Le fait que Joshua Hunter Blackwood pouvait être violent, n’était plus vraiment un secret parmi son entourage. Et le garçon pouvait être extrêmes rancunier et colérique, si jamais on touchait au peu de personne qu’il aimait. Et son meilleur ami en faisait parti. Bien trop souvent, c’était Adam qui était là pour aider le schizophrène, mais aujourd’hui c’était différent. Son ami lui avait demandé de prévenir, mais Josh avait bien autre plan également en tête. Arrivant devant le centre sportif, il gara sa moto et coupa le moteur, descendant rapidement de la bécane et s’approcha avec empressement de l’entrée. Il venait juste à la fin du cours, mais il était loin de faire attention aux alentours, son regard était juste posé sur un seul gars, Anderson. Certainement qu’ils préparaient un exercice, car plusieurs élèves sautaient dans l’eau et Hunter couru sur le coup pour littéralement se jeter sur Anderson avant que celui-ci ne saute dans l’eau, se retrouvant tout deux au sol. Des cris surprise se firent déjà entendre, mais le premier coup de poing vint frapper avec hargne le visage d’Anderson. Sa main de libre le saisit à la gorge pour le tenir contre terre, sans cesser de le frapper.

« Va juste prévenir, Mclawner de mon absence temporaire et fait pas de connerie Jojo » C’est ce qu’avait dit son ami, après que Josh H. l’ait ramené chez lui et mit au lit. En utilisant bien ce ridicule surnom pour le calmer, mais rien n’y faisait. Adam avait même essayé de le faire rire, mais bon, sang ce n’était pas lui qu’il fallait prendre soin. Et vu les blessures de son ami, Hunter voulait rendre le double, donc envoyer ce con à l’hôpital s’il le fallait. Car certainement c’est ce que devait faire Adam, mais celui-ci était bien trop bourru, pour admettre qu’il en avait besoin. Et surtout il y aurait trop de question de la part de ses frères, et Hunter savait que c’était surtout cela qui justifiait le refus de son ami.

Hunter allait encore frapper le con à terre, mais il sentit qu’on le saisit rapidement en arrière. Il ne fit pas attention aux paroles, mais par contre se débattit pour qu’on le lâche, voulant juste encore aller régler le compte d’Anderson. « Lâche moi ! », hurla-t-il à celui qui le maîtrisait, mais ne quitta pas le gars à terre des yeux. « Tu seras pas toujours entouré, enfoiré. Touche encore à Adam et crois moi tu t’en sortiras bien pire que maintenant ! », le prévint il, colérique. Mais il cessa alors de se débattre, soufflant, tentant de se calmer. « C’est bon lâche moi. » redit-il à l’homme.

«  Non, mais tu te prends pour qui ? Tu veux te casser avec cet enfoiré ?? Mais vas-y ! Mais traines pas les enfants là dedans ! » «  Mais comment tu me parles ? C'est nos enfants à tout les deux je te rappelle ! Et je suis leurs mères ! » «  Quoi, tu vas m'annoncer que je suis pas leurs pères, c'est ça ? » «  Tu racontes n'importe quoi ! » «  Ah bon !? C'est toi qui me fait cocu, et c'est moi qui devrait fermer ma gueule ? » «  Tu t'entends ? Tu n'avais jamais élevé la voix avec moi, et tu veux que je te laisse nos enfants, jamais de la vie ! » «  Et, bien nous verrons cela avec nos avocats... » Jake raccrocha avant de devenir très vulgaire et il savait ses enfants présent avec sa femme. Il explosa son téléphone alors que Madeline son assistante faisait son entrée. Jake était de dos, le corps complétement contracté par la colère. La femme qui n'avait jamais l'habitude de la voir ainsi, fut grandement choquée. Elle osa quand même prendre la parole. «  Jake (…) Tes élèves t'attendent (…) » dit-elle à demi-voix.

Jake passa le reste de l'après-midi le visage contracté et les dents serrés. Il était loin de se prêter à être tendre. Il fit l'appel, et remarqua assez surprit l'absence de deux élèves, Blackwood et Taylor. Pour dire vrai, l'absence de Blackwood ne le laissait complétement indifférent. Par contre pour Adam, il s'inquiéta légèrement, peut-être car il se sentait émotif et vulnérable aujourd'hui. Vu la détermination qu'il lui avait montré, il le voyait mal être malade...Cela devait donc être plus grave ! Surtout, que ses cours n'étaient pas facultatifs, des absences et ils risquaient le renvoie. Bref ! Ne pouvant passer plus de temps à s'inquiéter du sort d'un élève, il se tourna vers ses autres poulains et commença à faire son cours. Cependant, dans sa tête, il se répétait que cela serait bien d'appeler la maison des Taylor pour savoir si tout allait bien, et rappeler à son élève que s'il séchait pour un de ses plans cul, il risquait de perdre toutes ses chances de rejoindre les sauveteurs en mur un jour.

Quelques heures plus tard, alors qu'il préparait dans le fond, les bouteilles d'oxygène pour le cour de plongée, il vit une silhouette se précipiter sur une autre. C'était quoi ce bordel, relevant la tête, il crut reconnaître Blackwood. Mais pourquoi il venait de sauter sur Anderson ? Qu'est-ce qui se passait ? C'était une fille ? Un problème d'égo mal placé ? Une sodomie qui était mal passée ? Trêve de plaisanterie, le trentenaire serra son poing, essayant de se rappeler que frapper des élèves ne lui causerait que des problèmes. Il allait devoir intervenir, et s'approcha en soupirant. Jake attrapa Hunter par le col et le tira violemment en arrière. C'est qu'il se débattait et qu'il voulait encore en découdre. « Lâche moi ! » Le sauveteur le ceintura sans ménagement. Non, mais tu te prends pour qui ? Dans mon cours ! «  Tu vas te calmer tout de suite, Blackwood ! Sinon, c'est l'exclusion direct ! » Hunter semblait ne pas en avoir encore terminer avec Anderson qu'il continuait de menacer. « Tu seras pas toujours entouré, enfoiré. Touche encore à Adam et crois moi tu t’en sortiras bien pire que maintenant ! » Adam ? C'était quoi ce bordel ? C'est pour cela qu'il était absent? Son sang ne fit qu'un tour, le garçon dans ses bras se calmait. Mais lui, la colère mêlée à ses déceptions amoureuses décolèrent en un saut. « C’est bon lâche moi. » Jake le souleva comme un sac de feuilles et le colla contre un mur. «  C'est quoi cette histoire avec Adam ? (…) Anderson l'a touché ? » Le regard devenu sombre alterna entre Anderson et Blackwood. Le trentenaire était méconnaissable, on aurait dit qu'il allait casser en deux le jeune homme qui serrait de plus en fort. «  Putain ! Réponds ! » Jake le secoua avec violence. Madeline qui n'était jamais loin, arriva en courant et posa une main sur l'épaule du sauveteur. «  Calme-toi, Jake ! Tu lui fait mal là ! Arrête ! » La voix de son assistante le fit revenir à la raison, et l'homme lâcha Hunter avec un air profondément troublé. «  (…) Pardon (…) »

Franchement Hunter n’en avait rien à faire qu’il soit expulsé ou pas. Déjà il n’était que là pour accompagner Adam et c’était une bonne chose, car sinon il n’aurait peut être pas non plus été mit au courant de ce qui c’était passé. Il connaissait son ami et ce dernier détestait se montrer vulnérable.

« Tu seras pas toujours entouré, enfoiré. Touche encore à Adam et crois moi tu t’en sortiras bien pire que maintenant ! », venait il de hurler en direction d’Anderson. Et oui, ce con ferait mieux de ne plus jamais se rapprocher de son ami s’il souhaitait rester intact. « C’est bon lâche moi. » Hunter tourna son visage vers l’homme, qu’il reconnu bien, vu que c’était Mclawner. Celui, pour quoi à l’origine, il était là. Adam était drôle de lui demander de venir le prévenir, tout en lui interdisant de dire la vérité. Et il état supposé inventé quoi ? De toute façon, maintenant c’était trop tard. Fallait pas être super intelligent pour deviner ce qui c’était passé.

Par contre, Hunter se retrouva rapidement contre le mur. Certes un peu surpris, mais il ne fit rien, son regard posé sur celui de l’instructeur. « C'est quoi cette histoire avec Adam ? (…) Anderson l'a touché ? » Mais il lui prenait quoi au vieux ? Il se demandait encore, ce que son ami pouvait lui trouver. Hunter serra des dents à la pression que Mclawner lui faisait. « Putain ! Réponds ! » Le garçon fut violement secoué. Il était prit entre le fait de rester tranquille ou de se défendre, mais il voulait tout de même éviter tout problème à Adam.

« Calme-toi, Jake ! Tu lui fait mal là ! Arrête ! » « (…) Pardon (…) » Hunter observa Mclawner. Est-ce qu’il y avait plus entre eux, qu’Adam voulait bien lui dire ? Car ce type semblait bien concerné… Hunter jeta un coup d’œil à Anderson puis reporta son regard sur l’instructeur, frottant son bras avec sa main. « Adam m’a chargé de te dire qu’il allait être absent quelque temps. Si tu veux savoir pourquoi, t’as qu’à demander à cet enfoiré. », dit-il en signalant Anderson. « Faut que je retourne le voir ! Vire moi si t’en a envie, mais Adam y est pour rien » Il avait été trop impulsif, mais si vraiment il y avait un truc entre Adam et Mclawner alors il supposait que son ami ne risquait pas grand-chose. Du moins il l’espérait. Normalement c’était pas super d’être absent sans raison, ni d’avoir un certificat médical, vu que son têtu d’ami ne souhaitait pas aller en voir un actuellement. Chose, qu’il allait encore essayer de changer.

Il contourna l’instructeur, sans oublier de jeter un regard menaçant à Anderson. Plus vite il serait à nouveau chez Adam, plus vite, il pourrait prendre soin de son ami. Mais il ne savait trop quoi faire pour après. Il fallait qu’il parte plus tard et Eve serait toujours au boulot… le fait de laisser Adam seul, ne lui plaisait guère.

Jake regarda le garçon qu'il avait légèrement molesté, il s'en voulait terriblement. Pourtant, ce n'était pas possible de revenir en arrière et il attendait toujours sa réponse. Hunter prit enfin la parole : « Adam m’a chargé de te dire qu’il allait être absent quelque temps. Si tu veux savoir pourquoi, t’as qu’à demander à cet enfoiré. » Le sauveteur tourna son regard vers Anderson. Toujours énervé, il n'aimait pas ses regards autour d'eux, il invita tout le monde à rejoindre l'eau sauf les deux adolescents concernés. «  C'est vrai cela, Anderson ? » l'accusa t-il. Son interoculaire baissa la tête sans pourtant nier. Il supposait que tout devait partir de cette attaque sur la sexualité de Taylor. Alors, que le trentenaire commença à réfléchir sur ce qu'il allait faire, Blackwood tourna les talons. « Faut que je retourne le voir ! Vire moi si t’en a envie, mais Adam y est pour rien » Jake le rattrapa par le col et le plaça à côté d'Anderson. «  Tu crois aller où ? Tu as signé une décharge et je n'accepte aucun absentéisme. Adam est chez lui ?  » le menaça t-il avec son index. Il était plus que sérieux, que croyais l'adolescent, que c'était un moulin ici ? «  Tu ne veux pas nager, très bien ! Dans la remise avec l'autre guignol vous allez faire l'inventaire(...) » Il fit un petit signe à Madeline, mais il pouvait sentir dans les yeux de Hunter qu'il n'était pas prêt à lui obéir. «  Cela te plaît pas ? Tu veux m'en mettre une ?  Car il y a aucune raison que je te laisse partir de mon cours. » Anderson gardait le silence, ne semblant pas vouloir s'expliquer. Le professeur ne voyait pas faire son cours dans ses conditions. Il n'aimait pas la violence et quelque chose au fond de lui le poussait à savoir si Adam allait bien. «  Madeline, tu me remplaces ? Je vais aller voir Taylor, je veux savoir ce qui est arrivé. » Il s'adressa à Hunter. «  Tu peux lui envoyer un sms si tu veux, mais je veux pas qu'il bouge de chez lui, sinon cela va mal tourner pour vous trois. »

Il quitta la piscine pour son bureau, comme un ouragan sur le point de tout ravager. Mclawner récupéra sa veste avec toutes ses affaires. Il termina par récupérer ses clés de sa voiture sur son bureau et Madeline fit son entrée. Elle entra seule et ferma la porte derrière-elle. «  Tu fais quoi, là ? » Jake s'habillant «  Cela se voit pas ? Je veux régler ce problème moi-même. » La jeune femme était préoccupée et ne pouvait cacher sa gêne à aborder ce sujet. «  Tu t'investis trop, Jake (…) Il y a des bruits de couloirs. Je veux pas que tu es des problèmes, c'est tout. » Jake s'arrêta en plein élan, la vidéo de lui et de Taylor avait fait le tour du Centre, mais c'était rigolo, non ? Voilà, que l'adolescent se retrouvait être son élève, ce n'était qu'une coïncidence. Elle croyait quoi ? Qu'il couchait avec ? «  Arrête ! Tu me connais ! Je connais les limites et je ne vais pas les franchir. » Elle baissa la tête comme pour préparer ce qu'elle avait à lui annoncer. «  Comme l'autre soir, prêt des machines à café ? (…) Oui, le Centre n'était pas désert. J'étais là. » Jake avala avec difficulté la bile qui s'amoncela dans sa gorge. Mais, c'était pour rire ! C'était un jeu et rien d'autre, comment lui expliquer ? Le sauveteur remarqua que c'était trop tard pour se justifier, il était déjà condamné aux yeux de son amie. Il la poussa gentiment hors de son bureau, sachant très bien pour sa part qu'il n'avait rien à se reprocher.

Une demi-heure plus tard, grâce à son dossier d'inscription, Mclawner trouva facilement la demeure du jeune Taylor. Il se gara dans la l'allée et marcha avec empressement vers ce perron étranger. Le trentenaire gardait toujours ce visage sérieux et très concerné. Non, pas la peine de sonner, il frappa avec violence sur la porte. Il n'était pas en colère mais il avait peur : peur que quelque chose de grave soit arrivé à son élève. Il était profondément inquiet. Dés que la porte s'ouvrit, Jake s'engouffra dans la maison sans attendre une invitation. «  Bon, montre moi ce qu'il t'a fait cet enfoiré ? » Il se mordit avec violence la lèvre inférieure, au point de sentir son propre sang couler sur son menton. «  Je veux tout savoir, raconte-moi ! »

Adam inspira par petit bout, pour ne pas bouger trop lors de l’inspiration. Allongé sur son lit, il s’était enfin débarrassé de sa serviette avec laquelle, il s’était nettoyé le sang qui n’avait cessé de couler de son nez. Il lui semblait être tranquille pour un moment, gardant le sachet en plastique qu’Hunter lui avait remplie de glaçon, doucement contre les bleus de son visage. Ou ailleurs… il changeait parfois d’endroit, même s’il avait quasiment mal partout. En tout cas il avait la joie d’être entouré par trois de ses chats. Tiger c’était comme à son habitude couché contre ses jambes. Figaro avait été le premier à venir pour se placer sur le coussin et rester au dessus de sa tête. Parfois Adam sentait les pattes de celui-ci lui toucher les cheveux. Et en dernier Duchesse était venue se caler contre son torse avant qu’il puisse l’en empêcher. Son beau pelage blanc avait été tâché par son sang, mais il se promit de la nettoyer dès qu’il allait avoir le courage de quitter son lit. Sarabi, elle, était comme à son habitude à la fenêtre, scrutant l’extérieure, le regardant de temps en temps. Et les deux petits faisaient des bêtises avec un crayon tombé par terre… Bref, Adam était loin d’être seul. Et de se concentrer sur les jeux de ses deux petits chatons lui faisait un peu changer les idées.

Un bruit différent se fit entendre par contre. La sonnerie de son téléphone portable était totalement déréglée, comme une machine qui n’avait plus de puissance et s’éteignait doucement. Adam tendit le seul bras valide qu’il avait pour le moment, sans pour autant en grimacer et se saisit de son téléphone qui était bon à jeter à la poubelle. Heureusement qu’il recevait quand même encore les sms. Et celui-ci était de Hunter.

Citation :

J’ai prévenu Mclawner, mais il me coince ici. Il est en route pour chez toi. Désolé, j’ai pas pu l’empêcher

Adam ferma les yeux, toussant quelque peu et passa le dos de sa main pour s’essuyer le sang de ses lèvres. Mais qu’est-ce que Jake venait faire ici ? Adam n’avait pas envie de le voir. Pas maintenant, pas ainsi. Il reposa son téléphone, étant impossible de lui répondre vu que ça ne fonctionnait plus et se redressa lentement. Il regarda un moment ses genoux, n’étant habillé que de son caleçon, vu qu’Hunter l’avait aidé à se débarrasser de ses habits, voulant le soigner, mais Adam l’avait à se moment là envoyer prévenir Jake.

Le garçon se leva du lit, ses jambes peu tremblantes et quitta sa chambre, étant rapidement suivit par Figaro. Son bras gauche, il le garda contre son ventre. Le droit pendait contre lui, il lui semblait totalement foutu. C’était bien une des choses qui lui faisait vraiment peur et lui posaient tellement de doute. Pourrait-il encore dessiner après ça ? Et tout le reste ? Il n’avait certainement jamais été aussi incertain, que maintenant.

Il alla jusqu’aux escaliers et soupira, faisant doucement pour descendre les marches. S’il aurait pu, il se serait applaudit pour avoir réussit cela sans dommage. Par contre, il se sentait vraiment mal. Il avait pu se reposer un peu, mais là… Mais il devait vérifier que le portail, car Hunter avait dû certainement le fermer à son départ. Et ce fut le cas. Adam poussa le bouton sur le boitier près de la porte d’entrée pour ouvrir le portail puis alla vers les escaliers et s’assit sur une marche en attendant. Il sentit Figaro se frotter contre ses jambes puis venir s’assoir à côté de lui, toujours en ronronnant, ce qui fit sourire Adam. Tout à l’heure lui et Duchesse s’étaient lancé dans les ronronnements, qu’Adam aurait pu croire à une compétition. Mais ce son lui avait fait du bien et l’avait un peu calmé.

Il ne savait pas combien de temps il était resté assit là à attendre, mais le bruit sur la porte le fit sursauter. Son cœur s’élança en lui. C’était sans aucun doute Jake… Mais il ne savait toujours pas quoi faire. Ouvrir ou pas ? Il déglutit difficilement et passa sa main sur la tête de Figaro qui n’avait pas quitté sa place pendant tout ce temps. Il ne voulait pas se montrer ainsi… Mais Jake avait tout ce chemin juste pour lui. Il ne savait pas trop comment le prendre. Sa tête lui faisait trop mal pour qu’il y réfléchisse d’avantage de toute façon.

En tout cas le jeune Taylor finit par se lever et alla vers la porte pour l’ouvrir. Il ne l’avait même pas encore fait totalement, qu’il vit une silhouette passer rapidement. « Bon, montre moi ce qu'il t'a fait cet enfoiré ? » Adam garda la tête baissé, sans répondre, car de toute façon maintenant que Jake était à l’intérieure, il pourrait le voir par lui-même. Il poussa la porte pour la refermer, sans poser son regard sur le trentenaire. Il ne pouvait tout simplement pas. Et là il ne souhaitait en fait seulement que Jake s’en aille. « Je veux tout savoir, raconte-moi ! » « Pourquoi ? », demanda-t-il. « Pourquoi t’es là ? »

Adam savait jouer. Même quand il allait pas bien, était blessé, il savait en toute circonstance garder cette facette que tous connaissaient de lui, la joie de vivre, cette insouciance… Juste ses frères, Eve et Hunter le connaissaient vraiment. Et là, il n’avait pas la force de la garder cette facette… et il ne voulait pas que Jake le voit ainsi. « Et pourquoi t’as pas laissé venir Hunter ? » Il se serait senti bien mieux avec son ami de présent… Là, il se sentait trop vulnérable, seul, à côté de Mclawner.

Jake était clairement submergé par le flot de ses émotions et entrer chez Taylor n'arrangeait en rien son mal-aise. Il ne pouvait contrôler cette peur grandissante pour le jeune adolescent. Pourtant, ce n'était qu'une bagarre qui avait mal tourné. Quel garçon n'a jamais prit un ou deux coup de poings ? On se relève toujours et cela rends parfois plus fort. Le sauveteur savait qu'il se devait d'être rationnel. Mais, le cœur ignore parfois les voies même de la raison. Pourquoi ce trouble ? Pourquoi s'inquiéter ? Il entrait dans la demeure des Taylor avec ce poing à la poitrine et voir Adam dans cet état n'arrangea rien. « Bon, montre moi ce qu'il t'a fait cet enfoiré ? » Il n'avait pas besoin d'une réponse, ce qu'il voyait provoqua un saut dans ses artères. Son sang ne fit qu'un tour, voir ses blessures, ses bleues sur son visage et son air de vaincue. Il patienta le temps que son élève ferme la porte derrière lui pour le confronter. Jake pouvait sentir qu'il ne voulait pas de lui dans sa maison. Pourtant, le sauveteur ne pouvait s'empêcher de penser; pourquoi il ne m'a appelé ? Mais, en même temps pourquoi l'adolescent l'aurait fait ? Ils n'étaient rien l'un pour l'autre.

« Pourquoi ? » Il n'avait pas vraiment de réponses toute faite. Il essaya d'ouvrir la bouche mais Adam lui coupa la parole. « Pourquoi t’es là ? » Jake se posa la question, mais en regardant son élève, la réponse était évidente. Le trouble toujours posé sur son visage, il se frotta énergiquement le cuir chevelu. «  Je suis ton prof ! Je me sens responsable ! Tu as un problème avec cela ? » demanda t-il avec énergie. Mclawner utilisa cette colère qui courrait encore sur ses nerfs pour montrer sa détermination. A ses yeux, il avait tout à fait sa place ici. Il ne venait pas jouer ou montrer qu'il savait garder le contrôle. Non, une personne qui lui était importante avait souffert. C'est tout ce qu'il comptait pour lui. Le trentenaire s'approcha d'Adam sans le prévenir, il lui effleura le front. «  Je me suis inquiété pour toi (…) » dit-il avec une voix plus posée.

Il commença à s'inquiéter de ses blessures, et se prépara à une future dispute avec l'adolescent. Cependant, son état de santé le terrifiait. «  Pardonnes-moi pour cela (…) » annonça t-il sans ménagement. Il lui toucha les bras, les côtes, le bassin. Il avait dans ses gestes, rien de sensuel, juste des vérifications de l'ordre du médical.Cela ne plaisait peut-être pas à son élève, mais il insista jusqu'à obtenir ce qu'il était venu chercher. Ses mains s'arrêtèrent à la limite de son caleçon. C'est uniquement quand ses doigts effleurèrent cette limite qu'il réalisa que Taylor était torse nu devant lui. Il s'arrêta et prit ses distances. Il sentit légèrement gêné car les paroles de Madeline revinrent le hanter. Est-ce qu'il avait un problème avec lui ? Adam en profita pour lui demander. « Et pourquoi t’as pas laissé venir Hunter ? » Jake croisa les bras, ne s'inquiétant pas de la question de Taylor mais de l'état de son bras droit. «  Il est en cours où est sa place. Et, toi ? Pourquoi tu n'es pas à l'hôpital ? » demanda t-il avec nervosité.

Ses blessures sérieuses n'allaient pas se soigner sans un soin adapté. Son attitude le dérangeait, et le tout heurtait sa fibre d'homme sensible. Qu'est-ce qu'il aurait voulu le prendre dans ses bras pour le rassurer, faire taire cette douleur. Pourtant, Jake ne quitta pas sa position. Il tourna la tête comme s'il cherchait quelque chose. Puis, le trentenaire tendit sa main vers Adam, tranquillement «  Allez, montre-moi où est ta salle de bain (…) Il faut s'occuper de ton bras droit (…) » termina t-il de dire en effaçant son masque d'homme sévère. C'était un regard tendre et affectueux qu'il afficha. Mclawner ne se voyait pas partir de ce lieu sans s'occuper de l'adolescent. Oui, c'était étrange, curieux même, mais il s'en moquait bien à cet instant. Adam était le seul à ses yeux dans cette pièce à mériter toute son attention.

« Pourquoi t’es là ? » Oui, c’était une question à laquelle Adam voulait une réponse. Pour savoir, pourquoi exactement il venait de laisser Mclawner entrer là où il refusait de laisser rentrer tout les autres. « Je suis ton prof ! Je me sens responsable ! Tu as un problème avec cela ? » Son prof ? Juste ça ? Adam fixa toujours un point sur le mur, refusant de croiser le regard de Jake. « J’ai pas besoin d’un prof… », murmura-t-il. Mclawner n’avait pas non plus à se sentir responsable de quoi que ce soit. C’était la faute à personne, sinon à Anderson, si celui-ci était tellement con.

Il sentit Jake se rapprocher, mais ne bougea toujours pas quand celui-ci le toucha au front. Il ne voulait tout simplement pas le voir, ne s’en sentant pas capable sans risquer de briser tout de suite cette faible carapace qu’il tentait de garder en lui. « Je me suis inquiété pour toi (…) » Ah bon ? Et pourquoi ne l’avoir pas tout de suite dit ? Il ne savait pas vraiment quoi croire. Etait-ce vraiment pour lui ou juste l’inquiétude des problèmes que Jake pourrait avoir si vraiment ? Même si Adam ne voyait pas vraiment pourquoi. La bagarre ne s’était pas déroulée dans son cours après tout.

« Pardonnes-moi pour cela (…) » Aux premiers gestes, Adam tenta de reculer, mais le fait d’être déjà contre la porte d’entrée n’aida guère. Il serra des dents pour ne rien laisser échapper, mais il était clair que l’inspection de Mclawner ne fut pas sans douleur. Il n’aimait pas tout ça. Ce qu’il aurait été rassuré d’avoir Hunter avec lui… Ainsi donc dès qu’il sentit Mclawner reculer, Adam reposa les yeux ailleurs. « Et pourquoi t’as pas laissé venir Hunter ? » C’était son ami qui aurait du être là pour l’aider. Cela aurait été tellement facile alors. « Il est en cours où est sa place. Et, toi ? Pourquoi tu n'es pas à l'hôpital ? » Adam baissa les yeux, mais ne répondit pas. Pourtant Mclawner avait aussi sa place au cours et pas ici, mais le garçon préféra se taire, n’ayant rien de sa nonchalance légendaire actuellement.

« Allez, montre-moi où est ta salle de bain (…) Il faut s'occuper de ton bras droit (…) » Le jeune Taylor tourna lentement ses yeux sur la main de Jake tenu vers lui. C’était trop pour lui… Adam avala sa salive et se détacha de la porte, toujours en évitant le regard du trentenaire. Il passa à côté de lui, allant monter les première marches en disant « Je t’ai dis que j’avais pas besoin d’un prof. Va-t’en. Si tu t’inquiète que pour les problèmes éventuels que tu pourrais avoir, soit tranquille, il y en aura pas. » C’était totalement faux, Adam le savait et pourtant il ne pouvait que sortir cela en espérant que Jake en reste là et s’en aille. C’était plus facile ainsi. Il ne savait pas du tout comment réagir face à l’attitude de Mclawner et cela le déstabilisait totalement. Pourtant il était ému de voir le trentenaire chez lui, ayant plaqué le cours, juste pour venir le voir.

Adam atteignit enfin le haut des marches, inspirant longuement et ferma les yeux, sentant quelques larmes lui échapper sur les joues. Il reposa les yeux en face de lui, sans savoir encore quoi faire et pourtant ses lèvres s’entrouvrirent. « Jake… » Maintenant que le trentenaire était là, il ne souhaitait pas spécialement que celui-ci s’en aille.

Les murmures de l'adolescent arrivèrent jusqu'à ses oreilles. « J’ai pas besoin d’un prof… » Il en doutait pas de ça. Jake fit un zig-zag avec sa bouche pour montrer sa légère gêne. Non, Adam n'avait pas besoin d'un prof mais d'un médecin. Le sauveteur n'était pas là pour le cours, ni pour lui souligner qu'une absence non justifiée pourrait causer son renvoie du cours. Il n'était pas là pour jouer et ainsi montrer que même hétérosexuel, le corps d'un autre homme ne le dérangeait pas. L'homme s'en moquait bien de tout cela, il s'inquiétait pour son élève. Une peur irrépressible grondait dans sa poitrine : Et si cette bagarre avait mal tournée ?

Il termina par avouer son inquiétude, bien loin des préoccupations de Madeline et de ce que pourrais penser ses collègues. Car, Jake avait quitté un cours sans même une raison valable, ce n'était pas ses enfants qui étaient en danger, sa femme qui avait eu un accident. A présent, il devait déjà avoir ses bruits de coulours, que cela soit entre élèves et professeurs, des phrases comme : Tu penses qu'ils couchent ensemble ? - C'est clair ! Ils pourraient être plus discrets. - Attends ! Il pourrait être son fils ! C'est clairement de l'inceste – C'est dégueulasse, moi je dis ! Et on le laisse faire cours ?

Honnêtement, Jake s'en moquait bien, il n'avait rien à se reprocher et assumait entièrement de s'inquiéter pour le jeune Taylor. Nous sommes tous humains après-tout, on a le droit de s'inquiéter pour ceux qui nous entourent ? Non ? Il pratiqua donc une inspection complète, se remplaçant au rôle de médecin. Comme tout sauveteur en mer, il avait des notions en médecine et surtout en soin d'appoint. Pour lui, rien de très grave, sauf peut-être le bras droit d'Adam. Il allait devoir s'en occuper et le tenir à l'œil. S'il perdait rien que 20% de sa motricité, il ne pourrait jamais passer le concours des Coast-Guard...Adam lui demanda pourquoi Hunter n'était pas là. Pourquoi cette question ? Il lui répondit simplement. Il croyait quoi ? Que c'était un plan pour le séduire ? Qu'il allait le prendre sauvagement dans l'escalier ? Depuis, quand il laissait l'image qu'il abusait les gens ? Il fallait surtout pas s'inquiéter pour cela, l'homme était toujours hétérosexuel et ne pensait pas changer de bord aujourd'hui.

C'était pas tout cela, mais ce bras n'allait pas de soigner tout seul. Il tendit une main vers Adam car il ne voulait rien faire contre sa volonté. Ah ! Merde ! Il avait laissé son sac de secourisme dans le coffre de sa voiture. Ce n'était pas si grave, le trentenaire trouverait surement ce qu'il avait besoin dans l'armoire à pharmacie de la famille Taylor. La réaction de son élève le piqua au vif, car il restait un homme assez primaire. Il le fit lui tourner le dos et monter la première marche de l'escalier qui donnait sur l'étage. Jake croisa les bras, sur la défensive, attendant de savoir ce que son voisin avait à dire. «  Je t’ai dis que j’avais pas besoin d’un prof. Va-t’en. Si tu t’inquiète que pour les problèmes éventuels que tu pourrais avoir, soit tranquille, il y en aura pas. » lui balança t-il, comme on balance une bombe.

L'homme fit un pas en arrière, comme si les mots l'avaient blessés. C'est ce qu'il pensait vraiment ? Qu'il n'était là que pour suivre ses propres plans ? Ces phrases étaient injustes, il expira avec violence. S'il avait été un être plus évolué, il aurait compris qu'Adam n'était pas sincère. Il l'aurait sentit dans sa voix, et n'aurait pas céder à la colère. Cependant, Jake restait accroché aux émotions primaires et celle qui galopait dans ses tempes : C'était la colère. Car il se sentait rejeté et ne se voyait pas rester une minute de plus ici. «  Ouais ! Tu as raison ! C'est tout ce que je voulais savoir, bye ! »

Il tourna les talons, ouvrit la porte et la claqua avec violence. Le sauveteur ne vu aucune larme, et il n'attendit pas. « Jake… » De son côté, Jake resta sur ce perron, les poings serrés. «  Adam... » lâcha t-il en serrant les dents. Il marcha ensuite rapidement vers sa voiture, la colère redescendait. Pourquoi, il était partit ? C'est pas ce qu'il voulait ! Mclawner arriva au coffre de sa voiture, il en sortit son sac de secourisme et se décida à revenir vers la demeure des Taylor. L'homme fit une entrée en grande pompe. « Tu sais que tu es un petit con ? (...) Tu as de la chance que je t'aime bien. » Il claqua à nouveau la porte et marcha jusqu'à Adam. Sans vraiment lui demander la permission et sans vraiment le regarder, il l'attrapa et le souleva du sol. Comme une jeune mariée qu'on emmène pour sa première nuit de noces. «  Écoute, c'est pas le prof qui est présent, mais l'ami. Donc, tu l'as fermes et tu me laisses faire. Tu porteras plainte pour abus plus tard, ok ? » Une fois à l'étage, il chercha la salle de bain qu'il trouva assez facilement. Jake entra, toujours son élève dans ses bras qu'il serait avec détermination. Il le posa ensuite délicatement sur le rebord de la baignoire.

Adam garda les yeux baissé sur le sol. Ce qu’il venait de dire. Il avait été affreux avec Jake, à l’accusé injustement. Il savait bien que Jake était là car il s’inquiétait pour lui, mais il ne voyait pas quoi dire d’autre pour le faire partir. Mais ces mots, il les regrettait tout de suite après les avoir prononcé. Ce n’était pas parce qu’il se sentait mal à savoir comment être avec le trentenaire, qu’il devait lui rejeter la faute. Et il ne souhaitait pas que Jake… « Ouais ! Tu as raison ! C'est tout ce que je voulais savoir, bye ! » Le garçon sursauta en entendant la porte se refermer avec force. « Jake… » Non ce n’était pas ce qu’il voulait. Le jeune Taylor se retourna en levant sa main pour la passer doucement sous ses yeux pour ne pas se faire mal et s’assit sur la première marche de l’escalier. C’était fini ? Il venait de tout détruire en si peu de temps ? Et pourquoi ça l’importait autant ? Pourquoi ça lui faisait mal de le voir partir ?

Il baissa les yeux sur ses genoux, inspirant lentement entre ses lèvres et porta sa main sur son épaule droite. Et maintenant ? Il allait rester là, à attendre Hunter ? Adam posa son regard sur son bras droit et soupira. Il ferait mieux de tout de même appeler Darrel. S’il devait bien dire la vérité à un de ses frères, c’était bien lui. Pas qu’il n’avait pas confiance en Elias, loin de là, mais son second frère était bien plus impulsif et il est vrai qu’Adam craignait plus sa réaction que celle de Darrel.

Adam releva la tête en entendant la porte d’entrée à nouveau. Jake, il… « Tu sais que tu es un petit con ? (...) Tu as de la chance que je t'aime bien. » Jake était revenu. Le garçon eut un petit sourire, mais qui s’effaça vite en se sentant soulevé du sol. Il passa son bras derrière les épaules du trentenaire pour s’accrocher à lui. « Écoute, c'est pas le prof qui est présent, mais l'ami. Donc, tu l'as fermes et tu me laisses faire. Tu porteras plainte pour abus plus tard, ok ? » Adam regarda l’homme puis baissa lentement la tête et la hocha. « Ce sera pas nécessaire », dit-il d’une voix basse. Il se sentait soulagé de revoir son ami. Et oui, c’était bien son ami qu’il voulait et non son professeur. Si seulement Jake avait laissé le côté prof en dehors de ça depuis le début, les choses auraient été bien différentes. Mais peu importe maintenant.

Ils entrèrent dans la salle de bain et il lâcha le trentenaire pour poser sa main sur le rebord de la baignoire pour s’y tenir. Mais une fois assis, il la lâcha vite pour poser sa main sur la nuque de Jake et l’empêcher de se redresser tout de suite. Adam leva les yeux vers son ami. « Je suis désolé pour ce que j’ai dis. Je ne le pensais pas. » Il espérait vraiment que Jake ne lui en veuille pas. C’est vrai, il avait été con, tout simplement. Ce n’était pas la première fois et certainement pas la dernière fois.

Le jeune Taylor le lâcha, faisant glisser sa main de la nuque du trentenaire, lui caressant au passage doucement la joue râpeuse a cause de la légère barbe. Oui, il était content que Jake soit là. Il retira doucement sa main, le laissant faire ce qu’il avait à faire. Il ne comptait pas se plaindre, ou alors juste un peu…

Jake était de retour et avait déjà oublié pourquoi il était partit si précipitamment. Les mots qu'avaient pu prononcer Adam, il les avait déjà oubliés. Ils avaient tout les deux un caractère fort et le sauveteur ne se voyait pas se faire éconduire aussi facilement. Pourtant, comme il ne savait pas si Taylor avait été sérieux avec son envie de le voir partir. Il revint avec la ferme attention de ne pas se faire contredire. C'est ainsi qu'il se retrouva à porter Adam dans ses bras, pour empêcher toute dérobade. Alors, qu'il pensa que son élève se débâterait dans ses bras, il fut agréablement satisfait de le voir s'agripper à lui. C'est qu'il ne voulait pas lui faire de mal. Il était aussi temps de simplement dire que l'adolescent pouvait compter sur lui. La fin de sa phrase sur une future plainte étant plus une boutade, qu'autre chose. Est-ce que le jeune garçon le prit sérieusement ? « Ce sera pas nécessaire » dit-il de sa petite voix. Jake, qui montait tranquillement une marche après l'autre, le regarda et offrit un sourire réconfortant. «  C'est bien alors ! (…) Allez, on va regarder ce bras et s'occuper de ses bleues (...) »

Même si l'homme n'était jamais venu chez les Taylor, il n'était pas plus bête qu'un autre. Il trouva donc ce qu'il cherchait : la salle de bain. Il déposa délicatement Adam sur le coin de la baignoire et sentit sa main se cramponner à sa nuque. Mclawner posa un genoux à terre, se tournant vers son camarade. Ils plongèrent dans les yeux de l'un et de l'autre. Il avait quelque chose à lui dire ? « Je suis désolé pour ce que j’ai dis. Je ne le pensais pas. » Le sauveteur remonta sa main pour rejoindre celle de Taylor derrière son cou. Il continua à le regarder sans honte et son gêne. « C'est oublié tu sais (…) Et, saches que si tu veux parler, je suis là ! » termina t-il avec une douceur qu'il n'utilisait que rarement. Le professeur le pensait, sans s'en apercevoir, le garçon devant lui était devenu un point essentiel de son bien être. Il le faisait rire, il le faisait oublier qu'il avait loupé son mariage, sa vie et surtout il oubliait son âge. Oui, l'homme se sentait vivant en présence d'Adam et cela faisait un bien fou, qu'il ne pourrait jamais expliquer.

Il quitta la main de son camarade et se laissa pendant quelques micro-secondes à fermer les yeux quand Taylor frôla sa joue. Cette chaleur, c'était tellement réconfortant et il en avait besoin. Peut-être car il était en manque de tout, ou tout simplement car c'était la main de l'adolescent. Néanmoins, ça, il préférait l'enfermer à double tour derrière un mur en brique dans son esprit. Toujours, un genoux à terre, il ouvrit son sac et en sortit une boite de médicaments. Jake fit sauter le capuchon avec ses dents et délivra quatre gélules dans la main du jeune homme. «  Tiens, c'est des analgésiques (…) C'est pour la douleur ! Tu vas dormir comme un bébé après ! » annonça t-il triomphalement. Le médecin de fortune se tourna vers le fond de son sac pour sortir des bandages, de l'iode en spray, du coton et des patch chauffant antiseptiques. «  Bon, je te préviens cela va piquer ! (…) Frappe-moi si je te fais mal ! » dit-il avec humour.

Jake commença donc le long processus de soigner les blessures apparentes de son élève. Il commença par son visage avec le spray. L'homme vaporisait sur la peau et tamponnait avec son coton, tout en observant les réactions d'Adam. Très appliqué dans sa tache, il continua sur le torse et s'aventura jusqu'à la limite de son caleçon. Il s'amusa un instant de sa position. Le trentenaire releva rapidement la tête pour ajouter. «  Et ? Vas pas t'imaginer que je vais te faire une gâterie, hein ? » annonça t-il en mimant une fellation contre le tissu de son ami. Pourquoi cette blague grivoise ? Il ne savait pas. Peut-être le faire sourire ? Continuant sa tache de soigneur, le bras droit était sa seule préoccupation. C'était encore trop tôt pour savoir si quelque chose était cassé. Il faudrait attendre que cela dégonfle. Mais il faudrait faire une radio c'était sûr. Mclawner déposa avec minutie le patch, et commença à enrouler le bandage autour de la blessure. «  Voilà ! Comment tu te sens ? » demanda t-il très sérieusement, plongeant son regard toujours aussi appliqué sur son patient du jour.

Le cœur d’Adam battait vite en ce moment. A savoir si Jake faisait cela par obligation ou simplement parce que c’était ce qu’un ami faisait et si ses paroles avaient encore un quelconque impact dans le trentenaire. Il avait été vraiment horrible de lui sortir ça maintenant en sachant que la situation devait déjà être difficile dans son mariage. Il n’avait pas voulu poser encore un poids supplémentaire. Il sentit la main de Jake se poser sur la sienne, ayant cru que celui-ci l’aurait fait pour la retirer, mais il fut rassuré de l’y sentir toujours posé. Il ne quitta donc pas le regard de son Supermâle, à lui. Oui c’était son héros, par deux fois maintenant. « C'est oublié tu sais (…) Et, saches que si tu veux parler, je suis là ! » Adam acquiesça doucement de la tête, sachant bien qu’il pouvait compter sur l’homme en face de lui. C’était bizarre, il n’aurait vraiment pas cru à un tel rapprochement en si peu de temps. Mais en lui-même les choses avaient aussi changé en étant en compagnie de Jake.

Il caressa la joue de l’homme en face de lui, se sentant bien en sa présence, rassuré aussi. Mais il finit par le lâcher voulant le laisser faire ce qu’il voulait. Adam le vit sortir une boite et lui déposer des gélules dans sa paume. « Tiens, c'est des analgésiques (…) C'est pour la douleur ! Tu vas dormir comme un bébé après ! » Adam referma sa main et sourit doucement, forçant pas vraiment sur les muscles de son visages qui étaient toujours assez douloureux. « Le truc c’est que je veux pas forcément dormir tout de suite. » Pas tant que Jake était là en tout cas, il voulait profiter de la présence du trentenaire, jusqu’à ce que celui-ci veuille partir. « Bon, je te préviens cela va piquer ! (…) Frappe-moi si je te fais mal ! » « Ça va, j’suis pas une chochotte. Voit, comme je n’ai pas cédé à ces gars. » C’était certainement cela qui expliquait qu’il se retrouvait dans un tel état, mais il était hors de question qu’il leur fasse satisfaction en cédant. Mais bon ce coup de pied qu’il avait reçu au visage l’avait tout de même quasi mit KO… heureusement qu’ils en avaient eu assez après ça, car il aurait pu en sortir encore pire.

Le garçon ferma les yeux pour laisser Mclawner le soigner. Pourtant, il plissa tout de même les yeux, car le produit lui brulait quand même sur les blessures. Mais à part de resserrer la main sur le rebord de la baignoire, le jeune homme resta silencieux et ne broncha pas pour laisser son ami le soigner. Et les sensations sur le torse furent tout de même bien plus supportables que celle sur le visage, qu’il avait l’impression d’avoir en feu. Il rouvrit doucement les yeux, sentant Jake s’appliquer sur une ecchymose sur son bas ventre. « Et ? Vas pas t'imaginer que je vais te faire une gâterie, hein ? » Adam en rit en le voyant mimer le geste, mais son rire se stoppa brusquement en sentant une douleur le reprendre et porta son bras contre lui. Il se pencha légèrement en avant, inspirant pour retrouver son calme puis donna un coup de poing sur l’épaule de Jake. « Je pensais même pas à ça ! »

Il hocha de la tête, souriant quand même et se redressa un peu pour laisser Jake continuer à le soigner. Et le trentenaire finit par s’occuper de son bras, cas qui l’inquiétait le plus, mais c’était peut être pas si grave que ça ? Il verrait bien plus tard s’il saurait l’utiliser ou pas, sinon il faudrait bien qu’il y aille à l’hôpital. « Voilà ! Comment tu te sens ? », lui demande Jake une fois que celui-ci avait fini d’enrouler le bandage sur sa blessure. Adam inspira doucement et reposa son regard sur l’homme. « ça va. Un peu mieux. » un peu, fallait laisser le temps passer aussi. Mais il ne doutait pas que les soins de son ami soient utiles. Il releva la tête vers la porte où il cru voir une ombre passer. Peut être un de ses chats… En tout cas il reporta son attention sur Jake. « Et toi, comment tu te sens ? » s’enquit-il. Oui d’accord, c’était peut être lui le blessé, mais il voulait aussi savoir comment allait son ami. Il baissa les yeux sur ses genoux, reprenant un peu plus doucement. « Tu n’auras pas de problèmes, d’avoir quitté le cours pour moi, dis ? » Causer des problèmes à Jake c’était bien la dernière chose qu’il souhaitait faire. Mais il savait que ça pouvait être un peu bizarre. Un prof qui partait pour aller voir un élève ? A part que ce soit un prof simplement génial… Mais Jake l’était ! « Tu sais que t'es un mec génial, Jake ? » Adam n'avait pas peur de dire les choses tels qu'elles le sont et il voulait que Jake le sache. Puis, c'était toujours agréable d'avoir des compliments. Et Adam ne voyait pas pourquoi il ne devrait pas le lui dire, vu qu'il le pensait vraiment.

Jake le regarda avec les médicaments dans sa paume. « Le truc c’est que je veux pas forcément dormir tout de suite. » C'est vrai que cela serait plutôt efficace comme antidouleurs. La dernière fois qu'il en avait prit, il avait dormi six heures non-stop. Même si Taylor voulait faire le dur devant lui, il fallait que l'adolescent se repose maintenant. Il posa une main sur celle de son voisin. «  C'est pas à la minute près, mais il faut que tu te reposes. Déjà, il faut mieux que tu te mettes dans ton lit là ! » insista t-il. C'était pas bon pour ses muscles d'être sollicités de cette manière. Il fallait qu'il s'allonge et qu'il dorme pour vraiment profiter des soins qu'il allait lui prodiguer.

La suite, elle était simple, le sauveteur appliqua un désinfectant à l'iode pour aider à la cicatrisation des blessures de son patient. Il avait peur de lui faire mal, mais ne doutait pas de son courage, ni de sa détermination. « Ça va, j’suis pas une chochotte. Voit, comme je n’ai pas cédé à ces gars. » C'est vrai que sur ce coup, Jake était impressionné, oui la violence n'apporte rien, mais il ne faut pas être une victime non plus. Adam ne l'avait pas été et c'était une très bonne chose. S'il voulait même, le trentenaire pourrait lui apprendre quelques coups, il avait fait de la boxe pendant quelques années pour se tenir en forme. «  Je vois cela ! Tu es un vrai dur ! » dit-il assez sérieusement mais avec une pointe d'humeur. Non, il n'avait pas envie de dramatiser la situation plus qu'elle ne l'était actuellement. Bien sûr, il lui demanderait plus tard de lui raconter ce qui était arrivé. Cependant, là, il voulait se concentrer sur ces soins.

Adam fut très courageux et Mclawner n'en attendait pas moins de lui. Il continua donc à passer son coton imbibé de son désinfectant. Il n'oublia aucune zone et essaya d'être le plus appliqué possible. La santé de Taylor était pour lui en cet instant précis très importante. Jake à genoux et la tête penché contre le vilain hématome sur l'abdomen de l'adolescent, se laissa à plaisanter sur le fait qu'il ne lui ferrait pas une fellation. C'est vrai que sa position était assez équivoque. « Je pensais même pas à ça ! » Il voulait juste le faire rire mais c'était pas le moment. Jake se sentit coupable de la douleur qu'il venait de lui causer. Le trentenaire agita la tête sentant soudainement gêné de sa bêtise. Cela partait du bonne intention, mais il fallait qu'il réfléchisse un petit peu. Il décida donc de se concentrer complétement sur le bras douloureux de son élève. Le secouriste s'appliqua à apporter tout le soin nécessaire à ce bras. Déjà, il pouvait pas savoir si quelque chose était encore cassé. Il allait falloir attendre...

Il lui demanda comme cela allait. La question était peut-être trop jeune mais il avait besoin de se sentir un peu rassuré. «  ça va. Un peu mieux. » Il hocha la tête, observant les réaction d'Adam, car il n'hésiterait pas un seul instant à le trainer à l'hôpital si sa condition l'imposait. Jake referma son sac avec tout son matériel. Il se releva de sa position et s'approcha du lavabo pour se laver les mains. Il s'attendait donc pas du tout à la question de son ami. « Et toi, comment tu te sens ? » Quoi ? Répondre à cela ! Non, cela n'allait pas ! Mais, il n'était pas du genre à s'étendre sur ses problèmes. «  Hum ! » lâcha t-il en haussant les épaules pour simple réponse. Pourtant, son regard était soudain triste et plus sombre que jamais. Tout revenait à lui : sa femme, ses problèmes, ses enfants, le travail. C'était vraiment la merde ! « Tu n’auras pas de problèmes, d’avoir quitté le cours pour moi, dis ? » Jake termina de se laver les mains et s'essuya sur une serviette. Il voulait pas que Taylor s'inquiète de ça ! Même, il voulait qu'il ne s'inquiète de rien. Il se rapprocha et posa une main sur sa joue pour attirer son regard. «  T'occupes ! C'est mes problèmes à moi et pas les tiens ! Toi, tu te focalises sur ta guérison ! »

Il aurait pu lui parler de sa collègue qui les avaient vus ensemble, mais il préféra se taire. Quittant la joue s'apprêtant à aider le jeune adolescent à se lever pour rejoindre un coin plus confortable. Il leva sa tête à ses dires. « Tu sais que t'es un mec génial, Jake ? » «  Et, pourquoi je suis génial ? » lui demanda t-il aussitôt. Le compliment lui faisait plaisir, mais il le voyait pas ce qui le rendait génial. Le sauveteur reprit son idée et passa un bras autour de la taille de son élève et le souleva avec douceur. «  Parce que je veux bien que tu me le mettes par écrit pour ma femme ! (...) » Les expressions sur son visage se firent plus mélancolique. Maintenant il cherchait où il pouvait le déposer. «  Elle est où ta chambre ? Sauf si tu veux que je te mettes dans le canapé du salon pour la télé ? » Il voulait surtout que son ami soit le mieux installé possible, pour dormir ou au moins se reposer.

« Et toi, comment tu te sens ? » Adam ne quittait pas l’homme des yeux qui était en train de se nettoyer les mains. « Hum ! » Réponse pas très étendu en tout cas, mais le garçon voyait bien au visage de son ami que c’était clairement un non. Il inspira doucement en baissant les yeux par terre, restant toujours assit sur le rebord de la baignoire. « Tu n’auras pas de problèmes, d’avoir quitté le cours pour moi, dis ? » Il ne voulait vraiment pas lui causer des problèmes… certains autres, il avait parfois joué sur les situations, mais avec Jake c’était différent. Peut être parce que tout avait commencé différemment aussi. Ou simplement parce que Jake était marié et qu’il ne jouait jamais avec des hommes mariés ?

Adam sentit la main de son ami sur sa joue et il releva doucement les yeux vers celui-ci. « T'occupes ! C'est mes problèmes à moi et pas les tiens ! Toi, tu te focalises sur ta guérison ! » Ses problèmes ? Mais s’il en provoquait, c’était mal et il devrait aider à ce que Jake s’en débarrasse. Mais peut être qu’il s’inquiétait pour rien et que ce n’ait pas été un problème pour son ami de venir ici ? « D’accord… mais je suis là si besoin, tu le sais. » Mais certainement pas dit que Jake viendrait à lui s’il avait des problèmes. Son ami devait en discuter avec des potes de son âge et surtout qu’il connaissait depuis bien plus longtemps.

« Tu sais que t'es un mec génial, Jake ? » « Et, pourquoi je suis génial ? » Pourquoi ? Le garçon ne quitta pas l’homme des yeux, soulevant son bras gauche en voyant que son ami voulait le porter à nouveau, et le passa derrière le cou de celui-ci. Il pouvait marcher, c’était sûr… mais il se retint de donner un commentaire. « Parce que je veux bien que tu me le mettes par écrit pour ma femme ! (...) » Adam était vraiment triste pour son ami de cette situation. Il retira sa main de l’épaule de celui-ci et passa les phalanges de ses doigts sur la joue de Jake. « Pour ce que je connais de toi, je ne peux que dire que t’es un homme génial, Jake. D’être là pour ses amis, avec qui on sait partager les moments de rigolade mais aussi les plus durs. » Il leva sa main pour la passer dans les cheveux du trentenaire. Il n’allait pas dire qu’il ne connaissait pas ce lien fort avec d’autres personnes, car c’était faux, vu qu’il avait Eve et Hunter dans sa vie, mais aussi Jake. Si tout allait bien pour la suite.

« Elle est où ta chambre ? Sauf si tu veux que je te mettes dans le canapé du salon pour la télé ? » Adam sourit et tapota sur l’épaule de son ami en pointant sur le côté. « Là à gauche. La seule pièce que mes chats peuvent squatter tous en même temps… ah non y a la cuisine encore. », plaisanta-t-il. « Et pour la télé, pas de soucis, j’ai un écran plasma dans ma chambre, avec Home Cinéma si t’as envie de voir un truc. » Faut dire qu’habiter seule dans une Villa avait ses avantages, tout comme avoir libre accès à une carte de crédit. Mais c’était clair pour Adam qu’il échangerait tout ça sans hésiter pour simplement passer une semaine complète avec le Colonel.

Ils finirent par entrer dans la chambre d’Adam, assez grande, mais en gros elle ressemblait à toute autre chambre de garçon de son âge. A part peut être le fait qu’elle soit quand même rangée ? Adam refusait que Maria ou Josef rentrent dans sa chambre, même pour faire le ménage ou quoi que ce soit d’autre, donc il rangeait lui-même ses affaires. Ainsi donc comme il l’avait mentionné, la télé était bel et bien accrochée au mur en face du lit. Les étagères en dessous, portaient le home cinéma, la wii et la ps3. Le bureau à côté, était un peu bordélique avec ses cours posé dessus et son ordinateur dans un coin. Quelques tableaux étaient également accroché aux murs, ceux qu’il avait dessiné et qu’il trouvait particulièrement réussit.

Le garçon fut posé sur le lit et il déposa les gélules sur la table basse. Par contre, il releva les yeux sur Jake, car il se demandait quand même, ce que celui-ci allait bien pouvoir faire ? Peut être bien repartir, maintenant qu’il avait vu comment il était ?

Adam lui affirmait qu'il était là pour lui s'il avait besoin. Et, il en avait besoin, sentant tout son corps et son âme craqueler sous cette peinture d'homme fort. Oui, il avait de plus en plus de mal à tenir ce rôle, pourtant si parfait au premier abord. C'était adorable de la part de Taylor, mais l'ironie était pourtant bien là : Il l'aimait bien et dans cette mesure c'était impossible qu'il l'embête avec ses problèmes. Pourtant, il aurait eu bien besoin de parler, il sentait ses lèvres trembler mais il ne livra aucun mot. Il hocha juste la tête, de façon dire qu'il avait compris et qu'il n'hésiterait pas. Alors ? Pourquoi il avait tout simplement envi de pleurer. Un acte lacrymal qui ne lui arrivait que tout les millénaires. Heureusement, Adam lui changea les idées en lui lâchant un compliment, ce n'était pas prévu et cela lui fit plaisir. Pourquoi le porter alors que son élève aurait pu marcher ? Tout simplement car il ne faisait jamais les chose sa moitié. Il était là pour s'occuper d'Adam, il le ferrait jusqu'au bout.

Par contre le compliment de son ami l'avait intrigué, il voulait en savoir plus. Ces phalanges sur sa joue ne le dérangea pas. « Pour ce que je connais de toi, je ne peux que dire que t’es un homme génial, Jake. D’être là pour ses amis, avec qui on sait partager les moments de rigolade mais aussi les plus durs. » La main qui se termina dans les cheveux aurait pu le faire ronronner s'il avait été un chat. C'était plaisant comme caresse, non aucune honte à cela. Il suivit le mouvement, les mots de Taylor lui avaient légèrement remontés le moral. Il essaya de sourire sans y arriver mais avait des choses aussi à dire de son côté. «  C'est gentil ce que tu me dis, cela me touche. Mais, je te retourne le compliment. Tu es un jeune homme génial et je suis vraiment content de te connaître. Et, quoi quand on dise, je te lâcherais pas de sitôt. » Avec le destin on ne choisit pas, les amis, les amours et la rencontre avec le jeune homme ne dérogeait pas à la règle. Il appréciait cette fraicheur et cette joie de vivre dans sa vie. Pour rien au monde, il ne voulait arrêter de le voir.

Il lui demanda où était sa chambre pour pouvoir le poser dans un endroit calme. « Là à gauche. La seule pièce que mes chats peuvent squatter tous en même temps… ah non y a la cuisine encore. » Il dodelina de la tête devant cette plaisanterie. C'est vrai qu'il avait pleins de chats, c'était sympa comme animal. Jake en avait pas l'habitude mais il n'avait rien contre eux. « Et pour la télé, pas de soucis, j’ai un écran plasma dans ma chambre, avec Home Cinéma si t’as envie de voir un truc. » Le sauveteur le regarda avec plus de sévérité, c'est qu'il fallait que l'adolescent se repose. La télé reposerait peut-être son cerveau, mais une bonne sieste serait vraiment plus efficace pour ses blessures. C'est fou ce que le corps peut faire lorsqu'on dort. «  Tu dois te reposer ! Je veux bien mater un truc avec toi mais tu prends tes médicaments d'abord, alors ? » Il était dur en affaire et il n'allait pas lâcher sans être satisfait.

Une fois dans la chambre du jeune Taylor, Jake le déposa tranquillement sur son lit, il allongea les jambes de son ami avec minutie. Il cala un oreiller derrière lui, il s'occupa de lui comme si cela avait un grand malade. Terminé, Mclawner se releva et regarda la chambre autour de lui. Il fit son petit tour, plutôt sympa comme chambre puis termina sa visite par se poser sur le rebord du lit. Il était curieusement fatigué. Peut-être qu'il réfléchissait trop, penché en avant les mains entre ses genoux son regard sembla se perdre un instant. Il devait pas craquer, peut-être s'en aller ? La gorge noué, l'émotion continuait de monter sans qu'il puisse rien contrôler. C'était comme un barrage qui venait de rompre en lui. Non, il n'avait rien vu qui lui faisait penser à sa femme. Adam n'avait rien dit de mal. La tristesse s'installe parfois plus dur à porter que jamais. Les yeux se gorgeant d'eau, il se mordit violemment l'intérieur de la bouche. Jake essayait encore de tout retenir, mais il termina par lâcher un premier sanglot et monta sa main devant ses yeux. Les larmes coulèrent et son corps tremblotant sous les assauts de sa peine. «  Je suis désolé (...) » sanglota t-il.

Lui, qui ne pleurait jamais, tout s'écoula devant sa totale impuissance. Il voulait être fort, se taire, juste pleurer et sans aller. Cependant, les mots avaient besoin de sortir aussi. Peut-être qu'il se sentait en confiance ? Ou alors juste au bord de l'épuisement mental ? «  Je suis fatigué (…) Fatigué de faire semblant que tout va bien. Je suis qu'une merde ! Ma femme me quitte, on va me retirer mes gamins et mon boulot ne veut qu'une chose me mettre au placard. (...) » Il enleva sa main montrant aussi le trouble qui le ravageait. Jake les yeux rouges et les lèvres tremblotantes se tourna vers Adam. « Et, maintenant ils vont en avoir l'occasion (...) » Ses sanglots se firent plus violents. Qu'est-ce qu'il cherchait ? Il ne le savait pas. Peut-être un geste tendre, une main, mais il n'osait pas le demander. Trop fier dans sa virilité pour montrer qu'il aurait bien besoin d'un soutien. Non, les câlins chez lui c'était pas une chose qu'on propose si facilement. Il se sentait si bête d'être en demande ainsi devant ce jeune homme qui n'avait rien demandé.

« C'est gentil ce que tu me dis, cela me touche. Mais, je te retourne le compliment. Tu es un jeune homme génial et je suis vraiment content de te connaître. Et, quoi quand on dise, je te lâcherais pas de sitôt. » Adam sourit, content des paroles de son ami. Jake ne le lâcherait donc pas de si tôt ? C’était une bonne chose. Car de son côté, c’était pareil. Peut être qu’il devait juste revoir certaines choses. Comme le fait de vouloir coucher avec le trentenaire. S’il souhaitait garder cette amitié naissante intacte, peut être que c’était une envie à laisser de côté ? Adam garda cela dans un coin de sa tête, car il ne voulait pas y réfléchir maintenant et puis le fait de coucher avec Jake n’était pas pour tout de suite, certainement. En tout cas pas ce soir, car même de son côté, ce serait un non pur et dur.

« Là à gauche. La seule pièce que mes chats peuvent squatter tous en même temps… ah non y a la cuisine encore. » signa Adam en plaisantant, montrant vers la gauche. Oui, ses chats pouvaient se disperser un peu, mais ils étaient très souvent dans sa chambre. Duchesse la quittait que rarement, à vrai dire que pour les repas, sortir un tour dehors où quand quelqu’un était dans la chambre avec lui. « Et pour la télé, pas de soucis, j’ai un écran plasma dans ma chambre, avec Home Cinéma si t’as envie de voir un truc. » Proposition à vrai dire lancé, pour espérer voir l’homme rester encore un peu. Même si Adam n’avait pas spécialement besoin de voir un truc à la télé, mais si ça pourrait faire envie au trentenaire, pourquoi pas. « Tu dois te reposer ! Je veux bien mater un truc avec toi mais tu prends tes médicaments d'abord, alors ? » Ses médicaments ? Il jeta un coup d’œil à sa main fermée puis finit par acquiescer doucement de la tête. « D’accord »

Dès qu’ils entrèrent dans la chambre, comme il l’avait supposé, une boule blanche fuit vite fait ailleurs. Il vérifia rapidement qu’il n’allait pas écraser Tiger, mais celui-ci était couché dans un coin du lit. Adam déposa les gélules sur la table de nuit, tandis que le trentenaire s’occupait à bien l’installer. Il devrait peut être lui dire que c’était ok ? Après tout il n’était pas infirme. Mais Jake s’arrêta de lui-même, observant la chambre. Tient, ça lui rappelait que le t-shirt de Jake devait toujours être sous un de ses oreillers…

Le garçon se retourna vers sa table de nuit, prenant une première gélule pour l’avaler, mais il n’eut pas l’occasion de continuer, que son attention fut porté sur Jake, qui semblait s’être effondré psychologiquement. « Je suis désolé (...) » Adam se redressa vite et posa sa main sur le bras de son ami. « Jake… » Adam ne sut quoi faire. Il avait envie de le prendre contre lui, mais il craignait de le faire fuir comme à l’hôpital. Mais peut être que c’était différent, ils n’étaient pas en public. « Je suis fatigué (…) Fatigué de faire semblant que tout va bien. Je suis qu'une merde ! Ma femme me quitte, on va me retirer mes gamins et mon boulot ne veut qu'une chose me mettre au placard. (...) »

Adam pouvait bien comprendre que tout ces problèmes, pouvaient le fatiguer. Il resserra légèrement sa main sur le bras du trentenaire. « Et, maintenant ils vont en avoir l'occasion (...) », lui dit-il. Le garçon cilla des yeux et s’approcha de son ami. « Quoi… pourquoi tu dis ça ? » Tout ça, ça ne le rassurait pas du tout. Pourquoi Jake devrait il perdre son boulot ? Mais Adam inspira et posa sa main sur la joue de son ami pour qu’il le regarde. « C’est dur, je le sais, mais il faut pas que tu baisse les bras ! Pour tes enfants. T’as prit un avocat ? Elle pourra pas, c’est elle la fautive. Il faut pas que tu les laisse grandir sans toi ! » Et encore… Adam savait que la mère avait toujours un certain avantage à garder les enfants, mais c’est pour cela que Jake devait se trouver un bon avocat.

Le jeune Taylor caressa le visage de son ami, laissant glisser sa paume sur le cou de celui-ci pour lui saisir la nuque. « Et… tu n’es pas une merde. Je ne veux plus que tu dises ou que tu pense cela de toi. T’es quelqu’un de bien ! Vraiment ! Et je suis sûr que je ne suis pas le seul à le penser. » Adam passa alors son bras derrière les épaules de son ami, se serrant contre lui. Ce ne pouvait être qu’un moitié de câlin, mais il espérait que son ami reprenne espoir. « Il n’y a pas de mal à ce que tu pleure un peu, tu sais. C’est normal que tu craque, si ce ne serait pas le cas, c’est que tu ne t’en soucierais pas… Il y a personne pour te juger ou te voir ici », lui murmura-t-il Adam lentement. Oui Jake pouvait se soulager l’âme, de toutes ces douleurs qui pouvaient le tourmenté encore. Après, Adam était sûr que le Supermâle serait de retour !

Jake était tellement désolé de craquer de cette manière, surtout devant Adam. Alors, que quelques minutes auparavant, il avait tenté si fort d'être l'homme fort pour le soutenir de son moment difficile. Cependant, il n'avait pu retenir ses larmes, son chagrin était trop lourd. La main de Taylor, il la remarqua pas tout de suite, ses mots il ne les écoutait pas. « Jake… » Car la douleur était trop vivace, les souvenirs encore trop présents, le monde qu'il avait connu s'écroulait. Après tout, sa vie rangée, sa femme, ses enfants, son travail, ils étaient les fondations indispensable de tout ce qu'il connaissait. Alors, il céda sur ce lit, il se mit à pleurer et se laissa complétement aller à cette douleur qu'il refusait de voir jusqu'à maintenant. « Je suis fatigué (…) » avait-il commencé puis Mclawner expliqua tout ce qui le dérangeait.

Mclawner ne voulait pas causer d'inquiétude à son éléve. Il aurait dû se taire car il parlait beaucoup trop. Pourtant il ouvrit sa bouche sur un fait indéniable. Il était allé beaucoup trop loin avec Adam. « Quoi… pourquoi tu dis ça ? » Le trentenaire quitta ses sanglots pour trouver ses mots. Il sécha ses larmes pour ajouter. «  Ma collègue nous a vus nous embrasser à la machine à café. » Adam n'avait rien fait de mal dans l'histoire, c'était lui. Il assumerait les conséquences de son acte. La main de Taylor sur sa joue le rappela à l'ordre et il prit plaisir à ressentir les bienfaits de cette chaleur. Pourtant, la peine était toujours là et le sanglots revinrent à la surface de ses joues. « C’est dur, je le sais, mais il faut pas que tu baisse les bras ! Pour tes enfants. T’as prit un avocat ? Elle pourra pas, c’est elle la fautive. Il faut pas que tu les laisse grandir sans toi ! » Il se donna du courage à ses mots, et l'homme remonta sa main pour retenir celle de son voisin. Ce contact lui apportait ce qu'il lui manquait, une tendresse qu'il n'osait demander.

«  Tu as raison. » Bien-sûr qu'il n'allait pas abandonner ses enfants, jamais il ne serait ce père qui abandonnerait sa propre chair pour des histoires d'avocat. Mais sa femme voulait leurs gardes et les mères gagnent souvent ce droit. Alors, ils les verraient les week-end et pendant les vacances. Mais, c'était une défaite quand même, surtout pour un battant comme lui. Cette main sur sa nuque le laissa songeur. « Et… tu n’es pas une merde. Je ne veux plus que tu dises ou que tu pense cela de toi. T’es quelqu’un de bien ! Vraiment ! Et je suis sûr que je ne suis pas le seul à le penser. » Les mots étaient doux, mais le geste était encore plus agréable. Il se laissa aller sur le lit de son élève. Doucement, il recula et posa sa tête sur le torse qu'il trouva si accueillant. Son geste était peut-être déplacé ? Peut-être pas ? Jake se laissa complétement fondre dans ses bras, trouvant le réconfort qu'il cherchait si terriblement. Il se colla, son énorme tête contre ce torse si minuscule. De si près, il se baigna dans son odeur et ferma tout simplement les yeux.

Son chagrin lui sembla moins lourd et il passa ses bras autour d'Adam. Il se souvenait encore de ses blessures et ne serra pas trop fort. C'était juste le fait d'avoir quelqu'un, une présence, maintenant il se sentait en sécurité. Sa respiration se fit plus lente et les larmes disparurent. Tout ce qu'il trouva à dire dans ce moment, ce fut tout simplement. «  Merci. » murmura t-il contre lui. Le coeur de plus en plus léger, il ne voulait pas quitter ses bras. Il voulait rester dans ce cocon chaud et accueillant. C'est tout ce qu'il voulait à présent. «  Cela ne te dérange pas si je reste comme ça un peu ? »

Adam savait que trop bien ce que l’absence d’un père pouvait causé. Et il ne souhaitait pas que les enfants de Jake passent par là, ni que son ami pense à vouloir cesser se battre pour eux. Si seulement le Colonel aurait pu… Adam inspira et se chassa cela de la tête, car ce n’était pas le moment. Il voulait être là pour son ami, qui avait clairement besoin de soutien et de relâcher toute la pression. En tout cas il était rassuré d’entendre que Jake lui donnait raison. Il ne fallait tout simplement pas baisser les bras. Il était persuadé que tant que Jake ne lâche pas l’affaire, que ça pourrait tourner en sa faveur. Mais pour cela, il fallait surtout aussi qu’il n’y ait plus de frasque de son côté. Adam s’en voulait vraiment de savoir qu’on les avait vu. C’était de sa faute, il n’aurait pas du continuer après la douche. Oui ce serait mieux, qu’il laisse son ami tranquille avec tout ça. C’était clairement pas le moment.

Le jeune Taylor recula, suivit le mouvement du trentenaire pour s’allonger sur le lit. La tête de Jake sur son torse, Adam passait doucement le bout de ses doigts dans les cheveux de celui-ci, tout en tentant de garder un rythme cardiaque normal. Il inspira en fermant les yeux, pour y arriver. Ce n’était pas bien difficile de ce côté-là. Contrôler cela une fois sous l’eau était une bonne chose.

Il sentit les bras de Jake l’entourer. Adam reposa les yeux sur lui, souriant simplement, laissant faire le trentenaire. On avait tous besoin d’un peu de proximité de temps en temps. « Merci. » Adam continua à lui caresser doucement les cheveux pour toute réponse. Il était tout de même heureux que son ami s’aie confié. Il n’aurait pas pensé que Jake aurait pu lui dire tout ça. Il n’était peut être pas la meilleure personne qui pourrait le conseiller sur cela. « Cela ne te dérange pas si je reste comme ça un peu ? » « Non ça va », murmura-t-il en relevant les yeux sur le plafond. Mais il sentit rapidement des pattes de chat sur lui. Il reposa les yeux sur Tiger qui voulait venir se frotter sans gêner contre le visage de Jake. Il tendit sa main pour le repousser, le faisant aller s’installer contre sa jambe. Il ne savait pas si Jake aimait les chats, donc il ne voulait pas que Tiger l’embête maintenant.

Adam continua un peu à caresser la chevelure qu’il avait sous les doigts, mais il finit également par fermer les yeux et simplement vouloir se reposer. N’étant pas totalement assoupi, il rouvrit les yeux après un bon moment en entendant un peu de bruit. Il posa son regard sur un dos qu’il connaissait bien. « Hunter ? », murmura Adam en reposant les yeux sur Jake qui n’avait pas changer sa place et qui devait certainement dormir dû à tout ce stresse. Il vit son ami se retourner vers lui, retirant quelques billets d’une liasse. « Je vais aller t’acheter un nouveau téléphone. Ça me fou les boules que tu puisse pas me répondre. » Adam posa les yeux sur son téléphone portable et le prit en main, voyant qu’il avait quelques messages de son ami. « Désolé, j’ai pas vu, il ne doit plus sonner certainement. » « C’est bon, c’est pas ta faute », répondit son ami en rangeant le reste de l’argent à nouveau dans la boite métallique et la mettant dans le tiroir. Adam gardait toujours du liquide chez lui et le code pour y avoir accès, il n’y avait qu’Eve et Hunter qui le connaissaient. Parce qu’en cas de gros besoin, ils sauraient où en trouver. « Je peux garder vingt dollar pour l’essence ? » « Ouais, bien sûr » Adam reposa sa main doucement sur la tête de Jake. « ça va mieux, toi ? » Adam acquiesça lentement de la tête. Hunter porta sa main pour se la passer sur ses lèvres. « Et lui ? Qu’est-ce que ça signifie ? », demanda Hunter toujours d’une voix basse. Le jeune Taylor regarda son ami, ne sachant pas vraiment quoi répondre. Mais une chose était sûr. « C’est un ami. Juste un ami. » Oui, il n’y aurait rien entre eux. Du moins pas tant que les problèmes de Jake ne seraient pas réglé et ça pourrait durer encore pas mal de temps. « Bon… repose toi. Je passerais te donner le téléphone demain, je pense pas avoir le temps de revenir. » Adam acquiesça a nouveau. « Salut ta grand-mère. » Son ami sourit et finit par quitter la chambre. Il inspira doucement, ne voulant pas déranger Jake. Il souhaitait que le trentenaire se repose aussi.

Il passa encore un bon moment, où Adam avait refermé les yeux pour se reposer. Mais là encore, il fut sorti de son repos juste au bord de l’assoupissement, par un miaulement insistant. Adam tourna la tête vers le sol, où le petit Oliver tournait en rond, miaulant comme pas possible. Le garçon tendit sa main vers lui, l’agitant. « Chuut ! » Mais au lieu de se terre, le dernier venu, se joint à la partie et un vrai concert de miaulement se fit entendre par les deux chatons. « Mais arrêtez ! Vous allez manger après ! » Ils allaient surtout finir par réveiller Jake.

« Cela ne te dérange pas si je reste comme ça un peu ? » « Non ça va » Ces mots le rassurèrent et Jake se laissa aller complétement. Il sentit tout son corps se détendre et ses problèmes couler sur sa peau. L'homme se sentait protégé, assez en sécurité pour fermer les yeux et peut-être trouver la paix dans le méandre de ses frustrations. Pourtant, un chat en décida autrement, un joli félin se frottait à son visage. Il ouvrit les yeux et sourit. L'homme ne montra aucune haine envers l'animal. Il alla même jusqu'à le gratter sous la nuque. La main d'Adam repoussa l'animal jusqu'à ses jambes. Si attentionné à son tour, il pensait surement que l'animal pouvait le déranger. Le trentenaire ferma les yeux à nouveau et s'abreuva de l'odeur du jeune garçon qu'il avait prit comme oreiller. Il avait dans les effluves rien d'agressif, tout en subtilité. Mclawner ne lutta pas et sombra dans un sommeil presque immédiat. La main de son ami accompagnant ses rêves. Ce n'était pas possible de s'endormir aussi vite ! Et, pourtant, sous ses paupières son monde changea.

Il rêva de sa femme, de ses enfants, de son métier. Ce ne fut pas un rêve onirique, le sauveteur en mer vit passer devant ses yeux sa vie actuelle. Sauf, que son cerveau inventa un visage à l'amant de sa femme. Qu'il imagina leurs futurs disputes devant un juge, les pleurs de leurs enfants qui ne comprenaient pas pourquoi leurs parents se disputaient. Il vit ensuite son chef le mettre à la porte et se rêva pilier de comptoir qui remplaça ses problèmes par une bouteille de Scotch. Il imagina ses amis lui tourner le dos, un à un. Zachary l'ignorait et faire comme s'il n'avait jamais été présent. Non, ce n'était pas un rêve agréable et alors que dans la réalité, Hunter venait de faire son apparition, Jake s'agrippa avec plus de force à Adam, mais leurs discussions ne le réveilla pas. Lui, qui avait d'habitude un sommeil si léger était trop avancé dans les méandres de son rêve. Celui-ci n'était toujours pas agréable. Son imagination continuant de lui jouer des tours, il s'imagina maintenant dans un procès à son encontre. Une voix tonitruante d'un juge s'adressait à lui : «  Alors, Monsieur Mclawner ? Avouez-vous avoir abusé de ce pauvre enfant !? Les preuves sont là ! » ajouta t-il en montrant du doigt Adam avec un tout autre visage. Quoi, répondre ? Il n'avait jamais fait une chose pareille. Le juge insista. «  Vous niez encore ? Apportez la vidéo ! » Jake voulait fuir, mais son corps était aussi moue que du coton.

Un policier fit rouler une télé qui reposait sur un meuble. Il alluma l'écran et l'image de lui complétement nu s'imprima dans son esprit. Dans la réalité, Hunter venait de quitter la chambre de son ami et son sommeil se faisait de plus en plus agité. Dans son imagination, ses yeux se transformaient en cet écran de télévision : il était le corps haletant contre celui de Taylor. La position était équivoque, imbriqué l'un dans l'autre, ils prenaient un plaisir de plus en plus affirmé. Des cries de jouissances et des râles puissants résonnèrent dans l'ombre de son esprit. Un « Chuut ! » traversa son rêve mais le réveilla pas. Ce qu'il vivait, était très intriguant. Cette image érotique qui s'affichait, celle-ci aurait du le dégouter, mais ce ne fut pas le cas. C'était même...

La voix d'Adam le réveilla. « Mais arrêtez ! Vous allez manger après ! » Le sauveteur n'ouvrit pas les yeux tout de suite, conscient de ce qui venait de défiler devant ses yeux. Il se racla la gorge et se leva en prenant aussitôt ses distances. Il préférait s'étirer à une distance qui lui semblait nécessaire. «  J'ai dormi longtemps ? » Il regarda sa montre, enchainant les actions comme un automate. Il se pencha pour caresser un chat et regarda Adam tout en humidifiant sa lèvre inférieur. «  J'avais pas vu l'heure ! Je vais devoir y aller. Le boulot ! Tu as besoin de quelque chose avant que j'y aille ? » Jake se releva, sa peine avait disparu et ses larmes étaient maintenant effacés. Il était redevenu l'homme qu'il était et ne montra aucune faille dans sa façon d'être. Il offrit même un sourire à Adam, surtout pour le remercier d'avoir été là pour lui.

« Mais arrêtez ! Vous allez manger après ! » Adam agita sa main en face des chats, voulant essayer de les faire taire, mais ce n’était pas prêt de réussir. Il est vrai qu’il se doutait bien que ses chatons devaient avoir faim, mais ces deux là avaient toujours faim, quelque soit l’heure de la journée. Sauf que parfois ils étaient plus insistant que d’à d’autres moments. Pourtant Adam les nourrissait bien, mais il ne souhaitait pas non plus avoir un Garfield à la maison.

En tout cas sa crainte que ceci réveille Jake, fut bien réelle, vu qu’il le vit se redresser peu de temps après. « Désolé de t’avoir réveillé. » Il aurait bien sûr aimer que ce moment dure un peu plus longtemps, mais tant pis. Puis en parlant de nourrir ses chats, il était sûr qu’il y avait des trucs au frigo pour que Jake puisse se servir. « J'ai dormi longtemps ? » Adam haussa des épaules. Ça dépendait de comment on voyait les choses. Pour Adam, pas spécialement, mais peut être que pour Jake oui ? Mais déjà son ami avait pu se reposer un peu, c’était bien. « J'avais pas vu l'heure ! Je vais devoir y aller. Le boulot ! Tu as besoin de quelque chose avant que j'y aille ? » « Oh » S’en aller ? Déjà ? Le jeune Taylor avait pensé que Jake resterait plus longtemps, mais visiblement il s’était trompé.

Le garçon ne répondit pas au sourire de Mclawner, et hocha juste de la tête. « Rien, tu peux y aller. » Il ne montrait rien de sa déception, mais il ne pouvait pas y faire grand-chose, si Jake souhaitait partir. Adam détourna la tête, regardant vers la fenêtre. Mclawner n’était peut être pas encore parti, mais il se sentait déjà seul. Dire qu’il avait été le premier à être heureux de voir ses frères partir pour avoir leur propre chez eux, mais parfois, comme maintenant, c’était vraiment pesant d’être dans cette grande maison tout seul. Et il ne voulait pas non plus spécialement les déranger juste pour qu’ils viennent lui tenir compagnie…

« Désolé de t’avoir réveillé. » C'était mieux ici, car Jake ne savait pas jusqu'à où son rêve l'aurait amené. Il avait encore bien en même c'est scène érotique, après tout les rêves restent les rêves, mais c'était étrange quand même. «  Non, t'inquiètes tu as rien fait de mal ! » Non c'était lui qui commençait à avoir les idées clairement pas net. Il fallait qu'ils consultent s'il commençait à faire des rêves érotiques sur ses élèves et sur des hommes. Le trentenaire devait y aller, prendre l'air lui ferrait du bien. C'est peut-être tout cette pression qui lui engluait la tête. C'était rien, des broutilles...Mclawner qui semblait remettre ses idées en place, mais aussi vérifier qu'il ne laissait rien derrière, décida d'indiquer à son camarade que le travail l'attendait.

Cette histoire était bien-sûr fausse, mais ça Taylor, n'était pas censé le savoir. Après-tout, il était sauveteur en mer, chaque jour des gens mettent leurs vies en danger, il aurait forcément du travail qui devait l'attendre. Mais là, il n'allait pas se rendre au bureau, il allait filler direct dans un bar pour s'en jeter un. Il fallait qu'il se lave les idées au bourbon bien sec, cela lui ferrait que du bien. « Oh » Jake pouvait voir la déception d'Adam, mais c'était mieux ainsi. Surtout pour lui, c'était égoïste, mais la peur de ce qui avait pu se dessiner dans ses rêves l'obligea à fuir. Est-ce qu'ils avaient des pulsions homosexuels ? Cela serait une première, au moins Jake junior était resté calme c'était déjà un bon signe. Adam continua d'afficher son air maussade. Il lui demanda s'il avait besoin de quelque chose.

« Rien, tu peux y aller. » Parfait ! Il allait pouvoir partir, car je vous rappelle que monsieur Mclawner n'avait jamais été doué avec les doubles sens. C'est par pour cela que ses inquiétudes venaient de s'envoler, il voulait toujours garder un œil sur le jeune homme. Il s'approcha du lit, posa un genoux à terre et agrippa le jeune homme par la nuque. «  Bon, tu m'appelles demain pour me tenir au courant pour ton bras, ok ? » Jake remonta et déposa un baiser chaste sur le front du garçon. Malgré son rêve, le sauveteur ne pourrait jamais oublié ce qu'avais fait Adam pour lui. Il l'avait écouté, il avait là pour lui. C'était quelque chose de très important pour lui. L'homme fit marche arrière et quitta la chambre de l'adolescent, comme si le diable lui courait après. Il passa l'embrasure de la porte, revint en arrière et sa tête dépassant il lança en direction d'Adam. « Allez fais pas cette tête ! Si tu te reposes bien, promis, je t'emmène au ciné ! » lui annonça t-il avec un petit sourire. C'est qu'il se voulait bon acteur, si le boulot l'attendait, il devait se presser. Il quitta la maison des Taylor, reprit la route et s'éloigna de cette après-midi bien étrange. Lui ? Homo ? Non, c'était pas possible...