Depuis que j’avais quitté la CIA, je passais mon temps à découvrir la ville ainsi qu’à courir mais pour une fois, j’avais envie de rester tranquillement chez moi. Pour une fois, je faisais une bonne grasse matinée, me levant sur les coups des 10h, avant d’aller prendre un bol de café devant la télévision. Je prenais tout mon temps avant d’allumer mon ordinateur et de me connecter sur ma messagerie. Mes amis me manquaient, venir dans une ville où je n’avais aucune attache n’aidait pas à me sentir moins seule même si j’avais fait la connaissance de personne très sympa ici mais ces personnes ne pouvaient remplacer les personnes avec qui j’avais passé 20 ans de ma vie. Ces personnes n’étaient pas seulement mes amis, ils étaient ma famille et vivre sa ma famille à mes cotés, je ne l’avais jamais fait auparavant.
Nostalgique des moments passé en leur compagnie, je leur avais envoyé à chacun un mail pour leur dire comment se passait ma nouvelle vie jusqu’à maintenant et demandant de leur nouvelle. Une fois les mails envoyés, j’avais été prendre un carton remplis d’album photo et je commençais à les feuilleter. Il y avait de tout, des photos de l’orphelinat, des photos des soirées dans lesquelles ont allaient parfois et puis des photos de nous adulte. Les dernières me faisaient un peu plus de peine car plus récente. Je me disais que les photos d’eux se feront plus rares puisque je m’étais éloignée d’eux volontairement. Parfois, je me demandais si j’avais vraiment prise la bonne décision mais je ne pouvais pas retourner en arrière, ça ne me ressemblait pas.

Quoi qu’il en fût, je ne pouvais rester comme ça à ressasser le passé alors pour me changer les idées, après avoir sauté sous la douche et m’être habillée, j’avais entrepris de faire le ménage dans la maison. Une fois que la maison était nickel, j’étais allé prendre les armes que j’avais encore en ma possession afin de les entretenir également. Je démontais les armes à feu pour bien les nettoyer. Je faisais tout cela avec minutie. Mes armes étaient pour le moment mes seuls bébés et je tenais à ce qu’ils soient toujours opérationnels. Cela pouvait sembler bizarre dans la mesure où j’avais quitté la CIA et que théoriquement, je n’avais plus à m’en servir mais je préférais être prudente.
J’allais maintenant passer à l’entretien des armes blanches et des shurikens que je possédais quand la sonnette de l’entrée tinta. Me demandant qui cela pouvait être, je laissais toutes mes armes sur ma table basse avant d’aller ouvrir la porte. Quand je vis la personne qui se tenait devant moi, je n’en revenais pas. Ma main toujours sur la poignée de la porte, ma bouche toujours ouverte sous la surprise, je mis quelques instants à me remettre de mes émotions.
- Aidan ? C’est bien toi ? Qu’est-ce que tu fais là ? lui avais-je demandé avant de prendre mon meilleur ami dans mes bras.

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De ce que je savais, s’éloigner de sa famille n’était jamais chose aisée mais dans mon cas, c’était surement encore pire. Mes parents étant mort, je m’étais reconstruit une famille à l’orphelinat et donc les quitter après 20 ans de vie en commun, était un déchirement pour moi. Pour la plupart, je leur avais annoncé de vive voix que je partais mais je ne m’étais jamais résolue à le faire pour Aidan. Il était le seul à qui j’avais écrit, peut-être parce qu’il était en mission à ce moment-là mais plus surement parce qu’il avait une place à part dans ma vie.
Aidan n’était pas seulement mon meilleur ami, il avait été mon co équipié pour quasiment toutes les missions que j’avais effectuées. Notre complicité, notre connaissance parfaite de l’autre nous rendaient complémentaire. On avait même eu une liaison ensemble pendant quelques semaines mais on avait préféré arrêter pour ne pas mélanger le travail et le plaisir. L’arrêt de notre relation m’avait rendue légèrement triste, j’avais des sentiments pour lui mais je les avais rapidement enterrés bien profondément pour préservé l’amitié qui nous liait l’un à l’autre.

Je n’en revenais toujours pas qu’Aidan, mon meilleur ami, celui avec qui j’avais partagé tellement de chose, soit là, devant moi. Si quelqu’un m’avait dit qu’il suffisait que je pense à mes amis pour en voir un apparaitre devant ma porte, je l’aurais fait bien plus tôt. Sérieusement, le revoir me faisait très plaisir et une fois la surprise passée, je l’avais serré dans mes bras, lui faisant de même avant de me dire que je lui avais manqué. Je me mis à rire pendant qu’il me tendait une boite en me disant que c’était un cadeau et que selon lui, les fleurs étaient trop futile mais pas des shurikens. Cette fois, j’éclatais de rire.
- Toi, tu sais comment me parler et comment me faire plaisir. Sinon, toi aussi tu m’as manqué, d’ailleurs, je t’ai envoyé un mail un peu plus tôt pour raconter un peu ma vie et savoir comment tu allais. J’étais tellement sous le choc de le revoir que j’avais oublié de le faire rentrer chez moi. En fait, j’aurais pus continuer longtemps à discuter avec lui sur le pas de la porte s’il ne m’avait pas demandé si je le faisais entrer. Bien sur, excuse-moi. Tu n’as qu’a poser tes affaires où tu veux. Je le fis donc rentrer et une fois la porte fermée, je me dépêchais d’aller poser son cadeau sur ma table basse, à coté des autres armes que j’avais. Je me tournais vers mon meilleur ami avant de faire un geste de la main pour lui montrer ce que je faisais avant son arriver.

- Comme tu peux le voir, j’étais en plein entretien des armes que j’avais déjà mais assied-toi, je vais ranger mon bazar et je reprendrais après. Je commençais à ranger délicatement chacune de mes armes dans leur écrin avant de les poser sur le sol. Alors, raconte-moi tout, qu’elle est la vraie raison de ta présence ici ? Et ne me dis pas que tu avais juste envie de me voir parce que je ne te croirais pas, je te connais mieux que personne, si vraiment tu avais simplement eu envie de me voir, tu aurais piraté mon ordi pour déclencher ma webcam sans que je m’en aperçoive.
Pendant qu’il cherchait ce qu’il allait me répondre, je m’étais dirigée vers la cuisine pour revenir avec deux bières, une pour lui et l’autre pour moi.

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Revoir Aidan après lui avoir expliqué que je quittais mon boulot mais aussi la ville dans une lettre me mettais dans une mauvaise posture. De tous, il était le seul à avoir eu une lettre, les autres avaient eu le droit à une réunion dans le salon pendant laquelle j’avais pus répondre à leurs questions mais aussi leur exposer ce que je ressentais. Cette chance, je ne l’avais pas offerte à Aidan tout simplement parce que je n’avais pu m’y résoudre. Je savais qu’Aidan refuserait mon départ, pas de la CIA mais de la ville mais pour moi, je ne pouvais pas rester vivre dans la même ville qu’eux sans partager les missions. Enfin bon, maintenant, il était devant moi et je savais qu’il me faudrait répondre à ses questions. Je lui devais bien ça, il méritait tout autant que les autres d’avoir des réponses à ses questions.
Pour le moment, je le laissais regarder mon intérieur et me dire que j’étais bien installée. Il n’avait pas tord, la maison était coquette et j’avais aménagé les pièces avec goût, enfin c’était mes goûts donc ça pouvait ne pas plaire à tout le monde. Je me contentais de sourire à mon meilleur ami avant de lui dire de s’installer. Son regard se posa sur les armes que je nettoyais avant son arrivé et rapidement, il me demanda si j’avais eu des soucis ces derniers temps pour avoir tout ça chez moi. Lui souriant, je le regardais remonter mon 9mm.

- Tu sais bien que j’aime les armes, pas besoin d’être en danger pour en posséder. Tout ce que tu vois là, c’est ma collection privée. Enfin, c’est tout ce que j’ai réussi à garder. Je me saisissais de l’arme qu’il me tendait avant de poursuivre. Personne ne connait l’existence de ce 9mm, si tu vois ce que je veux dire. Je le regardais longuement dans les yeux pour lui faire comprendre que l’arme qu’il avait tenue dans ses mains avait participé à ma petite vengeance personnelle avant de reprendre une discussion moins sujette à contreverse. Pour en revenir aux armes en ma possession, j’ai tellement eu l’habitude d’en porter une que même si j’ai quitté la CIA, je continue de me balader armée. Pas d’une arme à feu certes mais de mon poignard fétiche. Enfin bon, c’est comme ça, tu verras quand tu seras à la retraite, tu feras surement la même chose. J’adressais à mon comparse un clin d’œil avant de lui demander la raison de sa présence ici et la vraie raison, pas une excuse bidon. Je connaissais trop bien Aidan pour savoir qu’il ne serait pas venu me voir sans une bonne raison. J’écoutais dubitative sa réponse pendant que j’allais chercher à boire dans mon frigo. Une fois qu’il avait bu une gorgée de sa bière, il me sorti qu’il avait des jours de congé à prendre et qu’il avait décidé de venir me voir. Sauf que je savais très bien qu’il me mentait. Je le voyais à sa façon de fuir mon regard mais aussi de jouer avec sa bière.

- Pas à moi tu veux ? Je te connais mieux que ça et je sais que quelque chose ne va pas mais si tu veux pas m’en parler, je comprends, ne t’en fais pas. Et en ce qui concerne le piratage, tu sais très bien que je n’aurais rien dit. J’aurais remonté la source et en m’apercevant que c’était toi, j’en aurais ris mais en aucun cas je ne t’aurais défoncé. Je m’installais à coté de lui et bu une gorgée de ma bière pendant qu’il cherchait quelque chose dans sa veste. Quand il jeta un bout de papier sur la table, je savais que le moment que je redoutais depuis qu’il était arrivé était venu. Je détournais la tête, mal à l’aise, et me mordillais la lèvre inférieure anxieusement. Je comprenais sa colère, j’aurais surement réagis de la même façon s’il m’avait fait ce coup là donc je tentais de me contenir, ce qui n’était pas chose aisée étant assez impulsive.

- Merci Aidan, je sais encore reconnaitre ce bout de papier donc je sais de quoi il s’agit. Mais bon, passons, pour te répondre, tu étais en mission au moment de mon départ et je ne voulais pas que tu la foires à cause de moi. J’aurais dus attendre ton retour mais je n’ai pas pus. Tu es la personne qui compte le plus pour moi Aidan. Annoncer aux autres mon départ de vive voix m’était plus facile que de me retrouver face à toi pour te le dire tout simplement parce que j’ai partagé moins de choses avec eux qu’avec toi. C’était trop dur pour moi de t’affronter après tout ce qu’on a partagé toi et moi et je ne parle pas seulement du boulot. J’ai fait ce qui était le moins douloureux pour nous deux. Je détournais mon regard de lui et regardais fixement devant moi. Jusqu’à présent, j’avais réussi à garder pour moi que la relation qu’on avait eu il y a quelque temps avait été plus importante pour moi que ce que je laissais voir mais là, je lui avais donné l’opportunité de comprendre que le fait d’avoir été plus qu’une collègue pour lui avait rendu ma vision de la vie différente. Le regard toujours fixé devant moi, je continuais de lui répondre.
- Sache que je ne t’ai pas abandonné. Je n’ai peut-être pas été correct envers toi mais si je t’avais abandonné, je serais partie sans laisser de mot et j’aurais fait en sorte de disparaitre de la circulation, ce qui n’est pas le cas.

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En confiant mon plus gros secret à Aidan, je savais qu’il y avait peu de risque qu’il soit divulgué. Même s’il n’approuvait pas ce que j’avais fait, il savait que j’avais eu besoin de le faire pour me sentir en paix. Après tout, il était le seul à savoir à quel point la mort de mes parents m’avait traumatisée. Malgré tout, en lui disant que le 9mm qu’il avait tenu en main avait servi à assouvir ma vengeance, j’observais sa réaction pour savoir si je pouvais toujours compter sur son silence. Non que je doutais de lui mais je préférais m’en assurer. Comme il m’assurait que personne n’aurait connaissance de cette arme, je me détendis légèrement.
Quand on aborda le sujet de sa venue, je le connaissais assez pour savoir qu’il mentait et il fini par me dire que j’avais raison mais qu’il ne pouvait pas m’en parler pour le moment et qu’il ne fallait pas que je m’inquiète. Je le regardais en fronçant les sourcils. Le ton de sa voix m’indiquait qu’il n’était pas en mission, que c’était quelque chose de plus personnelle et que ça me concernait. Comment je savais que ça me concernait ? Son regard et aussi le fait qu’il refuse de me donner la raison de sa présence ici et me dise de ne pas m’inquiéter. Pour beaucoup, ces mots sont anodins mais je connaissais Aidan par cœur, c’était pourquoi je n’insistais pas.

Le sujet abordé juste après était de loin celui que je redoutais le plus. La lettre qu’il jeta sur la table me ramenait des mois en arrière quand je la lui avais écrite pour lui annoncer mon départ. Je savais que tôt ou tard, j’allais devoir m’expliquer mais je n’avais jamais réfléchis à la manière de lui expliquer. Finalement, je lui avais expliqué qu’étant en mission, je ne voulais pas qu’il la rate par ma faute. Si lui était professionnel, je l’étais tout autant que lui. Je lui avais aussi expliqué que je n’avais pas pus attendre son retour parce qu’il avait une place à part dans ma vie du fait qu’on avait eu une relation amoureuse de quelques semaines.
Mon regard était toujours fixé droit devant moi quand je sentis sa main sur mon genou. Tournant légèrement la tête vers lui, je l’écoutais me dire que je comptais énormément pour lui et qu’il aurait du essayer de se mettre à ma place mais qu’il n’avait pus à cause de la colère qu’il avait ressenti à l’idée de m’avoir perdu. Doucement, il m’amena contre lui et referma ses bras sur moi. Jusqu’à présent, je ne m’étais pas rendu compte à quel point il m’avait manqué. Levant la tête vers lui, je lui souriais.
- On ne se débarrasse pas si facilement de moi tu sais ? Jamais je ne pourrais t’abandonner Aidan. Tu fais partie de ma vie, que tu le veuilles ou non. Je lui souriais plus franchement avant de rire légèrement. Lui semblait perdu dans ses pensées avant de me dire qu’au moment de notre rupture, il avait accepté en prétextant que c’était la même chose pour lui mais qu’il avait menti. Qu’à la CIA, certaines personnes étaient en couple depuis des années sans que cela nuise à leur travail mais qu’il n’avait pas voulu perdre sa meilleure amie et que c’était pour ça qu’il avait accepté la rupture. Sa révélation me fit mal. Aidan…

Je n’avais pas le temps de lui répondre que je le senti se contracter, comme s’il était à l’affut de quelque chose. Je suivais son regard mais ne vit rien. Je savais qu’il était d’un naturel méfiant mais sa réaction ressemblait plus à celle qu’il pouvait avoir en mission plutôt qu’à celle qu’il devrait avoir, ce qui renforça mon impression que la raison de sa venue me concernait. Néanmoins, quelques secondes plus tard, il se détendit un temps soit peu de nouveau avant de me demander comment de mecs avaient atterrit dans mon lit depuis mon arrivée. Je secouais la tête en riant avant de prendre le temps de lui répondre.
- Tu crois vraiment que je vais te répondre après ce que tu viens de m’avouer ? Tu voudrais surement connaitre leur nom, leur adresse et tu leur rendrais une petite visite de courtoisie qui finirait mal pour eux. Je plaisantais mais ne sachant pas si les sentiments qu’il avait eu pour moi était encore présent ou non, je préférais procéder de cette manière avant de finalement lui avouer le nombre. Bon d’accord, il n’y a eu personne. Je n’ai pas encore eu le temps de me mettre à la recherche d’un éventuel petit ami et puis bon, ce n’est pas parce que j’ai quitté le boulot pour éventuellement fonder une famille que ça va arriver rapidement. Et toi alors ? Combien de cœur féminin as-tu brisé mon cher ?

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Le fait qu’Aidan me dise qu’il ne comptait pas se débarrasser de moi me fit sourire surtout qu’il ajoutait qu’il me harcèlerait jour et nuit maintenant qu’il n’avait plus les yeux sur moi. Il avait toujours été du genre protecteur alors ses paroles ne m’étonnaient pas plus que ça. En fait, il n’y avait qu’une chose qui m’étonnait, c’était qu’il ne l’ait pas fait avant.
- Tant que tu ne m’espionnes pas sous ma douche ou dans ma chambre, ça me va. J’avais dit cela en rigolant, je savais que ce n’était pas le genre d’Aidan d’espionner quelqu’un en dehors du boulot surtout s’il s’agissait d’un collègue ou d’une ex-collègue dans mon cas. Néanmoins, le « dommage » qu’il avait placé à la fin me faisait de la peine. Je savais que mon départ l’affecterait mais je n’avais jamais pensé que cela aurait prit autant d’ampleur. Déjà que je m’étais sentie mal quand il m’avait dit un peu plus tôt qu’il n’avait jamais voulu de la rupture.
La position que nous avions sur le canapé m’avait toujours semblé anodine mais maintenant qu’il m’avait avoué avoir accepté la rupture pour ne pas me perdre et que je lui avais avoué que la relation que nous avions eu dans le passé m’avait donné envie de fonder une famille, je me demandais si elle était vraiment anodine. Je ne me plaignais pas d’être blottie contre lui, ses bras m’entourant, au contraire, ce geste m’avait manqué et je commençais à me questionner sur nos sentiments l’un envers l’autre. Je laissais mes interrogations de coté en le sentant se contracter avant de les reprendre quand il me demanda avec combien de mecs j’avais couché depuis mon départ. Je lui avais répondu honnêtement avant de lui retourner la question.

- Quelques petites recherches qui auraient surement fini dans ma boite mail. Tu sais, ça va surement te sembler bizarre mais comme je cherche à agir comme une personne normale, ce genre de chose ne risque pas de m’aider. Ce que je veux dire, c’est que si je rencontre quelqu’un, j’aimerais apprendre à le connaitre comme le font normalement les gens. Je me tournais vers Aidan pour le regarder dans les yeux, signe que ce que j’allais lui dire à présent était très sérieux. Je ne t’empêcherais pas de faire des recherches, même si je le faisais, tu n’en feras qu’à ta tête, la seule chose que je te demande, c’est de ne rien me dire.
Une fois la mise au point faite, je l’écoutais me parler de ses conquêtes avant qu’il n’éclate de rire puis il finit par dire qu’il ne pouvait pas me remplacer si vite dans son cœur et dans sa vie et qu’il avait même refuser d’avoir une nouvelle partenaire. Je levais les yeux au ciel avant de soupirer légèrement.
- Ne me dis pas que tu pars en solo sur des missions quand même ? Bordel Aidan et s’il t’arrivait quelque chose ? Et avoir un autre partenaire, ce n’est pas me remplacer et puis en ce qui concerne les filles, tu pourrais avoir toutes celles que tu veux alors ne te prive pas si Kimbeley, Pamela, Marie, Kate ou autre te veut dans son lit.

Je regardais Aidan en souriant pendant qu’il me demandait si j’acceptais qu’il m’invite à déjeuner avant de me dire qu’il préférait qu’on se fasse livrer de peur que je prenne la fuite par les toilettes. Je me mis à rire avant de me lever à mon tour pour aller dans la cuisine chercher les flyers que j’avais glané pendant mes escapades dans la ville. En revenant dans le salon, je le trouvais devant la fenêtre à regarder dehors. Je fronçais les sourcils avant de signaler ma présence en me raclant la gorge.
- Bon alors, on a le choix entre l’italien, le chinois, le japonais, le thaï et le mexicain. Tu préfères quoi ?

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Spoiler:

Ce que je vais dire est idiot mais d’être chez moi en compagnie d’Aidan était comme si on ne s’était jamais quitter. Ho bien sur, il n’avait pas vraiment été des plus doux quand on a abordé le sujet de mon départ mais malgré tout, les gestes qu’on avait l’un envers l’autre étaient les même qu’avant ma démission. Tout était identique et je constatais avec délice que les 3 mois passé loin l’un de l’autre n’avait pas altéré notre complicité et notre connaissance de l’autre.
En fait, la seule différence avec le passé était que je ne voulais pas qu’il me fasse part des résultats de ses recherches concernant les hommes que je pourrais rencontrer. Avant cela ne me dérangeait pas mais à présent que j’essayais d’être normale, je ne voulais pas savoir. Aidan promit de garder ses découvertes pour lui sauf si le gars était trop dangereux. Je le regardais d’un regard moqueur avant d’éclater de rire.
- Entre nous, tu crois qu’un mec dangereux me fait peur ? Tu oublies d’où je viens ou quoi ? Et puis, j’ai toujours une arme à porté de main alors crois-moi, je crois bien que le jour où je me mets en couple, je serais certainement la plus dangereuse. Je regardais de nouveau Aidan tout en continuant de me moquer gentiment de lui.

En apprenant qu’il n’avait plus de partenaire, mon sang n’avait fait qu’un tour. Même si beaucoup des missions qu’on faisait, s’effectuait en équipe, on était quand même répartie en 2 binôme plus un membre couvrant nos arrières, un peu comme dans Mission Impossible. Il était très dangereux de partir en mission seul sauf exception. En participant aux missions en solo, il prenait le risque de mourir et cette idée ne me plaisait absolument pas.
- Tu te fous de moi ? Il suffit d’une fois Aidan, une seule fois pour que tout se termine. Tu peux me dire ce que je ferais si jamais tu venais qu’à mourir ? Qui est-ce que j’emmerderais avec mes histoires ? Qui protègera mes secrets les moins inavouables ? Remarque, je n’ai qu’un seul secret pour le moment et c’est sur, si tu meures, tu ne risqueras pas d’en parler. Je secouais la tête négativement avant de prendre une profonde respiration que je bloquais dans mes poumons le temps de me calmer. Ce faisant, je me remémorais ce qu’il avait dit au sujet des femmes qu’il pouvait avoir dans son lit. Son « presque » m’aiguillait un peu plus sur ce que je soupçonnais mais je voulais l’entendre de sa bouche et non jouer aux devinettes. Sinon, pourquoi tu dis que tu peux presque avoir toutes les filles que tu veux ? Y aurait-il une qui résiste à tes charmes ?
Je lui souriais avant d’aller dans la cuisine chercher les prospectus des différents restaurants livrant à domicile pour les ramener à mon affamé de meilleur ami. Sa posture devant la fenêtre m’interpelait mais je ne disais rien. Je savais qu’il finirait par me dire la vraie raison de sa présence et aussi la raison de son qui-vive permanent depuis qu’il était arrivé. Il me fallait juste être patiente, même si ce n’était pas forcément mon fort.

En voyant sa réaction lorsque j’avais signifié ma présence, je me mis à rire une nouvelle fois avant de lui tendre les papiers et d’aller regarder par la fenêtre à mon tour. Je voyais ma voisine, une charmante dame âgée sortir de chez elle, puis j’allai m’asseoir sur le canapé pendant qu’Aidan déclara que ça serait du chinois.
- Yep, ça me va. Au fait, Madame Andersson est veuve donc tu as peut-être une chance de la séduire, beau gosse. Je réprimais un rire en me pinçant les lèvres avant d’éclater de rire en imaginant la voisine en couple avec Aidan.

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Discuter avec Aidan de mon futur mec me faisait bizarre. Même si on ne disait rien de vraiment sérieux, je trouvais que ça sonnait faux des deux cotés. Néanmoins, je mettais mes doutes de coté pour l’écouter me dire qu’il allait mettre en garde les futurs mecs que j’allais séduire. Je le regardais en haussant un sourcil avant de rire en même temps que lui.
- Sauf que lorsque je n’arrive pas à dormir, je préfère pirater l’ordinateur de mes amis, c’est plus facile pour m’aider à dormir, surtout avec toutes les protections qu’il y a. Je regardais Aidan en souriant avant de continuer. Surtout sur le tien, il y a un dossier que je n’ai toujours pas réussi à ouvrir et pourtant, j’ai fait tous tes mots de passe que je connais mais j’y arriverais, un jour, je lirais le contenu de ce dossier. Je fis un clin d’œil à mon meilleur ami avant de l’engueuler sur le fait qu’il n’avait plus de coéquipier. Son excuse et sa tentative d’humour sur le fait que mort, il ne risquait pas de dévoiler mon secret ne me faisait pas rire du tout. Malgré tout, je réussissais à ne rien rétorquer. Je ne voulais pas m’engueuler avec lui, surtout qu’au final, il ne m’écouterait pas plus. J’avais préféré partir sur un terrain moins glissant. Quoi que, pas si sur puisqu’il ne m’avait pas répondu quand je lui ai demandé s’il y avait une femme qui résistait à ses charmes. Je laissais tomber puisqu’il ne semblait pas vouloir m’en dire plus et je lui tendais les brochures qu’il m’avait demandées avant d’aller sur le canapé.

Les jambes repliées sous mes fesses, je l’écoutais passé la commande chez le chinois puis me dire qu’on sera livré dans 45 minutes alors que j’étais toujours morte de rire à l’idée de l’imaginer avec ma voisine. Le coussin qu’il m’envoya ne me calmait pas et encore moins quand il avoua qu’il était là pour elle et pas pour moi.
- Fait gaffe à ce que son dentier ne se barre pas pendant qu’elle te fait du bien ou qu’elle ne meure pas pendant l’acte. Ça serait dommage et surtout, j’ai pas envie d’aller creuser une tombe à 4h du mat’ pour tes beaux yeux. Quoi qu’à cette heure-là, elle dort depuis longtemps.
Je me moquais de lui mais en même temps, entre nous ça avait toujours été comme ça depuis qu’on est devenu ami. Toujours à se moquer de l’autre dès que possible. Et puis bon, à voir son air sérieux alors qu’il avait envie de rire, c’était marrant. Par contre, la bataille de chatouilles qu’il avait déclenchée l’était moins. Il savait très bien que j’étais craintive des chatouilles et j’avais beau me tortiller dans tous les sens, je n’arrivais pas à bloquer ses mains suffisamment. J’avais fini par glisser du canapé à force de gesticuler et c’était à ce moment-là qu’il avait arrêté ses chatouilles.
Son regard plongé dans le mien, sa main replaçant une mèche de mes cheveux, je l’entendais répondre à une question que je lui avais posée plus tôt. Il disait qu’il n’y avait pas de filles insensibles à son charme, que c’était compliqué pour un tas de raison, qu’elle voulait une vie ordinaire et que pour ce faire, elle avait déménagé en lui laissant une lettre. Je détournais mon regard de lui pendant que sa main s’était posée sur ma joue. Quand je le regardais de nouveau, son visage s’était rapproché du mien, ses lèvres frôlant les miennes avant qu’il ne relève la tête brusquement, me laissant sur ma faim.
Je tentais de reprendre mes esprits mais c’était impossible. Mon cœur martelait douloureusement mes côtes et tel un geyser, mes sentiments pour lui avaient refait surface. Je ne savais pas quoi faire et c’était la première fois que cela m’arrivait. Lentement, je laissais mes mains se poser sur ses joues, encadrant son visage et je plongeais mon regard dans le sien.
- Peut-être que si c’est toi, elle ne voudra pas d’une vie ordinaire. Peut-être qu’elle voudra simplement avoir une famille et ne pas se soucier de devoir s’inventer un passé morne et insipide et qu'elle n'aura pas à mentir à l'homme qu'elle aime. Qu’est-ce que tu en penses ?

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Alors que je taquinais mon meilleur ami sur sa possible relation avec ma charmante voisine, celui-ci me demandait d’arrêter parce que les images que je lui mettais en tête lui donnaient envie de vomir alors qu’il n’avait pas encore mangé.
- Petite nature. Après tout ce qu’on a vu et fait, l’idée de Madame Andersson te faisant une gâterie te donne envie de vomir ? T’es vraiment pas net. J’éclatais une nouvelle fois de rire avant de décider d’arrêter de l’embêter avec ça. Toute la nuit ? T’es sur de toi ? Je pense que tu te surestimes et que tu surestimes aussi cette chère Madame Andersson. Promis, j’arrête mes conneries là. Je trouverais bien une autre de tes conquêtes avec laquelle t’embêter.

Après ce petit intermède, il avait entrepris de me chatouiller en attendant la livraison mais il s’était stoppé net quand nos regards se sont croisés. Doucement, à mots couverts, il m’avait ouvert son cœur et j’avais usé de la même stratégie pour lui ouvrir le mien. Sa main venait recouvrir la mienne avant que os doigts s’emmêlent entre eux. Il se relevait tout en m’aidant à faire de même tout en me demandant si cette femme pourrait accepter qu’il travaille à la CIA, qu’il prenne des risques régulièrement parce qu’il ne pouvait quitter la CIA même s’il en avait envie et qu’il avait failli le faire.
Je n’eus pas le temps de lui répondre que ses lèvres se pressaient sur les miennes pour un baiser tendre et gourmand. Je répondis à son baiser avec la même tendresse que lui. Mon cœur se gonflait de joie alors que le baiser prenait fin et qu’Aidan collait son front au mien. Son ton était sérieux quand il commença à me dire qu’il devait m’avouer la raison de sa venue. Malheureusement, au même moment, la porte d’entrée sonna et Aidan parti ouvrir.
Contrariée par cette interruption, je prenais place sur le canapé tout en sentant mon regard se faire plus froid. Aidan était sur le point de me révéler quelque chose d’important et je savais pertinemment que maintenant, il ne parlerait surement plus. Quand il revint avec la nourriture et qu’il prit place sur le canapé pour commencer à manger, mon regard glacial se tourna vers lui.

- Pas avant que tu m’ais dit ce que tu voulais me dire. Bordel Aidan, je peux supporter que tu bosses à la CIA puisque tu sais très bien que j’y ai bossé aussi et que toi et moi on a vécu sensiblement les mêmes choses mais tu peux pas me balancé que tu ne peux pas quitter la CIA même en le voulant, m’embrasser, me dire ensuite que tu dois m’avouer quelque chose avant de t’interrompre et de manger comme si rien ne s’était passé. Je croyais qu’il n’y avait pas de secret entre nous. Apparemment je me suis trompée sur ton compte et lourdement.
Je me levais en colère contre Aidan mais aussi contre moi. Depuis son arrivé, je savais que quelque chose clochait et j’aurais dû insister sur la raison de sa présence ici au lieu de l’avoir laissé tranquille avec cette histoire. Je commençais à ranger mes armes dans la boite en carton, les jetant pêle-mêle dedans avant de regarder Aidan une nouvelle fois dans les yeux, prête à lui cracher tout ce que je ressentais à ce moment-là.
- Bordel Aidan, je suis un être humain et crois-le ou non, j’ai un cœur même si je suis un pur produit du Gouvernement et qu’on m’a entrainé à cacher ce que je ressens. Ce que tu viens de me faire, ça fait mal et je ne te pensais pas capable d’une telle chose. Je continuais de fixer Aidan, les yeux embrumés par mes larmes avant de secouer lentement la tête et de prendre mon carton pour l’emporter dans la chambre où je le range. J’avais besoin de me calmer et en général, nettoyer mes armes me le permettait mais là, j’avais plus envie de frapper quelque chose et en posant mon regard dur le sac de frappe que je venais d’installer, je trouvais mon exutoire.

©RubyMoon

J’avais besoin de me défouler après ce qu’il venait de se passer. Je connaissais Aidan par cœur et pourtant, je ne me souvenais pas que lorsqu’on était sorti ensemble il y a quelques temps, il passait d’un romantisme touchant à ça. J’avais l’impression de m’être faite avoir par mes propres sentiments et je détestais ça.
J’entendais Aidan me parler mais je ne l’écoutais pas, je me concentrais sur le sac de frappe pour évacuer ma colère. Quand je bossais encore, que j’étais énervée et qu’il y avait un suspect récalcitrant refusant de parler, mes collègues s’arrangeaient toujours pour que le mec me voie avant de lui demander s’il préférait que je sois seule dans la pièce avec lui. Généralement leur tactique fonctionnait et le mec se mettait à table.
Je frappais toujours le sac de toutes mes forces quand j’entendis la voix de mon meilleur ami se rapprocher. Ne l’écoutant toujours pas, je le vis se saisir du sac pour le stopper avant de se mettre entre lui et moi. Je le fusillais du regard tandis qu’il m’attrapait la main et me guidait jusque sur le lit. Il n’y avait qu’à ce moment là que je l’écoutais me dire qu’il avait voulu quitter la CIA mais qu’au moment de partir, il avait reçu une photo de moi barrée avec un mot disant que je serais en danger s’il quittait le service. Je le suivis des yeux quand il se leva pour aller près de la fenêtre avant de me lever à mon tour et d’aller près de lui, pressant mon corps contre le sien et posant mon menton sur son épaule.

- Aidan, désolée, j’ai réagit comme une conne mais faut me comprendre aussi, tu arrives ici sans prévenir, tu es sur le qui-vive, on fini par s’embrasser et quand enfin tu allais me dire ce qui te perturbe, tu fais comme si rien ne s’était passé. Mets toi à ma place 2 secondes, tu n’aurais pas eu l’impression que je me foutais de toi si je t’avais fait ça ? Je poussais un long soupir avant de venir m’appuyer dos à la fenêtre et de regarder Aidan. En ce qui concerne la menace, je ne sais pas quoi en penser mais ce qui est sure, c’est que tu devrais savoir que je ne me laisse pas tuer si facilement. Et puis, je ne vois pas qui pourrait faire ça. Il y a bien Casey mais elle n’aurait jamais eu recours à une telle bassesse, elle est bien trop intelligente et surtout, si elle avait voulu me tuer, elle en a eu l’occasion bien des fois. Ce qui me dérange le plus dans cette histoire, ce n’est pas tant le fait qu’on me menace mais qu’on veuille que tu restes à la CIA et surtout que tu te mettes en danger à cause de moi. Si toi, tu n’as pas envie de me perdre, la réciproque est aussi vraie. Je t’aime Aidan et toi et les autres êtes tout ce qu’il me reste.
Je continuais de fixer Aidan du regard tout en cherchant à qui tout ceci pourrait bien profiter.

©RubyMoon

La révélation d’Aidan m’avait fait un choc. Plus que de me faire menacer, c’était le fait qu’on lui demandait de rester à la CIA qui me perturbait. En général, c’était plutôt le contraire qu’il se passait « quitte la CIA ou elle mourra » et non « reste à la CIA ou elle mourra ». Je cherchais toujours une raison à ça quand il avoua qu’à ma place, il m’aurait harcelé jusqu’à ce que je craque et qu’il avait manqué de tact sur ce coup.
- Tu m’aurais harcelé longtemps alors et pour info, j’y avais pensé mais je te connais alors je sais que tu n’aurais pas parlé. C’est pour ça que j’ai laissé tombé et que j’ai aussi mal réagit quand tu allais tout me raconter et que brusquement, plus rien. Ça ne te ressemble pas alors je l’ai forcément mal pris. Lui tout comme moi n’étions pas doué pour les excuses mais l’intention était là et l’un comme l’autre le savions parfaitement.

Le fait que lui aussi avait pensé à Casey me faisait sourire. Toute l’équipe savait qu’entre elle et moi, c’était spécial. On avait chacune reçue l’ordre de tuer l’autre mais on y était jamais parvenue et à la longue, on avait fini par avoir un certain respect pour l’autre. Je ne cautionnais pas ses actes, elle était tueuse à gage pour le plus offrant mais je l’admirais aussi car comme moi, elle avait dû se faire une place dans un milieu macho et le plus souvent masculin.
- Parce que tu crois que tu aurais réussi là où j’ai échoué ? Je me mis à rire légèrement avant de redevenir sérieuse. Et puis, c’est pas tant le fait de te mettre en colère au point de t’avoir à ses basques qui l’aurait empêché de le faire mais plus le fait de le faire dans l’autre sens. Si ça avait été elle, elle t’aurait menacé toi, pas moi. En ce qui concerne ton poste, il est quand même important. C’est toi qui fais le sale boulot et avec mon départ, tu deviens le meilleur de l’équipe donc, peut-être qu’on attend de toi quelque chose. Ou alors, c’est quelqu’un qui n’acceptait de ton départ et qui savait que j’étais ton point faible. Je regardais Aidan le plus sérieusement du monde avant de poursuivre sur l’idée que j’avais. Ce n’est qu’une supposition mais peut-être que quelqu’un t’aime et qu’en apprenant ton départ, il ne l’aurait pas supporté.

Les mains d’Aidan posées sur le mur juste à coté de mon visage, je plongeais mon regard dans le sien je l’écoutais me taquiner sur le fait que j’avais dit l’aimer et que si moi je ne me laissais pas tuer facilement, il en était de même pour lui. Je secouais légèrement la tête en levant les yeux au ciel avant de lui répondre.
- Réfléchit, tu es mon meilleur ami, bien sur que je t’aime. Oui bon d’accord, ce n’était peut être pas la réponse qu’il espérait mais elle convenait aussi et puis, je savais qu’il connaissait déjà la réponse à la question caché derrière sa question. Oui je sais que tu ne te laisse pas faire mais je doute que tu sois assez fort pour résister à une balle dans le cœur ou dans la tête et non, je ne suis plus en colère contre toi. Je suis juste déçue que tu ne m’ais pas dit toute la vérité plus tôt mais du coup, je comprends que tu m’ais demandé si j’avais des ennuies quand tu as vu ma collection.

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Alors que je cherchais une raison pour laquelle il était victime de chantage, je lui exposais mes théories. Les deux que j’avais énoncés étaient possible, soit on attendait quelque chose de lui soit c’était quelqu’un qui ne voulait le voir partir.
- Je suis une fille et tu sais bien puisque tu l’as toi-même pensé quand on était à l’orphelinat, que pour certaines personnes, une fille ne peut pas faire aussi bien qu’un homme. Du coup, mon départ à été pour certain, logique, je ne pouvais pas tenir comme le ferait un homme mais bon. Ce que je venais de dire à Aidan était la strict vérité, pour certaines personnes, étant une fille, ma place était derrière un bureau, pas sur le terrain même si j’étais meilleure qu’eux. Pourquoi ça serait tiré par les cheveux ? N’oublie jamais qu’il ne faut écarter aucune piste et puis qui te parle d’un agent ? Ca peut être une secrétaire ou autres et pas forcément un agent de terrain. Sérieusement Aidan, qui pourrait te faire rester à la CIA si ce n’est pas ça ? Qui serait assez con pour nous défier ? Nous ne sommes pas n’importe qui, nous avons été choisi dès l’enfance pour embrasser une telle carrière.
Ho ça, bien sur, peu de monde savait qu’on avait été entrainé depuis l’enfance, seuls les agents avec qui nous avons bossé le savent mais ils ne savaient pas quel avait été exactement notre entrainement. A part ceux de l’orphelinat, personne ne savait ce qu’on avait enduré étant gosse et je voyais mal l’une des personnes avec qui on avait grandit faire ce type de chantage, surtout qu’ils savaient tous comment je réagissais.

Je donnais un coup de poing dans l’épaule d’Aidan quand il se moqua de moi en me disant qu’il se baladait toujours en armure avant de redevenir sérieux et de me demander de porter une arme sur moi. Une nouvelle fois, je secouais la tête avant de le regarder droit dans les yeux.
- J’ai déjà mon poignard sur moi en permanence, tu ne crois pas que ça suffit ? Devant le regard imperturbable de mon meilleur ami, je poussais un long soupir avant d’abdiquer. D’accord, je porterais aussi un calibre sur moi mais je te préviens, c’est la seule chose que j’accepte de faire. Il est inutile de me demander de changer autre chose, j’ai envie de passer pour une personne normale et déjà que de se balader avec un poignard au bras ne l’est pas, je n’ai pas envie qu’on me prenne pour une cinglée. Sinon le mot de menace, il était écris à la main ou à l’ordi ? Et la photo, c’était celle de mon dossier ou une dans la rue ?

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Je souriais quand Aidan me remerciait de lui avoir rappelé qu’enfant il ne me pensait pas capable de faire aussi bien qu’un mec. Je ne lui en voulais pas d’avoir pensé ça, on était enfant après tout.
- Ho mais de rien, c’était un plaisir pour moi. Sérieusement, je crois que le fait que beaucoup pensait que Madison et moi serions incapables de faire aussi bien que vous nous a aidé à vouloir faire mieux que vous. Donc, tu n’avais pas tord, on ne pouvait pas faire aussi bien, mais mieux oui. J’éclatais de rire devant mes dires avant de continuer à parler. Sinon, je pourrais connaitre la teneur des paris ? Apparemment, j’en faisais l’objet donc bon, j’aimerais bien savoir en quoi et puis, il y a prescription, je ne t’en voudrais pas. En ce qui concerne les dossiers, s’il y a bien une chose que je sais, c’est que parfois le coupable n’est pas celui qu’on pensait donc à part vraiment ceux de l’orphelinat, il ne faut en éliminer aucun et au contraire, tu aurais dû leur en parler, ils t’auraient tous aidé.
Je disais vrai, s’il y avait bien une chose dont j’étais sure, c’était qu’aucun membre de l’équipe ayant été à l’orphelinat n’aurait fait une chose pareil, tout simplement parce qu’on formait une famille et aussi parce que tous savaient de quoi on était capable. Aucun n’aurait risqué une exécution sommaire maquillé en accident.

Alors que je venais de lui donner un léger coup de poing dans l’épaule pour s’être moqué de moi, il se plaignit d’avoir mal tout en se massant l’épaule. C’était possible que je lui ai fait mal même si le coup n’avait pas été violent, je savais où frapper pour faire mal.
- Pauvre chou, je vais aller te chercher une poche de froid si tu veux comme ça tu n’auras pas de bleu. Même si je doute t’avoir explosé une veine ou deux. Je secouais la tête tout en dressant dans ma tête une liste de personne susceptible d’avoir formanté ce coup pendant qu’il me disait qu’il avait faim et qu’il serait capable de me manger un bras. Laisse mon bras tranquille et va dans le salon, ventre sur patte.
Je le suivais dans le salon et le regardait engloutir la première boite pensant que, de mon coté, je mangeais plus lentement, l’esprit préoccupé. Me souvenant qu’il m’avait dit que la photo et le mot se trouvait dans son sac, je me levais pour aller fouiller dans ses affaires, même si je savais qu’il n’aimerait pas ça. Je trouvais assez vite le dossier me concernant et je retournais sur le canapé pour le feuilleter tout en continuant à manger. Je l’écoutais distraitement me dire que c’était bon.
Le mot ne m’apprenait pas grand-chose. Il était impersonnel et froid. Je n’étais cité à aucun moment par mon prénom, juste par « elle ». Sur l’enveloppe, il n’y avait aucun nom, pas même celui d’Aidan mais en même temps, dans les bureaux il n’était pas rare de recevoir des lettres sans nom. La photo en revanche m’apprenait beaucoup de chose. C’était bien moi sur la photo, aucun doute là-dessus mais elle ne sortait pas de mon dossier. Ce n’était pas non plus une photo de moi marchant dans la rue ou une photo privée, non, c’était une photo prise à la CIA peu avant mon départ. A l’origine, toute l’équipe était sur la photo mais quelqu’un m’avait isolé du reste du groupe pour cette photo dans le but de menacer Aidan.
- Dis-moi, l’enveloppe était sur ton bureau où on te l’a remise en main propre ?

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Avec Aidan, on avait replongé dans nos souvenirs d’enfance, à l’orphelinat. C’était drôle de se souvenirs qu’au début, ce n’était pas le grand amour entre nous alors qu’aujourd’hui, on s’entendait plus que bien. Il avait évoqué des paris dont j’étais l’objet et ça avait piqué ma curiosité mais il refusait de m’en donner le contenu, me parlant juste de ma poitrine.
- Laisse-moi deviner. Vous deviez me prendre un soutien-gorge pour connaitre la taille de ma poitrine c’est ça ? Devant le regard ahuri de mon meilleur ami, je comprenais que j’avais visé dans le mille. Quoi ? J’étais au courant figure-toi. D’ailleurs, le soutif noire que tu n’avais pris, c’était celui de Moira, la prof d’espagnol et celui que Julian m’avait pris, était celui de Kelly, la prof de karaté. Parler de Julian me fit mal au cœur tant sa trahison m’avait marqué mais je repris vite mes esprits pour sourire à mon ami. Je te l’ai dit, j’étais au courant et on a eu cette idée. Et puis, tu n’as jamais trouvé bizarre d’avoir accès aussi facilement à mes affaires ? J’éclatais de rire avant de revenir à nos moutons.

Pendant qu’Aidan engloutissait son repas, moi je picorais juste, mon esprit étant trop occupé par ce qu’il m’avait appris. J’avais fini par me lever pour aller chercher le dossier qu’il avait constitué dans son sac même si je savais que c’était une chose qu’il détestait. En même temps, je n’avais pas le choix, je voulais en savoir plus et tout de suite. La patience n’était pas ma qualité première.
J’ouvris le dossier et parcourait le mot et la photo. Immédiatement après, j’interrogeais Aidan sur comment il avait été en possession de l’enveloppe, à savoir si on la lui avait remise ou s’il l’avait trouvé sur son bureau. Sa réponse ne m’apprenait rien que je ne sachais déjà mais au moins, ça confirmait mes soupçons sur le fait que la menace venait de l’intérieur de l’agence. Quand il vient à dire que la personne derrière tout ça savait les points sensibles qu’était mon départ sans lui avoir dit convenablement au revoir et ma personne, j’eus comme la sensation qu’il y avait un message caché derrière tout cela.
- Et si la photo comportait également un message ? La photo vient de ma dernière journée à la CIA et tu n’étais pas là. Peut-être que la personne veut te faire croire que tu ne comptes pas pour moi comme je compte pour toi et que ton choix de rester à la CIA conforte son idée. Ce n’est qu’une hypothèse mais elle est plausible puisque peu de monde sait qu’on a grandit ensemble et qu’en quelque sorte, on est de la même famille. Oui, Aidan était de ma famille et peut-être un peu plus que ça vu la situation dans laquelle on avait été un peu plus tôt mais cela me semblait loin maintenant. Disparu le moment d’intimité partagé, on était repassé au mode collègue. Je ne savais pas si je devais m’en sentir soulagée ou triste.
Même son bras autour de mes épaules était juste amical quand il me dit qu’alors que je faisais tout pour avoir une vie normale, il débarquait chez moi et me balançait tout sur la menace dont j’étais l’objet.
- Te mine pas, c’est moi qui ai voulu que tu me le dises et puis je préfère être au courant même si ça veut dire reprendre du service mais dans l’ombre. Je ne reviendrais pas à la CIA mais ça ne m’empêchera jamais de t’aider si tu en as besoin. On a toujours formé une équipe et en tant qu’équipière, je serais toujours là si tu en as besoin.

©RubyMoon