7:00 mon réveil sonne. Le son retentit dans toute ma chambre, atroce, tant détesté mais pourtant obligatoire. Il était temps de me lever et d'affronter Julian Potter, mon patient le plus récalcitrant... Ou plutôt un de mes seuls patients, mais ça revenait au même, puisqu'aujourd'hui j'allais l'avoir sur le canapé et qu'il allait faire comme à son habitude : faire que l'on avancera pas dans sa thérapie. Après personnellement ce n'était pas moi qu'il punissait en faisant ça, parce que je m'amusais de nos séances, mais bel et bien lui.

Je décidais donc de me lever, mettant ma cafetière en route avant de partir pour la salle de bain me réveiller pour quelques heures. Je laissais l'eau et son effet relaxant me masser pendant que je laissais mes réflexions couler, profitant bel et bien de cet état de tranquillité, de calme qui ne durera pas longtemps. Une fois sortie de la douche, je m'habillais avant de prendre mon petit déjeuner. Les minutes se rapprochaient un peu plus de mon départ, c'est une fois les couverts dans le lave vaisselle qu'achevant de me préparer, je finis par quitter ma veste sur le dos mon appartement direction le boulot. Allez haut les coeurs !

Je pénétrais dans le St. Mary's Rehabilitation Center le sourire aux lèvres, les mains dans les poches de ma veste et saluant la réceptionniste, je ne fis pas de halte à la machine à café, à quoi bon ? J'avais ma tassimo dans le bureau. Quel super cadeau fallait l'avouer, autant le mettre là où j'en avais le plus besoin et m'installant à mon bureau, je pianotais sur mon clavier les comptes rendus et le suivi des dossiers que l'on me transmettais. Je ne faisais pas attention au brouhaha derrière la porte, me contentant de dire un "Entrez" lorsque quelqu'un y cogna. Julian ? Peut-être. Ou bien la secrétaire du directeur qui venait me convier à une réunion plus qu'ennuyante mais oh combien importante ! "Tu sais ce qu'il te reste à faire, pas vrai ?" Lui dis-je simplement, ne le regardant pas s'installer sur le canapé ou le fauteuil, terminant ainsi d'afficher son dossier. A y est, nous pouvions commencer.

Quand j'avais repris du service après l'incident de New York et mon déménagement à l'autre bout du pays, c'était sous certaines conditions, dont une était d'accepter de suivre une thérapie pour m'assurer que je ne souffrais pas de répercussion dû au drame, ce qui m'avait fait rire intérieurement, après tout ce n'était pas comme ci ma vie entière n'était pas une succession d'évènements plus sordides les uns que les autres. Le problème, c'était que je savais que ces séances de psy ne m'apporterait rien, mais j'avais fait un séjour en psy, et quand on était dans les pompiers ont plaisantés pas forcément avec la santé mentale.

Bref, j'avais pas le choix parce que mon métier, c'était la seule chose qui me restait dans ma putain d'existence, la seule chose que je savais faire et que je savais faite pour moi. Voilà pourquoi j'avais accepté ce chantage honteux, et voilà comment je m'étais retrouvé à faire quelques séances particulières avec une psy que je m'amuserais plus à me taper sur son joli divan qu'à lui épancher mes trippes. Elle m'amusait mais qui j'étais pour résister un bon défi quand j'en voyais un qui se présentait à moi. J'appréciais les courbes de son corps typiquement féminin. Voilà pourquoi une fois dans les lieux, je me laissais tomber sur ce foutu divan avec décontraction, passant mes bras derrière ma tête, et répondant à sa phrase avec un sourire provocant.

" Te convaincre que je serais le meilleur coup que tu es jamais de ta vie, jolie rousse " Je ne me privais pas pour la reluquer, et je ne m'en cachais pas le moins du monde, je savais déjà exactement ce que je pourrais lui faire, et je savais exactement ce que je ne cédèrais pas comme terrain. Je passerais toute la séance à lui faire des avances déplacés, à tenter de toucher ses courbes tentantes, et je ne l'ouvrirais pas sur moi comme elle aurait aimé que je le fasses. Je pouvais pas la blâmer, c'était juste son putain de job mais c'était pas pour autant que je lui ferais plaisir. " Pourquoi résistais, alors que tu sais que tu finiras par céder, ma jolie " J'avais le sourire faussement charmeur que j'abordais quand les circonstances étaient nécessaires et que je perdrais probablement quand elle poserait des questions que je n'avais aucune envie d'entendre.

Bien sur bien sur, pourquoi avais-je posé la question ? Il venait d'entrer qu'il commençait déjà son rentrer dedans. Vraiment il ne perdait pas de temps, et en plus c'était censé... Le bon point déjà c'est qu'il avait fait ce à quoi je m'étais attendu et qu'il s'était installé sur ce bon vieux canapé. Un bon point. Deux pour sa réponse. « Te convaincre que je serais le meilleur coup que tu es jamais de ta vie, jolie rousse » Je souris sans m'en empêcher derrière l'écran de mon ordinateur, à quoi bon de toute façon tenter de faire abstraction de ce qui allait suivre, ça allait l'agrandir par l'amusement. Alors me levant de mon siège, je m'installais sur mon bureau face à lui, prête à l'entendre éviter chaque question qui nous ferait avancer. « Mais Julian, j'en suis déjà convaincu, mais ne t'embête pas, entre toi et moi, ça ne se fera que dans ta tête. » Etait-ce vrai ? En étais-je convaincu ? A vrai dire, ça restera dans ma tête, mais j'étais déterminée à nous faire avancer, parce que j'ai quand même ma fierté voyez vous et qu'il doit avancer lui aussi. Je me laissais reculer sans rien dire, à quoi bon de toute façon ? Il me faisait le coup à chaque fois, je savais donc que faire ma outrée ne marchait pas du tout. « Pourquoi résistais, alors que tu sais que tu finiras par céder, ma jolie » J'aimais le sourire charmeur qu'il avait sur le visage, tentant c'est vrai, mais j'avais appris quelques choses de lui moi aussi. Il en pensait les mots, se ferait bien sa psy sur le bureau si je le laissais faire, mais au fond, y avait quelque chose qu'il voulait me cacher. En fait c'était lui qu'il me cachait, et je voulais en apprendre plus, autant pour mon travail que pour ma curiosité. Il était bien trop charmeur pour que ça ne cache pas quelque chose xD J'étais persuadée que mon sourire ne se fanera pas, enfin sauf exception, mais je savais une chose, le sien disparaitrait lorsque viendront mes questions... Oui ces fameuses questions pour en savoir plus. Pas très expressif quand il s'agissait de lui le pompier, mais j'y viendrais... Pour l'instant jouons. « Je pourrais te retourner la question Julian mais je vais y répondre tout de même. Tu vois chez le boulanger à côté de chez moi, il fait de ces pains aux raisins qu'ils me font craquer. Donc j'évite ce boulanger jusqu'à ce que la tentation soit trop forte. Donc tu as le temps avant de te faire ta psy. » Et oui je ne céderais pas tant qu'il ne m'aura pas cédé au moins une information qui me permettrait de le comprendre, mais ça je ne le lui dirais pas, parce que sinon, j'étais pas cuite. Me retournant légèrement, je pris mon bloc note et un stylo commençant à faire mon job. « Depuis quand pratiques-tu l'évitement comme un maître. » M'attendais-je à une réponse ? Je pouvais toujours réver.

Sa petite métaphore m'arracha un sourire légèrement assuré et crâneur, c'était clair qu'elle me voulait et qu'elle disait non, juste pour des principes qui m'échappaient complètement, ou plutôt des règles morales que je préférais ne pas prendre en compte. J'eus un petit rire, presque amusé mais principalement railleur à sa question, elle n'abandonnerait donc jamais, quand allait elle comprendre que venir ici, c'était déjà remplir ma part du contrat. Je me redressais légèrement de manière à m'asseoir sur le divan, et plongeant mon regard dans le sien, mon sourire dévoyé bien en place avant de dire d'un ton qui ne cachait rien des pensées qui me traversait l'esprit.

" Oh, trésor, il a tellement de choses que je pratiques comme un maitre, et crois moi ..." Je me rapprochais un peu plus, posant ma main sur sa cuisse, sans me soucier des convenances et de l'étiquette à tenir en compagnie d'une psy. " Comme tout les régimes, tu finiras par craquer devant un plat trop appétissant pour être ignorer " Je n'avais aucun honte à lui faire un rentre dedans évident, et même si cela l'avait agacé, plutôt qu'amusé, cela ne m'aurait pas gêné non plus. Mais je devais admettre le jeu amusant quand je savais que j'avais une réelle chance d'atteindre mon but. Je laissais ma main bien en place, ou elle était ne rompant pas le contact, et laissant mes yeux prendre leurs temps pour la déshabiller mentalement.

Quoique pour être honnête, je ne prendrais surement même pas le temps de lui enlever ses fringues, je me contenterais juste de relever cette petite jupe cintrée pour avoir l'accès nécessaire. Oh, je pouvais aisément envisage une bonne dizaine de possibilité de s'amuser dans cet endroit sans le moindre problème, et je pourrais probablement aussi lui en faire une liste détaillée et imagée, jusqu'à la faire rougir mais l'excitait assez pour qu'elle se laisse faire, une hypothèse que j'envisageais très sérieusement. Je n'avais aucun problème d'égo quand il s'agissait de sauter une nana, j'étais conscient de mon physique et de mes performances, si elle avait un tant soi peu de libido, elle en ressortirait satisfaite. Comme pour tout, j'envisageais cette relation médecin patient, sous l'angle connu et quelque part rassurant du sexe. C'était mon meilleur exutoire en toutes circonstances.

" Mais si tu veux savoir un truc sur moi, je peux te raconter ce que j'ai fais hier soir ? " Moi, aimé la provocation, si peu.

Je me demandais ce qui pouvait bien lui traverser à l'esprit. Quoiqu'en y réfléchissant à deux fois, peut-être était-il justement le mec pour qui je ne voulais pas savoir ce genre de choses. Probablement que ses pensées me rendraient folles. Mais je ne doutais pas un seul instant qu'il pourrait me faire jouir comme jamais on me l'avait fait. J'étais lucide, mais bon... Entre sexe et éthique je choisis le moins plaisant dirons-nous. « Et crois moi... ? » Et crois moi que je me félicite de pas l'avoir giflé pour avoir posé sa main sur ma cuisse, plus haut et croyez moi qu'il va m'entendre le gaillard. Pourquoi j'ai mis une jupe rappelez moi ? Pas pour lui si je me rappelle bien... Oh et puis zut. Je gardais un oeil sur lui et puis voilà. Je souris à la mention du régime, ouais pas tort, ça risquait d'arriver... « Oui mais comme les régimes, il faut de la motivation et Julian, sache que j'ai une bonne motivation. Tu as le temps avant de me voir craquer devant toi. » Je n'avais pas viré sa main de sur ma cuisse, après tout, à quoi ça servirait ? A rien. Je le regardais me déshabiller du regard, espérant que ça lui plaise parce qu'il y a aucune chance ou tout du moins, pas beaucoup de chance pour qu'il ait le loisir de découvrir ce qu'il y avait dessous. Après tout, comme il l'avait dit, il n'était pas impossible que je craque, mais il était possible aussi que je tienne. Et pour lui clouer le bec à celui là, croyez moi que je tiendrais un temps. Enfin nous verrons. Je m'imaginais déjà ce qu'il pouvait bien s'imaginer, pensait-il à comment il me sauterait ? Sur le bureau, le canapé et tout autres moyens subtiles ou non fallait l'avouer, pour lui j'avais bel et bien compris que seul le résultat comptait, comment il l'obtenait, c'était autre chose. Tout les moyens étaient bons, non ? Et là j'en tombais des nus, si je m'attendais à ce qu'il veuille parler de lui, je crois que j'aurais amené du champagne. Même si il était clair que c'était encore un jeu pour lui et que je risquais de ressortir de là avec les joues rouge tomate.

Rigolait-il ? Je ne pense pas et c'est avec un sourire amusé que je posais mes mains plus derrière moi pour le regarder d'un peu plus loin. Trop de proximité tue la proximité. « Pourquoi pas. C'est bien plus amusant que ce que moi j'ai fait et puis, ça nous fera avancer un brin. » Etais-je suicidaire ? Espérais-je qu'il ne me raconte pas ces prouesses sexuelles ? Non, même pas. C'est ça le pire. Je me doutais qu'il me cherchait, et moi je me jetais dedans. Pourquoi ? Parce qu'à défaut de parler de son passé, on avançait un peu plus dans ce qui était censé se passer. Au lieu de me draguer et de tenter de me mettre dans son lit, il me parlera de lui. « Donc j'attends. Par contre, évite de passer à l'action, parce que je doute que ça me plaise... » Enfin, ce n'était pas sur que ça ne me plaise pas, mais si c'était bien ce dont je pensais, me retrouver allongée sur mon bureau ou autre, bah franchement, c'était très déconseillé. Je lui faisais plus ou moins confiance... D'accord, je cherchais surtout les ennuis mais bon, du moment que ça ne dérapait pas plus qu'une main sur ma cuisse, tout devrait aller pour le mieux, non ? Mais je devais toujours douter avec ce gaillard là. Depuis le temps que je me le tape en consultation -ne pas s'imaginer des choses- je commençais à me méfier de ce pompier.

Oh, c'était si délicieux de la voir plonger directement dans l'ouverture que je lui avais offerte, j'allais me faire un malin plaisir de la mettre dans un embarras terrible, en lui racontant ma soirée dans les moindres détails. Elle s'imaginait surement deviné mes profonds sentiments sous un air bravache, mais elle ne pouvait pas avoir plus tort, tout ce que je dirais, chaque mots qui franchirait mes lèvres ne seraient rien de plus que ce que je désirais raconter. Ce n'était pas comme ci, je n'avais l'habitude des psy, j'en avais assez croisé dans ma vie pour savoir comment me débrouiller avec eux. Je pris une profonde inspiration avant de relever sur elle, mon regard accompagné d'un sourire pour le moins carnassier " Si tu veux tout savoir, trésor, j'ai passé ma soirée en compagnie d'une jolie blonde et un peu plus tard, un joli blond " Oui, ma bisexualité n'était pas quelque chose dont je me cachais, après tout un trou était un trou, non. Et je n'avais aucun mal à savoir que je pourrais aisément casser la gueule à quiconque prendrait le luxe de se foutre de moi pour ce détail. L'avantage d'être plus fort et grand que pas mal de mal arpentant mon espace " Le tout dans les chiottes d'une boite aux moeurs assez réprouvés " Je passais ma langue sur mes lèvres, un air gourmand et plongeant mes yeux sur la chair pale de sa cuisse, et retraçant intérieurement le court chemin qui me séparait de son intimité. Mais je n'affichais qu'une nonchalance extrême, alors qu'après avoir annoncer la couleur, je pris soin de raconter par le menu tout ce que j'avais pu faire à mes amants de passage, j'espérais l'exciter un peu, et j'appuyais chacun de mes mots par des regards appuyés. Résistant à la tentation provisoire de glisser ma main sous cette jupe, et vérifier qu'elle était émoustillé et prête à succomber à ses propres désirs " ... J'ai glissé ma langue et jouait avec elle pendant de longues minutes, elle était si excitée qu'elle mouillait comme une folle ... C'était délicieux et le terrain glissait comme du beurre sous mes coups de reins ... Il s'est mis à genou devant moi, pour me prendre dans sa bouche ... "

Une fois que j'achevais mon récit cru, je me laissais retomber dans le sofa, mon jean ne dissimulant rien de l'excitation qui avait gagné mon corps, en rejouant ses moments torrides dans ma tête, et en imaginant d'autres les accompagnant. Mais la pudeur n'était pas vraiment une chose que je connaissais, alors même si je me retrouvais avec une érection de la taille du mont everest devant ma psy, je m'en intimidait pas plus. Au contraire, je comptais bien m'en servir comme d'une arme de séduction aussi si il le fallait. La pousser à s'imaginer, à se glisser sur moi alors que j'étais étendu de cette manière, à me chevaucher alors que ses ongles s'enfonçaient dans la chair de mes épaules. Je tournais légèrement la tête, pour capter son regard, je savais que mes yeux étaient assombri par le feu excitant qui coulait dans mes veines " Et toi, trésor, tu as comblée quelques pulsions, la nuit dernière ? Tu peux tout me raconter " J'étais sans le moindre doute, faussement condescendant mais j'espérais surtout qu'elle soit si frustrée par le manque évident qu'un de ses remparts s'affaiblissent. Elle désirait la même chose de moi pour des circonstances différentes, mais comme on disait, il fallait être deux pour danser le tango, et j'aimais les jeux, c'était ce qui rendait le tout passionnant.