Journée maussade, récolte lamentable de seulement deux dollars, et encore ce n’était que le début de la semaine. La nuit allait tomber et les magasins alimentaires du coin s’apprêtaient à fermer. Je courrais donc vers l’un d’eux dans le but de m’acheter un paquet de gâteaux ou de bonbons, du moins ce que me permettrais mon maigre pécule.

Je me dirigeais donc vers l’allée nécessaire à mes achats. C’est là que je le croisé. Tout en muscle, une tête d’ange monté sur un corps de dieu grec, habillé en militaire. En le voyant, je le regardais de la tête aux pieds avant de baisser les yeux. Je prenais alors mon paquet de gâteaux puis passé rapidement en caisse avant de sortir. Je retournais dans ma ruelle mais au milieu de celle-ci je me sentais comme suivit. Je me retournais alors. Il était là posté devant moi en souriant.

Je le regardais intrigué. Il s’avança vers moi et je reculais. Quelque chose en lui ne m’inspirais pas confiance. Je me retournais et continuais ma route. Lui il accéléra le pas. J’en faisais autant. Seulement quand ont se mit à courir, il se montra tout de suite bien plus rapide que moi. Il me rattrapa sans difficultés et m’enferma dans ses bras puissants. Je me débattais mais rien n’y fît. Il me plaqua contre un mur :

«Tu crois que tu peux me regarder comme sa et partir sans rien faire ? Allumeur. Maintenant tu vas payer.»

Je tremblais de plus belle et le regardais suppliant n’arrivant pas à parler. Il renchérit :

«Tu va faire ce que je te dis sinon…»

Il sortit un couteau et m’entailla juste au dessus des pectoraux tout du long. Je gémissais de douleur en sentant la lame m’entailler. Puis d’une main vigoureuse, il arracha mon tee-shirt et commença à parcourir mon torse avec le plat de son couteau. Des larmes coulaient silencieusement le long de mon visage.

C’est alors qu’un peu plus loin dans l’allée une silhouette ce dessina faisant fuir mon agresseur. Je m’effondrais alors le long du mur et me roulais en boule sur le sol, frissonnant et pleurant. Bientôt je vis deux jambes s’arrêter devant moi. Je levais les yeux et regardais le nouveau venu.

Je tremblais et pleurais n'arrivant pas à me calmer. Ce qui venais d'arriver je l'avais déjà vécu mais avec des gens que je connaissais et qui n'allaient pas me tuer. Cet homme, pour moi s'était différent. Il m"aurais assassiné pour ne pas avoir à me payer j'en étais sur. Heureusement, quelqu'un l'avais mis en fuite. Et de toute évidence, ce quelqu'un venait de s'accroupir devant moi. Je sentais alors une main passer dans mes cheveux. Des yeux se posèrent alors sur les miens. J'étais affolé, apeuré, bref en pleine panique. Ses yeux à lui étaient calmes, posés, et beau à n'en pas douté.

C'est alors qu'il me demanda mon nom. Je ne sais pas ce qui me prit alors mais je lui répondis du tac au tac. Sans doute le choque et le fait que je voulais le remercier de m'avoir sauver :

"Tristan. Je m'appel Tristan."

Je posais alors mes yeux sur lui. Je me calmais peu à peu et le regardais n'y était sans doute pas étranger. Je sentais en même temps un liquide visqueux et chaud me couler le long du torse. Je paniquais un peu de nouveau appuyant sur mes blessures pour tenter d'arrêter l'hémorragie. Je prenais tout ce qu'il me tombais sous la main en tissus.

Je le dévorais du regard. Son corps d'Apollon ne me laissais pas insensible. Disons que si on avait prit le mot coup de foudre au sens propre et ben je serais grillé sur place. En plus ce garçon je le voyais passer souvent ici et il avait toujours un regard pour moi. Moi inutile de vous dire que je le regardais jusqu'à ce qu'il disparaisse au fond de la rue.

Je tentais de me relever tant bien que mal pour me mettre à sa hauteur. Les blessures saignèrent de plus belle. Elles avaient l'air superficielles mais elle saignaient quand même pas mal.

"Désolé de t'avoir mêlé à tous sa."

Je lui disait cela avec un sourire triste. C'était la première fois qu'ont parlé et il fallait que se soit dans l'une des situations qui m'était défavorable. J'étais torse nu, maculé de sang et devais offrir un bien triste spectacle.

En ayant commencé cette journée là, il ne se doutait à aucun moment qu'il allait se retrouver face à face avec un garçon maculé de sang et en totale panique à la suite d'une agression, mais celà n'avait empeché en aucun cas à Rafi' de rester dans un calme absolu. Tristan était plein de sang, il était vrai que si l'on en avait pas l'habitude cela pouvait être la cause de haut le coeur. Certes Rafi demeurait calme mais il fût quelque-peu écoeuré par la quantité de sang qu'avait perdu le beau garçon.

- C'est pas grand chose tu sais Tristan, j'ai connu pire.

Il décrocha un joli petit sourire qui devait rassurer son interlocuteur, il prit le T-shirt déchiré de Tristan et lui posa sur ses plaies qui parraissait moins saigner à présent, celà était plutôt bon signe. Rafou' gardait sa main sur son torse un long moment pour que les saignements cesse, cela avait marché, il n'y avait que quelques petites ouvertures qui continuaient de couler, mais il n'y avait plus aucun risque pour le beau garçon. Rafaël avait laché le T-shirt de Tristan et c'était assis à côté de lui, adossé au mur. Il avait basculé la tête en arrière pour appuyer le sommet de son crâne contre le mur. Il resta un moment ainsi, comme pour se remettre les idées en place, puis d'un coup il tourna la tête en direction de Tristan et le regarda droit dans les yeux.

-Au fait, pourquoi es-tu tous les jours dans cette rue? Car à chaque fois que je reviens de la fac, je te vois ici.

Il avait essayé de ne pas être indiscret, car il ne conaissait rien de la vie de ce jeune garçon, mais malgré cela il voulait en savoir plus sur sa vie, car quand on vient en aide à une personne, c'est toujours beaucoup plus agréable de savoir a qui on a affaire. Peut-être était-il sans domicile? A son âge c'était peu probable, d'ailleurs quel âge avait-il? Il paraissait super jeune, mais est-ce qu'il l'était vraiment? Puis il s'est dit qu'il n'y plus d'âge pour être à la rue dans le pire des cas... Tout d'un coup il regretta d'avoir poser sa question, il redoutait la réponse et s'il lui disait qu'il était SDF, qu'est ce qu'il pourrait lui répondre, l'amener chez lui? d'ailleurs ce n'est même pas sa villa, il se voit mal dire à Cihan qu'il a trouver un adolescent dans la rue... elle ne dira du moins il le pense vu comme elle est gentille... trouvant qu'il s'était trop attardé sur ses pensées, il posa son regard sur Tristan, en espérant qu'il est un foyer et une mère qui le chérisse.

- Plus de peur que de mal, si tu vas un peu mieux, je te ramène chez toi.

Après avoir dit celà, il se dit qu'il avait peut-être fait une erreur, il ne savait même pas si ce garçon avait une famille. Ca lui apprendra à tourné la langue 7 fois dans la bouche avant de parler.

Le sang continuait à couler de mes blessures. Le jeune homme prit alors mon tee-shirt déchiré et l’appliqua doucement sur mon torse pour tenter de stopper l’hémorragie. Je lui souriais timidement n’osant pas le regarder en face. Il aurait en un instant comprit ce que je ressentais. Je n’étais pas super doué pour cacher mes sentiments. Cependant une chose me chagrinait. Je lui avait dit mon nom et lui ne m’avais pas dit le sien. Néanmoins, je ne savais pas trop comment m’y prendre. Ma voie trahirait-elle mon angoisse ? Devais-je me contenter d’un signe de la tête pour lui faire comprendre que je voulais connaître son nom ?

C’est à ce moment là qu’il décida de prendre place à côté de moi. Il avait réussi à arrêter mon sang. Pendant qu’il s’installait je lui murmurais un timide merci et m’empressait de baisser les yeux. Vu la chaleur sur mon visage, il ne faisait aucun doute que j’avais rougit. Il me demandât alors pourquoi j’étais toujours dans cette rue quand il rentrait de la fac. Je ne savais trop quoi répondre alors je me contentais de hausser les épaules et de lui sortir la phrase bateau :

«Je me plais bien ici. C’est calme. Du moins en général. Au fait c’est quoi ton nom ?»

Je me décidais quand même à lui demander. C’est alors qu’il renchérit et me dit qu’il voulait bien me ramener chez moi. Instinctivement, je repliais les genoux sur mon torse et les encerclais de mes bras commençant à trembler. C’était en général le mieux que je puisse faire. La plupart du temps c’était pire. Je paniquais, je pleurais. Mais là juste des tremblements. L’agression devait m’avoir mis en état de choc ou un truc du genre. Mais il me fallais lui répondre. Sinon il aurait appelé les gendarmes ou un truc du genre peut-être. Je regardais mes chaussures en lui répondant :

« Non désolé pas besoin. Je veux pas rentrer. Du moins je peux pas. Personne ne m’attend de toute manière.»

Je restais évasif espérant ne pas attiser son désir d’en savoir plus. Pour l’instant il fallait que je me calme. Sinon il risquait de comprendre. J’ouvrais alors le paquet de gâteau et en mangeais un avant de lui tendre le reste :

«Prend j’ai pas faim en fait.»

Ce que démentait mon estomac mais j’étais tellement secoué que je n’arrivais pas à avaler quoi que se soit. Un énorme nœud semblant me fermer hermétiquement à toute nourriture