J'aurais du finir mon service aux alentours de 22h, mais on avait été appellé pour une sombre affaire de réglements de compte qui avait mal tourné, au bout du compte j'étais rentré chez moi aux alentours de 4h du matin. Je savais que mon amant serait probablement endormi, et j'en boudais d'avance. J'avais l'impression que depuis que nous avions débarqué sur le continent américain, nous ne passions plus beaucoup de temps ensemble. Il avait toutes ses journées pleinement occupé, à se faire un nom dans son nouveau cabinet, ses soirées à plancher sur différentes affaires. Et moi même j'avais un planning erratique. Bref, comme je m'y attendais, la pénombre envahissait notre appartement. Un truc, légèrement au dessus de mes moyens, mais je ne pouvais enlever à mon anglais préféré, le luxe dans lequel il avait toujours vécu. Je fumais une cigarette, oubliant encore une fois, les avertissements de mon amant de ne pas fumer dans notre appartement, et encore moins de fumer tout court. Je finis par me débarasser de mes vêtements, négligeant une douche que j'aurais probablement bien mérité, pour retrouver le lit conjugal. Je prenais un instant pour observer le visage de mon cher et tendre, avant de me glisser dans les draps fins à ses côtés.

Si le sommeil ne m'avait pas envahi à tel point, j'aurais passé probablement plusieurs minutes à l'observer. Je ne savais pas comment après tant d'années, je ne me lassais pas du spectacle qu'il m'offrait. Je déposais un léger baiser sur ses lèvres, qui le fit à peine se remuer et je plongeais moi même dans le sommeil réparateur et bienvenue. Je finis cependant par me réveiller, quelques heures à peine avoir fermer les yeux, pour me réveiller dans un lit vide. La moue boudeuse reprit rapidement son chemin habituel sur mon visage, mais sans spectacteur, elle ne servait pas à grand chose. J'étouffais un baillement du revers de ma main, et je me levais. Je n'avais probablement pas assez dormi, mais je ferais une sieste dans l'après midi pour récupérer. J'avais espoir de pouvoir coincé mon anglais avant qu'il ne s'esquive pour le boulot. Je le trouvais rapidement sur notre terrasse, et un sourire en coin apparu sur mon visage. Je m'approchais doucement, et même si l'air été frisquet, je ne pris pas la peine de plus m'habiller. Restant dans ma tenue de la nuit, à savoir juste un boxer. Je me posais tout contre lui, encerclant sa taille de mes bras, alors que je posais mon menton au creux de son épaule. Je pris le temps de respirer son odeur avant de tourner la tête, pour le regarder, même si il me tournait le dos.

" Morning, Baby " Je volais la tasse de café qu'il tenait entre les mains, et prit une gorgée. J'étais encore dans cette phase où le sommeil embrume encore le cerveau, où l'on n'est pas encore complètement réveillé. A vrai dire, j'aurais volontiers attrapé le poignet délicat de mon amant pour l'attirer de nouveau dans les draps en ma compagnie. Mais nous avions des emplois du temps très différents, surtout quand je n'avais pas de shift journalier, et que mes tours de garde me prenaient une bonne partie de la nuit, voir la nuit entière. Néanmoins, je me haussais sur la pointe des pieds, pour attraper ses lèvres dans un baiser matinal, paresseux et lascif. Tant pis pour l'haleine matinale, j'avais l'impression que cela faisait des semaines que je n'avais pu accordé assez d'attention à cette bouche divine. Même si en vérité, nous avions fait l'amour pas plus tard que la veille. J'avais profité de ce court laps de temps entre le moment où je rentrais d'une de mes gardes de nuit, et où il avait encore un peu de temps avant d'aller au boulot. Cela arrivait très peu souvent que nous aillons le temps pour beaucoup plus qu'un baiser ou deux, mais hier, j'avais réussi à me libérer aux alentours de 5h30.

J'étais encore dans les brumes du sommeil, ce qui empêchait mon cerveau d'hyperactif de se mettre en route, le manque de sommeil n'aidait probablement pas non plus. Mais je me laissais faire quand mon amant me donna un baiser, avant de me donner une légère claque sur les fesses. Je lui fis mon sourire en coin, le plus innocent. Je n'avais pas besoin qu'il précise pour savoir de quoi, il parlait, il fallait l'admettre, je commençais à connaître la bête depuis le temps que je vivais avec. J'étais néanmoins ravi de constater que l'humeur matinal de mon homme était assez légère pour m'éviter un sermon. Enfin en parlant de cigarette, je mourrais d'envie de m'en griller une, et autant profiter d'être encore sur la terasse. Non, contrairement à la croyance populaire, je ne cherchais pas intentionnellement à pousser mon amant hors de ses gonds. Et je devais l'admettre, mon esprit ralenti, me permettait d'être assez silencieux pour éviter que toutes ses pensées fusant dans mon esprit, exprime ce qu'elle ne devait pas exprimer. Je laissais mes coudes se posaient sur la rambarde, derrière moi après avoir été prendre une cigarette, et l'avoir glissé entre mes lèvres.

Je profitais du spectacle, tout en restant en dehors. Y avait pas à dire, la vue de Tony était quelque chose dont je ne me lassais pas. Et quand il était de bonne humeur, le spectacle était encore plus savourable. Que n'aurais je pas donner pour le traîner de nouveau dans notre lit, et passer la matinée dans ses bras. Il faudrait vraiment que je remédie à trouver le moyen de passer un week end comme nous en passions en Angleterre. Seuls dans notre lit, et ne nous levant que pour le strict nécessaire. Dire que j'aurais pu perdre tout cela, la pensée ne me m'était pas particulièrement en joie. Mais il m'avait suivi et j'avais accepté avec empressement. Pourtant je me doutais que le choix n'avait pas du être simple pour lui, il était voué à devenir associé dans les prochains mois, et maintenant, il recommençait au bas de l'échelle. Je me promis de faire en sorte qu'il ne regrette pas sa décision. J'écrasais ma cigarette pour finir par le rejoindre dans la cuisine. Il me demanda si je voulais déjeuner, avant de rajouter qu'il allait prendre un thé. Oui, mon homme était un cliché ambulent mais c'était pour cela que je l'aimais. Pas que je lui disais à longueur de temps, parce que j'étais plus avare de déclarations, mais je savais lui faire comprendre sans avoir besoin de dire les mots. J'avais pas l'âme d'un romantique, ou le talent qui allait avec parce que j'aurais pas été contre faire tourner la tête de mon homme pour être sur de le garder à jamais auprès de moi.

" Je veux bien un café bien noir, baby " Je me rapprochais pour l'enlacer avec tendresse, déposant un baiser au creux de sa nuque " Et aussi quelques toasts, avec peut être de la confitude. T'avoir, c'est mieux qu'avoir une femme de ménage. Et pas que pour le sexe, parce que techniquement, rien n'empêche quelqu'un d'avoir une partie de jambe en l'air avec sa femme de ménage. D'ailleurs, ça arrive souvent, et c'est bien la cause de quelques divorces. Mais tu dois savoir vu que tu es avocat, enfin même si tu plaides essentielle dans le constitutionnel, plus que le marital. Mais tu devrais peut être le faire parce qu'au lieu de relâcher des criminels dans les rues, tu pourrais trouver la faille dans cette foutu Proposition 8, et je pourrais t'épouser sur le champ. Non mais je veux dire, j'ai entendu dire qu'un juge avait accordé le droit de reconnaître leur mariage à un couple de lesbienne. De toute façon, va savoir, elles ont toujours plus de droit que nous, et pour elles saient beaucoup plus faciles ... Regarde même pour l'adoption et ..." Je fronçais les sourcils, apparemment mon cerveau avait réussi à se mettre en marche, et j'avais oublié de quoi je parlais. Cela m'arrivait bien souvent, j'offrais un léger sourire charmant à mon compagnon " On parlait de quoi ? " Oh, j'étais encore un peu embrûmé par le sommeil, on me pardonnes.

Ce qu'il y avait de bien avec mon anglais, c'est qu'il parvenait à suivre mes monologues décousues sans perdre son flegme. C'était une des choses que j'aimais chez lui, parce que même si il devait me prendre pour une bête curieuse comme la plupart des gens dans ces cas là, il n'en montrait jamais rien. Je ne pouvais compter le nombre de fois, où ma façon de parler m'avait valu quelques coups d'oeil légèrement décontenancé, de personne se demandant si il devait appellait l'asile le plus proche. Et mes discours, étaient juste le reflet de ma façon de réfléchir, illogique dans sa logique bancale. J'étais cependant bien prêt à revenir sur terre, et me consacrer à mon homme, en le sentant se rapprocher de moi pour me donner un baiser qui éveillait en moi, des désirs pas si insoupçonné. Une chose était certaine, je ne me lassais pas de mon amant, pas même après tant d'années ensembles. Je savais aussi que nos tempéraments respectifs, nous valait de devoir travailler constamment pour préserver ce que nous avions mais il suffisait d'un baiser, d'un mot tendre pour que je comprennes que tout cela en valent la peine. Je savais aussi que Tony, y était pour beaucoup, car les prises de têtes étaient de loin ce que je détestais le plus au monde. Mais des mains baladeuses me firent avoir un petit sourire en coin, et j'aurais bien exposé une façon d'occuper notre temps. Malheureusement mon amant était déjà reparti s'occuper du petit déjeuner.

Je m'installais donc sur une des chaises de bar qui se trouvait dans notre cuisine, pour l'écouter, un air sérieux sur le visage. Mais faisant mécaniquement tourner la bague qui trônait à mon annulaire gauche. Parce que c'était la preuve concrète que nous étions là, pour le long terme tous les deux. Peut être pas seulement parce que je craquais pour sa frimousse et ses beaux yeux verts mais aussi parce qu'il était capable de me répondre avec sérieux, aux délires impromptues de mon esprit. L'amour que j'éprouvais pour cet homme était si intense que cela en devait douloureux, parce que je me disais qu'un jour, je dépasserais probablement les limites, qu'il en aura marre de mes conneries, et qu'il pliera bagage. Dire que j'aurais pu passé à côté de lui, me faisait encore froid dans le dos, mais pour le moment, je ne préférais pas y penser, je l'avais dans ma vie, et c'était la seule chose qui m'importait. Je me saisis de ma tasse, tout en ne le quittant pas du regard, un sourire tendre sur les lèvres, avant de le voir regarder sa montre, et son visage m'indiqua clairement que notre moment ensemble prendrait bientôt fin. Je détestais cela mais je ne pouvais pas y faire grand chose, je pourrais tenter de le séduire et lui faire oublier l'heure, mais je savais que Tony aimait son boulot, et je lui avais demandé de bien trop grand sacrifice déjà pour lui en imposer un peu plus. Même si je me comportais souvent en gamin égoiste, immature et égocentrique, j'avais néanmoins quelques limites. Je commençais tranquillement mon déjeuner avant de hausser le visage dans une moue en entendant sa question.

" Oui, je suis de nuit mais je reprends bientôt mes heures de jours " C'était l'inconvénient de mon métier, même si je n'étais pas obligé de prendre le shift de nuit, mais la vérité, c'était que prendre ses quelques heures de nuits, m'aider à arrondir ma paye en fin de mois, et vivre sur un terrain d'égalité un peu plus approprié avec mon amant. Pouvoir payer la moitié du loyer de cette appartement, et ne pas avoir l'impression d'être entretenu " Mais ne t'en fais pas, je me rattraperais." Je reposais ma tasse pour me relever, et me rapprocher de mon amant, déposant un baiser sur ses lèvres " Crois moi, me priver de ce corps magnifique est une chose proche de la torture. Alors dès que l'occasion se présente, baby, je te ferais l'amour pendant des heures, lentement, tendrement. " Je relevais vers lui, un regard malicieux, rempli de pétillements. Je n'étais pas vraiment du genre à avoir la langue dans ma poche, ou même d'être pudique mais bon en même temps, pour une fois, j'évitais qu'on est une audience pour lui sortir ce genre de choses, ce qui m'empêcherait probablemet de recevoir un regard noir en contrepartie. J'attrapais sa nuque, pour coller nos fronts ensembles, reprenant un petit air un peu plus sérieux " Tu me manques, tu sais." Et c'était probablement l'équivalent d'un je t'aime dans mon langage. Pas que je ne lui ai jamais dit, mais j'avais du mal à sortir ses mots. Je déposais un baiser tendre sur ses lèvres, avant de m'éloigner, mon sourire malicieux reprenant rapidement vie sur mon visage. Je le savais, je me connaissais trop bien, pour savoir que j'allais balancer une connerie, juste parce que c'était mon mode de fonctionnement " Et tu sais, je te quitterais jamais pour la femme de ménage ... " Un petit regard machiavélique " Le garçon de piscine, je dis pas par contre. Faut dire que je suis un peu rouillé niveau fille, et qu'elles ne me font vraiment plus beaucoup d'effets. Ou peut être la belle blonde dans cette pub pour le café." Evidemment je plaisantais, parce que j'étais presque certain qu'aucun garçon de piscine ne pourrait me détourner de ce que j'avais dans ma vie.

Je savais que j'avais une fois de plus dit la chose qu'il ne fallait pas en voyant la tête de mon homme, la légère rougeur que j'adorais tellement et que je trouvais particulièrement adorable se transformait subitement en un pincement de lèvre qui traduisait que je l'avais probablement vexé, une fois de plus. Mais au lieu et place d'une remontrance, je n'eus le droit qu'à une seule question, qui me fit rire. Parce qu'il n'y avait jamais eu de garçon de piscine, et il n'y en aurait jamais même si nous avions une piscine évidemment. Cependant Tony continuait sur une voie qui ne me plaisait guère, je n'aimais pas sentir, qu'il ne se sentait pas à la hauteur, surtout par rapport à un raté comme moi. Après tout c'était lui l'avocat sortant d'une prestigieuse université britannique, issu d'une famille riche et instruite. Je ne tenais guère la comparaison à côté de lui, mais je ne semblais pourtant pas à parvenir à lui faire comprendre. J'oubliais mes complexes par rapport à nos boulots, nos styles de vies différents. Parce que nous nous complétions, malgré tout, envers et contre tout même. Mais pourtant le doute semblait persisté dans l'esprit de mon amant. Pour moi, ce n'était pas une question de sexe, mais de la personne avec qui j'étais bien. Et depuis quelques années déjà, il s'agissait de la même et unique personne, celle qui se tenait face à moi, bredouillant, indécis, et qui semblait encore avoir beaucoup de mal avec son passé. Je ne le jugeais jamais, car je savais que je n'étais pas le mieux placé, et soyons lucides, j'étais nul dans les situations de crises.

C'était pourquoi je gardais le silence tout en sirotant tranquillement mon café, mais je m'étouffais à la question subite de mon adorable anglais préféré. C'était sur qu'il y avait des différences mais cela m'importait peu. Et puis, je devais avouer que j'aimais bien trop l'homme qui était dans ma vie, pour m'arrêter à un détail si futile. Et puis ce n'était pas comme ci le sexe avec mon amant était un domaine dans lequel je devais me plaindre, j'étais plus que comblé. Et je savais que je n'aurais aucun problème pendant encore un bon paquet d'année, quitte à me mettre aux petites pilules bleues. Vive les progrès médicaux ! Et en parlant de cela, je pris bientôt conscience du regard malicieux de mon compagnon, celui qui accompagnait sa douce invitation implicite à le rejoindre sous la douche, et après tout qui j'étais pour lui refuser ? Mais qui je cherches à berner, il suffisait qu'on me connaisse pour savoir que sans ou avec invitation, je saisissais chaque occasions que j'avais de prouver à mon homme qu'il me suffisait, je le laissais cependant jouer les prédateurs, avec un sourire amusé. Mais la tension palpable que je commençais sentir à mon corps n'était rien d'autre que l'anticipation animale qui précédait chacun de ses instants d'intimité. Une légère chair de poule apparaissait sur la peau de mon ventre alors que je le regardais filer en direction de notre salle de bain. Je finissais rapidement ma tasse de café, la posant dans l'évier prenant soin d'éviter une contrariété de plus à mon petit ami, au moins pour la matinée. Nous n'allions pas nous voir pendant deux jours.

Je comblais rapidement la distance, un sourire d'anticipation bien en place sur mon visage, alors que je m'accoudais contre l'encadrement de la porte que je venais d'ouvrir. Je captais rapidement l'attention désiré, et mon sourire s'élargit un peu plus alors que je me remettais en marche pour attraper les hanches fines de Tony. Je ne résistais pas à l'envie d'aller titiller ce coin de peau, juste en dessous de son oreille, que je savais si sensible avant de reprendre la parole tout contre la peau de son cou, que je dévorais de légers baisers. " Tu sais bien que tu n'as rien à envier à toutes ses femmes, tu as une taille de rêve que la plupart rêverait d'avoir, baby. Non, non avant que tu protestes et dise que je ne peux pas être sérieux plus de cinq secondes. Je te rappelle que tu savais exactement à quoi t'attendre quand tu as décidé de t'embarquer avec moi dans cette histoire, et qu'en plus pour ma défense tu viens de griller le peu de neurones qui me restent en m'imposant une image mentale dont je ne peux me détacher, et qui à très peu à voir avec ta taille de guêpe mais tout avoir avec cela ... " dis je en glissant délicatement mes mains, resté bien sagement sur ses hanches pour aller agripper fermement ses fesses rebondies et fermes si alléchantes, nous rapprochant assez pour qu'il sente tous le désir brûlant que m'inspirait sa proximité, même malgré les années depuis lesquels nous étions ensembles. Le désir entre nous, n'avait jamais été un problème, bien au contraire. J'avais l'impression que la flamme était plus vivante que jamais, et que nous faisions tout pour qu'elle ne s'essoufle pas. Même nos disputes constantes étaient peut être notre façon tordu de la maintenir en vie, de nous permettre de nous distraire de la routine inévitable qui s'abat sur les couples qui sont d'accord sur tout et rien. " Humm ... Voilà la raison précise pour laquelle, je sais qu'aucun garçon de piscine ou aucune femme au décolleté généreux, ne pourra me faire quitter notre petit nid d'amour, même pas ta tendance négative à tout interprété de travers dès que j'ouvre la bouche " Le sourire amusé qui accompagnait mes derniers mots prouvaient sans le moindre doute que je plaisantais.