Aujourd’hui, je ne travaille pas mais j’ai quand même décidée d’aller faire un tour au Yelen histoire de peut-être trouvé quelqu’un pouvant combler ma solitude. Malgré tout, il est 21h et je suis toujours avec mon T-shirt XXL informe mais tellement confortable pour dormir. Il faut dire aussi que je suis un peu défoncée et donc pas très motivée pour aller prendre une douche et m’habiller. Néanmoins, après quelques minutes j’arrive à m’extirper de mon canapé pour me rendre dans la salle de bain. Après m’être préparée, je me rends sur mon lieu de travail mais pour mon plaisir cette fois. Avant de quitter mon appartement, je me contemple une dernière fois dans le miroir. Ma tenue met réellement ma silhouette en valeur. C’est parfait.
Depuis la mort de mon frère, j’ai besoin de me sentir en vie, de combler le vide qu’il a laissé en moi et pour ça, je n’ai rien trouvé de mieux qu’une vie de débauche. Le sexe, l’alcool et la drogue m’aident à me sentir vivante et dans mes moments délirants, j’ai l’impression que Thomas est toujours en vie, qu’il est avec moi et qu’il me soutient. Je ne sais pas s’il le ferait vraiment s’il n’était pas mort mais en même temps, si mon frère était en vie, je n’aurais surement pas la vie que j’ai maintenant. Malgré tout, cette vie, je l’ai choisi et je l’aime car elle me permet de cacher mon mal être, mes faiblesses.
Arrivée au Yelen Lounge, je me dirige de suite vers le comptoir et commande une tequila. Buvant mon verre comme s’il s’agissait d’un verre d’eau, je regarde la gent masculine qui se trouve à porté de vue. Mouais, pour le moment, rien de bien intéressant mais qui sait ce qu’il peut se passer au cours de la soirée. Je commande une autre tequila et j’allais la boire quand quelqu’un me bouscula, ce qui eu comment effet de me renverser mon verre sur mon haut blanc. Vraiment super. Je me retourne et commence à engueuler la personne bien comme il faut.

- Nan mais c’est pas vrai, tu ne pouvais pas faire attention espèce de con ? Putain, mon haut est foutu maintenant.
Le mec reste les yeux fixés sur mon décolté. En temps normal, ça ne me gênerait pas mais là, je ne suis pas d’humeur à le laisser mater après ce qu’il a fait.

Ce que j'aime dans mon boulot de serveuse c'est qu'il me permet de rencontrer des mecs avec qui passer la nuit. Parfois, eux aussi ne veulent juste qu'une nuit, d'autres en demande plus mais je ne suis pas du genre à coucher deux fois avec le même. C'est bête parce que si le gars est un bon coup, je perds une chance d'atteindre le Nirvana mais cette règle, certes stupide par moment, est la mienne et c'est la seule que je respecte.
Tout ça pour dire que lorsque je ne travaille pas, la plupart du temps, je me défonce mais pas ce soir. Enfin pas totalement. En fait, ce soir, j'ai envie de trouver quelqu'un avec qui passer la nuit alors me voilà, sur mon lieu de travail mais pour le plaisir cette fois. Comme ça, au pire, si je trouve personne, je pourrais au moins discuter avec mes collègues.

En arrivant, je me suis commandée une tequila que j'ai bu, puis une deuxième qui a fini sur mon haut à cause d'un mec m'ayant bousculé. Autant dire que le mec en question vient de découvrir ce qu'il en coute de me mettre en colère. Ajoutez à ça que j'ai quand même un peu de coke et trois ou quatre bières plus une tequila dans le sang et bonjour les dégâts. Je me mets à lui hurler dessus, tellement qu'il se renverse son verre sur son T-shirt à son tour. Cela aurait pus être comique si je n'étais pas énervée. Son regard fixé sur mon décolté, il balbutie des excuses puis me propose un autre verre. Sentant ma colère s'accroitre et sachant encore très bien où je me trouve, je prends une grande inspiration que je relâche doucement pour tenter de me calmer. Au même moment, le jeune homme lève les yeux vers moi et écarquille les yeux. Je prends une deuxième bouffée d'oxygène avant de lui répondre assez sèchement.

- Je n'ai pas besoin qu'on me fasse la charité, garde ton argent pour t'acheter des bonbons.

A le regarder, je sais une chose sur lui, ce jeune homme semble un peu comme moi, c'est-à-dire qu'il a besoin d'oublier quelque chose ou quelqu'un et que pour ça, il boit, voire autre chose en plus. Allez savoir pourquoi, cette idée me calme assez pour oublier l'incident et pour tenter de reprendre les choses à zéro.

- Désolée de m'être emportée. Je m'appelle Heaven et toi ?

Avant que le jeune homme me réponde, je siffle mon collègue derrière le bar et lui fais signe de nous remettre la même chose.

Quand je me suis rendue au Yelen pendant mon jour de repos, je n’avais qu’une idée en tête, trouver un mec et passer la nuit avec lui. Mais j’avoue que l’idée d’embêter Elias et Seth pendant qu’eux bossent me procure aussi beaucoup de plaisir. D’ailleurs, je me suis adressée à Seth pour passer ma commande. Ce début de soirée se passait vraiment à merveille et puis, j’ai été bousculée et ma tequila à fini sur mon top, le rendant inutilisable dans le futur. Naturellement, vu mon état second, je me suis mise à hurler sur le jeune homme qui n’en menait pas large. Mon coup de gueule était tellement violent que le pauvre s’est renversé son verre sur son T-shirt. A présent, nous étions 2 couillons avec nos hauts sentant l’alcool à des kilomètres. Quand, pour s’excuser il m’avait offert de me payer un verre, je l’avais rembarré, disant que je ne demandais pas la charité. Néanmoins, je m’étais calmée rapidement et je m’étais même excusée avant de me présenter.

Avant que le jeune homme me réponde, je siffle Seth pour qu’il nous remplisse nos verres. Etant moi-même serveuse, je sais que siffler pour attirer l’attention du barman est souvent mal vu mais mon collègue me connait assez bien et il sait comment je suis. Après tout, ce n’est pas la première fois que je le siffle pour qu’il me serve et je sais que je ne vais pas attendre trop longtemps avant d’avoir ma commande. C’est un peu comme lorsque j'irais dans le bar d’Edène, je sais que je peux me comporter comme la pire des clientes, comme ils savent parfaitement que je ne suis pas quelqu’un de forcément correcte, ils acceptent tant bien que mal mon comportement. Et puis, en général, ils me rappellent à l’ordre quand je suis plus sobre.
Le jeune homme se présente sous le nom de Williams avant de me dire qu’il aurait dû faire attention. C’est vrai, il aurait dû mais on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie. Moi par exemple, si j’en avais le courage, j’irais rejoindre mon frère mais voilà même si je suis morte à l’intérieur, je suis encore en vie et je sais aussi que ça ferait plaisir à mes géniteurs que je disparaisse à mon tour. Après tout, la perte de leur fille unique, la seule enfant qu’il leur reste après le décès prématuré de mon frère feraient d’eux des personnes plaintes pour le reste de leur vie. Eux qui aiment qu’on parle de leur vie, ils seraient gâtés.
Voyant que je ne lui réponds pas, le jeune homme, enfin je veux dire Williams, me chuchote qu’il a 24 ans avant de me demander mon âge. J’avais raison, légalement, il n’a pas le droit de boire de l’alcool mais s’il y a bien une personne ici qui ne va pas le blâmer, c’est bien moi.

- J’en ai 24 aussi mais tu sais, je m’en fiche de ton âge et ce n’est pas la peine de chuchoter, personne ne nous écoute.
Je lâche un sourire à Williams avant de porter mon verre à mes lèvres. Si je m’écoutais, j’irais carrément me servir derrière le comptoir mais je me retiens. Je n’ai pas vraiment envie qu’Elias me tombe dessus parce qu’avec le bol que j’ai ce soir, j’aurais à peine mis un pied derrière le bar que mon patron montrera le bout de son nez.

En venant au Yelen pour ma journée de repos, je sais que j’allais faire des rencontres et voir des personnes que je connais mais je ne m’attendais pas à ce qui se passait. Déjà, un jeune homme me bouscule et du coup, je me renverse pour verre de tequila sur mon petit haut. Après m’être énervée sur lui puis calmée pour faire connaissance, je sens des mains se poser puis ces mains me retournent et avant que je ne puisse dire quoi que se soit, une bouche se plaque sur la mienne. Surprise au début, je remarque assez vite malgré mon état, que ces mains, cette bouche, sont à Edène, ma meilleure amie. Un sourire se dessine sur mes lèvres. Ce n’est pas la première fois qu’on s’embrasse elle et moi mais habituellement, on ne le faisait que pour faire dégager les mecs un peu trop lourds avec nous. C’était un jeu entre nous. Jeu qu’on avait expérimenté lors de vacances en Espagne. A Barcelone pour être plus précise. Je m’en souviens comme si c’était hier et pourtant, c’était il y a des années.
Je reviens doucement à la réalité quand j’entends Williams dire bonsoir tout doucement. Je ne prête pas attention à lui dans un premier temps. Je me concentre sur Edène.
- Holà muchacha, dis-je en prenant ma meilleure amie dans mes bras, dans une étreinte plus conventionnelle. C’était ce soir notre soirée conquête ? je lui demande inquiète d’avoir pus oublier une telle soirée en sa compagnie. Me souvenant d’un coup que je suis en compagnie de quelqu’un, je me retourne et fait les présentations. Edène, voici Williams, un charmant jeune homme m’ayant bousculée, ce qui a eu pour effet ça, lui dis-je en montrant l’auréole laissé sur mon haut par la tequila commençant déjà à sécher, Williams, voici Edène, ma meilleure amie, celle qui compte le plus pour moi maintenant. Bien malgré moi, ma voix baisse de volume et des larmes tentent de couler sur mes joues. Edène le sens parce que je sens sa main serrer la mienne. Je n’ai pas besoin d’en dire plus, elle sait ce qui me manque depuis 8 ans.
Je reprends contenance assez vite et me force à afficher mon plus beau sourire. Ce n’est pas la peine de virer dans le mélo. Je suis devenue assez pathétique comme ça que je me suis faite portée pâle et que mon patron et ami à débarqué chez moi furieux. Williams n’a pas l’air d’avoir remarqué mon état et ceci, grâce à Edène qui à engager la conversation avec lui en faisant plus ample connaissance.