Woops!

Jamais je n’aurais imaginé me retrouver un jour en Amérique, et encore moins à San Francisco. Durant ma jeunesse, j’avais été trimballée dans plusieurs pays ; mais revenir sur le continent d’origine de Madame Nazarov, née Johnson, ne m’était jamais apparu comme une bonne idée. C’est pour cela que j’avais opté pour le continent de l’Océanie suite à ma fuite de Russie avec ma fille, Angela. Cependant, mon destin en décida autrement lorsqu’il fit en sorte de croiser ma route avec celle de James Hamilton, l’homme avec qui j’étais en couple depuis bientôt un an. Dès le début, je ressentis le manque de ses enfants qui habitaient bien loin de la Nouvelle-Zélande. Cela pouvait se justifier clairement. Je ne sais pas exactement ce que serait devenue ma vie sans Angela. Toutefois, je ne me faisais pas trop de souci. A sept ans, elle n’était pas prête de quitter le nid familiale d’ici peu. Ce qui m’angoissait d’avantage, c’est le peu de différence d’âge que j’avais avec les enfants de James, et l’écart que j’avais avec lui-même. Beaucoup se montreraient injustes en nous désignant du doigt ou en traitant mon amour pour lui d’intéressé. C’était faux ; totalement faux. J’étais tombée amoureuse de cet homme bien malgré moi. Lors de notre rencontre, j’avais eu le souci de trahir Lyov, mon défunt époux, en me mettant avec un autre. De plus, j’avais peur que ma fille ne s’adapte pas à la situation, qu’elle se sente délaissée alors qu’elle était la personne qui comptait le plus pour moi. Heureusement, tout se passa bien – ou presque. Mais quelque chose me disait que je n’étais pas au bout de mes peines.

M’acclimater à San Francisco ne fut pas un réel problème. Je trouvai rapidement du travail et pris la place du lieutenant de police qui partait en retraite, étant donné mes qualifications précédentes. Ceci me permit d’avoir de meilleures perspectives d’avenir et de rester indépendante. Avec Angela, nous habitions dans un petit appartement en provisoire où je payais le loyer par semaine. Cette situation ne durerait pas longtemps, puisque James et moi avions pris la décision d’emménager ensemble, avec Angela, dans un endroit plus confortable. J’essayais de passer un maximum de temps avec ma fille afin qu’elle ne se sente pas délaissée ou perturbée par tant de changements. Etant surdouée, je savais qu’elle comprenait la situation bien mieux qu’une enfant de son âge. Par chance, une école pour les surdoués avait ouvert ses portes il y a quelques années, ce qui serait sans doute plus agréable pour elle. Angela souffrait de sa différence en Nouvelle-Zélande et s’introvertissait parfois au niveau des cours. J’espérais sincèrement que cela changerait au fil du temps ; ce déménagement n’était qu’une bonne chose de ce côté-là, du moins je tentais d’être convaincante à ce sujet.

Aujourd’hui, j’avais pu obtenir une journée de congé. La paperasse sur mon bureau m’ennuyait quelque peu et je n’avais pas de grands dossiers à traiter ou qui demandaient urgence. C’est sur cette optique agréable que James m’invita chez lui, ce que je m’empressai d’accepter. Je filai sous la douche rapidement et laissai mes cheveux détachés, encore un peu humide, avant d’enfiler une robe bleue et des talons noirs. Je n’aimais pas la superficialité. C’est pourquoi je mis des bijoux en argent avant de filer prendre mon sac à main et de partir du petit appartement à peine meublé. Ce n’était pas le grand luxe, mais je m’y sentais encore plutôt bien. La vie à San Francisco me semblait bien différente de celle que j’eusse menée jusque-là. Après quelques minutes, j’arrivai enfin à destination. A peine eussé-je le temps de sortir que James était déjà présent et me prit contre lui tout en m’embrassant.

« Salut toi! Viens on rentre »

« Quel accueil ! »

Dis-je en riant doucement. J’adorais être contre lui. A mes yeux, il représentait l’homme idéal. Il était prévenant et drôle, attentionné, tout ce dont j’avais pu rêver jusque-là. De plus, il avait réussi à créer un lien sincère avec ma fille, ce qui me renforçait dans mon idéologie de l’homme parfait. Lorsqu’il me reprit dans ses bras, je fermis les yeux quelques secondes. Juste le temps d’écouter battre son cœur et le mien. J’étais tout aussi sincère que pouvait l’être une femme amoureuse, y compris parfois avec naïveté. Avec lui, ça ne me dérangeait pas de me laisser aller. Parce que j’y croyais, au plus profond de moi. Et je me sentais bien. Alors, pourquoi chercher des ennuis là où il n’y a pas lieu d’en avoir ? Je redressai mon regard dans le sien, arborant un magnifique sourire.

« Comment vas-tu ? Et la petite ? Elle se fait à la vie d'ici ? »

Comme je le pensais, il se montrait très prévenant et engagé dans notre relation, faisait toujours attention à mes besoins ou ceux d’Angela, oubliant même parfois les siens. J’hochai la tête de haut en bas, ravie qu’il se soucie de nous trois ; j’avais tellement hâte de me retrouver rien qu’avec lui ! Cette pensée me fit rougir, peut-être bien.

« Je vais bien. Un peu fatiguée par le travail, mais mes collègues sont gentils et ils m’aident beaucoup. Quant à Angela, elle s’y fait à son rythme. Je pense que l’école pour surdoués lui fera du bien ; plus que d’être dans une école « normale » comme avant. Les enfants ne se moqueront plus de son intelligence. Mais elle a hâte de déménager, tu sais ? Je crois qu’avoir un terrain d’herbe derrière une maison lui manque beaucoup. Et toi aussi, par la même occasion. Il parait que je raconte moins bien les histoires pour s’endormir que toi ! »

Dis-je en riant doucement. C’est vrai que James était suffisamment doux pour bercer ma fille de rêves d’enfants lors de son sommeil. J’avais parfois du mal de rêver, étant d’une nature plutôt « terre-à-terre ». C’était lié à mon éducation passée et aux divers drames de ma vie. Mais j’étais soulagée qu’Angela puisse rêver ; être une enfant, tout simplement. Et je pense que James lui apportait un bon équilibre pour ça. Après tout, il avait pris la place vacante du père aux yeux de mon enfant.

« Et toi, tu vas bien ? »

J’espérais que tout aille bien pour lui et sa famille. Je ne savais pas s’il avait parlé de notre histoire à ses enfants, y compris cette différence d’âge qui choquait tant. Mais pour moi, je ne voyais pas le besoin urgent de presser les choses. A mon sens, ils auraient sans doute du mal de se faire à cette idée. Je pouvais le concevoir, même si cela ne changerait rien à mes sentiments pour James. J’angoissais tout de même à la pensée qu’il puisse me quitter pour ne pas embêter ses enfants. Ce serait dommage d’en arriver là, mais je l’aimais suffisamment pour penser qu’il ne ferait rien de tel.

James me prit alors la main et je me posai contre lui pour l’embrasser sur le canapé. Nous étions seuls, et ce moment d’intimité me paraissait délicieux. C’était plutôt rare que nous puissions profiter d’être ensemble ainsi. Je sentis sa main sur ma joue et je souris doucement, avant de reprendre un baiser supplémentaire. Plus fougueux et passionné que le précédent. Je répondais à sa demande, fermant les yeux pour apprécier au mieux le goût sucré de ses lèvres. Au fur et à mesure, la présence de James devenait une drogue. Chacun de ses gestes m’électrisaient. Jamais encore je ne m’étais donnée de la sorte à un homme ; sans retenue ni honte. Cela ne me ressemblait pas de « perdre le contrôle » et de me laisser aller. D’ordinaire, j’étais plus posée que ça. Mais sans doute moins amoureuse, également. Sa main passa sur ma cuisse et remonta dans mon dos, ce qui me fit frémir. Nous interrompîmes notre baiser pour nous regarder dans les yeux. Je ne pus me retenir de rire doucement, amusée par la situation. Lentement, je mordis ma lèvre et plongeai mon regard dans le sien. J’avais sans doute l’air d’une adolescente qui découvrait la vie plutôt que d’une femme trentenaire et maman d’une fille de sept ans. Mais peu importe. Je me moquais du monde extérieur. Personne ne comptait plus qu’Angela et James dans ma vie.

« Tu passes la journée avec moi ? Et tout à l'heure je t'accompagne pour récupérer la petite et on va au resto si ça te convient ? »

« C’est parfait ! D’ailleurs… Pourquoi tout me semble toujours si parfait avec toi ? »

Puis je me mis à rire doucement, avant de me blottir contre lui. J’adorais son odeur, sa peau, ses lèvres, son regard, ses mots… Bref, j’aimais tout de lui. J’aimerai toujours tout de lui. Et j’espérais sincèrement que nous resterions heureux, comme en ce moment, et ce pour l’éternité.

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| Quoi de mieux qu'un petit jogging matinal pour bien démarrer la journée ?! Depuis qu'il avait décidé de devenir pompier, Nathaniel avait instauré ce petit rituel dans sa vie. Cela lui permettait d'améliorer sa condition physique et, après s'être drogué pendant plusieurs années, ce n'était pas un mal ! Ce fut donc machinalement ce matin là qu'il enfila un t-shirt et short avant de sortir de la maison. A peine eut-il mit un pied dehors qu'il mit ses écouteurs sur ses oreilles puis s'élança. Tout en avançant, il se mit à penser à son mariage. La date avançait à grand pas et même s'il avait hâte, il ne pouvait s'empêcher de stresser. Serait-il un bon mari pour Catalyne ?! Au fond, c'était essentiellement ce qui l'inquiétait. Certes, la cérémonie pourrait toujours être perturbé par je ne sais quel évènement imprévu, cependant c'était plutôt rare. Et puis, la jeune femme serait tellement belle dans sa robe... Elle avait refusé qu'il la voit, prétextant que ça leur portrait malheur, mais il se l'était imaginé tout de même de nombreuses fois. Cela promettait d'être une journée vraiment magique !

| Mais alors pourquoi s'inquiétait-il autant ?! Après réflexion, la réponse lui sauta visage : il avait tendance à rater tout ce qu'il entreprenait. Et si c'était également le cas avec la jeune femme ?! Et s'il n'arrivait pas à la combler comme tout bon mari ?! Depuis qu'ils s'étaient rencontrés, ils filaient le parfait amour, mais après ?! Il avait tellement peur de la décevoir, de lui faire du mal... Il en oubliait d'ailleurs un point important qui rendait impossible cette possibilité : comment pourrait-il lui faire de la peine alors que cette simple idée le répugnait ?! M'enfin... Après avoir légèrement bougé la tête de droite à gauche, il finit par se faire une raison. Tous les futurs mariés devaient avoir des doutes avant le jour du mariage. L'être humain était programmé pour douter...

| Et perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas de suite qu'il était déjà de retour à son point de départ. Ce ne fut que lorsqu'il se trouva devant la porte d'entrée qu'il revint sur Terre. Enlevant ses écouteurs, il tourna alors la poignée puis pénétra dans la maison. Croyant d'abord qu'il n'y avait personne, il fut surpris d'entendre des voix provenant du salon. Fronçant légèrement les sourcils, il se demanda qui ça pouvait bien être. Son père peut-être ?! BINGO ! Cependant, lorsqu'il entra dans la pièce, le jeune homme fut surpris de voir que James n'était pas seul. Il tenait dans ses bras une jolie blonde qui devait avoir quoi... dix ans de plus que lui ?! Arquant un sourcil, Nate ne cacha pas son étonnement. Son père lui avait bien parlé de sa nouvelle compagne, mais il ne s'attendait pas à ce qu'elle soit si jeune ! Ou avait-il bien pu la rencontrer ?! Étonné, le jeune Hamilton resta donc quelques instants silencieux face au couple. Son regard ne cessait de passer de l'un à l'autre. Voir son père dans une telle situation était tellement nouveau pour lui ! Il sembla d'ailleurs en perdre la parole puisque la seule chose qu'il trouva à dire fut... « Euh... Bonjour... » Pas très folichon n'est-ce pas ?! Mais après tout, c'était tout de même à son père de faire les présentations...

La nuit avait été éprouvante pour l’ainée des Hamilton. Etant d’astreinte, il avait passé la soirée et la nuit à la caserne. Qu’est-ce qui détestait travailler les nuits, ce n’était vraiment pas pour lui. Il finissait totalement décalé, lui qui était un dormeur… une marmotte, oui, oui, il le savait et l’assumait, ne supporter pas de bosser la nuit. Il finissait son astreinte dans un état lamentable et il n’avait qu’une chose en tête… Son lit ! Pour faciliter les choses, ils avaient dû faire de sortit à cause de foutu adolescent à papa. Il les aurait tarté, vraiment. Ils étaient inconscients à picoler en pleine mer et à sauter surtout à l’eau. Qu’avait-il dans la tête ? Il avait eu leur âge… et il aimait penser qu’il n’était pas encore un vieux à leurs yeux, mais jamais il n’avait fait de telles idioties. Oh, il avait fait des conneries en Nouvelle-Zélande, bien entendu, même ici, il les continuait, mais rien qui mettrait sa vie et surtout la vie de ses amis en danger. Vraiment, il ne comprenait pas.

Bref, c’est tôt ce matin, qu’il quitta la caserne avec un de ses collègues et amis qui habitaient lui aussi à Alamo pour rentrer chez eux. A cette heure-ci la ville était calme, il n’y avait que les plus courageux qui était debout à faire leur sport quotidien. Kieran poussa un soupire. Il serait incapable d’aller courir aussitôt. Il l’avait eu fait, mais ça c’était avant. Aujourd’hui, il se contentait de faire son sport à la caserne ou à l’appartement quand il en ressentait le besoin et franchement ça lui suffisait.

Sans qu’il s’en rende vraiment compte, son ami se gara devant son appartement en lui signifiant qu’il pouvait descendre, qu’il était arrivé. Lui lançant un sourire contrit Kieran descendit de la voiture en lui disant « A mercredi »

Son corps fonctionnait tout seul, son cerveau était déjà dans un brouillard complet. Il arriva dans le hall d’entrée de son immeuble, il n’hésita pas une seconde, il fonça vers l’ascenseur, les escaliers attendraient demain. Son regard se fixa sur l’écran…1 … 2 … 3. Les portes s’ouvrirent et un Kieran complètement K.O en sortit.

Sa clé dans la porte, il essaya de la déverrouillait sa porte, mais cela ne fonctionna pas et pour cause… elle était déjà ouverte. Soupirant et se traitant d’idiot. Ou plutôt en se disant que son frère avait encore oublié de verrouiller la porte. Il poussa la porte, ne s’attendant pas à ce qu’il allait suivre. Son regard se posa d’abord sur le meuble de l’entré ou il lança plus qu’il ne déposa ses clés et son téléphone, il releva enfin son regard en sentant une présence non loin de lui. Nate était là, debout devant le canapé… Qu’est-ce qui foutait là, planté ?

« Naty ? » demandât-il d’une voix interrogatrice.

Avança dans la pièce, Kieran se stoppa lui aussi en plein mouvement. Il comprenait maintenant pourquoi son frère était planté là. Son regard éballis passé de son père à la femme dans ces bras. Euh… oui ! Il était paumé là. Il posa son regard sur son frère, un regard voulant dire « c’est quoi ça ? » Ok, il savait que son père avait une nouvelle petite amie, ce mot lui faisait bizarre quand ça concerné son père, c’était dingue. Il trouvait ça bien, hein, vraiment, mais là, il ne s’attendait pas du tout, mais alors pas du tout à une telle surprise… Elle n’avait pas…elle était… merde, elle était pas du tout comme il s’était imaginé. Retrouvant un semblant de cerveau, il secoua la tête.

« Salut ! … Pa’ » dit-il attendant une explication ou tout du moins, une présentation.

Woops!

Avec James, tout me paraissait bien plus simple qu’à l’accoutumé. Il n’était pas comme la plupart des hommes qui avaient croisé ma route, non. Il était différent, et en mieux ! Et, surtout, ma fille l’adorait plus que tout au monde et se plaisait à le considérer comme son propre père, même si elle savait pertinemment qu’ils n’avaient aucun lien de sang. J’étais rassurée qu’il accepte ma fille ; mon trésor en fait. Le seul enfant que j’aurai, apparemment. Jamais je ne me serais mise avec un homme si ce dernier ne voulait pas d’Angela dans sa vie. Pour moi, c’était inconcevable. Elle était ma chair et mon sang, celle qui m’avait permise de tenir le coup dans les moments difficiles. Ce ne fut pas toujours simple, surtout lorsque j’avais quitté la Russie avec Angela sous le bras, en somme. J’avais pris une destination au hasard en espérant que ma famille me laisse tranquille et que personne me e suivrait. Je voulais tout oublier de là-bas. Je voulais oublié le passé, l’Allemagne, les tortures, les larmes, les cris... Tout. Je voulais effacer ma vie et l’enterrer à jamais dans un coin de ma mémoire et revivre auprès de ma fille qui ne connaîtrait jamais son père. Ce fut un combat de tous les jours. Trouver du travail, des vêtements, un appartement, un visa, une vie... Mais j’y étais arrivée, par amour pour elle. Ce petit être avait changé ma vie et j’étais prête à me sacrifier pour son bonheur. La rencontre avec James fut alors inespérée. Aujourd’hui, j’étais heureuse, contre lui, avec nos projets de futur, de maisons, de vie à trois. Que demanderais-je de mieux ? Rien ne remplacerait le bonheur que j’éprouvais à l’instant où je me retrouvais contre lui. Mais alors que nous étions tranquillement l’un contre l’autre, j’entendis la porte à deux reprises et deux vois masculine. Redressant mes yeux sur l’entrée, il apparut un garçon. Il devait avoir la vingtaine, environ. Puis un second fit son entrée. Mes yeux interrogèrent James, jusqu’à ce que le second garçon dise « P’pa ». Ses enfants ? Oh, mon Dieu ! Je dus rougir, inévitablement, d’être encore assise sur leur père. La gaffe monumentale !

« Bon ben les présentation vont être plus vite que prévu… J’espère que ça ne te dérange pas ? »

C’est morte de honte que j’hochai la tête avant de me redresser sur le côté, laissant la place à James pour qu’il se lève. Je pris le temps d’effacer les plis de ma robe bleue, plutôt courte et sexy, et je me sentis d’autant plus gênée. Ainsi habillée, on pouvait me prendre pour une petite allumeuse ou je ne sais quoi, même si je tentais de rester classe la plupart du temps. J’avais eu envie de me faire jolie pour James, mais je n’avais pas prévu l’arrivée de ceux qui semblaient être ses deux enfants. Je regardais le sol, quelques instants, essayant de calmer mon esprit affolé par la situation.

« Salut vous deux ! Faites pas cette tête-là, on dirait que vous avez vu un fantôme. »

Un fantôme n’était pas le terme que j’aurais choisi, honnêtement. Je me voyais plutôt comme une femme « trop jeune » pour leur père et j’imaginais les scénarios douteux qu’ils devaient se faire dans la tête de l’un et de l’autre. Ce calvaire était prometteur, en tous cas. Toutefois, il fallait que je me ressaisisse. Je n’étais pas une adolescente prise en faute, mais une femme de plus de trente ans. Alors, mes yeux se relevèrent, comme ma tête, et je fis face aux regards des deux enfants de James. J’avais retenu les prénoms, Nathaniel et Kieran. Je me doutais bien que le plus jeune était le premier arrivé, mais rien n’en était moins sûre. J’avais appris à ne pas juger les apparences, surtout dans mon ancien métier, en Russie. Espionne internationale, en somme. Mais ça, je ne tenais pas à en parler à qui que ce soit. Je préférais largement le titre actuel ; soit lieutenant. Je m’avançai alors aux côtés de James, tentant un sourire timide, tout en lui tenant la main.

« Je vous présente Lara, la femme qui partage ma vie depuis quelques temps maintenant.. Lara je te présente mes deux fils, Kieran et Nathaniel le plus petit. »

« Enchantée. James m’a beaucoup parlé de vous. Je suis contente de vous rencontrer. »

Avais-je répondu le plus poliment possible afin de cacher mon angoisse. Il ne manquait plus que la fille de James et là je faisais un arrêt cardiaque. Même si cela faisait un an maintenant que j’étais officiellement en couple avec James, je n’avais jamais imaginé le scénario de rencontre qui se produisait sous nos yeux. C’était un peu confus dans mon esprit, mais je tentais de rester le plus calme et diplomate possible, sans m’interposer entre eux. J’étais pleinement consciente que Kieran avait quoi...cinq ans de moins que moi ? Ca devait lui faire étrange, sans doute, de s’apercevoir que j’avais dix-sept ans de moins que James. Mais j’avais l’habitude des regards étonnés. Pourtant, j’étais sincère.

« Tu as une sale tête Fils…. Vous voulez un café ? »

« Un thé pour moi. »

Répondis-je à James, en le regardant dans les yeux. Un sourire plus décontracté apparut sur mon visage. Il avait le don de m’apaiser, même lorsque je me sentais stressée. Toutefois, je privilégiais de ne pas prendre trop de caféine. On ne sait jamais. Un bon thé ne pouvait que me détendre ; surtout le thé de verveine. Je regardai alors Kieran et Nathaniel. Je n'oubliais pas la remarque de James, qui m'aurait fait rire d'ordinaire. Mais là, j'étais trop stressée pour rire ; surtout s'il s'agissait de rire d'un de ses fils.

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| Planté au milieu du salon comme un arbre au milieu d'un champ, Nathaniel ne quittait pas son père et cette femme des yeux. Combien d'années devait-elle avoir de plus que lui ?! Beaucoup moins que sa mère, ça s'était sûr. Et c'était elle qui leur père avait choisit pour remplacer leur mère ?! Certes, il était heureux qu'il ai rencontré quelqu'un mais là... Il avait du mal à réaliser qu'elle était si jeune. Et si elle essayait de faire "ami-ami" avec Kieran et lui ?! Ah ça non ! Il n'avait jamais imaginé le rôle d'une belle-mère comme celle d'une amie. Bon, il n'avait pas non plus envie de s'entendre mal avec elle hein, loin de là... Seulement, il avait une idée bien arrêtée du rôle de la nouvelle copine de James et là... Il avait l'impression qu'il y avait erreur sur la marchandise. Kieran pensa d'ailleurs certainement la même chose puisqu'il vint se stopper net à côté de lui. Nate lui aurait bien répondu, mais il était incapable de prononcer un mot. Et puis, l'explication était simple, il suffisait de regarder devant eux... C'était comme si un vieux matou se retrouvait avec une petite minette. Rien qu'à cette idée, le jeune homme arqua un sourcil.

| Heureusement, son père se décida à débloquer la situation. Après s'être levé, il s'avança quelque peu vers ses fils et fit les présentations. En entendant la fin de sa remarque, Nathaniel tourna rapidement la tête vers son frère. Après l'avoir regardé de bas en haut, il se retroussa le nez en signe de désaccord. Non, il n'était pas plus petit que son frère ! Ils devaient avoir 2 ou 3 centimètres d'écart tout au plus, ce n'était pas énorme. Pourquoi son père n'avait-il pas dit "le plus jeune" ?! Il voulait le vexer ou quoi ? M'enfin, ce fut avec le nez toujours retroussé qu'il reporta son attention sur ce dernier. Il faisait toujours ça lorsqu'il était enfant et qu'on le grondait à cause de Kieran. Au fond, ça n'avait pas vraiment changé, même si ce n'était pas pour la même raison. Et il y a une chose qui n'avait pas non plus vraiment changé. Lorsque Lara se présenta, il se décala légèrement afin d'être un peu en retrait par rapport à son frère. Après tout, c'était lui l'aîné, c'était à lui de parler en premier. Pour sa part, il avait peur de mal faire s'il disait quelque chose de travers. Or, il n'avait pas envie de faire de la peine ou quoique ce soit à son père.

| Quoiqu'il en soit, il n'en oubliait tout de même pas son estomac. Tournant la tête vers son père, il répondit rapidement... « Je préférerai un chocolat chaud s'il te plait... Et tu n'aurais pas été cherché des croissants par hasard ?! » Oui bon, sa réaction pouvait vraiment surprendre. Cependant, le fait qu'il s'occupe de son estomac plutôt que de Lara montrait une chose à ceux qui le connaissait bien : c'était sa manière à lui de l'accepter dans la famille. Ou tout du moins, de la mettre à l'essai. De nombreuses fois par le passé, il s'était montré maladroit par ses paroles. Aujourd'hui, il préférait éviter, pour son père. Il était bien conscient que ça pouvait paraître impoli, mais il était persuadé que Kieran parlerait pour eux. Enfin, à part s'il n'était pas d'accord avec ce qu'il disait, mais là, il ne manquerait pas de donner tout de même son opinion.

Le regard de Kieran passait de son père à la jeune femme dans ses bras, il ne comprenait pas, enfin si, mais c’était étrange, vraiment. D’aussi loin qu’il se souvenait, il n’avait jamais vu son père avec une femme. Enfin, si on excluait sa soi-disante mère, alors c’était étrange, vraiment. Il avait une drôle de sensation qu’il ne serait expliqué et puis, elle était si…. Si jeune ! Merde, elle devait avoir quoi la trentaine… Pas la quarantaine bien passé de son père ça c’était certain. Même si était heureux que son père ait trouvé une personne à qui il tenait, il était méfiant. Il ne voulait pas le voir souffrir et voir une femme si jeune dans ces bras lui faisait pensé au pire des choses, c’était peut-être idiot, après tout l’amour n’a pas d’âge dit-on, mais il était tout de même méfiant. Il craignait pour lui, il méritait d’être heureux… alors, il espérait que ça serait le cas. Lentement l’ainé des Hamilton tourna la tête vers son petit frère. Il observa Naty, au moins il n’était pas le seul à être abasourdi par ce qui se passait sous leurs yeux. Soupirant, il retourna son attention sur leur père qui venait d’ouvrir la bouche, mais pas envers eux, non, vers elle, puis finalement, il se tourna vers eux. « Salut vous deux ! Faites pas cette tête-là, on dirait que vous avez vu un fantôme » Un fantôme peut-être pas, mais une énorme surprise oui. Kieran pencha légèrement sa tête vers la droite, mais n’ajouta rien, attendant la suite, c’était peut-être pas le moment de faire une réflexion. « Je vous présente Lara, la femme qui partage ma vie depuis quelques temps maintenant.. Lara je te présente mes deux fils, Kieran et Nathaniel le plus petit » Qui partageait sa vie depuis un quelques temps…. C’était quoi quelques temps ? Un sourire s’afficha finalement pour la première fois depuis son entrée dans l’appartement sur le visage de Kieran. Connaissant son frère la remarque de leur père avait du toucher son égo et quand il tourna sa tête et vit son frère les comparer, son sourire moqueur s’élargit un peu plus.

« Cherche pas, tu es un minus. » marmonnât-il à l’attention de son frangin. Son attention se tourna vers la dites Lara qui venait de prendre la parole. « Enchantée. James m’a beaucoup parlé de vous. Je suis contente de vous rencontrer. » Elle avait l’air sincère. Kieran sentit son petit frère faire un pas en arrière, ce qui lui fit tourner la tête d’un bloc vers lui pour lui faire les gros yeux ! Quel lâcheur celui-là ! Il allait souffrir, ça il pouvait lui promettre. Sentant que le silence devenait trop long, Kieran se redressa et fixa Lara.

« On est ravis de vous rencontrer aussi, on attendait de voir à quoi ressemblait celle dont notre père nous a parlé en arrivant… » Et c’était loin d’être à l’image de son imagination. Très loin même. Un sourire poli affichait sur le visage, Kieran se tourna vers son père. « Tu as une sale tête Fils…. Vous voulez un café ? » Sale tête…. Il était gonflé ! Il n’avait jamais une sale tête, c’était faux ! Un son de mécontentement qui ressemblait fort à un grognement s’échappa de ses lèvres. Son regard se posa un instant sur Nate qui réclamé des croissants... quel estomac sur patte celui-là.

« J’ai jamais une sale tête moi… et puis pendant qu’y en a qui se prélasse sur MON canapé, moi je bosse. » ronchonnât-il avant de partir vers la cuisine entrainant son père avec lui, lançant Naty avec Lara un instant. Débrouille-toi, petit frère pensât-il en s'éloignant. Kieran se stoppa dans la cuisine, commençant à ce faire son café.

« Tu en veux un ? » Son ton était un brin plus froid que d’habitude. Passant une main sur son visage, il la fit glisser dans ses cheveux, avant de penché la tête en direction de son père.

« Depuis quand tu la connais ? Parce que « quelques temps » c’est assez vague. »

	Arriver au mauvais moment... Mais non ou peut-être que si... « Un jour j'ai décidé de prendre ma vie en main et j'ai retrouvé mon fils et l'amour » Maison familiale Lara, Nathaniel, Kiki & James

Plus je regardais mes enfants plus je me doutais que rien ne se passait comme je le voulais vraiment, du moins si chacun des garçons étaient des plus gentils, je ne pouvais le nier mais je pouvais aussi voir les regards inquisiteurs, au départ je ne comprenais pas vraiment pourquoi mais au bout d’un moment, je vins à regarder Lara, c’est vrai qu’elle était beaucoup plus jeune que moi mais ça ne me gênait pas du tout car au fond si l’amour était présent n’était-ce pas le plus important. Je baissais les yeux un court instant avant de regarder mes deux enfants une nouvelle fois. Je fis un léger sourire à Nathaniel quand il parla de chocolat avant de lever les yeux au ciel alors qu’il demanda s’il y avait des croissants. Je soupirais légèrement avant de froncer les yeux alors que Kieran prenait la parole. Bon il est vrai que pour le moment, je n’avais pas repris le boulot mais de là à dire que je me prélassais dans le canapé supposant que j’y étais tout le temps sans rien faire.

Je suivis Kieran dans la cuisine avant de le regarder dans les yeux alors qu’il demandait sur un ton plutôt froid « Je veux bien.. » Je laissais mon regard sur lui avant de m’appuyer contre l’un des meubles tout en l’écoutant, je m’y attendais un peu à cette question et au vu de son air. « Cela fait plusieurs mois Kieran, je ne vous en ai pas parlé avant pour la simple et bonne raison que je voulais surtout être sur de tout ça, de notre couple, je ne me voyais pas non plus vous la présenter et que le mois d’après elle ne soit plus là.. » Je m’avançais vers lui servant les deux cafés avant de mettre un sucre dans le mien et d’en boire une gorgée puis je vins à sortir le lait du frigo pour préparer le chocolat de Nathaniel avant de reposer mon regard dans celui de mon fils.

»Dis-moi ce qui te gène Kieran ? je te connais trop bien pour voir qu’il y a une chose qui ne va pas ? »je buvais mon café sans le lacher du regard puis je vins à déposer la tasse pour venir en resservir une autre que je mis dans le plateau tout en mettant le reste dessus puis je vins à poser ma main sur l’épaule de Kieran « T’en fais pas Fils, elle est loin de ressembler à votre mère… elle c’est différent… » je vins à lui sourire avant de prendre le plateau…

Bazzart Liloo-59 # code by shiya.

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La situation était des plus gênantes. Je n'avais pas prévu de rencontrer les deux fils de James aujourd'hui, et encore moins dans de telles conditions. Je pensai alors à Angela et je fus soulagée, dans un sens, qu'elle ne soit pas présente sur les lieux. Je n'avais pas encore pris le temps d'expliquer à mon enfant qu'elle devrait "partager" en quelque sorte son "père adoptif" avec trois autres enfants bien plus âgés qu'elle. Elle était au courant, plus ou moins, qu'il avait une famille. Toutefois, je n'avais été que brève et évasive à ce sujet, profitant du fait que je n'en savais pas énormément non plus sur eux, malgré que James m'en parlait régulièrement lorsque nous nous retrouvions tous les deux. Ils avaient une place importante dans sa vie, ce que je concevais totalement. Au fond, j'étais admirative de l'Amour qu'il portait à sa propre chair ; et cela me réconfortait dans l'idée qu'il était réellement exceptionnel. Oui, j'étais très attachée à lui. Parfois, je me disais que je l'étais même un peu trop. Cela ne me ressemblait pas. Depuis que je l'avais rencontré, tout était allé très vite. Mes sentiments ont grimpé en flèche et, bien malgré moi, je me suis retrouvée à le suivre jusqu'à San Francisco, quittant le lieu où j'avais regardé ma fille grandir jour après jour. Je posai alors mes yeux à tour de rôle sur la famille Hamilton. Kieran et Nathaniel semblaient se chamailler un peu ; comme deux frères. Kieran me fit plaisir en me disant qu'il était ravi de me rencontrer. Je fus soulagée. James restait calme, comme d'ordinaire. Un peu amusée, malgré l'anxiété qui me rongeait, je me suis mise à sourire légèrement tout en restant en retrait. James proposa un café, mais je préférai un thé. Tandis que Nathaniel désirait un chocolat et… des croissants. Je fus un peu surprise par cette demande. Toutefois, la situation m'échappait suffisamment pour que je ne relève pas la chose et me contente de faire mine de rien. Sauf que, très vite, je me suis retrouvée seule dans le salon en compagnie de Nathaniel, le plus jeune, tandis que Kieran avait emmené James sous mon nez jusqu'à la cuisine pour préparer les boissons et, sans doute, discuter à mon propos sans que je ne puisse trop en entendre. Je posai alors mes yeux sur le cadet des deux frères – puisque Hannah était plus jeune mais non présente – et je tentai de lui offrir un sourire timide. Me raclant la gorge, je voulus prendre la parole afin d'essayer une approche. Sauf que, au même instant, une sonnerie retentit dans le salon. Aussitôt, je sentis mon téléphone vibrer sur la musique "Apologize" de One Republic, et je fis un grimace d'excuse à Nathaniel tout en reportant mon attention sur le téléphone que je pris dans mon sac à main, laissé sur le canapé. Aussitôt, je fus surprise de voir le numéro du secrétariat de la police s'afficher. Je décrochai en prenant un air sérieux.

« Allô ? Ici le Lieutenant Lara Sokolov ; j'écoute. »

Je reconnus sans hésiter Estelle, la secrétaire qui venait de débuter le travail il y a peu de temps. Comme moi, elle était nouvelle dans cette ville et n'arrivait pas à rester toujours de marbre malgré les conseils de sa supérieure. Toutefois, elle me parla avec un professionnalisme déconcertant. Je sentis néanmoins la tension palpable dans sa voix lorsqu'elle m'annonça que l'équipe avait besoin de moi sur le terrain. La situation était en effet un peu étonnante et mes compétences n'étaient pas négligeables. Un suspect d'origine de l'Europe de l'Est était suspecté d'être un trafiquant de bombes artisanales. Il venait d'être appréhendé juste avant d'entrer dans un véhicule probablement chargé d'explosifs. Les hommes avaient besoin de moi, ne serait-ce que pour savoir s'il parlait Russe ou non, mais aussi pour diriger l'équipe spécialisée dans ce genre d'affaires. Je fronçai les sourcils et mon sérieux apparut sur mon visage ; la crainte s'était évaporée de mon visage, ne laissant plus qu'une forte personnalité transparaître.

« Le temps de me changer et j'arrive. Dites à mon équipe de ne pas bouger tant que je ne suis pas là. »

J'entendis l'approbation et le soulagement dans sa voix fière. Estelle n'était pas une chochotte, mais je suppose que la situation dépassait quelque peu ses compétences. Je raccrochai le téléphone en poussant un soupire avant de regarder Nathaniel. Décidément, je n'étais pas encore apte à pouvoir lui parler pour faire connaissance. Comme pour Kieran, d'ailleurs. Je tentai un sourire maladroit.

« Je dois y aller. Vraiment désolée. J'aurais aimé faire ta connaissance un peu mieux ; mais ce n'est pas possible aujourd'hui. »

Je détournai alors les talons et je filai en direction de la cuisine où Kieran et James devaient probablement se trouver tous les deux, en discutant. Je pris une inspiration, ne voulant pas écouter ce qu'ils disaient, et je frappai aussitôt à la porte afin de les prévenir de mon arrivée dans la pièce. J'ouvris alors et je regardai Kieran, puis James à qui j'offris un doux sourire. Mes talons claquèrent un peu sur le sol, mais je ne prêtais pas attention au bruit, trop préoccupée par le sort de mes officiers. Mon air demeura sérieux et je regardai James droit dans les yeux.

« J'ai reçu un téléphone du boulot. Ma journée de congé est annulée, malheureusement. Je dois me rendre sur le terrain au plus vite. Je suis désolée, j'aurais vraiment apprécié prendre le temps de faire connaissances, mais je ne peux vraiment pas. Une autre fois, sûrement. »

J'avais détourné les yeux sur Kieran, en voulant lui faire comprendre ma sincérité. Je ne me défilais pas ; je n'avais vraiment pas le choix, que je le veuille ou non. Bien sûr, j'aurais pu refuser. Mais j'avais peur des conséquences si l'opération se terminait mal – ce qui arrivait parfois. Je voulais être présente pour mon équipe. C'était mon rôle de cheffe, après tout. Je reportai alors mon regard sur James. Je savais qu'il comprendrait, assurément, ma situation. Je ne sus si je devais m'approcher pour l'embrasser ou rester en retrait pour ne pas froisser l'un ou l'autre des membres de la famille. Puis, finalement, je regardai l'horloge. Il fallait que je me dépêche. Mes yeux repartirent alors sur James et je lui souris.

« J'ai mes affaires dans le coffre de ma voiture. Ca dérange si je me change ici ? Ca ira plus vite que si je rentre chez moi… »

Demandai-je autant à l'un qu'à l'autre, afin de savoir si ma présence ne dérangeait pas de trop – histoire de ne pas abuser de la gentillesse de la famille. Toutefois, j'étais pressée par le temps et cela m'arrangerait bien de ne pas avoir à rentrer chez moi entre temps. Et puis, de toute façon, je partirai aussitôt changée… En somme, je n'étais pas là pour très longtemps encore.