Le meilleur dans la chute,
c'est de remonter à la surface

Mon corps était léger, si dans les premières minutes de ma « mort » je sentais la douleur vive me brûler le bas ventre, la voix de Kyle m'avait porté à mille lieux de cette douleur. Et ses larmes avaient lavé mes pêchés. La suite ? Je ne m'en souvenais pas du tout, une lumière blanche m'aveuglaient et puis je m'étais retrouvé ici. Un endroit fait de noir et blanc, au début je pensais à l'enfer, mais non, cet endroit était trop beau pour être l'enfer, de même qu'il n'était pas assez joli pour être le paradis. Emprisonnée dans une valse que je ne cessais de danser encore et encore dans un monde fait de noir et blanc. Le temps ne s'écoulait pas normalement, à dire vrai, avoir la notion du temps dans ce pays était presque impossible, au début, j'étais effrayée par ces visages blancs et inconnu qui dansaient autour de moi, puis petit à petit je m'étais faite à l'idée d'être coincée ici. Je m'étais mise à danser et chaque jour, une nouvelle âme venait se joindre à nous. Je ne ressentais plus rien, ni amour, ni haine, ni rancoeur. Accepté mon sors avait été la meilleure chose à faire, pourtant chaque jour qui passait, je me demandais ce que Kyle faisait, comme allait Adam, comment les gens que j'aimais se portaient. Tout était tellement complexe dans ce monde, parfois la porte s'ouvrait, cependant, mes jambes restaient ancrés dans le sol et je n'arrivais pas à bouger pour aller jusqu'à la lumière et puis d'autres fois, c'était plus complexe, la porte noir s'ouvrait à moi...et je me sentais aspirer par la puissance du vent, bien qu'au fond je ne ressentais plus rien physiquement, je ne voulais pas partir en bas. Et puis il y avait cette mélodie, cette voix qui venait jusqu'à mes oreilles, au début, ce fut distant, discret, presque inaudible et puis petit à petit la musique se fit plus forte. M'attirant un peu plus jusqu'à la porte blanche. Mon coeur qui s'était arrêté de battre se mis à tambouriner fortement, de façon tellement forte, que je pouvais l'entendre résonner dans le creux de mes jambes, d'une façon tellement mélodieuse et apaisante. Alors, ma main se posa sur la porte blanche et froide et d'un geste puissant je la poussais, me laissant envahir par toute la chaleur qui m'était donnée de ressentir à nouveau. Mon regard fut éblouis pour la lumière blanche et lorsque j'ouvris doucement la bouche, je me rendais compte, que je pouvais enfin respirer à nouveau.

Ma bouche était atrocement pâteuse, mon corps semblait être aussi lourd et houleux qu'une traîné de bouse de vaches et lorsque j'ouvris lentement mes yeux au plafond, j'eus l'impression de vivre pour la première fois, la plafond était blanc comme le nacre et l'odeur de cette chambre était quelque peu déplaisante. Alors, j'essayais de bouger mes doigts en douceur. Ce que j'arrivais à faire, même si c'était terriblement difficile, ma voix semblait s'être envolée et ma gorge était aussi sèche que celle d'un homme qui traversait le désert. Combien de temps avais-je dormis ? Je ne savais pas du tout, trop. Car, je semblais sortir tout droit d'une hibernation. Allongée sur le dos, j'essayais de murmurer sans grand succès. Alors, je pris une profonde inspiration tout en balayant la chambre du regard. Et puis, ce fut un choque, peut-être l'image qui me ramenait à la réalité, mais je le vis, assis non loin de moi. Son visage était fatigué, ces cernes creusés lui donnait un air affligé et triste, il avait maigris. Kyle. Immédiatement mon cœur se mit à battre un peu plus vite, aussi vite que les images de mon anniversaire défilaient, mon regard se posa sur mon poignet, j'y voyais la cadeau de Kyle. Je n'avais donc pas rêvé la scène, j'avais réellement pris une balle.

« -Kyle.. »

Murmurais-je difficilement tout en essayant de me redresser, en vain, cela ne fit que m'arracher une grimace, digne des plus grands films comiques. Et pourtant j'essayais d'esquisser un faible sourire, sans pour autant rougir, car les images et les mots de ma déclaration se mirent à danser dans le creux de ma tête.

Comme chaque jour depuis qu'elle était là allongé sur ce lit froid que je détestais au plus profond de mon être, je détestais la voir là allonger immobile, je me sentais tellement impuissant face à elle, je me sentais si faible, si perdu, je me demandais ce que j'avais bien fait pour qu'elle soit puni à ma place, elle ne méritait pas ça, pas elle. Je ne bougeais plus de là ou très peu, je restais sur cette chaise jour et nuit rentrant chez moi simplement pour prendre une douche et me changer. J'en avais même un peu perdu l’appétit, j'avais du mal à manger quoi que ce soit en la sachant ici, c'était plus fort que moi, je ne pouvais pas la laisser seule pourtant par moment j'y étais obligé surtout quand les infirmières me mettaient dehors me forçant à aller dormir une heure ou deux.

Avant de rencontrer Anya, je ne pouvais pas dire que j'étais heureux, c'était faux pourtant j'avais des amante souvent d'un soir du moins après Logan mais maintenant qu'elle était là dans ma vie, qu'elle m'avait dit ce qu'elle avait sur le cœur ce soir-là alors qu'elle allait partir loin de moi, je ne savais que jamais je ne la laisserai seule. Je ne pouvais pas dire que j'étais serein, non je ne l'étais pas par peur de la perdre mais pas seulement il y avait encore trop de choses qui faisait que je ne l'étais pas. J'étais aussi en colère, enfin je dirais même plus depuis qu'elle était là, je ressentais une haine profonde pour son père, à croire qu'ils sont tous pareil chacun à des degrés différents du moins chacun avec ce qu'il a de pire en lui, au fond on était pareil, son père était un connard qui frappait sa fille par plaisir car pour moi ce n'était que ça et le mien qui avait tué ma mère, peut-être pas de lui-même mais il en était responsable.

Je la regardais alors qu'elle était là immobile face à moi, elle avait l'air si sereine, j'avais perdu la notion du temps à force d'être là pour elle mais ce n'était pas important du moins pour le moment, ce qui m'importait plus c'était qu'elle revienne quelque soit la suite de tout ça. Je vins à soupirais avant de me mettre au fond de mon siège, fermant un instant les yeux pour me reposer ne serait-ce qu'une minute mais comme souvent je revoyais tout ce qu'il s'était passé, ses hommes, son regard, cette haine que je pouvais ressentir pour eux, j'avais envie de les tuer, de les faire souffrir de les voir cramer petit à petit c'était devenu de pire en pire ces derniers jours surtout avec le manque que je ressentais au fond de moi, le manque d'elle mais aussi ce manque pour lequel je m'étais battu durant quelques temps... l'alcool...

L'alcool, ce délice qui vous brûle de l'intérieur alors qu'il coule le long de votre gorge lentement pour venir se réfugier dans votre estomac et dans votre sang, un délicieux poison si doux quand on regarde bien dans un sens. Mais pour le moment je tenais ma promesse, je n'avais pas pris une goutte même si c'était de plus en plus dur de résister à son appel. Je restais les yeux fermés avant de les ouvrir alors que je vins à entendre mon prénom, je pensais rêver à ce moment précis, je pensais que tout ça était dans mon rêve, je posais mon regard lentement sur Anya avant de me lever d'un coup pour venir vers elle, elle avait les yeux ouvert, elle était là enfin réveillé, je mis quelques secondes à vraiment le réaliser avant de lui prendre sa main délicatement, tout en sentant une larme coulée sur ma joue, je n'étais pas triste au contraire.

J'étais heureux qu'elle soit enfin réveillée, je la regardais tout en lui souriant « Mon ange te revoilà parmi nous... Il était tant quand même » Je vins à sourire un peu plus avant de venir déposer un léger baiser sur ses lèvres avant de me redresser lentement plongeant mon regard dans le sien « Ne me refais plus jamais ça... Plus jamais » j'essuyais rapidement ces perles d'eau qui se trouvait sur mes joues avant de lui sourire une nouvelle fois.