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I'm gonna marry the Dark ° PV Talya

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MessageSujet: I'm gonna marry the Dark ° PV Talya I'm gonna marry the Dark ° PV Talya Icon_minitimeLun 21 Nov - 13:41



I'm gonna marry the Dark ° PV Talya 61557410

« I am a volcano. »

Ce matin-là, je me suis réveillée avec un mal de tête abominable. Je n’avais encore jamais rien ressenti de pareil. On aurait dit que des nains de jardin se mettaient à danser la samba dans mon crâne, tambourinant et criant des immondes chants ancestraux que je détestais profondément. Instinctivement, mes mains se posèrent sur mon visage, puis le front. Ca me lançait des coups affreux et j’eusse l’impression qu’une grenade venait d’exploser au milieu d’un champ de mines : mon cerveau. Je respirais profondément, tentant de calmer les pulsions animales qui me montaient. Aussitôt, je me redressai et je pris des cachets d’aspirine. Il n’y avait rien d’autre à faire, à ce que je sache. Et puis, finalement, je m’accommodai de la douleur. Il ne me fallut pas plus de cinq minutes pour arrêter de me plaindre intérieurement que c’était douloureux. Une technique incomparable qui me fut enseignée par mes maîtres d’armes. Je repensai alors à celui qui m’avait élevée. Un sourire du coin des lèvres se dessina sur mon visage, tandis que je me servais un verre de jus d’orange frais. Il n’y avait pas de place pour la douleur, dans mon univers. Le mental suffisait amplement à détourner les immondes souffrances de notre univers. Aussi étais-je devenue parfaitement – ou presque – insensible à ceux qui m’entouraient. Ma relation entre mon physique et mon psychique pouvait surprendre. Elle était peu commune et demandait de la concentration.

J’avalai mon verre d’une traite, avant de partir enfiler mon short très court, noir, ainsi que mon haut de la même couleur, cour lui aussi. Je m’habillai de la sorte parce que je ressentais le besoin d’aller courir, malgré le froid. Cela constituait un excellent entraînement. Je sais, je courais déjà assez durant la semaine. Toutefois, nous étions samedi et j’avais pris un jour de congé, souhaitant me vider l’esprit de tout ce qui me rongeait intérieurement. En même temps, ce tout ne portait qu’un seul prénom dont je me refusai le droit. Il fallait que cela sorte de mon esprit, le plus vite possible. Aussitôt, j’attrapai un sac à dos et j’y glissai une bouteille d’eau fraîche. J’attachai mes cheveux, je me brossai les dents et je sortis. Je déposai également mon arme dans le sac – on ne sait jamais – ainsi que mon porte-monnaie. J’avais glissai un couteau dans mes chaussures de sport. Plus spécifiquement dans ma chaussette. Ca pouvait être utile en cas d’agression. C’est ainsi que je me mis à dévaler les ruelles de San Francisco, alors que la lueur de l’aube était encore faible. Cette course matinale durant plusieurs heures. Assez longtemps pour que je me sente bien fatiguée. Ce qui eut le loisir de m’agacer, bien évidemment. Où était passée la fougue de ma jeunesse ? Devenais-je vieille ? Baliverne ! Je n’ai que vingt-sept ans. Toutefois, je ressentis une fatigue incompréhensible et je me forçai à me diriger sur un banc. J’y sortis ma bouteille d’eau dont j’avalais de grosses gorgées. Je tentai de reprendre ma respiration, lorsque mes yeux se posèrent sur le magnifique décor qui m’entourait. Je n’avais pas froid. Il faisait un beau soleil. Je me redressai alors et je rentrai chez moi, suite à cette fatigue continuelle.

Lorsque j’y fus, je pris une douche afin d’éliminer ma transpiration et éviter une déshydratation. Ce serait tellement stupide ! Je sortis et j’enfilai une robe de soie noire, avec un joli décolleté. J’enfilai mes chaussures à talons et je bouclai mes cheveux, avant de me maquiller légèrement. Pourquoi cela ? Pour rien. Absolument pour rien. Je sortis alors de chez moi, camouflant mes armes là où il le fallait, et je sortis dans un restaurant où je devais rencontrer un contact pour une affaire. Je pris un verre de vin, que je dégustai, avant de recevoir la commande sur ma table. Je la rangeai précieusement dans mon soutien-gorge, je bus mon verre et je sortis. Je passai la déposer chez moi. Il s’agissait d’une clef USB contenant de précieuses informations. Néanmoins, je n’avais pas envie de rester là. Alors je sortis et je me dirigeai dans le parc, en pleine nuit – toujours armée secrètement. La faible lueur des lampadaires suffisait à éclairer ma route, à défaut du crépuscule qui était déjà passé. C’est dans la froideur nocturne que je rejoignis le banc sur lequel j’avais passé un moment aujourd’hui. Je m’y assise et j’enfilai mon cache-cœur. Je suis restée là, à contempler le parc silencieux. Mort. Inanimé. Froid. Nocturne. Tout ce qui me plaisait.

Je veux juste oublier.

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MessageSujet: Re: I'm gonna marry the Dark ° PV Talya I'm gonna marry the Dark ° PV Talya Icon_minitimeLun 19 Déc - 1:00


On dit souvent que la paperasse, c’est le travail le plus ennuyeux dans le domaine. C’est la partie que la majorité des policiers méprise et n’aime pas. Cette partie de travail longue et sans casse-tête, sans jeu de piste. Pas pour moi. Pour moi, elle était rassurante, familière, comme une vieille amie que l’on accueille avec une certaine affection sans pour autant être heureuse de la voir venir. C’est avec cet étrange mélange de sentiments confus que je passai la journée, pas vraiment heureuse de faire de la paperasse, mais pas non plus ennuyé. Autour de moi, le brouhaha du commissariat ne m’atteignait pas, comme à l’habitude. J’étais déconnectée de la joie ou des amusements qui m’entouraient, le nez plongé dans ce travail fastidieux. Quelque part, j’étais soulagée que l’endroit soit si calme en ce jour. Les quelques enquêteurs se cassaient la tête sur des cas pas encore réglés, essayant de trouver de nouvelles pistes ou était à deux doigts d’en résoudre une, d’autres faisaient également leur paperasse avec un ennuie certain en lâchant des soupirs à fendre le cœur. Je passai une main dans mes boucles brunes, les écartant de mes yeux, avant de reprendre un dossier sur la « montagne » d’une grosseur effrayante qui penchait sur le coin droit de mon bureau. Je n’étais ici que depuis quelques jours, et pourtant, le travail que j’avais à accomplir était dément. Peut-être parce que celui qui me servait accessoirement de partenaire était d’une fainéantise atterrante quand il s’agissait d’écrire des rapports. Je secouai la tête pour chasser cet homme de mes pensées. Ne pas y songer. Ne pas penser à lui, surtout pas.

Quand je relevai finalement le nez de mes dossiers, non sans une protestation de mes cervicales, il était tard. Le soleil s’était couché sur la ville, dehors, par les fenêtres, je ne percevais que les lumières des lampadaires et des immeubles éclairant le tout d’une lueur jaunâtre. Le commissariat était vide ou presque, les rares officiers restants discutaient dans la salle de repos. Un coup d’œil à ma montre plus tard, je sautai sur mes pieds, me rendant compte que mon immobilité fut douloureuse avant d’enfiler ma veste, mon sac et quitter l’emplacement, sans même un au revoir à mes collègues. L’air frais du soir m’accueillit, rosissant mes joues, gelant mes doigts. Je n’étais plus habituée au temps frais. Je me souviens sans mal du temps chaud de ce qui avait été mon chez-moi pendant les dix dernières années. Sautant dans ma voiture, je me dirigeais vers ce qui était l’endroit que je pourrais qualifier chez moi sans jamais le faire vraiment. J’avais du mal à me considérer comme « à la maison ». Mes proches me disaient que ça viendrait, avec le temps, qu’il ne me faillait que du temps. Simplement du temps. Chassant ces pensées de mon esprit fatigué, j’entrai dans mon appartement et je fus accueillie par Scully, le chien que j’avais fini par ramener ici après que mon ex-mari – si je pouvais l’appeler ainsi — avait décidé qu’il ne pouvait pas le garder. La chienne tenait sa laisse entre ses dents, particulièrement agitée. La gratouillant doucement, je me déclarai qu’une balade ne serait pas si mal que ça.

Une douche rapide plus tard, j’étais dehors, Scully à mes côtés. Je me souvenais des circonstances de son achat. Juste après ma première fausse-couche. Ce fut comme si mon mari avait voulu effacer la peine de la perte du bébé par la chienne. Septique à l’idée qu’un animal pouvait remplacer le fait d’avoir un enfant dans sa vie, je l’avais appelé comme le personnage qui, pour moi, était le scepticisme incarné. Et quand bien même m’étais-je attaché à l’animal, jamais il n’avait pu chasser la perte. Je m’engageais dans le parc sombre, caressant doucement l’arme que je portais sur moi, bien que je ne fusse pas officiellement en service. Les seuls bruits environnants étaient la respiration bruyante continue du chien, mes talons martelant le sol, le bruissement des feuilles… L’endroit était désert, morne, sinistre. Mais ça ne me touchait pas. Je ne faisais pas attention à ce qui m’entourait, un peu perdue dans le cheminement de mes pensées lorsque Scully se mit à aboyer, les babines retroussées devant une silhouette. Ce chien était une plaie quand elle s’y mettait! Tirant sur sa laisse, je levai les yeux pour m’excuser ou je ne sais quoi à la personne installé sur son banc quand je reconnu les traits à demi-masqué par l’obscurité. «Pietru.» demandais-je plus comme une interrogation qu'un bonjour avant que le chien se mette à tourner autour de mes jambes dans l'espoir un peu trop joyeux que je me ramasse sur le sol.




Dernière édition par Talya C. Hidelsheim le Ven 23 Déc - 5:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I'm gonna marry the Dark ° PV Talya I'm gonna marry the Dark ° PV Talya Icon_minitimeJeu 22 Déc - 10:37



I'm gonna marry the Dark ° PV Talya 61557410

« I am a volcano. »


Cette froideur nocturne paralysait les plus sensibles. Dans les ruelles, on se croyait dans un désert glacé. Pas une vie n’animait les lieux. Puis, lorsque je posai mes yeux sur le sol, je réalisai qu’il était déjà bien tard. Mes bras se croisèrent et ma tête se baissa, machinalement, laissant tomber mes cheveux bouclés le long de mon visage. On pouvait penser à une jeune femme délaissée par son conjoint, entrain de l’attendre désespérément. C’est peut-être ce qu’il se passait réellement. Ma vie prenait un autre sens, depuis que je l’eusse rencontré. Rien qu’une pensée auprès de lui me réchauffait, tout en me terrifiant. Cette douleur, je désirais l’essuyer de ma vie. Parce que je connaissais l’éphémère de ce genre de sentiments. Un beau matin, il se réveillerait et se rendrait compte que je ne fus qu’une passion singulière, toutefois de passage. Je fermis les yeux, dans un geste réconfortant. Je sentis ma respiration calme ; alors que mes poumons me redonnaient cette vague sensation de compression. Comme lorsque je fis des efforts trop rapidement.

D’ailleurs, en y réfléchissant, je me trouvais étonnée du peu de forme physique que j’eusse obtenu ces derniers jours. D’ordinaire, je me considérais presque comme une bonne athlète. Voilà que mon rang se rétrogradait progressivement ; des fatigues incompréhensibles m’obligeaient au repos. J’avais des douleurs diverses, que je n’identifiais cependant pas clairement. Soudain, je me rendis compte que des symptômes de fatigue apparaissaient pendant mes règles. Ceci me rassura, dans un premier temps, et un sourire se dessina sur le coin de mes lèvres. Toutefois, il disparut bien rapidement. Je redressai ma tête, lentement, et mes yeux s’ouvrirent, tandis que je pris une expression plus sombre. J’eusse l’air choquée, sans doute, bien que personne ne me voie. Je sentis les palpitations dans ma poitrine, signe physique de ma crainte qui se révélait. Mon cerveau analysa plus vite. Mes règles… Je ne les avais pas eues. Dans ma logique, j’étais en retard. Trop en retard, en réalité. D’après de rapide calculs, je me rappelai de cette fameuse nuit dans le bureau d’Elias. Cela remontait maintenant à huit semaines. Deux mois. Trop préoccupée, je n’avais rien remarqué. Mais tout s’éclaira.

Je suis enceinte.

Je sentis des tremblements dans chacun de mes membres, tandis que je tentais de réfléchir calmement aux éventualités qui me feraient délirées. Rien ne me venait à l’esprit. La réalité me frappa de plein fout au visage. Une claque monumentale pour moi. Il faut dire que, d’ordinaire, j’étais prévoyante. Mais depuis un certain temps, je ne prenais plus ma pilule. Pour la simple et bonne raison que mes derniers rapports en date s’effectuaient avec des femmes, à l’exception d’un homme ; mais nous utilisions les préservatifs. Je me sentis vaciller. Un poids monumental s’écrasa sur mes maigres épaules. Toutefois, j’entendis des pas. Puis un aboiement d’animal. Un chien, sans doute. Une voix bredouilla, avant que je ne me retourne pour apercevoir une femme connue.

« Pietru. »

« Bonsoir Madame Hidelsheim. »

Répondis-je dans une parfaite neutralité. Bien que mes traits devinrent impassibles et mes yeux morts, je ne pus ressentir au fond de moi cette angoisse qui me rongeait de l’intérieur. Heureusement, je savais dissimuler toute trace d’émotions. Talya Hidelsheim est ma patronne. Ma supérieure, en somme, au sein de la police de San Francisco. Elle était au courant de toutes mes activités en dehors de mon grade d’officier. Cela ne devait pas lui plaire que je sois employée en tant qu’espionne roumaine, au service de l’ancien dirigeant du pays et sa famille, les Sarbesco. De plus, elle connaissait mes talents : meurtres, discrétions, infiltration, et compagnie. J’étais douée, certes ; mais le plus dangereux fut que je sois élevée à la manière des Nazis. Je regardai alors le chien qui espérait enrouler sa laisse pour qu’elle tombe. Je répliquai.

« Attention. »

C’était une mise en garde afin qu’elle évite la moindre chute. Mes yeux se reportèrent sur elle. J’ignorais qu’elle avait un animal, qui plus est un chien. Elle n’avait pas besoin de garde du corps. Sans doute était-il là à titre plus affectif que défensif. Et moi, instinctivement, je posai une main sur mon ventre, en guise de protection. Quelle ironie ! Cette vision me fit frémir et je restai figeai, ma main toujours sur mon ventre.


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MessageSujet: Re: I'm gonna marry the Dark ° PV Talya I'm gonna marry the Dark ° PV Talya Icon_minitimeMar 3 Jan - 4:38


L’insomnie a cela de bon. Cette façon de voir de contraste tranchant entre la vie bruyante du jour et cette quasi-tranquillité nocturne, quand la ville dormait presque. J’aimais ce contraste. J’aimais la vitalité exacerbée du jour et cette fausse paix qui pouvait envahir les rues de la grande ville. Malgré tout, mieux que personne, je savais que cette paix pouvait être détrompée d’un coup de feu meurtrier dans les ruelles sinistres de San Francisco, par un coup de couteau assassin dans un appartement miteux, par un acte obscène envers un enfant dans une chambre décorée de ballerine ou du nouveau film de Disney à la mode. Malgré tout, j’aimais me laisser tromper par le sentiment de sécurité que m’apportait la nuit. J’étais flic, je connaissais les risques de me balader seule la nuit, chien ou non, armée ou pas. Cependant, au final, je m’en jouais un peu. Comme si le danger n’était rien d’autre que ce que je cherchais, que la donnée manquante a ma vie, celle qui me donnait l’impression d’être encore un peu vivante. Mais malgré cela, une partie de moi, celle rationnelle de mon cerveau, savait que je ne risquais rien, que je serais capable de me défendre avant même d’avoir la moindre égratignure. Que mon comportement était plus que puéril.

Je laissai mon esprit vagabond çà et là sur les derniers jours passés à San Francisco. J’avais passé tellement de temps loin de cette ville qui avait essuyé mon enfance que j’en avais mal mesuré l’amertume en y remettant les pieds. Ces souvenirs qui n’étaient, au final, que des lambeaux d’enfances encore accrochés à cette vie d’adulte avec un entêtement exaspérant. J’avais tellement passé de temps à essayer de les effacer que j’avais cru avoir réussi. Quelle ne fut pas ma déception en voyant tout me revenir en plein visage en tombant nez à nez avec cet ami d’enfance qui m’avait été si cher, là, dans mon lieu de travail, comme subordonné. J’avais du mal à digérer la chose. Après tant d’années sans nouvelle, après être partie comme une voleuse plus de dix ans plutôt, j’avais bien du mal à vivre avec sa rancune envers moi, non sans pour autant la comprendre. Je l’avais blessé, j’en avais plus que conscience, mais Dominic s’était montré si amer que je ne faisais que prendre un peu plus conscience de mes erreurs passées et des conséquences qu’elles avaient toujours sur moi.

Je chassai du mieux que je pus ces sombres pensées lorsque je me figeai devant la jeune femme face à moi, installée sur son banc de parc. Je ne pouvais pas dire que je connaissais Narcisa. Elle était, pour moi, un officier parmi tant d’autres, une jeune femme qui étions un officier remarquable, un agent talentueux, mais ce n’était rien d’autre. J’étais sa supérieure. J’avais appris à ne pas crée de lien amicaux avec les subordonnés. Qui plus est, je connaissais le petit secret de la jeune femme, ce qui ne devait sans doute pas lui plaire. Le fait de savoir ce pour quoi elle fut entraînée, les meurtres les plus sordides, l’infiltration, élevée comme on élevait les jeunesses hitlériennes, ce côté-là, c’était à moi que ça déplaisait. J’aimais avoir le contrôle sur mes officiers, jamais savoir que je pouvais leur faire confiance sans être trompée par un quelconque revirement de situation pour une raison de mission classée ultra-secrète. Et j’avais l’impression que je ne pouvais pas vraiment placer ma confiance en Narcisa. Son dossier était irréprochable, je l’avais épluché en entier, plusieurs fois, sans jamais y trouver quelque chose de négatif. Aucune insubordination, aucune faute, même minime, aucun échec. Rien. Et cette perfection quasi militaire m’agaçait.

Longtemps, je l’observais, avec une neutralité digne d’une statue de pierre, les doigts fermement serrés autour de la laisse de Scully qui continuait ses pitreries comme si je n’existais pas, alors que la jeune femme me salua en retour. La voix neutre, sans aucune surprise, le visage impassible, les yeux sans vie. Pendant une fraction de seconde, je me demandais si cette femme pouvait ressentir la moindre émotion, si elle n’était rien d’autre qu’un robot automatique ou si elle était simplement douée pour tout camoufler. J’espérais, sincèrement, que la deuxième option soit la bonne. Je n’avais pas besoin d’un androïde automatisé dans mon équipe. Comme son ton trop poli, la façon trop emplie de déférence avec lequel elle s’adressait à moi, tout me semblait si automatique. Ce fut de nouveau sa voix, pas vraiment plus expressive.


« Attention. »

J’arquai un sourcil, intriguée. Certes, je sentais la laisse du chien s’enrouler autour de mes chevilles, mais je ne m’en inquiétais nullement. Scully était peut-être le chien le plus hyperactif que j’avais vu, mais elle avait été dressée à l’école canine de police, c’était un bon chien. Tirant sur la laisse, je lui fis faire marche arrière avant de la détacher pour la laisser filer dans le parc, chasser les écureuils. Reportant mon attention sur la jeune femme face à moi, je remarquai sans mal le geste protecteur qu’elle eut, la main sur son ventre, comme si quelque chose clochait, comme j’avais pu le faire moi-même instinctivement, quelques semaines plus tôt. Cette fois-ci, mes sourcils se froncèrent légèrement, alors que je l’observais, partagée entre la curiosité et l’envie de ne pas savoir.


«Tout va comme vous voulez, Officier?»

Si elle s’était caché derrière les titres tout à l’heure, d’une façon plus banale, moi, c’était derrière les grades que je me cachais, non dans le but de faire valoir ma propre supériorité ou de lui rappeler que j’étais sa patronne, même en dehors du boulot, mais c’était, pour moi, une façon de maintenir mes barrières en place, de n’intégrer personne dans ma vie personnelle. J’enfouis mes mains dans mes poches de manteau, les soustrayant à l’air frais, alors que je ne la quittais pas des yeux, ne cessant de l’analyser d’un air neutre, mais sans doute plus vivant que sa mimique à elle.


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