'amour et du respect malgré tout. Malgré les apparences contraires que j'affichais en prenant cet air de mariole je m'en foutiste et en lui proposant un plan cul minable que je ne saurais même pas honoré, soyons lucide.

▬ Putain, tu peux pas comprendre un foutu message clairement, Jil. J'ai traversé un pays entier pour plus d'avoir dans mes basques, je pensais que le message était clair. Oh c'était si minable et bas de ma part de lui sortir une chose pareille, avec un ton si véhément et pleins de reproches. Je ne pouvais pas supporter de la regard pour voir que je l'a blessée probablement avec mes propos, je m'empressais d'attraper ma tasse, pour cacher le léger tremblement de ma main. Mais je devais le faire, je me forçais à me le répéter en boucle dans ma tête pour ne pas craquer, pour ne pas lui dire qu'elle m'avait manqué, que j'étais désolée d'avoir ruiné son existence, que je lui avais rendu sa liberté non pas parce que je la détestais ou la méprisais mais bien au contraire parce que je l'avais profondément aimé, et qu'au final, même maintenant sa présence me troublait plus que je n'aurais pu le penser si je m'étais autorisé la pensée que je la reverrais un jour.

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Les mots à peine prononcé, je savais que j'avais peut être dépassé les bornes, mais je me devais de me montrer ferme et impitoyable. Parce qu'elle avait toujours mérité mieux que ce que je pouvais offrir. ▬ Tu te prends pour qui là ?! Non mais tu t'es barré, donnes toi les raisons que tu veux, tu voulais te débarrasser de moi, bah tu vois c'est fait. Maintenant si tu crois que j'en ai quelque chose à foutre, Julian tu peux aller rêver. Le message est bel et bien clair, crois moi. Et c'est probablement la meilleure chose que t'aurais pu me faire de te montrer d'une lâcheté sans nom. J'aurais du être heureux si, elle était réellement passée à autre chose, alors j'avais obtenu le résultat que j'escomptais en la quittant, je lui avais certes brisé le coeur mais elle avait pu rencontré quelqu'un d'autre, c'était stupide de ne pas y avoir pensée avant, elle avait tellement à offrir, qu'il aurait fallu être aveugle pour passer à côté d'elle et ne pas se retourner. L'idée désagréable m'effleura que la pensée ne m'était pas venu car c'était peut être moi qui n'avais jamais réellement tourné la page sur notre histoire, moi qui n'avait pas pu la trahir à tel point que de tenter avec un autre ou une autre ce que je n'avais pas réussir avec elle. ▬ Gardez la monnaie. Voilà, elle allait partir, et nos chemins allaient de nouveau se séparaient sans que je ne me retournes, c'était le mieux à faire, non ? C'était pour elle que je m'étais barré sept ans plus tôt, et c'était pour elle que je devais ne pas la retenir. J'étais déjà prêt à oublier sa présence, prévoyant une sérieuse cuite le soir même quand une fois de plus, elle me surprit, elle agrippa mon tee shirt et m'entraina vers la sortie avant que je n'ai vraiment le temps de réagir. Je ne pu empêcher un léger sourire de se dessiner sur mes lèvres, si certains me voyaient, il ne reviendrait pas que je sois le pantin d'une poupée blonde, elle n'avait peur de rien, et peut être que c'était pour de bonnes raisons. J'aurais probablement du me fâcher, mais soudain les souvenirs me revenaient devant cet air déterminé et affirmé, les raisons pour lesquels elle avait été mon exception revenant sans problème à ma mémoire, malgré mes bonnes résolutions ▬ Maintenant qu'on est seuls, tu as carte blanche pour me faire du mal. Allez défoule toi Julian tu en meurs visiblement d'envie. Acculé contre le mur, j'affrontais son regard avec un sourcil arqué, agrippant ses poignets sans douceur mais sans violence non plus, juste avec une fermeté évidente. Je tentais de supprimer ce petit sourire évident et je tentais d'imposer un masque plus impressionnant prêt à la déstabiliser si il le faut.

▬ Tu sais, y en a qui ont regretté d'avoir agi pour bien moins que ce que tu viens de faire ? Je tentais de réfréner l'envie de plaisanterie qui m'envahissait. Je ne plaisantais enfin pas sur un ton badin, j'étais toujours moqueur ou sarcastique, je ne donnais pas dans le badinage complaisant. Je ne souriais pas avec innocence et juste par envie, enfin je ne le faisais plus. L'amertune et l'ironie étaient mes caractéristiques prédominantes. Cela m'agaçait sensiblement qu'elle parvienne à faire remonter une facette de moi que j'avais depuis bien longtemps enterré. Je sentais donc la colère se réveillait et courir de nouveau sous ma peau, comme une maitresse insatisfaite et indomptable. ▬ Qu'est-ce que tu veux que je te dises, rien que voir ta tronche me file la gerbe, me dire que j'ai du prétendre être amoureux de toi, juste parce que cela m'amusait de dévergonder une fille à papa. D'ailleurs, je suis sur que ton vieux a été plus qu'heureux que je débarasses le plancher, non ? Il a du filé un bon gros chèque pour récompenser la gentille fifille que tu avais été, non ? Vous les riches, vous m'avez toujours foutu la gerbe, et me m'amusez à vos dépends, ca été super bandant, chérie. J'appuyais le mot avec cruauté, non elle n'allait pas me faire tomber le masque, je ne pouvais pas la laisser faire, sinon je ne savais pas ce qui se passerait, mais je savais que cela finirait mal pour elle.

JILIANE & JULIAN
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J'avais vu le choc, le dégoût et l'incompréhension dans ses traits, la virulence de mes propos la blessant sans l'ombre d'un doute, mais c'était le but que je recherchais, pourtant cela me brisait le coeur, même si je n'en laissais rien paraître, et au final peut être n'en croirait elle pas un mot car je ne m'étais jamais conduit aussi méchamment avec même au pire que j'avais pu traversé quand nous étions ensembles, non c'était les années et l'accumulation de différentes emmerdes qui avait fait que mon cynisme avait dépassé toute limite au raisonnable, que j'étais devenu méchant, réellement. ▬ Vas-y laisse tout sortir. Traites moi de pute pendant que tu y es. Je n'ai jamais été la fille à son papa et j'aurais cru qu'après tout ce temps ensemble tu l'aurais vu. Mais en même temps d'être un con arrogant qui se protège derrière la méchanceté, t'es bel et bien aveugle mon pauvre gars. Tu t'es amusé, j'en suis contente. Tu m'as clairement baisé sur ce coup là. Et tu sais quoi ? J'espère que t'as réellement aimé. T'aurais peut-être du te barrer avant aussi, tu penses pas ? Si t'avais été un brin plus intelligent, ça aurait été beaucoup mieux. Laisser la fille de riche avec ton gamin sur les bras à moins bien sur si tu avais l'intention d'attendre sa naissance pour te barrer ?! Et puis tu sais quoi ? Va te faire foutre Julian ! Je m'attendais évidemment à sa colère, à son mépris, mais je n'avais pas pensé une seule seconde qu'elle parlerait de notre enfant, celui qui ... Elle avait raison si je m'étais éloigné à temps, il serait probablement encore en vie, serait ce un garçon ou une fille, il aurait dans les six ans environ, soudain une fatigue soudaine m'envahit, et toute envie de batailler quitter mon corps, je sentais cette boule d'angoisse se nichait au creux de ma gorge, tandis que la culpabilité m'assaillait. ▬ Et pour ta gouverne, je n'ai pas eu de gros chèque parce que tu m'as quitté. Tu devrais arrêter de penser qu'au fric et penser aux autres. Mais je suis bête, tu es bien trop con pour y arriver. Je baissais le regard, pas une seule réplique cynique et peu justifiable ne me parvenait à l'esprit à ce moment précis, je sentais juste une profonde tristesse m'envahir, l'évidence d'une vie de ratage, d'une vie rempli de malchance et de la poisse inconsidérable que j'attirais sur tout ceux qui se rapprochait de moi et la voir verser ses larmes à cause de moi, m'était plus insupportable que je n'osais l'admettre à haute. ▬ Pourquoi t'es parti ? Le son de sa voix résonnait à mes oreilles, et je me sentais légèrement désamparée.

▬ Tu ne comprends donc pas ? Je poussais un soupir, avant d'enfouir une main dans mes cheveux, je n'avais plus cette violence et ce mépris feint dans ma voix, non reparler de notre perte, m'avait rappelé la douleur et le vide qui m'angoissait et m'habiter en permanence. Ce sentiment que je m'appliquais à cacher du mieux que je pouvais sous une façade désinvolte apparente. Je laissais mes mains se glissaient dans la poche de mon short, pour en sortir une cigarette, avant de reposer mon regard sur elle. Soudain, il me semblait clair que je lui devais au moins cette vérité, parce qu'elle méritait mieux que ce comportement même si cela semblait devenu une seconde nature chez moi. ▬ Parce que tu as raison, parce que j'aurais du vous quittez avant qu'il ne soit trop tard, avant que ma malchance ne s'abatte sur vous. Je ne suis pas fait pour être heureux, et les gens qui m'entourent le paye de leurs vies. Le bébé ... Il aurait fini par t'arriver malheur à toi aussi. C'est ainsi, et je suis parti avant que tu n'es plus aucune chance. Je laissais un rire voilée par la triste m'échappait, l'amertume évidente au fond du son, et j'inspirais une bouffée avant de reposer un regard déterminée sur elle, prêt à ne pas me laisser attendrir plus, je le savais si je n'étais pas assez ferme, je finirais par m'en blâmer plus tard. J'avais assez montré de faiblesses ces derniers temps, d'abord avec Hamilton, maintenant avec elle, je me demandais ce qui m'arrivait. ▬ De toute façon, ce n'est pas comme ci j'avais été le mari idéal, et tu le sais très bien. J'ai pris la bonne décision pour nous deux, quoi que tu puisses penser mais si tu te sens mieux à me détester, fais toi plaisir, une personne de plus ou de moins m'ayant sur sa liste noire, ne m'empêchera pas de dormir.

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Voilà, j'avais vidé mon sac mais je savais que ce ne serait probablement pas suffisant pour elle, elle ne savait pas vraiment tout de mon passé, de mon histoire en général, elle n'avait été le témoin que de peu d'évènements de malheur de mon existence. Je fermais les yeux, attendant probablement une gifle, elle en avait tous les droits et je ne lui nierais pas. Elle restait la seule qui jusqu'à peu avait réussi à me laisser abattre quelques défenses. Je me faisais toujours fort de me barricader sans broncher pour me préserver, pour oublier aussi. Mais ces derniers temps, tout se bousculait dans ma tête, tout changé trop vite pour que je ne comprennes. Je sentais que je n'étais pas loin de rechuter, et cela me terrifiait, j'étais si en équilibre sur le fil de ma sanité d'esprit.

- Tu n'as peut-être pas été le mari idéal, mais cela ne m'a jamais empêché de t'aimer Julian. J'ai fini par m'habituer à tes départs, nous étions heureux parfois, je me sentais heureuse et en sécurité dans tes bras. Alors ne dis plus jamais que c'était la meilleure décision, parce que cela ne te concernait pas que toi. Et tu es stupide si tu crois réellement que je pourrais te détester après t'avoir tant aimé. Je ne te comprends tout simplement plus. Ou plutôt je n'y arrive tout simplement pas. Je la fixais sans vraiment comprendre ses mots, pourquoi semblait-elle croire encore en moi, après toutes ses années, après ce que je lui avais fait subir ? Elle plus que quiconque avait le droit de me haïr, et même au fond de moi, une partie tordu le désirait. Cela aurait rendu les choses si simples, si noir sur blanc mais je le savais la vie, n'était pas comme ça, il y avait une tonne de nuance de gris. Je retenais ma respiration quand elle se saisit de mon visage, oui, elle avait encore le pouvoir de m'affecter, peut être parce qu'elle avait été la première qui m'avait atteint, la première qui m'avait fait vouloir autre chose, la première pour qui j'avais désiré être meilleur même si cela avait fini en échec.

- Y a rien à comprendre, c'est tout Jiliane. Je ne suis pas programmé pour vivre la vie tranquille de couple marié, et j'ai juste fait l'erreur de me leurrer en envisageant que je pourrais changer. Je détournais le regard, pas vraiment certain de pouvoir la regarder dans les yeux, et qu'elle lise en moi, qu'elle comprenne que ces mots me faisait aussi mal qu'il pouvait le faire à elle. Je détestais voir le passé m'être exposé avec autant de clarté, elle me rendait mal à l'aise, parce qu'elle réveillait tous les souvenirs pénibles et douloureux que j'avais en vain, tenté d'enfouir, d'étouffer. Pas seulement ce que nous avions en commun, mais ceux qui m'avait conduit exactement au point de notre rencontre. Je me dégageais du mur, pour enfouir les mains dans mes poches, à la limite de la suffocation. Quelle image pathétique, je renvoyais à cet instant précis, je crevais d'envie de pouvoir hurler et cogner, juste pour prétendre, pour me mentir à moi même. Pour regagner ce masque que je portais en permanence et qui me permettait de me protéger. Elle n'avait pas le droit de débarquer dans ma vie, et faire vaciller encore plus mon existence précaire en ce moment. J'en avais le tournis.

- Ecoutes, la vérité est que nos routes se sont séparés, le jour où je t'ai quitté et plus jamais les choses ne seront la même chose. J'ai, depuis longtemps, cessé de croire que je pouvais apporter quelque chose à quelqu'un et j'ai cessé de croire que j'étais capable d'aimer. C'est un mensonge ... Je ne savais que trop bien que mes mots se révelaient probablement blessant, alors pour la première fois, je lui concédais un élan de sincérité, un léger aperçu sur les tourments intérieurs de mon existence. - Je suis incapable d'aimer qui que ce soit pour la bonne et simple raison, qu'il faut d'abord s'aimer soi même pour pouvoir donner de l'amour à quelqu'un, ce n'est pas toi qui est en cause, et tu ne l'as jamais été. Depuis le départ, j'ai toujours été le seul responsable de cet échec et de cette mascarade. Mais je mentais quand même, parce que je l'avais aimé à un moment, sincèrement mais trop de démons me rongeait pour que je l'aime totalement.