Heaven & Catalyne & Lando

Cela fait maintenant quelques semaines que j’ai suivi Elias chez lui à ma sortie de l’hôpital. Enfin chez lui, chez son défunt père plutôt. Je m’attendais à ce qu’il y ait eu du changement depuis ma disparition mais je ne m’étais pas attendu à trouvée une jeune fille très légèrement vêtu chez mon petit-ami. En voyant ça, j’étais restée bloquée quelques instants et malgré les belles paroles d’Elias et ses preuves d’amour, j’avais voulu fuir. Mon beau brun m’avait retenu et expliqué que la jeune fille était une jeune fille au pair qu’il avait engagé pour s’occupé de ses enfants mais un doute s’emparait de moi.
Entre Melinda et moi, ce n’est pas le grand amour. Je vois bien qu’elle veut Elias et qu’elle essaie de m’évincer et peut-être qu’elle y arrivera tellement je n’ai pas la force de me battre sur deux fronts. Pour le moment, j’ai décidé de faire entièrement confiance à Elias et de me préoccuper seulement de ma désintox mais je me suis promise de m’effacer si je voyais qu’Elias commençait à se rapprocher de Melinda.

Comme tous les jours, Elias s’est rendu au travail et moi j’essaie de supporter tant bien que mal le mépris de Melinda et ma cure. Enfin bon, en tout cas, je ne vomi plus depuis longtemps, ce qui est pas mal. Ce qui me plait le moins, c’est l’interdiction que j’ai de sortir. Je suis assignée à résidence alors que je suis sure que les prisonniers ont plus de liberté que moi. Le pire dans tout ça, je crois que c’est la solitude. Je passe la majeure partie de mes journées seule et quand Eli rentre, il passe du temps avec ses enfants, ce qui est normal. Seulement je commence à en avoir marre de cette solitude, de passer mon temps devant la télé. J’en suis même à regretter de ne pas avoir été en centre de cure.
Je me dirige vers la cuisine pour prendre une bouteille de jus d’orange avant de retourner m’enfermer dans la chambre quand j’entends quelqu’un sonner à la porte. Je ferme le frigo sans m’en préoccuper tandis qu’un 2è coup de sonnette retenti. Comprenant que Mel et les enfants ne sont pas là, je vais ouvrir et je suis surprise de voir Catalyne sur le seuil avec une poussette. « Cat ? Qu’est-ce que tu fais là ?

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D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours détesté la solitude à long terme. Il m’arrivait, et il m’arrivera surement encore, d’avoir envie, besoin d’être seule mais cela ne dure jamais bien longtemps. Pourtant, depuis quelques temps, je le suis bien trop souvent à mon goût. Déjà, lors de ma séquestration, je pense que j’étais souvent seule. Je n’en suis pas sure, la plupart du temps je planais ou dormais. A l’hôpital, j’étais aussi souvent seule dans ma chambre quand Elias ne venait pas me voir et à part tenter de manger ou vomir, je n’avais guère d’activité. Maintenant que je suis sortie de l’hôpital, je suis de nouveau seule et je commence à péter un câble.
Enfin bon, c’est ainsi et quelque part, je comprends Elias mais j’en ai marre de ne jamais voir personne et de passer mes journées seule. Heureusement, la sonnette a retenti aujourd’hui et en ouvrant la porte, je suis surprise de découvrir Catalyne, une très bonne amie sinon la meilleure. Quand elle me dit qu’elle venait voir comment je vais, un sourire se dessine lentement sur mon visage. « Ca va, enfin je crois. » Je continue de sourire à la brunette avant de m’effacer pour la laisser entrer pendant qu’elle me dit se faire du souci pour moi. « Je vais bien ma belle. Enfin aussi bien que je suis sensée aller mais c’est gentil de ta part de ne pas vouloir me laisser seule. » En prononçant ces mots, les larmes me montent aux yeux mais j’essaie de les refouler.
Aucune larme n’a coulé et je suis fière de moi jusqu’à ce que Catalyne me présente ce que je suppose être sa fille et qu’elle me dise qu’elle doit me demander quelque chose. Intriguée, je fronce les sourcils avant de regarder la petite fille et de lui sourire. « Bonjour mademoiselle. Tu n’as pas choisi le bon moment pour faire ma connaissance tu sais ? Bah oui, normalement je ressemble pas à un squelette dans des vêtements bien trop grand. » Je me mets à rire pendant que la petite serre mon doigt puis je reporte mon attention sur Catalyne. « Et toi alors, je te préviens, hors de question que tu me laisses ta princesse pour l’après-midi. » J’éclate de rire avant de terminer ma phrase. « C’est vrai quoi, je suis en trop mauvais état pour surveiller un bébé et déjà que j’approche pas des enfants d’Elias… » Une boule se forme dans ma gorge en pensant à Sorën et Elaïs que j’évite d’approcher pour ne pas leur faire peur. « Sérieusement, qu’est-ce que tu veux me demander ? »

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Avoir de la compagnie, discuter m’aide à ne pas vouloir replonger seulement la plupart du temps, je suis seule alors forcément, l’envie de consommer de la drogue est souvent présente en moi. Heureusement, Catalyne, a décidé de me rendre visite avec sa princesse. Là au moins, je vais arrêter de penser à me shooter, enfin j’espère.
Je suis honnête avec elle en lui disant que je vais aussi bien que je suis sensée aller même si je ne lui parle pas de mes envies de replonger et puis, comment parler de ça alors que sa fille est parmi nous. D’accord, la petite est petite mais ce n’est pas une raison, du moins, c’est ce que je me dis.
Je souris quand Cat me dit qu’elle a dû mal à se séparer de sa petite princesse. Est-ce normal ? Je n’en sais rien mais peut-être qu’un jour, moi aussi j’aurais un enfant à moi et que j’aurais dû mal à m’en séparer. Quoi qu’il en soit, je l’écoute me proposer d’être la marraine de sa fille tout en précisant qu’elle refusera un refus de ma part. « Catalyne…» Je souffle avant de regarder la petite fille qui commence à s’endormir dans les bras de sa mère. « Regarde-moi, regarde mon passé. Tu crois vraiment que ta fille a besoin d’une marraine comme moi ? Déjà qu’Elias m’impose à ses enfants, je ne veux pas être imposée à ta fille. Je ne suis pas un bon exemple pour un enfant alors tu devrais vraiment reconsidérer ta proposition et choisir quelqu’un d’autre. »
Je suis consciente que Catalyne va insister jusqu’à ce que j’accepte mais je me suis sentie obligée de lui répondre cela. Ho bien sur, mon passé ne risque pas de parvenir aux oreilles si chaste de la petite beauté de si tôt et que ça pourrait presque être un plus dans quelques années si elle prend la mauvaise voix mais je veux être bien sure que Cat et son mari savent ce qu’ils font.

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La requête de Catalyne me surprend un peu mais en même temps, pas tant que ça. On est très proche elle et moi et même si nos parcours ne sont pas exactement les mêmes, on ne peut pas dire qu’on soit des modèles de vertu, ce qu’elle me rappelle une fois que je lui ai dit que j’étais pas forcément un  bon exemple pour un enfant. Je pousse un profond soupire avant de prendre la décision de lui révéler mon secret. Je sais que je peux lui faire confiance pour le garder pour elle. « Ecoute Cat, il y a quelque chose que tu dois savoir au sujet de mon passé mais aussi e mon présent et de mon avenir. Tu sais que je bosse comme serveuse, enfin que je bossais comme serveuse, pour Elias et que c’est comme ça qu’on s’est connu lui et moi. Ce que tu ne sais pas, et que peu de monde sait ici, c’est que je pourrais très bien ne pas travailler. Je suis l’héritière des industries Parker et même si j’arrive à vivre normalement, il m’arrive de devoir représenter mes parents à des galas et donc d’apparaitre dans la presse. Je n’aimerais pas qu’un jour tu trouves une photo de ta fille dans un magazine par ma faute. Bien sur, n’en parle à personne, Elias n’est pas encore au courant. »
Malgré cette révélation sur ce que je suis, Catalyne semble déterminée à ce que j’accepte d’être la marraine de sa fille. Je me permets même de rire quand elle me dit que tout se passera bien avec l’aide de mes amis et de ma famille. « Rectification, je sortirais de tout ça avec votre aide et celle de mon frère. Mes chers géniteurs me feraient replonger aussi sec. » Je continue de rire. Je sais que je ne dois pas prendre à la légère le fait de replonger éventuellement ou non mais je sais, rien qu’en disant ces mots, que j’éviterais de replonger. Toutefois, je retrouve vite mon sérieux quand mon regard croise celui de la fille de Cat et ma décision finale s’impose à mon esprit. « Avant que je dise oui à ta demande, je crois qu’on a oublié quelque chose de très important. Je veux bien être la marraine de ta fille mais j’aimerais quand même savoir son nom. Je ne vais pas l’appeler la fille de Catalyne toute sa vie quand même. »

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On dit souvent que c’est dans les épreuves qu’on découvre qui sont réellement nos amis. Lors de ma première descente aux Enfers, je les ai tous perdu mais parce que j’avais coupé les ponts avec eux, n’empêche qu’il n’y en a aucun qui insistait pour garder contact. Aujourd’hui, mes amis pouvaient se compter sur les doigts d’une main mais ils avaient quand même manifesté leur soutient en apprenant mes problèmes et à présent, Catalyne est devant moi, avec sa fille pour me soutenir également.
Elle profite de sa présence pour me demander d’être la marraine de sa fille et elle insiste tellement que je me sens obligée de lui révéler mon passé caché avant d’embrayer sur le fait que mes parents ne participeraient pas à ma remise en état. Quand elle me dit qu’elle se fiche de ce que je suis, je me sens légèrement soulagée jusqu’à ce qu’elle me dise que je devrais en parler à Elias parce qu’il est impulsif et que ça risque de péter. « Je sais tout ça. A ton avis, pourquoi je ne lui ai encore rien dit et pourquoi je ne lui dirais rien ? Je n’ai pas envie de le perdre Cat et je déteste le monde d’où je viens. Je préfère être qui je suis maintenant même si mon compte en banque est bien plus garni que ce qu’il devrait être si je n’étais qu’une simple serveuse ayant perdu son appart, sa voiture, son chat et peut-être son boulot. Et puis de toute façon, tu veux que je le lui dise comment ? Il est trop tard maintenant et puis de toute façon, pourquoi je voudrais le faire entrer dans un monde qui ne me plait pas ? Je dois le préserver ainsi que ses enfants. » Ce que je ne dis pas à Catalyne, c’est que pour les protéger, je serais prête à disparaitre de leur vie même si Elias doit me haïr de cette décision.

Finalement, j’accepte de devenir la marraine de la fille de Catalyne et Nathaniel mais à condition que je connaisse le prénom de cette petite merveille. Cat se met à rire légèrement avant de se traiter d’idiote et de me dire que sa fille s’appelle Léna. « Oui j’accepte d’être la marraine de ta petite Léna. Après tout mon passé de fille facile et de droguée pourra servir un jour quand elle ne voudra pas parler de sexualité avec ses parents. » Je tire légèrement la langue à Cat avant de me pencher vers la petite tête blonde. « Hein Léna que tu viendras me voir moi quand tu auras ton premier copain ou pour savoir si tu dois coucher ou pas. Je te dirais de faire ce que je n’ai pas fait et d’attendre parce que c’est important d’attendre. » Je souris à Léna avant de lever les yeux vers Catatyne. « Me regarde pas comme ça, elle y passera un jour, comme nous toutes, mais si elle pouvait éviter de coucher avec le premier mec bourré qui passe, ça serait bien non ? »

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Après avoir expliqué à Catalyne qui je suis en réalité, je lui explique pourquoi je ne souhaite pas le dire à Elias. J’espère qu’elle comprendra, ce qui ne semble pas être le cas étant donné qu’elle tente encore une fois de me persuader de le lui dire avant qu’il l’apprenne par quelqu’un d’autre. Je pousse un long soupir avant de regarder de nouveau Catalyne dans les yeux. « Je n’en suis pas aussi sure moi. J’ai disparu pendant des semaines et là il est où ? J’ai l’impression qu’il me fuit alors qu’il m’avait certifié qu’il m’aiderait à me désintoxiquer. » Je pousse un autre soupir avant de chasser les larmes qui menacent d’envahir mes yeux avant de continuer. « Alors tu vois, je n’ai pas vraiment envie de précipité mon bonheur dans le ravin de suite. Si je lui avoue ce que je t’ai révélé, je n’ai plus qu’à faire mes valises, et encore, vu que je n’ai presque rien, ça sera vite fait, et m’en aller. »
Voilà à quoi sert mon temps de solitude, à penser au pires choses qui pourraient se produire. Je n’arrive pas à être optimiste et à chaque fois, j’imagine la fin de mon bonheur. Néanmoins, je ne regrette rien, je préfère avoir été heureuse qu’un court instant avec Elias que de ne l’avoir jamais eu dans ma vie.
En tout cas, même si je pars, j’aurais toujours des attaches ici, ne serait-ce que mon frère mais aussi ma filleule puisque je viens d’accepter d’être la marraine de la petite Léna. D’ailleurs, je commence fort en parlant directement de sexualité avec la petite – qui ne se rappelera de rien – au grand dam de sa mère. « Je sais que c’est vrai parce que je peux te dire que perdre sa virginité avec un mec bourré, c’est tout sauf charmant. Surtout s’il arrive à ne pas trouver l’entrée. » Je roule des yeux avant d’éclater franchement de rire en me remémorant ma première fois complètement ratée. C’est après m’être calmée légèrement que je prends Léna dans mes bras délicatement et lui sourit avant de regarder sa mère. « Et en même temps, ce n’est pas comme si j’avais vraiment eu le choix vu que tu n’acceptais aucun refus de ma part. » A nouveau j’éclate de rire.

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J’essaie de faire comprendre à Catalyne que je ne pourrais jamais parler à Elias de mon secret sur ma naissance et mon enfance comme j’ai pus le faire avec elle, par peur de perdre l’homme de ma vie. Je lui parle même du fait qu’il ne soit pas présent pour moi alors qu’il m’avait dit qu’il serait là pour moi afin de me dissuader de retourner au centre de désintoxication. Je tente de cacher mes larmes parce que Catalyne n’est pas ici pour m’entendre parler de mes états d’âme mais je suis contente de sentir sa main sur ma cuisse pour me réconforter même si ses paroles tentent tout de même de me faire changer d’avis. « Ca tu n’en sais rien et moi non plus. Elias a beau m’aimer, il doit avant tout penser à ses enfants et si je lui dis la vérité sur ma naissance, il pourrait me demander de partir si c’est ce qu’il y a de mieux pour Sorën et Elaïs et dans ce cas, je n’aurais d’autre choix que de quitter la ville. » Je soupire un bon coup avant de sourire à Cat et de reprendre. « Enfin bon, je vais tout faire pour qu’il n’apprenne jamais la vérité même s’il me semble que j’ai déjà plus ou moins évoqué mon passé doré avec lui. »
Je ne me souvenais plus de ce passage de ma vie avant qu’il me revienne en mémoire de manière floue. Je ne suis pas sure de moi mais il me semble qu’un soir où j’étais particulièrement mal, j’ai évoqué le fait devenir d’un autre monde que le sien. Du coup, peut-être qu’on peut considérer qu’il est déjà au courant de mon ascendance.



Après ce passage tendu, j’ai fini par accepter d’être la marraine de la petite Léna et de commencer à parler de sexualité, ce que Cat n’aimait pas trop mais bon, je sais que Léna ne s’en souviendra jamais et je sais aussi que je ne lui parlerais jamais de ce passage de sa vie. « Oui, elle a le temps mais Nathaniel ne pourra pas lui interdire d’avoir un petit ami plus tard, qu’il soit protecteur ou pas. Souviens-toi de ton adolescence, les interdits, c’est ce qu’il y a de mieux parce qu’on les brave pour savoir pourquoi on nous interdit de le faire. Enfin, je dis ça mais ce n’est qu’une supposition, je n’ai jamais eu de parents, juste des géniteurs alors les interdits parentaux, je ne connais pas. En fait, je ne connais que les interdits légaux que j’ai bravés allègrement pendant des années. »
C’était la stricte vérité. Petite, je n’ai jamais eu d’interdit de la part de mes parents puisqu’ils n’étaient jamais là mais je sais que tout sera différent pour Léna ou même pour Sorën et Elaïs. En ce qui concernent ces derniers, j’y veillerais personnellement.

©RubyMoon