Tout allait décidemment de travers, ces deniers jours. Et je venais de raccrocher au nez de mon avocat, furieux, car il venait de m'annoncer que les procédures seraient encore laborieuses et compliquées. Cela ne m'enchantait guère, bien évidemment. Surtout que j'étais particulièrement nerveux, en ce moment. Bref. Il en avait reçu pour son grande, le pauvre, sans qu'il n'y soit fondamentalement pour rien. Je m'en voulais surtout à moi et à ce fichu anneau doré qui trônait sur mon annulaire gauche. Plus je la regardais et plus je grinçais des dents, sans pouvoir l'enlever pour autant. J'avais fait un serment – bourré – devant Dieu, mais autant respecter mon "engagement" jusqu'à ce que cette mascarade soit terminée. Je poussai un profond soupire et me laissai tomber sur le canapé, telle une âme en peine, complètement translucide. Qu'avais-je fait pour mériter cela ? Je pris le téléphone et hésitai à envoyer un message à Camelia pour savoir si, finalement, elle s'était décidée à effectuer un test de grossesse ou autre bidule pour avoir confirmation que nous n'avions pas commis l'irréparable – ou presque. Toutefois, juste au moment où j'allais appuyer sur "envoyer", je reçus un texto de mon frère cadet, Adam. Il me priait de bien vouloir le rejoindre sur la plage. Il ne me laissait guère le choix. Visiblement, il avait envie de me voir. A ce genre d'annonce, je craignais parfois le pire. Pourtant, nous étions déjà presque en soirée, l'après-midi ayant débuté depuis un moment déjà. Néanmoins et après réflexion, je me dis que cela ne pouvait guère me provoquer de mal étant donné que tourner en rond chez moi ne ferait rien avancer plus vite. Aussitôt, je me redressai. J'enfilai un short blanc et un t-shirt noir, pris mes tongues tout en appelant un taxi. Une fois qu'il fusse arrivé, je m'empressai de m'engouffrai en son sein pour partir direction North Beach. D'ailleurs, mon petit frère m'envoya des précisions quant à l'endroit exact où il se trouvait, ce qui me faciliterait la tâche.

Une fois arrivée à destination, je payai le chauffeur et je m'avançai prudemment sur la plage. Les rayons du soleil berçaient encore l'eau de mille éclats, ce qui rendait le spectacle magnifique. Le vent était plutôt frais mais la chaleur que dégageait l'astre solaire me permettait de garder ma température corporelle à un bon maintien. Je me permis alors quelques pas supplémentaires, laissant le sable fin ma chatouiller les orteils, tout en scrutant l'horizon à la recherche de mon petit frère. Je ne tardai pas alors à reconnaître sa silhouette allongée sur le dos en contemplant le magnifique tableau qui s'offrait à nous. Je me dirigeai alors vers lui et, arrivée à sa hauteur, je me laissai tomber sur mon postérieur. « Salut Frangin. Comment tu vas ? » Lui demandai-je, souriant. Cela me faisait du bien de le retrouver, après tout les récents événements. Depuis la mort du Colonel, nous avions repris nos vies les uns après les autres, cherchant sans doute à s'occuper plutôt que de se morfondre. Mon divorce avai tau moins cela de positif : il m'empêchait de trop songer à la Mort, que ce soit celle d'Amber ou celle de notre Père, ou même celle qu'Elias risquait de frôler à chaque fois qu'il partait en mission pour la police. Oui, il avait repris du service. Bref. « Alors , tu avais envie de me voir ? » La dernière discussion que nous avions eue en dehors de la présence d'Elias ne s'était pas bien déroulée. Il avait alors appris ma bisexualité, chose que je ne divulguais pas à mon entourage et ce depuis des années. Ensuite, les événements avaient fusé et nous nous étions retrouvés confrontés mais en présence de notre autre frère ce qui avait pu "apaiser" les tensions. Quoique, quand Elias avait appris que j'étais bisexuel, il ne l'avait pas très bien pris non plus, prétextant alors un manque de confiance en eux. Je préférais toutefois ne plus y songer ; c'était derrière maintenant. Et puis, je m'étais à nouveau rapproché d'Elias, tant bien que mal. Je ne voulais pas tout gâcher, y compris avec Adam.