Judas & Innocence ♥

Depuis combien de temps attendait il ? Plusieurs heures, mais pourtant il restait déterminé à ne pas trouver le sommeil avant son retour. Allongé dans son lit, Judas regardait à travers la fenêtre, la nuit était calme, on percevait les ombres des arbres, le bruit du vent, et la respiration du jeune homme qui se faisait la plus silencieuse possible de sorte à ce qu'il puisse entendre Innocence lorsqu'elle passerait la porte de l'immense maison. Dans sa tête, trottaient plusieurs questions comme : Où était elle ? Que faisait t'elle ? Avec qui ? Et la plus importante, comment allait t'elle ? Car rien qu'à l'idée qu'il ait pu lui arriver quelque chose, Judas sentait son estomac se tordre. C'était toujours une drôle de sensation, pour ne pas en avoir ressenti pendant plusieurs années, Judas devait s'habituer car au contact d'Innocence, il se sentait ... plus humain. C'est cette humanité naissante qui faisait que ce soir, il s'inquiète de ne pas la voir rentrer. Il se dit que peut être il aurait dû venir avec elle, elle ne lui avait pas proposé, mais il savait s'incruster. Si il n'avait rien dit en la voyant partir, si il n'avait pas voulu l'accompagner c'est qu'il savait toujours dans quel état elle se mettait lors de ses " soirées " elle buvait, fumait et surtout, elle voyait d'autres personnes. Homme ou femme, peu importait; il ressentait toujours une certaine jalousie à leur égard.

Milieu de la nuit, la respiration de Judas se stoppa d'un coup lorsqu'il entendit la porte claquer. Etait ce elle ? A en juger par les bruits de sa démarche maladroite, oui. Elle venait de rentrer, et Judas appréhendait dans quel état il allait la retrouver, car il était sûr & certain qu'il n'allait pas resté allonger, en l'espace de deux secondes, il était déjà en bas du grand escalier. Tout doucement, sans faire de bruit Judas avançait vers la lumière du salon. Il devait la voir, constater qu'elle allait bien, ou même si c'était l'inverse, s'occuper d'elle dans ce cas. « Par pitié, ne t'approche pas. » C'était bien sa petite voix qu'il était parvenu à attendre, voix qui le fit se stopper le temps de réaliser. Pourquoi tenait t'elle toujours à sauver les apparences devant lui ? c'était inutile, il la voyait toujours telle qu'elle était, et elle n'avait pas à en être effrayée. Il reprit sa marche après quelques secondes de silence, il s'approcha doucement d'elle, et posa une main sur son épaule pour lui signifier sa présence. Il s'installa à côté d'elle, résistant à l'envie furieuse de la prendre dans ses bras pour la réconforter, puis il lui chuchota. " Je ne vais nulle part. "

Judas & Innocence ♥

Partir ? Judas en restait incapable, quand bien même Innocence le supplierait. Il resterait pour veiller sur elle, comme l'ange gardien qu'il s'est promis d'être et qu'il est depuis leur première rencontre. « Je ne vais nulle part. » C'était venu naturellement, comme sa main sur son épaule, il voulait lui signifier qu'il était là, qu'il ne serait pas spectateur de sa tristesse et qu'il allait la faire partir. Il s'assit tout doucement à côté d'Innocence, collé à elle, il commença à posé sa main sur son visage, pour effacer avec son pouce les larmes qui coulaient sur ses joues. Pourquoi pleurait-elle ? A cause de qui ? Une pointe d'énervement fit son apparition, Judas respira comme lorsque l'on est en colère et que l'on cherche à se calmer. C'était pour lui, difficile à accomplir : Garder son calme; mais étant donné qu'il était avec elle, son corps ne faisait rien de ce que son esprit lui disait. Ainsi sans qu'il le cherche vraiment, il cherchait plus à effacer cette peine plutôt qu'à en trouver la cause.

Il ne la quittait pas des yeux, elle restait silencieuse alors il avait pour seul moyen de tout savoir que l'observation. On ne l'avait pas frappé. Non, qui aurait osé ? Judas n'aurait pas hésité à descendre un tel homme. Alors que lui avait-on dit ? La pièce était trop silencieuse et trop obscure à son goût, mais il avait le sentiments que c'était fait exprès, à tout les coups elle ne voulait pas qu'il la voit. Juste le toucher, c'était tout ce qu'elle autorisait alors il devait en profiter. Ses deux grand bras musclés vinrent l'entourer, il sentait le visage d'Innocence se nicher au creux de son coups. Ses joues étaient encore humide, et le souffle de sa respiration ajouté à ça provoquait quelque frissons chez Judas. C'était tout l'effet qu'elle lui faisait, des frissons et aussi une respiration qui s’accélérait grandement en prenant conscience qu'un tel rapport ne se faisait pas souvent entre eux. Judas baisa le sommet de son crâne et dit, comme si c'était un ordre. « Raconte moi »

Il fallait qu'il sache. Pourquoi était-elle dans cet état ? Si il pouvait faire quelque chose. L'aider, c'était ce qu'il voulait, ce qu'il recherchait depuis la première fois que ses yeux c'étaient posé sur la fragile Innocence. Il en avait besoin, il aurait voulu qu'elle ait autant besoin de lui, que lui avait besoin d'elle. Mais comment pouvait-il s'assurer que c'était le cas. Jamais rien ne paraissait à travers le regard de la jeune femme, elle était toujours forte alors qu'il l'a sentais à deux doigts de craquer. Il faisait pourtant confiance à son instinct, n'étais pas en elle qu'il devait croire ? Si, mais il ignorait encore ce qui l'en empêchait.

Judas & Innocence ♥

Judas contrôlait ses sentiments vis à vis de la situation; même si ça n'était pas la première fois il se sentais si impuissant face à Innocence, face à son état. Mais que pouvait il faire ? A part la prendre avec lui, la serrer contre lui et lui témoigner d'autre marque d'affection qu'il avait du mal à faire paraître. Curieusement, le mal-être de la jeune femme faisait ressortir la douceur du jeune homme. C'est peut être ainsi qu'il aurait voulu panser ses plaies, en étant doux & affectueux, comme il l'était autrefois avec Gabriella, mais voilà il y'a des choses que parfois on enferme au fond de soi, et qui mette du temps à revenir. Chaque jours qui passait, elle ouvrait un peu plus la porte, rendant Judas un peu plus humain même si son humanité. Il n'y croyais plus vraiment.

Assis l'un contre l'autre au milieu de cette pièce obscure, il la serrait fort contre lui, n'hésitant pas essuyer ses larmes et lui embrasser le front pour lui apporter du réconfort. Il voulait savoir ce qui l'avait rendu dans cet état. Il était curieux, et surtout attentif aux besoins d'Innocence, à ses humeurs en fait à tout ce qui pouvait la rendre heureuse ou malheureuse. Il aurait penser qu'en quittant Boston, tout ce qui n'avait fait que détruire la demoiselle serait derrière eux mais non. Peut importe où ils iraient, ils seraient suivi par de vieux fantômes. Quand arrêteront ils de fuir ? Pure réthorique. La fuite était dans leur sang, c'était leur lot quotidien, et maintenant qu'ils s'étaient trouver pour s'accompagner sur la route, ils partageraient leur fantômes. Même si ceux de Judas demeure encore inconnus. Les sourcils froncé, Judas voulait savoir de quoi il en était, quel spectre avait croisé son chemin, puis lorsque elle répondit « Il s'appelle Dylan.Et ce n'est pas important. Rien n'est important. » il serra le poing pour rentrer tout colère et peut être même de la jalousie. Il se contenta de dire d'un air froid, et peut être même effrayant. « Je le tuerais si il ose encore une fois te blesser » Il était on ne peut plus sérieux, même si son passé d'assassin n'était connu que de lui même, il y'avait dans sa voix quelque chose qui indiquait qu'il ne mentait pas. Il passa lentement sa main dans les cheveux d'Innocence lorsqu'elle s'écroula sur lui. Très bien, il valait mieux ne pas remuer le couteau dans la plaie.

Elle était fatiguée, il l'avait remarquer par son silence, bien qu'habituellement Innocence n'était pas des plus bavarde. Il caressait doucement ses cheveux; il la berçait, curieux moyen de la rassurer pourtant ça ne pouvait que marcher. D'un coup, il se releva en essayant de déranger le moins possible Innocence, il l'allongea sur le canapé et la regarda un instant. Non, elle ne dormait pas mais son silence la rendait extrêmement calme. Il passa alors ses bras sous son corps et la souleva, faisant en sorte qu'un des bras de la jeune femme entoure son cou. Peut être était ce l'heure de gagner le lit ? Il n'avait aucun mal à la porter et à traverser l'immense maison. Après les escaliers, il entra dans la chambre de cette dernière, et la posa délicatement sur son lit, avant de s'agenouiller devant elle. « Tu es fatiguée. Tu veux que je reste ? Ou je te laisse te reposer tranquillement ? »