Heaven et Aaron

La voir si facilement abdiquer était encore plus jubilant... Tout était tellement facile, trop peut être. Le jeu qu'il avait mit en place devenait trop linéaire. L'adrénaline si présente au début ne cessait de diminuer à mesure que le temps continuait de s'écouler. Pourtant Aaron n'en montra rien, et se levant de sa chaise il renvoya d'un signe de tête le serveur qui s'apprétait à venir demander ce qu'ils désiraient manger. Il se dirigea vers la chaise d'Heaven, lui offrant sa main comme une invitation. Les yeux rivés sur cette dernière, il put voir sa détresse. Est ce que cela lui ferait changer d'avis ? Non. Parce qu'il ne la connaissait pas, parce qu'elle ne représentait rien d'autre qu'un simple pion, et parce qu'il était plus fort que tous ses stupides humains qui tentaient de combler affaires et sentiments. Une fois Heaven debout, il lui proposa son bras, comme pour l'accompagner vers les marches de la mort. Une chaleur, encore inconnue, s'empara de lui, le faisant frissoner. Il savourait ce goût de la victoire comme le goût d'un bon vin qu'on tente de garder le plus longtemps possible sur son palais. Tout en se dirigeant vers la porte il lui glissa à l'oreille une sorte d'avertissement, essayant de lui faire comprendre qu'il n'en avait malheureusement pas encore finie avec elle :

"Et ce n'est que le que le début vers ta longue descente aux Enfers, Miss Parker"

Il y avait une chose très étrange dans le comportement d'Aaron. D'un point de vue extérieur on aurait pu penser que tous ses gestes étaient fait pour la rassurer, la réconforter... Etait-ce donc une partie de plus de son côté sombre ? Peut être... N'empêche que tout était parfaitement orchestrer, comme il le pensait et ce depuis le début. La limousine était là comme prévu. En gentleman qu'il était Aaron ouvrit la portière à Heaven, la laissant tranquillement s'installer, puis il prit place à côté d'elle, s'assurant que les portières étaient fermée à clef. Profitant de cette inspection il ferma la vitre opaque qui les séparaient du chauffeur. Il se tourna alors vers, en bonne brebis effrayées qu'elle était, Heaven ne parvenait pas à le regarder au fond des yeux. Cela le fit sourire. Le trajet ce passait en silence, il n'y avait de toute façon rien d'autre à dire.... Une fois arrivés devant l'usine désaffectée, ils sortirent tous deux de la limousine et se dirigèrent vers les portes cadenassées. Aaron ouvrit l'accès, et il laissa pénétrer Heaven en première, s'assurant de refermer derrière lui.

"Bien maintenant que nous sommes seuls, cela va être beaucoup plus simple. Est ce que tu reconnais ceci ?"

Il sortit alors d'un petit tiroir une seringue, comprenant un liquide quasi transparent. Oh il ne lui avait pas tout avoué tout à l'heure au restaurant. Il connaissait TOUT d'elle, et dans les moindres détails... Il y a quelques temps la demoiselle se droguait, puis avait essayé les centres de desintox, ensuite Elias était arrivé dans sa vie et on connait la suite. Ennuyant à mourir bien sûr. Pour le moment il ne lui avait pas fait mal, mais la suite promettait d'être plus intéressante. Et Aaron allait aimer c'est certain....

Bien sur que je te ferais mal (suite)

Auparavant, je ne me suis jamais sacrifiée pour quelqu’un, je sacrifiais juste mon bonheur mais cette fois, je n’ai guère le choix. Si je ne fais pas tout ce que demande Aaron, c’est Elias que je sacrifie et aussi ses enfants et ses frères et je n’en ai pas envie. Soren, Elaïs, Adam et Camden ont besoin d’Elias. Moi aussi mais je ne suis que secondaire voir tertiaire. Je suis loin d’être essentielle dans la vie d’Elias alors que ses enfants et ses frères le sont pour lui. J’espère juste qu’il comprendra que je ne veux pas lui faire de mal, juste le sauver.
Je ne sais quel sort me réserve cet Aaron, mais une chose est sure, si je m’en sors en vie, je ne serais pas indemne mais peu importe si cela permet à mon unique amour de vivre. Je suis Aaron sans accepter la main qu’il me tend. Si nous n’étions pas dans un restaurant, je lui aurais bien craché à la figure mais « l’éducation » de mes parents m’en empêche. Je tente de rester digne pendant qu’on se dirige vers la porte et qu’il me dit que ce n’est que le début de ma longue descente aux Enfers. Je laisse un léger rire s’emparer de moi.
- Cool, j’ai hâte de voir comment va Lucifer depuis la dernière fois. Ça me permettra de m’excuser de ne pas lui avoir dit au revoir. S’il croit qu’il me fait peur, c’est qu’il me connait mal. Je sais déjà à quoi l’Enfer ressemble pour y avoir été pendant 8 ans et même si je n’ai pas spécialement envie d’y retournée, j’y plonge tête la première pour sauver l’homme que j’aime.

Une fois dans sa limousine, j’évite de croiser le regard d’Aaron. Le trajet me parait être très long mais je sais que ce n’est surement qu’une impression. J’essaie de penser à Elias, de m’imaginer avec lui mais la réalité est tout autre. Chaque mètre avalé par cette stupide voiture m’éloigne de lui et ce, peut-être pour toujours. Dire qu’en me mettant avec lui je lui avais promis de ne jamais le quitter et que c’est ce que je suis en train de faire. J’espère qu’il ne m’en voudra pas trop même si j’en doute. Je suis en train de trahir le seul homme que je n’ai jamais aimé et ça, ce n’est pas vraiment pardonnable surtout après ce qu’il a vécut dans le passé. Pour Elias, je serais la preuve de plus qu’il ne peut aimer sans souffrir, même si ce n’est pas ce que j’espérais pour lui.
Entrée dans ce que je suppose être mon lit de captivité, une boule me serre le ventre. Je me retrouve désormais seule avec Aaron, à sa merci et je ne sais pas ce qu’il me réserve. Sa voix me fait sursauter quand il m’annonce que ça va être plus simple maintenant que nous sommes seuls avant de me demander si je reconnais quelque chose. Je le regarde ouvrir un tiroir et en sortir une seringue.
Mes yeux s’écarquillent et ma respiration s’affole. Je ne me suis jamais fixée mais je reconnais tout de même ce qu’il me présente. J’ai promis d’arrêter, j’ai promis de ne plus toucher à ça. Mes yeux s’embrument de larmes.
- Non, s’il vous plait pas ça. Je ferais tout ce que vous voudrez mais pas ça. Les larmes coulent le long de mes joues en espérant que ma supplique sera entendu mais je sais au fond de moi que ça ne sera surement pas le cas.

Code © RubyMoon

Heaven et Aaron

Dehors on pouvait entendre le bruit sourd d'un train qui ne passait pas loin, l'alarme incessante des pompiers, le bruit d'un marteau piqueur qui préférait taper le goudron froid en réveillant tout le monde plutôt que d'attendre gentillement le petit matin. Dehors tout était animé. Dedans tout était sombre, calme, et angoissant. Plus encore lorsque l'on entendait les pleurs et les reniflements d'Heaven qui était tapit au fond de sa cage tel un petit lapin affolé par l'apparition du chasseur : "Non, s’il vous plait pas ça. Je ferais tout ce que vous voudrez mais pas ça." Cela fit sourire Aaron. On l'avait maintes et maintes fois supplier de ne pas faire certaines choses, mais jamais il n'avait fait machine arrière. Curieuse situation, il aurait fallu le voir pour le croire. En entrant ici il avait complètement changer d'apparence. Alors qu'au restaurant il était plutôt gentleman, souriant et calme, ici il n'était qu'un homme assoiffé de pouvoir, de sang. D'ailleurs pour confirmer, ses yeux avaient changés. D'ordinaire si bleus et translucides, ils n'étaient alors plus que rouges et sombres. Et puis il tenait cette seringue à la main. Inutile de demander où il l'avait trouvé, ici Aaron connaissait assez de gens qui se droguaient pour se procurer ce qu'il voulait, quand il le voulait. Il lui suffisait seulement un claquement de doigt... C'était si simple, et si enivrant à la fois. Sentir le monde sous ses pieds, c'est comme gravir une montagne et se croire capable de tout par la suite. Lentement alors, il s'approcha de la cage d'heaven. Resta un moment ici à la regarder, et se demander combien de temps il faudrait à Elias pour s'apercevoir qu'elle avait disparue et que cela était de sa faute... Poussant délicatement la porte, il fit quelque pas à l'intérieur avant de se retourner pour prendre soin de bien refermer cette dernière. Une fois assez proche d'Heaven, il s'accroupit pour être assez proche d'elle. Avec son pouce, il effaça la petite larme qui coulait sur sa joue.

" Calme toi ma belle, je te promet que ce ne sera pas long. Et puis ce n'est pas comme ci tu ne connaissais pas l'effet que ça fait hein ?"

Alors comme ci il avait de la porcelaine entre les main, Aaron s'empara doucement du bras d'Heaven. Bien qu'elle essayait de le repousser, il avait plus de force qu'elle. Ce qui n'était certes pas facile, mais tout de même faisable. Il plaça une de ses mains plus haut sur son bras et commença à serrer. Par chance une des veines apparues assez vite. Aaron planta ainsi l'aiguille de la seringue dans son bras. Aucune résistance ne se fit sentir. Et puis le liquide descendit. Doucement d'abord, et de plus en plus vite. On lui avait assuré que la dose qui se trouvait dans cette seringue aurait suffit à abattre un cheval. Vous allez sans doute me demander où voulait-il en venir en agissant ainsi ? Pourrir la vie d'Elias. La sienne et celle de ses proches. Voilà. Aaron a su que le sujet de dispute principal entre les deux tourtereaux était son passé par rapport à ça. Il voulait donc voir ce que cela allait donner pour la suite si jamais Heaven redevenait accro...

Laissant le corps de la brune allongée à même le sol, Aaron se releva, sortit de la cage et alla ranger son unique instrument de torture. Le tout toujours accompagné de son sourire le plus sadique. Qu'est ce qu'il aimait ça... D'ailleurs à ce moment une pensée alla pour Casey. Il aurait aimé qu'elle soit là, avec lui, que tout deux partage ce moment, ensemble. Mais les tensions accumulées ces derniers jours avaient empêché ce moment... Il alla chercher une chaise et vint s'assoir prêt des barreaux métalliques. Allumant une cigarette, il tira une longue bouffée.

"Je vais rester encore un peu, voir comment tu réagis, comment ton corps repoussera le liquide, et enfin te voir sombrer, loin, très loin."

Bien sur que je te ferais mal (suite)

Je reste regarder la seringue que tient Aaron dans sa main. Je sais que le supplier ne sert à rien mais j’imagine la tête d’Elias s’il me voyait. Inutile de dire qu’il ne serait pas très content. J’ai arrêté de me droguer pour être heureuse avec lui et voilà que je me retrouve dans une cage, comme un vulgaire animal, attendant qu’une aiguille s’enfonce dans mes veines. Je ne veux pas retomber dans le piège de la drogue mais je sais que je ne vais pas avoir le choix. Après ce shoot, j’en redemanderais, je le sais, je le sens.
Mes larmes coulent le long de mes joues. Les promesses faites à Elias de ne pas l’abandonner et de ne plus toucher à la drogue sont réduites à néant le même soir et je m’en veux. Je m’en veux de ne pas avoir demandé à Elias qui était ce type qui veut son club et je lui en veux de ne pas m’avoir informée de sa dangerosité. Maintenant, je n’ai d’autre choix que d’assumer ma naïveté et tout ça pour sauver la vie de l’homme que j’aime et permettre à ses enfants de le connaitre. Noble sacrifice qui risque de me coûter la vie ou mon bonheur.
Ma vision brouillée par mes larmes, je remarque à peine qu’Aaron est à présent face à moi. Mon cœur s’affole quand sa main s’approche de moi mais je me détends en me rendant compte qu’il ne fait qu’essuyer une de mes larmes. Ses paroles ne sont que mensonges. J’ai envie de fuir mais je ne le peux pas, sinon ça serait condamner Elias. Malgré tout, j’essaie de dégager mon bras quand il s’en saisi mais sans succès. Je regarde l’aiguille s’enfoncer dans mon bras avant de fermer les yeux en sentant le liquide froid envahir mon bras.
- Pardonne-moi Elias. Je t’aime. Mes larmes s’écrasent sur le sol pendant que je dis ces mots. Je sais qu’il n’est pas là pour les entendre et je le regrette sincèrement. J’espère qu’il me retrouvera vite, avant d’oublier ce qui me lie à lui, avant qu’il ne cesse de m’aimer. Aaron me lâche enfin et je retombe sur le sol. Je ne sais pas ce qu’il m’a donné exactement mais je sais que c’est assez puissant pour me faire partir aussi vite. Je pars retrouver mon Enfer.
A demi consciente, je regarde Aaron s’éloigner et allumer une cigarette avant qu’il ne me dise qu’il va regarder ma réaction et me voir sombrer loin, très loin. Il semble ignorer que je ne suis déjà plus là. Ma vision s’obscurcit, mon sang se glace dans mes veines et d’un coup, je ne ressens plus rien. Je sombre dans le néant le plus total mais je sais que tout ira bien, ce néant est synonyme de délivrance et ma dernière pensée est pour Elias, cet homme blessé que j’aime du plus profond de mon être et à qui j’ai donné mon cœur et mon amour. C'est fini, je ne ressens plus rien, ni peine, ni douleur, ni chagrin. Je suis en paix maintenant et ceci, pour toujours.

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Heaven et Aaron

Aaron jubilait presque. Heaven était là, à ses pieds, pleurant toutes les larmes de sont corps. Et lui ne pouvait faire autrement que sourire. Oh bien entendu il savait qu'Elias retrouverait sa trace à un moment ou un autre, fallait pas oublier qu'il était flic celui là, mais peu importe, parce que quand il débarquera ici, Heaven serait assez shootée pour retomber dans le circuit infernal de la drogue. Qui sait alors de quoi elle sera capable pour avoir sa dose quotidienne. "Pardonne-moi Elias. Je t’aime." Pathétique vraiment... Enfin quoi qu'il en soit il avait réussi et pour le moment c'était là tout ce qui importait. Et puis elle pouvait crier autant de fois qu'elle voulait, ici personne ne viendrait la chercher. Simplement parce que personne n'osait s'aventurer ici. Tirant une dernière latte sur sa cigarette, Aaron laissa tomber son mégot qu'il écrasa du bout de sa chaussure. Pour la dernière fois il se leva de sa chaise, s'agenouilla devant les barreaux et plongea son regard dans celui d'Heaven. Elle avait l'air d'avoir tellement peur... Tant mieux. Apparemment, la drogue fit son effet rapidement. Y'avait qu'à la regarder pour comprendre, d'un côté elle avait l'air d'aimer de l'autre elle tentait de repousser le liquide le plus loin possible. En effet ce ne serait pas long avant qu'elle ne replonge totalement.

"Laisse toi aller va, je sais que tu aimes ça. Tu as beau le nier autant de fois que tu le voudra, ça fait partit de toi, tu n'y peux rien."

La voir ainsi lui donnait la chair de poule. Oh pas une de celle qui vous prend quand vous avez peur, non, mais bien une qui se déclenche quand vous êtes heureux. Heureux de voir que tout ce que vous espériez se passait comme sur des roulettes. Heureux d'avoir pu atteindre un de vos objectifs. Ainsi pour Aaron ce n'était pas la réussite d'une carrière, ni la réussite de fonder une famille dans les règles qui formaient son objectif, non pour lui il s'agissait seulement de faire mal au bon moment. Savoir qu'on avait une longueur d'avance sur l'ennemi, c'était ça son truc à lui ! Mais comme toutes bonnes choses, tout à malheureusement une fin. C'était indéniable et il le savait. Maintenant il devait prévoir la suite des opérations. Car elles allaient s'avérer bien compliqué... Il parvint à passer une de ses mains au travers des barreaux, et d'un geste tendre, comme s'il tenait l'objet le plus précieux au creux de sa main, il caressa du bout des doigts les cheveux d'Heaven, qui déjà ne pouvait plus effectuer aucun mouvement.

"Dors bien ma belle, demain est un autre jour, et crois moi voir un visage familier te fera le plus grand bien"

D'un bon il se releva, sourire carnassier aux lèvres, il savait déjà qui viendrait administrer les doses quotidiennes d'Havean. Seth. Parce qu'il était son souffre douleur, parce qu'il n'aimait pas faire le travail lui même, parce qu'Heaven l'appréciait certainement et qu'elle se rendrait ainsi compte que tout le monde n'est pas ami qui veut l'être. Bref parce qu'il menait ses pions comme sur un jeu d'échec... C'était si simple et si compliqué à la fois. Là où il fallait jouer vite, il fallait aussi choisir la bonne tactique. Arrivé prêt de la porte de l'usine, Aaron prit soin de fermer la lumière, rendant la pièce le plus noire possible, puis il sortit et referma le cadenas qui permettait l'accès à l'usine. Prochaine étape, Elias...