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Un petit massage en appéritif (Pv Camden Taylor)

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Gabriel L. White

Gabriel L. White
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MessageSujet: Un petit massage en appéritif (Pv Camden Taylor) Un petit massage en appéritif (Pv Camden Taylor) Icon_minitimeLun 2 Juil - 20:15

Le centre Shao Yin n’était pas le lieu de travail le plus agréable que l’on peut concevoir. Mais c’était suffisant pour l’instant. Je n’en demandais pas davantage, dans la limite où je prenais seulement mes marques sur San Fransico. Ce que je regrettais, et malgré ma propension à être seule la plupart du temps, c’était de ne pas avoir d’ami. Quand je vivais avec ma grand-mère, je pouvais lui parler aussi longuement que je le souhaitais et c’était vraiment un délice, de se sentir apaiser dans la confidence, dans la chaleur du partage. Heureusement, malgré sa mort, elle m’avait légué un bagage solide, j’avais confiance, même en étant seule, que je pouvais m’en sortir, être heureuse, même dans l’isolement.

Je le ressentais dans les détails de la vie, un rayon de soleil, une brise agréable, une glace délicieuse ou un fou rire à une boutade de l’un de mes clients. D’ailleurs, heureusement que j’avais ces derniers.

C’était mon grand et unique réseau social, même mes collègues n’en faisaient pas partie, mués comme ils étaient tous … Les clients racontaient leur vie ou pas. Mais grâce à eux j’avais quelqu’un tous les jours avec qui parler de la pluie ou du beau temps, échanger son avis sur les actualités, m’étonner de certains ragots, ou même pronostiquer sur le sport ou la politique. Même si je n’abordais aucun sujet qui me passionnait réellement, c’était bon de parler et de maintenir une relation de confiance.

Forte de ce constat, et venant de raccompagner un patient, je retournais devant le petit lavabo placé au fond de mon cabinet. Je me lavais soigneusement les mains en attendant mon prochain patient. Camden Taylor, c’était un homme charmant, bien que je devinais à son regard parfois assombri qu’il n’avait pas vécut que des choses faciles ces derniers temps. Mais c’était un fait avéré qui entamait parfois mon optimisme, tous mes patients, tous, avaient leur lot de problèmes… et parfois bien corsé.

Ceci dit, Camden avait de plus un physique à se damner. Et il fallait toujours que je retienne ma respiration quand il se déshabillait et que j’évite de le regarder. J’avais finis par m’habituer aux corps gracieux, pourtant, il y’avait certains cas inguérissables. Camden en faisait partie… peut-être parce qu’il avait cette façon de me regarder bien à lui, qui me désarmait. Pourtant, j’étais toujours très objective, un tel spécimen devait soit en rôtir au petit déjeuner des comme moi, ou soit être déjà harnachée à une créature sublime à sa hauteur. Alors comme pour tous les autres, mon esprit s’évertuait toujours à me rappeler que j’étais une professionnelle.

Mon cabinet était une jolie salle avec de larges rideaux crème, des bougies, un courant d’air délicat qui ramenait du mouvement dans les drapés sereins et de la fraicheur tiède sur les visages. C’était l’endroit idéal pour oublier ses soucis, et comme j’incitais mes patients à le faire naturellement, je m’intimais toujours d’en faire autant, j’étais persuadée qu’insuffler de la paix aux autres, ne peut se faire qu’à condition de la cultiver soi même profondément. Et pour preuve, j’avais mis ma marque de zen attitude dans le cabinet, en accrochant un tableau dont j’étais l’auteur, qui représentait les arbres d’une forêt entrecoupés de rayons lumineux, du pollen voletant comme des paillettes, un cours d’eau étincelant. Un tableau serein qui amenait un peu de cette magie qui me ressemblait.
Je me tournais vers la porte au moment où il me sembla que mon patient arrivait, illuminée d’un grand sourire que mes pensées paisibles avaient réanimé.
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D. Camden Taylor

D. Camden Taylor
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MessageSujet: Re: Un petit massage en appéritif (Pv Camden Taylor) Un petit massage en appéritif (Pv Camden Taylor) Icon_minitimeDim 8 Juil - 18:42



Un petit massage en appéritif (Pv Camden Taylor) 547160tumblrm5ogudMPeA1rosovg
« Tu es mon Paradis. Mais je suis peut-être ton Enfer. »
Aujourd'hui aurait pu être comme n'importe quelle autre journée depuis mon accident, au mois d'octobre 2011. Le goût amer de la tristesse s'en serait pris à mes tripes dès le matin, me mettant malgré moi dans mon état de morosité habituelle. Bien que j'essayais d'aller mieux au fil des semaines, cela demeurait une épreuve difficile pour moi. Oui mais aujourd'hui n'était pas une journée ordinaire. Elle serait différente et ça, je ne le savais que trop bien.

J'avais pris rendez-vous au centre Shao Yin peu de temps après ma sortie d'hôpital ; sur ordre de mon médecin traitant qui me recommandait de la détente et du sport en parallèle. De nombreuses activités sportives, tels que la piscine ou la marche, m'étaient conseillés. J'avais scrupuleusement suivi les instructions de mon médecin, puisque c'est ce qui m'aiderait à aller mieux, du moins physiquement parlant. Sauf que j'avais également rencontré une personne. Plus spécifiquement, c'est elle qui me massait au sein du centre.

Evelyne. Un joli prénom qui collait bien à la peau de la brune en question. J'aurais été fou si je n'avais pas remarqué ce visage d'une beauté incroyable et cette générosité qui émanait d'elle dès que j'eusse croisé son regard. Au début, je ne fis comme si de rien n'était. Mais, au fur et à mesure des séances, je me rendis compte qu'elle était plus qu'intéressante et que je désirais sérieusement en apprendre d'avantage sous sa carapace de timidité.

Après une douche rapide, je me parai d'une chemise noir et d'un jean simple, avant de prendre la direction de la sortie. Une fois de plus, mes yeux croisèrent la voiture qui était garée devant l'allée. La mienne, en l'occurrence. Toutefois, je ne la touchais plus. Neuf mois qu'elle n'avait plus été utilisée. Je grimaçai avant de me diriger vers le taxi que j'avais demandé, quelques instants plus tôt. Nous voilà alors partis, puis arrivés, au centre. Je payai le chauffeur et je descendis du véhicule avant d'entrer dans le bâtiment. Je me présentai alors à l'accueil et aussitôt je fus amené à destination, c'est-à-dire dans la petite salle où Evelyne travaillait. J'entrai.

« Bonjour. »

Dis-je doucement à la jeune femme qui se situait dans la pièce tout en arborant un sourire amical. Je me permis d'entrer d'avantage dans les lieux que je connaissais. Tout m'était familier ici, y compris le tableau qui trônait dans la salle. Je me demandai si la jeune femme était prête ; certainement. Elle ne manquait pas de professionnalisme. Sans attendre ses recommandations, je défis ma chemise noire et je la posai sur un tabouret. Puis, aussitôt, je m'assis sur la table de massage.

« Comment ça va, aujourd'hui ? »

Demandai-je en regardant ses yeux d'une grande beauté. Avec tendresse, je lui souris et, finalement, je pris place sur la table en position allongée, puisque c'était mon dos qui me faisait souffrir.

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Gabriel L. White

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MessageSujet: Re: Un petit massage en appéritif (Pv Camden Taylor) Un petit massage en appéritif (Pv Camden Taylor) Icon_minitimeLun 9 Juil - 17:00

Camden arriva dans la pièce affublé de son sourire ravageur qui me laissa un instant interdite. Si bien qu’il prit lui-même les devants en allant s’installer. Je m’en voulais de ne pas être plus réactive, mais ses beaux yeux bleus pétillant avaient un pouvoir paralysant contre lequel je ne pouvais pas lutter.
Je me sentais tellement enchantée de sa présence que j’en éprouvais une certaine honte.

-Bonjour, répondis-je, je vais bien, mais c’est plutôt à moi de vous demander comment ça va.

Je me retournais presque un peu trop brutalement pendant qu’il défaisait sa chemise, d’une part parce que je tenais à m’épargner un arrêt cardiaque, ça aurait été dommage, d’autre part, parce qu’il fallait à tout prit que je cesse de le voir uniquement pour ce qu’il été au premier regard : un homme superbe. Je devais me rappeler des raisons de sa présence et surtout de la mienne. Alors, profitant du réflexe qui m’avait ramenée vers mes étagères, je saisissais mes bouteilles d’huiles de massage, celles dont j’avais le souvenir que les parfums légers convenaient à mon patient. Mon patient. Voilà tout ce qu’il était. Puis, je me dirigeais à nouveau vers lui. Il s’était allongé déjà, ce qui me fit sourire. Je dévissais le bouchon de ma première fiole en posant les autres derrière moi, sur la table où je posais mes rares ustensiles, car mes mains étaient mon meilleur instrument. Je versais un peu d’huile dans mes pommes que je frottais l’une contre l’autre.

-Comme d’habitude je présume ? demandai-je malgré tout, moi qui appréciait d’avoir une autorisation, aussi tacite soit-elle, avant de poser les mains sur quelqu’un.
J’appliquais mes doigts sur son dos, athlétique, dont le tracé impeccable des muscles me facilitait la manœuvre. Un dos délesté de graisse mais solidifié par une bonne masse musculeuse c’était du pain béni pour reconnaitre les méridiens et les zones importantes, qui, chez certains patients, se perdaient dans le gras. En plus, je ne voyais pas de meilleure médecine qu’un dos bien entretenu par le sport, je considérais même que les massages étaient inférieurs à la musculation. Mais je ne m’en vantais pas trop, sûre aussi de prodiguer par mes soins plus qu’un apaisement aux douleurs, mais aussi, un rinçage émotionnelle…ne serait-ce que dans le temps que s’octroyaient mes patients, pour s’arrêter et penser à soi, enfin.

Concentrée je commençais à chauffer sa peau par de larges mouvements circulaires, ce qui me permettrait ensuite de mieux travailler les zones tendues. D’ailleurs, malgré certains progrès je notais que son corps souffrait encore d’une tension évidente. Plus que l’accident dont il m’avait vaguement parlé, j’étais persuadée que des douleurs psychologiques, une angoisse permanente ou je ne sais quel souci, le rendait encore incapable de se rétablir totalement.

J’étais fière de moi, car concentrée sur mon devoir j’en oubliais la beauté de mon patient, son sourire aussi, qui me rendait heureuse sans savoir pourquoi. Quoique non, finalement, j’y pensais.


-Vous avez souvent mal en ce moment ?
hasardais-je pour voir si mes conclusions étaient bonnes.

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D. Camden Taylor

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MessageSujet: Re: Un petit massage en appéritif (Pv Camden Taylor) Un petit massage en appéritif (Pv Camden Taylor) Icon_minitimeJeu 12 Juil - 17:10



Un petit massage en appéritif (Pv Camden Taylor) 547160tumblrm5ogudMPeA1rosovg
« Tu es mon Paradis. Mais je suis peut-être ton Enfer. »
Je ne sais pas réellement ce qui m'attirait le plus dans tout ça. Mais une chose était certaine, c'est que je n'appréciais pas autant les massages si les doigts de fée d'Evelyne ne se posaient pas sur mon dos. Elle était douée pour son travail ; y compris pour discuter avec les clients. Ca devait faire parti des attributions ; mettre les gens à l'aise, les chouchouter, les fidéliser. Pourtant, rien que son regard avait su me convaincre de rester par-là. Je ne sais pas, c'était plus fort que moi. Même si je pouvais choisir un autre centre, je ne le ferais pas. Et, souvent, je précisais que je voulais que ce soit elle qui me masse, pas une autre, ce qui faisait rire la secrétaire. Je n'éprouvais toutefois aucune honte à demander sa présence. Elle était ce que j'adorais : timide, amusante, mystérieuse... Le genre de femme qu'on dessine maladroitement dans nos songes nocturnes.

« Bonjour, je vais bien, mais c’est plutôt à moi de vous demander comment ça va. »

Comment allais-je, en fait ? Je ne le savais même pas moi-même. A dire vrai, j'évitais de me poser ce genre de questions, tout simplement parce qu'elles étaient douloureuses et conflictuelles. La peur de toucher une voiture restait palpable ; Normale, diraient certains. Absurde, peut-être bien aussi. Ne répondant pas, je préférai lui sourire le regard baissé avant de me mettre en position allongé sur le ventre.

« Comme d’habitude je présume ? »

« Oui. Comme d'habitude... »

Répondis-je alors doucement, fermant les yeux. Les mains délicates d'Evelyne touchèrent alors mon dos, ce qui me provoqua des frissons qui m'envahir de parts en parts. Cela me faisait toujours cet effet avec elle. Je ne contrôlais rien. Elle avait ce don de me détendre les nerfs, de m'apaiser. Pourtant, j'étais un homme de nature calme et qui ne disait pas grand chose. La plupart du temps, cela gênait le Colonel, notre père, qui n'arrivait pas à lire en moi. Je n'étais pas pour la violence ou les cris. J'accordais plus un timbre de voix neutre lors des disputes entre mes frères et le Colonel. Cela avait toujours été comme ceci. Alors que la demoiselle me massait le dos, mes pensées voltigeaient d'un endroit à l'autre de mes souvenirs. Parfois, c'était joyeux. Je pensais alors à mon enfance. Parfois, c'était douloureux. Je repensais à l'accident.

« Vous avez souvent mal en ce moment ? »

Cette question ne me fit pas l'effet d'une bombe. Elle était plutôt normale, pour une masseuse. Mais plus j'y réfléchissais, plus je m'admettais que mes doses de médicaments augmentaient au fur et à mesure que les jours passaient. Les médecins ne me disaient rien. Ils prescrivaient les pilules et espéraient que ça passe.

« De plus en plus souvent, pour dire la vérité. »

Je n'avais pas dit cela d'une voix triste ou autre. J'étais resté calme, comme si cela ne me concernait pas. Comme si j'étais ailleurs. Mes yeux se relevèrent alors sur le tableau peint de la chambrée. Il n'y en avait pas d'autres, ce qui était fort dommage. Le nom de l'auteur était discret et je ne discernais pas les lettres convenablement, malgré une bonne vue.

« Ce tableau est magnifique. Vous l'avez acheté où ? »

Demandais-je par curiosité, et peut-être inconsciemment pour détourner l'attention. Je respirais calmement, apaisé par les bienfaits de ma guérisseuse personnelle qui était aussi belle que... que quoi, en fait ? Je n'avais jamais vu aussi belle jeune femme depuis longtemps. Du moins, aucune qui dégageait le charme d'Evelyne. Heureusement qu'elle ne se doutait pas de ce que je pensais d'elle...

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MessageSujet: Re: Un petit massage en appéritif (Pv Camden Taylor) Un petit massage en appéritif (Pv Camden Taylor) Icon_minitimeDim 22 Juil - 10:01


C’était rare d’entendre quelqu’un dire qu’il allait « comme d’habitude ». Une réponse qui n’en était pas une. Pas mal, notais-je, pour ne pas avoir à s’étendre sur le sujet quand il nous est pénible. J’allais réutiliser l’expression si l’occasion se présentait.
Malgré moi j’avais mal au cœur pour cet être qui, comme nombre des personnes que j’avais l’occasion de croiser, et dans le cadre de mon métier, de toucher, souffrait certainement, d’une façon dont j’ignorais l’ampleur. Si seulement j’avais pu apporter un soulagement à tous. Je me sentais impuissante et il fallut que je me souvienne qu’avec mes petits bras il m’était impossible d’avoir l’orgueil de vouloir sauver le monde.

Et puis, peut-être interprétai-je trop… peut-être ce « comme d’habitude » signifiait qu’il avait le moral paisible, dans son train train quotidien. C’était ce à quoi tout autre masseuse de mon cabinet aurait conclut. Je n’étais pas kiné, donc je n’étais pas censée chercher trop loin. Bien sûr j’envisageais de plus en plus de passer le diplôme, car la facette médicale dans un cabinet de relaxation était une zone à peine effleurée, et pourtant, que j’appréciais particulièrement.

Son dos était désormais à température plus élevée, je pouvais sentir le muscle sous mes doigts répondre aux mouvements doux et circulaires. Je pouvais mieux travailler son dos, écrasant lentement avec mes pommes les plaques musculaires, les étirant, les assouplissement afin d’appréhender les raideurs, et cherchant avec la bulbe de mes pouces à stimuler les méridiens énergétique.

Je ne cherchais pas les zones douloureuses précises. Si je m’attardais sur un muscle raidit qui le faisait souffrir, la douleur ne ferait que se déplacer. Je voulais traiter le dos dans son ensemble, bien que j’étais d’avis que traiter l’individu dans son ensemble aurait été plus intelligent. Aussi puissants soient les massages prodigués, on ne peut pas combattre les résidus de douleurs morales qui s’expriment par la douleur physique.

Aussi ma question quand à sa souffrance pouvait-elle être prise dans tous les sens. Mon patient mit un instant à répondre. Puis se décida pour la franchise. De plus en plus ? Alors que le temps qui s’écoulait et qui le séparait de son accident aurait du commencer à effacer les séquelles …

Je me demandais si son suivi médical était sérieux. Ou si tout simplement, il ne parlait pas aussi de sa potentielle souffrance morale.

Je réfléchissais à lui poser davantage de question ou à lui prodiguer déjà des conseils mais il parla, je relevais les yeux surprise sur le tableau qu’il venait d’évoquer.
Peut-être finalement était-ce un bon moyen qu’il avait trouvé pour nous éviter cette conversation.

Pendant un bref instant la pression de mes doigts se fit moins précise, j’étais surprise qu’il ait remarqué l’existence de ce décor que pratiquement personne ne notait habituellement. Pour les gens, ce tableau se fondait au reste de la pièce, invisible dans sa quiétude aussi sûrement que je devais l’être pour eux. Je souris. C’était comme si il m’avait vue, moi, comme un être à part.

-Merci beaucoup. Je ne l’ai pas acheté, en fait je l’ai peint.

Après tout mon patient n’avait pas tord, j’étais d’avis que parfois, parler de quelque chose qui nous détend ou même nous passionne peut bien mieux guérir que de se concentrer sur le mal lui-même. Aussi rebondissais-je sur le sujet.

-Vous aimez l’art ? Enfin… non pas que je qualifie ce que je fasse d’art… du moins j’essaye.

Je riais légèrement en continuant mon massage, plus à l’aise. Si Camden avait une dimension artistique dans sa vie, il avait au moins une issue, étioler la douleur dans la créativité, dans l’imagination, c’était ma solution la plupart du temps.


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