Je sens des boums et des bangs Agiter mon cœoeur blessé L'amour comme un boomerang Me revient des jours passés A s'aimer comme des dingues Comme deux fous à lier...

Amy-Lee était installée à Seattle depuis bientôt un an. Elle avait un poste bien payé dans un cabinet très prometteur, s'était acheté une maison dans un quartier sympa avec des terrains de jeux et parcs pour sa puce; on pouvait dire que tout allait pour le mieux dans sa vie ! Pas d'homme pour le moment mais l'un de ses clients lui plaisait bien. Sauf qu'il était là pour divorcer alors être la fille de transition, ce n'était pas son truc ! Mais bon, elle ne serait pas contre quelques heures dans ses bras... Après tout ce n'était pas une nonne et il avait tout pour plaire ! En bref : aucun nuage à l'horizon jusqu'à avant hier.
Ici c'est le grand patron qui distribue les dossiers. Biensur on peut réclamer mais jusque là Amy n'avait pas eu à se plaindre. Ses beaux sourires devaient y être pour quelque chose car elle avait toujours les meilleurs cas ! Il faut avouer aussi que la jeune femme, en avance sur son cursus, était très douée et elle n'hésitait pas à sortir les griffes ! Après tout le droit était un milieu de requins... oui encore un !

Lundi elle était donc arrivée au cabinet radieuse et confiante, mais son sourire s'éteignit lorsque son assistante lui expliqua que son prochain client était une rockstar impliquée dans une bagarre. Jusque là tout va bien me direz vous, sauf qu'il s'agissait de Travis Payne, son ex. Pas le dernier en date mais L'EX, le seul qui ai jamais compté. Elle tenta aussitôt de refiler le bébé mais cette fois le boss ne rentra pas dans son numéro de charme et trouvait que le fait qu'ils se connaissaient pouvait être utile. *Tu parles !* Elle passa une journée à côté de ses pompes à regarder la photo de sa fille sur son bureau. De leur fille. Qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir lui dire alors qu'il ne l'avait jamais rappelée ? En tout cas s'il avait fait exprès de prendre ce cabinet pour se rapprocher d'elle, il pouvait toujours courir ! Non, sérieusement... Travis...
Elle avait tellement de mal à y croire qu'elle ne réalisa qu'en le voyant débarquer au bureau pour discuter de l'affaire. Les avocats sont censés accueillir leurs clients avec un sourire réconfortant et une poignée de main franche mais Amy-Lee restait figée dans l'encadrure de la porte de son bureau tandis qu'il sortait de l'ascenseur. Elle avait beau ne porter qu'un léger chemisier en flanelle, elle se sentie prise de bouffée de chaleur. Il fallait qu'elle se ressaisisse et vite ! Mais qu'est-ce qu'il était sexy avec sa balafre... Elle jeta un oeil à son assistante qui la regardait comme si elle était une extra terrestre et partie à la rencontre du fameux client en lui expliquant que Maître Kane le rejoindrait en salle de réunion. Amy les suivit des yeux. Elle laissa le temps à son assistante de servir un café ou autre à Travis, peut être même prendrait il un des délicieux donuts qu'elle avait fait acheter pour cette entrevue. Puis elle s'ordonna intimement de bouger, réajusta sa jupe de tailleur et marcha d'un pas assuré malgré ses talons hauts. Lorsqu'elle entra dans la pièce Travis lui tournait le dos et elle put sentir son parfum... *Concentre toi !*

- Monsieur Payne...

Comme ça faisait bizarre de dire ça ! L'assistante sortit aussitôt en refermant la porte. Comment allaient se dérouler ses retrouvailles inattendues ?

D'après ce qu'Amy-Lee avait pu lire du dossier, ce n'était pas la faute de Travis. Mais il était célèbre et la bagarre avait dégénéré ce qui n'allait pas l'aider. Elle ne s'en faisait pas pour autant, elle avait déjà son idée en tête pour que cette histoire soit réglée au plus vite et avec un maximum de discrétion. Elle pourrait même faire passer Travis pour un mec bien. Ce qu'il était de toute façon... Enfin dans cette histoire. Tout le monde peut faire des erreurs mais Amy était rancunière. Elle ne pensait pas pouvoir lui pardonner sa trahison, ni même lui reparler un jour sauf qu'il était son client et elle n'avait pas le choix. Elle devait mettre de côté ses sentiments. Les négatifs comme les positifs, car en le voyant tous se réveillaient en elle. Presque six ans de passés et pourtant il lui faisait toujours cet effet de malade. Elle se souvenait encore de ses copines de lycée qui ne comprenaient pas ce qu'elle lui trouvait, surtout qu'à l'époque il avait une bouille d'ado - rien de sexy, mais ces filles ne s'arrêtaient qu'au physique. Quand Amy Lee le regardait elle voyait plus qu'une enveloppe corporelle, elle avait l'impression de voir son âme, de lire en lui. Et tout ce qu'elle voyait lui plaisait ! Du coup elle le trouvait beau. Oui il n'avait pas la carrure d'un quaterback, ni le visage d'un apollon mais à ses yeux il était parfait. Et aujourd'hui encore... *Fait chier...*
Remarquez à voir son expression lorsqu'il se tourna vers elle, elle comprit aussitôt que cette attirance était toujours réciproque. Son regard posé sur elle lui faisait le même effet que la caresse d'un rayon de soleil, chaud et doux. Elle déglutit et se repris du mieux qu'elle pouvait. Il ne s'attendait pas à la voir mais elle non plus !

- Et moi donc...

Elle posa le dossier sur la table et pris place face à lui, en prenant soin de ne pas froisser sa jupe. Une chance que ses mains ne tremblaient pas, en revanche elles étaient moites. Elle ajusta ses lunettes sur le bout de son nez et ouvrit le dossier.

- J'ai lu toutes les dépositions et tu n'as pas grand chose à te reprocher si ce n'est les dégâts matériels alors je pense que l'on devrait faire une proposition de dédommagements au patron. Ca te ferait passer comme quelqu'un de généreux si c'est toi, enfin le groupe qui sortait son porte feuille. Quand à celui qui t'a frappé en premier, je propose des travaux d'intérêts généraux et une quelques séances de psy. Tu peux évidemment pousser plus loin mais ce mec n'a pas d'argent et ça ferait de toi le méchant.

Evidemment elle ne parlait pas comme ça avec ses clients habituels, elle y mettait plus de formes disons. Mais elle avait envie d'écourter cette entrevue... De la même façon qu'elle avait envie qu'ils restent ici... Mais pourquoi faire ? Son cerveau lui donnait l'impression d'être en pleine ébullition !

Elle ne lui laissa pas une opportunité de s'approcher. Elle ne lui serra même pas la main comme le ferait un avocat du moins dans l'idée qu'il en avait. Il n'y avait rien ni de chaleureux ni même d'amicale. A croire qu'elle n'avait pas envie d'être la et qu'elle lui en voulait toujours. Après tant de temps ? Il avait envie de jurer qu'elle se montre aussi froide et distante. Il se rassit car elle faisait de même et en le regardant il se demanda si elle n'en avait tout simplement plus rien à faire de lui. Cette idée lui tordit le cœur. S'il y avait bien une femme dont il n'avait pas envie qu'il lui soit indifférent c'était bien elle. Pas Amy ...

Elle commença à lui expliquer son dossier. De toute évidence il n'avait pas de souci à se faire visiblement. C'était suffisamment border pour que tout aille bien voir même qu'il en tire des bénéfices en terme d'image. Il avait un peu de mal à appréhender cela car Amy-Lee hantait son esprit. Des images d'eux six ans avant lui défilait sous les yeux tandis qu'elle lui déblatérait son dossier derrière ces lunettes qui la rendait d'autant plus sexy comme le reste de sa tenue. Il secoue un peu la tête chassant cette idée de son esprit et posa ses mains sur le bureau croisant les doigts. Son regard se posa sur la tasse avant de revenir à elle pour lui répondre.

"Cela me semble très bien mademoiselle Kane. Je ne compte pas attaquer ce pauvre gars ca ne m'intéresse pas. Si vous pensez que c'est une bonne idée proposez donc au propriétaire du bar en preuve de bonne volonté et d'excuse de notre part que nous donnions un concert, cela ferait venir des gens sans doute. Qu'en pensez vous Maître Kane ?"

Tout en lui demandant son avis il sorti de sa poche intérieure un paquet de cigarette et lui montra avec un air interrogatif qui signifiait de toute évidence "Est ce que je peux ?"

Elle mourrait d'envie de l'approcher, de le toucher même mais le contexte et le lieu ne s'y prêtait guère. Fière comme un coucou, elle faisait son maximum pour ne rien laisser transparaître mais elle souffrait de cette situation. Elle sentait son regard sur elle et ne savait plus comment l'interpréter, tout cette mascarade lui donnait mal à la tête. Oh comme elle détestait son patron en cet instant précis. Elle se concentra sur le dossier et lui exprima ses idées. C'était tellement compliqué de se focaliser dessus plutôt que d'exploser et dire tout ce qu'elle ressentait. Elle eut l'impression de se recevoir un coup de massue en pleine face lorsqu'il reprit la parole en la vouvoyant. Il mettait une telle distance entre eux. Au moins, l'avait elle tutoyer. C'était une façon de faire un pas vers lui, il n'était pas n'importe quel client. Elle resta bouche bée sans vraiment écouter ce qu'il proposait. Pourquoi s'évertuait il à la faire souffrir ? Elle ne lui avait rien fait ! Elle l'avait aimé plus que tout, elle aurait même pu lui donner sa vie et lui... Il sortit un paquet de cigarette de sa poche intérieure et semblait attendre son approbation. Normalement c'était interdit mais comme on dit : le client est roi ! Elle hocha vaguement la tête.

- Vous... , commença-t-elle avant que sa question ne se perde dans le vent. Elle le fixait de ses magnifiques et expressifs yeux bleus. Je suis désolée je n'ai pas compris la fin de... votre phrase. Faire comme si elle ne le connaissait pas était pire que tout.

Elle referma le dossier et l'observa tandis qu'il répondait. Elle aurait donné n'importe quoi pour qu'il lui fasse un signe, un vrai, indiquant qu'il ne l'avait pas bannie de sa mémoire , que ce n'était pas seulement son sex appeal qui l'avait fait la reluquer quelques minutes auparavant ! Amy-Lee était une fille sublime mais face à lui elle n'avait pas sa confiance habituelle, elle se sentait si vulnérable ! Sans doute parce qu'il avait toujours eu cette emprise sur elle comme si... comme s'il savait tout d'elle.

Demandant l'autorisation de prendre une cigarette elle lui avait autorisé cela sans grande conviction. Il finit donc son café et en prit une qu'il glissa entre ses lèvres avec douceur, comme il aurait pu, rectificatif, comme il avait par le passé prit ses tétons entre ses lèvres car c'est l'image qui lui venait à l'esprit en la voyant ainsi dans sa tenue ... so avocate. Il glissa sa main libre dans la poche de sa veste pour sortir un vieux briquet à l'effigie de Whistler, une station de ski grand luxe ou ils avaient passé tous les deux un week end il y a plusieurs années de cela quand Travis commençait à gagner de l'argent. Il lui avait fait la surprise un vendredi midi alors qu'il n'avait plus que deux heures de cours. Il s'était amusé à lui dire qu'elle allait devoir faire du shopping. Bien sur elle n'avait pas comprit, de but en blanc, sans contexte, il n'y avait aucune chance pour qu'elle devinne. Il aimait bien lui jouer des petites surprises comme ça. Ce n'était pas forcement des choses démesurées mais plus le plaisir de lire sur son visage le plaisir d'être surprise et gâtée. C'était un de ces briquets jetable qui ne dure que quelques mois mais il l'avait encore et il fonctionnait à voir la flamme qui s'en échappait quand ses doigts actionnèrent le mécanisme. Il s'arrêta avant d'allumer sa cigarette, paquet en main il le fit pivoter et tendit le bras pour en proposer une à Amy-Lee. Ce n'est pas parce qu'on est une rock star qu'on ne doit plus être poli, surtout avec les gens qu'on connait, surtout avec les gens qu'on apprécie, surtout avec les gens qu'on a envie de plaquer sur cette table de salle de réunion et de ...

Après un oui ou un non il rangea son paquet, alluma sa cigarette et machinalement jouait avec le briquet qu'il faisait tourner entre ses doigts. Il constata qu'elle ne semblait pas si indifférente que cela. Elle semblait perdue. Elle le fixait de ses jolis yeux bleus avant de lui dire qu'elle n'avait pas compris la fin de sa phrase. Il haussa un sourcil perplexe tirant sur sa cicatrice récente ce qui le fit plisser un oeil sous la surprise douleur plus que sous la douleur elle même. Il n'avait rien dit de particulièrement compliqué. Etait elle troublée ? Peut être que finalement elle s'était donnée une contenance parce qu'elle était avocate dans les locaux de son patron et qu'elle ne pouvait se laisser aller à plus d'émotion personnelle ? Son esprit vagabondait sur ce genre d'hypothèse alors qu'il lui répéta ce qu'il avait précédemment dit, la barrière de défense qu'il avait monté instinctivement la minute d'avant en la vouvoyant et en l'enfermant dans son rôle d'avocate céda du terrain sans qu'il ne s'en rende vraiment compte et la tutoya.

"Je disais simplement que j'étais d'accord avec ta proposition et te demandais ton avis sur mon idée de proposer au patron un petit concert dans son bar pour faire venir du monde, ca lui montrerait qu'on est pas méchant et qu'on fait preuve de bonne volonté."

Amy-Lee observa Travis finir son café et glisser une cigarette entre ses lèvres. Cela pouvait paraître idiot mais cette vision lui rappelait de vieux souvenirs. Des moments passés, des sensations... comme celles procurées par un baiser tendre et chaud. Elle remarqua le vieux briquet, surprise qu'il fonctionne toujours mais surtout qu'il le trimballe encore. Elle se souvenait très bien de leur séjour à Whistler. Malgré l'aisance matérielle de sa famille, elle n'avait jamais été au ski. C'était encore une première à partager avec celui qu'elle pensait être l'homme de sa vie ! Il lui avait fait une surprise, l'emmenant sans vraiment lui donner d'explication. Elle adorait ce genre de choses, les imprévus, la spontanéité. Travis avait, comme elle, ce côté un peu dingue. Parfois ils prenaient la voiture et roulaient sans savoir où ils arriveraient. Combien de fois ils s'étaient retrouvés à observer des couchers ou des levers de soleil dans des lieux inattendus ? Encore des souvenirs qu'elle n'oublierait jamais...
Il la sortit à nouveau de ses pensées en lui proposant une cigarette. Elle avait arrêté lorsqu'elle attendait Milla. Il lui arrivait de temps à autre de s'en griller une, surtout quand elle était hyper stressée. Elle avait bien tenté de remplacer les clopes par les sucettes mais ce fut une très mauvaise idée ! Elle hésita un instant et après tout, pourquoi pas ? Ca pourrait sûrement l'aider à gérer son stress ! Elle se voyait mal faire ses respirations de yoga devant lui, comme ça.

- Merci.

Elle prit une des cigarettes du paquet. Il alluma la sienne et répéta ce qu'elle n'avait pas entendu tout en lui proposant son briquet. Elle tendit le bras pour le prendre et leurs peaux s'effleurèrent ce qui l'électrisa de la tête aux pieds. Un peu plus et elle le ferait répéter une troisième fois ! Elle ne comprenait plus rien, pourquoi jouait il avec ses nerfs ? Voilà maintenant qu'il la tutoyait. Elle prit une première bouffée et retira la cigarette sur lequel une trace de rouge à lèvres rouge passion trônait, elle expira la fumée avant de répondre. Ca faisait un bien fou !

- Oui c'est une idée. Je pourrais l'ajouter à la proposition d'arrangement. De toute façon il aurait tout à y gagner. Ce sera vite réglé, ne t'en fais pas.

La dernière phrase avait été prononcé sur un ton moins distant. Elle s'était adressée à lui de façon rassurante, comme si... comme si elle voulait veiller sur lui, le rassurer. Il fallait qu'elle garde ses distances mais c'était si compliqué. Que dire maintenant ? S'il avait été un autre client, il se serait levé pour dire qu'il lui faisait confiance et la saluer avant de partir mais là ? Devait elle lancer un sujet ? Il y en avait bien un qui la démangeait mais ce serait plus que déplacé !

- Je vais contacter les autres avocats et je te rappellerais. ajouta-t-elle finalement.

Amy n'était pas certaine mais il lui semblait bien que Travis aussi avait frissonné. Chaque seconde passée en sa présence, chaque son qu'il émettait, même sa façon de respirer lui rappelaient un moment de leur vie de couple. C'était tellement bien à cette époque. Certes il leur arrivait de se disputer mais ne dit on pas que c'est lorsque tout va bien que quelque chose ne va pas ? Elle n'avait jamais été aussi bien avec un homme. Travis la connaissait par coeur, il savait comment la faire vibrer, comment la foutre en rogne, comment la calmer... Pourrait elle retrouver la même chose avec un autre ? Et lui, avait il retrouvé ça ? Avait il quelqu'un dans sa vie ? Elle jeta un coup d'oeil rapide à sa main gauche mais ne vit pas d'alliance ce qui la soulagea réellement. Une fois encore elle avait l'impression d'être une adolescente et s'en blâmait intimement.

Et tout à coup il se leva. Elle ne s'y attendait vraiment pas et se trouvait encore sur sa chaise alors qu'il écrasait sa clope dans sa tasse et commença à faire le tour du bureau pour la rejoindre.
Il lui tendait la main et elle la serra doucement. D'un geste rapide et quelque peu brusque il la tira contre lui, la forçant à se lever. Son coeur battit à tout rompre et elle put sentir son souffle sur son visage. Leurs regards se croisèrent et sans même se parler ils s'embrassèrent passionnément. Une des mains de Travis passa sur ses cheveux, défaisant habilement son chignon et libérant sa chevelure épaisse. Son autre main glissa dans le bas de son dos pour la plaquer contre lui....
Amy-Lee secoua la tête. Son imagination lui jouait des tours. Travis lui tendait effectivement la main et elle ne pouvait pas l'éviter. Elle se releva, se retrouvant à sa hauteur grace à ses talons. Elle glissa sa main dans la sienne pour la serrer. Ce que c'était bizarre ! Cette fois leurs peaux ne s'effleuraient pas et elle sentait toute la chaleur de son corps. Elle lui sourit en tentant de dissimuler le fait que sa respiration s'était accélérée. Incapable de réfléchir, elle lui demanda en effleurant de ses doigts libres sa blessure.

- Tu changeras jamais...Tu n'as pas trop mal ?

Sa questions sembla surprendre Travis. Elle lui en avait voulu certes, et peut être encore un peu... beaucoup. Mais il restait quand même, et ce pour toujours, important à ses yeux alors était -ce si surprenant qu'elle demande comment il allait ? Il lui sourit d'une façon qu'elle connaissait bien : c'était celle du jeune homme qui s'apprêtait à faire quelque chose d'interdit ou d'insolite. Elle n'eut pas le temps de réagir et se demanda à quel instant précis avait elle déconnecté de la réalité ? Etait elle encore en train d'imaginer que Travis la plaquait contre lui avant de l'embrasser passionnément ou était-ce réel cette fois ci ? Elle avait l'impression de perdre la tête ! Il lui fallut quelques secondes pour réaliser qu'elle n'avait pas de vision façon Ally McBeal ! Le goût de cigarette mélangé à celui du café qui se répandait sur ses papilles était réel ! La douceur de la langue sur la sienne aussi, tout comme la chaleur du corps contre lequel elle était collée, et cette main qui glissait vers sa nuque... Elle était projetée des années en arrière. Elle sentit tous les picotements créés par le frisson qui lui traversa le dos avant de venir se loger dans son ventre, comme s'il s'agissait de centaines de papillons. D'où l'expression sans doute...
Que faire quand tout votre être désire quelque chose mais que votre cerveau vous ordonne d'arrêter ? Ses lèvres répondaient au baiser passionné de Travis mais elle savait qu'il fallait y mettre fin. A quoi tout cela allait les mener ? Ils n'étaient plus des ado, ils devaient apprendre à contrôler leurs pulsions. Un éclat de rire dans le couloir la ramena sur terre et elle trouva le courage de stopper ce baiser brulant. Elle sentait le rouge sur ses joues et rouvrit les yeux afin de regarder Travis. Comme elle lui en voulait ! Il n'avait pas le droit de débarquer comme ça alors qu'il l'avait ignorée quand elle avait besoin de lui. Non il n'avait pas le droit d'avoir autant de pouvoir sur elle !
A l'instant où elle allait prendre la parole, on frappa à la porte et elle se dégagea rapidement de son étreinte, juste à temps pour que son assistante entre dans la pièce. Elle les considéra un instant, avait elle vu quelque chose ? Pouvait elle deviner rien qu'à les regarder ?

- Pardonnez moi de vous déranger mais la baby sitter de votre fille a appeler pour dire qu'elle ne pourrait pas aller la chercher. Souhaitez vous que j'envoie un chauffeur ?

- Non. Merci Dolores. Je vais y aller, nous avons terminé de toute façon.

- Très bien.

Amy réajusta ses lunettes et laissa son assistante sortir. Il ne manquait plus que ça. Elle se retourna vers Travis, gênée... Mais par quoi exactement ? Ce baiser ? Qu'on ait parler de leur fille devant lui ? Elle préféra attendre sa réaction avant de dire quoique ce soit.

Il s'était attendu à prendre une gifle. A ce qu'elle le repousse violemment et l'incendiant verbalement. Ce n'était pas la première option qu'il avait envisagé bien sur. C'était relativement calculer si on pouvait le dire ainsi. Ses hésitations, sa façon de lui répondre, de s'inquiéter de sa santé. Cela avait tendance à lui faire penser qu'elle ressentait quelque chose pour lui. Et de toute évidence lui aussi. C'est bien pour cela qu'il l'avait embrasser. Parce qu'il la désirait, parce qu'il ressentait toujours quelque chose pour elle. Leur relation était un savant mélange de passion, d'attirance physique et de l'envie d'être avec elle, pas pour son corps mais pour ce qu'elle est. Entêtée, passionnée, imaginative, sexy, impulsive, protectrice, généreuse ... Elle quoi ...

Sa main remontait le long de son dos parcourant son échine jusqu'à sa nuque qu'il caressa en la prenant entre ses doigts. Sa langue se glissa dans sa bouche caressant la sienne avec douceur, langueur, désir. Mais on frappa à la porte. Amy-Lee se dégagea rapidement Travis la laissant faire pour ne pas lui causer de tord. Il garda la tête légèrement basse passant une main sur son arcade non blessée. il ne pipa mot laissant la conversation se faire et découvrit ainsi qu'elle avait une fille. Surpris il porta son regard à sa main gauche mais elle n'avait pas d'alliance. Ouf. La porte se referma et il releva la tête en sortant de sa poche un mouchoir s'essayant les lèvres marquées du rouge à lèvres de Amy-Lee. Il avait remarqué le rouge à lèvre sur la cigarette et avec un tel baiser nul doute qu'il avait lui aussi du rouge à lèvre sur les lèvres. Si l'assistante avait vu cela il pouvait être sur que cela allait faire du grabuge. Les lèvres propres il rangea le mouchoir et regarda Amy-Lee.

"Excuse moi, je n'ai pas réfléchis au fait que tu pouvais avoir quelqu'un dans ta vie. Quand je t'ai vu .... "

Il passa une main dans ses cheveux un peu gêné avant de plisser le nez sous la douleur quand il avait passer sa paume sur sa blessure. Il jura un coup.

"Putain quel con"

L'idée de le gifler ne lui avait même pas traversé l'esprit. Comme quoi, elle était encore accro à lui d'une certaine façon. Et ce n'était pas que pour le physique car si elle avait envie de s'envoyer en l'air avec un beau mec il lui suffisait de claquer des doigts, sans vantardise. Tout en lui la rendait folle à l'époque et cette attraction presque magique faisait toujours son effet. Il avait fallu que l'on frappe à la porte pour qu'elle redescende sur terre. Travis ne la retint pas, respectant le fait qu'elle était sur son lieu de travail et qu'elle risquait d'avoir des ennuis. Elle trouverait toujours un moyen de s'en défendre, après tout elle n'était pas avocate pour rien, mais elle n'avait pas envie que sa vie privée vienne empiéter sur son boulot, ni être la victime de ragots absurdes. Lorsque son assistante ressortit elle réalisa qu'elle avait fait tomber sa cigarette sur la table, peut être était ça qui l'avait interloquée ? Espérons le. Elle la ramassa rapidement et la fit s'éteindre dans le fond de café qui restait dans la tasse de Travis. Puis elle se tourna vers lui alors qu'il s'excusait. Pourquoi s'en voulait il ? Amy Lee fut énervée par cette réaction mais ne s'emporta pas. Rancunière, elle lâcha tout de même :

- L'adultère te dérange maintenant ?

C'était plus fort qu'elle, il fallait toujours qu'elle la ramène et il aurait sûrement à y répondre maiis il y avait quand même plus important maintenant qu'il savait qu'elle avait une fille. Car c'était la sienne aussi. Il faudrait qu'ils en parlent, du reste aussi mais ce n'était ni le lieu ni le moment. Elle attrapa son dossier et s'approcha de lui.

- Je dois aller chercher ma puce mais ce serait bien qu'on se voit pour discuter. Demain soir ?

Il n'avait pas remarqué la cigarette. Son regard accompagna sa main pour la voir prendre la cigarette qu'il lui avait offert. Elle l'écrasa dans la tasse qui lui servait de cendrier vu qu'il n'y avait rien de prévu à cet égard. Il remonta à elle pour se prendre une gifle verbale. Une véritable agression, une insulte même. A l'entendre elle était rester sur le fait qu'il l'avait trompé avec cette fille et probablement d'autre vu la colère qu'elle avait prit dieu sait ce qu'elle avait pu imaginer à son propos. Il se braqua son regard se durcissant et lui répondit du tac o tac contrôlant tout juste le volume sonore de sa voix. Sa réponse était aussi sèche que la rancune qui remplissait la question.

"Depuis toujours quand ca me concerne figure toi."

Puis elle changea de sujet en récupérant son dossier. Elle se rapprocha de lui en lui indiquant qu'elle devait partir pour aller chercher sa fille. Il ne pouvait guère lui en vouloir ni continuer cette joute de délicatesse. Elle lui proposa de se voir pour discuter. Il haussa un sourcil d'étonnement ce qui lui fit plisser l'oeil sur la douleur que lui arracha la douleur. Il regarda la porte un instant avant de revenir à elle.

"Si tu veux, si tu gardes tes gentillesses pour toi"

La réflexion d'Amy-Lee ne plu pas à son ex. Il faut dire qu'on aimait rarement qu'on nous rappelle nos erreurs, c'était humain. La belle brune ignorait qu'il disait vrai lorsqu'il jurait par tous les saints qu'il ne l'avait jamais trompée mais ce qu'elle avait vu... cette fille qui l'enlaçait et collait ses lèvres aux siennes... Elle ne l'avait pas imaginée ! Et tout portait à croire qu'il l'avait trahie. Malheureusement. Comme quoi un quiprocco peut briser ou gâcher toute une vie.
Il lui lança un regard noir et l'envoya promener en haussant le ton. Encore une fois elle se revoyait des années en arrière lorsqu'il leur arrivait de se disputer. Mais cette fois ci il n'y aurait pas de réconciliation sur l'oreiller. A l'époque, ils provoquaient même des embrouilles juste pour se faire plaisir ensuite. Ce soir elle se calmerait autrement et grâce à sa princesse qu'elle devait aller chercher. Cependant elle lui proposa de se voir le lendemain : une discussion s'imposait. Le pauvre était loin de savoir à quoi s'en tenir... Il accepta en lui demandant de garder ses réflexions pour parler clair. Elle plissa ses beaux yeux bleu-vert d'une manière qu'il pourrait facilement décrypter et qui voulait dire : je fais ce que je veux. Finalement, le temps passe mais les gens restent les mêmes n'est-ce pas ? Les adultes sont le plus souvent de grands adolescents ! Elle sortit une carte qui se trouvait dans le dossier et se servit du bureau comme appui pour y inscrire quelque chose. Tournant ainsi quelques instants le dos à Travis qui pouvait contempler, ou non, ses courbes parfaitement moulées dans sa tenue d'avocate. Sur elle cela donnait de suite des allures de pin up des années 50, une sorte de Marylin Monroe en brune. Quoiqu'à la base, Norma Jean Baker est plus brune que blonde !
Elle lui tendit ensuite sa carte de visite. Au dos se trouvait le nom d'un restaurant où ils seraient tranquilles pour discuter et 21h. Elle ne pouvait décemment pas l'inviter directement chez elle ni se rendre chez lui ou à son hôtel. Tiens d'ailleurs elle ne savait même pas s'il s'était installé ici ou s'il était de passage, il faudrait qu'elle se renseigne.

- Préviens moi si t'as un empêchement.

Milla serait chez les parents de son ami Matthew, elle serait donc libre pour mettre les choses à plat avec lui.

Il la regarda sortir une carte du dossier. Elle se pencha sur le bureau pour inscrire quelque chose sur la carte. L'avait elle fait exprès ? Elle exposait sa silhouette de rêve à ses yeux lui ôtant tout envie de lui crier après bien au contraire. Il ne put s'empêcher de regarder ses formes. Sa poitrine se devinait tout juste au travers du chemisier qui n'était pas moulant mais elle avait suffisamment de forme pour qu'on puisse fantasmer dessus. La cambrure de ses reins lui rappelait les chutes d'eau, vertigineuses dans lesquelles ont a envie de se baigner . Ses jambes fuselées, musclées, dessinées, galbées digne d'un dessin de pinup tel qu'on en voit plus que dans les bandes dessinées. Et des fesses .... Il sentit la température monter en lui les souvenirs de délices charnelles affluant de sa mémoire comme une armée qui déferle dans la cour intérieure d'un château après avoir défoncer les portes. L'envie de la prendre la contre le bureau ne fut retenu de justesse que par le fait que 6 ans c'était écoulé. Il se sentit frustré sur le coup mais les sentiments étaient assez mélanger par la situation. Il prit la carte et après l'avoir lu il la glissa dans la poche intérieure de sa veste.

"Je n'y manquerait pas. "

Il la regarda un instant avant de doucement déposer un baiser sur la joue, pas sur le coin des lèvres parce qu'elle ne lui avait pas répondu mais pas bien loin quand même. Il fit alors demi tour pour prendre la direction de la sortie et quitter la pièce*