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Baby-Sitter ! [PV Tara]

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Williams J. Reilly
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Williams J. Reilly
❣ Messages : 159
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MessageSujet: Baby-Sitter ! [PV Tara] Baby-Sitter ! [PV Tara] Icon_minitimeVen 20 Avr - 23:10


Bonne nouvelle !



Un lointain murmure dérangeait le lourd voile sombre qui couvrait la pièce dans laquelle il se trouvait. Assis à même le sol, il attendait sans comprendre. Ses longs doigts fins tremblaient légèrement et trituraient nerveusement les plis de sa chemise. Il ne voyait rien. Il ne pensait à rien. Il attendait.
Il tenta un instant de réfléchir à ce qu'il faisait ici, seul, dans le noir… Mais ne put trouver de réponse. Il n'arrivait même pas à ressembler ses derniers souvenirs… Quand avait-il quitté la lumière pour ce lieu froid et isolé ? Il était incapable de le dire. Il ne savait même pas ce qu'il attendait.
Williams se mordit la lèvre et sentit une brise glaciale glisser dans sa nuque. Malgré l'obscurité, il savait qu'il connaissait ce lieu. Il avait l'impression d'avoir souvent été ici, même s'il était incapable de situer cet endroit. C'était pour cette raison qu'il ne cédait pas à la panique, même si les ténèbres environnantes l'oppressaient de toute part. Il savait qu'on ne le laisserait pas ici indéfiniment. L'ombre précédait toujours la lumière… Le jeune homme lança un regard circulaire autour de lui et battit des paupières, se demandant un instant si ses yeux n'étaient pas scellés. Il n'aperçut aucun signe de vie, aucun rai de lumière, aucune ouverture… Il semblait seul dans ce brouillard.
Pourtant, cette brise devait forcément venir de quelque part… et ces voix indistinctes qui s'élevaient au loin, dans des limbes inaccessibles, n'étaient pas le fruit de son imagination. Sans comprendre les mots, il avait l'impression de reconnaître les intonations… Il ne pouvait distinguer clairement les sons, mais savaient que ces personnes ne lui voulaient aucun mal. Il n'était pas fou : ces voix ne venaient pas de son esprit. Il savait que des gens étaient bien là, proches… Il le sentait.
Brusquement, une légère angoisse lui étreignit le cœur et lui retourna l'estomac. Et s'il avait été oublié ? Et si ces voix ne s'approchaient pas, mais s'éloignaient de lui ? Et s'il devait rester ici, jusqu'à la fin ?
Dans un couinement sans écho, il se releva brusquement et commença à tourner sur lui-même fébrilement, cherchant à percevoir le souffle qui s'était tantôt engouffré sous sa chemise, le long de sa colonne vertébrale.
Le souffle court, il se figea et se concentra… Une vague brise caressa sa joue droite. Sans réfléchir, il s'élança vers son côté dextre, les bras tendus, priant pour ne pas percuter un obstacle. Ses jambes étaient cotonneuses et peinaient à le soutenir. Le sol était égal, en béton, et semblait s'étendre sur une immense surface. Le bruit de ses pas claquait dans l'air sans pour autant résonner, comme s'il n'y avait aucune limite, aucun mur à cette pièce.
Le cœur du jeune homme battait dans ses tempes qui semblaient sur le point d'exploser. Il courut ainsi sur une centaine de mètres. Peut-être plus, peut-être moins. Malgré son besoin d'avancer, ses jambes ralentirent l'allure et ses bras se mirent à brasser plus rapidement l'air froid. Il avait peur de tomber sur un mur ou d'avoir dévié de sa trajectoire…
Peut-être était-il trop à gauche ou trop à droite ? Peut-être avait-il tourné en rond ? Peut-être n'y avait-il aucune limite à cet endroit ?
Dans un gémissement pitoyable, il s'arrêta pour vérifier sa position. Il ne voyait toujours rien autour de lui… Même ses mains tendues ne se détachaient pas du tableau sinistrement noir dans lequel il se trouvait.
Il tenta de calmer sa respiration erratique pour percevoir les voix comme la brise. Le murmure semblait s'être intensifié, comme s'il s'était rapproché du petit groupe. Il pouvait désormais distinguer quelques sons plus précis. Il crut entendre son nom et frémit légèrement.
Qui étaient-ils ? Pourquoi ne venaient-ils pas l'aider?... Les appeler les ferait-il fuir ?
La brise balaya ses cheveux qui commençaient à devenir humides. Son corps était couvert de sueur et tremblait légèrement. Il avait visiblement légèrement dévié vers la droite. Il se tourna alors vers la gauche, lentement, jusqu'à ce que le vent lui fasse à nouveau face. En brassant le vide, il repartit en silence, d'un pas rapide et peu assuré.
Les voix se rapprochaient… et quelque part, il les craignait autant qu'il souhaitait les entendre plus distinctement. Il redoutait ce que lui révèlerait la lumière.
Soudain un grincement le fit sursauter brusquement et un éclair l'aveugla un instant. Il porta ses mains à ses yeux en poussant un cri de douleur. Une voix posée et grave s'éleva à quelques mètres de lui :
- Au revoir, Williams.
Il était en enfer. Une douleur insoutenable se fit sentir au niveau de l'abdomen. Un poignard Williams venait d'assister à son propre meurtre.


J'ouvris les yeux. Le soleil me les referma aussitôt. Ce n'était qu'un rêve - un cauchemar. J'inspirai profondément, soulagé. En me relevant, je m'aperçus que j'étais étendu au sol. Je remarquai que ma tête me lancinait légèrement. La bourrasque de vent était sûrement dû à la fenêtre ouverte. Je me hâtai d'ailleurs de la refermer, m'attardant quelques secondes sur le beau temps. Il y avait du soleil, mais il faisait froid. Ce n'était pas un soleil éblouissant comme San Francisco avait l'habitude d'avoir, c'était un soleil timide, presque inexistant. Je me réjouissais intérieurement, aujourd'hui il n'y allait avoir presque personne dehors.
Je sautillai jusqu'à la salle de bain, coiffant avec rage ma tignasse noire désordonnée. Lassé, je décidai de la laisser comme elle était, basta. Je troquai mon pyjama - qui était en vérité un maillot trop large d'une équipe de baseball - contre une chemise verte à carreaux et un jeans slim. J'improvisai quelques pas de danse avant de vérifier mon allure dans le miroir. Ca pouvait aller. Je décidai alors de ranger un peu mon appartement du 147 19th Street, ramassant des livres ça et là et ma tenue de la veille enlevée à la va-vite, puis, sortit de mon petit chez moi.
Je sortis, les écouteurs de mon Ipod dans les oreilles. Peut-être que je pourrais aider Tara, ma meilleure amie, à lui trouver un petit job.
Je marchais devant les vitrines, certaines fois avec des annonces mais, ça ne lui correspondait pas. Il lui fallait quelque chose de sympa, pas trop chiant, comme, je sais pas... Baby-sitter. Oui voilà, baby-sitter. Ah bah, parfois, le destin est avec vous !
Une petite affiche était accroché à un poteau. Elle avait attiré mon attention.
Recherche baby-sitter pour 2 jumeaux.
Appelez-moi au 415-276-871.

Je déchirais le papier et courrais vers chez moi. Tara allait être tellement contente ! Il fallait qu'elle vienne tout de suite chez moi. Je saisis mon téléphone portable – un Samsung E900.
-Allo, Tara ?
-...
-Ouais, c'est moi ! Devine quoi ? Je t'ai trouvé un nouveau job ! Rejoins-moi... Hum... Chez moi dans 5 minutes !
-...
-A tout à l'heure !
Je raccrochais sans attendre de réponse. Rahlala ! J'espère que ça va lui plaire !
Alors que j'arrivais chez moi et fermais la porte, la sonnette retentit.
-TARAAAA !


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