« Ce qui se trouve derrière ou devant nous n'a que peu d'importance. Comparé à ce que nous avons en nous... » Ralph Waldo Emerson

Elias, Adam & Camden ♥

La proposition de partir en famille afin d'équiper Elias semblait être acceptée par tous les membres de la maison. Un sourire étira mes lèvres doucement, tandis que je toisais mes frères et les enfants de mon jumeau. Ce qui me fit sourire d'avantage, c'est de me dire que la loi de la génétique était particulière. Elias avait un jumeau - moi en l'occurrence - et sa compagne avait mis au monde deux enfants ; des faux jumeaux. La probabilité d'obtenir cet effet était plutôt mince. C'est vrai que ça demandait du travail en plus, mais je ne pouvais que me moquer intérieurement en me disant que mon jumeau ne faisait pas le travail qu'à moitié. Toutefois, je ne me permis pas d'émettre une telle réflexion à voix haute. Dans tous les cas, cette journée était particulière. J'en avais appris beaucoup en très peu de temps et je ne savais pas si mes neurones suivaient le mouvement par habitude ou si je ne réalisais pas réellement ce que cela incombait à la famille. De plus, me dire que le Colonel était grand-père ne pouvait que me faire sourire d'avantage ; J'espérais seulement qu'il y mette plus de volonté qu'il n'en avait mis avec nous. Adam disparut quelques instants avant de redescendre dans le hall. J'en profitais pour observer Elias, qui était attentif envers ses deux enfants. Mais ma joie allait disparaître bien trop vite à mon goût.

« Va falloir que tu change de voiture, Eli, non ? On en prend deux pour avoir plus de place ? »

« Oui il va falloir malheureusement je ne sais pas trop quoi prendre et oui vaut mieux en prendre deux ça sera plus simple. Je change les petits et après on peut y aller. »

Comme je le sentis, ma joie s'évapora aussitôt. Prendre deux voitures n'était pas possible ; d'une part parce que je n'étais pas venu avec la mienne. D'autre part parce que je refuserais catégoriquement de conduire ; surtout avec mes frères ou mon neveu et ma nièce à l'arrière. Mais comment pouvais-je leur dire que je n'étais toujours pas monté dans un véhicule digne de ce nom sans me mettre à m'effondrer ? Au fur et à mesure des secondes, je revis le visage d'Amber qui riait aux éclats à mes côtés. Puis, je vis la route. La douleur. Le sang. Les cris. Les larmes. Les ambulances. Le noir. L'hôpital. Le visage déconfit des parents d'Amber lorsqu'ils me croisèrent par mégarde sur le trottoir. Bref, tout me revint dans des flashes. Je repris tout en pleine tête, à la manière d'une énorme baffe ou d'un poing. Ce fut douloureux, indéniablement. J'étais resté là, à regarder devant moi sans rien voir. Et ce furent les paroles d'Elias qui me sortirent de mes pensées.

« Qu’est-ce qu’il vous arrive tous les deux ? Bon aller on peut y aller. »

Oui, mais non. En fait, je l'observais depuis avant, suivant ses moindres mouvements de père maladroit, mais mon esprit était totalement ailleurs, déconnecté de ma vision. Je déglutis avant de les regarder l'un après l'autre.

« Attendez ! Je... j'ai pas pris ma voiture. »

Dis-je maladroitement, sourire gêné sur le visage, tandis que ma main vint caresser ma nuque avec anxiété. Mes jambes tremblaient un peu, sans doute à cause des souvenirs qui remontaient. Essayant de me maîtriser, je repris le contrôle sur ma voix et mon corps, du moins je tentais de le faire.

« Mais ça ne fait rien. J'irai en taxi et je vous suivrai. »

Je n'avais pas le courage de leur dire que je n'étais pas remonté en voiture ou que je ne voulais pas. Toutefois, par ces quelques mots, je me disais qu'ils comprendraient où je voulais en venir et pourquoi je n'avais pas pris la décision de monter dans l'une des voitures du Colonel restée dans l'allée de la maison familiale. Je tentais de me détendre, chassant mes démons intérieurs, affichant un sourire qui se voulait rassurant. Même si je ne savais pas qui j'essayais de rassurer ; si c'était eux ou moi.

code by stitch

Adam, Cam & Elias

Mon regard se posa sur Camden qui venait de dire qu’il n’avait pas de voiture, qu’il allait prendre un taxi, je vins à froncer légèrement les yeux sans pour autant vraiment le montrer, je vins à réfléchir rapidement, me disant que son réveil, je ne l’avais pas vu au volant d’une voiture. Je regardais Adam qui venait de prendre une nouvelle fois la parole pour dire qu’il allait prendre sa voiture et conduire, je vins à sourire un peu plus au moins c’était une bonne chose de faite de toute façon je ne l’aurai pas laissé partir en taxi, au fond on pouvait être là pour lui. Je regardais mes enfants une nouvelle fois avant de suivre Adam qui prenait la direction de la porte une fois que j’avais en main les deux cosys, je préférais que Cam soit en forme avant de lui faire prendre les enfants. J’installais les enfants dans la voiture avant de regarder mes frères en souriant « Aller c’est parti pour les emplettes… » je me demandais ce que ça allait donner, trois hommes entourés de deux bébés dans les rayons layettes, ça allait être vraiment comique.

Je montais en voiture, prenant la direction du centre commercial, je savais qu’i y avait tout ce qu’il fallait là-bas sauf pour l’achat d’une voiture mais ça, ça serait pour plus tard. Il ne nous fallu pas trop de temps pour arriver à destination. Je me garais avant de regarder devant moi pensif pendant un bon moment. Je me disais qu’au fond, tout ça j’aurai du le faire à elle, partager tout ça mais non j’allais le faire avec mes frères et c’était important pour moi, simplement parce qu’au fond je n’avais qu’eux et les enfants. Je savais que sans eux, je serais perdu et je n’aurai pas cette même envie de me battre, de faire de mon club ou plutôt notre club un endroit à la mode mais aussi reconnu, mais aussi de faire que mes enfants aient tout ce qu’ils méritent, la vie leur avait déjà joué un mauvais tour, ça n’allait pas continuer. Je finis par revenir à la réalité avant de descendre de la voiture et de voir mes frères, je pris les enfants pour finir par les sortir de la voiture. « Bon je crois qu’on va prendre un caddy chacun non ? »

Je vins à me mettre à rire tout en imaginant la scène, c’était vraiment assez comique comme situation « Aller je crois que ça va être une bonne partie de rigolade tout ça et on drague pas tous les deux, les courses avant » bon je cherchais juste à les taquiner un peu en souriant avant d’avancer vers le magasin.

code by stitch

« Ce qui se trouve derrière ou devant nous n'a que peu d'importance. Comparé à ce que nous avons en nous... » Ralph Waldo Emerson

Elias, Adam & Camden ♥

Je devais bien l’admettre, je n’avais pas retouché une seule voiture depuis mon accident. Il avait coûté la vie à la femme que j’aime et que j’aimerai toujours. La bague de ma demande en mariage était toujours dans ma commode, à côté de mon lit. La nuit passée, d’ailleurs, j’avais versé de nombreuses larmes en la regardant encore et encore, au point d’en avoir mal à la tête. et au ventre à cause de sanglots multiples. Et je m’étais endormi ainsi, la bague sur son oreiller ; celui qu’elle aimait tant car elle le trouvait plus moelleux ; ce qui ne changeait rien car ils étaient identiques à mes yeux. Son parfum s’était dissipé avec le poids des mois, mais j’avais toujours cette impression que sa présence demeurait là. Son sourire, sa douceur, ses lèvres... Où était-elle ? Je continuais de la chercher, sans cesse. Aujourd’hui encore. Elle aurait été heureuse de garder les enfants d’Elias ; de nous aider pour les courses. D’avoir des enfants avec moi... c’était un projet, d’ailleurs. Mais ça ne demeurerait qu’un doux rêve, désormais. Un rêve dont je ne pouvais effectivement pas faire le deuil. C’était trop difficile pour le moment. La plaire demeurait intacte ; présente. Douloureuse. Et tout cela me revint en pleine tête lorsque j’avouai que je n’avais pas pris ma voiture. Que je ne pouvais plus la toucher. Que je me déplaçais en taxi. Ma vie avait été détruite en quelques secondes ; c’est tout ce qui avait fallu pour que le miroir se brise à jamais. Que je sois déchiré au plus profond de mon âme. Et, pourtant, je demeurais silencieux, ne laissant pas transparaître ma peine.

Adam me ramena doucement à la réalité en disant que nous prendrions sa voiture. Je regardai mon jumeau, les petits, puis mon cadet, et je finis par hocher la tête. Aussitôt, nous partîmes de la villa familiale et je me mis à l’arrière de la voiture d’Adam. Aussi idiot que cela pouvait être, je ne supportais pas de rester devant. J’avais l’impression que j’étais à la place d’Amber et ça, je ne pouvais pas le supporter. Parce que si elle avait conduit, cette nuit-là, elle serait encore en vie. C’est moi qui serais mort, en fait. J’inspirai profondément et me dirigeai à l’arrière, silencieusement. Je n’avais pas envie de parler, certes. J’essayais de me réjouir de cette réunion familiale ; chose qui n’était pas arrivée depuis des lustres. Mais je ne parvenais pas à masquer convenablement la tristesse dans mes yeux. Heureusement, le trajet ne fut pas long et nous arrivâmes rapidement au centre commercial de la ville. Il y avait beaucoup d’étages et largement de quoi subvenir aux besoins des petits. Elias sortit à son tour du véhicule et nous proposa de prendre chacun à caddy, ce que je fis sans broncher. Je leur adressai tout de même un sourire, content d’être avec eux en ces instants. J’avais besoin de me changer les idées. La scène devait être comique, à la manière dont les clients nous toisaient les uns après les autres avec des yeux ronds. D’ailleurs, Elias lança une boutade et je ne pus que rouler des yeux avant de rire. Je suivis alors mon jumeau, un peu perdu dans les achats qu’il aurait à faire. Pour tout avouer, nous étions venus au centre commercial avec Amber de nombreuses fois. Et, juste avant l’accident, on s’était retrouvé au rayon « bébés ». Elle y était restée si longtemps... comme si elle pensait être prête à devenir mère. Ca aurait été merveilleux...

code by stitch

Adam, Cam & Elias

C’est vrai que je n’avais pas vraiment pensé à ce que je devais prendre pour les enfants, tout ça avait été tellement vite et soudain que je n’avais pas eu le temps de préparer leur arrivée. Je ne savais pas vraiment quoi faire ou prendre mais bon on était trois maintenant et on allait très bien se débrouiller j’en étais persuadé. Une fois dans le centre commercial, il était assez simple de trouver le rayon bébé mais il fallait avouer qu’il y avait tellement de chose qu’il fallait vraiment être un expert pour trouver chaussure à son pied. Je regardais Cam pendant un petit moment, il avait tellement soucieux ou plutôt ailleurs, je n’aimais pas le voir comme ça, à croire qu’il ne serait plus jamais heureux, je vins à laisser s’échapper un léger soupire avant de regarder Adam qui prenait la parole. Bon il n’avait pas tort du tout mais parfois on savait jamais sur qui on pouvait tomber, il y avait tellement de possibilité. Je m’approchais de lui tout en lui souriant. « Tu as certainement raison mais on sait jamais » bon j’avouais que je le taquinais un peu peut-être pour détendre l’atmosphère surtout en regardant Cam, je me demandais bien à quoi il pouvait penser mais je ne disais rien sur ça, su moins pour le moment.

Je reposais mon regard sur Adam qui était en pleine réflexion sur les couches, bon alors il fallait que je calcule tout ça… donc deux enfant en très bas âge, des changes plus que régulier le tout multiplier par deux donc oui fallait un bon stock « Ben écoute je pense qu’il va falloir au moins 6 gros paquets pour le mois complet après euh pour la marque je ne sais pas trop, au pire pampers c’est la plus connu non ? » Je regardais Adam avant de reposer mon regard sur Cam une nouvelle fois tout en lui souriant. « Bon alors Cam, tu as décidé de sourire quand ? sérieusement… » je vins à lui donner un petit coup dans l’épaule pour le faire bouger un peu avant de regarder les produits dans le rayon et de tomber sur les biberons, bon ça aussi il m’en fallait car je n’en avais que deux et c’était pas vraiment assez. Je regardais les motifs avant de d’en prendre deux puis de me retourner vers mes frères « Euh… Animaux, nounours pour les dessins ? » bon au fond c’était la même chose à part des dessins différents mais bon vu qu’on avait le choix, autant prendre un jolie.

Je restais un moment à regarder les biberons faisant un peu le pitre au milieu du rayon avant de reprendre mon sérieux quand une vieille dame fit son apparition dans le rayon. J’essayais de garder mon sérieux pendant un petit moment avant de me mettre à rire légèrement « Bon sérieusement, lequel ?... »

code by stitch