Qui a dit que l'amour pouvait rendre fou, que l'amour n'était qu'un passage dans une vie et qu'au fond, elle ne faisait que détruire les gens un peu plus chaque jour, pour la première partie je vous dirai que cette personne a raison mais la suite je ne le dirai pas surtout depuis que j'ai rencontré Anya. Elle a fait de moi l'homme que je suis actuellement, elle m'a touché au plus profond de mon être, je ne croyais pas qu'un jour cela puisse être possible, pourtant j'ai aimé avant à ma manière, la seule qui avait de l'importance à mes yeux à une époque était Logan, mais la vie en avait décidé autrement alors qu'elle avait fait une erreur de parcours comme je lui disais alors que j'allais la voir en prison au départ, pourtant je ne lui avais jamais dit que je l'aimais et pourtant à cette époque c'était le cas mais aujourd'hui tout ça n'était que du passé une page qui s'était tournée un jour dans cette prison froide et sans vie après une dispute, j'étais partit sans me retourner blessé dans mon orgueil et au plus profond de mon être mais pourtant elle avait été mon rayon de soleil l'espace d'un moment à ma sortie de desintox. Mais aujourd'hui, ma vie avait pris un nouveau tournant, ma vie était plus belle depuis qu'Anya avait fait irruption dans celle-ci, elle était toute ma vie, elle était mon oxygène et la voir là allonger sur ce lit d'hôpital me faisait souffrir au plus haut point. Chaque fois que je rentrais dans sa chambre, j'espérais qu'elle soit réveillée mais chaque fois j'avais l'impression de recevoir un coup de poignard qui s'enfonçait de plus en plus en moi.

Je sortis un instant de la chambre alors que les infirmières s'occupaient de sa toilette m'appuyant contre le mur tout en posant ma tête avant de regarder dans le couloir, mon regard se posa sur une jeune femme de dos avant d'entrevoir son visage, je ne mis pas longtemps à la reconnaître, c'était Logan, je restais un moment à la regarder avant de regarder l'infirmière qui sortait de la chambre. Je lui fis un signe de tête avant de regarder une nouvelle fois en direction de Logan, elle n'était plus là, je me demandais si je n'avais pas simplement rêvé. Je restais un moment à regarder Anya appuyé contre la porte avant de rentrer laissant la porte ouverte, je m'installais près d'elle comme à mon habitude prenant sa main dans les miennes et posant mon front dessus. Je n'avais jamais prié de ma vie et je me surprenais de le faire pour que la femme de ma vie sorte de tout ça, bon je le disais à ma façon peut-être un peu vulgairement mais bon c'était ma façon de le faire et encore une fois je le faisais tout en gardant ma tête sur baisser sur sa main. « Espèce d'enfoiré là-haut, ça serait bien que tu bouges ton cul de ton paradis de merde pour faire enfin une bonne chose, suis peut-être pas le meilleur des hommes mais moi on s'en fou, je te demande rien pour moi, juste pour elle, fait qu'elle me revienne rapidement, elle est tout pour moi, j'ai besoin d'elle, je l'aime à en crever, si tu veux un échange alors prend ma vie pour qu'elle vive, je te demande rien de plus ».

Je déposais un baiser sur sa main avant de sentir une main sur mon épaule qui me fit sursauter « Monsieur Cooper, vous êtes là jour et Nuit, il faudrait penser à aller vous reposer un peu, on vous appelle si elle se réveille ». Je savais très bien qu'elle avait raison, je ne savais même pas quand j'avais vraiment dormis la dernière fois, je soupirai un peu avant de déposer un baiser sur les lèvres d'Anya et de sourire à l'infirmière puis je vins à quitter la chambre sans dire un mot, prenant la direction de la sortie croisant une nouvelle fois au loin Logan, mais je n'avais pas la force d'aller la voir pour la saluer, en ce moment j'avais plus besoin d'un verre qu'autre chose bien que je savais qu'il ne fallait pas que je craque mais en ce moment j'en étais à deux doigts et Dante qui était injoignable. Je me retrouvais sur ce trottoir sans vie regardant autour de moi, je n'avais pas envie de rentrer, je ne voulais pas m'éloigner d'elle c'est alors que je vis ce bar, je pris sa direction. A l'intérieur tout était bien calme, il n'y avait pas grand monde, je m'installais au bar avant de commander un scotch, c'était venu tout naturellement, quand le barman me ramena mon verre je le pris en main, le regardant et jouant un peu à le faire tourner lentement pensif.

« Hello you. »

Ma condamnation remontait à plusieurs années, désormais. Brillante étudiante en médecine, toujours surdouée et classée numéro un partout, je demeurais être l'excellence de ma section, une perle rare qui ne trichait pas. Etait-ce parce qu'on me craignait tant que cela ou parce que mon intelligence ne connaissait pas de mesure rationnelle au problème ? Je passais mon temps à analyser, calculer, perdant ainsi toutes mes notions d'humanité. Comme toutes les semaines depuis ma sortie de prison, je franchissais le seuil de la porte à une heure précise ; à l'abris des regards indiscrets. Trois personnes se situaient dans le hall. Un homme d'âge, avec un journal à la main. Il était nerveux, tapotant du genoux. Je souris, doucement. Un petit garçon, sept ans au maximum, tenait sa peluche préférée dans les bras. Je détournai les yeux sur une femme, enceinte jusqu'au coude. Elle devait avoir seize ans, à la vue de sa morphologie. Mes pas m'emmenèrent machinalement vers l'ascenseur. Je comptai trois secondes avant de presser les boutons. Deux suffirent à fermer la porte, m'isolant du monde. Mon regard se tourna sur le bouton illuminé. Cinquième étage. Il fallut vingt-trois secondes pour y parvenir et pouvoir pénétrer dans le couloir. Je fonçai, démarche gracieuse, vers la porte des condamnées, comme moi. Je frappai et j'entrai directement. Elle m'attendait ; belle et douceâtre psychologue. J'ôtai mon manteau et je m'assis, dévoilant une robe bien trop moulante à décolleté plongeant, courte et noire. Je détachai mes cheveux, féline, avant de toiser mon interlocutrice.

« Comment allez-vous, Madame Shepherd, depuis notre dernière rencontre ? »

Je lui souris, patiente et peu désireuse de parler inutilement. Je croisai mes jambes, dans une lenteur extrême et sensuelle, prenant soin de planter mes yeux bleus dans les siens, d'un magnifique émeraude. Je me mordis la lèvre inférieure, amusée de la voir hausser un sourcil.

« Ne prends pas cet air pincé avec moi, Silvia. Y'a que toi et moi ici. »

Répondis-je, tout aussi amusée qu'auparavant. J'avais l'air d'une enfant un peu trop excitée par la venue du Père Noël. Bien que mes intentions étaient moins sages que celles-ci. D'un bond, je me redressai, dans une grâce peu ordinaire. Je m'avançai vers son bureau, me penchant beaucoup trop en avant, dévoilant une poitrine intéressante. Je lui souris, cette fois comme une tigresse en manque.

« Une partie de jambe en l'air, ça te dit ? Je suis très douée avec ma langue, tu sais. »

La surprise ne fut pas au rendez-vous. Nous avions toutes les deux l'habitude de ce petit jeu. Je l'embrassai avec sensualité, passant mes mains sous sa blouse blanche un peu trop ouverte. Puis, je me redressai d'avantage, avant de partir fermer la porte à clef. Avec violence, je me retournai pour me mettre sur son bureau, grimpant dessus et faisant voltiger maintes feuilles. J'étais impatiente d'en finir. Aucune psychologie ne semblait me raisonner.

Après des ébats sexuels plus qu'intéressants, je sortis de la pièce, recoiffée et sérieuse, comme si de rien n'était. J'évaluai la distance entre ascenseur et escalier. Je pris le second, réalisant que c'était plus proche de moi ; même si finalement moins rapide. La proximité me rassurait. Je dévalai les marches, croisant au passage certains visages inconnus ou plus intimes. Je finis par retrouver un ancien visage : Kyle Cooper. Mais je n'avais pas le temps de m'attarder. Qui plus est, je pouvais délirer. Avec acharnement, je poursuivis mon chemin pour entrer dans les toilettes d'un patient, en toute discrétion, que je connaissais pour sa surdité. Je pris alors mes gélules pour calmer ma nervosité. Puis, je sortis de là dans une cadence mesurée, toujours rythmée par un souvenir de mon enfance. J'atteignis l'extérieur rapidement et je me dirigeai vers un petit kiosque non loin de là où je pris un paquet de cigarettes. Je payai, en sortis une et me mis à la fumer gentiment.

« Aaah... C'est jouissif. »

Exprimai-je pour moi-même. J'inhalais la fumée toxique qui m'empoisonnait comme un cadeau du ciel. Je me mise en marche, tandis que je sentis la soif envahir ma gorge. Après une réflexion rapide, je me souvenais parfaitement du bar en face de l'hôpital. Il était accueillant et peu de monde s'y trouvait, ce qui n'était pas pour me déplaire. J'optai pour ce dernier, me dirigeant vers lui. Je terminai ma cigarette dehors, par politesse, avant de l'écraser avec mon talon noir. J'entrai alors et aperçus une silhouette familière. Kyle Cooper était présent, une fois de plus. Un sourire narquois s'esquissa sur mes lèvres. La dernière fois que je l'avais vu, c'était en prison où je m'étais importée violemment contre lui, celui qui me réchauffait le coeur. Celui aussi qui me détruisait. J'étais une droguée, à l'époque, à des médicaments capables de me maintenir éveillée durant des nuits entières. Ca embrouillait mon esprit, au point que je me sentais... morte. Planante. Et lui, il venait de sortir de désintoxication. Il arrêtait de boire. Et le voilà ce soir, avec un verre à la main. Je m'approchai de lui, avec une rapidité déconcertante.

« Te te te, Monsieur Cooper. C'est pas bien ça ! »

Dis-je, comme une enfant, avant d'attraper le verre sauvagement entre ses doigts et de le boire cul sec sous son air surpris. Je le reposai sur le bar, souriante, avant de regarder le barman.

« Un autre pour moi. Et un verre sans alcool pour le jeune homme... Tu prends quoi, Kyle ? »

Sans gêne et décontractée, je fis comme si de rien n'était. Où était-il passé tout ce temps et pourquoi était-il si triste, dans ses yeux ? Je le revoyais à la prison. Il n'avait pas l'air aussi abattu qu'en ce moment. Certainement qu'il n'allait pas bien du tout, surtout pour reprendre l'alcool comme cela. Je souris, du bout des lèvres.

« Fais pas cette tête. On dirait que tu as croisé un fantôme. Et vu l'étage où tu te trouvais avant, ce n'était pas la morgue, ni l'asile. Donc la cause n'est pas aussi perdue que ça. Non ? »

Analyse et critique. Non, pas gênée pour quatre sous et plutôt explosive ; Mon retour à côté de lui ne s'expliquait pas, après tant d'années. Et pour cause, je n'étais pas guérie. Jamais je ne le serai totalement. Ma sociopathie était trop grande pour cela ; Heureusement, je restais sous une forme humaine encore prononcée.

La vie était parfois injuste pourquoi avait-il fallu qu'elle reçoive cette balle pour moi, elle n'aurait jamais du en recevoir une, c'était quelque chose que je n'arrivais encore à comprendre et pourtant je l'aimais, j'aimais cette femme plus que ma vie entière et là voir sur ce lit, me rendait malade à en crever mais au fond je savais très bien que je devais me montrer fort pour elle, pour nous, mais parfois les épreuves font que vous avez du mal, que vous ne pensez pas être à la hauteur de toutes demandes ou autres de ce monde. Ma vie aurait du être belle avec elle mais la voir là me faisait souffrir mais avais-je le choix de toute façon non, je n'avais pas le choix que d'attendre son réveil, que d'attendre qu'elle me revienne et qu'enfin je puisse lui dire à quel point je l'aime, à quel point je la veux à mes cotés. Maintenant je me retrouvais face à ce verre à le regarder pensif, en un instant j'aurais pu craquer, là maintenant en regardant ce verre mais pour le moment je résistais tant bien que mal mais j'avais comme cette impression qu'il m'appelait un peu plus à chaque moment mais n'avais-je pas fait une promesse, une promesse à ma mère sur sa tombe, je soupirais avant de lever les yeux vers la jeune femme qui venait de prendre la parole tout en retirant le verre des mains. Je la regardais surprise sans rien dire avant de soupirer légèrement laissant mon regard sur elle puis sur le barman « Un café ».

Je tournais le visage vers la jeune femme, l'observant tout en me mettant au fond de mon siège alors qu'elle reprenait une nouvelle fois la parole, j'arquais un sourcil avant de passer une main dans mes cheveux « Logan... Je vois que tu restes fidèle aux souvenirs que j'ai de toi... » Je fis un signe de tête au barman qui ramenait nos consommations avant de reposer mon regard sur la jeune femme, elle n'avait pas changé et elle avait l'air en plein forme c'était très bien comme ça, au moins elle avait pu reprendre le cours de sa vie malgré son passé, je vins à sourire légèrement tout en la regardant dans les yeux « Tu me surveilles Logan ?... Hummm intéressant... » Je vins à légèrement rire avant de prendre ma tasse et de boire une gorgée avant de la reposer tout en l'observant une nouvelle fois. La dernière fois que je l'avais vu ça avait finit par une engueulade monumentale en plein milieu de la salle de visite de la prison et pourtant à ce moment-là, elle était importante pour moi, bien plus que je n'avais pu lui dire.

« Content que tu sois sortis et je vois que tu te portes bien... » Bon c'était vrai que j'étais content pour elle qu'elle soit enfin sortis, maintenant elle pourrait reprendre le cours de sa vie et elle le méritait peut-être plus que n'importe qui, il ne fallait pas rester sur un mauvais moment. Je regardais rapidement autour de nous avant de reposer mon regard sur elle « Qu'est-ce que tu fais ici Logan ? Tu venais voir quelqu'un à l'hôpital » j'étais assez curieux de savoir ce qu'elle faisait ici, pourtant au fond, ça ne me concernait plus maintenant mais ma curiosité était bien plus grande que le reste, je me demandais ce qu'elle pouvait avoir à faire dans cette hôpital surtout que je l'avais vu parler à un médecin donc soit c'était pour elle soit pour quelqu'un d'autre...

« Hello you. »

Je n’étais pas de ce genre de femmes faciles à comprendre ; plutôt énigmatique, un peu trop souriante et dévergondée, j’attisais les flammes sans jamais me brûler malgré toute l’intensité que je pouvais provoquer chez les Messieurs. Un peu trop habile et maligne pour la plupart, je m’identifiais à une sorte de petite fée farceuse et pourtant mignonne. Un symbolisme plutôt à part et pas dans les normes ; mais je ne cherchais pas la normalité. Je m’en étais toujours éloignée avec une ferveur peu commune. C’était une sorte de paradoxe lorsqu’on connaissait la partie sombre de mon esprit. Kyle Cooper en avait été témoin dans sa douce jeunesse. Je n’avais même pas vingt ans lorsque je basculai derrière un bâtiment renforcé, dont les fenêtres ne percevaient qu’une luminosité restreinte à cause des barreaux. J’aimais voir le soleil zébré par mon univers destructeur. Souvent, j’observais les fenêtres avec un sourire amusé sur mes lèvres pulpeuses, tandis que des camarades de prison me toisaient avec ou sans rage. Je n’avais jamais eu à me battre. Mon intelligence les époustouflait trop pour que je me ramasse le moindre bleu. Alors je vaquais à mes occupations de la journée, qui ne furent guère intéressantes, durant deux longues années où les visites quotidiennes de Jared me permettaient d’entrevoir la véritable lumière du monde.

« Un café »

Un sourire se dessina lentement sur mes lèvres, en entendant la demande obligée de mon camarade de bar ; bien que nous ne partagerons certainement pas la même bouteille. Mes yeux se posèrent sur le barman, qui me complimenta de son propre sourire. J’étirai le mien avant d’hocher la tête en signe de satisfaction. Il se retourna pour nous préparer les divers nectars que nos gorges sèches désiraient tant. Mon regard bleu océan se reposa sur Kyle, mon « ex » petit-ami qui me rappelait ma fougue détresse. Sa main se passa sur sa nuque tandis que son sourcil se haussait. Était-il surpris ou gêné par me présence ?

« Logan... Je vois que tu restes fidèle aux souvenirs que j'ai de toi...»

« Ca dépend quels souvenirs tu gardes à l’esprit, mon cher Kyle. »

Répondis-je aussitôt, ave un rire cristallin très amusé de mon sous-entendu sans doute inopportun. Toutefois, je n’étais pas du genre à me laisser aller à d’étranges états d’âme. Surtout que je ne connaissais pas la situation de mon ami d’autrefois. Le barman déposa les boissons et je le gratifiai d’un sourire prometteur. Je remarquai le petit bout de papier qu’il avait glissé aimablement sous mon verre. Je m’en saisis, entre deux doigts, avant de remarquer qu’il s’agissait d’un numéro de téléphone portable. Esquissant un sourire amusé, je le glissai dans mon soutien-gorge avant de reporter mon attention sur Monsieur Cooper, le séducteur de ces Demoiselles.

« Tu me surveilles Logan ?... Hummm intéressant... »

Son rire parvint délicatement à mes oreilles, ce que je ne pus réprimander que par mon propre rire qui décidait d’accompagner le sien. Je me mordis la lèvre inférieure, plantant mon regard énigmatique dans ses yeux toujours aussi irrésistibles.

« Tu sais, je crois que c’est plutôt moi qui suis surveillée. »

Dis-je, visiblement amusée. Je montrai du regard le barman qui m’observait. Ce dernier devint tout rouge et s’enfuit alors dans la réserve, sans doute. En riant, je me saisis de mon scotch dont je me délectai d’une humble gorgée. Il n’était pas mauvais, même si je trouvais une certaine préférence dans la téquila. C’était une sorte de boisson-péché mignon.

« Content que tu sois sortie et je vois que tu te portes bien... »

« Ca va faire deux ans que je suis sortie. »

Répondis-je doucement, en relation avec mon enfermement prématuré auquel il avait assisté en tant que mon partenaire dans la vie quotidienne. Pouvais-je lui en vouloir de n’être pas resté à mes côtés, malgré nos nombreuses brimades de la prison, lorsque je lui hurlais de ne plus revenir ? Non. C’était tout autant mérité pour ma pomme. Je l’avais rejeté par crainte qu’il souffre de trop. Rester deux ans sans chaleur humaine, ce n’était pas l’idéal pour un homme comme Kyle. Et puis, je n’étais pas une fille assez bien pour tenir le coup tous les jours. Le seul que j’autorisais à me voir craquer, c’est Jared ; mon petit frère. Personne d’autre.

« Merci. Par contre, toi, t’as mauvaise mine. Le manque de sommeil nuit à ton teint, coco. »

Dis-je en haussant admirablement haut un sourcil. En effet, on dirait un croque-mort resté tardivement au travail pour des cadavres à préparer. La comparaison au sein de mon esprit me fit sourire intérieurement ; un fin petit sourire névrosé apparut sur mes lèvres pour disparaître aussi sèchement. Je repris une gorgée de scotch, l’observant. Doucement, de mes longs doigts fins, je pris mon paquet de cigarettes de ma poche et j’en pris une.

« T’en veux ? »

Demandai-je à tout hasard avant de prendre mon briquet et d’allumer le poison qui allait intoxiquer mon poumons, réduisant ainsi ma vie d’une quantité étonnante de secondes. Et alors ? Il fallait bien mourir un jour et la mort ne m’effrayait pas le moins du monde. J’avais connu le monde ingouvernable de la prison et de mon esprit, que risquais-je sincèrement ? Pas grand-chose.

« Qu'est-ce que tu fais ici Logan ? Tu venais voir quelqu'un à l'hôpita ? »

Sa question ne me surprit pas. Il avait l’habitude de me parler ouvertement de tout et de rien. Je tirai une latte du poison délicieux, puis je le recrachai par le nez tout en fixant son regard intense.

« Je suis étudiante en médecine. Enfin je passe mes examens bientôt, comme je suis en avance. Sinon, je dois être suivie au niveau psychiatrique toutes les semaines pour savoir si je suis encore stable ou si je vais sombrer dans une folie meurtrière. »

La dernière partie fut dite avec une pointe d’ironie dans ma voix ; même s’il s’agissait là d’une triste réalité à laquelle je me confrontais tant bien que mal, il n’en demeurait que j’étais plutôt stable par rapport à d’autres personnes de ma catégorie. Reprenant un peu de scotch et quelques lattes de cigarette, je le regardai.

« Et toi ? Tu es allé voir qui ? »

Soit il était atteint d’une maladie extrêmement grave qui le rendait malheureux au point de vouloir replonger dans le monde obscur des boissons interdites, soit il rendait visite à une patiente mal en point ; en général, j’évaluais cela à une personne à laquelle il tenait. Et, le voyant debout, je ne pouvais que suggérer à mon esprit la seconde hypothèse.