crédits by cyrine & cripsow

La veille, il me tardait de me coucher, encore pris dans mes dossiers, sans Duncan pour venir me virer de mon bureau, je n'y serais à coup sur jamais sorti. Madame Bovarie, drôle de prénom d'ailleurs, comme le titre du livre, avec peut-être une orthographe différente bien sur mais bon, je l'avais lu il y a longtemps pendant ma jeunesse, donc à coup sur, on me pardonnerait cette interrogation intérieur. Si encore on la découvrait. M'enfin, ce n'était ni le moment de penser à ça, ni celui de penser à ma soirée d'hier qui avait été... crevante et totalement banale. Un restaurant puis dodo, voilà comment Duncan et moi avions fini la soirée d'hier. Passionnant, non ? D'accord, nous étions rentré aux alentours de minuit, mais bon, premièrement je n'avais ni de couvre feu, ni de parents mécontents à la maison, mes parents étaient contents et pas ici. Donc c'était PARFAIT.

Ce matin, c'était différent, parce qu'il était certain qu'aujourd'hui, je serais celui qui forcerait l'autre à décrocher de son téléphone. Je ne travaillais pas aujourd'hui mais Monsieur oui. Une journée de repos obligatoire et presque exigé par la Constitution américaine. Ou plutôt dans mes rêves. Travailler m'aidait à ne pas penser à certaines choses et aujourd'hui, je savais qu'entre les corvées que mes deux colocataires ne faisaient pas et mes autres trucs à faire, j'allais avoir de quoi cogiter pas mal. C'est donc en prenant mon temps que je me réveillais, rejoint bien vite par Duncan, qui se réveillait à son tour. Vive le réveil en commun ! C'est donc à deux que nous sortîmes de la chambre, lui encore fatigué, moi moins et que je vis Yon attablé avec son petit déjeuner habituel. "Hey." Lui dis-je pour le saluer, bien que ma tenue laissait quelque peu à désirer. il aura bien vu pire, puis si il me dit que j'ai fait exprès de sortir en pantalon de pyjama / torse nu juste pour qu'il puisse me mater, bah je nierais.

Liam & Yon ✝ That's gonna be an interesting mornin' babe hellsangels

J'étais d'humeur exécrable ce matin et cela n'allait pas en s'arrangeant. Plus de café ? Vraiment Liam ? Le gamin avait encore oublier d'aller à la supérette, trop occuper à se faire sauter toute la nuit par son trou du cul de fiancé. Exécrable je vous dit ! Exécrable ! Je m'assoie sur un des tabouret près du bar, ma mine est grisée, je ne dors plus beaucoup depuis l'accident, mais avec l'arrivée du bar dans ma vie, autant dire que je ferais mieux de me faire mordre par un vampire si je veux continuer à ce rythme. Je soupire légèrement, les yeux rivé sur les céréales qui se noient dans mon bol de lait, et même mes éternels miel pops n'arrive pas à me décrocher un sourire. Encore moins quand la porte de la chambre du jeune homme s'ouvre et que les deux tourtereaux sortent à moitié dénudés, l'air de rien. Je serre les dents aussi fort que possible, pas la peine de faire un scandale Yon. - Hey, la voix de Liam me sort de mes pensées, je lui jette un regard réprobateur puis je me tourne vers Duncan. Si j'en crois le sourire narquois qui loge sur ses lèvres, ce con s'est très bien l'effet que ça me fait de l'avoir ici. Si j'avais su que je tiendrais la chandelle pratiquement tout les matins, j'y aurais penser à deux fois avant d'accepter de venir habiter ici. Et nan mon manque de vie sexuelle, ne me rend absolument pas jaloux !

Je prends une grande inspiration avant d'afficher un sourire faussement amusé - Longue nuit ? Je demande sur un ton plus froid que moqueur. Je peux pas m'en empêcher, Duncan me sort par les trou de nez avec son attitude d'enfant gâté et ses aires de ministres. Je me demande vraiment ce que Liam lui trouve, même si je ne dis rien. La dernière fois que je lui est plus ou moins gentiment fait la réflexion, il m'a accusé d'être jaloux sur un ton si sérieux, que l'ambiance de la soirée à été aussi pesante qu'un enterrement après ça.

Je me racle la gorge alors qu'ils prennent place en face de moi, le petit déjeuner va être sympa, c'est moi qui vous le dis. Duncan se penche pour lui murmurer à l'oreille mais son regard reste fixer sur moi. J'ai trop fait la guerre pour ne pas reconnaitre le défi qu'il me lance. - Au faites, y a plus un pète de café ! Je pensais que tu t'en occuperait Deano ! Je rétorque fortement pour couper court à leur petit moment domestique de future marié et je lance un sourire triomphant quand Liam reconcentre toute son attention sur moi. - Deano ? Demanda Duncan en grimaçant. - Je pensais que tu détestait ton deuxième nom poussin Et poussin vraiment ? Je lâche sans le vouloir un rictus d'amusement qui se transforme vite en fou rire incontrôlable devant la mine embarrassée que tire Liam et quand je reprends enfin mon souffle, ils me fixent tout les deux avec un regard meurtrier. Je secoue la tête, en tentant de prendre un air désolé et leur fait signe de continuer alors que je porte la cuillère à ma bouche.

Je suis le seul à l'appeler Deano, à en avoir le droit et quand Liam fait remarquer tout haut, ce que je pensais tout bas, j'ai envie de crier un Pan dans ta face en direction de l'idiot qui lui sert de petit ami. - Au faites, Liam m'a dit que le bar ne marchait pas fort ! Mon offre est encore d'actualité si tu as enfin remit les pieds sur terre. Et nous y revoilà. Il n'a vraiment aucun culot. Mon regard s'assombrit et je me pince les lèvres dans l'espoir de calmer le tourbillon de colère qui me noue l'estomac - Non merci Je rétorque rudement avant de me tourner en direction de Liam, accusateur. Il sait l'importance que le bar à pour moi pourtant ... - Bon et bien en tout cas, Liam et moi Liam et moi ? ça me fait l'effet d'un poignard qu'on m'enfoncerais dans le dos. Alors il est de mèche lui aussi ? - On pense que ce serait une meilleure idée de le vendre. Et puis la somme proposée n'est pas dérisoire tu sait, notre client en offre beaucoup et avec tes soucis d'argent ...

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J'avais toujours ce problème, cette envie de dire à mon colocataire de se réveiller et de sourire ! Comme il m'arrivait de le faire... de temps en temps. Je n'aimais pas le voir tirer la tronche, je savais qu'il n'était pas du matin si bien que j'évitais le plus possible de l'enquiquiner, bien que lui et son café, c'était bel et bien ce qui se faisait remarquer. Pas de café ? Merde, j'avais encore oublié d'aller faire les courses hier après-midi. Je vous jure, parfois je pense que je vais me payer une secrétaire qui passera pas sous le bureau c'est certain mais qui pourra faire mes courses. Ouais, ça améliorera à coup sur ma collocation et m'empêchera en privé d'avoir ce qui je le savais allait bientôt arriver. Pour me faire remarquer les choses qui clochaient, Yon était très doué ! De mauvais poil en plus, j'allais y passer c'était plus que certain. Et c'est sans compter les regards entre Yon et Duncan qui je le savais se cherchaient comme chien et chat. Ils s'appréciaient pas, c'était évident, pourquoi ? Je n'en savais fichtrement rien. Si bien que je les laissais faire, c'était leurs affaires, moi je voulais simplement prendre mon petit déjeuner tranquillement !

« Longue nuit ? » Visiblement Yon voulait faire de l'esprit ce matin. Je ne répondis pas, n'ayant pas l'envie de me disputer avec lui de si bon matin, la vérité c'est que je savais que ça allait partir, y aura forcément quelque chose qui lui plaira pas et à ce moment là, il était quasi certain que j'en prendrais plein la gueule. Mais je me tais et j'attends, la meilleure solution quant il s'agit de lui, ou bien de ma bonne humeur. Nous asseyant face à lui, lorsque Duncan vint à me murmurer « Yon est toujours... » Toujours quoi ? Je n'eus pas le temps d'en savoir plus, que Monsieur mauvaise humeur faisait des siennes. « Au faites, y a plus un pète de café ! Je pensais que tu t'en occuperait Deano ! » Je le fusillais du regard. Je le savais ! A force je commençais à le connaître le Yon ! Ca faisait des années que je le pratiquais, et quelques temps que nous étions colocataires, combien de fois avais-je eu le droit à ce genre de chose, même quand j'étais gamin. Il trouvait toujours ! « Deano ? » J'aurais bien aimé lui dire ne pas s'en soucier, mais ce n'était pas le genre de Duncan. « Je pensais que tu détestait ton deuxième nom poussin » Je lève les yeux au ciel lorsque Yon lache un rictus d'amusement et qu'il commence à se taper une barre tout seul, ma main ayant pris celle de Duncan, c'était définitivement pas mon jour. Au bout d'un certain moment ma seule envie est d'aller me repieuter et de les laisser régler leurs comptes, bien que je connaissais déjà le gagnant, Yon était tout ce que n'était pas Duncan : un véritable gagnant.

« Il y a des surnoms que je n'aime pas en effet, mais Yon, ça fait tellement longtemps qu'il me surnomme comme ça qu'il est le seul à qui je laisse couler, voilà tout. » C'était bien dit ? Qu'il comprenne ou pas, je m'en foutais, je ne m'étais pas réveillé pour expliquer ce que Yon avait le droit de faire ou non, je n'en avais pas l'envie à l'heure qu'il est. C'tait peut-être un cauchemar remarque ? « Au faites, Liam m'a dit que le bar ne marchait pas fort ! Mon offre est encore d'actualité si tu as enfin remit les pieds sur terre. » Je connaissais déjà l'humeur maussade que risquait d'afficher Yon. Oui, c'était pas le moment de lui en reparler Duncan aurais-je voulu lui dire. En colère ? Oui, Yon devait l'être à cet instant précis. Et moi, je ne serais pas le gars qui se mettrait entre les deux dans la bataille, c'était décidé, je prendrais un bol et je noierais mes corn flakes dans du lait pendant qu'ils font leur trucs de mecs, pathétiques et qui pour moi n'avait aucune importance. J'étais la femme dans mon couple et alors ?! « Non merci » Je le savais que ça allait retomber sur moi vu le regard accusateur que mon colloc' me jetait. Il était prévisible. « Bon et bien en tout cas, Liam et moi » PAS MON JOUR !! « On pense que ce serait une meilleure idée de le vendre. Et puis la somme proposée n'est pas dérisoire tu sait, notre client en offre beaucoup et avec tes soucis d'argent ... » Me mettre dans le coup alors que j'étais encore partagé n'était vraiment pas le bon truc à faire pour la paix des ménages. Que ce soit avec mon colocataire ou avec mon mec. Je me mis à regarder Yon qui je le savais allait m'en vouloir pour un temps pour ensuite jeter un regard à Duncan. « Mon coeur, si tu pouvais éviter d'en parler au petit déjeuner ce serait vraiment sympa. » Lui annonçais-je en levant la main sachant qu'il allait répondre quelque chose qui n'était vraiment pas le moment en cet instant précis. « Tu devrais pas aller te doucher ? Histoire de pas être en retard au boulot ? » Lui demandais-je, espérant qu'il comprenne que je voulais vraiment qu'il nous laisse Yon et moi seul de manière à éviter la casse. Parce que oui, Duncan n'allait pas devoir supporter Yon 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 à l'appart. Moi si.

« Mon coeur, si tu pouvais éviter d'en parler au petit déjeuner ce serait vraiment sympa. » Des fois je me demande à quoi Liam s'amuse, est-ce qu'il est conscient de l'image qu'il me renvoie ? J'en doute. Aller savoir si toute ses semaines où il insistait pour me donner un coup de main n'était rien d'autre qu'un prétexte pour conclure le deal pour Duncan. « Tu devrais pas aller te doucher ? Histoire de pas être en retard au boulot ? » - Ou mieux encore, pour éviter de te retrouver avec un bleu sur la figure ! Aller savoir, mais mon poing à très envie de faire la connaissance de ta joue Duncan ! L'alchimie surement ... Je rétorque avec un ton sec qui traduit mon humeur avec fidélité. Si dans deux minutes il est encore là, je le fou à la porte en caleçon, tant pis pour les voisins, ils s'en remettront. Plus judicieux que je ne le crois, le jeune homme finit par quitter la pièce et je me redresse pour tourner le dos à Liam. Je n'ai pas envie de croiser son regard et les émotions contradictoires qui s'y accroches.

Quelques minutes passent sans que l'un de nous ne disent quoi que soit, une atmosphère pesante dont le silence de mort n'est brisé que par les coups de cuillère de Liam et ma respiration saccadée. Il faut que je me ressaisisse bon sang, je ne suis pas l'homme qu'était mon père, je refuse de devenir la violence qui loge dans mon ombre depuis mon retour alors je prends une grande inspiration, puis deux, puis trois et je finis par lâcher - C'est vraiment ce que tu veut ? dans un murmure dépité. - Toutes ses promesses que tu m'a faites, c'était seulement pour que je vende le bar Liam ? Je lui fais face de nouveau - T'es comme ta sœur n'est-ce pas ! L'hypocrisie, les coups bas, c'est de famille ? Je souffle entre mes dents. Je ne devrais pas dire ça, je le sais surtout envers leurs parents qui m'ont toujours considérer comme un fils à part entière, mais c'est plus fort que moi. Je leur en veux, j'en veux à Jamie plus que tout pour la mort de mon frère, pour avoir gâcher mon retour, mais c'est Liam qui est là, qui persiste à vouloir me sauver, alors il va savoir, ce que ça fait de vouloir jouer les héros ! - Et puis ce qu'on en est aux confidences, pourquoi ne m'avoir jamais prévenu pour Jamie et charlie. Tu connaissait l'adresse de la base Deano ! Toutes ses lettres que tu m'a écrite après mon départ ... Toutes les lettres qui me faisait douter un peu plus chaque jouer des sentiments que j'avais à son égard et auxquels je n'ai jamais répondus par peur qu'il comprenne pourquoi j'avais quitter San Francisco, pourquoi j'avais réagit comme je l'avais fait quand je l'avais vu enlacer avec mon petit frère. Je soupire pour la énième fois depuis mon réveil et j'essaie tant bien que mal d'enfermer mes vieux souvenirs au placard. Ce n'est pas le moment de faire mon épiphanie !

Sans m'en rendre compte je me retrouve à sa hauteur et je le placarde au mur avec plus de force que j'en avais l'intention. Je plonge mon regard dans le sien dans l'espoir d'y lire des réponses, de savoir si il joue avec moi, si il est sincère mais je n'y lis que la peur que mon attitude provoque en lu et ça mon sang ne fait qu'un tour, je ne ferais jamais de mal à Liam, jamais ! - Pardon, je... je voulais pas... Je relâche mon emprise et je passe une main tremblante dans mes cheveux, quelques peu paralysé par ma réaction. - On dirait que je marche sur les traces de mon vieux hein ? J'ajoute en riant nerveusement comme pour camoufler ma gène.

Spoiler:

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Tenter de limiter la casse, telle était mon objectif. J'étais dans un terrain miné, en plein milieu et de chaque côté les détonations risquaient de retentir, je le savais, je le sentais clairement. Éloigner Duncan pour préserver les deux et surtout pour éviter de rendre ma collocation avec Yon chaotique. Ouais ça serait pas mal si j'arrivais à sortir de ça. « Ou mieux encore, pour éviter de te retrouver avec un bleu sur la figure ! Aller savoir, mais mon poing à très envie de faire la connaissance de ta joue Duncan ! L'alchimie surement … » Je soupirais, les mecs... Enfin vous m'avez compris. La tension dans la pièce était palpable. Rien qu'une envie de petit-déjeuner tranquille, c'était possible ? Si je ne rentrais pas avec Duncan surement. Mais bon, je regardais Yon, tentant de comprendre pourquoi il nous parlait alchimie et amusé par ce terme pendant que Duncan s'en allait dans la salle de bain, nous laissant l'ex militaire et moi dans la même pièce. Lorsque je le vis me tourner le dos, je me sentis blessé mais soulagé. C'était peut-être le mieux remarque... bien que je ne comprenais pas pourquoi dans mon regard on pouvait lire une peine face à ce geste. J'étais soulagé qu'il ne voit pas tout ça.

Le silence se fit mon ami. Mon meilleur ami en ce moment si... étrange. Je savais que tôt ou tard, j'aurais le droit à des explications, à des cris et à la peine qui se nicherait en moi, me faisant avoir mal aux tripes. Je me trouvais dans une situation vraiment dérangeante et des deux côtés j'avais mon parti. Je comprenais que trop bien à cet instant précis les gars qui ne savaient pas quel camp choisir. Parce que oui, j'avais peur du moment où je devrais choisir ce camp. Surtout ne sachant pas quel serait le gagnant des deux. Mon fiancé ou l'homme que je ne voulais en aucun cas voir partir de ma vie ? « C'est vraiment ce que tu veut ? » Entendis-je difficilement, stoppant ma cuillère et la laissant tomber dans le bol, j'y retournerais plus tard, levant la tête vers Yon. J'avais trouvé comment me calmer et ne plus penser à grand chose. Mais c'était que peine perdue, j'aurais du le savoir. « Toutes ses promesses que tu m'a faites, c'était seulement pour que je vende le bar Liam ? » Là là déception et la tristesse prirent leur place dans mon regard. Comment pouvait-il croire ça ? Ne comprenait-il pas ? Non, y avait peu de chance qu'il y parvienne. « T'es comme ta sœur n'est-ce pas ! L'hypocrisie, les coups bas, c'est de famille ? » Il me faisait face et moi... Moi j'uarais tant aimé qu'il ne mèle pas ma soeur à toute cette histoire, qu'il ne mêle pas ma famille également; Mais je ne pouvais pas laisser dire ça. NON... « Ne t'imagine pas des choses Yon, tu crois vraiment que je pourrais te faire ça ? Me servir de toi pour les fins de Duncan ? Ma famille n'a rien à voir là-dedans, ma soeur non plus ! TU ne comprends vraiment pas... » JE tentais de garder mon calme. Il le fallait.

« Et puis ce qu'on en est aux confidences, pourquoi ne m'avoir jamais prévenu pour Jamie et charlie. Tu connaissait l'adresse de la base Deano ! Toutes ses lettres que tu m'a écrite après mon départ … » Nous partions vers un terrain glissant, c'était certain. Je ne voulais pas repenser à Charlie, je ne l'avais pas oublié mais je préférais montrer à Yon que j'étais fort... Et non que je me trouvais être exactement ce que j'avais toujours été avec les Colt : un homme qui s'était vraiment attaché à ces deux là et où la perte de l'un des deux avait une conséquence désastreuse. Il soupirait... Je m'empêchais de le faire encore et encore bien que l'envie me prenait véritablement. Il voulait des réponses ? « Qu'aurais-tu voulu que je te dise ? Je ne peux pas te mentir Yon, je ne pouvais pas te dire quoique ce soit. Toutes ses lettres que je t'ai envoyé, c'était pour que tu saches que j'étais là à te soutenir et... Oh et puis j'ai pas envie de continuer à tenter de te convaincre que je ne suis pas le salaud que tu crois que je suis. » Et je ne pouvais pas briser cette promette que j'avais faite à ma soeur. Celle là même qui ferait que Yon arrêterait de se faire des idées sur elle et Charlie... Celle là même qui me mettait dans une posture très difficile. Oui, je ne pouvais pas lui dire également que j'avais envoyé toute ces lettres parce qu'ils me manquaient et parce que j'en avais ressenti l'envie et le besoin. Non, je ne devais pas lui dire ça. Pourquoi ? Parce que ça reviendrait à faire n'importe quoi, or je n'avais pas assez bu d'alcool et lui non plus pour que je me lâche et que lui oublie. Ouais, je ne serais pas stupide sur ce coup là, il était bien trop têtu pour que je tente de lui faire comprendre.

Je n'avais en aucun cas fait attention à ce qui se déroulait, perdu dans toute ses pensées, j'en sortis au moment même où je sentis mon dos contre le mur et que placarder contre celui ci, Yon semblait péter un plomb. Que voulait-il ? Pas du bien c'était certain. Pourquoi la peur s'était emparée de moi lorsque j'avais compris la situation ? Parce que je ne l'avais jamais vu comme ça. Enfin, je me rappelais du poing dans la figure d'il y a quelques années mais jamais cela n'avait été comme ça. Si soudain et surtout si... Non, je ne devais pas avoir peur ! Mais je ne pouvais pas m'en empêcher. « Pardon, je... je voulais pas... » Une fois qu'il eut relâché son emprise, je le voyais, il se sentait mal. Moi distant, je ne voyais pas quoi dire, pas quoi faire. Tentant de comprendre ce qui venait de se passer. « On dirait que je marche sur les traces de mon vieux hein ? » Je tentais tant bien que mal de ne pas montrer mes sentiments. « Tu ne seras jamais comme lui... » Dis-je, le croyant sincèrement. Okay, ils étaient tout deux soldats ou l'avaient été, mais je savais une chose : ils n'étaient pas pareils. Pourquoi ? Parce que je ne le voulais pas et parce que Yon était différent : il était meilleur. Étais-je rassuré pour autant ? Non. Je le regardais, ne sachant pas trop ce qui transparaissait dans mon regard. « Je sais pas si tu me croiras et si cela risque de me refaire gouter au mur, mais je ne suis pas celui que tu crois Yon. Et j'espère que tu le sais au fond de toi. » Et je le pensais. Je tenais à lui et c'était ce qui me poussait à ne rien lui dévoiler : je ne pouvais lui dire mes sentiments de peur qu'il se barre. Je ne pouvais trahir ma soeur pour anéantir toutes ses croyances quant à la mort de son frère. Je ne pouvais pas le laisser se tuer la santé au travail. J'étais définitivement dans le pétrin.

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