« It's so quiet here and I feel so cold »

Je relisais les lettres pour la pénutenième fois, et je laissais mon regard dériver sur la fenêtre de ma chambre temporaire, poussant un profond soupir. Je refreinais une nouvelle fois, les larmes qui menaçaient de perler de mes yeux clairs. Mon meilleur ami avait du prendre de telles décisions pendant mon absence, et cela me déchirait le coeur. Je devais aussi faire face à ma famille, que j'avais lâchement laissé tomber. La culpabilité me submergeait et me donner presque la nausée. Littéralement. Même si cette dernière était probablement plus du à mon corps qui se réacclimatait à la nourriture solitude, à mon estomac qui n'avait pas véritablement marché pendant ses trois derniers mois. Je repoussais l'assiette encore pleine qu'une aide soignante m'avait apporté. Ma main se crispant sur le papier dans ma main, je me refusais de me déchirer le coeur, en relisant une fois de plus ses mots, rien n'allait changé. Edoran serait toujours loin, en proie à un fou furieux qui empoisonnait les gens. J'aurais presque pu rire de l'ironie, c'était probablement le genre de situation typique qui se passait dans les livres d'Eddie. Qu'est-ce que le héros faisaient dans ces cas là ? Je savais que j'avais dévoré chacun de ses livres, mais mon esprit était encore bien embrumé pour me rappeler le moindre détail.

Mes yeux se posèrent sur les posts its m'entourant, et couvrant mes lacunes passagères, mes petits oublis, mes absences. Le médecin pensait que ma fonction cognitive s'améliorait, mais j'avais un peu peur, comment je serais capable de composer de nouveau, si je ne me parvenais pas de ce que j'avais inventé quelques instants plutôt. Je me reposais un peu plus au fond du lit, et fermer les yeux. Un de mes membres de ma famille passerait probablement tôt ou tard, et je ne voulais pas les inquièter en affichant une mine misérable à l'extrême. Je parvenais avec difficulté à cacher mes réactions, comme je parvenais à tant le faire auparavant, mais j'étais toujours aussi doué pour nier et changer de sujet. Je voulais savoir ce qu'ils leur étaient arrivés, ce que j'avais manqué, ou ma présence avait fait défaut. Je ne me considérais pas comme indispensable au sein de mon clan familiale, mais j'avais toujours aimé pouvoir garder un oeil sur mes frères, et les résonner avant qu'ils ne fassent des erreurs de conduites. Je me devais de les guider, car j'étais le seul à ne pas être relativement impulsif. J'étais vraiment celui qui était le plus différent de notre père.

Cela me faisait toujours drôle de faire référence au Colonel de cette manière, mais frôlait la mort, vous remets les choses en perspective, et même si il a fait un paquet d'erreur, il a essayé de se racheter, et il pensait au moins à nos anniversaires, même si il n'était pas souvent présent physiquement pour les fêter avec nous. J'étais persuadé dans mon esprit romantique et quelque peu rêveur, que tout ceci n'était pas arrivé sans raison, que la vie m'offrait une seconde chance, une chance de faire les choses mieux peut être. Mais je ne pouvais m'empêcher de haïr le trou béant au fond de ma poitrine du à l'absence de mon meilleur ami. Plus aucune autres lettres n'étaient parvenu et je craignais le pire pour lui. J'avais déjà perdu Keylleigh, il était hors de question que je perdes Edoran. Je devais retrouver cette fille qu'il avait mentionné dans ses lettres, et après l'avoir étrangler pour réveiller les instincts de devoir de mon ami, la suppliait de m'aider à le retrouver. J'ouvrais de nouveau les yeux, en entendant frappé à ma porte, et je m'empressais d'afficher un sourire de façade, ne trahissant pas mon trouble et mes préoccupations face à la personne qu'il allait entrer " Je suis décent, vous pouvez entrer " Le ton de ma voix avait une conotation légèrement plaisantine à mille lieux de mon état d'esprit.

« It's so quiet here and I feel so cold »

- Ah oui ? C’est dommage, moi qui voulait te voir nu. J'esquissais un léger sourire à l'encontre de mon cadet en reconnaissant sa silhouette, et j'appréciais de voir mon petit frère même si je devais admettre que j'attendais ces visites avec une impatience non dissimulé. En effet, Adam avait proposé de passer chez moi pour relever le courrier. Je le regardais s'approcher, et son expression changée légèrement malgré sa boutade. - Désolé, il n’y a rien… Je tentais de ne pas montrer combien cela m'affecter, je savais bien que mon petit frère n'y était pour rien, et je ne pouvais pas me permettre de les inquièter encore plus en sombrant dans une humeur exécrable. J'esquissais un geste d'épaule, faussement indifférent, même si je savais que je n'étais pas le meilleur comédien du monde, je montrais le minimum de l'effet que cela me donner.

Je lui adressais un sourire tendre en le voyant se rapprocher, nous avions toujours été particulièrement proche dans la famille, mais je ne leurrais pas les évènements de ce genre, avait tendance à vous faire reconsidérez les petites broutilles qui vous empoisonnez l'existence - Comment tu te sens aujourd’hui ? Je le regardais prendre place sur mon lit, et fermer les yeux en poussant un soupir, avant de relever les yeux vers Adam - Ma guitare me manque avec force, mais sinon ca va bien. Les médecins pensent que je suis sur la bonne voie. Je roulais des yeux, en posant mon regard sur les petits posts its.

- Je supposes que vous pourrez bientôt arrêtez de me materner. Je lui faisais un petit sourire taquin en coin, et reposait mes yeux sur lui. Je devais avouer que depuis mon réveil, ma place d'ainé qui veille sur sa famille avait été relégué au placard pour me donner la place de l'enfant faible qu'il fallait protégé. Je ne les blâmais pas, et je savais qu'ils faisaient cela parce qu'il m'aimait, mais ce n'était pas autant que cela ne me pesait pas un peu.

- Tu sais, Adam ... Je posais ma main sur son poignet dans un geste affectueux et posait un visage sérieux sur lui. - Je suis fier de voir quel homme tu es devenu. C'est vrai que nous avions toujours eu tendance à traiter notre petit frère comme le bébé de la famille, mais ces quelques jours, m'avait prouvé combien Adam n'était plus un ado maladroit et qu'il avait muri, qu'il entrait la tête haute dans l'âge adulte. Une bouffée de contentement m'envahissait. Je me disais qu'on avait pas trop mal réussi notre travail.

J'avais beau avoir quelques petits trous, je savais que je me rappellais avec précision, combien je m'inquiètais pour Adam avant cet accident. Je me rappelais quand je l'avais retrouvé défoncé dans cette boite et je savais qu'il y avait beaucoup de choses que ma famille me cachait sur ce qui s'était passé pendant ses trois mois. Mais si je ne poussais pas pour le moment, il était certain que j'aurais le fin mot de toutes ses histoires. Je pouvais faire preuve d'obstination quand la situation l'exigeait.