Chinatown. Ses rues bondées. L'envie de m'y promener. Et surtout, Louise qui m'envoie acheter une de ses merdes que les chinois te vendent en guise de " remède ". Je veux bien croire que des nausées ne soient pas agréable, mais à sentir l'odeur, c'est ce truc là qui l'a fait gerbé. J'arrive même pas à croire qu'elle puisse gober ces trucs de médecine orientale. C'est simplement répugnant, et je me dis que c'est vraiment un truc de nana. Limite, je dois m'estimer heureux qu'elle brûle pas d'encens dans l'appartement. Bref ! Je finis ma course plus tôt rapidement en fait, j'avais pas spécialement prévu d'y passer la soirée, mais je pensais pas qu'elle serait si facile à trouver sa poudre. Je finis par me diriger vers la sortir pour rejoindre le vrai San Francisco & quitter Chinatown. Je dévale les marches d'un escalier rapidement pour attraper le dernier tramway. Je le rate, sans grande surprise, mais dix minutes pour attendre le prochain, c'est rien. JE patiente, quand soudain, à travers toute la foule que l'on peut trouver dans ce quartier aux heures de pointe, je discerne un visage familier, que je n'ai pas vu depuis un moment mais que je n'oublierais certainement jamais. Mon coeur fait un soubresaut rien que quand je murmurre son prénom. « Gabriel ...» Mon tramway arrive enfin; ça me fait chier de le rater & de ne pas rentrer; surtout qu'avec la foule je me suis peut être trompé. Il n'y a qu'une seule façon d'en être sûr. Ni une, ni deux, je me met à courir. On s'en fout du tram, j'en aurais toujours d'en une heure ou deux; mais Gabe, j'ai combien de chance de le revoir ? Très peu; et encore, il faudrait que ça soit lui pour ça. Pas sûr. Je me met à courir à travers la foule, je le cherche du regards, j'essaie de suivre son chemin mais c'est difficile, je suis parti trop tard et rien ne confirme qu'il aurait pris ce chemin. Je tente malgré tout. Je déteste ce quartier, trop peuplé, trop grand, trop de labyrinthe. A l'image de la Chine quand j'y pense xD Je fini par me stopper dans ma course, cela fait dix minutes, je suis essouflé. D'un côté, je me demande ce qu'il aurait pu foutre ici. J'ai sans doute rêvé, croisé quelqu'un qui lui ressemblait. Je m'avoue vaincu, je reviens sur mes pas, je regarde le sol, ruminant les minutes que j'ai perdu ici au lieu de rentrer chez moi, perdu dans mes pensées, j'heurte quelqu'un, mon paquet tombe au sol, je me penche pour le ramasser, je m'excuse au passage. « Excusez moi, je regardais pas où j'allais. » Je ramasse, je me relève, je le regarde, un prénom m'échappe, il est devant moi. « Gabe !»

Je souris automatiquement lorsque je croise le regard de Gabe, je dis son prénom à haute voix, pour qu'il se reconnaisse, pour qu'il me reconnaisse. 5 ans, c'est énorme surtout si l'on compte le temps où nous sommes restés sans nouvelle l'un de l'autre. Juste parce qu'il l'avait voulu, ça me revient en mémoire ça aussi, me cause un pincement au coeur, mais ça n'est sûrement pas le moment de faire mon malheureux. Je regarde la main qu'il me tend, me demandant l'espace de quelques secondes si il se foutait de ma gueule. Son silence. Un poignée de main. Si nous sommes des inconnus maintenant, il n'a qu'à tracer sa route & faire comme si j'avais fait une erreur. J'aurais voulu qu'il me dise que ce n'est pas lui au lieu de me sourire, bien sûr que c'est lui, même si nous sommes devenu adulte, je reconnaîtrais toujours ce sourire qui fait craquer. Je n'ai pourtant pas le temps de me vexer, il n'a pas eu besoin de moi pour comprendre la stupidité de son acte. Je sens ses bras m'enserrer, mon coeur fait un soubresaut, bordel ! je suis content. « Content de te revoir, mec ! » Je finis par l'entourer de mes bras, je niche mon visage au creux de son cou, toujours le coeur qui s'accélère. Je suis content, vraiment. Je dépose un baiser au creux de son cou pour le saluer, c'est toujours plus personnel qu'une bise. Oui, parce qu'entre nous et malgré tout, nous avons nos trucs à nous, cela en fait parti. Je finis par me détacher, par regarder son visage histoire de le graver à nouveau dans ma mémoire. « Moi aussi. Et quelle surprise ? A San-Francisco, c'est vraiment ... vraiment bien. » Je dis en soupirant, j'essaie de ne pas trop sourire, au moins pour masquer ma joie. Je ne suis pas censé être heureux, je suis censé lui en vouloir & le rejeter pour avoir disparu. J'en suis incapable pourtant. C'est lui. J'observe autour de nous la foule, être au milieu du passage n'est pas l'endroit approprié pour une discussion. Je prend sa main, naturellement, réflèxe qui n'a pas disparu. « Suis moi ...» Rapidement, on virevolte entre les gens, on sort de la foule, habilement je parviens à ne heurter personne. De tout façon, il n'y avait que lui à heurter, c'était un genre de destin. Nous arrivons là où il y'a moins de monde, un banc pour s'asseoir. Très constatant si on se réfère au bain de personne d'il y'a quelques minutes. « Je veux savoir, comment es tu arrivé ici. » Curieux, oui. Je voulais tout savoir, je voulais apprendre tout ce qu'il ne m'a pas dit.