Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette journée avait été riche en émotions. Pour commencer, il avait passé une excellente matinée en compagnie de sa petite femme chérie. Ensuite tous deux s'étaient rendus à un repas de famille où ils avaient apprit que la fiancée  de son père était partie sans donner d'explications. Et pour finir, Catalyne avait ressenti les premières contractions annonçant l'arrivée iminente de leur fille. De quoi tourner chèvre... D'autant plus que Nathaniel était partagé entre deux émotions. D'un côté il s'inquiètait pour son père qui se retrouvait seul pour la deuxième fois de sa vie et de l'autre, il ne pouvait s'empêchait d'être stressé pour l'accouchement de sa femme. Cependant une fois à l'hopital, il finit par se concentrer exclusivement sur ce qui allait suivre. S'il voulait aider Cat dans cette épreuve, il ne devait pas avoir la tête ailleurs. Posté à côté de la table d'accouchement, il avait passé son bras au dessus de la tête de sa femme, autant pour la rassurer que pour pouvoir se soutenir. Il n'avait pas encore récupéré totalement de son accident, et il n'était pas sûr de pouvoir rester si longtemps debout. Quand la sage-femme proposa à Catalyne de lui faire la péridurale et que celle-ci refusa, il la regarda en arquant légèment un sourcil. « Tu es sûr ?! Ça te soulagerait non ?! » Il n'était pas vraiment expert en accouchements, mais tout ce qu'il souhaitait, c'était que sa femme souffre le moins possible. Si seulement il avait pu prendre un peu de la douleur qu'elle allait ressentir... Malheureusement il savait que c'était impossible et la seule chose qu'il pouvait faire, c'était de rester près d'elle pour la soutenir.

Une fois la sage-femme sortie, il reporta son attention sur Catalyne juste à temps pour la voir se contracter sous l'effet d'une contraction. D'abord un peu inquiet, il ne pu s'empêcher de sourire en entendant sa remarque. « Et bien qu'elle se dépêche parce que j'ai hâte de voir si elle a la beauté de sa mère... » Serrant la main de sa femme dans la sienne, le jeune homme songea qu'ils avaient tout de même énormément de chance. D'accord il y avait eu l'accident, mais leur rencontre, leur mariage, la grossesse de Catalyne... Tout ça n'était qu'un énorme cadeau que leur avait fait la vie. Si on lui avait dit quelques années plus tôt alors qu'il était en train de dealer en Nouvelle-Zélande qu'il serait ici aujourd'hui, il ne l'aurait certainement pas cru. Et pourtant, il était sur un petit nuage, profitant de l'instant présent... Enfin, jusqu'à ce que la future mère le fasse redescendre sur terre en lui demandant d'aller chercher la sage-femme. « J'y vais tout de suite ! » répondit-il précipitamment en attrapant ses béquilles. Il n'y avait pas une minute à perdre ! Allant aussi vite qu'il le pouvait, il se rua dans le couloir. « Quelqu'un vite ! S'il vous plait, elle arrive !!! » En moins de deux, il vit la sage-femme arriver suivi par une autre femme. Alors que la première courrait s'occuper de Catalyne, la seconde lui annonça qu'elle allait lui donner une chaise pour qu'il s'asseoit pendant l'accouchement. « Vous voulez rire ?! J'ai passé des semaines assis dans un fauteuil, alors je veux être debout quand ma fille pointra le bout de son nez ! » Affichant sa mine la plus renfrognée, il retourna se poster près de sa femme et reprit sa main dans la sienne. Cependant, il constata que la jeune femme devait être légèrement têtue puisqu'elle positionna tout de même une chaise derrière lui. Préférant ne rien ajouter, il resta tout de même debout et fronça les sourcils, inquiet pour la suite. Toute cette histoire lui donnait mal au ventre, alors autant en finir au plus vite...

Bien qu'il n'ai jamais vécu un accouchement, Nathaniel était persuadé que la péridurale aurait pu soulager sa femme. Cependant il ne pouvait pas aller contre sa volonté, c'était elle qui allait faire tous les efforts et par conséquent, c'était à elle de choisir. Il n'empêche que lorsqu'il la vit se mettre à pousser, il eu mal pour elle. Il ne pouvait s'empêcher d'essayer de respirer comme la sage-femme l'avait expliquer lors des cours d'accouchement sans douleur. Oui bon, ça ne servait strictement à rien pour sa part, mais au moins il avait l'impression d'aider... Et puis, il fallait bien que le fait qu'il ai accompagné sa femme à tous ces cours serve à quelque chose ! Rha là, là... Qu'est-ce que ça pouvait être stressant toute cette histoire ! Il en avait mal au ventre ! Et à la main aussi... Car plus Catalyne poussait, plus elle semblait lui serrer la main. Il commençait à avoir des fourmies dans les doigts mais qu'importe, il pouvait tout de même supporter ça.

Après une période qui lui sembla particulièrement longue, il finit enfin par entendre un petit cri. Aussitôt, il sentit ses lèvres s'étirer en un sourire. C'était plus fort que lui, il se sentait tellement heureux... Pendant l'espace d'un instant, il ne su pas vraiment ce qu'il devait faire et puis on lui tendit une sorte de ciseaux pour qu'il coupe le cordon ombilical de sa fille. Sur le coup, il se demanda s'il n'allait pas s'évanouir mais le bonheur prit le dessus. Il coupa le cordon et laissa la sage-femme faire le reste. Rapidement, leur petite fille fut posée sur le ventre de sa mère. N'y tenant plus, Nate se laissa tomber sur la chaise qu'on lui avait apporter un moment plutôt. Ses jambes avaient la même consistance que le coton... Papa. Il était papa. A cette constatation, il sentit des larmes inonder ses yeux et couler le long de ses joues. C'était le plus beau jour de sa vie avec celui de son mariage. Lorsque Catalyne tourna la tête vers lui il croisa son regard et il su à ce moment là qu'ils allaient être de bons parents. Ils feraient tout pour l'être du moins. Encore un peu chancelant, il se releva alors pour pouvoir voir sa fille de plus prêt. Elle était tellement belle... Petite mais magnifique. Instinctivement, le jeune père passa alors son bras au dessus de la tête de sa femme et avec son autre main il alla caresser délicatement la tête de sa fille. Elle avait l'air si fragile... Il retira d'ailleurs bien vite ses doigts par peur de lui faire mal. « Elle est magnifique... Tu as bien travaillé... » dit-il à sa femme entre deux larmes. Ce fut à ce moment là que le personnel médical vint reprendre le bébé pour aller le nettoyer un peu plus loin sur une table chauffante prévue à cette effet. Alors qu'elle lui faisait un petit brin de toilette avant de l'habiller, la sage-femme tourna la tête vers les jeunes parents. « Comment s'appelle cette petite puce ?! » Croisant alors le regard de sa femme, Nate reporta son attention sur la sage-femme, un sourire toujours présent sur les lèvres. « Léna... Elle s'appelle Léna... » Léna Catalyne Hamilton... Ça sonnait bien non ?!

Nathaniel avait l'impression d'être dans un autre monde. En l'espace de quelques instants sa vie avait totalement basculé. Il était loin le temps où il se droguait et où son père avait du l'envoyer vivre avec son frère pour qu'il arrête ses bêtises. A présent il était marié à la plus parfaite des épouses et il venait de devenir père pour la première fois. C'était une sensation vraiment étrange. D'un côté il se demandait s'il allait être à la hauteur, ce qui le terrorisait plus qu'il n'aurait osé l'avouer... Et d'un autre côté il ressentait une joie immense et l'envie de tout faire pour protéger sa fille et la rendre heureuse. Elle méritait le meilleur et il savait que pour elle, plus jamais il ne baisserait les bras comme il avait pu le faire après son accident. Il n'en avait plus le droit. A présent il ne devait plus résonner simplement pour lui, mais aussi pour sa femme et sa fille. Il aimait aussi bien l'une que l'autre d'un amour inconditionnel qui méritait qu'il fasse tout pour leur bonheur. En revanche lorsque Catalyne fit signe à la sage-femme de lui mettre Léna dans les bras, il sentit ses craintes revenir au triple galop. Comment faisait-on pour prendre un bébé dans ses bras ?! Et s'il la tenait mal ?! Elle semblait si petite, il risquait de lui faire mal... La sage-femme du sentir ses craintes car elle l'aida à installer confortablement le nourrisson dans ses bras. Elle lui donna même quelques conseils pratiques pour la suite. Au fond, elle devait avoir l'habitude de ce genre de situation pensa Nate.

Durant les minutes qui suivirent, il observa donc le petit visage de Léna. Ses petits yeux qui s'ouvraient par intermittence étaient si jolis déjà. Nathaniel aurait voulu lui dire à quel point il l'aimait mais les mots restaient coincer dans sa gorge par l'émotion. Il avait hâte de montrer à toute sa famille sa petite merveille. Pouvait-il y avoir un bébé plus réussit que le sien ?! Oh non, il ne pensait pas... Avec la mère qu'elle avait, Léna ne pouvait être que le plus bel enfant qui soit. Après quelques minutes, le jeune père alla poser délicatement sa fille sur le ventre de sa mère. Il n'arrivait plus à enlever le sourire qui avait élu domicile sur ses lèvres. « Prends la un petit peu, je vais aller chercher l'appareil photo... » Prenant une seule de ses béquilles, il s'approcha du sac qui les suivaient toujours depuis plusieurs jours à présent. Il contenait tout ce qui serait nécessaire à Catalyne et Léna pendant leur séjour à l'hopital, mais ils y avaient aussi glissé un appareil photo. Une fois qu'il l'eu en main, Nate se dépêcha de retourner près de sa famille pour prendre le plus de clichés qu'il le pouvait. « J'ai trop hâte de la présenter à tout le monde ! » Oh oui, rien qu'à l'idée de la montrer à Kieran, Hannah et leur père, il en trépignait d'impatience. Mais pour l'instant, il était occupé à leur faire de beaux souvenirs. D'ailleurs, il demanda même à la sage-femme de les prendre tous les trois en photo. Un cliché qu'il n'allait pas manqué de faire agrandir...