Adam&Hanni'

Moi, anxieux ? Trop pas, j'ai juste peur qu'il me dise qu'il a autre chose de prévu, après tout, c'est son anniversaire et ça ne serait que justice vu que je n'ai pas eu ma soirée pour lui lors du mien. Nous en venons donc à ma stupide tentative pour me racheter; je suis là, devant la porte de la maison d'Adam, un paquet à la main, un gâteau dans l'autre, et même un ballon. Bordel ! Ce que j'ai l'air débile, surtout pour un mec qui a toute les chances de rester sur le pas de la porte. Un coup d'oeil dans l'allée du garage, le Colonel n'est pas là, déjà ça fait une bonne nouvelle. Je ne serais ridicule que devant une personne ce soir, ou d'autre. Putain, faite qu'il ai invité personne. Alors que je me perds à imaginer comment se dérouleront les prochaines minutes, je me retrouve à poser le doigts sur la sonnette, ça sonne, et curieusement je commence à avoir une boule au ventre. Ça me rappelle ma dernière visite, ou curieusement, j'étais dans le même état d'esprit. Je suis con moi des fois, souvent en fait mais je vais commencer à croire que ça fait partie de mon charme. Toujours dans le même état d'esprit, je patiente. Je regarde ma montre pensant que peut être lui aussi il est pas là, et peut être même qu'on lui a offert un meilleur plan. D'un côté, j'ai pas prévenu, c'est ça qui est ultra chiant avec la spontanéité; ça vous éclate à la gueule quand ça ne marche pas ... Je patiente encore deux minutes, deux minutes à me dire que je suis un imbécile doublé d'un niais. Je me tâte à sonner une dernière fois, mais si ça ne marche pas dès le départ, ça sera pareil après non ? Tant pis, alors que je commence à faire demi-tour, j'entend des bruits de pas. Aaah ! Mais en fait, y'a quelqu'un. Super ! J'ai à peine le temps de me retourner qu'il m'ouvre la porte, je reprends d'un coup confiance en moi. Je lui avais déjà fait part de ma venue, j'ai pas précisé que ça serait aujourd'hui, est ce qu'il s'en ai douté, je pense pas & au final, je m'en moque, ce qui compte c'est qu'il me renvoit pas. Toujours aussi nerveux, je ne trouve que deux mots à dire, deux mots qui au final, résume bien la situation. « JOYEUX ANNIVERSAIRE ! » J'espère que ma belle gueule avec un sourire le fera oublier une éventuel rancoeur, mes joues me font mal à force de se tendre devant son silence. Je vais peut être arrête de croire au Père Noël aussi. « Tiens' c'est pour toi. C'est Louise qui l'a fait, je voulais te dire que je passerais aujourd'hui mais j'ai choisi la surprise. Et .. euh .. c'était une mauvaise idée ? » Sans trop bégayer, je parviens à briser le silence, mais bon j'aurais l'air encore plus pitoyable si je m'enterre dans un monologue à deux balles.

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A le voir silencieux comme ça, je songe que j'ai peut être fait une connerie, après je ne suis pas censé connaître la date son anniversaire, encore moins venir chez lui à l'improviste, mais il me manquait tellement, je ne compte même plus les mois qui nous ont séparés, et dire que ça sera pire avec la naissance du bébé. J'ai encore plus envie de profiter de l'instant présent. Je déglutis légèrement et me retrouve soulager lorsque je l'entends rire, un coup d'oeil sur le ballon que je tiens dans la main m'aide à me rendre compte que je suis ridicule, mais ça n'est pas grave. Moi, j'aime les ballons, c'est marrant.

« Merci » Je lui laisse le gâteau entre les mains, étant donné ma maladresse j'aurais vite fait de le laisser tomber, c'est déjà presque un miracle qu'il soit arrivé intact jusqu'à lui. Je le suis à l'intérieur, content d'entrer et de pouvoir passer un moment avec lui. « Tu remerciera aussi Louise » Je lâche le ballon, gonflé à l'hélium il ne pourra pas aller plus haut que le plafond, et puis bon maintenant qu'il est là, je réalise de plus en plus mon air idiot. « D'accord ! J'espère qu'il est bon. Tu sais depuis quelque semaines, elle a ses hormones qui la travaille et elle arrête pas de cuisiner. Bon ! elle se débrouille bien, mais avec ses envies de sucré-salé et d'amer parfois, elle fait des mélanges bizarre en cuisine, je préfère te prévenir. La semaine dernière, elle trempait ses fraises dans du vinaigre ! tu feras attention quand tu le mangeras » je raconte ma vie en riant; du moins, je me stoppe pas longtemps après me rendant compte que ma vie avec Louise ne doit pas l'intéresser des masses, c'est juste que voilà, je regrette tellement qu'ils ne se connaissent pas beaucoup ces deux là, que je me sens toujours obligés de parler de l'un à l'autre.

Je me racle la gorge, signe que je dois me taire. Avec mon fichu tempérament à être centré sur moi même, je ne fais même pas attention que je suis complètement en train de m'incruster chez lui; pourtant, sa tenue et ses cheveux humides m'indiquent qu'il était près à sortir. Je suis vraiment égoïste, j'aurais du lui dire que je passerais aujourd'hui, ou alors j'aurais du venir demain, pas le jour de son anniversaire où il a sûrement d'autres plans que de m'entendre parler de ma fiancée. « Je suis désolé, tu allais sortir ? Je voudrais pas te mettre en retard. J'essaierais de passer plus tard. » dis-je en reprenant la direction de la porte d'entrée, mieux vaut ne pas le retarder.

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Suis-je capable de démarrer une conversation sans parler de Louise ou de ce qu'elle fait ? Non, de tout façon, elle est mon quotidien alors c'est très dur de discuter sans l'aborder elle. Je suis malgré tout très chanceux avec Adam, cette manie de tout rapporter à ma meilleure amie ne l’énerve pas du tout alors que d’autre en ont rapidement assez du fait que je ne puisse m’empêcher de tout rapporter à elle. « Je ferais attention en le mangeant alors » Je fais un signe de tête lui faisant comprendre qu’il vaut mieux oui qu’il fasse attention. D’ailleurs, je suis un peu stupide, j’aurais du lui apporter des médocs qui aident à la digestion, juste par pour prévenir. Côté estomac, je suis blindé avec le temps, ce qui ne vaut pas pour les autres.

J’avais remarqué en arrivant qu’Adam avait sûrement d’autres projets ; je ne veux pas imposer ma présence, déjà que je suis arrivé sans trop prévenir et que je regrette cette soudaine spontanéité. J’aurais décidemment du appeler. « Hannibal » Alors que je me dirige vers la porte, prêt à lui souhaiter une bonne soirée, il m’appelle. « Reste » Je me retourne sans trop savoir quoi répondre. Gêné, je regarde au plafond mon ballon. « T’es sûr ? Tu sais, si tu as d’autres projets, il vaut mieux que je rentre. » Je sais, je dois être chiant à toujours devoir me faire prier, mais autrement, je passerais la soirée avec l’horrible sensation de m’incruster, ce que je déteste. « Si je dois m’empoisonner avec ce gâteau alors tu le sera aussi » Je commence à rire. « Bien sûr » je dis à haute voix pour moi ; je pousse un soupir avant de revenir vers Adam. «Parce que tu compte vraiment le manger ? Tu aurais pu le jeter une fois que je serais parti. Non parce que je veux pas te faire peur, mais l’autre jour c’est du chocolat qu’elle a mis dans la sauce tomate pour je cite – mettre plus de goût – c’était horrible. Attend toi au pire’ » quelle image je donne moi de ma meilleure amie ? Non, mais je préviens. Depuis l’épisode du chocolat, je travaille curieusement plus tard pour manger au bureau. « Bon, on sera malade à deux alors’ » Je dis pour finir avec un calme surprenant pour moi qui n’étais pas sérieux deux minutes plus tôt. Tomber malade ne me fais pas peur, je sais que je serais accompagné.
Je prenais place à table, le bruit des assiettes m’indiquait que nous allions bientôt savoir si Louise avait penser à nous en cuisinant et non à elle. Je saisis l’assiette, pas très rassuré. « Alors, dis moi, quoi de neuf ? Si j’avais su que t’allais venir alors… » J’esquisse un sourire, je joue un peu avec la nourriture en tentant de cacher ma gêne. Bordel ! J’aurais du prévenir. « Je suis désolé, j’aurais quand même du appelé. Je dois avoir un talent pour passer à l’improviste » je ris nerveusement avant de reprendre. – « Et bien, en fait. Pas grand-chose. Je travaille, je m’occupe de Louise. D’ailleurs, pour le bébé on a choisi la surprise ; pareil pour le prénom. J’espère qu’on sera inspirés ce jour-là. J’espère qu’on trouvera un truc pas trop pourri » Je commence à rire avec la vision de l’accouchement dans ma tête et l’issu final le prénom. J’imagine le bébé affublé d’un prénom telle que Prosper ou bien Eulalie. Pitié pas ça ! « Sinon rien ; tu me manque aussi. » Je rougit en l’avouant, mais c’est vrai. Adam me manque, et me dire que ça sera pire après m’angoisse. Je regarde mon assiette que je n’ai pas encore commencer bien que j’ai déjà mis ma part en miette. Combien on me dira de ne pas jouer avec la nourriture. Je relève la tête sans l’avoir vu se déplacer jusque moi. Mon cœur fait un bon lorsqu’Adam s’approche de moi pour m’embrasser. C’est comme retrouver un vieux souvenir, ça m’avait manqué. Nostalgique, je ne le laisse pas partir et l’embrasse avec plus fort avant de l’attirer à moi, oui il m’a manqué à un point que j’ai du mal à le laisser retourner à sa place. Après plusieurs secondes, je me détache et lui murmure. « Adam, je suis si content de te revoir »

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Je suis étonné qu’il songe à goûter ce gâteau malgré tout ; personnellement je ne sais même pas si j’aurais tenté l’expérience. A vrai dire, je n’ai jamais été vraiment malade à cause des plats de Louise, mais je connais leur goûts, du salé-amer en passant par du sucré pas vraiment sucré, je peux dire que j’aurais fait de multiples expériences avec elle. « Bien sûr que je vais y goûter. Attend, elle s’est pris le temps d’en faire un, alors je vais pas lui faire l’affront de le jeter sans y goûter » Voilà qui fera sûrement plaisir à Louise ; savoir que malgré mes médisances, il avait tenu à lui faire honneur quitte même à y laisser sa vie. C’est admirable ; qualité d’Adam que je peux mettre en valeur auprès de Louise. Mais bon ; là, je ne fais qu’être médisant, après tout avant que les hormones de Louise ne soient complètement chamboulés par sa grossesse, je la trouvais extra en cuisine, donc, tout est relatif.

Je regarde Adam tandis qu’il coupe le gâteau, je prends le temps d l’observer, en réalité, on pourrait presque dire que je le mate puisqu’à cet instant tout ce que je trouve à me dire c’est à quel point il est beau, et surtout à quel point il m’a manqué. Je lui donne les dernières nouvelles, convaincu désormais du fait que je suis devenu un être inintéressant ; ça me fait tout drôle. « Okay, mais je suis sûr que vous trouverez quelque chose de bien pour le bébé » J’en suis pas convaincu, mais j’hausse les épaules, c’est pas pressé après tout, si ? « Nan mais sinon, on mettra plein de prénom dans un sac en papier et on piochera au pif’ Un genre de loterie’ Même qu’on pourrait participer trop de gens, tout le monde met un papier et celui qui gagne …. Bah’ il gagne un truc » Je me gratte la tête avant de me mettre à rire du nouveau jeu que je viens d’inventer ;je suis pas convaincu que ce soit comme ça qu’on devient bon père, mais au moins ça s’annonce comme une solution. Un léger silence se pose, sans reparler de mon projet fou de loterie, j’avoue à Adam qu’il m’a manqué ; peut-être que je suis trop honnête ou bien démonstratif, je n’obtiens pas de réponse en retour, je ne m’en offusque pas, moi c’est les mots, lui les gestes, chacun son truc.

Ce fût comme une rasade de sentir à nouveau ses lèvres sur les miennes, il y’avait clairement eu un manque, je sentais des petits picotis dans mon ventre. Je me penche en arrière lorsque sa main me frôle les cheveux, c’est pas cool ; il devrait savoir que ma coiffure c’est tout un art et qu’il ne faut jamais y mettre les mains, néanmoins, je préfère rire plutôt que de le prendre mal, ça se remet en moins de deux. Nous passons donc « à table « si l’expression peut être utilisée ; alors qu’il se rapproche de moi, je commence à manger ma part du gâteaux. « T’as d’autre chose de prévu après ? » Je prends le temps de mâcher avant de répondre, déjà le gâteau est comestible. Bonne nouvelle, je suis libre ce soir, je serais pas malade. J’hoche la tête « Non, rien. Je suis spécialement venu pour toi, et je ne repars pas sauf si tu le veux ; ou si il y’a une urgence, mais bon je préfère être optimiste et me dire que je vais pouvoir profiter de toi pendant encore quelques heures. » dis-je en souriant, c’est sûr que si y’a un urgence, je file. Mais bon, je reste encore libre de pouvoir passer mes soirées où je le décide, je me suis tout de même pas fait castrer par Louise Oo. Perdu dans mes réflexions, je ne faisait pas attention à Adam qui se jetait enfin à l’eau, quoique tout mon attention se reporta sur lui lorsque je l’entendis s’étouffer’ « Adam ? Adam ? ça va ? » Evidemment que ça n’allait pas, je suis con des fois. Rapidement, je commence à donner des tapes dans son dos. C’est que je panique vite, alors là le voir, puis je peux pas m’empêcher de me dire que ça y’est, je l’ai tué. « Oh mon dieu ! Faut que j’appelle les urgences » criais-je légèrement en panique le téléphone à la main.

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Il est vrai que des fois, j'énonce de belle idées farfelues. Cela m'amuse, régler les problèmes comme un enfant le ferait, à croire que je me m'entête à ne pas grandir. C'est un autre problème ; cependant j'ose penser que ma façon de choisir le prénom est bonne, après tout si on ne met que des super prénoms dans le sac, le bébé aura quand même un prénom qui gère. Reste qu'à voir avec Louise, même si j'ai déjà mon idée de prénom. « Je suis pas sûr que Louise serait d’accord avec une telle méthode. » C'est pas sûr ; après tout on parle de mon double féminin, elle a les idées aussi barrée que les miennes, si ça se trouve, elle adoptera carrément cette méthode. « Tu te rend compte si on propose le nom Vador et après t’as une fille qui s’appelle comme ça » Il marque un point ; même si pour moi ma fille aurait trop la classe si elle s'appelait Vador ; mais je dois aussi penser à son intégration dans la vie qui pourrait s'en retrouver fortement compromise. « Promis ; je ne mettrais que de beaux prénoms, et y'aura même un sac fille et un sac garçon, juste au cas ou … » Ouais ; prévoyant, mais avec un enfant, il le faut. Un prénom, c'est pour toute la vie.

J'entre en complète panique lorsque je le vois s'étouffer. Je ne sais pas quoi faire, comment agir et le voir tousser n'aide en rien mon angoisse. J'en viens à me demander ce qui se passe, je l'ai goûté ce gateau il était bon mais bon, au lieu d’avoir ce genre de raisonnement complètement débile, le mieux reste d'appeler les secours. Ce que je fais lorsque je réalise que taper dans son dos dans l'espoir de le faire cracher ne sert à rien ; il nous faut des pros et je compose leur numéro. « Si tu voyais ta tête bon sang » Quoi ma tête ? Et si il avait vu la sienne. Je reste un long moment con à le regarder rire de moi ; quoi ? Il blaguait ? A le voir rire en si pleine forme, je n'en doute plus. J'en deviens rouge de honte d'avoir paniqué de la sorte ; mais de la vrai honte. J'en ai presque les larmes qui me viendraient aux joues ; il m'a fait peur le con, et maintenant il se moque. Ca à beau être innocent, je le prend très mal. « C’était pour rire » Ca, j'avais cru comprendre. Et au moins, un d nous deux riait ; je reste toujours aussi immobile à le voir. Nan mais j'ai cru mourir de peur ; c'est absolument pas drôle.

Je lui laisse tout le loisir de rire tandis que moi, je termine ma part de gâteau. Vu qu'apparement rien ne cloche avec le gâteau, autant le manger. Alors que j'enfourne dans ma bouche de gros morçeau comme pour essayer d'oublier la scéne passe, je sens ses mains se faufiler dans mon cou. Quoi ? Il a vu que je boudais. Je m'en fiche ; mais je n'ai pas le temps de lui faire comprendre que je partage à nouveau un baiser avec lui ; si il croit que je ne lui en voudrait plus après ça. Il se trompe. Toutefois, il serait bête de faire la gueule dans un de ces moments, c'est pourquoi je l'invite en pleine conscience à laisser sa langue jouer avec la mienne. Ce qui m'a manqué, j'ai tant besoin d'être rassasié. « C’est quand même sympa de ne pas me laisser mourir sur place. T’es mignon » Mignon ? Mais je veux pas être mignon. Je sais pas si ça fait son effet, mais là je boude. Après, je l'ai laissé glisser sa langue dans ma gorge, on a vu mieux en boudage >< Oh ! Fais chier' « La prochaine fois, je te laisserais t'étouffer ; c'est pas drôle de jouer avec mes nerfs. J'étais à deux doigts de la crise d'angoisse. » dis je en boudant encore un peu. Je me tord la lèvre, pas trop sûr d'avoir quelque chose à dire après ce froid. « Tu recommenceras plus ? S'il te plaît ? Moi, ça me fait jamais rire ces blagues là. » Ouais ; imagine que ce soit vrai deux secondes hein ><

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Je baisse les yeux pour regarder sa main posée sur ma cuisse. Oui, je boude même si en fait je ne dois pas du tout avoir l’air crédible à voir le petit sourire qu’arbore Adam, à croire que je l’amuse plus qu’autre chose. Bon dieu ! Quand serais-je crédible ? J’essaie même d’appuyer mon boudage par des paroles méchantes que je ne pense pas vraiment. C’est sans effet, il m’embrasse. Peut être parce qu’il sait que ma détermination n’y résistera pas, après tout c’était qu’une blague et euh … c’est Adam. Je peux pas le bouder alors que je sens son contact et qu’il joue les doux avec moi. Gros vicieux ! Quoique, mes paroles méchantes mais non réellement pensée font leur effet, il se rassied et me prend sûrement plus au sérieux. « D’accord d’accord, je recommencerais plus » Et je le regarde manger. Bravo Hanni ! Tu viens de niquer l’ambiance.

« Tu m’en veux beaucoup ? » Je repose ma fourchette et le regarde. Putain ! Il pense vraiment que je suis sérieux. Jamais je le laisserais mourir voyons. J’hoche la tête comme un gamin avant de répondre. « Bien sûr que non. C’était juste sur le moment tu sais ? Je n’aime pas qu’on se moque de moi. » Oui, je suis susceptible, une vraie tête de con. On passe à la suite. Les joues rouges d’un peu de honte, je reprends mon assiette tout en cachant mon désarroi pour m’être énervé pour que dalle. Lorsque je termine, je finis par suivre des yeux Adam qui se déplace pour nous servir à boire. Je suis silencieux encore, quoique la honte s’est effacée. Ce sont des émotions qui ne durent jamais longtemps à ce que je constate, ou alors, c’est juste que je suis suffisament lunatique pour ne les ressentir que quelques minutes. Et moi qui critique les sautes d’humeur de Louise, je peux parler. « En tout cas tu pourras lui dire que son gâteau est bon comme ça » Je souris et réponds. « Je le ferais d’accord. » Je rassemble les deux assiettes maintenant que nous avons terminé. « Et sinon t'avais eu quoi pour ton anniversaire ? » Je suis surpris. Mon anniversaire, c’était il y’a des semaines maintenant et je ne comprends pas pourquoi il m’en parle là maintenant. Je rigole un peu et tente de me rafraîchir la mémoire. « Mon père m’a offert une montre & Louise la première échographie. Tu veux voir ? » Question rhétorique, en fait j’ai déjà sorti la petite photo de bébé bulle que j’ai rangé dans mon portefeuille et je la tends à Adam pour qu’il voit lui-même. « Voilà. Je te laisse l’interpréter comme tu le souhaite. » « Tu pense arriver à gérer quand même, avec ton boulot ? T'as beaucoup de cas en ce moment ?» Je suis désarçonné. Est-ce que j’ai l’air de mal m’y prendre. Déjà avant mon travail me prenait mon temps mais je ne suis pas seul. Je me racle la gorge, en effet j’ai beaucoup de cas. « C’est vrai. J’ai beaucoup de travail mais je saurais prendre soin de ma famille. Mon père m’a élevé seul avec sans doute encore plus de boulot que moi et je m’en suis bien sorti. Je ne fais pas de soucis pour la vie de famille ou même professionnelle. Juste que … » Je m’interromps avant de formuler clairement une certaine inquiétude à notre sujet. « Je ne sais pas si nous, nous nous verrons autant. Déjà là c’est dur, mais que le bébé sera là. Je ne sais pas. Adam ne m’en veut pas si je m’efface petit à petit. » Je me racle la gorge une nouvelle fois. Quoi c’est une rupture ? L’annonce officielle que je vais m’effacer de sa vie ? Non, juste je préviens que je ne saurais peut être pas tout gérer et ça me désole.

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Je finis rapidement par me sentir trop con ; tout d’abord, je ne ris pas de sa blague – qui m’a tout failli faire un infarctus – mais en plus voilà que je lui annonce que le peu de temps que j’ai à lui accorder sera encore plus réduit lorsque le bébé sera ; et tout ça, je lui annonce le jour de son anniversaire. Mais qu’est ce que je suis plein de tact moi comme mec. Tu parle, je suis qu’un gros con oui’ « C’est pas grave, le plus important c’est Louise et le bébé, tu le sais bien » C’est faux. Du moins, ce qu’il essaie de me dire est faux. Certes, Louise et le bébé sont important, voir même très important, mais ça ne signifie pas forcément qu’Adam est le cadet de mes soucis, bien au contraire il est …. Beaucoup plus et gagne son importance au même niveau que Louise ; sauf que voilà, je ne me suis jamais engagé auprès de lui comme il ne s’est jamais engagé auprès de moi, ce qui rends la tâche de lui expliquer beaucoup plus difficile. « T’auras qu’à me sonner quand t’auras le temps ou l’envie » D’accord, je sais que je viens de le blesser, mais c’était pas mon intention. « Arrête ! Tu sais bien que c’était pas ce que je voulais dire ; je .. je me suis mal exprimé. » Je réponds avant de me taire pour ne pas m’enfoncer encore plus.

« Ce sera un très beau bébé, j’en suis sûr » conclu t-il avant de me rendre la photo que je range dans mon porte-feuille. Je reste là, silencieux sans savoir quoi ajouter après le malaise installé. Bordel ! Pourquoi faut-il toujours que je l’ouvre alors que je ferais mieux de la fermer ? L’idée même d’être faché avec Adam m’insupporte. Je ne peux tout simplement pas, mais est ce que ça serait égoïste de la garder dans ma vie ? « Adam, je me suis mal exprimé. Je suis désolé ; la vérité c’est que je vais avoir une famille à gérer et que je ne pourrais plus mener mon train de vie d’antan, si tu l’as déjà remarqué je … je disparais de la surface. Je m’enterre dans une routine sans vraiment pouvoir faire quelque chose contre ça. Et si j’ai insinué que bientôt on se verra encore moins souvent c’est pas pour que tu pense que tu n’as aucune importance dans ma vie ; au contraire, je t’aime suffisament pour vouloir que tu fasse parti de cette routine. Mais ça serait égoïste parce que, je ne ferais que penser à moi » Je tente d’expliquer maladroitement. Je finis par me taire tentant de chercher vainement quelque chose à ajouter mais plus ça va, plus j’ai l’impression de m’enfoncer. Super l’anniversaire ! J’aurais peut être même mieux de ne pas venir si c’est pour lui niquer son moral.

Non ; je pense aussitôt que ‘ai eu raison, heureusement que je suis là parce que c’est un jour que je peux passer avec lui et je suis là comme un con à ne pas en profiter. Rapidement, je me lève et avance vers lui, quelques mètres, quelques centimètre et j’arrive si près que je peux le toucher. Arrivé à sa hauteur, je freine dans mon élan. Et si il me demandait de partir ou même me rejetait totalement ? Mon égo en souffrirait sûrement mais nous sommes dans un moment où il faut savoir le laisser de côté. Je le saisis alors avec toute ma poigne – pas violement – et l’embrasse à pleine lèvres avant d’ajouter « Est-ce que pour un soir on pourrait faire comme si de rien était ? »

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« Je me répète peut être, mais t’auras qu’à me sonner quand t’auras du temps » Il ne comprend pas ce que j’essaie de lui dire. De toute façon, comment pourrait-il ? Je ne suis même pas sûr de comprendre moi-même tout ce que je raconte, mais je sais où je veux en venir : Il n’est pas un chien qu’on siffle pour qu’il ramène la balle, il est important pour moi et peut être même que si je n’étais pas engagé près de Louise, alors je passerais beaucoup plus de temps avec lui. Mais ça, on ne le saura jamais. Je finis par me sentir coupable de lui avoir sûrement gâché sa soirée d’anniversaire. J’ai envie de me traiter de con à haute voix tellement j’ai l’impression d’en être un ; c’est son anniversaire et normal, je lui annonce qu’on se verra de moins en moins, et dire que si j’étais à sa place je ne l’aurais pas pris de la même façon.

J’éprouve le sentiment de ratrapper ma connerie, enfin surtout celui de la lui faire oublier. On y est pas encore, j’ai une soirée et même une nuit et ça, c’est à mettre à profit. Alors je m’approche de lui, alternant assurance et timidité pour au final être devant lui. Je ne veux pas qu’il pense que je ne veux pas de lui, qu’il croit des mensonges, bien sûr que si je veux, je le réclame et l’embrasse sur les lèvres pour le lui montrer puisque je me sens incapable de le dire. Je n’ai pas envie de parler ; si je parle alors je risque de dire d’autres conneries qui ce soir ne sont pas les bienvenues. Je me saisis donc de ses lèvres et l’embrasse, c’était rare que je fasse moi-même le premier pas, mais c’était parfois nécessaire.

Je reste alors contre lui à le regarder, à le dévorer des yeux en lui disant d’oublier ce que j’ai dit. J’ai été con ; qu’il ne le garde pas en mémoire, pour la postérité. « Je suis d’accord » Je souris alors, légèrement et face à lui. Il m’embrasse à nouveau et en vient à me bloquer contre la table, je ne résiste pas. Sans quitter ses lèvres, j’obéis à ses gestes. « Tu veux qu’on monte dans ma chambre ? » Je baisse les yeux vers sa main qui caresse doucement ma taille et les relève. Ouais, j’ai envie qu’on monte xD Je ne dis rien mais le regard veut tout dire. « On peut se regarder un film » Alors que je prends son visage entre mes mains pour y déposer un énième baiser, je rigole. « Parce que tu pense que j’arriverais à rester calme en regardant un film à côté de toi ? » Ou alors, j’ai mal grugé le sous-entendu. Le type un peu lent’ t’sais. « Remarque : On peut toujours essayer » dis je en le taquinant et en l’entraînant vers l’escalier qui conduit à l’étage supérieur. Naturellement, je glisse ma main dans la sienne et ouvre la marche même si par la suite, c’est plus moi qui le suit.

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