« Anya ! Anya réveille-toi ! » Un frappement contre la porte de ma chambre puis un autre. Oreiller sur ma tête, j'avais un mal de crâne horrible. L'impression qu'un camion venait de me rouler dessus six fois de suite. Bref la migraine. Il était à peine vingt heures et ma mère venait déjà me prendre la tête, je le sentais en plus il pleuvait à torrent. Drôle de temps pour un été ici, je soupirais, les yeux demies-clos, mais je me levais tout en frottant mes yeux comme une gamine de quatre ans. J'ouvris la porte lentement et pas tout à fait entièrement. « -Quoi ? » Disais-je en baillant, ma mère me toisait comme-ci je venais de tuer quelqu'un, bon ça voulait dire qu'elle venait de sentir l'odeur de cigarette et d'alcool. Elle se pinçait le nez d'une façon ridicule, ce qui me fit froncer les sourcils. « -T'es encore sortis en douce, hein ?! » Je haussais les épaules, laissant planer le doute, bien qu'en fait il n'y avait aucun doute là-dessus. Ma soirée de la veille avait été mouvementée. J'avais rencontré un type plutôt sympa et beau garçon, j'avais donc passé la nuit à boire et faire l'amour. Rien de bien méchant pour des gens normaux. Sauf que, dans ma famille c'était comme égorgé un nouveau née. « -Je n'ai pas le temps de jouer à ce jeu-là avec toi Anya, habille toi et vient m'aider à mettre la table, ton père rentre de travailler... » Je sentais l'angoisse qu'elle pouvait ressentir, mon père travaillait, oui. Cependant, lorsqu'il rentrait à cette heure là, ça voulait automatiquement dire qu'il était bourré. Donc, que ma mère risquait d'en prendre plein la gueule si tout n'était pas parfait à son arrivée. Je levais les yeux au ciel avant de lui faire signe de la main. « -ça va, laisse-moi enfiler un truc j'arrive. » Et je fermais la porte de ma chambre avant de sauter sur mon lit et d'y chercher mon bas de jogging bleu. J'enfilais un t-shirt et essayais de remettre mes cheveux correctement.

Une fois que je fus habillée, j'ouvris la porte de ma chambre et je descendais les marches deux par deux. J'allais directement dans la cuisine me prendre un verre d'eau froide et je m'appuyais, dos contre le lavabo, portant le verre à mes lèvres. « -Il a encore bu, c'est ça ? » Ma mère pivota sur elle-même, comme un automate et elle me souriait naïvement. Le genre de sourire que je ne pouvais pas supporter. « -Tu connais ton père, il...il a besoin de décompresser... » C'est ça et moi je suis la reine d'Angleterre croisé avec Paris Hilton. C'est fou, ce que le comportement de ma mère pouvait me mettre hors de moi. Cette façon, qu'elle avait de toujours trouver des excuses à mon père ou à la communauté. C'était juste pathétique et oppressant pour moi, cette façon de rentrer dans le moule de suivre le troupeau, ce foutu esprit de famille qui en fait ne voulait rien dire. Au fond lorsque mon père cognait, on avait beau pleurer ou crier personne ne venait, conclusion la famille c'est de la merde. Je secouais ma tête de droite à gauche, puis je posais le verre vide dans l'évier. J'allais ensuite aider ma mère à mettre la table, les assiettes et tout ce qui allait avec. La maison n'était pas grande, mais elle était d'une propreté telle, que je pouvais bien manger par terre si je le voulais. Ma mère passait ses journées à nettoyer, nettoyer et encore nettoyer. Un jour le sol allait se dissoudre si elle continuait comme-ça. Cependant, elle n'avait que ça à faire donc au fond j'avais un peu pitié d'elle, même si je ne valais pas mieux qu'elle au fond, puisque je restais ici, manque d'argent, peur qu'un jour mon paternelle aille trop loin. Enfin des excuses que je me trouvais quoi.

Quelques minutes plus tard mon père fis son entré, fracassante, comme d'habitude. Chaussures pleins de bouts et haleine de chacal, génial, je sentais que ce dîné allait être festif pour moi. Je le regardais de haut en bas, remarquant qu'il ne prenait même pas la peine d'essuyer ses chaussures, ce qui m'arrachait un sourire malsain et une soudaine envie de meurtre, mais comme d'habitude je fermais ma gueule. Je pris place en face de lui, évitant ainsi à ma mère de lui faire face. Ma mère nous servis son poulet et sa purée, plat favoris de mon père. Woua...c'est qu'elle sortait le grand jeu et moi j'avais toujours autant mal au crâne. Un silence de mort prenait place, personne n'osait parler, pas même moi. Je ne faisais que tourner ma fourchette dans mon assiette, yeux rivés sur cette dernière. Mon estomac se tordait en moi, j'avais peur, car il suffisait d'un mot pour qu'il nous pète littéralement les plombs. « -Anya...tu étais où hier soir ? » Je déglutissais, laissant tomber ma fourchette par terre et ravalant ma salive difficilement. Mon coeur battait à cent à l'heure. « -Dans ma chambre papa.. » avais-je répondu ou plutôt mentis faiblement. Je le regardais et je voyais la colère sur son visage, génial j'avais tout gagné. Je me mordais la lèvre inférieure, essayant de trouver quelque chose à ajouter, mais rien ne venait et de toute façon il ne me laissait pas le temps. Puisqu'une seconde plus tard la table se trouvait par terre. Ma mère était un peu plus loin de nous et moi j'étais toujours assise, regard posé sur les débris de vaisselles cassées. Mon père s'approcha de moi et me gifla avec une tel force que ma lèvre inférieure se fendit sur le coup et un peu de sang coulait. Je passais ma langue sur mes lèvres, sans rien dire. « -Comment oses-tu me mentir ! Tu étais encore partie je ne sais où avec ta bande de.... » J'arquais un sourcil perplexe, manquant de rire, ce qui n'était pas une bonne idée je dois dire. Il m'attrapa par les cheveux et me traîna jusqu'aux pieds de ma mère qui était horrifiée. « -T'as fille n'est qu'une catin !! tu entends !! » Je fermais les yeux lorsque mon père me balança avec force contre l'un des meubles de la cuisine avant de sortir en furie. Je passais ma main sur le haut de ma tête, j'allais avoir une belle bosse et sans doute un bleu sur la joue. Je soupirais en fermant mes yeux et en me relevant difficilement. J'entendis le bruit de sa voiture qui s'éloignait et j'allais dans ma chambre en courant.

Prenant mon portable et une veste de jogging je sortis par ma fenêtre avant de courir jusqu'au bord de la route. Trempé jusqu'à l'os, j'allais sûrement avoir la crève, mais je n'avais pas envie de rester plus longtemps chez moi. Ce fut au bout de dix minutes qu'une voiture s'arrêta, une vielle dame ouvrit la portière. « -Et bien jeune fille, ça va aller ? » Je me raclais la gorge en souriant. « -Oui, j'aimerais aller quelque part, vous pouvez m'emmener ? » La vielle dame me fit un sourire chaleureux, tellement chaleureux que j'avais envie de fondre en larme. Cependant, je me retenais avec du mal en me mordant la lèvre. Je montais à l'intérieur et je lui indiquais l'adresse de Adam, le seul ami en qui j'avais une confiance aveugle. Elle m'arrêta devant sa maison toujours en souriant. « -Merci... » Je descendais de sa voiture et je me précipitais en courant jusqu'à la porte de la maison d'Adam. Frappant de toutes mes forces sur cette foutu porte. « Adam !!! » Rien, je continuais encore et encore, la pluie ne m'arrêtait pas. « -Adam ! C'est Anya ouvre cette porte ! » Ce fut quelques secondes plus tard que je le vis ouvrir la porte. Un sourire se dessinait sur mon visage, malgré ma joue rouge et enflée, ma lèvre écorchée et mon mal de crâne. « -Je crois que j'ai besoin d'un aspirine...tu me laisses entrer ou tu veux que je me liquéfie sur place ? » Disais-je en riant, parce que bon, je devais faire quinze kilos de plus tellement j'étais trempé.

J'arrivais à plaisanter, même s'il faut dire que la situation n'était pas du tout propice aux plaisanteries . Enfin j'avais toujours été comme ça, un peu, légère dans mes mots et parfois je me montrais légèrement blessante sans le vouloir réellement. J'avais choisi Adam, car dans ma liste de contact c'était le seul qui était au courant de ma situation, même s'il y avait aussi ce flic qui était intervenu chez moi, j'avais beaucoup trop mal à la tête pour jouer avec lui. Adam avait ouvert la porte, vêtu d'un peignoir les cheveux encore trempés. Il se décala légèrement pour me laisser entrer, je ne le fis pas prier pour entrer, restant sur le tapis qui se trouvait devant la porte, je ne voulais pas salir la maison magnifique de mon ami. Adam déposa son peignoir sur mes épaules et passa sa main dans mes cheveux. Bon sang, ce que ça faisait du bien un peu de tendresse, je fermais mes yeux automatiquement en inspirant un peu. « Monte dans ma chambre, j'arrive tout de suite » J'ouvris mes yeux et je le vis qui fermait correctement mon peignoir, vu comme-ça on aurait pu croire qu'il était mon grand-frère. « -Ok chef, je monte... » Et pendant qu'il allait dans la cuisine, j'enlevais mes chaussures et je les prenais dans mes mains. J'avais remarqué quelques affaires qui étaient disposées dans le salon, ce qui voulait dire que le père de mon ami était bel et bien de retour en ville. Honnêtement, je n'avais pas envie de créer plus de problèmes qu'il n'y en avait déjà. J'allais donc discrètement dans la chambre de mon ami. Je déposais mes chaussures derrières la porte de sa chambre, éternuant pendant quelques secondes. « -Génial, j'ai la crève... » Comme-ci je n'avais pas assez de soucies comme-ça, voilà que j'allais être malade. Une chose était certaine, mon agent allait sûrement s'arracher les cheveux et je devrais encore une fois, inventer une histoire ridicule. Je soupirais tout en me laissant tomber sur le dos dans le lit de mon ami.

Je pris mon téléphone et j'envoyais un texto à mon agent pour le prévenir que je ne serais pas disponible, une fois ceci fait je balançais mon téléphone sur le lit. Posant mon avant bras sur mes yeux en pestant contre ma malchance. J'avais hâte de partir loin d'ici, d'être chanteuse et de passer mes journées à composer. Je devais tenir encore un petit peu, seulement encore un tout petit peu. Adam me fit sortir de mes pensées lorsqu'il entra dans la chambre, se postant devant moi en me tendant un verre d'eau et de l'aspirine. Je me redressais vivement, attrapant le verre et le cachet, je posais le cachet dans ma bouche et je vidais le verre d'eau cul sec. « Quand est-ce que tu vas enfin dire oui, pour qu'on en parle à Elias ? » Je levais mon regard vers lui, gardant le verre entre mes mains en souriant. « -On en a déjà parlé Adam. C'est une mauvaise idée...et j'ai pas vraiment envie de mêler ta famille à ça... » Lâchais-je en haussant les épaules et en posant le verre sur le côté. « Ou mieux on a qu'à en toucher deux mots au Colonel, pour qu'il fasse que l'armée débarque chez toi » L'idée était plus que bonne, j'imaginais bien mon père se faire tabasser par les gros malabars de l'armée, mais c'était une méthode de sauvage et en faisant ça, je ne vaudrais pas mieux que mon père. N'empêche que cette idée m'arrachait un sourire mesquin. « -Adam, c'est vrai que ton idée est séduisante, mais crois-moi je n'ai pas le droit de faire ça. Comment dire, les règles chez moi sont différentes des tiennes et beaucoup ont été battus à mort par le reste de la famille pour moins que ça. Et puis y'a ma mère, je n'ai pas le droit de lui faire ça. Sa vie lui plaît comme elle est, alors j'ai juste à serrer les dents et attendre que ça passe...puis y'a a pas pour longtemps à attendre. » Je devais juste prendre sur moi et attendre que ça passe, surtout ne jamais perdre de vu mon objectif et une fois ceci réaliser, je prendrais mes affaires et je partirais loin.

Adam pris place à côté de moi, il posa une serviette sur ma tête et il commença à me sécher les cheveux. Cela me faisait sourire, j'avais l'impression d'avoir un frère. Au fond il était un peu comme-ça pour moi. Adam était une personne que je voulais garder avec moi, coûte que coûte, j'étais peut-être égoïste, mais c'était comme-ça. Je n'y pouvais rien, comment dire, il m'apportait tellement. En fait, je savais très bien que si je l'avais rencontré dans d'autre circonstance et s'il n'était pas allergique aux vagins, j'aurais pu tomber amoureuse de lui. Alors, le seul et unique moyen que j'avais de le garder avec moi, c'était la musique. Je me trouvais sournoise de penser ça, mais je n'y pouvais rien. « C'est quoi la raison cette fois-ci ? » Je me pinçais la lèvre inférieure puis je tournais ma tête dans sa direction. « -Oh, tu sais, y'a jamais de raisons vraiment valables, il avait trop bu comme d'habitude et il s'est rendu compte qu'hier soir je n'étais pas chez-moi...Tu sais je t'avais déjà parlé de ses règles sur la sexualité, les fréquentations et tout et tout...le truc, c'est que je suis bien obligée de sortir en douce, même pour voir mon agent... » Je lâchais un soupire, je savais que je gardais tout pour moi, toutes ces émotions de colères et de haines. Cependant, je savais aussi qu'un jour je finirais par craquer et qui sait ce qui pourrait arriver ce jour-là. Enfin, je n'avais pas réellement envie de m'étaler sur le sujet pour le moment. « -Encore une fois, je ne veux pas que ta famille se mêle de ça, vous avez déjà assez de problèmes comme-ça, je vais pas vous en rajouter...d'ailleurs j'ai cru comprendre que ton père était de retour...t'inquiète je partirais par ta fenêtre. » Je lui fis un petit clin d'oeil avant de me jeter sur lui et de me retrouver à califourchon sur mon ami en riant « Alors, tu te décides à me dire ce qui cloche ? Je sens bien, que tu ne vas pas bien et crois-moi les blessures psychologiques font toujours plus mal que celle physique... » Je lui fis un petit sourire malicieux, si Adam avait envie de vider son sac, j'étais là et je voulais qu'il le sache.

Parce que c'en est une bonne de se faire taper dessus ? » Ce n'était pas vraiment ce que j'avais voulue dire, ça m'attristait un peu qu'il le prenne de cette façon. D'un autre côté je le comprenais, car si les rôles étaient inversés je le prendrais certainement de cette façon.« Je n'ai jamais voulue dire ça... » Il rétorqua en me disant que je ne mêlais pas sa famille, mais la police. Or, je le savais très bien que si je faisais appel à son frère, ça reviendrait à le mêler à ça. Voilà, pourquoi je ne parle jamais de mes problèmes. Parce qu'au fond, ça finissait toujours de la même façon, alors j'avais essayé de donner des arguments potables, des choses qui tenaient la route. La situation était beaucoup trop compliquée pour faire appel à quelqu'un, je n'avais pas envie de compliquer la situation encore plus qu'elle ne l'était déjà. Et puis, je n'avais pas le courage de voir ma mère seule, j'étais peut-être une égoïste par moment, mais les liens du sang étaient quand même là et ça je ne pouvais pas le changer. Parfois il m'arrivait de penser, que mon père allait retrouver la raison, qu'un beau matin il ouvrirait les yeux sur ses conneries. Qu'il serait enfin ouvert d'esprit et qu'il accepterait les autres pour ce qu'ils sont. Au fond on est tous humains et on finit tous de la même façon, en cendre. Il y a juste les façon de vivre et de mourir qui sont différentes. Hélas il était tellement ancrée dans ses règles et croyances ridicules, qu'il ne se rendait pas compte qu'il faisait du mal aux gens autour de lui.Enfin, j'avais abandonnée l'idée idiote de lui faire entendre raison. C'était comme parler à un mur et au fil du temps, ça devenait seulement lassant.« T'as qu'à fuguer et tu reste ici avec moi ! » Je souriais en fait j'avais bien envie de faire ça, mais bon vivre avec eux, sans rien avoir à donner en échange, je trouvais ça, un peu injuste.« Je suis invivable Adam, pas sûr que ta famille arrive à me supporter, en plus j'ai rien à donner en échange, pas d'argent... » La galère quoi, enfin j'étais dans la merde et je savais assumer ma merde. Et puis je n'aimais pas trop être prise en pitié, ce n'était pas mon truc. Je lui redisais que sa famille devait avoir beaucoup de problèmes, après tout, quelle famille n'en avait pas ? D'ailleurs je voyais rarement sa mère ici, voir carrément pas du tout en fait..« Quels problèmes ? Tout va bien chez nous. Et oublie ! T'es pas un de ces gars que je fais partir en douce quand mes frères débarquent. Puis le Colonel a pas à me dire si je peux inviter une fille dans mon lit ou pas » Pour la première partie, j'avais un peu de mal à y croire, pour la seconde beaucoup moins. Sachant qu'il me semblait que la famille d'Adam ne connaissait pas son petit penchant pour les hommes.« J'en doute pas, je crois même qu'il favoriserait me voir dans ton pieu en fait... » à peine avais-je finis ma phrase que je le regrettais déjà, ma franchise m'aurait un jour. Je ne voulais pas blesser Adam ou remuer le couteau dans la plait. Cependant, je parlais plus vite que je ne pensais en fait. Un jour j'allais avoir de sérieux problèmes.

Je venais de lui sauter dessus, sans vraiment avoir des pensées malsaines, d'ailleurs la façon dont il croisait les bras sur son torse m'avait presque blessé. Je plissais mon nez en fronçant les sourcils. J'avoue que j'étais une perverse, mais je ne violais pas les gens et encore moins un ami. Je lui demandais donc ce qui n'allait pas, je le sentais.« Qu'est-ce qui te fait dire que quelque chose cloche ? » Je levais les yeux aux ciels en appuyant assez fortement sur ses épaules, s'il avait décidé de m'énerver plus que je ne l'étais déjà, c'était bien parti.« - ta réponse et ta façon agressive de répondre, en plus t'as vu comment tu croises tes bras, sérieux tu crois que je vais te violer où quoi ? » Il posa une main sur son visage, pour m'éviter un peu plus certainement. C'était du Adam tout cracher ça, enfin je ne pouvais pas lui arracher la langue non plus hein.« ça va. Désolé. Juste pas la forme » Je roulais des yeux avant de le lâcher et de me redresser légèrement en passant ma main dans mes cheveux.« C'est ça, écoute si t'as envie de déprimer seul c'est ton choix. Ce n'est pas comme-ci j'étais une amie de confiance... » Sifflais-je légèrement vexer par son comportement, j'avais l'impression qu'il n'avait pas confiance en moi. Et ça, je dois dire que ça me mettait les nerfs. Il m'incita à reprendre une place correcte et il se leva en prenant la direction de son armoire. Je le regardais prendre un pull et l'enfiler. D'un sourire carnassier j'en profitais pour sortir un paquet de clope de ma poche, baissant le regard sur les cigarettes trempés. Génial...« Tu veux manger quelque chose ? » Haussant les épaules en jetant mon paquet de cigarette de clopes fichues. J'esquissais cependant, un vague sourire taquin.« Actuellement j'ai envie de fumer, mais je ne serais pas contre une bonne pizza et devant un bon film. » Je me levais de son lit, laissant tomber mon peignoir sur le lit. Ni trop sèche ni trop tremper, je jouais avec mes cheveux en fixant la fenêtre. Il pleuvait encore un peu dehors, c'était déprimant. « Tu pourras prendre une douche aussi » C'était plus le bruit du claquement de porte qui avait attiré mon attention que sa phrase. Même si j'avais bien envie de la taquiné un peu, histoire de me venger de lui, mais je secouais ma tête en passant ma langue sur mes dents. Je m'approchais de lui en souriant et déposais un petit bisous sur sa joue.« t'es un ange, mais ça n'empêche pas que je sais que t'essaye de changer de sujet » lui tournant le dos, j'étais face à son lit, enlevant mes vêtements que je laissais tomber sur le sol.« tu sais, je peux jouer le rôle de ta petite copine devant ton père... » disais-je tout en passant de nouveau le peignoir sur mes épaules. Je m'approchais de nouveau de mon ami en riant et en me montrant légèrement aguicheuse.« s'il me voit défiler dans la maison de cette façon je suis sûr qu'il aimera le spectacle... » Et j'éclatais de rire, une main sur mon ventre et l'autre sur ma bouche pour ne pas faire trop de bruit. Adam était fort, très fort, il avait réussi à me faire oublier la raison de ma venue chez lui. Je posais ma main sur son épaule en hochant la tête.« Relaxe, je plaisante, je me taperais pas ton père, j'ai déjà bien à faire avec l'un de tes frères... » Bon il faut dire, que le Cam, ce n'était pas une flèche, mais bon c'est ce qui était amusant dans cette famille, ils étaient tellement différents et pourtant ils étaient toujours là l'un pour l'autre quoi qu'ils disent. Je m'étendais légèrement, bras en l'air en baillant.« On se fait un shooter de vodka ? » histoire de me réchauffer un peu..