Je poussais un léger soupire avant même d’ouvrir les yeux. Il me fallu certainement quelque moment avant de grimacer sous la douleur qui transperçait mes reins. Je baissais ma main rapidement dessus, tentant de me redresser doucement. Je cillais des yeux, ne sachant pas trop où j’étais. Je regardais sans arriver à voir… mais je finis par baisser la tête, respirant rapidement, une bouffée de chaleur m’envahissant. Ma vision n’était pas très claire et surtout décalé, j’avais l’impression d’aller au ralenti et cette douleur qui ne voulait pas me quitter.

Elias. L’état de mon frère me revint en mémoire tout à coup. Je levais ma main précipitamment vers mon nez pour en retirer le tube respiratoire. J’en fis de même pour la piqure au bras, je ne m’en préoccupais pas. Ni à savoir ce qu’en faite je faisais sur ce lit d’hôpital. Je ne me rappelais pas… l’état pour mon frère était tout ce qui me préoccupait.

Je me redressais un peu plus, faisant glisser mes jambes hors du lit. Pourtant dès que je mis pied à terre, je sentais toute ma force s’envoler. Je réussis de justesse à me rattraper au lit, restant bien contre pour ne pas m’écrouler par terre. Je pris quelques instants pour calmer mon mal de crâne, ressentant de plus en plus la fatigue… et la faim. J’avais très faim. J’avais froids et chaud en même temps. C’était une sensation des plus désagréables, que je connaissais déjà bien quand j’étais en manque.

Je réussis à rassembler un peu de force pour me redresser à m’assoir sur lit. Je posais donc mon regard devant moi, plissant mes yeux, reconnaissant Jack assit sur la chaise à côté du lit. Je ne comprenais vraiment pas, ce que je pouvais faire là… « Jack… » Je me raclais légèrement la gorge, reprenant mon souffle. Rien que cela m’avait coupé le souffle. Je n’avais jamais eu autant de mal à respirer. « Papa… Pa’ ! » Je voulais juste aller voir Elias, savoir comment il allait. Parce que je ne le supporterais pas de le perdre. Pas Eli… pas Cam… et pourquoi il leur arrivait ça. Je sentais les larmes me venir, non pas à cause de mes douleurs physique, mais par peur de les perdre, ça me faisait trop mal de les savoir dans un état critique à l’hôpital. Je n’arrivais qu’à penser à eux, je m’en foutais bien du pourquoi j’étais là, moi.

Je sentais les mains de mon père sur moi, j’étais tellement décalé que je n’étais pas sûr d’avoir bien compris ce qu’il pouvait me dire. Je levais ma main pour la porter sur mon œil. Déjà pleurer n’était pas quelque chose qui m’arrivait fréquemment, mais la crainte en ce qui concernait mes frères me brisait totalement. « Je veux… aller voir Eli » arrivais-je à articuler. Pourquoi s’était il fait encore tirer dessus ? Pourquoi me lâchait-il ainsi. C’était déjà terriblement dur de regarder Camden allongé sur ce lit d’hôpital et Elias, lui, lui il faisait pareil. « Papa… » Je n’avais jamais utilisé ce mot envers Jack auparavant, mais là j’avais besoin de mon père. « Il faut que tu les aide » Oui car c’était ce qu’un père faisait. Un père ça pouvait tout faire ! Et Jack devait aider Elias et Camden, car je ne supportais plus tout ça. Je voulais juste qu’ils se réveillent tout les deux et que les choses redeviennent comme avant.

Ce qui m’avait prit ? Je ne savais même pas de quoi il me parlait. Je fermais les yeux, tremblant légèrement dans les bras de Jack. Je ne faisais aucune résistance et voulait juste rester là contre lui pendant encore un moment, avant d’aller voir Elias. Je m’inquiétais terriblement pour mon frère. Pour mes frères. Tout les deux, la peur de les perdre m’était insupportable, inimaginable. C’était Elias et Camden. Depuis toujours, depuis tout petit c’étaient eux qui étaient les plus forts, les plus justes, pour moi. De les voir dans un tel était brisait toutes mes certitudes. Celle d’être sûr qu’ils soient toujours là pour moi, que jamais ils m’abandonneraient.

Je tentais aussi bien que mal de respirer plus normalement, mais chaque inspiration me faisait souffrir et était difficile. Je fermais les yeux, sentant de nouvelles larmes couler sur mes joues, finissant tout de même par oser regarder mon père. « Calme toi, il faut que tu te reposes fiston. Je vais m’occuper de tes frères d’accord, je vais veiller sur eux, mais je veux que tu te reposes d’accord. Tout va bien allait, tout ira mieux bientôt, je te le promets. » J’hoquetais difficilement et acquiesçait lentement de la tête. Elias et Camden iraient mieux ? Si son père le lui disait alors il le croyait. Après tout un père ça savait tout.

Je laissais retomber ma tête sur le torse de Jack, refermant les yeux en posant mes mains sur lui, voulant juste me reposer un peu. Peut être essayé de remettre mes idées en ordre. La netteté de ma vision n’était pas encore tout à fait parfaite et les douleurs diverses ne m’aidaient pas à trouver facilement mon calme. « Désolé… » Murmurais-je même si je ne savais pas encore pourquoi. Mes souvenirs étaient encore flou, mais je m’en voulais d’avoir fait peur à mon père. Je ne voulais pas tout ça, j’aurais du être là pour l’aider à veiller sur mes frères et non lui en rajouter une couche.

Ma respiration sifflait, inspirant toujours l’air que j’arrivais à avoir. Et d’être dans les bras de mon père, m’abaissait, surtout que je remarquais un point qu’Elias et lui avaient en commun. « Tu sens comme Eli… » Mais ça me fit revenir les larmes aux yeux. Je les fermais, tentant de me contrôler un peu et pourtant… sentir cette odeur si familière. Forte, épicée, toute en restant très agréable. Même si Camden et Elias se ressemblaient physiquement, leur odeur était tout à fait différente car celle de mon frère ainé était plus subtile et frais.

Je levais une main sur mon visage, m’essuyant un peu, mais je ne pris pas la peine de bouger des bras de mon père. « Ils… vont mieux ? » S’il avait dit que tout irait bien, c’est qu’ils allaient mieux alors, non ? « Elias c’est réveillé ? Et Cam ? » Je relevais la tête pour regarder mon père, espérant avoir une confirmation. Au mieux pour les deux.

Je reposais mon bras sur mon ventre, baissant la tête en grimaçant. Ça me faisait toujours mal… et peu à peu il m’arrivait à comprendre le pourquoi j’étais là. Je relevais doucement les yeux vers mon père, n’ayant pas voulu qu’il découvre cet aspect de moi… ni mes frères. J’avais pourtant essayé de m’en sortir seul…

J’aurais certainement du faire plus attention… J’avais toujours été bien prudent, que ce soit au niveau sexe, voire les drogues. Même si ce n’était à la base pas prudent d’en consommer, mais une fois tombé dedans j’avais eu du mal à m’en sortir, malgré les tentatives répétées. C’est pour cela que je m’excusais auprès de mon père pour, déjà lui montrer cette phase de moi-même et surtout que ce soit maintenant. « Tu peux, mais on parlera de ça quand tout ira mieux. » Certes… même si j’avais pas spécialement envie d’en parler, je savais qu’il faudrait le faire. Mais j’espérais que le ton ne monterait pas lors de cette conversation que je redoutais. J’acquiesçais donc simplement la tête pour seule réponse, étant donné que je n’avais pas grand-chose à dire sur cela pour le moment.

Je finis par relever légèrement la tête pour voir mon père et lui demander l’état de mes frères. Ça me préoccupait tellement, je n’avais rien à faire de mon état, je voulais juste aller les voir, malgré les douleurs que je pouvais ressentir en moi. Je m’accrochais subitement aux bras de Jack, qui entrepris à me coucher correctement sur le lit. Je posais un coude sur le lit, puis l’autre main pour me tenir correctement. « Ils ne se sont pas encore réveillé, mais ils le feront. Tu es bien revenu toi... »

Je reposais mes yeux sur mon père. Pourquoi moi ? Etait-ce si grave ? Je rebaissais les yeux, pensant à mes frères. Toujours rien de nouveau…« Il te faut te reposer fiston, je veille sur vous. Tout ira bien. » Je me redressais, regardant à nouveau Jack. « Non ! Je veux aller les voir ! » lâchais-je avec une voix que j’aurais voulu plus forte, mais j’étais tellement fatigué qu’il n’en fut rien. « S’il te plait, je peux pas rester ici » Déjà je n’aimais pas les hôpitaux quand il s’agissait d’y être pour moi, mais ça personne ne devait aimer et là… aucune envie de voir débarquer un docteur pour me dire les conneries que j’avais fais. En fait je préférais sauter tout ça, pour le moment je voulais juste aller voir Elias et Camden, même si rien n’avait changé. « S’t’eu plais » demandais-je a nouveau doucement sans quitter mon père des yeux.

Et si Jack ne voudrait pas alors ça risquait de partir mal, car pour moi il était hors de question de rester ici à… attendre. J’irais les voir quoi qu’il m’en coûterait.

Je devais tout simplement aller les voir. Je ne pouvais pas rester là à ne rien faire… même si je ne pouvais pas faire grand-chose en vrai à par être là. Et même si je n’avais pas clairement la notion du temps, je savais qu’il devait faire un moment que je n’étais pas aller les voir. C’est pour ça que je suppliais mon père du regard, car il ne pouvait pas dire non. Et même s’il le ferait alors je pouvais tout aussi bien me comporter comme un vrai démon jusqu’à ce qu’il cède. Même si je risquerais de me fatiguer bien vite, mon désir de les voir serait certainement bien plus grand, donc je saurais tenir.

« Je devrais dire non et c’est tout, tu le sais. Il te faut te reposer, tu es une poupée de chiffon, tu te vois pas, mais moi je te vois… mais je ne peux pas te refuser d’aller voir tes frères, alors on va faire un marché toi et moi et si tu refuses, peu importe les cris tu resteras ici. » J’acquiesçais de la tête, même si je ne savais pas encore quel était ce marché dont mon père me parler, j’étais prêt à beaucoup pour simplement retrouver mes frères. Et puis Jack avait raison sur le fait qu’il ne pouvait pas me refuser de voir Elias et Camden. « Je vais aller cherche un fauteuil roulant pour que tu puisses te déplacer et je te mènerais voir Cam et Elias tour à tour, mais seulement vingt minutes chacun, ensuite tu reviendras là et tu te reposeras sans protestait. Plus vite, tu seras remis, plus de temps tu passeras avec eux. Ok ? » Vingt minutes ? Seulement ? C’était clairement pas assez, mais je voyais bien que mon père était tout à fait sérieux. D’un côté, j’étais si fatigué, que j’avais l’impression que je saurais m’endormir dès que je fermerais les yeux. « D’accord » Je ne pouvais qu’accepter de toute façon, même si cela ne m’enchantais pas vraiment de me déplacer en chaise roulante. Mais là peut importe le moyen donc j’y parvenais, je voulais juste retrouver mes frères. J’avais clairement que cela en tête et puis le fait de me retrouver moi-même sur un lit d’hôpital, me faisait peur, même si je n’avais pas envie d’en parler à qui que ce soit.

J’observais Jack s’en aller pour chercher la chaise roulante et je ne pouvais donc qu’attendre que celui-ci revienne. Je me redressais pour m’assoir sur le bord du lit en l’attendant. Je tentais de me rappeler ce qui c’était passé pendant la soirée… Je savais que j’avais quitté l’hôpital après avoir su pour Elias et que j’étais parti en ville. C’est après ça que ça devenait assez flou…

« Tu te rends compte que je viens de me faire passer un savon par une infirmière qui pourrait être ma fille, pour toi ! » Je sortis de mes pensées en entendant mon père et je posais les yeux sur ce qu’il avait ramené, pour finalement le regarder à nouveau. « C’est pas comme si t’étais pas habitué hein… », le narguais-je avec le sourire. Je savais que Jack l’avait dur avec nous tous, mais là tout ça je m’en foutais vraiment. Déjà avant, je l’avais dis à Elias d’y aller plus mollo avec notre père, qu’il y avait des choses plus importante, comme être au chevet de Cam. Et de réaliser qu’en fait on avait vraiment qu’une seule vie et aussi que je n’avais clairement pas envie de rester en froid avec Jack toute ma vie. Je savais que notre père regrettait d’avoir pas été là plus souvent et qu’il voulait rattraper le coup, alors pourquoi vouloir chercher des puces ?

« Allez viens là que je t’aide. » J’acquiesçais et levais mon bras pour m’accrocher au dos de mon père et descendre du lit pour venir m’installer sur la chaise roulante. En fait c’était pas une si mauvaise idée, mes jambes en tremblaient encore de ma tentative de me mettre debout… J’inspirais doucement et on arriva auprès de la chambre d’Elias. Celle que j’avais quittée précipitamment, il y a pas si longtemps. Du moins pour moi, parce que je ne savais pas encore quel jour on était. De voir mon frère toujours relié à ces machines ne me rassura pas.

Une fois prêt du lit, je me redressais légèrement pour saisir la main de mon frère. « Les médecins ont dis quoi ? »

Pourquoi rien n’avait changé ? Pourquoi Elias, ni Camden s’étaient enfin réveillé ? Ils ne savaient donc pas que j’avais besoin d’eux ? Je jetais un coup d’œil à mon père, ne voulant pas paraitre trop fragile face à tout ça. Je lui demandais donc simplement ce que les médecins avaient dis… après tout peut être qu’ils étaient confiant maintenant ? Mais je savais que je ne devais pas encore me réjouir trop vite…

« Qu’il n’y avait pas de changement dans son état depuis qu’il était tombé dans le coma. Il faut attendre et voir, ils se refusent à tout pronostic disant que dans ce genre de cas, le patient peut se réveillé après un jour, comme dix… »

Comme dix quoi ? Dix semaines ? Dix mois ? Dix ans ? Dix décennies ? Ils voulaient quoi, rester ainsi toute leur vie et rater tout le reste ? Ils n’avaient pas le droit. Et je viendrais leur hurler dessus pour les réveiller s’il le fallait… même si je savais que ça ne servirait à rien. Je baissais les yeux à nouveau sur mon frère, qui semblait simplement dormir… on aurait été à la maison, j’aurais pu lui jeter un verre d’eau à la figure simplement pour l’embêter un peu. Ou lui mettre de la colle et des plumes par-dessus… ouais non je l’avais déjà fais, recycler les blagues, ce n’était pas amusant. Je souris en me rappelant de ce matin là. Camden et moi avions bien ris en tout cas en voyant Elias avec une tête emplumé.

« Tu veux que je vous laisse tous les deux, je peux aller chercher à boire ou à manger entre temps, tu as faim ? » Je sortais de mes pensées et levais mon regard sur mon père. Oui, j’aimerais bien rester avec Elias seul pendant un moment. « Oui, je veux bien, merci » Je voulais pas en dire de trop, mais en fait je mourrais de faim… J’avais l’impression d’avoir rien avalé pendant plus d’une semaine… et que mon estomac était totalement vide. C’était peut être même le cas… je ne savais pas ce qu’on m’avait fait quand je suis arrivé ici.

Je regardais mon père partir, sans vraiment avoir hâte de son retour, car cela me donnerait plus de temps avec Elias et puis en plus la nourriture n’était pas fameuse, s’il irait acheter un truc à la cafétéria. Je soupirais et tourna ma tête vers mon frère, sans lui avoir lâché la main. « T’es vraiment qu’un égoïste de me laisser tout seul… » Je levais ma main de libre sur mes yeux puis m’approchais légèrement de lui. « Et t’es con de t’avoir fais tiré dessus. Tu t’es pris pour superman où quoi ? Tu pensais que ça allait ricocher sur toi… ? » Je baissais les yeux, parlant plus lentement. « Vais le dire à Cam… ça t’apprendra de vouloir jouer aux héros »

Et j’espérais qu’il lui bottait déjà les fesses, là où ils étaient tous les deux… « Et puis merde, j’ai encore tant à vous dire à tous les deux, alors revenez » Je reniflais, chassant les quelques larmes qui m’étaient monté aux yeux. En fait je n’avais pas tant à dire, juste que je les aimais et que j’avais besoin d’eux. J’étais comme les chats, j’étais un faux indépendant. Et j’aurais toujours besoin d’eux…

J'inspirais, me sentant de plus en plus fatigué... mais j'étais heureux d'être auprès de mon frère, même si j'aurais préféré qu'ils soient là tous les deux et surtout réveillé. Je posais mes bras sur le lit, gardant la main d'Elias dans les miennes pour reposer également ma tête dessus. Je pouvais bien me reposer en fermant les yeux, le temps que mon père revienne.