Ce fut épuisé, qu’Adam retourna chez lui. Depuis le début des cours théorique et surtout des divers entraînements que son instructeur enchaînait les unes après les autres, Adam n’avait pas eu le temps de se reposer sur ses lauriers. Il s’était naturellement douté que les choses ne seraient pas facile et encore heureusement, car sinon il s’ennuierait gravement à l’académie, mais il avait tout aussi cru que ses années d’entrainements en solitaire allait lui apporter un plus. Minime visiblement. Les autres avaient certes plus de mal que lui, mais les entraînements étaient si dur, à croire que c’était fait exprès pour faire abandonner ceux qui n’avaient pas la volonté de fer adéquate pour le travail. Et ça marchait, car il y en avait déjà deux sur les dix-huit candidats qui étaient là, qui avaient arrêté.

Arrivé dans le salon, il se laissa tomber sur le canapé, manquant de peu d’écraser Oliver qui squattait là, mais était arrivé à l’éviter à temps. Il aurait pu rester là. Dormir déjà, malgré qu’il était que dix-huit heures trente. Peu à peu, il voyait que ses journées allaient se décaler. Ce n’était pas comme à l’université où malgré qu’il avait cours le matin, il pouvait sortir le soir pour faire la fête. Là, il ne pensait même pas à aller s’amuser.

Pourtant il pensait quand même sortir, pas tout de suite, mais tout à l’heure pour aller voir son frère. Il était bien décidé de se reposer un peu avant de se lever à nouveau. Avec un peu de chance, Elias voudrait cesser plus tôt et il pourrait aller voir sa nièce et son neveu.

Il ferma les yeux, laissant Oliver s’attaquer à ses cheveux… comme d’habitude. Il avait déjà tenté de lui faire cesser cette manie, mais il n’y avait rien à faire. Et là, il n’avait certainement pas l’envie de se fâcher contre le jeune chat pour être aussi emmerdant. D’un côté, il savait que malgré qu’ils avaient toutes les croquettes à dispositions, qu’ils devaient avoir faim et attendre qu’il leur donne de la pâté. Plus tard…

Du moins c’est ce qu’il aurait bien voulu. Adam ouvrit les yeux quand on frappa à la porte. Serait-ce possible de faire comme s’il n’était pas là ? Certainement pas. Ce fut, démotivé, qu’il se leva du canapé pour se diriger vers la porte et de regarder à travers l’œil de judas qui se trouvait là. C’était une habitude qu’il avait prit récemment, depuis l’annonce des emmerdes de son frère, à vrai dire. Il retrouva non un inconnu devant sa porte, mais sa meilleure amie.

Il ne tarda pas une seconde de plus pour ouvrir la porte. Heureux de la revoir, son sourire disparu tout de même rapidement en voyant Eve. Il la connaissait très bien et voyait tout de suite que quelque chose n’allait pas. Il tentait de ne pas penser au pire… « Qu’est-ce qui ce passe, Eve ? », demanda-t-il hésitant, tout en faisant un pas sur le côté pour la laisser rentrer.

Je n’avais jamais aimé la voir pleurer, ni même de la voir triste, ce qui était tout à fait normal quand il s’agissait de notre meilleure amie. Et là, la voir débarquer ici, dans cet état était loin d’être rassurant, même si j’espérais qu’elle pleurait pour une broutille, comme pouvaient le faire certaines filles. Pourtant la connaissant depuis toujours, je savais également que ce n’était pas le cas. C’est pourquoi je lui demandai ce qui se passait et il n’en fallait pas plus pour que je la voie fondre en larme et venir dans mes bras. Automatiquement je refermais les bras autour d’elle pour la serrer contre moi. « Adam … ma mère est décédé ce matin… » La nouvelle fut forte, et je sentis mon cœur se serrer. La mère d’Eve avait toujours été comme une seconde mère pour moi, après Maria.

Le choc était tel que je ne savais absolument pas quoi lui dire. Je ne pouvais que la garder contre moi. Elle s’éloigna légèrement de moi et je refermais la porte pour qu’on aille s’assoir sur le canapé. « L’hôpital m’a appelé ce matin pour me l’annoncé. Je n’ai pu rien dire à mes frères et sœurs… je n’étais pas prête… je ne sais pas comment faire, ni quoi faire… oh Adam… » Je posais ma main sur celle d’Eve. « Je suis désolé… » Pourquoi les choses tournaient elle toujours aussi mal ? Je me rapprochais d’elle pour passer mon bras autour de ses épaules. C’était affreux, ce qu’elle allait devoir affronter maintenant. Mais il était hors de question que je la laisse toute seule face à tout ça. Je pouvais comprendre qu’elle n’avait pas pu dire à ses frères et sœurs tout de suite ce qui se passait.

« Si tu veux je viens avec toi pour rester chez toi. Comme ça tu n’es pas toute seule » Ni même pour le dire aux plus jeunes. Et tout simplement pour tout ce qui allait suivre. Et puis mes frères étaient là aussi s’il le fallait, ils savaient certainement mieux que nous ce qu’il fallait faire.