6:30 am, je me réveille en sursaut, comme tous les matins. Depuis que j’habite San Francisco, ça m’arrive toutes les nuits. Heureusement que lorsque je fais ces cauchemars, je ne me réveille pas en criant. Sachant très bien que je n’allais pas me rendormir, je décidais d’aller manger un petit truc. J’attrape trois pommes rouges et me dirige vers la télévision. Depuis que j’habite ici, je passe mon temps devant cette boîte à images. Je connais le programme par cœur pour chacune des chaînes. D’ailleurs, en ce moment, il y a des rediffusions du Cosby Show sur une chaîne du câble. Je mange mes trois pommes plus que rapidement et je finis par m’endormir .

9:30 am, une voiture passe dans la rue et c’est ceci qui me réveille. Je m’étire assez légèrement et j’entends mon dos craquer. A vrai dire, même si ce canapé est très confortable, ce n’est pas non plus le meilleur endroit pour dormir. Bref, je décide maintenant d’aller prendre une bonne douche chaude. Ayant terminé, je me rendis dans ma chambre, la serviette enroulée autour de mon corps. Je me postais devant mon armoire et j’hésitais sur les vêtements que j’allais porter. Soit, j’enfilais un jogging, comme presque tous les jours, soit, je mettais un jean, ce qui est plus rare. Après mûre réflexion, j’attrapais un jean foncé coupe droit, un T-shirt « I Atlanta » violet et un gilet noir par-dessus. Il fallait que je fasse des efforts, pour faire plaisir à Vincent. c’est la moindre des choses de lui faire plaisir.Il devait venir m'attendre au Parc. Pour ne pas changer d’avis, j’enfile rapidement mes vieilles ballerines, je prends mon portable et un peu d’argent qui traîne quelque part.

J’arrive au parc et je profite de l’air chaud quelques instants et je me décide à envoyer un message à Vincent. « Je suis au parc. »

Le soleil n'allait pas tarder à se lever, il y avait déjà quelques maisons où les fenêtres laissaient passer la lumière, indiquant ainsi que leurs habitants se préparaient pour aller travailler, des voitures faisaient le chemin inverse, se garant devant chez leur propriétaire qui n'avait qu'une envie ; s'étaler sur leur lit et dormir. C'était le cas de Vincent Matthews qui était plus qu'exténué par la journée qu'il avait eu à l'Université, et par les heures qu'il venait de passé à faire son marché illégal. Plus les jours avançaient, plus ses clients étaient exigeants, plus gourmands. Certains lui demandaient même de leur faire l'injection et le jeune homme acceptait à chaque fois. Parvenu devant chez lui, il jeta ses clefs sur une table, et s'allongea dans son lit, sans vraiment prendre la peine de se changer. Il n'était d'ailleurs pas sûr qu'il en aurait eu la force. Morphée l'accueillit à bras ouvert et le retint durant de longues heures. Il devait être pas loin de dix heures lorsqu'un rayon de soleil vint lui taquiner les narines et l'obligea à ouvrir les yeux. Vincent lança un coup d'oeil à son réveil et, retenant un juron de justesse, il se leva d'un bond, attrapa un tee-shirt, un jean délavé, se changea rapidement. Une fois prêt, il allait sortir mais fit demi-tour en s'apercevant qu'il avait oublié ses clefs, son portable et s'arrête quelques minutes devant un miroir. Arquant un sourcil devant ses cheveux qui s'en allaient dans tous les sens, et son visage encore peint de la fatigue de la veille, il se passa un peu d'eau et, d'un geste de la main, il se recoiffa rapidement. A présent plus ou moins satisfait de son allure - non pas qu'il y soit très attaché, juste qu'il aimait se faire beau lors de ses sorties avec Appoline - il récupéra son cellulaire, ses clefs et sortit de son appartement. Dans sa poche, son portable vibra et le sortant il lut le message que venait de lui envoyer sa dulcinée. « J'arrive dans un instant » fut sa réponse. Le parc n'était pas assez loin pour dire qu'il y aille en voiture, aussi, il se contenta de marcher le plus rapidement possible pour ne pas faire attendre Appoline. Parvenu au parc, il la chercha des yeux.

Son coeur manqua un battement en la voyant ; même s'il savait à quel point sa beauté était époustouflante, il la trouvait de plus en plus radieuse chaque jour. Il resta une ou deux minutes à la regarder de loin, les yeux brillants d'un amour passionnel. Sortant finalement de sa torpeur, il s'avança lentement vers elle, et, derrière elle, un sourire étira ses lèvres.

Excusez-moi, je cherche une magnifique jeune femme, pourriez-vous me dire où elle peut bien être ? demanda-t-il d'un ton charmeur.

La réponse ne tarda pas à arriver.« J'arrive dans un instant » . Je fit un petit sourire et attendit.

Excusez-moi, je cherche une magnifique jeune femme, pourriez-vous me dire où elle peut bien être ?

Je souris. Je me retourne et lui fit mon plus beau sourire.

- Une magnifique jeune femme? Je crois l'avoir croiser il y a quelques minutes de cela. Pour une fois que tu n'es pas en retard. C'est un exploit!

Je l'embrassa et le regarda d'un sourire au lèvres.

- Oh toi, tu as passer une mauvaise journée hier non? Les cours ne se sont pas bien passer?

Je le regardais d'un air septique. Je fronça les sourcils et m'asseya sur un banc en attendant sa réponse.

Son sourire s'agrandit et il répondit à son baiser avec douceur, passant un bras autour de sa taille fine et élancée. Il voulut se défendre quant à sa boutade, mais n'en eut pas le temps ; elle changeait déjà de sujet et, une fois de plus, il fut surpris de constater à quel point elle parvenait à le cerner alors que ça ne faisait que quelques minutes qu'il était là. Vincent prit le temps de s'asseoir à ses côtés, avant de réfléchir à une réponse correcte. Il admire ses traits doux plusieurs minutes, attrapa une de ses mèches blondes qu'il replaça derrière son oreille d'un geste tendre.

Ca devait être la pleine lune, hier. Impossible de leur faire jouer un seul morceau correctement tant ils étaient surexcités. Mes oreilles en ont prit un sacré coup. Les cours de musique sont sensé être des options... Je comprends pas pourquoi ils viennent s'ils savent qu'ils ne feront rien. Mais certains sont bourrés de talent, ils ne le voient juste pas, ajouta-t-il après une rapide pause.

Il attrapa doucement la main d'Appoline, caressa sa paume du bout du pouce comme il aimait tant le faire, la porta à ses lèvres et y déposa un baiser. Il ne comprendrait jamais comment Appoline faisait pour le rendre si différent lorsqu'il se trouvait à ses côtés. Il se sentait métamorphosé et, s'il était bien souvent sûr de lui, en sa présence, il lui arrivait parfois de douter de ses capacités. Il ne voulait plus la quitter lorsqu'ils étaient ensemble.

Et toi ? Ta journée ? s'enquit-il à son tour.

Je ria à sa remarque.

- Eh bien moi ma journée s'est plutôt bien passer. Pour une fois que je m'endort pas en cours. Et puis j'ai penser à toi donc la journée c'est bien passer.

Je me blottit contre lui.Depuis quelques temps je pensait à autres choses mais pour ne pas l'embêter avec mes problèmes , je préférais me taire.Aprés une longue pause,j'ajouta.

- Alors tu veux qu'on fasse quoi aujourd'hui?

Je le regardais dans les yeux en lui souriant.J'étais bien avec lui et personne d'autre ne pourrais le remplaçer.

Fronçant les sourcils, Vincent avait remarqué, au ton de la voix de la douce jeune femme pelotonnée contre lui, qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Cependant, il avouait lui-même qu'il n'avait pas été très doué pour devenir ce genre de chose, et, ne voulait surtout pas brusquer Appoline, aussi ne fit-il aucune remarque, resserrant simplement ses bras autour de ses épaules. Déposant un baiser sur sa tempe, il lui glissa à l'oreille un « Il faut être attentive en cours », un fin sourire amusé sur les lèvres. Il savait de quoi il parlait ; lui-même avait toujours été un cancre pour tout ce qui touchait le scolaire, et, bien que ça ne fasse pas dix ans qu'il les avait arrêté, il le regrettait déjà. Certes, aller au-delà de la première ne lui aurait sans doute servit à rien pour vendre de la drogue, mais peut-être que, justement, il aurait eu un travail un peu plus reconnu que dealer. Il chassa très vite cette idée de son esprit ; il avait rencontré Appoline durant son petit marché, et leurs chemins ne se seraient peut-être jamais croisés s'il en avait été autrement. Son coeur sembla peser plusieurs tonnes à cette idée ; depuis qu'il la connaissait, il avait l'impression d'être meilleur. Sans doute était-ce faux, mais il aimait la perspective de paraître moins minable qu'il ne l'était en réalité.

Il prit le temps de réfléchir de longues minutes ; il était vrai qu'il leur arrivait de programmer leur sortir afin d'éviter les trop inutiles « On fait ce que tu veux. » qui avaient le don d'indisposer Vincent. Tout en étant plongé dans ses recherches sur une activité qui leur permettrait de profiter de l'autre tout en s'amusant, il noya sa main dans les cheveux blonds de soyeux d'Appoline. Les opposés s'attirent. Ce dicton était bien vrai : ils étaient le contraire l'un de l'autre, tant sur le plan physique sur psychologique. Elle était petite, blonde, l'incarnation de la pudeur, la franchise, la douceur, la beauté, la face blanche et claire du monde, un ange, tandis que lui était grand, brun, ténébreux, un menteur trop souvent habitué à l'hypocrisie, un homme du marché illégal, l'être sombre. Et il l'aimait parce qu'elle était son contraire. Ce qui les rapprochait le plus, était sans doute leurs voix ; tous deux avaient une voix douce. D'ailleurs, cela faisait bien longtemps qu'il ne l'avait pas entendu chanté.

Eh bien, on peut profiter du beau temps et marcher, ou voir s'il y a un film bien au ciné... Ou trouver un coin tranquille, chanter et jouer quelques morceaux.

Tout en proposant ces quelques idées, il déposait, de temps en temps, des baisers sur le sommet de son crâne, ou dans son cou.

Je marqua un temps de pause. Faut-il que je lui parle de mes problèmes? Non! Aprés il risque de s'inquiéter. Je lui fit un petit sourire et me blottit contre lui.

- Dis, j'ai faim! Tu veux pas qu'on ailles manger un truc?

Je me leva du banc et me plaça devant lui un grand sourire au lèvre.

- Tu sais quoi? Aujourd'hui j'ai envie de ne rien faire!

Je m'installa sur ses genoux et le regarda. Des gens nous regardaient bizarrement . Je rétorqua.

- Quoi vous voulaient notre photo?

Je fit un petit soupir,leva les yeux au ciel et posa ma tête sur l'épaule de Merwan.

Appoline lui semblait lointaine par moment et Vincent devait avouer que cela ne lui plaisait pas du tout. Néanmoins, trop respectueux envers elle pour lui faire la moindre remarque désobligeante, il ne fit aucun commentaire et se contenta d'esquisser un léger sourire suite à ses deux propositions ; c'est vrai que réveillé dans la précipitation, il n'avait pas eu le temps de prendre le moindre petit déjeuné et il ne se montrait pas contre cette idée, bien au contraire : Vincent faisait parti de ses hommes qui avaient l'immense avantage de pouvoir manger comme quatre sans prendre les kilos qui, normalement, devaient venir l'enrober. Aussi restait-il svelte malgré la quantité parfois impressionnante de nourriture qu'il pouvait avaler. Lorsque la jeune femme s'assis sur ses genoux, il posa ses mains sur sa taille, la rapprochant un peu plus de lui et ne retint pas un léger rire quand elle interpella les personnes qui les observaient, tels des rapaces.

Eh bien, je te propose d'aller manger un bout, puis d'aller chez moi afin de rester à ne rien faire tous les deux à part de tendres câlins.

Son regard brilla et il se redressa pour frôler ses lèvres d'un baiser. Passer toute une journée à échanger des baisers et des câlins, qu'ils soient sous la couette ou non, avait toujours été un passe-temps de Vincent. Il espérait juste qu'il n'ait rien laissé traîner qui pourrait lui attirer les foudres de sa bien-aimée comme, par exemple, quelques seringues ou paquets de poudre blanche.

[ HJ : Je suis vraiment désolée pour le retard de ma réponse ~ Promis, je me rattraperai à partir de la semaine prochaine (yn) ]

- Sinon, j'ai une évaluation de chant et je suis hyper stresser! Je sais pas si je vais y arriver. Je crois que je vais laisser tomber les études...

Je me releva du banc la tête baisser et attenda la réponse de Merwan.Je savais ce qu'il allait dire mais c'était son choix.Aprés un long silence,je me réinstalla sur le banc et sortit une grande feuille de mon sac ou était écrite une chanson.Je la tendit à Vincent.

-Tient c'est la chanson que j'ai écrite pour l'évaluation. Dis moi ce que tu en pense.Tu sais je n'ai pas confiance en moi! J'adore le chant. C'est pour moi une sensation de liberté... Y'en a qui sont contre mes études et c'est à cause de ça que je veut tout plaquer.

Je le regarda attentivement en attendant sa réponse.

Vincent, qui était alors collé contre Appoline, se redressa soudainement, abasourdi par la nouvelle que venait de lui apprendre la jeune femme ; arrêter ses études ?! Certes, ce n'était pas à lui de prendre cette décision, mais s'il pouvait ramener Appoline dans le bon choix, alors il le ferait, il n'y avait aucun doute là-dessus. Lui avait lâché ses études, faisant parti de ceux qui trouvaient les cours trop inutiles, et dès qu'il en avait eu l'âge, il avait tout plaqué... Pour devenir dealer. Ce n'était, il fallait l'avouer, pas la meilleure carrière au monde. Et il se disait souvent que, s'il le pouvait, il ne relâcherait plus ses études et, au contraire, serait très sérieux et appliqué. Il ne dit rien, la dévisageant juste avant de poser ses yeux sombres sur le bout de papier qu'elle lui tendait. Il l'attrapa brusquement, et après avoir, une fois de plus, scruter son visage comme pour vérifier qu'elle ne lui faisait pas de mauvaise blague, il parcourut rapidement la chanson. Une fois sa lecture achevée, il attendit un long moment avant de, finalement, prendre la parole.


Appoline, écoute-moi. Ecoute-moi vraiment très attentivement. Tu as du talent, beaucoup, plus que tu ne l'imagines, seulement, comme tu le dis, tu n'as pas confiance en toi. La seule chose, c'est que tant que tu n'auras pas confiance en toi, et en ce talent, tu trouveras tes résultats nuls, tu te croiras nulle, et l'opinion que tu te portes agit beaucoup sur ton entourage qui, alors, trouvent ce que tu fais moins bon que ça ne l'est en réalité. Crois en toi, Appoline, dis-toi que c'est beau, et tu le trouveras beau.

Il marqua une pause, avant de reprendre, toujours aussi sérieux.

Tu ne chantes pas pour les autres, mais pour toi. Ces cours, tu ne les as pas pris pour faire plaisir aux autres, mais parce que toi, tu aimes le chant. N'écoute pas ce que pourront te dire les autres, d'accord ? Fais-moi confiance, arrête des études pour les autres, ce n'est jamais ce qu'il faut faire.

Vincent se surprenait lui-même ; il ne connaissait pas encore cette facette, faire preuve d'autant de sagesse, ça ne lui ressemblait pas. Pas du tout même. Comme quoi, il changeait vraiment du tout au tout en présence d'Appoline.

Je me mit à pleurer.Et voilà! Encore une fois de plus je montrait mes sentiments!

-Tu as raison.Je me laisse trop faire et j'écoute trop ce que les gens pensent.C'est gentil de me soutenir. Je veut bien faire l'évaluation!

Je lui fit un petit sourire .Aprés un long silence,je rétorqua.

- Vincent... Tu crois vraiment que je peut y arriver? Tu sais j'ai vraiment réfléchit et je crois vraiment que le chant ce n'est pas fait pour moi. Je suis bien trop réserver pour chanter devant pleins de gens.Je sais plus quoi faire... Je suis complètement perdue!

Je le regarda avec un air triste et attendit sa réponse.