Ashley et Aaron

"Dans la vie, les choses qui ont le plus de valeur sont celles qui n'ont pas de prix."

Dehors le vent emportait tout sur son passage, la nuit quant à elle englobait quasiment tout hormis les quelques zones où les lampadaires éclairaient encore les lieux. L'hiver n'avait pas été très gai cette année fallait bien l'avouer et ce tant sur le plan avenir que personnel. Aaron le savait et il avait beau ruminer toute sa vie rien n'y changerait désormais. A moins qu'il ne se prenne en main et qu'il fasse évoluer les choses. Facile à dire me direz vous. Certes. Mais pour un homme comme Carter cela ne devrait pas trop poser de problème. Sauf que bien entendu il y avait toujours des hauts et des bas dans son ascension et ça commençait sérieusement à lui peser. Et puis ces derniers temps il avait tendance à trop se poser des questions. Même la plus infime question arrivait à lui prendre des heures afin de trouver une solution alors qu'il ne lui aurait fallu seulement que deux secondes auparavant.

Tenez par exemple cette fille au bar d'Elias le soir de l'accident. Jamais auparavant il n'aurait mit tant de temps pour tirer sur quelqu'un. Qu'elle soit belle, grosse, laide, homme ou autre n'aurait rien changé, il aurait tirer. Alors pourquoi avait-il hésité et changer de cible au dernier moment ? Pire encore pourquoi avait-il décider d'envoyer ses hommes à sa recherche ? Qu'elle importance hein ? Ce n'était qu'un pion parmi tant d'autres. Point. Oui mais ce soir bizarrement il en était tout autre, et bien que perspicace il ne cessait de penser à elle, là sur son lit double, les bras croisés derrière sa nuque. Cette fille, et ça il devait bien se l'admettre, lui avait piqué sa curiosité, et pas qu'un peu me direz vous. D'ailleurs, aussi curieux qu'étrange, il se trouvait qu'Aaron était capable de se remémorer n'importe lequel de ses traits et pourtant il ne l'avait aperçu que quelques secondes...

Détournant le regard du plafond ce dernier vint se poser sur sa table de chevet. Un courrier avait été déposé ici en son nom. Confidentiel était annoté en rouge sur l'enveloppe. Généralement il ne s'en inquiétait pas c'était normal, oui enfin quand il savait de quoi cela retournait. Là en l’occurrence ce n'était pas le cas... Et Aaron détestait les surprises. Ouvrant l'enveloppe, il en sortit quelques feuilles agrafées ensemble. En titre il pu lire le nom de son informateur en terme de recherches. Nul doute ce dernier était en charge de Blondie... Parcourant avidement le papier, il pu découvrir qu'elle se prénommait Ashley Thomson, et qu'elle résidait en ville. C'est moi où Aaron vient de sourire faiblement à cette annonce ? Il apprit également qu'elle a 21 ans, qu'elle est bouddhiste et que sa couleur préférée est le vert pomme. Bien entendu tout était référencé comme il l'avait strictement demandé mais plutôt que de lire tout de A à Z, Aaron bondit du lit, prit son long manteau noir à la volé, et dévala les escaliers. Arrivé près de sa limousine il ordonna au chauffeur de se rendre dans le centre ville. Prétextant quelques achats à faire. Ce qui n'était pas totalement faux... Fait attention beau brun, une erreur et ta vie dérape totalement, n'oublie pas tu es prévenu !

Ce qui est magique avec San Francisco c'est que les magasins sont ouverts assez tard, et que malgré l'heure on peut encore trouver des tonnes de choses, comme par exemple cette boite de chocolat belge, quasiment hors de prix mais au goût tellement exquis. Enveloppés dans une boite noir à ruban rouge, Aaron s'empressa de se rendre à pied à l'adresse qui figurait sur le courrier. Une fois trouvé, il ne mit même pas l'accent sur la demeure de la jeune femme. Et étrangement il ne s'était encore posé aucune question... Chose qui ne lui ressemblait pas mais alors pas du tout. Lui qui menait sa vie en ayant chaque fois minutieusement examiné chaque détails... Trois coup seulement à la porte et il était là comme un demeuré en train d'attendre sagement qu'une femme lui ouvre la porte... Femme qui n'allait probablement pas le reconnaître et même si c'était le cas elle ne lui ouvrirait certainement pas et le laisserai encore moins rentrer... Après tout qui laisse un tueur entrer dans sa maison hein ?

Ashley et Aaron

"Dans la vie, les choses qui ont le plus de valeur sont celles qui n'ont pas de prix."

A votre avis, pourquoi est-ce que tous les contes ont la même fin ? Pourquoi dit-on aux petites filles 'ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.' ? C'est vrai il était peu probable finalement que toutes ces princesses aient vécut le même genre de vie. Moi je crois seulement qu'on préfère résumer ça à notre façon plutôt que de révéler la vérité. Sans doute que Blanche-Neige a finit par se faire bouffer par un loup dans la forêt et que la Belle-au-Bois Dormant a choppé le tétanos.

En tout cas, Ashley n'avait jamais entendu parler de princesse avec un serial killer devant la porte de chez elle. Mais de toute façon elle se sentait moins princesse qu'autre chose. Mais il fallait quand même qu'elle trouve une fin correcte à son conte. Les menaces cependant, n'étaient probablement pas la meilleure idée qui lui soit passée par la tête. Et si cela envenimait les choses ? Cet homme pouvait aussi bien entrer dans une furie noire !

Bref malgré la panique, elle pouvait entendre ses mots et contre toute attente, ils piquèrent sa curiosité. Vraiment ? Il cherchait à expliquer sa venue chez elle ? C'était... insensé. Ça la distrayait, qui plus est. Mais force était de constater qu'elle avait du emmener le fixe dans une autre pièce, il fallait qu'elle se concentre. Et lui, lui annonçait qu'il voulait... parler ?!

Ashley en resta bouche bée... Mais elle se ressaisit et se dirigea rapidement vers le salon. C'est en passant devant la fenêtre de l'entrée qu'elle put l'apercevoir. Elle fut choquée de voir l'attitude qu'il avait alors qu'il s'adressait à elle de derrière la porte. Il avait l'air... vulnérable. Elle attrapa le téléphone qui trônait sur leur sublime table basse et revenant sur ses pas qu'elle se rendit compte qu'il partait. Purement et simplement.

Elle était confuse. Ses doigts s'étaient automatiquement posé sur le 9 et le 1 prête à appeler en cas de nécessité. Mais... ça n'avait pas l'air d'être le cas. Et elle en était soulagée. Pourtant s'il venait dans une autre optique c'était d'autant plus troublant. Que pouvait-il bien vouloir d'elle ? Son regard se posa sur les chocolats qu'elle pouvait apercevoir du salon.

Elle se dirigea vers la porte d'entrée et ouvrit de quelques centimètres, la courte distance que permettait la chaine du loquet. « Vous savez parler aux femmes... » ironisa-t-elle.

Pourquoi ? Pourquoi le retenir ? Oui mais pourquoi être revenue ? Elle aussi finissait par se battre contre elle-même. Cet homme était-il destiné à la bouleverser chaque fois qu’ils se voyaient.

Maintenant elle mourrait d’envie de le voir à nouveau parler à sa jolie porte rouge mais elle n’était pas assez confiante pour le mettre dans une position si désagréable à nouveau. Seul son œil inquisiteur fixait le dos du brun ténébreux.

Se jetait-elle dans la gueule du loup ? Sans doute. Il fallait qu’elle se change, elle ne voulait pas qu’il la voit à nouveau comme ça ! Par pudeur ? Simplement parce qu’elle ne le connaissait pas ? Il y avait de multiples raisons à cette réflexion complètement stupide à l’heure qu’il est…

« Vous n’entrerez pas chez moi. » lâcha-t-elle sans discussion possible. « Je vais me changer et peut-être que j’accepterai de vous écouter dehors. »

Elle était méfiante et pourtant peut-être pas assez…

Spoiler:

Ashley et Aaron

"Dans la vie, les choses qui ont le plus de valeur sont celles qui n'ont pas de prix."

Il y a des jours comme ça, où tout ce que vous faites n'a absolument aucun sens. Alors la première chose que vous faites, c'est évidemment de nier, de vous dire que vous feriez mieux la prochaine fois, que ce n'est qu'un petit écart. Et puis vous commencez à y repenser, très peu au début, mais plus ça va plus ça vous hante, et ce jusqu'à l'obsession, et alors vous recommencez, encore et encore...

Si ce soir Aaron s'était présentez chez Ashley, certes il était conscient de ses actes, mais il ne savait vraiment pas ce qu'il faisait. Ca ne s'expliquait peut être pas... Et puis soudain la porte s'ouvrit, elle était là avec ses cheveux mal attachés, son pantalon à carreaux imitation style écossais, et son sourire... Qui s'effaca instantanément lorsqu'elle reconnu Aaron et que la porte se ferma aussi vite qu'elle s'était ouverte : " « J'APPELLE LA POLICE !! ». "Et merde". Bon d'accord le soir de leur rencontre, il se trouve qu'Aaron s'était montré plutôt violent avec son arme, peut être un peu trop, mais il ne lui avait pas tiré dessus ! Ce qui je vous l'accorde était assez louche... M'enfin il était venu s'excuser quand même. Bon ok ca partait mal, très mal même, d'ailleurs il ne voyait même pas pourquoi il était planté là, avec une boite de chocolat belge dans la main, pour une fille qu'il ne connaissait pas, et dont il ne recroiserait sans doute jamais...

"Attendez, ce n'est pas ce que vous croyez ! Enfin si la dernière fois... Mais..."

Pathétique... A tous les coups elle avait surement déjà composé le numéro, et il ne pourrait rien faire pour les empêcher d'intervenir. Non mais sérieusement il croyait quoi en venant ici ? Que Blondie allait lui ouvrir grands les bras en acceptant avec le sourire ses excuses ? Même le plus con des cons n'aurait pas oser venir ici... Il fallait qu'Aaron rattrape le coup, peu importe comment, Ashley devait lui accorder ne serait ce que quelques secondes...

"Ecoutes, il faut que je vous parle, c'est au sujet de l'autre soir justement... "

Le plus difficile dans tout ça c'était surement de parler à une porte fermée... Alors oui pour le coup il avait l'air légèrement perturbé, et si les voisins parvenaient à capturer une image de lui ainsi, pour sur que ses adversaires allaient s'en donner à coeur joie...

"Si franchement je vous aurais voulu du mal, vous croyez que je serai venu ici avec une boite de chocolat à plus de 50 dollars ?"

"Tu t'enfonces là mon gars" Et oui parfois on se rattrape à ce que l'on peut... Mais il arrive aussi qu'on coule indéfiniment vers le sol, sans pouvoir ne serait ce qu'une fois remonter à la surface. Et cette sensation, elle était cruellement difficile à accepter. Surtout pour un homme comme Carter. Lui résister, cela lui était inconcevable. Le pire ? Il n'a jamais vouvoyé une personne durant toute sa vie, pourquoi maintenant ? Baissant le regard vers sa boite de chocolat, il fallait qu'il se rende à l'évidence, Ashley ne lui ouvrirait jamais cette porte. Pourquoi le ferait-elle de toute façon ? Déposant délicatement la boite sur le pas de la porte sur lequel il glissa un petit mot : " Pardon ". Il fit quelques pas en arrière avant de se retourner vers la route, et d'abandonner... Il n'y avait sans doute rien d'autre à faire. Et l'image de Ashley continuerait très certainement à le hanter encore quelques années... Avec cette simple question : pourquoi elle ?

Ashley et Aaron

"Dans la vie, les choses qui ont le plus de valeur sont celles qui n'ont pas de prix."

A votre avis, pourquoi est-ce que tous les contes ont la même fin ? Pourquoi dit-on aux petites filles 'ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.' ? C'est vrai il était peu probable finalement que toutes ces princesses aient vécut le même genre de vie. Moi je crois seulement qu'on préfère résumer ça à notre façon plutôt que de révéler la vérité. Sans doute que Blanche-Neige a finit par se faire bouffer par un loup dans la forêt et que la Belle-au-Bois Dormant a choppé le tétanos.

En tout cas, Ashley n'avait jamais entendu parler de princesse avec un serial killer devant la porte de chez elle. Mais de toute façon elle se sentait moins princesse qu'autre chose. Mais il fallait quand même qu'elle trouve une fin correcte à son conte. Les menaces cependant, n'étaient probablement pas la meilleure idée qui lui soit passée par la tête. Et si cela envenimait les choses ? Cet homme pouvait aussi bien entrer dans une furie noire !

Bref malgré la panique, elle pouvait entendre ses mots et contre toute attente, ils piquèrent sa curiosité. Vraiment ? Il cherchait à expliquer sa venue chez elle ? C'était... insensé. Ça la distrayait, qui plus est. Mais force était de constater qu'elle avait du emmener le fixe dans une autre pièce, il fallait qu'elle se concentre. Et lui, lui annonçait qu'il voulait... parler ?!

Ashley en resta bouche bée... Mais elle se ressaisit et se dirigea rapidement vers le salon. C'est en passant devant la fenêtre de l'entrée qu'elle put l'apercevoir. Elle fut choquée de voir l'attitude qu'il avait alors qu'il s'adressait à elle de derrière la porte. Il avait l'air... vulnérable. Elle attrapa le téléphone qui trônait sur leur sublime table basse et revenant sur ses pas qu'elle se rendit compte qu'il partait. Purement et simplement.

Elle était confuse. Ses doigts s'étaient automatiquement posé sur le 9 et le 1 prête à appeler en cas de nécessité. Mais... ça n'avait pas l'air d'être le cas. Et elle en était soulagée. Pourtant s'il venait dans une autre optique c'était d'autant plus troublant. Que pouvait-il bien vouloir d'elle ? Son regard se posa sur les chocolats qu'elle pouvait apercevoir du salon.

Elle se dirigea vers la porte d'entrée et ouvrit de quelques centimètres, la courte distance que permettait la chaine du loquet. « Vous savez parler aux femmes... » ironisa-t-elle.

Pourquoi ? Pourquoi le retenir ? Oui mais pourquoi être revenu ? Elle aussi finissait par se battre contre elle-même. Cet homme était-il destiné à la bouleverser chaque fois qu’ils se voyaient.

Maintenant elle mourrait d’envie de le voir à nouveau parler à sa jolie porte rouge mais elle n’était pas assez confiante pour le mettre dans une position si désagréable à nouveau. Seul son œil inquisiteur fixait le dos du brun ténébreux.

Se jetait-elle dans la gueule du loup ? Sans doute. Il fallait qu’elle se change, elle ne voulait pas qu’il la voit à nouveau comme ça ! Par pudeur ? Simplement parce qu’elle ne le connaissait pas ? Il y avait de multiples raisons à cette réflexion complètement stupide à l’heure qu’il est…

« Vous n’entrerez pas chez moi. » lâcha-t-elle sans discussion possible. « Je vais me changer et peut-être que j’accepterai de vous écouter dehors. »

Elle était méfiante et pourtant peut-être pas assez…

Ashley et Aaron

"Dans la vie, les choses qui ont le plus de valeur sont celles qui n'ont pas de prix."

Et voilà, sans savoir pourquoi Aaron s’était retrouvé dans cette rue, à chercher inlassablement la maison de cette jeune fille, pour au final découvrir une pauvre petite totalement traumatisée de par leur première rencontre. En même temps c’était bien lui derrière l’arme pas devant, alors qui pouvait-il blâmer autre que lui-même ? Et puis merde pourquoi donc a-t-il fallut qu’il cherche par tous les moyens à la revoir ? Elle n’était rien pour lui, d’ordinaire ces gens-là il les écrasait comme de vulgaires insectes, au mieux il n’y prêtait aucune attention. Alors pourquoi ? Pourquoi avait-il changé de cible à la dernière seconde ? Si seulement il avait ne serait-ce qu’un semblant de réponse, il ne serait certainement pas ici à cette heure si tardive, ça non…

Dépité, il s’apprêta à prendre le chemin du retour, quand une douce voix se fit écho dans son dos. Vivement il se retourna, pour apercevoir Ashley dans le creux de la porte. Toujours apeurée, elle tentait de garder un minimum de distance entre lui et elle. Quoi de plus raisonnable pour un être humain normalement constitué. « Vous savez parler aux femmes ». Sans prévenir Ashley parvient à faire sourire la bête. Aaron secoua alors la tête, se pinçant les lèvres. Derrière sa peur, elle mettait en avant son côté ironique. Ce qui lui montra qu’elle savait prendre sur elle. Il fit quelques pas en avant afin de la rejoindre sous le porche. Mais la jeune femme l’arrêta net dans son élan. « Vous n’entrerez pas chez moi ». Avant de finir par ajouter « Je vais me changer et peut être que j’accepterai de vous écouter dehors ». Un large sourire prit place sur son visage.

« A votre convenance »

Puis derechef il se retourna, piocha une cigarette dans la poche intérieur de son costume, et l’alluma. Libérant un stresse qu’il ne soupçonnait même pas, son corps le remercia pour se simple geste. La nuit était belle, certes le vent soufflait fort mais pour une fois les étoiles prenaient la place aux innombrables fumées des usines et autres bâtiments de nouvelles technologies qui polluaient inlassablement la planète. Aaron se sentait-il l’âme d’un écologiste ? Non. Seulement une simple constation que tout le monde entier ne cessait de clamer haut et fort à qui voulait bien l’entendre. Perdu dans ces pensées, Aaron n’entendit pas tout de suite la porte s’ouvrir derrière lui, ce n’est seulement lorsqu’un souffle chaud se déposa sur sa nuque qu’il prit conscience de la présence d’Ashley. Il se retourna alors pour lui faire face. Dingue comme elle pouvait le surprendre, et ce chaque fois qu’il posait le regard sur elle… Plus dingue encore le fait qu’il ne disait rien. Non il préférait attendre qu’elle s’exprime en première. De nouveau il ne se reconnaissait pas du tout… *Mais qu’est ce qui t’arrive mon pauvre… *

Ashley et Aaron

"Dans la vie, les choses qui ont le plus de valeur sont celles qui n'ont pas de prix."

Les nuits passées après sa première rencontre avec Aaron avaient été longues et pénibles. Elle ne trouvait pas le sommeil, et lorsque c’était enfin le cas, il était agité. Le jour, Ashley somnolait presque et en cours c’était plus difficile que partout ailleurs de se concentrer. En résultaient des notes dégringolant encore et encore. Et à la maison elle n’en avait pas parlé, des personnes avaient été témoin et sa mère avait finit par en entendre parler, mais jamais de la part de sa fille. Ca n’aurait rien changé, les deux Thomson agirent l’une envers l’autre comme si rien n’était arrivé. Ca aurait fait trop honte à sa génitrice.

Aujourd’hui, elle se demandait si avoir des réponses à ses questions changerait quoi que ce soit. Dormirait-elle mieux ce soir ? Ou cela la perturberait-elle à nouveau ? Peu importait de toute façon, elle ne voulait pas réfléchir. L’attitude de son bourreau lui paraissait elle aussi un peu maladroite, elle ne comprenait pas.

Maintenant sourire aux lèvres, il avait l’air décidé à l’attendre sous le porche, un instant encore elle hésita puis finit par monter l’escalier. Il dut entendre les marches craquer et savoir qu’elle était bel et bien retournée dans ses chambres. Le pire dans cette histoire c’était encore qu’elle se demandait ce qu’elle devait mettre. Sans doute une question stupide du au fait qu’Aaron l’impressionnait toujours. Elle attrapa donc au plus vite un slim noir et un t-shirt gris et toutes les breloques qui lui rappelaient les personnes qu’elle aimait. Comme pour qu’elles l’accompagnent. Ca ne prit pas longtemps. Les cinq minutes supplémentaires furent celles qu’elle consacra à se calmer assise sur son lit.

Dans un chuchotement elle souffla « Om Mani Peme Hung » que les tibétains auraient reconnu comme une demande de compassion. Quand ses yeux s’ouvrirent à nouveau elle se sentit plus décidée. Elle descendit et avant d’ouvrir la porte elle attrapa les chaussures à talons et son sac à main qu’elle avait abandonnées là quelques heures plus tôt.

Il ne l’avait pas entendu arriver, elle prit quelques secondes pour étudier sa physionomie. Et maintenant quoi ?

« Un lieu public serait plus approprié quoi que pour parler d’agression ça fait jamais bonne impression… »

Oui, elle se promettait d’arrêter de le chercher, au fond elle n’était pas si sure d’elle et c’était se voiler la face que d’agir ainsi.

« Comment dois-je vous appeler ? Puisque je vous vois ici, je suppose que je n’ai pas à me présenter… »

Son ton de voix la trahissait, elle restait effrayée et puis cette phrase aurait pu être un reproche, mais elle était aussi emplie de curiosité. Rien n’était très clair. Là-dessus elle se baissa et ramassa les chocolats.

« M… Merci. » Le mot n’avait pas voulu sortir de lui-même. Elle rouvrit la porte et les posa sur le meuble à l’entrée et enfin elle ferma la porte avec ses clés. A présent elle se tenait face à lui et l’observait sans honte.