Elias Ҩ Manon

« Un des plus grands bonheurs de cette vie, c'est l'amitié ; et l'un des bonheurs de l'amitié, c'est d'avoir à qui confier un secret. »

Cela faisait déjà plusieurs jours que la jeune femme n'avait pas vu son meilleur ami et surtout qu'elle n'avait eu aucune nouvelle de lui et il fallait bien reconnaître que ce silence, ne lui ressemblant pas, commençait à inquiéter Manon. Ainsi, après une longue journée de travail à se prendre la tête avec l'une de ses robes, la jeune femme avait décidé de se rendre chez Elias, après être passé chez le traiteur, pour prendre des nouvelles et surtout pour savoir pourquoi ce dernier faisait le mort depuis plusieurs jours. Une fois arrivée à Pacific Heights, Manon gara sa voiture et prit ensuite la direction du domicile de son meilleur ami, les bras surchargés de sac contenant de la nourriture et des boissons. Arrivant enfin devant la porte de chez lui, la jeune Hopkins sonna pour être certaine que ce dernier allait se rendre compte que quelqu'un venait le voir. Attendant ensuite tranquillement et patiemment devant la porte, la jeune femme ne s'était même pas inquiétée de savoir si le jeune homme serait chez lui ou non. En même temps, à cette heure là, Elias ne pouvait pas être à trente six mille endroits à la fois. Quoique, vu sa disparition soudaine, Manon n'était plus sûre de rien concernant son meilleur ami. Lui qui habituellement la tenait au courant de tout, avait disparu du jour au lendemain sans rien lui dire. Regardant sa montre, la jeune femme commença à s'impatienter quand plusieurs minutes plus tard, elle entendit enfin le cliquetis de la serrure.

- Ah ben quand même ! J'ai cru que tu étais parti je ne sais où sans me laisser une seule adresse où te contacter. Qu'est-ce qui se passe Elias ? Et ne me dis pas rien, parce que je ne te croirais pas.

Une semaine, voilà le temps qui s'était écroulé depuis que j'étais revenu à la maison avec les jumeaux, pour le moment rien n'était encore bien prêt pour eux j'avais encore pas mal de chose à acheter. Je n'avais jamais pensé que tout se passe si vite et que ce soit aussi dur, il fallait simplement du temps, le temps de mettre tout en ordre et de prendre mes marques, en l'espace d'une semaine, j'étais passé de célibataire à père. La vie m'avait donné le plus beau des cadeaux tout en m'enlevant celle qui devait être ma femme, je dormais peu, ne trouvant que rarement le sommeil à moins de tomber sur une bonne bouteille mais encore là mon rôle de père reprenait vite le dessus sur tout le reste. Je me trouvais dans la chambre regardant les jumeaux, pour le moment leurs lits étaient dans ma chambre, simplement parce que je n'avais pas encore débarrassé la chambre qui allait être la leur et puis je voulais garder la chambre ou Adam venait en état il avait toujours sa place chez moi. Qu'est-ce que ça pouvait être fragile à cet age, à peine étaient-ils entrés sur la terre que déjà la vie leur avait enlevé ce qu'il y avait de plus important dans la vie d'un enfant leur mère. A force de les regarder, j'en perdais la notion du temps, simplement parce qu'au fond ils étaient tout ce qu'il me restait d'elle et qu'ils étaient la prunelle de mes yeux.

Soudain j'entendis sonner, je vins à soupirer me demandant bien qui cela pouvait être, Adam ne devait pas passer ce soir et le colonel n'était pas encore au courant, je restais encore quelques secondes auprès des jumeaux avant de tirer la porte de la chambre. Une fois dans le salon, je regardais autour de moi, tout était rangé ou presque il y avait encore les deux biberons qui se trouvait sur la table et quelques jouet, je mis les biberons dans la cuisine avant d'aller ouvrir, je me retrouvais face à Manon, soudain je vins à passer une main dans les cheveux, quel con j'étais, je n'avais pas pris le temps de l'avertir de lui parler de tout ce qu'il se passait, remarque tout c'était passé tellement vite, je vins à légèrement sourire en entendant ses paroles avant de fermer la porte derrière elle, m'appuyant sur celle-ci un cours instant. « C'était un peu ça, j'étais à l'étranger ». Je restais un instant à la regarder avant de passer devant elle.

« Ne me dis pas que tu t'inquiétais pour moi, tu sais ça sert à rien du tout » Je vins à m'assoir sur l'accoudoir du canapé tout en regardant la jeune femme, je ne savais pas trop comment aborder la chose dans d'autres circonstances, j'aurais tout déballé comme ça mais là c'était bien plus compliquer, je me savais à fleur de peau aussi et franchement je n'avais pas envie de craquer devant elle, je préférai le faire seul le soir en regardant les enfants. Je restais là à la regarder avant de passer une nouvelle fois une main sur le visage.