Qui n'a jamais rêvé de trouver sous les lattes du plancher de sa chambre, un papier. Un papier vieilli, un papier froissé, qui sentirait l'amour et les regrets autant que les miettes de gâteaux qu'on lui aurait fait rejoindre par inadvertance ?

Qui n'a jamais cédé au plaisir de lire des mots qui ne lui appartenaient pas comme s'ils avaient été écrits pour lui ? Qui n'a jamais humé l'odeur âcre des pages et des couvertures jaunies par le temps et l'attente, ou la poussière du grenier en rêvant de voyage.

Skyler en avait rêvé. Souvent. Et c'était absolument tout ce qu'il lui restait de sa maison. Ce petit bout de papier. Ce n'était pas un petit bout de papier ordinaire : c'était une photo, d'elle et de son frère. Elle était un peu déchirée, en bas à droite et cornée sur les côtés, mais l'important n'était pas là.

Elle n'a pas qu'un sourire, mais toute une panoplie dont elle se sert pour communiquer ce que les mots ont de la peine à transmettre. La manière dont elle courbe légèrement ses lèvres, où on aperçoit la pointe de ses incisives.

Et ce sourire s'accompagne d'un regard d'une satisfaction candide qui font chavirer. Que ce regard est attendrissant, transmettant une onde de douceur et de fraîcheur qui envahit doucement mon esprit tout entier.

Mais ce sourire n'existait plus. Les larmes coulaient lentement sur son visage, désormais.