| Marié depuis le week-end précédent, Nathaniel avait du mal à réaliser ce qu'il lui arrivait. Il était le mari d'une femme extraordinaire et ça, c'était vraiment difficile à croire. Depuis que sa mère les avait abandonné son frère, sa sœur et lui, il souffrait d'un gros manque de confiance en lui qu'il camouflait derrière ses bêtises. Si bien que si on lui avait dit quelques années plus tôt qu'il trouverait une femme comme Catalyne et qu'elle accepterait de se marier avec lui, il ne l'aurait pas cru. Cependant, il devait bien reconnaitre qu'il avait eu énormément de chance de la rencontrer. Et le mieux dans tout ça, c'est qu'il était en train de ranger ses affaires pour les emmener chez sa femme, chez eux. Cela faisait des semaines qu'il attendait ça et ça allait enfin arriver : ils allaient vivre ensemble. Bon, cela ne changerait pas grand chose puisqu'il passait déjà énormément de temps avec elle auparavant... Mais c'était tout de même un cap à franchir et il était vraiment très heureux de le faire. Seul petit bémol : il ressentait un petit pincement au cœur à l'idée de quitter l'appartement de Kieran. Après des mois de discorde, il s'était enfin rapproché de son frère et il espérait que ce changement de situation n'y changerait rien. M'enfin... Pour se rassurer, il ne cessait de repenser à ce qui l'attendait. La vie à deux, les enfants... Tout un programme qui lui faisait relativement envie.

| Mais avant ça, il devait se concentrer sur ce qu'il allait emmener dans son nouvel appartement. Debout devant le placard de son ancienne chambre, il se mit donc à trier ce que contenait ce dernier. D'un côté, il plaça ce qu'il ne souhaitait pas emmener et de l'autre, il rangea dans des cartons ce qu'il souhaitait emmener. Au final, il obtint deux cartons pleins en plus de sa valise. Un sourire satisfait présent sur le visage, il s'empressa de tout emmener dans sa voiture. Kieran était absent et il avait hâte de rejoindre sa femme. Sans plus attendre, il ferma donc l'appartement de son frère à clés, puis monta dans sa voiture pour se diriger vers North Avenue. Quelques minutes plus tard il arriva à destination, se gara, puis sortit les cartons du coffre. Ne pouvant pas tout prendre en même temps, il décida de revenir chercher la valise plus tard. D'un pas rapide, il s'engouffra donc dans l'immeuble, puis monta les escaliers jusqu'à l'étage voulu. En voyant la porte grande ouverte, il pénétra à l'intérieur de l'appartement, puis chercha un coin où poser ses cartons. Il venait juste de se délester de sa charge lorsqu'il entendit une voix s'élever derrière lui. Tout en se retournant vers celle qu'il aimait tant, il ne pu s'empêcher d'esquisser un grand sourire. Elle venait vers lui et ce fut avec plaisir qu'il écarta les bras pour la serrer contre lui. Après avoir déposer un baiser sur ses lèvres, il répondit à sa question... « Si tu veux m'aider à ranger le contenu de ces cartons, je ne dirais pas non... Mais avant j'aimerai bien que tu me dises ce qui sent aussi bon... » L'odeur des cookies ne lui avait pas échappé et il en avait déjà l'eau à la bouche.

| Des cookies ?! En entendant la remarque de sa femme, Nathaniel ne pu s'empêcher de sourire. Il était bien connu qu'il adorait toutes les bonnes choses et en particulier toutes les pâtisseries et compagnie. De plus, si elles avaient été préparées avec un amour par celle qu'il aimait alors là, elles avaient une saveur d'autant plus succulente ! Tout ça pour dire, qu'il en salivait d'avance. Malheureusement, Catalyne ne semblait pas décider à vouloir y goutter tout de suite. Elle lui demanda s'il lui restait des choses dans sa voiture, signe qu'elle voulait ranger avant de manger les cookies. Zut, il aurait bien fait l'inverse lui... Histoire de leur donner du courage... M'enfin, tant pis, l'odeur qui planait dans l'appartement le motiverait à se dépêcher pour pouvoir gouter à ces merveilles de la nature. D'un petit haussement d'épaules, il répondit donc à sa question. « Oui ma valise, mais je pourrais aller la chercher plus tard, il n'y a que mes vêtements dedans... » Il aurait pu aller la chercher aussitôt, mais il avait encore envie de profiter de sa femme. Il savait qu'ils se verraient beaucoup plus souvent à présent, mais peu importe, il en voulait toujours plus. Après tout, si ça n'avait pas été le cas, à quoi bon se marier ?! S'il avait demandé la main de la jeune femme, c'était bien parce qu'il en était totalement raide dingue amoureux. D'ailleurs, il ne comprenait pas les gens qui restaient plus d'une décennie ensemble avant de s'unir officiellement. Pour lui c'était un signe d'amour particulièrement fort qui méritait d'être vécu.

| Enfin bref. Chacun faisait ce qu'il voulait, lui en tout cas était le plus heureux des hommes. Alors que sa femme se dirigeait vers la porte pour la fermer, il la suivit des yeux, un mince sourire présent sur les lèvres. Tous deux ne cessaient de se lancer des regards, signe de leur amour l'un pour l'autre. Et quand la jeune femme se rapprocha une nouvelle fois de lui pour l'embrasser, ce fut les bras grand ouverts qu'il l'accueillit. Durant les secondes qui suivirent, ils mélangèrent leurs langues avec passion avant que Catalyne ne se recule et lui adresse un sourire coquin. Lui rendant avec malice, il ne mit guère de temps à lui répondre. « Merci... Si j'ai tout le temps le droit à un tel traitement, je crois que je vais vraiment m'y plaire ici... » Oh ça, il n'avait pas vraiment de doutes là dessus. Il savait qu'il avait fait le bon choix en construisant sa vie avec elle et au fond, il était assez serein. Ce qui ne lui était pas arrivé depuis bien des années... « Ce que je veux ?! Hum... Je dois dire que tes cookies me font assez envie... » Ah là là, la délicieuse odeur qui lui chatouillait les narines était un véritable supplice. Cependant, il savait qu'elle avait raison. Plus vite ils s'y mettaient, plus vite ils auraient finit. Surtout qu'il n'avait pas énormément de choses donc ça devrait être assez rapide. En la voyant hésiter à ouvrir le carton, il lui adressa un sourire rassurant. « Tu peux ouvrir, je ne veux plus avoir aucun secret pour toi... » Suite à cela, il attrapa le second carton et plongea la main dedans. Rapidement, il en ressortit un gros coquillage qu'il montra à la jeune femme avec enthousiasme. « Il faudra que tu essaies de le mettre sur ton oreille, normalement tu devrais entendre le bruit de la mer... C'est mon père qui me l'a ramené d'une de ses sorties en mer quand j'étais petit... Il me disait que c'était un coquillage magique et depuis je m'amuse souvent à écouter le bruit des vagues à l'intérieur... » Après tout, maintenant qu'ils étaient mariés, autant qu'elle connaisse tout de lui.

| Face à sa femme, Nate ne pouvait se départir de son sourire. Elle était tellement belle, douce, attentionnée... Il était bien conscient d'avoir tiré le "gros lot" le jour où il l'avait rencontré. Il ne pourrait jamais oublier cet instant où il l'avait vu pour la première fois. Le hasard avait joué en leur faveur et il ne pouvait que remercier le ciel pour cela. D'autant plus que leur seconde rencontre était également des peu banales... Enfin bref. Tout en l'écoutant parler, il ne pu retenir un air amusé. Et bien, elle l'accueillait chez elle de la meilleure des façons qui soit. « Mais tu es parfaite... C'est pour ça que je t'ai épousé d'ailleurs ! Je ne voyais pas comment je pourrais trouver mieux ailleurs... » Un air malicieux dans le regard, il se dit que ces quelques phrase reflétaient relativement bien la réalité. Il l'avait tout de suite aimé comme elle était et même si elle pouvait avoir des défauts comme tout le monde, lui ne les voyait pas. Elle était parfaite, un point c'est tout. N'était-ce pas ça l'amour après tout ?! M'enfin... Suite à ça, ils portèrent leur attention sur les cartons qu'il avait apporté. Le jeune homme ne mit guère de temps avant de sortir un coquillage de l'un d'eux pour expliquer à Catalyne à quoi il servait. Au final, ils allaient certainement mettre plus de temps que prévu pour tout ranger... Nate ne se voyait pas sortir plein d'objets devant le nez de sa femme sans lui expliquer ce qu'ils signifiaient à ses yeux. S'ils ne voulaient plus avoir de secrets l'un pour l'autre, ça passait également par ce genre de confidences.

| Ce fut donc avec un air amusé qu'il la regarda poser le coquillage sur son oreille. L'étonnement pu se lire sur son visage et il n'en fut pas vraiment surpris. Lui-même avait été vraiment fasciné la première fois que son père lui avait fait écouter. Le fait qu'on ai l'impression d'entendre la mer à l'intérieur avait quelque chose de magique. « C'est vrai qu'on s'en sort pas trop mal... » Il y a quelques semaines de cela, il en voulait énormément à son père de l'avoir forcé à venir en Californie. A présent, les choses avaient quelques peu changé. Il avait arrêté la drogue, il avait décidé de changer de travail, il avait rencontré Catalyne... Et puis, le père et le fils s'étaient expliqués. Ça avait été un peu tendu entre eux au début mais après de nombreuses discussions, le climat a finit par s'apaiser entre eux. L'équilibre peut paraitre fragile mais l'un comme l'autre font en sorte de ne pas le briser et cela fonctionne plutôt bien au final. Cependant, la jeune femme semblait vouloir discuter d'avantage de ce sujet puisqu'elle vint l'enlacer une nouvelle fois avant de lui faire un monologue sur son père. Bien qu'il arqua un sourcil, il ne fut pas vraiment étonné par ses paroles. Elle avait eu une situation familiale compliquée et par conséquent, elle tenait à ce que la sienne ne le devienne pas d'avantage.

| Passant délicatement ses mains dans les cheveux de celle qu'il aimait, il l'embrassa alors sur le front, un mince sourire sur les lèvres. « Ne t'en fais pas, tout ira bien... Et puis, tu peux le considérer comme ton père maintenant, tu fais partie de notre famille... » Oh que oui, et il ne laisserait personne dire le contraire. Ils s'aimaient tous les deux et rien ne pourrait y changer. D'ailleurs, ce fut avec un plaisir non dissimulé qu'il accueillit son baiser. Malheureusement il prit fin bien trop et seule la raison pour laquelle elle l'avait stoppé pouvait excuser cela. Aussitôt, il acquiesça d'un grand signe de tête, des étoiles dans les yeux. « Et comment ! J'attends que ça depuis toute à l'heure... » Ravi qu'elle se décide enfin à lui faire gouter ses créations, il s'écarta d'elle pour aller dans la cuisine. Là, il jeta un œil sur les cookies encore chauds. Il n'avait qu'une hâte : mordre dedans ! « On peut les prendre comme ça ou c'est encore trop chaud tu crois ?! »