Journée de merde. C’était la pire journée de ma vie. Ca avait commencer dès ce matin, quand je n’avais pas entendu mon réveil et que j’avais donc complètement zappé mon rendez-vous avec ma mère. Ca faisait des semaines qu’on l’avait organiser, et je l’avais lamentablement loupé. Enfin, de toute façon, il valait mieux que j’attende encore un peu avant de la voir. Je devrais lui annoncer la nouvelle tôt ou tard, mais je préférais le faire le plus tard possible, sachant très bien les conséquences. Quand elle l’apprendrait, elle serait en colère, bien sur, mais surtout elle me couperais les vivres pour m’obliger à rentrer vivre avec elle, et ça, il en était hors de question. Il allait falloir que je trouve un plan b, et au plus vite.
Enfin, après m’être réveillé 2h trop tard, je m’étais préparé à la hâte avant de sortir, me dirigeant vers la base, près à parler au Requin de ma maladie. Pour le moment, il n’y avait qu’Adam qui était au courant. Je lui avais appris la veille, et il avait plutot bien réagit. Il c’était comporter en véritable amis, préférant plaisanter un peu plutot que d’envenimer les choses. Il n’y avait que lui pour réagir comme ça. Rien qu’en y repensant, cela me donnait le sourire. Ce mec était génial, il avait toujours su comment me remonter le moral, même dans ce genre de situation.

J’étais arrivé bien trop vite à mon gout devant le bureau du Requin, si bien que je pris un instant pour m’arrêter devant sa porte, prenant une grande respiration avant de toquer. La réponse fut immédiate, et je dus alors me résoudre à entrer, le coeur battant. Je m’apprêtais à me faire virer, à faire une croix définitive sur mon rêve, à devoir tout recommencer... J’avais le coeur lourd, d’autant plus lorsque je pensa à Ingrid, ma grand-mère. Je m’étais promis d’y arriver, pour elle, pour qu’elle soit fière de moi, ainsi que James, bien sur, et j’allais tout détruire. Lorsque j’arriva devant mon formateur, je n’osa rien dire, attendant d’abord qu’il m’invite à m’asseoir, chose qu’il fit rapidement. Ce n’est qu’à ce moment que je me décida, ne prenant pas de pincettes pour lui annoncer. Pour toute première réaction, il baissa la tête, soupirant longuement, me demandant si je savais ce que cela voulait dire. Je lui répondais par un «Oui» murmurer, avalant difficilement ma salive. Il posa alors son regard sur moi, me disant ce que je redoutais. J’étais viré, et il en était navré. Je baissa la tête à mon tour, accusant le coup sans broncher. Je m’y étais préparé, mais apparemment pas assez. Il me dit ensuite que j’avais été un excellent élément, puis me dis que je devais vider mon casier assez rapidement. Il allait vite me remplacer, bien sur, je n’avais aucun doute la dessus. Les places pour cette formation était tellement chère que tout le monde allait se jeter dessus, c’était certain. Finalement, je releva la tête pour lui répondre, lui assurant que j’allais vider mon casier aujourd’hui même avant de le saluer et de partir sans un mot de plus. Lorsque je ferma la porte derrière moi, je soupira une nouvelle fois, avant de redresser la tête, faisant comme si de rien n’était pour ne pas que les autres ne se doutent de quelque chose. Je me dirigea ensuite vers mon casier, puis une fois devant, posa mon front contre, essayant de ne pas craquer. Je n’avais pas envie de refaire la même chose qu’hier et de me rouvrir la main, donc il fallait que je me contrôle. Chose assez difficile dans mon état. Il allait falloir que je passe au club de boxe après, pour me défouler un bon coup.

J’étais dans la merde, intégralement. Alors que je venais de poser mon front contre mon casier, je réalisais ce que cette maladie engendrait. Tout mon avenir était compromis a présent. Moi qui avait toujours tout planifier, là, je ne savais pas quoi faire. Et puis, les gens allaient me regarder autrement, me fuir, certainement. Ma vie allait changer du tout ou tout, et je n’avais aucune idée de la suite des évènements. Enfin, si, dans la globalité, mais rien de plus. Alors que je pensais à tout ça, j’entendis le bruit de la porte s’ouvrir, et bientôt quelqu’un m’adresser la parole. Je reconnu sa voix de suite, et puis, ce surnom, il n’y avait que lui pour m'appeler ainsi. Je soupira alors, fermant les yeux une seconde avant de me redresser, me tournant vers lui en souriant doucement.

« Salut »

Ce n’était pas que je n’étais pas content de le voir, bien au contraire même, mais sur le coup, je devais avoir une mine affreuse, que j’essayais tant bien que mal de dissimuler derrière mon sourire.

« Je sors de son bureau, dis-je en détournant le regard, je suis viré.»

Je soupira un bon coup avant de me redresser, ouvrant mon casier pour en enlever son contenu, rangeant tout dans mon sac petit a petit. Puis, lorsqu’il fut vide, je claqua la porte, m’asseyant en suite sur l’un des bancs juste derrière moi. Je finis tout de même par regarder Adam, lui souriant brièvement une fois encore.

« Au moins maintenant tu as le champs libre, je compte sur toi pour prouver que tu es le meilleur. »

Je le pensais vraiment. Pour moi, Adam était le meilleur d’entre nous, enfin, après moi bien sur, mais maintenant que je n’étais plus la... J’espérais de tout coeur que tout irait bien pour lui, et qu’il finirait par réaliser son rêve. Je savais très bien que pour lui, c’était plus qu’une simple formation, et qu’il aspirait a la même chose que moi. D’ailleurs, c’était amusant de voir comment est-ce qu’on pouvait se tirer dans les pattes parfois, l’un voulant toujours être meilleur que l’autre.

« Et sinon, quoi de neuf ? Tu vas bien ? »

Bien que nous soyons assez proche, nous n’avions pas réellement trouvé de temps pour nous voir, et pour nous parler c’est derniers temps. J’avais appris la mort de son père, je lui avais d’ailleurs présenter mes condoléances, mais rien de plus. Je ne savais que trop bien ce que cela faisait de perdre un proche, et il valait bien mieux ne pas en parler. Pour le reste, je ne savais pas grand chose de sa vie au final.

Lorsque je lui avais demander comment est-ce qu’il allait, Adam m’avait fait un simple signe de tête, signifiant sûrement qu’il n’avait pas vraiment envie de parler de lui, ce que je pouvais aisément comprendre. Après tout, il n’y avait pas que moi qui devait faire face à certaines choses en ce moment, je préféra donc ne pas insister.

" Et toi ? Tu te sens comment ? "A cette question, il n’y avait qu’un mot qui me venait à l’esprit.Vide. A cet instant précis, c’était exactement ce que je ressentais, je me sentais vide, dépourvu du moindre sentiment. Pas de colère, pas de tristesse, rien. Peut être avais-je encore du mal a assimiler les choses. A me dire que c’était la dernière fois que je mettais les pieds ici, que c’était sans doute la dernière fois que j’avais vu le Requin... Je releva la tête vers mon casier. Je venais de le vider, entièrement. Il n’y avait rien de spécial dedans, rien de personnel, mais tout de même... Et puis, je ne savais même pas si j’allais revoir Adam après aujourd’hui. J’allais tout faire pour, bien sur, je tenais à lui, mais avec tout ce qui se passait, je craignais que nos vies soient bien trop différentes pour que nous continuions à nous voir régulièrement." Je... J’ai du mal à réaliser en fait. "

Je détourna les yeux de mon casier pour regarder mon interlocuteur, lui souriant légèrement avant de me positionner de manière à ce que mes avant-bras soient poser sur mes jambes, la tête toujours tournée vers Adam. J’entrecroisais mes doigts, les décroisaient, et ainsi de suite, un espèce de tic je suppose." Qu’est ce que tu comptes faire maintenant ? "Ca, c’était LA question. Je n’en avait pas la moindre idée. J’avais toujours axée ma vie de façon à devenir Coast Guard. Je n’avais jamais penser qu’un jour, je ne pourrais plus en être un. Du coup, j’étais complètement paumé. " J'en sais rien..." Quand j'y réfléchissait, a part la natation, le secourisme, et les sports de contact, je n’étais doué en rien. Une chose était sure, je ne supporterais pas de travailler dans un bureau. Tout, sauf ça !

" Si jamais tu veux un petit boulot le temps de trouver quoi faire, je pourrais demander à mon frère pour qu’il te trouve un truc dans son bar..." Je réfléchis rapidement à sa proposition. J’étais contre le principe de me faire pistoner. J’aimais faire mes preuves seul, prouver que je n’avais besoin de personne, mais dans le cas présent, je ne savais pas vraiment quoi faire. Il allait de toute façon falloir que je trouve un plan B, car les choses allaient changer, et si je ne trouvait pas rapidement quelque chose, j’étais bon pour retourner à New York. " Faut juste qu’il ait le temps, vu qu’il a repris aussi son boulot de flic. " Alors qu’il prononçait ses mots, je sentis comme une certaine inquiétude dans sa voix, et dans son attitude aussi d’ailleurs, mais je préféra ne pas relever, me contentant d’acquiescer lorsqu’il posa à nouveau les yeux sur moi. Alors comme ça son frère était flic maintenant ? Je devinais qu’il devait parler d’Elias, sachant que c’était le seul de la famille à tenir un bar. Mon ami ne m’avait pas beaucoup parlé de ses frères, et quand on y réfléchis, nous n’avions jamais vraiment parler de nos vies respectives, du moins, en détails, étant bien trop occupé de savoir qui sera le meilleur élève.

" Tu me diras simplement si ça t’intéresse. T’as pas besoin de le faire tout de suite. "" Je vais y réfléchir. En tout cas, merci. " Venant de lui, sa proposition ne m’étonnait pas vraiment. Il était généreux, je le savais très bien. Et puis, nous étions amis, il savait que je lui rendrait l’appareil d’une façon ou d’une autre. Je n’étais certainement pas aussi riche que lui, ce serait plutôt tout le contraire, mais il n’y avait pas que l’argent dans la vie." Tu as un diplôme ? T’as fait quoi comme études ? "Cette question, je la redoutais, sachant très bien qu'avec ce que j'avais, je n'avais vraiment que très peu de chance de trouver un travail. " J’ai un diplôme de base. J’ai jamais beaucoup aimé les études.... Et la seule chose que j’ai fait après c’est cette formation. Entre temps, je me suis surtout concentré sur le reste, la natation, la boxe, enfin, rien qui me permettra de décrocher un travail. " Je soupira alors, fermant les yeux quelques secondes. J’avais été con, vraiment con. Si je n’avais pas arrêter mes études si vite, si j’avais ne serais-ce qu’un peu anticiper mon futur.... Enfin, comme dis le dicton, on pourrait refaire le monde avec des «si», maintenant, il fallait assumer, un point c’est tout.

J’avais fin par répondre à Adam, lui révélant qu’au final, je n’étais qu’un cancre qui n’aimais pas les études et qui ce retrouvait donc totalement dans la merde. Sa réaction ne se fit d’ailleurs pas attendre, puisqu’il se leva du banc sur lequel il était assis, avançant d’un pas avant de se retourner vers moi. Il ne me dis rien, se contentant de me regarder. Sans doute ce rendait-il compte par lui même que rien n’était gagné pour moi, bien au contraire. Finalement, il se posa contre les casiers, croisant les bras avant de me dire qu’il valait mieux que je vois ça plus tard, quand je serais prêt. Ce qu’il ne comprenait malheureusement pas, c’était que je n’avais pas beaucoup de temps, et que même si tout cela était très récent, il allait falloir que je me bouge, et rapidement.

Je soupira pour toute réponse, fermant les yeux une seconde avant de me passer une main dans les cheveux, main qui fini sur ma nuque que je massa légèrement pour essayer de me détendre un peu. Ce n’est que lorsque je rouvris les yeux que je réalisa qu’Adam c’était déplacer à nouveau, venant ce mettre devant moi, ses mains étant posées sur mes genoux. Mon regard se plongea dans le sien sans le vouloir, et avant même que je n’ai eu le temps de dire quoi que ce soit, ce fut lui qui s’adressa à moi. " Maintenant tu règles ce qu’il y a à faire et tu prends du temps pour toi. Mais hésite pas à m’appeler, même en pleine nuit si t’en a besoin. " Je souris en entendant tout cela. Adam avait vraiment l’air de se faire du soucis pour moi, ce qui me faisait chaud au coeur. Nous ne nous connaissions pas depuis très longtemps, mais malgré tout il était là pour moi, et je lui en serais toujours reconnaissant. Je lui fit un sourire en coin à sa dernière phrase. L’appeler en pleine nuit ? Non, certainement pas, j’aurais bien trop peur de le déranger. Même la nuit, Adam pouvait être très occupé, donc il valait mieux que je m’abstienne. " C’est gentil de ta part, mais je préfère pas, j’ai pas envie de t’interrompre en pleine partie de jambes en l’air ou un truc du genre. " Mon sourire c’était agrandit au fur et à mesure de ma phrase. Bien sur, je savais qu’Adam était un dragueur. Il avait sa réputation, même ici. J’avouais moi même être quelque peu tomber sous son charme, le trouvant très attirant, mais je ne lui ai jamais dis, et je pense que c’est bien mieux comme ça. Et puis, il ne m’a jamais laisser paraitre que c’était réciproque, donc j’aime autant ne rien lui révéler. " En tout cas, merci d’être là... " Je passa une de mes mains dans son coup, l’attirant à moi pour que nos fronts se retrouve collés l’un à l’autre. Je ferma ensuite les yeux quelques instants, respirant lentement. Cela pouvait sembler très étrange, mais ce simple contact m’apaisait un peu. J’étais quelqu’un de très tactile, recherchant souvent de la tendresse, ce qui pouvait d’ailleurs parfois être mal interprété. Enfin, c’était ma nature, et j’avais beau être réservé, je ne pouvais pas m’empêcher de faire ce genre de choses. Notre contact ne dura néanmoins que peu de temps, puisque je finis par relever la tête pour ouvrir les yeux, puis enlever ma main, offrant à mon ami un beau sourire, sincère cette fois.

Adam venait de me proposer de l’appeler quand je le désirais, de jour comme de nuit, et même si j’avouais être touché par cette proposition, je savais que je n’en ferais rien. Je ne voulais pas le déranger pour rien, surtout au cas où il serait occupé, d’une façon ou d’une autre. C’est d’ailleurs ce que je fini par lui répondre, un sourire en coin sur les lèvres. Sourire qu’il me rendit d’ailleurs, apparemment amusé de ma remarque. « Et bien, à ce moment là, je terminerais vite fait pour pouvoir te téléphoner » Je le regarda d’une air surpris quelques secondes avant de rire légèrement. Ce mec m’étonnera toujours. Je savais qu’il ne prenait pas ses relations sexuelles au sérieux, mais à ce point, s’en était tout de même surprenant. Enfin, j’avais beau dire ça, je n’étais pas mieux à vrai dire, peut être même pire en fait. « mais quand même, ma proposition tient toujours »

Je me calma alors quelque peu, mais maintiens mon sourire, le remerciant ensuite d’être là pour moi. Il haussa simplement les épaules, me disant que je ferais pareil pour lui. Oui, bien sur, c’était une évidence, et cela me plaisait de voir que je n’avais pas besoin de le lui dire. Je passa finalement ma main dans son coup pour le rapprocher de moi afin de poser nos front l’un contre l’autre. Il se laissa faire, et durant quelques secondes, je ferma les yeux, respirant doucement. Il allait me manquait, horriblement même. Je ne voulais pas le perdre, il en était hors de question, surtout pas à cause de cette merde qui se trimbalait dans mon sang. Finalement, je releva la tête pour lui offrir un sourire, sachant mes pensées de mon esprit par la même occasion. un petit silence s’installa entre nous, silence durant lequel nous nous regardions. Un frisson parcouru mon dos alors que mes yeux ne voulaient pas lacher les siens.

Puis ce fut lui qui rompit le contact, se relevant tout en restant à ma hauteur, posant sa main sur ma joue avant de m’embrasser. C’était un baiser des plus doux auquel je répondis, et alors que j’allais poser ma main dans son cou, une voix se fit entendre. Aussiôt, Adam se recula, regardant la personne qui venait de parler, ce que je fis également. Je réalisa alors ses paroles, revenant sur terre instantanément. Le Requin allait annoncer la nouvelle à tout le monde. Je me mis à regarder le sol tandis qu’Adam se redressa cette fois complétement. «Désolé» Je releva le regard vers lui. Désolé ? De quoi au juste ? De devoir partir ou de m’avoir embrasser ? Connaissant Adam, j’opta pour la première solution. « Pas de problème, je dois y aller de toute façon » Je me releva de suite, prenant mon sac par une des sangles avant de l’enfiler sur mon dos, le temps pour Adam de ranger ses affaires et de revenir vers moi. « Je te téléphonerais d’accord ? » « Ok » Je lui sourit une dernière fois avant de m’approcher de lui pour déposer un rapide baiser sur son front, me retournant ensuite pour me diriger vers la sortie, ne regardant pas en arrière malgré mon envie. Une page de ma vie se tournait aujourd’hui malgré moi, et je ne pouvais que faire avec et avancer.