Croire en l'amour, c'est s'offrir à la souffrance. Ne plus y croire,
c'est s'y condamner.

Elias avait enfilé les gardes cette semaine mais après tout pourquoi ne pas se perdre dans le boulot faut dire que rien n'était facile mais bon le jeune flic faisait avec comme toujours. Il était installé à son bureau alors qu'il avait une pile de dossier devant lui à remplir. Il avait horreur de la paperasse, y avait rien de pire pour le mettre de mauvais poil enfin si y avait surement pire mais pour le moment c'était c'est fichu compte rendu qui lui tapait sur les nerfs. Il s'enfonça dans son fauteuil en posant sa tête sur le dossier, il avait besoin de dormir pourtant une fois dans son lit toutes ses erreurs avaient le don de lui faire passer des nuits blanches. Il passa une main sur son visage avant de se redresser et d'opter pour un café bien corsé, ça lui permettrait de pouvoir au moins tenir bon le temps que sa garde soit fini. Elias se dirigea vers la machine à café avant de poser sa tasse sur le rebord d'un meuble seulement légèrement en équilibre, elle se cassa en mille morceaux sur le sol. C'était la goutte d'eau qui fit déborder le vase, il laissa un juron sortir de ses lèvre avant de faire de la place sur le meuble en question en dégageant du revers de la main tout ce qui pouvait trainer dessus. Tasses, cuillères, crayons et autres se retrouvèrent au sol, il leva son regard sur un de ses collègues qui arriva pour surement voir ce qui se passait avant de se tourner vers lui avec un air peu amène sur le visage.

" Quoi ? ça te pose un problème que je fasse un peu de rangement peut être ? "

Le jeune flic avait les nerfs à vif et c'était pas le moment de lui faire la morale, il attrapa une tasse rescapée de sa mauvaise humeur avant de se servir enfin un café. De toute façon il avait besoin d'une clope, il reprit sa tasse en main puis se dirigea vers l'arrière du bâtiment là au moins il serait surement tranquille même si cet endroit lui rappelait bien des choses mais il s'était toujours senti plus ou moins bien là-bas. Il longea les couloirs avant de se faire arrêter en chemin par son supérieur. Elias l'écouta en silence avant de reprendre son chemin, il savait qu'il ne pouvait justifier son comportement ces derniers temps et puis il n'en avait pas forcément envie non plus. En plus de cela il se coltinait un nouveau trou du cul qui appliquait le code à la lettre et Elias avait horreur d'avoir l'impression de faire équipe avec un gamin en couche culotte. Bref, son supérieur venait de lui dire qu'il ferait mieux de prendre quelques jours de congés cependant le jeune flic l'entendait d'une autre oreille car il était sur une affaire qui lui tenait à cœur. Il poussa la porte avant de se retrouver enfin dehors, il était tard et la nuit était déjà tombée depuis un moment mais Elias avait encore 4 heures à tirer avant de rentrer. Il s'asseya sur le rebord d'un muret avant de boire une gorgée de son café puis il s'alluma sa clope alors que son regard se perdait sur la vue du parc qui se trouvait derrière le commissariat.

Cela faisait une heure que je relisais la même phrase du même dossier, incapable de me concentrer alors que j'avais croisé Elias, un peu plus tôt. C'était toujours le même calvaire, j'avais pensé que cela deviendrait moins dur mais évidemment c'était une erreur, le trou béant qui se trouvait à la place de mon coeur ne cessait de s'accroitre à chaque fois que je voyais la colère et la haine qu'il éprouvait pour moi. Si j'avais songé à changer de ville, de boulot ? Bien sur mais cela aurait été impossible, cela aurait renoncé à tout jamais et puis ma seule famille était ici. Mais cela ne m'empêchais pas de vivre une torture quotidienne dans mes sentiments. J'étais tellement épuisée par des nuits sans sommeil que je ne prenais même pas garde au divers allées et venues. La seule chose qui me tenait, c'était de pouvoir un jour mettre la main sur celui qui avait brisé ma vie, et lui faire payer. Trouver cette ordure, et exprimer toute ma douleur en le faisant souffrir le plus longtemps possible. Ma main vint se poser sur le médaillon qui trônait autour de mon cou, dans un geste qui insconcient. Ce médaillon qui avait toujours été mon plus précieux trésor depuis la mort de mes parents et qui maintenant représentait beaucoup plus encore. La chair de mon pouce, sentant le léger renflement du diamant que j'avais fait posé dessus, six mois auparavant. Un diamant qui me permettait de me souvenir qu'un jour, il m'avait aimé.

Soudain, cette pensée me fit si mal que je ressentis le besoin immédiat de prendre l'air, évidemment je ne pouvais pas quitter mon boulot sur un simple coup de tête, mon chef avait été plus que compréhensif, mais je n'allais pas pousser la chance jusqu'à lui donner une raison valable de me virer pour être incapable de faire mon boulot. La seule solution, prendre une pause cigarette, même si je tentais d'arrêter pour la dixième fois depuis le début de l'année. Je passais donc prêt d'un de mes collègues, lui tapant une clope avec mon sourire le plus avenant, même si ce n'était pas vraiment simple pour moi et je pris la direction de l'arrière du bâtiment. La plupart de mes collègues préféraient passer par l'avant, la distance plus courte, mais je préférais la tranquilité de l'arrière cour. Je me refusais de penser à ces quelques fois, où Eli et moi, nous nous y étions glissé pour profiter l'un de l'autre, surtout au début de notre relation, où on avait du mal à garder nos mains pour nous. Mais je n'aurais peut être pas été si surprise, si j'avais pris la peine d'y réfléchir, d'y retrouver celui qui hanter la moindre de mes pensées. La tentation de faire demi tour s'empara de moi, mais le besoin de sa présence m'empêcha de le faire. L'endroit était libre après tout, non ? J'avais le droit de venir y fumer si je le désirais, et puis je pouvais en profiter pour m'abreuver de son profil que j'aimais tant. Cependant, qu'est-ce que je devais dire, ou faire ? La situation était tellement instable entre nous.

" Je peux aller ailleurs si tu veux ... mais j'ai pas envie que Sipovitch m'assome avec la naissance de son petit dernier " dis je avec un ton calme et faussement détaché, ne trahissant pas mon coeur battant à en exploser dans ma poitrine.

Elias avait le regard perdu sur le parc repensant à ce que venait de lui dire son supérieur, peut être que ça ne serait pas une si mauvaise idée au final de prendre deux trois jours pour faire le point. Il avait beau avoir la tête dur et faire comme ci tout allait pour le mieux le jeune flic avait pourtant certaine limite qu'il ne fallait pas dépasser et il sentait bien qu'il était à deux doigts de péter tout simplement un plomb. Il tira sur sa cigarette avant de baisser légèrement la tête tout en passant une main dans ses cheveux, car il savait qu'il ne pouvait pas non plus faire n'importe quoi, il aurait pu aller parler à Camden cependant lui aussi avait surement d'autre chat à fouetter et puis Elias bien souvent attendait que son jumeau devine qu'il se passait un truc avant d'aller lui parler. Il releva le regard sur la noirceur qui avait envahi le parc, faut dire qu'à cette heure là il n'y avait pas grand passage et le jeune flic sentait qu'il ne ferait pas d'autre sortie pour la nuit même si il aurait préféré en fin de compte surtout quand son regard se posa sur la silhouette qui venait de passer la porte arrière du bâtiment. Il laissa ses yeux se perdre sur le visage de la jeune femme, comme il le faisait auparavant quand elle se trouvait endormi dans ses bras, avant qu'il ne détourne le regard alors que l'expression de son visage s'était refermé dans un automatisme. Il tira une nouvelle latte sur sa cigarette, il savait que la réponse la plus adaptée à la question que Jordan venait de poser était qu'il préférait en effet qu'elle s'en aille.

Cependant, Elias se refusait à la faire fuir parce qu'il se trouvait dans les parages après tout ce coin était à tout le monde et puis même si il ne l'avouerait jamais devant Jordan et malgré le fait que ce soit toujours tendu quand ils se retrouvent ensemble, il espérait toujours pouvoir la croiser rien que pour pouvoir la regarder, se rappeler à quel point elle était jolie et à quel point elle avait fait de lui l'homme le plus heureux qu'il soit donné même si cela avait été pour un trop court moment. Il leva les épaules en signe de réponse, voulant lui montrer qu'elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait, il savait qu'il aurait dû desserrer ses lèvres au moins pour la saluer, mais Elias était du genre maladroit et puis ce n'est pas parce qu'il lui en voulait toujours qu'il devait passer sa mauvaise humeur sur le compte de la jeune femme. Elias avala une gorgée de son café avant de reposer sa tasse sur le bord du muret, il n'avait pourtant pas renoncé à lui adresser la parole et puis il pouvait bien faire un effort ça ne lui était tout de même pas insupportable au point quoi que... Elias avait tendance à s'emporter assez vite alors même avant qu'il n'entrouve les lèvres il savait qu'au final, il prononcerait surement la phrase voir même le mot de trop qui mettrait le feu au poudre. Pourtant, ça n'avait pas été toujours comme cela entre eux, bien sûr au début chacun d'eux juger l'autre, mais jamais au point de se balancer des horreurs en pleine figure.

" Je peux comprendre, à chaque fois qu'il me sort une nouvelle photo de ses mioches j'ai une envie de les lui enfoncer jusqu'au fond de la gorge " dit-il avec un ton légèrement amère avant de s'allumer une nouvelle cigarette, autant profiter de sa pause et pas seulement de celle-ci d'ailleurs. " Mais bon je me retiens, il faut apparemment que je change de comportement..." dit-il alors que sa phrase se finissait dans un murmure, plus comme réflexion personnelle plus que pour faire réellement la conversation.

Pour être honnête, à peine la bouche fermée, je regrettais ma tentation de conversation civile. J'avais peur de sa réaction à mon égard, j'avais aussi peur de mes propres réactions, de mon corps traitre et enthousiaste à la proximité de sa chaleur, j'avais donc rapidement détournée le regard en attendant sa décision qui ne tarda pas à venir. Un simple geste d'épaule, m'indiquant que j'étais libre d'agir à ma guise, je me rapprochais tout en gardant un minimum de distance entre nous, le coeur tremblant, et les mains moites. Je passais la cigarette entre mes lèvres, relevant légèrement mes manches trop longues pour pouvoir l'allumer, légèrement nerveuse à cause du silence. Je savais que nous n'avions plus les mêmes relations cordiales qu'auparavant mais cela semblait si frustrant de devoir me terrer dans cette voie sans issue " Je peux comprendre, à chaque fois qu'il me sort une nouvelle photo de ses mioches j'ai une envie de les lui enfoncer jusqu'au fond de la gorge " Les quelques mots m'arrachèrent un sourire instinctif, ce n'était pas ma faute, Eli avait ce pouvoir sur moi, de pouvoir me faire rire par ses conneries. Je savais très bien qu'il ne mettrait jamais ses menaces à exécution, mais je me devais rapidement de faire disparaitre les vieilles habitudes, et je ravalais mon sourire, aspirant une bouffée de ma cigarette avant de l'entendre de nouveau ouvrir la bouche, un simple murmure qui aurait pu m'échapper si tout autour de nous, n'était pas silencieux, malgré notre localisation. C'était comme ci cet espace, était un endroit hors du temps et de l'espace. " Mais bon je me retiens, il faut apparemment que je change de comportement..."

Ces quelques mots dit sans arrière pensée, sans intention me brisèrent le coeur malgré tout. Si il y avait une chose que je désirais, c'était de voir Elias restait toujours le même, fidèle à lui même et à l'homme dont j'étais tombée amoureuse. Je l'avouais, il m'avait agacée à nos débuts, mais cela avait vite disparu parce que j'avais pu voir à travers la surface, j'avais pu voir que malgré ses imperfections, il était l'idéal que j'avais toujours cherché sans jamais le savoir. Je laissais le silence s'installait entre nous, prise entre deux feux. Je ne savais pas quoi dire ou quoi faire, je ne voulais pas d'une dispute de plus mais je n'avais pas la force de baisser la garde et de le laisser entrapercevoir combien il me manquait. Parce que c'était la vérité, il me manquait bien plus que je n'aurais su le dire, à chaque minutes, chaque secondes. Le soir, quand je me retrouvais seule dans ce grand lit froid. Je finis par relever mon regard sur lui, en coin. Je l'observais, il semblait si éteint, loin de l'homme enthousiaste que j'avais connu. Je n'étais pas assez idiote et égocentrique pour m'en attribuer toute la responsabilité. Je m'inquiètais pour lui, avait il des soucis dans sa vie, avec ses frères ? Mais je n'étais plus en droit de poser la question, non ? J'avais perdu tous mes droits à son égard, le jour où j'avais rompu avec lui. Où j'avais fui avant de voir son regard se posait sur moi avec dégoût et peut être même du mépris et de la haine.

" Et depuis quand tu es devenu un conformiste qui se plie au désirs des autres ? " La question avait une pointe de provocation mais elle n'était que le reflet de nos rapports, toujours à nous pousser dans nos retranchements dans l'espoir de voir l'autre évoluer " Je serais déçue de te voir devenir un chien de compagnie." J'aspirais une nouvelle bouffée de cigarettes, et l'espace d'un instant, je lui permettais de croiser mon regard, rempli d'une légère pointe de défi.

Elias n'avait pas l'intention de faire la conversation de toute façon il savait comment ça se finirait et il n'avait pas l'envie ou la force de créer une énième distpute entre eux. Il laissa le silence s'intaller entre eux même si la jeune femme le brisa quelques minutes plus tard, mais quelque part il fallait mieux cela car Elias aurait fini par rentrer. Le jeune flic avait le regard perdu sur le parc enfin sur ce qu'il pouvait distinguer du parc vu l'heure avancée de la nuit. Elias passa une main sur sa nuque, il avait pensé à voix haute pourtant il n'avait pas forcément voulu que Jordan entende ce qu'il avait à dire, Elias était complètement paumé dernièrement cependant personne n'avait besoin de le savoir et surement pas la jeune femme qui se trouvait non loin de lui. Il se faisait fort de toujours faire en sorte que tout le monde croit qu'il savait ce qu'il faisait et où il allait alors qu'en fin de compte c'était pas toujours le cas. De toute manière, les seuls fois où il avait cru être sur e lui ça c'était avérer être un vrai fiasco. Elias reposa son regard sur le visage de la jeune femme, il se serrait écouté, il aurait comblé la distance entre eux aurait poer ses mains de chaque côté de son visage et l'aurait embrassé comme jamais cependant c'était tout bonnement impossible. Jordan avait été LA fille mais ce n'était pas réciproque alors pourquoi toujours ressasser les mêmes choses. Elias serra légèrement son poings le long de son jean avant de tirer une longue latte sur sa cigarette, il serra sa mâchoire alors que Jordan prenait la parole, il savait qu'elle avait raison et pourtant le faite d'être anti conformiste lui avait apporté quoi de bon jusqu'à présent ?? Il releva légèrement son regard avant de lancer son mégot, il se leva puis s'avança de quelques pas vers la jeune femme.

" Tu serais déçu ? " dit il avec un sourire plutôt cynique sur les lèvres. " De toute façon tu peux me dire ce que ça pourrait te foutre que je devienne un gentil petit toutou qui obéit aux ordres ?? " Il avait son regard planté dans celui de la jeune femme, Elias savait qu'il aurait pu très bien passer son chemin ne pas répondre mais la provocation était la seule chose qu'il lui restait. Il était e toute façon perdu d'avance car il aimait toujours cette femme mais elle le lui avait tout bonnement interdit. Il se pencha légèrement vers elle en faisant une fausse moue de réflexion tout en levant les yeux vers le ciel, il fit un sourire de nouveau en coin avant de laisser son regard se poser sur le visage de Jordan. " Je vais répondre si tu me permets... Rien tu n'en as rien à foutre... " Il leva les mains de chaque côté de son corps avec un petit sourire évident sur le visage. En même temps, Elias essayait de se persuadé que c'était le cas il savait qu'il aurait du tourner la page depuis bien longtemps mais la voir pratiquement tous les jours ne l'aidait pas vraiment. Il se reposa le long de la rembarde en bois, alors qu'il préféra d'un coup détourner le regard, il n'avait pas voulu qu'elle parte et pourtant il aurait surement mieux vallu car à chaque fois qu'il s'emportait il s'en voulait un peu plus de l'avoir fait partir de sa vie. Elias était loin d'être con et il savait qu'il était le fautif dans l'histoire, il aurait surement dû faire plus d'effort pour que ça marche... il passa une main sur sa nuque avant de croiser ses bras sur son torse.

" Tu as raison de t'en foutre, c'est la meilleure manière à adopter de toute façon " dit il sur un ton plus calme que precédemment comme si il était ailleurs malgré le faite qu'il s'adressait bien à Jordan. Il tira une latte sur sa cigarette avant de faire une moue en regardant sa tasse de café qui était vide. " Le dossier Vollosky est de nouveau ouvert, je vais le coincer cette fois..." dit il avant de reposer son regard sur Jordan car non seulement il avait perdu sa petite amie mais aussi sa coéquipière. Ils avaient bossé ensemble sur ce dossier sans trouver asez d'élément pour coincer ce fumier mais Elias était bien décidé à ce que cette fois ça soit différent et il ferait tout son possible pour que ce type se retrouve derrière les barreaux.

- Tu serais déçu ? De toute façon tu peux me dire ce que ça pourrait te foutre que je devienne un gentil petit toutou qui obéit aux ordres ? Je sentis la grimace instinctive qui se forma sur mon visage à ses mots cyniques, presque cruel si je n'étais pas la seule responsable de cette hostilité à mon encontre. Il avait raison ce que sa vie était ne me concernait plus à présent, j'avais choisi d'être un simple spectateur. Je n'avais plus mon mot à dire, même si la pensée me briser le coeur. Je ne voulais pas qu'il change, je voulais qu'il reste cet esprit libre dont j'étais tombée éperdument amoureuse. Et j'étais embarassée, prise au piège de sa présence, de son regard perçant - Je vais répondre si tu me permets... Rien tu n'en as rien à foutre... Et c'était tellement faux, mais je ne pouvais pas le contredire, pas au risque de détruire ses durs mois pour le faire prendre ses distances, pour le protéger de ce qui me rongeait chaque nuits, et m'empêchait de fermer l'oeil. Mais la raison pour laquelle je me détestais le plus, c'était l'air défaitiste et rempli de douleurs dont je me savais responsable. Je l'avais pris pour un rigolo au début de notre collaboration, mais j'avais fini par voir au dessus de ce masque, de ses apparences futiles. Et je savais qu'il n'avait pas fait semblant de m'aimer, et ... - Tu as raison de t'en foutre, c'est la meilleure manière à adopter de toute façon. Ma gorge se serra soudainement, le flot de culpabilité me paralysant et m'empêchant de le contredire malgré mon envie, mon besoin de soulager cette blessure que j'avais crée. Je savais qu'il avait fini par passer à autre chose, les nombreuses conquêtes qu'il avait depuis notre séparation faisait les gorges chaudes du poste, mais je savais que j'avais détruit cette part de lui, que j'avais appris à adorer. Cet optimisme débonnaire qui pointait le bout de son nez, et me calmer toujours avec facilité. Avec lui, je m'étais toujours sentie en sécurité, à l'abri, bien avant même que nous nous mettions en couple. J'avais eu presque une confiance immédiate en lui, en tant que partenaire. Ce qui était essentiel dans notre métier.

- Le dossier Vollosky est de nouveau ouvert, je vais le coincer cette fois... La mention du dossier coriace qui nous avait coûté plusieurs mois de boulot pour au final voir un salaud de plus sans tirer à bon compte, me tira de mes sordides pensées pour me remettre en mode professionnel. Ce dossier, ce n'était pas juste celui d'Elias, c'était le notre à nous deux. Notre enquête, notre temps, notre besoin de voir cette crapule moisir à l'ombre pour un bon nombre d'année. Je savais que nous avions nos différents, mais quelque soit nos problèmes, je ne comptais pas me laisser mettre bien sagement sur la touche. " Tu veux dire, on va le coincer ? Tu as conscience que je veux être présente le jour où on coincera cette ordure. Et si, je le bouscule un peu trop pendant son arrestation, je t'assures d'avance que ce ne sera juste par manque de choix. Je ne lui mettrai jamais mon pied dans les burnes, juste par plaisir. " Je lui adressais mon plus beau faux sourire d'ange que ma gamme comprenait, si je pouvais paraitre douce à certains moments, c'était bien pour les gens qui me connaissaient mal. Sur le terrain, j'étais une véritable tête brûlée, et surtout un véritable danger ambulant pour les vermines dans le genre de Vollosky, encore plus après mon agression quand je savais ce qu'il avait fait subir à ses trois ex femmes. J'avais développé une attitude encore plus belliqueuse et pleine de haine, à l'encontre des délinquants sexuels. Le jour où je retrouverais mon agresseur, je lui mettrais une balle entre les deux yeux moi même et sans le moindre regret, même si cela signifierait la fin de ma carrière et le début d'un séjour à l'ombre. C'était une des raisons aussi pour laquelle, je n'avais pas pu continuer avec Elias,pas en sachant que cette vengeance nous séparerait tout autant que mon dégoût de mon corps.

" Je sais que tu me dois rien, mais tu me connais et tu sais que je n'hésiterais pas à te faire chier pour avoir ma part du gâteau " C'était peut être injuste mon attitude et ma requête qui impliquait de devoir rebosser ensemble à l'occasion, mais je ne pouvais pas renoncer et peut être que stupidement, j'espérais pouvoir retrouver mon partenaire et ami à défaut de l'homme qui était probablement celui que j'aimerais jusqu'à la fin de mon existence.

Elias avait qu'il ne devait pas laisser la fatigue ou même la colère parler pour lui cependant c'était une chose assez difficile ces derniers temps. De plus, le flic était plutôt du genre impulsif ce qui ne l'aidait en rien quand il n'était pas d'humeur. Il tira une nouvelle latte sur sa cigarette avant de détourner le regard de la jeune femme, il ne savait pas pourquoi il restait ici à faire la conversation. Pas qu'il n'en avait pas envie mais il savait que ça n'arrangerait pas les choses entre eux, c'était pas pour rien qu'il l'évitait en général. Pourtant, même si il cherchait à l'évitait il n'avait pas pu s'empécher e lui parler de l'affaire sur laquelle ils avaient enquété tous les deux. Il savait qu'elle ne laisserait pas le dénoument d'une affaire comme celle là lui filer entre les doigts. Il fit une légère moue avant de reposer son regard sur la jeune femme, un léger sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme il ne pu s'empécher de sourire en retrouvant la femme qui l'avait fait tomber follement amoureux. Elias savait pourtant qu'il s'engager sur un terrain dangeureux, car en enquétant de nouveau avec elle, il lui permettait de revenir dans sa vie. Il laissa son mégot de cigarette tomber sur le bitume avant que sa chaussure n'aille l'écraser sans ménagement. Il passa une main dans ses cheveux avant de s'appuyer le long du muret alors que ses bras se croisaient sur son torse. Il savait que de toute manière il n'avait pas le choix, après tout Jordan était surement tout autant tête de mule que lui. Il prit une longue respiration avant de se faire craquer la nuque, il pouvait au moins tenir le coup le temps d'un enquête même si rien que de la voir en face d'elle lui faisait quelque peu perdre les pédales. Elias ne pouvait s'empécher de laisser son regard se perdre sur le visage de Jordan, même si il évitait d'être trop persistant. Il se redressa puis s'avança vers la jeune femme voulant lui retirer la mèche de cheveux qui retomber sur son visage avant e s'appercevoir juste à temps de ce qu'il s'apprétait à faire, il se recula puis fronça les sourcils avant de se détourner de la jeune femme.

_ Si ça peut te faire plaisir, de toute façon c'est pas moi qui décide... Ackman voulait qu'on refasse équipe sur cette affaire. Donc je n'ai pas vraiment eu le choix car dans le sens inverse, je me serais passer de ton aide surtout que tu as l'air occupé ces derniers temps.

Elias faisait allusion à Andrew d'accord, il n'avait pas à se la jouer jaloux, après tout il 'était plus ensemble et puis lui c'était pas géné pour avoir des relations sans lendemain. Mais c'était plus fort que lui de plus il ne pouvait pas voir ce petit con qui apparemment prenait un malin plaisir à l'emmerder en permanence. Elias avait juste envie d'une chose c'est de lui faire avaler son petit sourire de gringalet à chaque fois qu'il le croisait. Il crispa ses machoires en sentant la colère de nouveau très présente, en faite Elias n'arrivait pas à comprendre ce qu'elle pouvait bien trouver à ce type. La comparaison avec lui était de mise alors qu'il n'en avait plus le droit. Il s'énervait lui même, il jouait l'ex petit ami hyper possessif alors que Jordan n'avait pas besoin de ça mais c'était plus fort que lui, il n'arrivait pas à se remettre de leur séparation même si il assurait le contraire à qui voulait l'entendre. Elias savait cependant que Jordan avait eu vent de ses liaisons mais en même temps c'est elle qui l'avait lourdé non ? Il attrapa son paquet de clope qui se trouvait dans la poche de son jeans avant d'en griller une autre, il n'avait qu'une hate c'était de rentrer chez lui pour s'affaler sur son canapé en compagnie d'une bonne bouteille de whisky.

_ Oublies ça, tu n'as plus de compte à me rendre et vice versa... Seulement tu diras au petit minet qui te sert de partenaire d'éviter de se trouver dans la même pièce que moi car je vais finir par perdre mon sang froid.

Il tira une longue latte sur sa cigarette avant de jeter un oeil à la jeune femme alors qu'un sourire en coin était déjà présent sur ses lèvres. Jordan devait savoir qu'ilé tait parfaitement sérieux et qu'il n'hésiterait pas à lui faire une démo si la situation se présentait. Il s'avança de nouveau vers la jeune femme avant de se pencher légèrement vers elle, il pasa a langue sur ses lèvres avant de froncer les sourcils avec un petit air arrogant sur le visage.

_ J'espère qu'il est bon au pieux et qu'il te fait grimper au rideau car ce type n'a vraiment rien pour lui...

Parler boulot avec Elias était si naturel que cela m'aurait presque fait oublier nos problèmes actuels, mais je pouvais être sur de compter sur mon charmant ex petit ami pour ne pas me laisser oublier si facilement la vérité, peut être parce que je l'avais blessé en le quittant ou juste simplement par orgueil typiquement masculin, je ne parvenais pas vraiment à savoir mais je savais que les regrets ne servaient pas à rien, et ne nous ferait pas avancer d'un pouce bien au contraire. - Si ça peut te faire plaisir, de toute façon c'est pas moi qui décide... Ackman voulait qu'on refasse équipe sur cette affaire. Donc je n'ai pas vraiment eu le choix car dans le sens inverse, je me serais passer de ton aide surtout que tu as l'air occupé ces derniers temps. J'arquais un sourcil intrigué à son encontre, pas parce qu'il faisait des allusions sur ma vie privée mais parce que sincèrement je ne voyais pas du tout où il voulait en venir avec ses insinuations mais je n'eus pas à attendre longtemps pour avoir le fin de l'histoire - Oublies ça, tu n'as plus de compte à me rendre et vice versa... Seulement tu diras au petit minet qui te sert de partenaire d'éviter de se trouver dans la même pièce que moi car je vais finir par perdre mon sang froid. Je lui jettais un regard dubitatif, sérieusement, il pensait réellement qu'il y avait quelque chose entre Andrew et moi ? Comme ci, je pouvais commettre la même erreur, comme ci j'avais seulement l'esprit à me trouver un nouvel homme, au contraire de lui, qui avait plus de liaison que les gorges chaudes du poste n'avait le temps de s'empresser de colporter, je n'avais eu personne. La simple pensée que quelqu'un puisse me toucher me terrorisé mais surtout j'étais encore stupidement amoureuse de cet imbécile qui se tenait face à moi, l'air presque mauvais et le propos blessant. - J'espère qu'il est bon au pieux et qu'il te fait grimper au rideau car ce type n'a vraiment rien pour lui... La gifle partit avant que je n'ai vraiment le temps d'y réfléchir, instinctive et démontrant combien ses propos m'avaient touchés. Je ramenais mon poing serré contre ma hanche, et lui lancait un regard à la limite du mépris, l'espace d'un instant. Il y avait beaucoup de chose que j'aurais pu tolérer mais ces propos me donnaient simplement envie de vomir.

" Comment peux-tu osé ? " Je crachais les mots avec véhémence, mon regard pers s'assombrissant pour devenir presque noir, alors que je sentais mon corps entier tremblait de rage " Tu sais très bien qu'il ne pourra jamais te ... "

Je me stoppais net dans ma phrase, qu'allais je dire de stupide encore, qu'il ne pourrait jamais remplacer Elias. Mais est-ce que j'avais besoin d'une lobotomie ou quoi ? Instinctivement, je jetais la cigarette, tout en m'éloignant de lui, croisant mes mains tout contre mon ventre pour me protéger. De quoi ? De cette souffrance qui se diffusait constamment en moi, de cette solitude que je pensais avoir fini par vaincre avec les années, que je ne pensais plus ressentir quand j'avais sauté le pas avec Elias. Je devais me rattraper, je devais rectifier le tir avant qu'il ne soit trop tard. Qu'il jubile en se rendant compte que contrairement à lui, je n'étais pas passé à autre chose. Oui, j'avais l'air stupide, c'est moi qui avait rompu mais c'est moi qui nourrissait encore ce coeur brisé six mois plus tard, alors que lui, se consolait facilement dans les bras de la première fille qui croisait sa route. Je me mordis la lèvre avec force, la maltraitant un peu trop mais la douleur me permettait d'être bien ancrée à la réalité.

" Je ne ferais pas l'erreur stupide de recommencer une histoire avec un partenaire de travail. L'idée a toujours été débile depuis le départ, et je le savais, j'aurais du m'y tenir."

C'est vrai, après tout, stupide crétin si il ne s'était pas fait blessé, je ne serais jamais passé aux aveux, et nous n'aurions jamais entamé cette histoire. Si nous étions restés de simples amis et collègues, les choses seraient différentes entre nous. Je pourrais toujours me reposer sur lui en toutes circonstances, j'aurais presque pu lui avouer ce que j'avais traversé sans peur de voir cette aberration le remplir de dégoût à mon égard. Je portais mon pouce à ma bouche, me maltraitant la chair de ce dernier, traduisant ma nervosité. Je sentais les larmes envahirent mes yeux, et je refusais de pleurer devant lui, je ne voulais pas le voir gagner. Il le méritait pourtant, j'avais été si horrible, j'avais échouée alors qu'il me faisait confiance. Je me détournais pour reprendre le chemin du poste et fuir cette pression soudaine.